Éric Ciotti quitte Les Républicains

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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h-14h, Europe 1-13h, dernière partie sur Europe 1 avec vous Céline Giraud et vos deux chroniqueurs du jour,
00:07le journaliste Yvan Riofolle et le chroniqueur politique Olivier Dartigolle.
00:11Et vous chers auditeurs d'Europe 1, 018203921, si vous souhaitez réagir comme chaque jour,
00:16alors on parle évidemment de la passation de pouvoir, des passations de pouvoir,
00:20de ce premier conseil des ministres cet après-midi à 15h,
00:23et pendant ce temps-là, Eric Ciotti, fondateur de l'Union des droites pour la République,
00:27vient d'annoncer qu'il abandonnait la présidence du mouvement des Républicains. Pourquoi ? Il l'explique.
00:32Ils ont préféré les uns et les autres à des moments différents, une carrière personnelle.
00:39J'ai défendu mes valeurs, c'est à eux d'avoir un rendez-vous avec leur conscience.
00:46Je démissionne. C'est effectif à partir du 1er octobre.
00:49Et puis je tourne une page et j'en écris surtout une autre.
00:52Voilà, Eric Ciotti chez nos confrères d'RTL, à propos de sa sortie, voilà, c'était attendu.
00:57Est-ce que le timing est bon ?
00:59Il avait un rendez-vous judiciaire le 14 octobre.
01:03Il avait gagné déjà en justice dans la difficulté qu'ils avaient juridique sur qui a les clés du camion des Républicains.
01:10Donc là, sur le plan judiciaire, c'est fini.
01:13Politiquement, il prend acte du fait que les LR ont basculé dans le camp présidentiel
01:21après avoir longtemps, pendant l'élection législative et après l'élection législative, dit que jamais ils n'en seraient question.
01:29Je me demande d'ailleurs ce que l'électorat LR pense de ce qui est en train de se passer.
01:35Il met en place une union des droites pour la République.
01:37Il a eu une faible moisson en termes de députés.
01:40C'est surtout ça.
01:41Est-ce que quel est son avenir dans cette situation-là ?
01:45Lui qui visait plus que tout l'intérieur.
01:48Voilà Retailleau qui est aujourd'hui en situation.
01:51Est-ce que ce n'est pas une erreur stratégique de la part d'Éric Ciotti d'avoir quitté les LR au mauvais moment ?
01:59Parce que peut-être que c'est lui qui serait à la place de Bruno Retailleau aujourd'hui.
02:03Je ne pense pas.
02:05Ciotti a eu ce mérite de vouloir ébranler ce tabou suprême qui était celui d'interdire aux droites de se parler, voire même de se rapprocher.
02:13Il a entamé une première brèche et je ne suis pas sûr que cette brèche ne puisse pas s'élargir assez rapidement.
02:19Je ne vois pas que les Républicains aient acquiescé très majoritairement pour rejoindre le camp présidentiel.
02:26Alors certes, nous avons bien vu que le ministre de l'Intérieur est un symbole intéressant d'une prise de guerre, comme l'ont dit.
02:32Mais vous avez Laurent Wauquiez qui est le patron des Républicains ne vient pas.
02:36Bellamy qui aurait pu faire un très bon ministre de l'Éducation ne vient pas.
02:40Mais les sondages montrent quand même que les militants LR sont pour un rapprochement avec le gouvernement.
02:45On voit bien que l'appareil est réticent à rejoindre la Macronie.
02:50Et cet appareil est réticent à le rejoindre parce qu'il entend précisément les voix des militants.
02:54Et les voix des militants n'ont pas du tout les scrupules des hiérarchies de dire qu'il ne faut pas parler à ceux du Rassemblement National ou d'Éric Ciotti.
03:01Je vous parle d'un sondage, pardonnez-moi Yvan, les militants Républicains sont plutôt favorables à ce que les LR participent au gouvernement d'Emmanuel Macron.
03:10On peut en trouver d'autres qui vous diront que les militants, parce que là c'est vraiment un socle très stable de l'opinion,
03:17qui disent que les militants de droite préféraient que les droites s'allient plutôt qu'elles se tirent dans les pattes.
03:21Donc on pourrait trouver d'autres sondages. En tout cas moi je fais partie de ceux-là, vous l'aurez peut-être compris.
03:26Et donc je ne vois pas du tout de maladresse de la part de Ciotti au contraire à clarifier les choses.
03:31Simplement ils somment aujourd'hui ses amis, ce qu'il appelle encore ses amis Laurent Wauquiez et ceux qui n'ont pas rejoint le gouvernement,
03:37à choisir leur camp, ils ne peuvent pas rester dans l'ambiguïté.
03:40L'autre sujet que je voulais aborder avec vous avant 14h, ça concerne Michel Barnier, sa posture lors de sa première interview télévisée hier soir au 20h.
03:50Il était obligé de se justifier, notamment sur un sujet inconcernant, l'IVG, on l'écoute.
03:54Il n'y a aucune ambiguïté, s'agissant des grandes lois de liberté pour les hommes et les femmes, des grandes lois de progrès social ou sociétal.
04:03Je parle évidemment de la loi de Simone Veil, j'ai eu l'honneur d'être son collègue au gouvernement,
04:08qu'il s'agisse du mariage pour tous ou de la PMA dans les dernières dispositions de 2021,
04:15elles seront intégralement préservées.
04:18Et si je dois ajouter quelque chose, le rôle du Premier ministre dans ce cas, c'est d'être un rempart,
04:24je serai un rempart pour qu'on préserve l'ensemble de ces droits acquis pour les hommes et les femmes de France en termes de liberté et de progrès social.
04:32Voilà, le Premier ministre est obligé de se justifier.
04:34Le terme de rempart est assez fort, d'autant plus que l'attaque est venue de son propre camp gouvernemental,
04:43puisque c'est Gabriel Attal qui publiquement a demandé des garanties...
04:47Il n'y a-t-il pas des sujets plus importants que d'attaquer sur les sujets sociétaux ?
04:51Oui, Gabriel Attal a demandé publiquement des garanties fortes sur ce qu'on appelle les lois sociales sociétales, qui viennent d'être rappelées,
04:57du fait que certains profils faisant leur entrée dans le gouvernement...
05:03Oui, mais c'est quand même un peu fort de café de devoir se justifier dès sa première intervention sur des sujets comme l'IVG,
05:07alors qu'on a des problèmes de sécurité, des problèmes d'immigration...
05:09Mais on prend en tâte Michel Barnier dans une situation politique où il ne va cesser de devoir se justifier les avis des uns et des autres,
05:15jusqu'au moment où le grand écart sera là.
05:19En 30 secondes.
05:22Je trouve que l'ancien Premier ministre a eu tort de marquer son terrain sur des sujets sociétaux,
05:28qui sont des sujets sociétaux qui ne prennent pas à contestation quand il s'agit de l'IVG ou des choses de ce genre-là.
05:34Mais je vous rappelle tout de même, parce que j'ai vécu cette période-là,
05:38que dans les années 80-90, quand vous mettiez en cause les permissivités sur la pédophilie par exemple,
05:46ou l'inceste, qui étaient encore des pratiques sexuelles qui étaient défendues par cette gauche pétitionnaire
05:50de libération du Nouvel Obs ou du Monde, vous étiez traité de réactionnaire.
05:54Donc ceux qui alertent malgré tout contre des dérives sociétales,
05:56non pas sur ces lois-là, mais sur des lois transgenres, de changement de genre,
06:02qui se font traiter de fascistes aujourd'hui, seront peut-être ceux qui se feront applaudir dans 30 ans
06:06après avoir vu les désastres que cela leur a causé, notamment auprès d'enfants.
06:10Il est plutôt positif que le Premier ministre ait dit sur ces lois qu'il a rappelées,
06:14qu'il reviendrait dessus.

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