• il y a 4 mois
Avec Ian Brossat, sénateur de Paris et porte-parole du PCF

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-07-11##

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News
Transcription
00:00SUDRADIO, l'invité politique, Benjamin Gleize.
00:07Bonjour à toutes et à tous, Sudradio, il est 8h35, parlons vrai avec mon invité ce matin, Yann Brossat, bonjour.
00:13Bonjour Benjamin Gleize.
00:14Sénateur de Paris, porte-parole du PCF, alors au menu ce matin avec vous, le nom du candidat de la gauche pour Matignon qui sera bientôt dévoilé, une coalition à l'Assemblée, avec qui ?
00:24Avec ou sans les Insoumis, puis nous parlerons aussi du logement, c'est un domaine que vous maîtrisez particulièrement, le nouveau Front Populaire, qui veut notamment interdire les expulsions locatives, sous quelles conditions ?
00:34Vous allez nous dire tout cela dans un instant, mais d'abord, vous avez lu, j'imagine, cette lettre au français d'Emmanuel Macron, que dit le chef de l'État sur ces résultats des législatives ?
00:43Il dit, personne ne l'a emporté, aucune force politique, est-ce qu'il a raison, le Président de la République ?
00:49Non, je pense que le Président de la République manifeste une forme de déni absolument incroyable.
00:55Au fond, on a un Président de la République qui a décidé de recourir aux urnes et qui ne tient pas compte du résultat des urnes.
01:02Le résultat des urnes, il est assez clair, il y a un camp qui a perdu, c'est le camp de la Macronie qui a perdu plusieurs dizaines de sièges à l'Assemblée Nationale,
01:10et puis il y a parmi les trois blocs, un bloc qui est arrivé en tête, c'est le nouveau Front Populaire, et nous disposons d'une majorité relative.
01:18Cette majorité relative, il faut que le Président de la République la reconnaisse, et par conséquent, c'est nous qui avons vocation à gouverner,
01:25en faisant évidemment attention à rassembler, parce que cette majorité n'est que relative, mais enfin, c'est une majorité quand même.
01:31Il va falloir un petit peu trouver des alliances, des coalitions. On va revenir dans un instant, juste d'un mot aussi, le Président de la République,
01:37il dit qu'il nommera un Premier Ministre lorsque les partis ont reconstruit des compromis. Finalement, il vous met face à vos responsabilités d'une certaine manière ?
01:46Je trouve que tout ça est quand même un peu étonnant, parce que qui est à l'origine de ce grand désordre ?
01:52Qui a provoqué ce bordel dans lequel nous sommes aujourd'hui ? C'est le Président de la République.
01:56Il n'était pas obligé d'en recourir à une dissolution, c'est lui qui a choisi de dissoudre, et c'est donc lui qui a provoqué la situation dans laquelle nous sommes.
02:04Il me fait penser à un enfant qui serait au milieu d'une pièce, qui ferait tomber un verre de lait, et qui dirait « je reviens quand c'est propre ».
02:12C'est la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui, et donc il explique que la responsabilité en revient aux autres.
02:19Je le redis, le premier responsable de cette situation de chaos dans laquelle nous sommes, c'est lui.
02:25Moi, mon espoir, c'est que nous puissions effectivement avoir demain un gouvernement du Nouveau Front Populaire,
02:30parce que c'est ce que les électrices et les électeurs ont décidé, mais effectivement, un gouvernement qui soit capable d'apaiser, de rassembler,
02:38de créer une forme de démocratie un peu plus sereine que celle que nous avons connue ces dernières années,
02:44sans recourir tous les quatre matins au 49.3, donc en étant capable de convaincre d'autres forces politiques pour faire voter des projets de loi et des propositions de loi.
02:53On va y revenir, mais ça veut dire que vous vous interdisez le 49.3, ou les décrets, pour gouverner ?
03:00Vous avez raison de le dire, ça veut dire que je pense que si notre démocratie est aujourd'hui malade, c'est parce que le Parlement a été, depuis des années maintenant, brutalisé,
03:12à coup notamment de 49.3 quasi systématique. On avait l'impression, depuis deux ans, lorsque les macronistes disposaient d'une majorité relative, qu'ils n'essayaient même pas de convaincre,
03:22et que le 49.3, au fond, était devenu quasiment banal. Je ne dis pas qu'on n'utilisera jamais le 49.3, mais je dis qu'il faut le proscrire autant que faire se peut.
03:32Faire en sorte qu'on puisse avoir des majorités d'idées sur un certain nombre de sujets, et je pense que la démocratie en sortirait grandie.
03:39Au fond, la chose positive qui pourrait ressortir de cette nouvelle Assemblée, c'est ça, c'est une vie politique un peu plus parlementarisée,
03:47un Parlement un peu plus respecté, un peu moins méprisé qu'il ne l'a été par le passé, et franchement, je crois qu'on ne peut pas faire pire que ce qu'on a connu ces deux dernières années.
03:55On connaîtra normalement le nom du Premier Ministrable pour le nouveau Front Populaire demain, il y a plusieurs noms qui ressortent déjà, tout d'abord celui d'Olivier Faure,
04:05ce serait un bon profil pour être Premier Ministre ?
04:08En tout cas, pour ce qui nous concerne, nous les communistes, c'est Fabien Roussel qui participe aux négociations.
04:13Nous avons dit une chose très simple, c'est que nous ne bloquerons aucun nom. Nous, ce que nous souhaitons, au fond, c'est qu'on aboutisse le plus vite possible,
04:21que nous ayons, du côté du nouveau Front Populaire, une proposition de nom qui émerge.
04:26Donc, nous ne serons jamais à l'origine d'un quelconque blocage.
04:30Ni sur les Insoumis, ni sur Jean-Luc Mélenchon ?
04:33Vous avez bien compris, pour ce qui concerne Jean-Luc Mélenchon, de fait, la question ne se pose plus.
04:37Jean-Luc Mélenchon n'est pas candidat à Matignon, les Insoumis, je crois, ont mis sur la table d'autres propositions.
04:43Mais, en tout cas, ce que nous ne souhaitons pas, nous, c'est être une source de blocage.
04:47Ce qu'il faut, c'est qu'on ait rapidement une proposition, parce que c'est ce qui est attendu par les Français,
04:52et puis nous souhaitons que ce gouvernement puisse rapidement se mettre en place pour régler les problèmes du pays,
04:56et traiter notamment l'urgence sociale, la question des salaires, la question du pouvoir d'achat, de la rémunération du travail, bref.
05:03C'est pourquoi nous avons été élus.
05:05Donc, nous, c'est cela que nous souhaitons.
05:07Donc, pas de blocage de notre côté.
05:09Donc, ça peut être un ou une Insoumise ?
05:10Ça peut être quelqu'un issu du nouveau Front Populaire.
05:15Avec quand même un souci, je le redis, c'est d'être à même d'atteindre l'objectif que j'ai fixé tout à l'heure,
05:22c'est-à-dire être capable de rassembler des majorités sur des projets de loi.
05:27Parce que gouverner, c'est bien, mais obtenir que notre politique puisse être appliquée, c'est mieux.
05:34Et donc, pour ça, il faut être capable de convaincre, il faut être capable de rassembler,
05:38il faut être capable de tendre la main, et ce sera la tâche du prochain Premier ministre.
05:43Tendre la main à qui ? C'est toute la question.
05:45On a quand même, peut-être l'aile gauche, on ne sait pas, des macronistes.
05:49En tout cas, on sait une chose, c'est que les élus du camp présidentiel disent
05:53qu'un seul Insoumis au gouvernement suffirait à leur faire voter la censure.
05:57C'est clair ?
05:58Je trouve ça d'un sectarisme absolument pathétique.
06:03Vous vous rendez compte ?
06:04Des macronistes dire ça, les mêmes macronistes qui, il y a une semaine,
06:08mendiaient les voix du Nouveau Front Populaire, y compris celles des Insoumis,
06:13pour faire barrage au Rassemblement National.
06:15D'ailleurs, quand même, ils sont un peu ingrats.
06:17Parce que s'il y a encore autant de députés Renaissance à l'Assemblée Nationale,
06:23il y en a moins qu'avant, il y en a quand même relativement beaucoup,
06:26ils ont sauvé les meubles,
06:27c'est parce que des électeurs de gauche, des électeurs du Nouveau Front Populaire
06:31ont voté pour eux pour faire barrage au Rassemblement National.
06:33Et maintenant, les mêmes disent qu'il est hors de question qu'il y ait un gouvernement
06:38du Nouveau Front Populaire,
06:39parce que ce ne sont pas des gens qui appartiennent aux valeurs républicaines.
06:43Tout ça est quand même lunaire.
06:45Par ailleurs, je pense qu'on doit se déterminer par rapport au fond.
06:49Imaginons que demain, on ait un gouvernement du Nouveau Front Populaire
06:52qui décide, conformément à son programme, de recréer une police de proximité.
06:56Puisque dans notre programme, nous disons qu'il faut recréer une police de proximité.
07:00Vous imaginez des députés Renaissance,
07:03voter contre le rétablissement de la police de proximité,
07:07retourner devant leurs électeurs en circonscription
07:09et assumer le fait qu'ils ont fait battre un projet de loi visant à recréer une police de proximité.
07:14Autre exemple.
07:15C'est une trahison vis-à-vis des électeurs,
07:17parce qu'il y a eu ces désistements avec des insoumis, notamment de la gauche,
07:21qui ont appelé à voter pour des candidats macronistes.
07:24Ce serait une trahison de leur part aujourd'hui de tourner le dos au Nouveau Front Populaire,
07:28même si c'est un insoumis qui est Premier ministre.
07:31En tout cas, ça n'est pas respectueux.
07:33Ça n'est pas respectueux vis-à-vis de ces millions d'électrices et d'électeurs
07:36qui ont fait le choix du barrage républicain.
07:39Et d'ailleurs, ça vaut dans les deux sens.
07:41Ça nous oblige les uns et les autres.
07:43Nous, du côté de la gauche, ça nous oblige à être rassembleurs
07:47et à veiller à construire des majorités de projets.
07:50Ça les oblige, eux aussi, à sortir de ce sectarisme terriblement bête.
07:56Excusez-moi, mais je trouve ça terriblement bête de dire
08:00nous voterons contre systématiquement parce que nous n'aimons pas
08:03la couleur politique de tel ou tel ministre.
08:05On ne se détermine pas en fonction de la couleur politique de tel ou tel ministre.
08:09On se détermine en fonction de l'intérêt général, en fonction de l'intérêt des Français.
08:13La question qu'on doit se poser face à un projet de loi, c'est
08:15est-ce que c'est bon pour les Français ?
08:17Je prenais l'exemple de la police de proximité.
08:19Autre exemple, l'hôpital public.
08:21Nous faisons comme proposition un plan de rattrapage pour l'hôpital public
08:25parce que tout le monde voit bien que depuis des années maintenant,
08:27l'hôpital public a été clochardisé et que la question de l'accès à la santé,
08:30tout le monde en a parlé pendant la campagne.
08:32Demain, si nous présentons un projet de loi
08:34pour recréer des lits dans l'hôpital public,
08:36pour des embauches massives dans l'hôpital public,
08:38pour augmenter le salaire des soignants,
08:40ils ne vont pas oser voter contre.
08:41Mais ça, ça veut dire que vous faites une croix sur certaines mesures
08:43qui ne seront pas consensuelles.
08:44Le SMIC à 1600 euros.
08:46Mais nous convoquerons, là aussi, conformément à notre programme,
08:50une conférence salariale.
08:51Au sein de cette conférence salariale,
08:53il y aura des représentants du patronat,
08:55il y aura des représentants des travailleurs.
08:57Évidemment que nous mettrons en œuvre des mesures immédiates
09:01pour améliorer le pouvoir d'achat des Français.
09:03Par décret, à ce moment-là ?
09:04En l'occurrence, l'augmentation du SMIC.
09:06Mais ça, ce n'est pas moi qui le décide.
09:07L'augmentation du SMIC, ça passe par des décrets.
09:09Et donc, je ne dis pas que nous n'aurons jamais recours aux décrets.
09:13Ça relève du décret.
09:15On ne va pas inventer une loi sur un sujet qui ne passe pas par là.
09:19En revanche, ce que je dis, c'est que nous avons besoin,
09:22par exemple, d'un dialogue social,
09:24d'un dialogue avec les syndicats de travailleurs,
09:27le patronat, beaucoup plus poussé
09:29que ce qu'on a connu ces dernières années.
09:31Vous vous souvenez de la manière
09:33dont a été passée la réforme des retraites
09:35contre l'écrasante majorité des syndicats de travailleurs.
09:37On ne peut pas continuer à gouverner le pays comme ça.
09:39Il y a besoin d'une démocratie sociale beaucoup plus poussée.
09:42D'ailleurs, à ce niveau-là, pour exiger un gouvernement
09:44issu du Nouveau Front Populaire,
09:46vous avez peut-être vu la CGT Cheminot,
09:48qui appelle à manifester du côté des préfectures en région,
09:51aussi du côté de l'Assemblée nationale.
09:53Est-ce que vous y serez vous-même ?
09:55En tout cas, c'est le rôle des syndicats
09:57d'appeler à des mobilisations.
09:59Ils le font, je les soutiens.
10:01Et des élus d'y participer ?
10:03Oui, j'y participerai assurément,
10:06dès lors que les dates seront précisées.
10:09Neuf députés communistes élus dans cette législature,
10:13c'est insuffisant pour créer un groupe à l'Assemblée.
10:16Vous allez siéger avec qui ?
10:18Avec qui vont siéger les députés communistes ?
10:20J'assigne notre président de groupe,
10:22sortant, il travaille activement.
10:24Il a été réélu dans sa circonscription depuis Dôme.
10:26Je suis convaincu que nous aurons
10:28un groupe à l'Assemblée nationale.
10:30André travaille, et ce sera le cas,
10:32notamment, en tout cas,
10:34je pense que ça avance dans le bon sens,
10:36avec des députés ultramarins.
10:38Donc j'ai bon espoir que nous ayons un groupe.
10:40Enfin, j'en suis même assez convaincu.
10:42En tout cas, dans son histoire, le PCF n'a jamais eu
10:44aussi peu de députés.
10:46Fabien Roussel, lui, n'a pas été réélu.
10:49Il a été battu dès le premier tour
10:51par un candidat RN.
10:53Est-ce qu'il peut rester, aujourd'hui, à la tête
10:55du PCF ?
10:57Oui, bien sûr. Par ailleurs, on a connu des périodes plus dures
10:59en termes de représentation à l'Assemblée nationale.
11:01Alors, je regardais, neuf députés,
11:03ce n'est jamais arrivé.
11:05Dix députés, oui, plusieurs fois.
11:07En tout cas, au final,
11:09je suis convaincu que nous aurons un groupe.
11:11Et pour ce qui concerne Fabien Roussel, il est notre secrétaire national.
11:13Et il le restera.
11:15Je voudrais juste préciser une chose.
11:17Comment ça se fait
11:19que le PCF ait effectivement
11:21subi un sort plus difficile
11:23à ces élections ?
11:25Une raison assez simple, c'est que la gauche,
11:27notamment à ces dernières législatives,
11:29enregistre de très bonnes performances
11:31dans les grandes métropoles.
11:33Elle enregistre de moins bonnes performances
11:35dans ce qu'on appelle la France périphérique,
11:37la France des campagnes, la France des villes moyennes.
11:39Or, l'implantation du PCF,
11:41c'est d'abord la France périphérique.
11:43Et donc, ça doit nous interroger,
11:45ça doit nous interroger,
11:47pas seulement le PCF, mais la gauche de manière générale.
11:49Quand je vois, par exemple, que dans le bassin minier,
11:51là où Fabien Roussel était élu,
11:53il n'y a plus une seule circonscription de gauche,
11:55et elles sont toutes détenues par le RN,
11:57ça doit nous interroger.
11:59Ça veut dire que la gauche, aujourd'hui, ne parle qu'aux grandes villes ?
12:01Ça veut dire que la gauche
12:03doit trouver un discours qui lui permette de s'adresser
12:05à la fois aux électrices et aux électeurs
12:07des grandes métropoles, j'en suis un moi-même
12:09puisque je suis élu de Paris, mais qui soit aussi
12:11capable de s'adresser à la France périphérique.
12:13C'est aussi ce que disent d'autres responsables politiques,
12:15notamment François Ruffin,
12:17et je pense qu'il y a matière
12:19à réfléchir sur ce sujet. Si nous souhaitons
12:21disposer demain d'une majorité absolue,
12:23il va bien falloir parler au-delà des grandes métropoles.
12:25Yann Brossin, un site d'extrême droite
12:27a appelé à tuer un certain nombre d'avocats
12:29des élus de gauche dont vous faites partie.
12:31Vous avez porté plainte. L'enquête avance ?
12:33Oui, j'ai
12:35évidemment porté plainte. On ne peut pas
12:37admettre qu'un site,
12:39effectivement un site d'extrême droite,
12:41en appelle au meurtre d'un certain nombre
12:43d'avocats ou de responsables
12:45d'élus politiques.
12:47Oui, j'ai porté plainte et j'ai bon espoir
12:49que l'enquête puisse avancer
12:51pour identifier les auteurs de ce site
12:53et faire en sorte qu'il soit puni.
12:55Avec un site a priori hébergé en Russie, ça veut dire que ça va être compliqué
12:57tout de même d'avancer ?
12:59Oui, c'est le rôle de la justice de faire son travail.
13:01En tout cas, ce que je souhaite,
13:03c'est qu'à chaque fois, ça ne me concerne pas que moi,
13:05ça concerne aussi beaucoup d'autres élus,
13:07à chaque fois que des élus
13:09sont victimes de ce type
13:11d'appel au meurtre, il y a des condamnations,
13:13des condamnations exemplaires.
13:15Globalement, je trouve quand même que
13:17notre démocratie est malade
13:19de cette violence qui se répand partout,
13:21violence en mots, violence en actes.
13:23Il n'y a pas que des élus d'ailleurs qui en sont la cible.
13:25Tout cela est très dangereux
13:27et tout cela montre bien quand même
13:29que la dédiabolisation de l'extrême droite
13:31dont on nous a beaucoup parlé, en réalité
13:33est une fable et ne correspond pas à la réalité.
13:35Derrière l'extrême droite, il y a de la violence, il y a de la haine
13:37et des appels au meurtre
13:39comme cela.
13:41L'arrivée au pouvoir du RN n'est que partie remise.
13:43C'est Marine Le Pen qui a dit cela.
13:45Ce sont les propos qui vous inquiètent.
13:47Elle a raison déjà ou pas de dire cela ? Vous y croyez ça ?
13:49Vous savez, on nous avait dit que
13:51la victoire du RN dès cette fois-ci
13:53était inexorable. C'était au fond
13:55chronique d'une victoire du RN annoncée.
13:57Et puis au final...
13:59Il y a eu les désistements.
14:01Il y a surtout eu les électeurs qui ont décidé.
14:03Les désistements, ça n'enlève pas le fait
14:05que derrière, les électeurs votent.
14:07Et dans notre pays, il y avait
14:09malgré tout, une grande majorité
14:11de Français qui ne souhaitaient pas que le Rassemblement
14:13National dispose d'une majorité
14:15absolue. Les désistements,
14:17ça ne tronque pas l'élection.
14:19Au final, il y a des bulletins
14:21dans l'urne. Et les bulletins dans l'urne
14:23ont abouti au fait que le RN n'a pas de majorité absolue
14:25et qu'il n'a même pas de majorité tout coup.
14:27Plus de 10 millions de Français ont voté Rassemblement
14:29National sur ces législatives. A titre de comparaison,
14:31en 2017, la République
14:33En Marche avait obtenu la majorité
14:35absolue avec un peu
14:37moins de 9 millions de voix. Il n'y a pas un problème démocratique
14:39là-dessus. Ça, c'est la question
14:41du mode de scrutin. D'abord, moi, je respecte
14:43les élections avec le
14:45mode de scrutin qui est leur, même si je n'aime pas
14:47ce mode de scrutin. Donc, j'invite chacun
14:49à respecter le résultat des urnes,
14:51y compris le RN, qui, je trouve,
14:53passe quand même beaucoup de temps à
14:55délégitimer l'élection
14:57législative parce que le résultat ne leur plaît pas.
14:59Après, on peut avoir une réflexion
15:01et moi, j'y participerai
15:03sur le mode de scrutin.
15:05Quel est le mode de scrutin le plus juste ?
15:07Moi, je suis favorable
15:09à une réflexion
15:11sur la proportionnelle. Bien sûr,
15:13je pense que la proportionnelle est un mode
15:15de scrutin plus juste. Après, il faut
15:17discuter des conditions dans lesquelles la proportionnelle
15:19se fait. A quelle échelle
15:21on a la proportionnelle ? Est-ce que c'est
15:23à l'échelle nationale ? Est-ce que c'est à l'échelle départementale ?
15:25Est-ce qu'il y a un seuil minimum ?
15:27Mais enfin, en tout cas, oui, je pense que la proportionnelle est
15:29un mode de scrutin plus juste. Le Parti communiste est d'ailleurs
15:31toujours battu pour la proportionnelle. Il n'y a pas
15:33de raison qu'on change d'avis sur le sujet.
15:43Vous voyez, je trouve ça très sectaire.
15:45Je trouve ça à la fois très sectaire et pas démocratique.
15:47On ne peut pas dire
15:49et censurer parce que le résultat
15:51des urnes ne me plaît pas. Il n'y a pas encore
15:53un Premier ministre, il n'y a pas encore
15:55un projet de loi que déjà
15:57ils expliquent, on va faire une censure.
15:59Enfin, je ne pense pas que les Français attendent ça de nous.
16:01Ce que les Français attendent de nous, c'est qu'on règle
16:03leurs problèmes en matière de pouvoir d'achat,
16:05en matière d'accès à la santé,
16:07d'école, de sécurité, de justice.
16:09C'est ça que les Français attendent de nous.
16:11Donc commençons par mettre en place un gouvernement,
16:13par déposer
16:15un certain nombre de projets de loi
16:17qui visent précisément à traiter des problèmes
16:19des Français, et puis chacun se déterminera
16:21ensuite. Mais un peu de sérénité
16:23ferait du bien à tout le monde.
16:25Je pense aussi que c'est ce qu'on attend du Sénat.
16:27Ça c'est dit. Sur le logement,
16:29c'est votre domaine, vous parliez de
16:31mesures, de programmes. Il y en a
16:33deux dont j'aimerais parler avec vous.
16:35Tout d'abord, c'est la réquisition des logements vides
16:37nécessaires pour loger les sans-abris.
16:39Comment ça se déclinerait, très
16:41exactement, cette mesure ? D'abord,
16:43le constat que nous faisons, c'est qu'on a
16:45notamment dans nos grandes métropoles,
16:47je le vois à Paris, de plus en plus
16:49de logements vides d'un côté,
16:51de plus en plus de personnes à la rue de l'autre.
16:53On a eu une explosion depuis dix ans
16:55maintenant du nombre de personnes à la rue
16:57qui est indigne de la septième puissance économique
16:59du monde. Ce que je dis, ce que nous
17:01disons dans le Nouveau Front Populaire,
17:03c'est qu'on ne peut pas avoir cette situation-là
17:05et ne pas réagir. La loi,
17:07depuis d'ailleurs l'appel de l'abbé Pierre,
17:09prévoit la possibilité de réquisitionner
17:11des logements vacants.
17:13Moi je pense qu'il faut commencer par les
17:15bâtiments vacants. Lorsque vous avez des bâtiments
17:17vacants, je pense en particulier à des
17:19immeubles de bureaux ou à d'anciens
17:21hôtels qui sont vides, qui sont
17:23identifiés, ça n'est pas normal.
17:25Vous savez, j'ai en tête un certain
17:27nombre de bâtiments que j'ai signalé quand j'étais
17:29encore adjoint à la maire de Paris en charge du logement
17:31aux préfets, en lui disant
17:33réquisitionner, ça n'a jamais été fait.
17:35Moi ce que je souhaite par ailleurs, c'est que le droit
17:37de réquisition qui dépend aujourd'hui des préfets
17:39puisse être
17:41transféré aux maires.
17:43Oui c'est prévu par la loi, il y a évidemment
17:45une compensation, il y a la nécessité
17:47à l'issue de la réquisition d'ailleurs,
17:49de remettre en l'état le bâtiment
17:51mais bien sûr qu'on a besoin de réquisitionner
17:53parce que personne ne peut admettre
17:55qu'on ait ces bâtiments vides alors qu'autant
17:57de gens dorment dehors. Il ne s'agit pas de réquisitionner
17:59un logement vide
18:01dans une copropriété, ce serait trop
18:03compliqué à gérer. Mais des bâtiments vides, oui bien sûr.
18:05Interdire les expulsions
18:07locatives pour un payé sans proposition
18:09de relogement, c'est une autre
18:11mesure qui fait beaucoup réagir.
18:13Quant au logement, ça va concerner
18:15qui exactement ? On parle là des bailleurs
18:17sociaux, on parle là des propriétaires privés ?
18:19Lorsque vous avez
18:21des personnes qui
18:23sont de bonne foi,
18:25j'y insiste, de bonne foi,
18:27qui sont en situation d'un payé
18:29parce qu'elles ont des difficultés,
18:31la priorité, ça n'est pas
18:33de les expulser, la priorité
18:35c'est de les reloger et donc de leur faire
18:37une proposition. De bonne foi, ça veut dire quoi ?
18:39De bonne foi, ça veut dire que
18:41ce sont des personnes qui ont des
18:43difficultés économiques, pas des personnes
18:45qui ont fait le choix de ne pas payer
18:47parce qu'elles n'ont pas envie de payer. C'est ce qu'on appelle
18:49des ménages de bonne foi. La priorité
18:51c'est de leur permettre d'avoir
18:53accès à un logement social.
18:55Et donc effectivement, ce que nous
18:57souhaitons nous, c'est qu'elles aient accès à un logement
18:59social, ce qui permettra du même coup
19:01au propriétaire de retrouver son logement et d'avoir
19:03un locataire qui lui paye ses loyers. C'est ça le sujet.
19:05Et donc
19:07bien sûr, mais d'ailleurs c'était prévu, y compris
19:09par une circulaire qu'on appelait la circulaire
19:11Valls, du temps où il était
19:13Premier ministre, qui prévoyait qu'il n'y ait pas d'expulsion
19:15sans
19:17relogement pour les personnes qui sont en
19:19difficulté sociale. Yann Brossat,
19:21si le locataire en question refuse
19:23les propositions qui lui sont faites, comment ça se
19:25passe à ce moment-là ? Il doit accepter
19:27les propositions de logement social qui lui sont faites.
19:29Oui, bien sûr.
19:31Et il faut d'ailleurs qu'il ait une demande
19:33de logement social. On parle souvent de familles
19:35qui ont une demande de logement social
19:37qui traîne depuis des années et qui n'a pas abouti.
19:39Et donc à ce moment-là, bien sûr,
19:41alors que il y a refus d'une proposition
19:43de logement social qui a été faite
19:45et qui est dans la même aire géographique
19:47que le lieu où il habite et le lieu où il travaille,
19:49il perd son droit au maintien
19:51dans les lieux, ce qui me paraît normal.
19:53Est-ce qu'on a cette place déjà dans les logements sociaux ?
19:55D'abord,
19:57tout cela ne marche
19:59qu'à la condition, en parallèle,
20:01de produire massivement
20:03du logement social. C'est évident.
20:05On a beaucoup souffert ces dernières
20:07années, singulièrement depuis qu'Emmanuel Macron
20:09est président de la République, d'une chute
20:11de la production de logements sociaux. Donc il faut produire
20:13massivement du logement social
20:15à nouveau et en produire
20:17prioritairement dans les territoires où on en manque,
20:19dans les villes qui ne respectent pas
20:21ce qu'on appelle la loi SRU
20:23et qui, de fait,
20:25ont des maires qui se comportent comme des délinquants
20:27puisqu'ils assument de ne pas respecter la loi.
20:29La loi, ça vaut pour tout le monde, y compris pour les maires
20:31de ces communes qui,
20:33aujourd'hui, l'entravent et qui n'assument pas
20:35leurs obligations en matière de logement social.
20:37Est-ce que vous avez votre
20:39maillot de bain ou pas ?
20:41Est-ce que j'ai mon maillot de bain ? Là, sûrement, tout de suite, non
20:43parce que vous ne m'avez pas dit qu'on allait se baigner ensemble.
20:45Je vous propose une petite baignade dans la Seine.
20:47Ou plutôt Hidalgo, peut-être, Anne Hidalgo,
20:49vous en propose une. Vous avez été,
20:51vous l'avez dit, son adjoint, avant d'être sénateur
20:53à la mairie de Paris.
20:55Au logement, effectivement.
20:57Est-ce que, justement, il y aura cette spécialité
20:59natation ? Est-ce que vous allez vous baigner avec elle ? On parle
21:01de la date du 17 juillet, si je ne me trompe pas.
21:03Je ne suis pas à ce jour invité
21:05mais dès lors que je le serai,
21:07je le ferai avec grand plaisir, bien sûr.
21:09Merci d'avoir été avec nous
21:11ce matin, Yann Brossat, je le rappelle.
21:13Sénateur de Paris, porte-parole du
21:15PCF. Très bonne journée à vous.
21:17Sud Radio, il est à 8h56.
21:19Un numéro, vous le connaissez, 0 826
21:21300 300. Vous nous appelez.
21:23C'est Manu qui vous a au standard
21:25et puis on passe une demi-heure ensemble
21:27quel que soit le sujet que vous souhaitez. OK, à tout de suite.

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