L'édito de Gauthier Le Bret : «On prend (presque) les mêmes et on recommence»
Dans son édito du 20/09/2024, Gauthier Le Bret revient sur la constitution du prochain gouvernement.
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00:00C'est Newsy, il est 6h54, on prend presque les mêmes et on recommence sur 16 ministres de plein exercice.
00:0610 sont de l'ancienne majorité présidentielle.
00:09Un mot, une expression nous vient à l'esprit, Gauthier Lebret, c'est tout ça pour ça.
00:12Exactement, on prend presque les mêmes et on recommence, la formule est parfaite
00:15puisque sur 16 ministres de plein exercice, vous en avez 10, 10 de l'ancienne majorité présidentielle.
00:227 de Renaissance, Ensemble pour la République désormais, 1 d'Horizon, 2 du Modem.
00:2820 millions de Français, 11 millions d'électeurs pour le Rassemblement National, 9 pour le Nouveau Front Populaire
00:33ne sont pas représentés dans ce gouvernement.
00:36Le Rassemblement National était en tête aux européennes, le Rassemblement National était en tête au premier tour des élections législatives,
00:42le Nouveau Front Populaire était en tête du second tour des élections législatives, mais tout cela n'a pas existé.
00:48Renaissance est la force que les Français, on parlait d'un sondage hier, voulaient voir le moins au gouvernement.
00:55Elle arrivait dernière cette force dans l'ordre de souhait des Français.
01:00Et bien c'est pourtant elle qui rafle la mise et qui obtient 7 ministères sur 16.
01:06Donc il ne s'est pas passé grand-chose pour Emmanuel Macron, il garde les cartes en main.
01:11Une dissolution pour rien, une défaite qui se transforme en victoire.
01:16Emmanuel Macron est le grand gagnant, c'est ce que vous nous dites.
01:18Exactement, le grand gagnant, puisque je vous rappelle qu'il n'a pas nommé Lucie Castex
01:21parce qu'il ne voulait pas qu'elle abroge sa réforme des retraites, qu'elle abroge la loi immigration.
01:25Donc même chose pour Bernard Cazeneuve, il a réussi à nommer un premier ministre LR
01:29pour être certain que ce qu'il a fait durant son deuxième quinquennat reste bien en place.
01:35Et puis avant-hier, Michel Barnier se présente à l'Élysée avec une liste gouvernementale, avec un projet poste par poste.
01:42Il y a beaucoup trop d'LR, je ne nommerai pas cette liste.
01:45Merci de repartir et de continuer les tractations.
01:48Après, Michel Barnier, vu qu'il s'est pris coup de pression d'Emmanuel Macron,
01:51coup de pression de Gabriel Attal, coup de pression de Gérald Darmanin,
01:53il a dit moi aussi je suis capable de mettre un coup de pression.
01:55Soit on se met d'accord, soit je démissionne.
01:57Et il a réussi à trouver un accord en une heure et demie de réunion.
02:00Honnêtement, quand tout le monde sortait après une heure et demie de réunion, vu les 24 heures qui venaient de s'écouler,
02:04on se disait c'est pas bon.
02:05Une heure et demie de réunion et tout le monde se quitte alors qu'il y avait des accords sur les impôts,
02:09des accords sur une nouvelle loi immigration, des accords sur la présence des LR.
02:14Et maintenant, le coup de pression de Michel Barnier a fonctionné.
02:17Il a montré que lui aussi, il pouvait taper du poing sur la table.
02:20Que peut faire, que va faire Marine Le Pen ?
02:22C'est pas rien.
02:23Ah non, c'est pas rien.
02:24143 députés avec Eric Ciotti.
02:26Exactement.
02:27Le Nouveau Front Populaire va voter la censure, mais que va faire Marine Le Pen ?
02:29Parce que quand on voit la réaction de certains députés RN,
02:35notamment de Sébastien Chenu qui dit très exactement
02:38vous reprendrez bien de ce plat avarié en parlant du nouveau gouvernement,
02:43on se demande ce qu'elle va faire.
02:44Est-ce qu'elle va accepter, Marine Le Pen, qu'il y ait une continuité et non une rupture,
02:48qu'il y ait 10 ministres macronistes sur 16 de plein exercice
02:52et surtout qu'il y ait Agnès Pannier-Runacher qui visiblement pourrait atterrir à l'écologie.
02:57Agnès Pannier-Runacher, elle a refusé de serrer la main du Benjamin de l'Assemblée Nationale
03:03au moment de voter pour la présidente de l'Assemblée, à savoir Yael Brown-Pivet.
03:07Donc Marine Le Pen, on sait qu'il y a un contexte compliqué,
03:12qu'elle a intérêt à la stabilité, qu'elle a un procès qui l'attend au mois d'octobre
03:16et que donc elle ne veut pas ajouter de l'instabilité à l'instabilité
03:19et qu'elle ne va pas agir tout de suite.
03:21Mais s'il n'y a pas de mesures fortes à venir, malgré le communiqué de Matignon
03:25sur l'immigration et l'insécurité, parce qu'il ne faut pas vexer l'aile gauche de la Macronie,
03:29si la continuité est là et qu'il n'y a pas de rupture,
03:32et si surtout Emmanuel Macron, en faisant croire qu'il laisse le Premier ministre gouverner
03:36et que lui préside, garde les manettes.
03:38On le disait dans le Rassemblement National,
03:40du côté du Rassemblement National, tout cela ne va pas tenir très longtemps.