• il y a 3 mois
À Guyancourt, la brigade de sûreté urbaine enquête sur une série de disparitions de cartes bancaires, de portefeuilles et de comptes vidés en quelques heures. Ils travaillent intensivement pour stopper cette arnaque coûteuse. Nos équipes suivent l'affaire de près.

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00:00Une carte bancaire, un portefeuille qui disparaissent et un compte en banque vidé en quelques heures.
00:06Dans ce domaine, les voleurs sont invisibles et ils inventent sans cesse de nouvelles techniques.
00:14Nous sommes à Guyancourt, dans le riche département des Yvelines.
00:19Et c'est justement ce type d'affaires qui pourrit le quotidien de ce commissariat.
00:26Donc c'est encore d'autres mecs. Je sais pas combien ils sont, mais... Alors.
00:32Julien, 27 ans, est l'un des enquêteurs de la BSU, la brigade de sûreté urbaine, en première ligne face à ces voleurs.
00:40Il les voit parfois à l'œuvre, mais uniquement sur les vidéosurveillance des banques ou des commerces.
00:47On voit arriver une personne qui va retirer de l'argent, qui a l'air quand même relativement âgée, qui est seule.
00:55La plupart du temps, les victimes des vols par ruse sont des personnes vulnérables et notamment des personnes âgées.
01:02On a un individu qui se présente à lui de façon très très vive et soudaine et qui va le distraire en lui disant que sa carte risque d'être avalée.
01:14Donc il va en fait lui faire recomposer son code pour le visualiser, le capter.
01:19Une fois que le voleur a mémorisé le code secret de la carte, un complice intervient ici. C'est cette femme qui va détourner l'attention de la victime.
01:29La femme lui parle aussi, d'ailleurs, pour le distraire. Et voilà, on se rend bien compte qu'au moment où la femme va lui parler,
01:36lui va en profiter pour aller appuyer sur la touche annulation et récupérer la carte de la victime.
01:42En un clin d'œil, sa main dissimulée sous un mouchoir, le voleur vient de récupérer la carte bancaire.
01:51Et donc, à ce moment-là, il va lui expliquer que sa carte bancaire s'est faite avaler par le DAB et il va tout simplement partir.
02:00Alors que la victime s'acharne sur la machine, le voleur et sa complice s'éclipsent et vont utiliser la carte dans un autre distributeur.
02:09Des arnaques comme celle-ci, Julien en voit tous les jours.
02:15Donc ça, c'est un autre type d'escroquerie à la carte bancaire. Il y a une première voiture qui se présente à une pompe pour faire l'essence.
02:23Donc là, la personne descend. Encore une fois, la victime est une personne âgée.
02:28Donc là, on a une deuxième voiture qui s'est placée de l'autre côté de la station. On voit un individu qui descend.
02:36Et donc cet individu va lui expliquer qu'en fait, ça marche pas, qu'il faut qu'il recompose son code.
02:41Sauf que ce qui va se passer, c'est que la vieille personne va refaire son code devant l'individu.
02:49Là encore, tel un magicien, le voleur subtilise la carte bancaire sous le nez de sa victime.
02:56L'individu va détendre son attention, il va retirer la carte et il part comme il est venu, tranquillement.
03:04Ces voleurs de carte bancaire sont redoutablement habiles. Et ces derniers mois à Guyancourt, ils font un véritable carnage.
03:13Sur le bureau du lieutenant, les plaintes s'accumulent. Voilà pourquoi les vols par ruse séduisent autant les délinquants.
03:21– C'est très, très lucratif, c'est très rapide, c'est sans violence. Donc faut aussi savoir que les escroqueries, c'est 5 ans d'emprisonnement.
03:29Donc les peines sont quand même amoindries par rapport à un vol avec violence.
03:345 ans de prison au lieu de 10 ans pour un vol avec violence. Du coup, les malfaiteurs innovent sans cesse.
03:40Julien l'ignore encore, mais la nouvelle affaire qui va lui tomber dessus va le conduire sur les pas de voleurs particulièrement inventifs,
03:48qui ont mis au point une technique diabolique pour dévaliser leurs victimes.
03:55– Je vais vous expliquer un petit peu comment ça se passe.
03:58Ce matin-là, l'enquêteur reçoit cet homme venu porter plainte. Et immédiatement, un premier détail l'intrigue.
04:05– Oui ? Asseyez-vous, je vous en prie.
04:08L'homme est jeune, alerte, pas vraiment le genre de cible que les voleurs de cartes visent habituellement.
04:16Et pourtant, il ne s'est aperçu de rien, jusqu'à ce qu'il consulte ses comptes bancaires.
04:23– Et là, je me suis rendu compte qu'il y avait des opérations que je n'avais pas du tout effectuées par moi-même.
04:27Donc ça m'a inquiété. Immédiatement, j'ai recherché mon portefeuille dans ma veste et j'ai constaté que je n'avais plus ma carte bancaire.
04:34L'homme n'a pas la moindre idée de l'endroit où il s'est fait voler sa carte.
04:38Les voleurs ont trouvé le moyen de la subtiliser tout en laissant son portefeuille à sa place.
04:43– Vous en faites quoi, de la carte ? Vous la mettez dans le portefeuille ?
04:45– Je la mets dans le portefeuille, tout à fait.
04:46– Et le portefeuille, vous le mettez dans la veste ?
04:48– Dans ma couche intérieure, en général.
04:50Plus étonnant encore, les voleurs ont réussi à découvrir son code secret.
04:55– À l'heure où on parle, et j'espère que ça va s'arrêter, on en est à un petit peu plus de 2600 euros de préjudice.
05:00Des retraits en distributeurs automatiques, et puis également des cartes faites directement chez les commerçants.
05:07Un préjudice doublé d'un casse-tête.
05:10Car les voleurs utilisent bien le code de la carte bancaire.
05:14Alors pour la victime, comment prouver qu'elle n'a pas effectué elle-même ses achats ou ses retraits ?
05:20Et les banques, qui soupçonnent une arnaque à l'assurance, refusent parfois de rembourser.
05:25– La 1re chose que la banque nous dit, c'est bon, il va falloir prouver votre bonne foi.
05:29Double sanction, là. Ça vous met un coup, quoi.
05:32– Je sais, je sais. Les banques connaissent pas trop ces faits, encore.
05:35C'est quand même des faits qui sont relativement nouveaux.
05:37Une criminalité un petit peu particulière que les banques connaissent mal, en fait.
05:41Et donc, pour arriver à leur faire comprendre que, oui, vous vous êtes fait voler votre carte,
05:45mais en plus, ils ont votre code et que vous vous êtes rendu compte de rien, ça, des fois, ils ont du mal à le comprendre.
05:51En raccompagnant cette victime, Julien se dit que, cette fois, les voleurs ont été particulièrement habiles.
05:59Mais une heure plus tard, rebelote.
06:04– Asseyez-vous, s'il vous plaît.
06:06Encore une victime et, surtout, encore un homme jeune.
06:10Les voleurs de cartons semblent-ils délaisser les personnes âgées pour les cadres dynamiques.
06:15Et lui non plus n'a rien vu venir jusqu'à ce qu'il rentre chez lui.
06:21– J'ai un badge magnétique dans mon portefeuille, je le sors, je blipe, la porte s'ouvre,
06:26et là, je me rends compte qu'effectivement, j'ai toutes les cartes qui sont un peu...
06:31Qui sont mises n'importe comment, et là, je me rends compte que il me manque ma carte pro et ma carte perso.
06:37De nouvelles cartes qui disparaissent comme par magie d'un portefeuille.
06:42Julien n'en revient pas. Cette fois, il n'a pas affaire aux voleurs habituels
06:46qui trompent la vigilance des personnes âgées aux distributeurs.
06:51Ou à la station-service.
06:54Alors, l'enquêteur cuisine la victime.
06:56Mais il apprend seulement que le vol a dû avoir lieu à l'heure du déjeuner.
07:00– J'ai fait opposition 14h15 ou 20. Sauf qu'ils ont retiré en 13h40.
07:06Ils ont retiré 740 euros... Ouais, 740 euros en deux retraits.
07:12– Oui, le temps que vous vous rendez compte, c'est trop tard.
07:16Pour Julien, c'est le début d'une longue série de vols et d'un long défilé de victimes.
07:23Une quinzaine en un mois.
07:26À chaque fois, des plaignants plus jeunes que d'habitude et qui n'y comprennent rien.
07:31Alors, quelle est la mystérieuse technique de ces voleurs pour dérober les cartes ?
07:35Et surtout, pour en découvrir les codes secrets ?
07:40Dans ce genre d'affaires, les policiers exploitent en 1er lieu un document très précieux.
07:45Les relevés bancaires des victimes.
07:47Grâce à eux, ils peuvent suivre les voleurs à la trace.
07:56Ces relevés fournis par les victimes ou par leur banque
07:59livrent les premières informations sur les auteurs de ces vols.
08:02Leur technique ? Se jeter tout d'abord sur un distributeur jusqu'à atteindre le plafond de la carte.
08:09– Alors, il y a pas mal d'opérations, quand même, hein ?
08:13– Euh... Un retrait, 800 euros.
08:16Un retrait, 200 euros.
08:19Un retrait, 190.
08:21Retrait, 500 euros.
08:24Ensuite, lorsque le plafond des retraits est atteint, les voleurs se précipitent dans les magasins.
08:32Car sur les cartes bancaires, il y a un 2e plafond, celui des achats.
08:37Et les voleurs ne choisissent pas n'importe quelle carte.
08:40A chaque fois, des cartes haut de gamme, dont le plafond peut atteindre 15 000 euros par jour.
08:50Et la victime met parfois du temps à réaliser le vol, car le débit est différé.
08:56L'argent n'est débité qu'à la fin du mois.
09:03Julien commence à comprendre pourquoi Guyancourt est devenu la cible privilégiée des voleurs.
09:08De nombreuses entreprises ont installé leur siège dans ces banlieues aisées de l'ouest parisien,
09:14attirant dans leurs sillages les cadres supérieurs au niveau de vie confortable.
09:20– Comme chez nous, on a quand même une population qui est constituée beaucoup d'ingénieurs,
09:25avec toutes les entreprises qu'on a chez nous.
09:28C'est très certainement des ingénieurs, mais d'ailleurs, c'est pas compliqué, hein.
09:32Voilà, cadre informatique, c'est des gens qui ont un niveau de vie relativement élevé, hein.
09:39Avec ces cartes, les voleurs se rendent le plus souvent à Paris,
09:43car ils ne dépensent pas l'argent de leurs victimes dans n'importe quel magasin.
09:47Uniquement des grands créateurs et des marques de luxe.
09:53– On voit très bien que c'est du vêtement de luxe.
09:56580 Gary Lafayette.
10:001080, 950.
10:03Vêtements, accessoires, parfums,
10:06ces voleurs ont déjà fait des dégâts considérables.
10:09– J'ai jusque-là une quinzaine de victimes, quand même.
10:13Donc un préjudice qui doit avoisiner peut-être les 30, 40 000 euros en tout.
10:21Alors comment stopper l'hémorragie ?
10:23Grâce à ces relevés, l'enquête commence.
10:26Julien va rechercher chaque endroit où ces cartes ont été utilisées
10:30et qui pourrait être équipée de caméras de surveillance.
10:34– 50 ans en Yvelines, ça, c'est chez nous, c'est la banque postale.
10:38Les banques sont toutes équipées de caméras, mais pas seulement.
10:42Julien peut aussi compter sur celles des restaurants,
10:46des burealistes ou des enseignes de luxe.
10:50Dans ce genre d'affaires, pour les policiers,
10:52visionner ces films est souvent la 1re occasion de mettre un visage sur les suspects.
10:59Pendant plusieurs semaines, le lieutenant va passer toutes ses journées
11:03à collecter ces images de vidéosurveillance.
11:06Et vous allez voir que l'opération va lui prendre un temps fou,
11:09comme aujourd'hui dans cette banque.
11:12– Bonjour, c'est le commissaire de Guiancourt.
11:15Je suis sur une affaire de vol de cartes bleues
11:17avec une utilisation frauduleuse au DAB que vous avez à l'extérieur.
11:21Ce que je voudrais, en fait, c'est que vous me disez
11:24au DAB que vous avez à l'extérieur.
11:26Ce que je voudrais, en fait, c'est obtenir les enregistrements de vidéosurveillance.
11:31Je sais quel est le jour où les retraits ont lieu.
11:36Je connais le numéro de la carte.
11:38Par contre, je connais pas l'heure.
11:42Voilà tout le problème de Julien.
11:44Les relevés bancaires des victimes n'indiquent que la date des retraits frauduleux.
11:49Pour trouver l'image du voleur sur les vidéosurveillance,
11:52il faut une heure précise.
11:54L'employé va donc rechercher dans la mémoire du distributeur automatique
11:58les sommes dérobées et le numéro de la carte volée.
12:05– Je vais chercher ça dans mes têtes pour... Un petit moment.
12:09– Y a pas de souci. On attend.
12:11– Ouais, je sais, je vois comment ça se présente. Merci.
12:14– Elle va récupérer un rouleau,
12:16parce qu'en fait, toutes les opérations sont inscrites sur des rouleaux.
12:20Donc récupérer le rouleau de la journée
12:23et vérifier la transaction qui a été faite sur le DAB
12:28à partir du numéro de la carte bancaire.
12:31Ce qui peut prendre un certain temps,
12:32parce que tout est à dérouler et à vérifier à l'œil mis.
12:36Donc c'est un peu fastidieux. On risque d'attendre un petit moment.
12:41Une demi-heure plus tard, l'employé de la banque revient avec un sac plastique
12:46rempli de rouleaux à éplucher.
12:48– Un peu large et puis...
12:50Si vous voulez me donner un rouleau, je regarde, moi aussi.
12:52Des centaines de mètres d'écriture
12:53que l'employé de banque et Julien vont scruter à la loupe,
12:57à la recherche des montants dérobés par les voleurs.
13:01– Il y a eu 2 retraits, un de 100 et un de 500 euros.
13:0413,6.
13:06Un travail long et fastidieux que Julien prend avec humour.
13:11– Vous êtes bientôt au bout du rouleau ?
13:14Et au bout d'une heure d'effort...
13:16– 50... Là, c'est bon. Je l'ai.
13:19– 1000 euros. Demandez 1000 euros.
13:21– Voilà. Refusé. – Refusé.
13:23– Voilà. – Ensuite, demandez 500 euros.
13:25Distribuez 500 euros. – Voilà. À quelle heure ?
13:28– Ça, c'est à 12h48.
13:29– Ah ouais, donc c'est vraiment très, très rapide, hein.
13:32Julien connaît désormais l'heure précise des faits.
13:36– Merci.
13:37Lorsqu'il recevra les vidéos de la banque,
13:39il saura exactement où chercher le visage du voleur.
13:45Pendant des semaines, il va courir de banque en banque
13:48pour récupérer ses images.
13:52Mais il va aussi s'intéresser de près
13:54aux lieux que les pickpockets ont l'habitude de fréquenter.
13:58– Tiens, tu vois, regarde, c'est là, là.
14:00Et ça, c'est un restaurant super huffé, tu vois ?
14:02T'en as pour une centaine d'euros, le repas.
14:04Ce matin, il se rend dans ce restaurant parisien
14:07où plusieurs cartes bancaires volées ont été utilisées.
14:15– Bonjour.
14:16– Euh... C'est la police.
14:18– D'accord.
14:19– C'est vous le responsable ?
14:20– Oui.
14:20– Oui ? Je peux vous voir ?
14:22– Oui, monsieur.
14:22– On est du commissariat de Guy-En-Court, dans les Yvelines.
14:26On a des vols de cartes bancaires.
14:28Si l'établissement est équipé de caméras,
14:31elles ont peut-être filmé l'utilisateur de la carte,
14:34mais aussi d'éventuels complices attablés avec lui.
14:38Le patron, en tout cas, n'a rien remarqué de particulier.
14:41– Donc j'imagine que vous, forcément,
14:43y a pas de chance que ça attire votre attention,
14:45puisqu'un paiement par carte, y a rien de plus commun.
14:48– Voilà, euh...
14:51– Vous êtes... Vous avez de la vidéo-surveillance, ou pas, chez vous ?
14:54– Euh, oui. Si vous avez l'heure et le jour, vous devrez pouvoir retrouver...
14:58– J'ai le jour, mais j'ai pas l'heure, malheureusement.
15:00– Vous avez pas l'heure ?
15:01– Non.
15:01– Ah bah, vous avez le temps.
15:02– J'ai le jour et j'ai le montant, ouais.
15:04132 euros, c'était le 15 novembre.
15:07– Bah, ça devrait déjà bien nous aiguiller.
15:09Encore une fois, le patron va devoir éplucher sa comptabilité
15:13pour retrouver l'heure précise de ce paiement.
15:15– Merci, monsieur.
15:17– Au revoir.
15:18Dans quelques heures, Julien visionnera les vidéos de cet établissement,
15:22ainsi que celles de toutes les boutiques où les voleurs ont fait leurs courses.
15:28Et ce que l'enquêteur va y découvrir,
15:31c'est qu'il ne court pas après un simple voleur de carte bancaire,
15:37mais derrière un véritable gang très organisé.
15:48Quelques heures plus tard,
15:50Julien vient de recevoir les premières images des banques.
15:53Il se jette sur son ordinateur.
15:56– Je suis assez curieux de savoir à quoi ils ressemblent.
16:00Et il découvre...
16:03le sommet d'un crâne.
16:05Impossible de voir le visage du voleur sur ce film.
16:08Mais une chose est sûre,
16:10l'homme va vider le compte bancaire de sa victime en quelques minutes.
16:14– Ça a l'air pas mal, hein ?
16:17Une petite liasse de billets de 50.
16:19Ah, qu'est-ce qu'on a là ?
16:21C'est une carte gold.
16:24Et là, il y a à nouveau un retrait.
16:27Apparemment.
16:29Allez, remets la carte.
16:31Donc là, on est à deux retraits.
16:33Avec des liasses qui ont l'air d'être des liasses de billets de 50 euros.
16:37Troisième retrait.
16:39Toujours à la même carte.
16:41Quatrième retrait.
16:44Cinquième retrait. Et il est parti.
16:46Donc à mon avis, là, il a voulu faire un sixième retrait qui n'a pas marché.
16:50Des vidéos comme celle-ci, Julien en a récupéré des dizaines.
16:54Alors, pour les visionner,
16:56il a fait appel à son chef d'unité,
16:58un capitaine surnommé Pitbull.
17:02Régis, 40 ans,
17:04qui va lui aussi tenter de flairer une piste.
17:07Et il va tomber sur d'autres visages,
17:10un peu plus visibles.
17:13Voilà, là, il arrive.
17:15Il est là. C'est lui.
17:17Donc il porte une écharpe
17:19qui dissimule la moitié de son visage, déjà.
17:21Un style, on va dire, un petit peu passe-partout.
17:24Il porte des gants.
17:26Là, on voit qu'il fait plusieurs retraits.
17:30Il regarde autour de lui.
17:32Il a pas l'air tranquille.
17:34Le voleur est prudent,
17:36mais cette fois, il montre son visage.
17:38Il semble ne pas craindre la caméra.
17:41Tu sais, je t'ai sorti les photos, là,
17:43des exploitations que j'ai faites.
17:45En mettant leurs découvertes en commun,
17:47Julien et son collègue vont se rendre compte
17:49qu'ils n'ont pas affaire à un ou deux voleurs,
17:52mais à toute une bande.
17:56Combien t'en as, toi, des mecs,
17:58des mecs différents ?
18:00Moi, j'en ai 4 ou 5.
18:02Voilà, 5. Moi, j'ai à peu près la même chose.
18:04Donc ça nous fait une dizaine
18:06d'individus, là, pour l'instant.
18:09Une dizaine d'individus
18:11qui présentent des points communs.
18:13Tous sont très élégants,
18:15de vrais gentlemen cambrioleurs.
18:18Tu vois, les mecs, ils sont
18:20plus ou moins élégants, quoi.
18:22L'écharpe, le manteau.
18:24Lui, il a une veste de costume.
18:26Dans tous les cas,
18:28c'est des Nord-Africains.
18:30Ils sont quand même classe.
18:32Et en tout cas,
18:34ils attirent pas trop la suspicion.
18:37Une chose est sûre,
18:39Julien et Régis
18:41n'ont jamais vu ces visages.
18:43Alors, qui sont ces voleurs ?
18:45D'où viennent-ils ?
18:47Appartiennent-ils à la même bande ?
18:49Et surtout, quelles techniques ont-ils élaborées
18:51pour dérober ces cartes
18:53et leurs codes sans que les victimes
18:55ne s'aperçoivent de rien ?
18:57Une heure plus tard,
18:59les policiers retrouvent les mêmes individus
19:01sur les vidéos de plusieurs magasins
19:03en train de faire leur marché.
19:06Ouais, t'as reçu les photos de Mariono, là ?
19:08C'est une vidéo ou des photos ?
19:10Non, c'est des photos.
19:12C'est une extraction.
19:14Il regarde.
19:16Pour moi, ça ressemble.
19:18Ah ouais, c'est lui, là.
19:20Et j'ai eu le Mariono...
19:24Voilà, tu vois ?
19:26C'est quand même assez frappant.
19:28À chaque fois,
19:30les mêmes visages.
19:32Comme Julien l'avait constaté
19:34au lever bancaire des victimes,
19:36les voleurs passent directement
19:38des distributeurs de billets
19:40aux caisses des boutiques de luxe.
19:44J'ai eu aussi
19:46les extractions
19:48des galeries Lafayette.
19:50C'est pas mal.
19:52Là, il est chez Gucci.
19:54Et il achète un sac.
19:56Alors par contre, il achète un sac de femme.
19:58Donc tu vois, il peut faire des cadeaux
20:00ou le revendre.
20:02Et maintenant que les enquêteurs
20:04ont des images de leurs suspects,
20:06il leur vient une idée.
20:08Car ils ont remarqué que ces voleurs
20:10utilisent très souvent
20:12l'un des distributeurs de billets
20:14de Guyancourt.
20:16Celui de La Poste.
20:18Vu que le point commun,
20:20c'est la banque postale...
20:22Ce que je te propose, c'est qu'on fasse
20:24des surveillances à la banque postale.
20:26J'allais te dire pareil,
20:28on peut planquer là-bas.
20:30Et on peut se voler dans le même distributeur.
20:32Julien va s'y intéresser de près.
20:34Il a peut-être une occasion
20:36de les coincer
20:38et de comprendre de quelle manière
20:40ils subtilisent ces cartes
20:42et leurs codes.
20:44Dans ce genre de cas, les policiers n'ont pas d'autre choix
20:46que de planquer de longues heures dans les rues
20:48en espérant croiser
20:50l'une de leurs cibles.

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