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Édouard Eyglunent, cofondateur de la start-up Wecandoo, qui propose des ateliers d'artisanats au grand public, était l'invité éco de franceinfo, lundi.

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Transcription
00:00 L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:03 Bonsoir à toutes et à tous. Pourquoi ne pas offrir un atelier plutôt qu'un objet ?
00:08 C'est le pari de Weekendoo, plateforme de mise en relation entre artisans et particuliers, notamment.
00:14 Bonsoir Edouard Aiglunan.
00:16 Bonsoir Isabelle.
00:17 Vous êtes le cofondateur de Weekendoo. Expliquez-nous de quoi il s'agit en quelques mots.
00:21 Alors qu'est-ce que c'est que Weekendoo ? C'est un site internet qui permet à des particuliers ou des entreprises d'aller chez un artisan,
00:26 de mettre la main à la pâte avec lui pour découvrir son savoir-faire et réaliser une création à ses côtés.
00:31 Et donc ce sont uniquement des artisans qui proposent leur service sur cette plateforme, c'est important.
00:36 Exactement. On sélectionne vraiment les artisans avec qui on travaille.
00:38 Ce sont des professionnels qui ont au moins deux ans d'expérience, qui ont une vraie expertise et qui ouvrent leurs portes pendant quelques heures.
00:44 Alors comment vous les sélectionnez ces artisans ?
00:46 On a une charte de sélection d'une dizaine de critères.
00:48 Il faut que l'artisan soit un professionnel, donc enregistrer la chambre des métiers,
00:52 que pendant l'atelier il transforme la matière, qu'il ait au moins deux ans d'expérience.
00:56 Et comme ça on a toute une liste de critères qui nous permet de valider la qualité et de son savoir-faire,
01:00 mais aussi de l'expérience qui va être proposée, donc un lieu qui est bien équipé par exemple.
01:03 Aujourd'hui, 2500 ateliers en France, c'est ça ?
01:06 L'entreprise a 7 ans maintenant, elle a été créée en 2016. Est-ce qu'il y a un avant et un après Covid ?
01:11 Oui, complètement. C'est même assez fou l'effet du Covid. On aurait pu penser qu'il y a eu un impact très négatif.
01:16 Évidemment, pendant les moments de confinement, des grosses baisses de réservations.
01:19 Mais en fait, les mentalités ont énormément évolué pendant le Covid.
01:23 Et en fait, j'ai envie de savoir d'où viennent les produits que j'achète.
01:26 Et aussi, beaucoup de gens ont essayé de faire leur pain, fabriquer leur savon, etc.
01:29 Et en fait, ça a également déclenché des comportements, l'envie de se reconnecter au fer.
01:34 Donc c'est-à-dire que les gens se sont mis à des activités manuelles, à la cuisine, au bricolage, et c'est resté ?
01:40 Exactement, et c'est resté. On l'a vu dans les phases de déconfinement des énormes piques de réservation.
01:44 Et en fait, à la suite de la fin du Covid, tout simplement, en effet, on remarquait que de plus en plus de gens étaient sensibles au fer.
01:50 Et donc, la tendance se confirme. Ce n'est pas juste un effet de mode.
01:53 Non, la tendance se confirme. En fait, c'est des choses qui, historiquement, étaient omniprésentes dans nos vies.
01:57 Lorsqu'on allait à l'école, avant, on faisait des métiers manuels.
01:59 Ce sont des choses qui ont un petit peu disparu de notre quotidien, parce que les services n'ont pris le pas, tout simplement.
02:03 Et en fait, nous, ce qu'on propose, c'est de remettre l'artisanat dans notre quotidien, au travers des ateliers.
02:07 Donc, vous avez bien fait de commencer ça avant le Covid.
02:10 Est-ce que c'est un truc de bobo parisien ou est-ce que ça marche ailleurs en France, notamment ?
02:15 Ça marche de partout en France. En fait, on crée les formats avec les ateliers.
02:18 Donc, notre métier, c'est d'aller rencontrer les artisans, d'imaginer avec eux le meilleur format qu'on puisse faire.
02:22 Et on crée des formats pour les plus jeunes. Donc, ça commence à partir de 6 ans.
02:25 Aussi bien pour des personnes qui ont plus de temps, par exemple, à la retraite.
02:28 Il y a également des bobos parisiens dedans, évidemment.
02:30 Mais vraiment, on touche tous les publics et toutes les géographies.
02:33 Donc, ce n'est pas juste un truc de parisien et ce n'est pas juste un truc de citadin.
02:36 Exactement. On a beaucoup d'ateliers, évidemment, dans les grandes agglomérations.
02:40 Mais on a aussi des ateliers complètement hors des villes.
02:43 Vous avez un client type ?
02:45 Il est plutôt féminin. Si on devait le définir vraiment dans les grandes mailles, je dirais qu'il y a 70% de femmes.
02:51 C'est énorme.
02:52 Oui, c'est énorme. C'est quand même une grosse partie.
02:54 Et après, très sensible au mieux consommé.
02:56 Donc, ça va être, par exemple, au lieu d'acheter un service, au lieu d'acheter un produit, des choses comme ça.
03:00 Le podium des ateliers les plus prisés des Français.
03:05 Alors, la poterie. La poterie plaît énormément.
03:07 C'est marrant, le rapport à la poterie a un peu évolué.
03:09 Il y a toujours eu ce côté un petit peu "cours de poterie" qu'on faisait toutes les semaines, etc.
03:13 Et maintenant, ça se généralise beaucoup plus.
03:15 Ensuite, il y a la cosmétique qui plaît énormément.
03:18 Et ensuite, les métiers de bouche au sens large.
03:20 Donc, ça va être aussi bien les choses à boire que les choses à manger.
03:22 Comment est-ce que vous vous rémunérez chez Weekendoo ?
03:25 On fonctionne un peu comme une plateforme.
03:27 C'est un modèle assez classique.
03:28 On reverse 80% en artisan et 20% que l'on garde pour nous, pour faire la mise en relation,
03:33 pour faire tout ce qu'on fait au final.
03:35 Donc, la communication, le fait de trouver les artisans, etc.
03:38 Et est-ce que vous arrivez à gagner de l'argent ?
03:40 Est-ce que le modèle économique est fiable ?
03:42 Ou est-ce qu'aujourd'hui, vous êtes dans une phase de développement ?
03:45 On est dans une phase de développement.
03:46 Et en fait, toutes nos géographies qu'on appelle "matures",
03:48 donc des géographies qui ont plus de 2 ans, sont des géographies qui sont rentables.
03:51 Mais par contre, lorsqu'on ouvre une nouvelle ville,
03:53 évidemment, il y a une phase d'investissement pour conquérir le marché,
03:55 se faire connaître aussi bien auprès des artisans que des clients.
03:58 Quel a été l'effet auprès des artisans ?
04:00 Est-ce que vous avez l'impression qu'il y a une nouvelle...
04:03 que les gens voient différemment les artisans aujourd'hui,
04:05 notamment grâce à votre plateforme ?
04:07 Oui, je pense qu'on participe à un mouvement d'ensemble.
04:10 Donc, les gens, soit se rapprocher du mieux fait,
04:12 et du fait aussi plus proche de chez soi.
04:15 Et oui, en fait, les artisans, on leur permet de développer une nouvelle offre.
04:18 Extériquement, les artisans font plutôt de la production,
04:20 que ce soit en série ou alors sur mesure.
04:23 Et en fait, on leur permet d'ouvrir une gamme de services
04:25 qui, en fait, leur permet de toucher les clients différemment.
04:27 Parce que là, ils vont passer 2 heures, 3 heures avec un client,
04:29 où en fait, il y aura une relation de proximité qui va être faite,
04:31 et en fait, un rapprochement avec sa clientèle.
04:33 Alors, on imagine quand même que les artisans qui viennent vers vous,
04:36 ou que vous "recrutez",
04:38 ce sont des artisans plutôt jeunes et plutôt connectés ?
04:41 Plutôt, mais ce n'est pas non plus la majorité absolue.
04:44 Enfin, on a aussi, on va dire, des vieux de la vieille,
04:46 qui sont là depuis très longtemps, et qui en fait, souhaitent...
04:49 Je dirais que la transmission, c'est vraiment dans l'ADN de l'artisanat.
04:52 C'est quelque chose qui a toujours été le cas.
04:54 L'apprentissage, c'est omniprésent dans l'artisanat.
04:56 Ce qu'on propose, c'est des nano-apprentissages.
04:58 C'est de tout petits apprentissages.
04:59 En 1 heure, en 2 heures, en 3 heures ?
05:01 Exactement, c'est ça.
05:02 Alors, la suite, c'est quoi aujourd'hui ?
05:04 J'ai vu que vous étiez en train de vous développer à l'international.
05:07 Oui, exactement.
05:08 Donc, on a ouvert cette année dans 3 nouveaux pays.
05:11 En l'occurrence, on a ouvert en Belgique, aux Pays-Bas et en Angleterre.
05:15 Et donc, qui nous permet aujourd'hui d'aller toucher des nouveaux publics,
05:18 avec tous les challenges qui vont avec.
05:20 Donc, comment s'adapter à une nouvelle géographie, une nouvelle langue,
05:22 quels sont les problématiques des artisans dans ces pays-là,
05:24 quelles sont les attentes des clients aussi.
05:25 La maturité des marchés est très différente à chaque fois.
05:27 Et c'est un sacré challenge.
05:29 Et avec les mêmes ateliers qui sont proposés,
05:31 ou en tout cas qui sont aimés par les clients.
05:33 On essaie de s'adapter à chaque fois.
05:34 Donc, évidemment, on sait les ateliers qui vont fonctionner.
05:36 Donc, en fait, on teste, on lance des premiers ateliers.
05:38 On voit un petit peu comment ça mord.
05:39 Et en fonction de ça, on s'adapte à chaque fois.
05:41 Avec des différences notables ?
05:43 Pas énormément, dans les faits.
05:44 Dans le choix des ateliers ?
05:46 Les ateliers sont assez proches aujourd'hui.
05:47 Je dirais qu'en Angleterre, ils sont un peu plus farfelus.
05:50 On a des harnais en cuir, on a plein de choses comme ça qui nous paraîtraient un peu...
05:54 La bière aussi, j'ai vu le brassage de la bière.
05:56 Exactement, le brassage de la bière fonctionne très bien aussi.
05:58 Merci beaucoup, Édouard Aiglunan, cofondateur de We Can Do.
06:02 Invité Echo de France Info ce soir.
06:05 Merci beaucoup.

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