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Dans son édito du 19/12/2024, Gauthier Le Bret revient sur sur la future nomination du gouvernement par le Premier ministre François Bayrou.

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Transcription
00:00Gauthier Lebret, le Premier ministre semble avoir tout le mal du monde à former un gouvernement.
00:04Qu'est-ce qu'ils vont se dire à 14h ?
00:06Deux options Romain, soit un gouvernement sous le sapin, soit ça sent le sapin politiquement pour François Bayrou.
00:12Mais il n'y a pas 36 possibilités.
00:14Qu'est-ce qu'ils vont se dire à 14h ?
00:16Ils vont se regarder dans le blanc des yeux pour se dire qu'ils ne sont pas d'accord
00:19et qu'ils ne vont pas former un gouvernement ensemble d'intérêt général.
00:21Pourquoi ça coince ?
00:23Et quand vous êtes à reconsulter encore une fois ce qui a été fait,
00:26un nombre incalculable deux fois depuis la dissolution,
00:30mais qui a été fait de manière très conséquente déjà par François Bayrou
00:33et par Emmanuel Macron à deux reprises au moment de la chute de Michel Barnier.
00:38Donc on va reconsulter, très bien.
00:39Tout ce petit monde va se revoir pour dire qu'ils ne sont pas d'accord.
00:42Pourquoi ça coince ?
00:44François Bayrou, il veut un gouvernement équilibré,
00:46il veut un tiers de macronistes, un tiers de LR et un tiers d'issus du PS type Bernard Cazeneuve,
00:53Pierre Moscovici, François Rebsamen.
00:55Sauf que les Républicains, ça ne leur va pas du tout,
00:58parce qu'ils perdent déjà Matignon, ce n'est plus Michel Barnier, ce n'est plus un LR.
01:01Et là, on leur demande aussi de renier leur nombre de ministères
01:05et de faire entrer des gens de gauche qui pourraient les contester quotidiennement.
01:10C'est-à-dire que si Bruno Retailleau continue sa politique,
01:12qui est une politique de droite sur les questions sécuritaires et migratoires,
01:16évidemment, clairement assumée par le ministre de l'Intérieur,
01:19il pourra être sans cesse critiqué par ses collègues de gauche du gouvernement.
01:23Donc, c'est pourquoi le choix de François Bayrou n'était pas le bon.
01:26C'est parce que les socialistes, vous ne pouvez pas vraiment compter sur eux,
01:29ils menacent de vous censurer à tout instant.
01:31Donc, il fallait rester dans ce socle commun avec les LR qui soutenaient par exemple Sébastien Lecornu
01:37et qui n'auraient absolument pas critiqué la nomination de Sébastien Lecornu.
01:40Au contraire, à la fin, il était même soutenu par Laurent Wauquiez.
01:43Et donc, le socle commun LR macroniste avec, oui, le pouvoir de censure du RN.
01:47Mais Emmanuel Macron était tellement obsédé par le pouvoir de censure du RN.
01:51Et puis, il faut dire aussi les choses, François Bayrou, lui, a bien tordu le bras pour être nommé à Matignon.
01:55Est-ce qu'on peut dire vraiment que les LR étaient à Matignon avec Barnier ?
01:59Ils n'avaient pas le pouvoir, les Républicains, c'était une vue de l'esprit quand même.
02:03Ils avaient 47 députés.
02:05C'était une personne issue des LR à Matignon, mais ils n'avaient pas le pouvoir,
02:09puisqu'ils n'ont pas la majorité à l'Assemblée.
02:11Ah oui, mais ça, c'est une vue de l'esprit, c'est autre chose.
02:14Excusez-moi, la politique qui était menée depuis 90 jours par Bruno Retailleau
02:18au ministère de l'Intérieur était une politique de droite.
02:21Bruno Retailleau, oui, mais...
02:23Oui, mais c'était possible parce qu'il était soutenu par Matignon.
02:26Et là, la question, c'est est-ce que Bruno Retailleau va pouvoir continuer à faire une politique de droite ?
02:30Et c'est un grand point d'interrogation.
02:33François Bayrou qui a enchaîné une semaine de gaffes et d'erreurs de communication.
02:37Jusqu'à hier, alors hier, c'était un jour une gaffe.
02:39Donc hier, la règle a été respectée, puisque l'agence France Presse sort une dépêche
02:45disant que François Bayrou a remis sa copie à Emmanuel Macron,
02:50selon un proche du Premier ministre, démenti quelques minutes plus tard de Matignon
02:55pour dire non, non, alors déjà, c'est très étrange de faire un démenti pour dire qu'on n'est absolument pas prêt.
02:59Et donc, la copie n'est absolument pas rendue.
03:02Et puis, je rappelle qu'Emmanuel Macron n'est pas là les 48 prochaines heures.
03:06On va peut-être y revenir dans un instant.
03:07Donc, on repart pour une journée de consultation.
03:11Et oui, c'est une semaine, c'est une semaine de gaffes.
03:13Si vous voulez, ça commence avec, évidemment, Mayotte.
03:15Et puis, François Bayrou a alimenté lui-même la gaffe en faisant deux erreurs en mentant.
03:20Et déjà, donc, en disant j'ai quitté la réunion à la fin de la réunion.
03:24Vous vous souvenez, c'était la visio organisée par Emmanuel Macron,
03:28présidée par Emmanuel Macron, François Bayrou a dit j'ai pas loupé une minute.
03:30On a appris après qu'il était parti 20 minutes avant la fin.
03:33Donc, c'est jamais bon de mentir parce qu'après, ça sort dans la presse et ça fuite.
03:38Et ça peut probablement venir de l'Elysée.
03:40Et ça dit bien que les relations sont tendues.
03:43Donc, voilà une erreur qu'a fait François Bayrou.
03:45Et puis, évidemment, l'autre erreur, c'est sa maladresse sur Mayotte,
03:49laissant penser que ce n'était pas le territoire national.
03:51Quand il dit le président et le Premier ministre doivent se trouver ensemble
03:54sur le territoire national et donc ne peuvent pas aller ensemble à Mayotte.
03:57Problème, Mayotte, c'est la France. Mayotte, c'est le territoire national.
04:00Donc, si les deux hommes sont ensemble à Mayotte, ils sont en France tous les deux.
04:02Pour rien arranger, la tension monte entre Matignon et l'Elysée,
04:07entre Emmanuel Macron et François Bayrou, déjà.
04:10Bien sûr, la tension a déjà éclaté sur la nomination même de François Bayrou,
04:15puisque François Bayrou a imposé à Emmanuel Macron de le nommer.
04:18Et il a réussi, il s'est autonomé.
04:20Alors, après, est-ce qu'il y a un petit plaisir à l'Elysée
04:24à voir François Bayrou s'engloutir lui-même sous le poids des polémiques ?
04:28Peut-être, parce qu'il y a la polémique Mayotte qu'il n'arrive jamais à contrôler.
04:33Il y a ces questions au gouvernement qui sont devenues des questions
04:36aux premiers ministres de François Bayrou tout seul face à l'ensemble des députés,
04:41où, sur la forme, il a eu beaucoup de mal à être concret.
04:44On voit que ce n'est pas son exercice favori, il n'était pas très à l'aise.
04:49Et donc, il y a aussi la phrase de François Bayrou à Pau, où il dit,
04:53je veux nommer un gouvernement cette semaine, si le président est disponible et est à Paris.
04:59Alors, le président, il est à Mayotte.
05:01Et ensuite, il va fêter Noël avec les militaires français à Djibouti.
05:05Donc, il ne prend pas des vacances.
05:06Donc, ça a été très mal vécu, évidemment, par l'Élysée.
05:09François Bayrou s'est fait convoquer deux fois en l'espace d'une journée.
05:12Donc, ça part très mal.
05:13Ça finit toujours en duel, Matignon et l'Élysée.
05:16Il y a très, très peu de contre-exemples.
05:19Eh bien là, c'est dès les premières heures.
05:20Donc, est-ce que ça va durer ?
05:22Est-ce que François Bayrou va passer Noël et l'hiver à Matignon ?
05:26C'est la grande question.

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