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Le groupe privé est désormais désormais présent dans le monde de la culture. Jean-Luc Schnoebelen, président du groupe Edeis est l'invité éco de franceinfo mercredi 18 septembre.

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00:00Bonsoir à toutes et à tous, c'est un groupe français aux activités extrêmement variées.
00:09Cela passe de la concession d'une dizaine d'aéroports régionaux, à la gestion de
00:12sites culturels comme les Arènes de Nîmes, le Théâtre Antique d'Orange, à la conception
00:17d'usines de Gigafactory.
00:19Il s'agit d'Edeis et vous en êtes son président Jean-Luc Schnobelhain.
00:24Bonsoir.
00:25Bonsoir.
00:26Invité Echo de France Info, j'ai cité quelques-unes de vos activités, il y en a d'autres, la
00:29rénovation énergétique, la production alimentaire animale.
00:33Est-ce qu'il y a une cohérence entre toutes vos activités ou au fond votre moteur c'est
00:38l'opportunité ?
00:39Alors il y a une grosse cohérence, c'est un métier d'ingénieur, mais dans les sens
00:45même du nom ingénieur, il y a d'être ingénieux, on a tendance à l'avoir oublié.
00:51Être ingénieux c'est pouvoir répondre à toutes sortes de problèmes et à transformer
00:57des demandes, des rêves en réalité.
01:00Vous avez fait une partie de votre carrière chez Bouygues.
01:01J'ai fait une partie de ma carrière chez Bouygues.
01:02C'est pour ça que vous parlez également du métier d'ingénieur.
01:05Alors il y a quelques années vous vous êtes lancé dans la gestion des monuments historiques
01:09culturels.
01:10Pourquoi est-ce que vous êtes entré dans ce business et qu'est-ce que vous pensez
01:13apporter de plus aux monuments historiques que les autres ?
01:16Alors d'abord on est parti d'un constat simple, on gérait des infrastructures, des
01:22ports, des aéroports et assez souvent on nous demandait d'augmenter les trafics.
01:26C'est plutôt bon signe.
01:28C'est plutôt bon signe, mais il fallait aussi attirer les gens et on s'est rendu
01:32compte qu'on est un pays très riche culturellement de monuments historiques, de sites historiques
01:40qui ne sont pas exploités.
01:41Et c'est parti de ce principe, c'était de dire si on arrive à motiver les gens,
01:47à les faire venir dans un site historique, on mettra du flux de passagers, du flux de
01:53gens qui vont dépenser de l'argent autour de la ville ou autour du territoire.
02:00Donc vous participez à l'attractivité des territoires que vous desservez, dont vous
02:04gérez les infrastructures.
02:05Tout à fait, on se prétend l'allié des territoires et je dirais qu'on est un peu
02:11un pays hypochondriaque.
02:13On a toujours des maladies, mais il y a plein d'opportunités, de choses à développer
02:18et on se rend compte qu'en utilisant par exemple les arènes de Nîmes où on fait
02:22des spectacles, on est en train d'attirer autant de personnes qu'il y a quelques années
02:26les férias.
02:27Alors effectivement, le succès est au rendez-vous, vous prenez l'exemple des arènes de Nîmes,
02:30moi j'ai vu celui de la cité de la mer de Cherbourg, 125 000 visiteurs cet été je
02:36crois.
02:37Mais en parallèle il y a aussi quelques critiques parfois sur les choix des spectacles, de
02:41mise en valeur des sites historiques jugés un peu tape-à-l'œil, un peu disneyland
02:46si je peux dire.
02:47Comment est-ce que vous répondez à ces critiques ?
02:49On a fait un spectacle sur la cité de la mer, effectivement, on a fait je dirais un
02:55festival d'électro dans la cité de la mer.
02:59Donc ce sont les gardiens du temple qui critiquent ?
03:01D'abord il y a eu plein de gens qui sont venus, on a rempli la salle, pour le premier
03:06concert il y a eu 5000 personnes et les gens ont découvert la cité de la mer.
03:10Et ils ont dit qu'ils ne connaissaient pas le lieu et qu'ils allaient y revenir pour
03:13faire une visite.
03:15Donc en fait il y a plein de lieux qui sont méconnus et d'avoir des spectacles plus,
03:20je dirais, où il y a plus de monde, plus grand public, permettent…
03:25Vous ne voulez pas dire populaires mais en fait c'est un petit peu ce que vous voulez dire.
03:28Alors si vous voulez, oui, populaires et j'irais un peu plus loin, on essaie systématiquement
03:34sur tous nos sites d'attirer les enfants et les ados.
03:38Pourquoi les enfants et les ados ?
03:39Je pense qu'on a loupé quelque chose culturellement sur les ados, puisqu'aller voir un musée,
03:46pour eux, ils n'ont pas envie d'y aller.
03:47C'est rébarbatif.
03:48C'est barbant, rébarbatif.
03:50Donc nous on a considéré qu'il fallait que les jeunes reviennent sur des sites historiques
03:55en y mettant de nouvelles méthodes, de nouvelles techniques, je dirais…
04:02Quitte à ce que tout le monde ne soit pas content.
04:03Quitte à ce que tout le monde ne soit pas content.
04:05Et ça fait aussi rentrer de l'argent dans les caisses, il faut le dire.
04:08Jean-Luc Schnobel, puisque ça fait aussi partie de ce que vous proposez quand vous
04:12gagnez les appels d'offres, c'est quand même le fait que tout le monde soit gagnant
04:16au final, et notamment la ville, la collectivité.
04:19Bien sûr, c'est gagnant-gagnant, on se veut dire qu'on reverse tous.
04:22Et c'est pour ça que vous êtes, vous, un businessman.
04:25Gestion de ports maritimes, de sites historiques, d'aéroports, le public aujourd'hui ne
04:29peut pas faire tout seul, il faut multiplier les délégations de services publics, les
04:33partenariats publics-privés.
04:35En gros, vous êtes l'exemple même du fait qu'il faut avoir recours aux privés
04:41aujourd'hui, quand on voit la dérive des finances publiques et notamment des finances
04:44publiques locales.
04:45Vous êtes une solution ?
04:46Je pense qu'on est une solution.
04:47Alors, la première chose qu'on a par rapport à l'administration, c'est qu'on a une
04:53réactivité beaucoup plus grande.
04:54Et ça, vous le voyez ?
04:55Bien sûr.
04:56On peut décider dans la journée de modifier quelque chose, d'investir, de désinvestir,
05:02d'amener du public, de faire ce qui est très compliqué pour le public.
05:07Mais est-ce que vous ne montrez pas aussi que le public aujourd'hui ne sait plus faire
05:11certaines choses ?
05:12Je pense qu'ils savent le faire.
05:14Mais on s'est mis tellement de contraintes administratives, fiscales, sociales, qu'on
05:21ne peut plus faire, effectivement.
05:23Mais ils ont la capacité de le faire, c'est-à-dire qu'on s'est créé des propres freins.
05:27Donc, ce n'est pas une question de savoir-faire, c'est une question d'argent, de réactivité
05:32Je vais prendre un exemple qui est un peu différent.
05:36J'aimerais bien qu'on comprenne.
05:38Aujourd'hui, on parle des problèmes de la santé.
05:41Quand vous décidez de faire un hôpital, vous mettez entre le moment de la décision
05:46et le moment où il est réceptionné, 20 ans.
05:4820 ans.
05:49On a l'exemple, je vous pourrais appeler Jacques Chirac qui annonce l'hôpital Georges
05:55Pompidou comme étant l'hôpital futur le plus moderne qu'il soit.
05:59On a mis 20 ans pour le construire, quand il a été fini, il était obsolète.
06:02Ça veut dire qu'on a fait abstraction de l'intelligence humaine et de l'évolution
06:07technique de tout ce qui se faisait, je dirais, dans la médecine.
06:11L'ambulatoire, la montée de l'ambulatoire.
06:14Et c'est pour ça qu'il faut avoir recours au privé pour que ça aille plus vite.
06:18Et puis, il devait un certain nombre de freins.
06:21Et notamment des freins financiers.
06:23Pas que des freins financiers, y compris administratifs.
06:26Une dernière question.
06:27Pendant ce formidable développement d'Edeis, vous êtes resté seul aux commandes.
06:31Aujourd'hui, vous ouvrez votre capital.
06:33Est-ce que ça veut dire que vous avez l'intention de passer la main ?
06:36Pas du tout.
06:37D'accord.
06:38Je pense que là aussi, pour rassurer, il faut qu'il y ait une continuité au niveau
06:43des actionnaires, au niveau du management.
06:45Parce que c'est vous, en gros.
06:47Vous n'êtes pas tout seul.
06:48Non, il y a une grosse équipe qui travaille énormément.
06:51Alors, effectivement, je suis la tête de gondole, mais il y a toute une équipe qui
06:55travaille, qui est dans le même esprit d'être ingénieux, d'amener des solutions.
06:59Et on a voulu se conforter avec un capital qui est plus long.
07:03Puisqu'à l'origine, on était parti avec un capital risque, dont les durées de vie
07:09sont de quelques années, 5-6 ans.
07:12Et puis, il va falloir changer, trouver quelqu'un d'autre.
07:14Et là, on a dit, on trouve quelqu'un qui a la même philosophie que nous.
07:17C'est pour ça qu'on a changé.
07:18Donc, on n'est absolument pas au pouvoir de partir.
07:22Merci beaucoup Jean-Luc Schnobellen, président du groupe Edeis.
07:26Vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.

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