• il y a 3 mois
Le procès des viols de Mazan permet une prise de conscience collective pour remettre en cause notre société patriarcale. Notamment chez les hommes, qui commencent à s'interroger sur leur façon d'être et de penser.

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00:00Début de frémissement, de prise de conscience en ligne, des hommes qui commencent à s'interroger en effet sur leur façon d'être et de penser,
00:06comme dans cette vidéo très reprise du journaliste Karim Rissouli qui se confie sur Instagram juste après une émission à propos de ce fameux procès,
00:13justement, qu'il a particulièrement remué. On l'écoute.
00:17En fait, j'ai mal au ventre parce que je crois que j'ai mal au bide en tant qu'homme.
00:20C'est peut-être le premier grand procès de la masculinité où on prend collectivement conscience que notre façon d'être des hommes dans ce pays,
00:28depuis ces décennies, voire ces siècles, a des conséquences et que tu peux avoir 500 mecs qui tombent sur une annonce en gros « venez violer ma femme endormie »
00:37et personne ne prévient la police. Que c'est 50 mecs sur le banc des accusés ou dans la salle d'audience, c'est des mecs comme vous et moi.
00:44Même si beaucoup de féministes vous disent « on le savait déjà », je pense que pour beaucoup de monde, pour le grand public, peut-être même pour moi,
00:52c'est une forme de prise de conscience assez salutaire. Voilà ce que je pense.
00:59Voilà ce qu'il pense. Certaines lui répondent que ça honte et ses petits sentiments perso, on s'en fiche un peu, ce sont les comportements qui doivent enfin changer.
01:06Mais concrètement, c'est déjà mieux que la réponse habituelle des internautes mâles à ces affaires de violences sexistes et sexuelles, à savoir le fameux hashtag
01:13« not all men », pas tous les hommes, qui twin en gros 4 milliards d'hommes sur terre, 51 accusés. Vous ne pouvez pas nous mettre tous dans le même sac.
01:20C'est injuste, il y en a des biens, souvent la preuve, moi, je suis un gentil.
01:25Alors certes, on n'est pas tous des violeurs, mais on baigne tous dans la masculinité toxique. Voilà ce qu'y répond, dans une autre vidéo en ligne, le militant écolo Cyril Dion.
01:34Cette volonté de dominer les femmes, de dominer les enfants, qui se retrouve aussi dans cette volonté de dominer la nature et de dominer le monde vivant,
01:42sans prendre conscience forcément de ce « privilège », de cette position de domination, de surplomb, qui n'est même pas forcément délibérée,
01:52mais qui est culturelle, qui est construite socialement. Donc, si on veut être un tout petit peu plus intelligent en tant que civilisation humaine,
02:01peut-être que c'est le moment qu'on soit nombreux, de nombreux hommes à prendre la parole sur le sujet.
02:06Bah oui, il serait temps, insiste la vice-présidente de MeTooMedia, car « not all men » met beaucoup quand même.
02:11Vous le disiez, 98% des auteurs de violences sexuelles sont des hommes. Et ne le prenez pas personnellement, c'est collectivement que les hommes doivent réagir.
02:19Voilà ce que nous disait un participant à un rassemblement féministe. Il n'était pas très nombreux, mais il existait à Ajaccio cette semaine.
02:27Il y a du dégoût, et puis il y a la compréhension que c'est extrêmement systémique. C'est-à-dire qu'on fait tous partie du problème.
02:33On fait tous partie du problème, qu'on le veuille ou non, la manière dont on a été éduqués, la manière dont on a été formés,
02:38la manière dont on nous a dit comment on devait parler aux femmes, comment on devait séduire les femmes, comment on devait se comporter en société.
02:43Donc comment on se sent en tant qu'hommes vis-à-vis de ça ? On se sent à la fois partie du problème et partie de la solution.
02:51Pour ça, et pour finir, la force incroyable de ce procès, vous disiez qu'il y en avait beaucoup des cas comme celui-ci.
02:57Là, il y a toutes les preuves, et pour une fois, on ne peut pas minimiser ou trouver des excuses à ces hommes de tout âge, tout milieu, toute profession.
03:05Encore une fois, avec ces preuves écrites, filmées des années durant, on peut peut-être enfin commencer à écorner cet immense déni collectif.

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