• il y a 2 mois
À 8h20, Gérard Larcher, président du Sénat et sénateur LR des Yvelines, est l'invité du Grand Entretien. Il revient sur la nomination d'un nouveau gouvernement en grande partie issu de son camp, pourtant très largement battu aux européennes puis aux législatives. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-25-septembre-2024-5723702

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00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin dans le Grand Entretien, le Président du
00:04Sénat, sénateur LR des Yvelines.
00:07Vos questions et réactions au 01-45-24-7000 et sur l'application de Radio France.
00:13Gérard Larcher, bonjour.
00:14Bonjour.
00:15Bonjour.
00:16Et bienvenue.
00:17Lors de votre dernier passage dans ce studio, vous étiez, Gérard Larcher, dans une opposition
00:23claire et assumée à Emmanuel Macron et à son gouvernement.
00:27À qui recevons-nous ce matin ? Est-ce une figure centrale de la nouvelle coalition ?
00:33En tous les cas, je reçois ce matin, en étant parmi vous, le message que vous m'adressez.
00:40Ce que je veux dire, c'est que nous avions en fait trois options après ces législatives
00:50qui suivaient une dissolution assez improbable, soit une crise institutionnelle, soit donner
00:58à l'extrême gauche, j'allais dire, les rênes du pouvoir exécutif, soit nous engager
01:04dans l'intérêt du pays.
01:05Et nous avons choisi cet engagement dans l'intérêt du pays en formant certes un gouvernement
01:14minoritaire au plan de l'Assemblée Nationale, qui est une forme de coalition autour d'un
01:19Premier ministre issu de notre famille politique, avec le pacte législatif.
01:24Vous appelez ça une coalition ?
01:26Écoutez, on peut débattre autour des mots, c'est plutôt le rassemblement, entre guillemets,
01:33mot que je gomme, d'une diversité.
01:35Très bien, avec un pacte législatif qui est celui de votre famille politique ?
01:39Oui, et l'apport aussi de ce qui a été proposé par l'ex-majorité macroniste.
01:47Mais c'est vrai que votre parti LR, votre famille politique, a enchaîné les déconvenues
01:50aux dernières élections, 6,57% aux législatives, 7,25% aux européennes, 4,8% à la présidentielle.
01:57C'est plutôt bien joué ! Finalement, cette dissolution, dont vous disiez que c'était
02:03une catastrophe, elle est plutôt très bien payée pour LR.
02:05Écoutez, cette dissolution, elle a plongé le pays dans une très profonde incertitude.
02:10Nous sommes restés, vous l'avez tous bien en tête, plus de deux mois sans réel gouvernement.
02:17Voilà pourquoi j'ai dit que c'était une dissolution très improbable.
02:20Aujourd'hui, nous avons la capacité à nous retrouver dans l'intérêt du pays,
02:25c'est ce qui doit nous guider pour les semaines qui viennent.
02:28Et n'oubliez pas qu'au Sénat, il y a une majorité, une majorité sénatoriale,
02:35qui va soutenir ce gouvernement, à la manière de la majorité sénatoriale, c'est-à-dire
02:39un vrai soutien, un vrai travail de force, mais en même temps, une liberté de ton.
02:43Gérard Larcher, d'un autre côté, votre ancien ami Éric Ciotti déplore la dissolution
02:49de l'état-major des Républicains dans la Macronie.
02:52Ce n'est pas un gouvernement de cohabitation, c'est un gouvernement macroniste, avec quelques
02:57LR comme Caussion et Alibi, les LR sont tombés dans le piège.
03:02Vous lui dites quoi, Éric Ciotti ? Éric Ciotti nous a trahis, je ne ferai pas
03:07d'autres commentaires sur quelqu'un qui a trahi sa famille politique.
03:11Mais il n'est pas le seul à dire, beaucoup disent que vous n'êtes plus dans l'opposition,
03:15vous n'êtes plus l'alternative à Emmanuel Macron, vous êtes devenu macroniste.
03:19Écoutez, le Premier ministre est issu de notre famille, il s'appelle Michel Barnier.
03:24Nous avons une arme qui s'appelle l'article 20 de la Constitution, c'est le gouvernement
03:32qui définit et conduit la politique de l'intention.
03:35Nous entendons, aux côtés du Premier ministre, bien sûr dans un esprit ouvert, définir
03:41et conduire la politique du gouvernement.
03:43On va en parler de la politique et du fond, hier à ce micro, il y avait le nouveau ministre
03:47de l'économie, Antoine Armand, je ne sais pas si vous l'avez écouté, il s'est dit
03:50ouvert à travailler avec tous les groupes politiques sur les textes qui améliorent
03:55la vie des Français.
03:56Tous les groupes politiques qui appartiennent selon lui à l'arc républicain, sauf a-t-il
04:00dit lui-même, le Rassemblement National, il a été recadré quelques minutes après
04:04par Michel Barnier, après la colère exprimée par Marine Le Pen à l'Assemblée Nationale.
04:08Vous avez compris ce recadrage ? Michel Barnier a bien fait de le recadrer ?
04:12Le Rassemblement National, c'est 11 millions d'électeurs, ils sont députés comme les
04:20autres députés et il est logique, j'allais dire légitime même, j'utilise le mot légitime,
04:28que le Premier ministre et le gouvernement s'adressent à l'ensemble des parlementaires.
04:33Donc il a eu tort ? Et pour moi, il n'y a personne à exclure,
04:38le suffrage universel a donné, que ça nous plaise ou non, plus de 140 députés à l'Assemblée
04:46Nationale.
04:47Et donc le Premier ministre, c'est lui qui est le chef du gouvernement et je partage,
04:54j'allais dire non pas le recadrage, mais la mise au point qu'il a faite, parce que
04:58ça doit être une attitude de tout le gouvernement, parler à tout le monde dans le respect que
05:03nous devons à la démocratie parlementaire et ensuite on choisit après le débat et
05:08il y a une majorité qui se dégage.
05:09Parler à tout le monde, mais ça veut dire qu'on ne peut plus rien dire sur le Rassemblement
05:12National sous peine de se faire taper sur les goûts ?
05:14Bien sûr que non, vous croyez que je ne dis rien sur le Rassemblement National, mais
05:19je pense que les exclures du débat préalable à la construction budgétaire n'est pas
05:25un bon moyen de préparer le budget et d'avoir enfin peut-être des relations un peu plus
05:31apaisées, notamment à l'Assemblée Nationale.
05:33Alors, poids lourd du gouvernement, un de vos proches, Bruno Retailleau qui arrive au
05:38ministère de l'Intérieur, il a d'ores et déjà martelé son ambition de rétablir
05:44l'ordre, de faire baisser l'immigration, il a appelé, je cite, à « changer la politique
05:48pénale pour que les peines prononcées soient des peines exécutées et à construire des
05:53prisons ». Le ministre de la Justice, Didier Migaud, lui a tout de suite rappelé que la
05:59justice était indépendante et que ça n'est pas toujours exact de prétendre que la justice
06:04est lente ou ne condamne pas suffisamment.
06:07Ça commence bien Gérard Larcher, bonne ambiance au gouvernement.
06:11Bruno Retailleau est ministre de l'Intérieur, de la Justice, les deux ?
06:17Bruno Retailleau est ministre de l'Intérieur, il a reçu une mission, cette mission c'est
06:22d'assurer la sécurité des Français, d'assurer l'état de droit et c'est une vraie attente
06:29de nos compatriotes.
06:30Regardons aussi comment ils se sont exprimés à l'occasion des élections législatives.
06:35Il y a donc une forme de devoir, de devoir du ministre de l'Intérieur d'assurer cette
06:41sécurité et naturellement pour lui c'est une priorité.
06:45Connaissons bien Bruno Retailleau et pour cause, depuis dix ans il est le président
06:51du groupe auquel j'appartiens, je suis le président du Sénat avec pour pilier une majorité
06:58sénatoriale, composée avec nos amis du groupe de l'Union centriste et un certain
07:04nombre d'autres personnalités dans les autres groupes.
07:07Je dois vous dire que Bruno Retailleau c'est un homme de conviction, c'est un homme qui
07:12croit, je le définirais comme un libéral conservateur, il croit l'économie de marché
07:20mais il croit aussi un certain nombre de valeurs, l'identité, la famille, mais c'est un homme
07:25loyal, c'est un homme ouvert et je vais vous citer deux exemples, je reviens sur ce sujet
07:33parce que comme j'entends beaucoup de caricatures sur Bruno Retailleau, j'invite ceux qui les
07:38caricaturent à regarder au travers de mes yeux et ce que je vis, quand il s'agit par
07:43exemple d'un débat de société sur lequel j'ai eu des positions que vous connaissez,
07:49la constitutionnalisation de l'IVG, Bruno Retailleau dans son groupe, oui pour des raisons
07:54constitutionnelles moi, lui sans doute pour des raisons éthiques, mais liberté de vote
08:00à l'intérieur du groupe.
08:01Quand il s'agit des soins palliatifs, il y avait un débat, Bruno Retailleau il est
08:06celui qui s'est retrouvé avec les centristes pour permettre à la loi Claes Leonetti d'être
08:11enrichi, d'être adopté, vous voyez c'est ça Bruno Retailleau.
08:14Oui mais sur le fond faut-il changer la politique pénale ? A vos yeux, ça c'est la première
08:19question et la deuxième, est-ce au ministre de l'Intérieur aujourd'hui de le dire au
08:23ministre de la Justice où il y a, malgré cette situation politique inédite comme disait
08:27Patrick Cohen tout à l'heure, une forme de solidarité gouvernementale à appliquer ?
08:32La solidarité elle se fait autour du Premier Ministre, elle n'empêche pas l'exigence.
08:37Or nous savons que nous avons un certain nombre d'interrogations sur le fonctionnement à
08:42un certain moment de la chaîne pénale.
08:44Je vais prendre un exemple dramatique, le drame du meurtre de Philippine.
08:49D'abord je voudrais dire que je partage l'émotion qui est ressentie et je pense
08:56particulièrement à cette famille pour des raisons que je ne vous expliquerai pas ici.
08:59Mais je dois dire qu'on est en droit de se poser des questions.
09:04Celui qui a été arrêté, auteur présumé, je dis bien présumé, condamné pour viol,
09:12sept ans de prison, relâché après quatre ans, sous OQTF, décision administrative,
09:19et libéré d'un centre de rétention administrative sans suivi.
09:23Est-ce que vous considérez que la chaîne a bien fonctionné ?
09:27Je crois qu'il faut être transparent vis-à-vis des Français.
09:30C'est cette absence de transparence qui les conduit à perdre confiance, à perdre
09:36confiance dans cette capacité à maintenir la sécurité et à mettre en oeuvre la justice.
09:40Vous savez dans un état de droit la justice est essentielle, moi je fais confiance à
09:44la justice.
09:45Mais il faut que sur ce sujet nous soyons exigeants.
09:49D'ailleurs le précédent garde-sauve...
09:50La question c'est Bruno Retailleau, fait-il confiance à la justice ?
09:53Ecoutez, me semble-t-il, une des urgences que nous devons avoir c'est le fonctionnement
09:59notamment de la chaîne pédale.
10:01Bruno Retailleau encore lui a dit son intention de réformer l'aide médicale d'État,
10:05l'AME, qui est dédiée aux étrangers en situation irrégulière, là aussi les dents
10:12grincent.
10:13L'AME est un enjeu de santé publique, a dit Agnès Firmin-Lebaudot qui est membre
10:18du parti Horizon, d'Edouard Philippe, Yael Braun-Pivet a mis en garde le ministre de
10:23l'Intérieur contre un contournement du Parlement si le gouvernement choisissait de
10:28réformer l'AME par décret.
10:30Qu'en pensez-vous Gérard Larcher ? Bruno Retailleau a raison de vouloir réformer l'AME
10:37par décret, vous le suivez là-dessus ?
10:39Ecoutez, Madame Borne m'a écrit en janvier de cette année pour me dire qu'elle envisageait
10:47de réformer l'aide médicale d'État en aide médicale d'urgence et que le ferait
10:53soit par voie législative, soit par voie réglementaire.
10:57Gabriel Attal, Premier ministre, m'a confirmé que lui il envisageait la voie réglementaire.
11:04Donc c'est un dossier déjà engagé par les deux précédents gouvernements.
11:09Mais je rappelle qu'il ne faut pas caricaturer ce qu'ont été les débats de fond au Sénat.
11:14Il n'est pas question d'écarter les soins urgents, il n'est pas question d'écarter
11:19la prévention, la vaccination, la grossesse.
11:22Arrêtons de caricaturer tout ça.
11:24Ce que je veux vous dire, ce n'est pas Bruno Retailleau qui a engagé cela, c'est une
11:29lettre de Madame Borne adressée au Président du Sénat.
11:31Donc vous répondez à votre consoeur, partenaire, Yael Brune-Pivet, non il n'y a pas de contournement
11:37du Parlement.
11:38Il n'y a pas de contournement du Parlement si on choisit la voie réglementaire.
11:40C'est même les deux précédents premiers ministres qui l'ont envisagé et je crois
11:45savoir que Yael Brune-Pivet appartenait à cette majorité à l'époque.
11:48À l'époque ? Vous pensez qu'elle a changé ?
11:51Oui, il n'y a plus de majorité.
11:52La première urgence, c'est le premier test, vous le savez, vous l'avez dit, c'est le
11:56budget.
11:57On a un des pires déficits de notre histoire, a reconnu hier le nouveau ministre de l'économie.
12:00Face à cela, Michel Barnier n'exclut pas, vous le savez, des prélèvements ciblés
12:03sur les personnes fortunées ou sur certaines grosses entreprises pour rétablir les comptes
12:07publics.
12:08Vous aviez dit, vous-même, dans le Figaro, il y a trois semaines, je crois, que toute
12:11hausse d'impôts serait une ligne rouge pour vous, pour soutenir ce gouvernement.
12:15Donc, augmenter les impôts des entreprises et des plus riches, vous nous le dites clairement
12:20ce matin, c'est non pour vous.
12:22D'abord, la situation budgétaire dans laquelle nous trouvons le pays est réellement catastrophique.
12:29Il faut donc, pour le budget, que nous allons examiner à partir du 9 octobre, sur lequel
12:37nous travaillons déjà, trouver une réduction des dépenses publiques de 30 milliards.
12:43Il va falloir que nous trouvions 100 milliards sur une période sans doute impossible de
12:49trois ans, mais de cinq ans.
12:51Je voudrais simplement rappeler qu'il y a deux ans et demi, le Sénat a proposé dans
12:55la programmation pluriannuelle des finances publiques, une réduction déjà de 37 milliards
13:02qui, à l'époque, avaient été repoussées, notamment par le Président de la République.
13:06Donc, premier objectif, réduire les dépenses.
13:10Réduire les dépenses, c'est le rendez-vous que nous allons avoir et avoir une trajectoire
13:15de retour à l'équilibre qui se fasse, non pas sur trois ans, mais sur au moins cinq
13:21années.
13:22Et la seconde des choses, c'est, je pense que nous sommes le pays le plus fiscalisé
13:28d'Europe.
13:29Et donc, la marche sur l'impôt, elle est extrêmement ténue.
13:33Et puis, l'impôt aujourd'hui, c'est quelque chose qui décourage une partie de l'investissement,
13:39une partie de l'engagement et une partie de ceux qui travaillent.
13:41Alors, a été envisagé, nous verrons s'il y a un débat, qu'il y ait une fiscalité
13:48sur certaines grandes entreprises.
13:49J'ai même lu le Président du Medef hier, qui dit qu'il est d'accord pour réfléchir.
13:56Écoutez, moi, je reste avec mes lignes rouges, parce que sinon, nous ne ferons jamais d'économie
14:01sur les dépenses publiques.
14:03C'est ça la priorité des priorités.
14:04C'est important ce que vous dites.
14:05Ça reste une ligne rouge pour vous ? Ce sera, non, pour vous, l'augmentation des prélèvements
14:09sur les entreprises et sur les plus fortunés ?
14:10Non, j'ai parlé des particuliers, puisque j'ai parlé ISF, enfin, IFSI, pardonnez-moi,
14:15j'ai parlé TVA.
14:16Mais je pense que ça n'est pas la vraie solution.
14:20On a parlé d'un impôt temporaire.
14:22En fait, dans ce pays, nous n'arrivons jamais à rentrer dans ce réflexe d'abord réduire
14:28les dépenses.
14:29C'est ça, ma vraie ligne directrice.
14:31Gérard Larcher sur la réforme des retraites.
14:33Michel Barnier veut des ajustements sur la pénibilité, le travail des femmes.
14:37Il faut le faire, vous soutiendrez ?
14:39Bien sûr, ça faisait partie des propositions du Sénat.
14:43Je rappelle qu'une partie, le Conseil constitutionnel a considéré que c'était hors projet de
14:49loi de financement de la sécurité sociale, pour des raisons de forme, d'ailleurs, et
14:55je pense que la question des seniors, de la formation professionnelle, notamment tout
15:00au long de la vie, que la question aussi qui est posée de la prévention de forme de pénibilité
15:08et d'usure professionnelle, et c'est aux partenaires sociaux d'engager les négociations.
15:14Gérard Larcher, d'un mot sur la réforme de l'assurance chômage qui a été suspendue
15:18après la dissolution par Gabriel Attal, au moment où il était encore au pouvoir.
15:22Vous dites qu'il faut la remettre très très vite, la repasser très vite ?
15:25Bien sûr, parce que nous sommes dans une situation quand même très paradoxale.
15:29Nous sommes un pays qui a encore 7% de chômage et nous avons des centaines de milliers d'emplois
15:35qui ne sont pas pourvus.
15:37Cette réforme de l'assurance chômage visait à accompagner le retour vers le travail, à
15:43favoriser le retour vers le travail, qui est d'ailleurs la meilleure insertion possible
15:47dans une société.
15:48Allez, on file au Standard Inter.
15:50Jacques, bonjour, bienvenue.
15:51Oui, bonjour France Inter.
15:53On vous écoute.
15:54Alors, M. le Président Larcher, notre dette publique est abyssale.
16:00L'une des solutions pour résorber cette dette, c'est la lutte contre la fraude fiscale.
16:06Oui.
16:07J'ai un exemple en tête où une quinzaine de fraudeurs ont détourné 90 millions d'euros
16:13au détriment de l'administration fiscale.
16:16Et il y a quelques années, ils ont été condamnés à quelques mois de prison avec sursis et
16:22à 37 500 euros d'amende.
16:24Donc 6 millions d'euros moins 37 500 euros d'amende, ça fait encore un beau bénéfice
16:29pour ces fraudeurs.
16:30Donc quand la justice sera-t-elle plus sévère vis-à-vis des fraudeurs fiscaux ?
16:35Merci Jacques pour cette question, Gérard Larcher vous répond.
16:38Fraude fiscale, fraude sociale, c'est naturellement des priorités.
16:41Et vous le savez, le SÉDA a fait un certain nombre de propositions sur les moyens de
16:48prévenir la fraude sociale, y compris au travers d'un certain nombre de moyens d'identification.
16:55Mais je dois dire que sur ce point, vous avez raison, il faut qu'on soit plus volontariste
17:02en matière de lutte contre la fraude.
17:04Gérard Larcher, France Inter, vous le savez, a décidé il y a un mois de consacrer la
17:07journée d'aujourd'hui à la santé mentale.
17:10Hasard des choses, la santé mentale est aussi la cause nationale que Michel Barnier
17:14entend mettre en œuvre en 2025.
17:15Il y a urgence, il faut un grand plan sur la santé mentale avec des financements, avec
17:21de l'argent public.
17:22Vous qui expliquez qu'il faut baisser les dépenses publiques, est-ce qu'il faut en
17:24mettre plus de l'argent sur la santé mentale ?
17:27La santé mentale, c'est le parent le plus pauvre de la santé en France.
17:32Je l'écrivais déjà dans un préambule d'un rapport à Nicolas Sarkozy sur l'hôpital.
17:38Je disais que la santé mentale était en voie de déshérence, de détresse, et c'est
17:45donc une vraie priorité.
17:46Premier sujet, il faut des praticiens de santé mentale sur le terrain.
17:53Il faut donc orienter une partie des études médicales sur la priorité de la santé mentale.
17:58Il faut aussi, dans la santé mentale, définir une doctrine.
18:01Vous le savez, une partie de la rue est le lieu d'accueil.
18:05Mères, nous savons que nous avons beaucoup de gens sans domicile fixe ou qui sont en
18:13fait des gens en situation de fragilité dans la santé mentale.
18:16Nous savons aussi qu'à l'école, l'affaiblissement de la médecine scolaire est un sujet de non-accompagnement
18:25d'enfants qui ont des difficultés.
18:28Et puis, on évoquait la prison.
18:30La santé mentale en prison, c'est une véritable préoccupation.
18:33Donc il faut mettre de l'argent sur la santé mentale ?
18:35Ça n'est pas qu'une affaire d'argent.
18:36Il faut orienter.
18:37Mais c'est beaucoup une affaire d'argent.
18:38Pas qu'une affaire d'argent.
18:39Vous avez même dit que c'est le parent pauvre.
18:41Oui, mais par exemple, il y a eu des assises de la santé mentale.
18:46C'était en 2021, lancé par le président de la République.
18:50Il y avait 30 propositions, essayons de les décliner.
18:54Essayons d'en faire une vraie priorité.
18:56La réponse n'est pas que l'argent.
18:58C'est une forme d'attitude pour ne pas être, en quelque sorte, le parent délaissé
19:03de la santé en France.
19:04Sur la situation internationale et sur un pays que vous connaissez bien, Gérard Larcher,
19:09le Liban.
19:10Les frappes israéliennes sur le Liban ont fait, selon le dernier bilan qui remonte à
19:14lundi, 558 morts, 1835 blessés.
19:18C'est le plus lourd bilan depuis la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006.
19:24Est-ce que vous soutenez Israël ?
19:26Est-ce que vous condamnez ?
19:27Quelle doit être la voie de la France ?
19:28Je pense que la démarche des escalades est prioritaire.
19:31Moi, j'ai une pensée particulière pour le Liban, pour des raisons, j'allais dire,
19:36personnelles et d'attachement et d'engagement.
19:39Liban est aussi, comment vous dire, l'otage de l'Iran par Hezbollah interposé, qui,
19:48je le rappelle pour l'Union européenne, est une organisation terroriste.
19:53En fait, vous évoquiez la dernière guerre, résolution de l'Organisation des Etats-Unis,
19:581701, je crois que je la connais à peu près par cœur, il avait été décidé, à l'unanimité
20:06de l'Organisation des Nations Unies, à l'unanimité à l'époque du gouvernement
20:10libanais où il y avait deux ministres Hezbollah, à l'unanimité d'Israël qu'il y aurait
20:14un retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani.
20:19Cette résolution, malgré la présence de la finule, j'ai été rendre visite plusieurs
20:23fois à la finule, à la frontière, je dois vous dire, n'a jamais été appliquée.
20:28Et puis pensons aussi aux 140 000 Israéliens qui, dans le nord d'Israël, ont été obligés
20:34de quitter leur village, leur ville, leur ferme, leur kibbutz.
20:39Donc vous comprenez les frappes d'Israël ?
20:42Non, je pense qu'on ne peut pas rester dans cette situation, que c'est le moment, puisqu'on
20:46évoquait le discours de Joe Biden, que dans le cadre du multilatéralisme, on reprenne
20:51les éléments de la 1701.
20:53Élodie, au Standard Inter, bonjour, bienvenue.
20:56Oui, bonjour, merci de me donner la parole.
20:58Sauf erreur de ma part, M.
21:00Larcher va recevoir aujourd'hui Joël Guerriot, collègue sénateur mis en examen pour soumission
21:07chimique avec le but présumé d'agresser sexuellement une collègue députée, Sandrine
21:11Josseau.
21:12Je voudrais savoir ce que M.
21:13Larcher va lui dire, et lui recommander pour la déontologie et l'éthique, puisque ça
21:17a l'air d'être des valeurs auxquelles il tient, et je profite d'avoir l'antenne pour
21:21exprimer mes meilleures pensées solidaires à Sandrine Josseau.
21:24Merci infiniment pour votre intervention, Élodie, Gérard Larcher vous répond.
21:28Moi, je comprends l'émotion qui est ressentie après ce qui est présumé être un acte insupportable
21:37et inqualifiable.
21:38Et je comprends l'émotion de mes collègues sénatrices et sénateurs.
21:42Dès le mois de novembre 2023, j'ai demandé à Joël Guerriot de se démettre de ses fonctions
21:51et de ne plus venir au Sénat.
21:54Je lui ai rappelé le 4 juin dernier, et j'avais convenu que je le reverrai avant le début
22:03de la session parlementaire.
22:05Ce sera le cas d'ailleurs aujourd'hui même.
22:07Pour lui rappeler la nécessité de se démettre de ses fonctions, notamment de secrétaire
22:15du Sénat, de vice-président de la commission des affaires étrangères.
22:20Oui, c'est mon souhait, mais je n'ai pas de pouvoir sur ce sujet.
22:25Je rappelle que seul le conseil constitutionnel, après une décision de justice, peut démettre
22:33un parlementaire de son mandat.
22:36J'ai écrit naturellement à la procureure de la République.
22:39Depuis 11 mois, nous n'avons aucune nouvelle de l'enquête, indépendance de la justice
22:44que je respecte, mais je pense personnellement que sa place n'est plus au Sénat.
22:52En une minute, il nous reste peu de temps, un mot sur l'audiovisuel public.
22:56Après la suppression de la redevance, se pose la question de son financement et de
22:59son financement pérenne.
23:00Est-ce que vous avez des pistes et un calendrier sur la question ?
23:02Oui, il y a une proposition de loi qui a été préparée au Sénat entre des sénateurs
23:09avec l'accord de la commission de la culture et de la communication.
23:13Nous examinerons dans une prochaine conférence des présidents son inscription.
23:17Ce sera, me semble-t-il, la base pour assurer une pérennité du financement car vous savez
23:23tous qu'en fonction de la loi, ce qu'on appelle la LOLF qui organise les finances
23:29dans notre pays, la situation actuelle ne peut être que temporaire.
23:34Il faut donc assurer une pérennité du financement d'un audiovisuel public auquel je suis attaché.
23:40Je l'ai déjà dit à ce micro.
23:41Vous le dites souvent, c'est pour ça qu'on vous pose la question.
23:44Merci.
23:45Merci beaucoup Gérard Larcher, président du Sénat, d'avoir été au micro d'Inter
23:50ce matin.
23:51Il est 8h47.

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