Avec Laurent Obertone pour son livre "Guerre" éd. Magnus
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NewsTranscription
00:00Les carottes sont cuites. Les carottes sont cuites.
00:05Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:08La censure, la censure, on en parle de la censure, on va en parler tout de suite un petit fait, un petit chiffre.
00:17Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:20Poète, vos papiers. Poète, vos papiers.
00:34C'est Léo Ferret bien sûr, poète, vos papiers.
00:38Il n'y a pas que poète, vos papiers.
00:40Tuitos, vos papiers.
00:43Dans la tribune, un journal très sérieux, économie dans la rubrique économie France, je viens de dire ça.
00:49La France numéro 1 mondial de la censure de tweets.
00:53Les autorités françaises sont à l'origine de 87% des demandes de suppression de contenu reçues par le réseau social au niveau mondial.
01:04Je répète, les autorités françaises sont à l'origine de 87% des demandes de suppression de contenu reçues par le réseau social au niveau mondial.
01:14Alors ça y va, les dénonciations, les lettres, 87%, on voit ce que reçoivent effectivement un certain nombre de hautes autorités et autres.
01:24C'est intéressant, c'est intéressant.
01:26Allez, coupez, coupez, surtout pas, pas une tête qui dépasse, pas une affirmation qui dépasse, pas une correction de fake news qui dépasse.
01:34Non, non, non, non, coupez, coupez, c'est extraordinaire quand même.
01:38La France numéro 1 mondial de la censure de tweets, et je rappelle notre devise dans tous les frontaux républicains,
01:45liberté, égalité, fraternité, mais attention, sous X, bien sûr.
01:52Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face à face.
01:57Et aujourd'hui dans le face à face André, vous recevez Laurent Omberton pour son livre guerre aux éditions Magnus.
02:04Laurent Omberton, bonjour.
02:06Alors la guerre, la guerre effectivement, on ne peut pas dire que vous soyez le pacifiste le plus achevé des lettres françaises, ou en tout cas des publications françaises.
02:15Je rappelle quand même, parce que je regarde juste, juste quand même, et c'est intéressant,
02:20la France orange mécanique, la France big brother, guérilla, 3 tomes, guérilla 1, guérilla 2, guérilla 3, éloge de la force, game over.
02:31Et puis là, après raisonnablement sexiste, vous sortez guerre, donc carrément guérilla, guerre, etc.
02:38Donc le fameux slogan d'Emmanuel Macron qui fait partie de notre générique, nous sommes en guerre, vous êtes d'accord, nous sommes en guerre.
02:46Oui, mais pas contre le même ennemi que celui qu'il dénonçait lui, c'est-à-dire un virus respiratoire.
02:52Moi je pense que le mal est bien plus profond que ça.
02:56Évidemment, ce n'est pas du tout la guerre à laquelle on pense une armée contre une autre armée.
03:01Nous, nous ne sommes peut-être même pas au courant, pour la plupart de nos contemporains, que nous sommes dans cette guerre.
03:07Cette guerre qui nous est faite, une guerre de l'information, une guerre morale, une guerre mentale, par des moyens de conditionnement sans précédent.
03:18Et c'est ça que j'essaie d'expliquer, de montrer pourquoi nous sommes en guerre, contre qui, et ce qu'il faut faire, ce que nous devrions faire pour...
03:29Essayer de se défendre.
03:31Exactement, c'est plutôt de l'autodéfense.
03:34Un manuel d'autodéfense, c'est ça.
03:36Le cours de l'histoire, exactement.
03:37Alors justement, on va en parler, parce que vous dites un certain nombre de choses.
03:40D'abord, vous dites, en fait, nous sommes en guerre contre un ennemi.
03:45J'allais presque dire, j'allais presque utiliser les mots de François Hollande, vous voyez, j'ai de mes références, en 2011 au Bourget,
03:54notre vrai ennemi n'a pas de visage, n'a pas de truc, c'est la finance.
03:58Vous dites pas c'est la finance, vous en parlez, mais vous dites la secte.
04:02Vous parlez beaucoup de la secte dans le bouquin.
04:04C'est quoi, c'est quoi la secte ? Parce que, secte, on va dire c'est la myvilune, c'est quoi, c'est la scientologie, c'est quoi la secte pour vous ?
04:11On pourrait résumer ça en dénonçant cette espèce de pouvoir moral qu'on veut nous imposer au quotidien.
04:21Alors si vous allumez votre télévision, vous regardez la publicité, vous regardez la production culturelle, les séries,
04:27vous écoutez les journaux télévisés d'information, vous écoutez les personnalités qui passent à la télévision, les sportifs, les artistes, les célébrités,
04:35et vous verrez que leur discours comprend toujours les mêmes éléments de langage, ce qu'on veut nous imposer.
04:42On veut modifier nos façons de penser, on veut nous imposer des mots d'ordre.
04:46Et souvent, d'ailleurs, mes lecteurs sont assez frappés par ça.
04:49Quand ils sortent une phrase toute faite, une phrase qui a été écrite pour eux,
04:53je sais pas, la diversité est une chance, l'immigration est une richesse, etc., ce genre d'allégations, slogans,
04:59quand on leur demande, mais est-ce que c'est vous qui avez pensé cette phrase ou est-ce que vous l'avez apprise ?
05:04Et si vous l'avez apprise, c'est que c'est le fruit d'un dressage, d'un conditionnement,
05:09on a voulu que vous pensiez ça et on a voulu vous menacer si vous pensiez autrement,
05:13et vous récompenser si vous pensez comme il est convenu de penser.
05:16Et cette entreprise est assez titanesque, elle n'a pas de chef, c'est ce que j'essaie d'expliquer,
05:23c'est pas quelqu'un qui décide de ça, c'est une force qui s'échappe à elle-même,
05:27c'est une locomotive qui n'a pas de chauffeur et donc qui donne du pouvoir à tous ceux qui y participent.
05:36Vous dites que c'est l'avion sans pilote ?
05:38Exactement, tout le monde peut participer, si on s'attribue les sentences, vous savez, de la bien-pensance,
05:43on peut gagner en supériorité morale par rapport aux autres, à notre groupe,
05:48on peut menacer les autres, dire, toi tu es l'extrême droite, tu es le...
05:53Tu es le facho, tu es le nazi, etc.
05:56Tout l'ostracisme habituel, et bien cette secte, cette façon de penser,
06:03d'endoctriner les gens, de les contraindre pour leur bien,
06:09a pris une très grande importance dans notre pays,
06:12et on peut s'en apercevoir quand on compare la volonté populaire aujourd'hui,
06:17ce que veut le peuple français et ce qu'on lui donne politiquement.
06:21Oui mais alors, Laurent Berton, une secte quand même, quelle qu'elle soit,
06:25puisque vous parlez, c'est le mot que vous employez,
06:27a quand même ses cerveaux, a quand même ses gouvernants, a quand même des gens à la barre,
06:31ses élites, appelez-le comme vous voulez,
06:34ce n'est pas arrivé comme ça, et puis ce n'est pas d'hier,
06:37ce n'est pas du gouvernement Macron, c'est quelque chose qui est là depuis des décennies,
06:41vous le dites vous-même, mais même plus que des décennies.
06:44Donc, est-ce que c'est quelque chose qui vise à quoi, en fait,
06:48quand vous dites les éléments de langage, effectivement,
06:51on voit un certain nombre de choses qui sont dites et redites,
06:55et vous avez vraiment l'impression que ce sont des choses,
06:59évidemment pas fabriquées en complot dans une officine par quelques hommes gris,
07:03mais c'est quoi, c'est quelque chose quand même,
07:06il y a quand même des gens, je ne dirais pas à la manœuvre,
07:09mais tout de même.
07:11C'est exactement comme une secte classique,
07:13vous avez des gourous, et les gourous,
07:15ce qui leur importe, ce n'est pas la réalité qu'ils défendent,
07:18peut-être qu'ils croient sincèrement à ce qu'ils racontent,
07:21que si on se tire une balle dans la tête, on va s'envoler sur Sirius et tout sera mieux,
07:25peut-être qu'ils y ont cru,
07:27mais ce qui importe anthropologiquement pour eux, c'est le pouvoir,
07:31c'est d'avoir une emprise totale sur les âmes,
07:33et l'appareil d'État, par exemple, donne des pouvoirs considérables à des individus,
07:38et c'est avant tout ce qu'ils recherchent.
07:40S'ils pensent qu'ils sont là pour le bien de l'humanité, l'égalité,
07:43pourquoi ils se mentent à eux-mêmes, pour simplement...
07:46Parce qu'il y en a qui pensent sincèrement.
07:48Bien sûr, mais malheureusement, les gens comme ça, sincères,
07:50sont souvent les plus dangereux, parce que c'est là qu'on a les fanatiques.
07:54Alors justement, cette secte-là, vous vous dites,
07:58on le voit tout au long de votre livre,
08:00elle est quand même extrêmement puissante, vous dites,
08:02elle travaille à tous les étages, à tous les niveaux de la société.
08:06Comment alors, sur quels sont les paramètres,
08:09sur les lignes de force ou les lignes de cette secte,
08:12quels sont les, je ne dirais pas les mots d'ordre,
08:15mais quels sont les paramètres les plus importants
08:18qu'elle essaye de faire passer ou de faire imprimer ?
08:21Ça tourne autour d'une idéologie qui est égalitaire.
08:24Anciennement, on pourrait dire communiste ou socialiste,
08:27une idéologie plutôt axée à gauche,
08:30qui vise à, justement, éliminer toute forme de contre-pouvoir.
08:36C'est-à-dire, elle a la morale supérieure,
08:39elle est le bien absolu et rien d'autre ne peut coexister.
08:44Et celui qui va essayer de diverger par rapport à ça,
08:47dans le mal, il est déjà suspect et il faudrait déjà le réduire.
08:51Et comme cette secte A,
08:53elle ne tolérera pas de médias discordants,
08:56d'expressions culturelles disharmonieuses,
08:59elle se battra contre des Elon Musk qui sont un peu trop libres à son goût,
09:03elle veut mettre tout le monde à son diapason.
09:05Et ça, c'est sa caractéristique,
09:07et elle est surpuissante puisque l'appareil d'État, aujourd'hui,
09:10il a mis sous sa coupe la culture,
09:13il a mis les médias sous sa coupe, sous son contrôle,
09:16l'université, etc.
09:18Donc c'est une puissance de feu considérable.
09:20Oui, certes, mais regardez, il n'y a pas que vous,
09:23il y a quand même, même en France et ailleurs,
09:26des voix dissidentes qui se font entendre.
09:28On ne peut pas dire qu'elles sont étouffées.
09:30On n'est pas en Corée du Nord, ou en Russie, ou en Iran, ou ailleurs.
09:34Non, mais c'est ça qui est la force aussi de ce système,
09:37c'est qu'il n'a pas besoin de goulag pour régner,
09:40pour écraser ses opposants.
09:42Simplement, il contrôle assez largement
09:45l'accès à la notoriété, par exemple,
09:48par les écrans de masse,
09:50et M. Moyen, aujourd'hui, le citoyen lambda,
09:53va passer beaucoup plus de temps avec le JT de TF1, de M6,
09:57qu'avec la réalité.
09:59Donc, on va reconstruire un petit peu son paysage mental,
10:02sa vision du monde.
10:03Et les voix dissidentes, si elles peuvent exister,
10:06eh bien, toute la force de la secte
10:09réside dans ce contrôle de son audience.
10:14Nous sommes peut-être des voix dissidentes,
10:16mais nous n'aurons jamais l'exposition médiatique colossale
10:19dont bénéficient, je ne sais pas, les représentants de ce pays, par exemple.
10:22Alors, vous parlez des hérétiques,
10:24ceux qui sont les dissidents.
10:25Dans votre livre, vous parlez des hérétiques, etc.
10:28Et donc, vous expliquez comment et de quelle façon,
10:31on va en reparler, comment, effectivement,
10:33on peut aller, on peut exister, disons,
10:37ou se dresser contre.
10:38Mais dites-moi, beaucoup d'hérétiques
10:40ont fait aussi des sectes.
10:42Ah oui, absolument.
10:43C'est un gros risque aussi, c'est-à-dire,
10:46le règne du mensonge est tellement puissant
10:49que beaucoup de sceptiques
10:52vont chercher d'autres chapelles
10:54et pas forcément les bonnes.
10:55C'est-à-dire, le contraire d'une erreur
10:58n'est pas forcément une bonne chose non plus.
11:00On peut se planter.
11:02Et d'ailleurs, énormément, on le voit,
11:04de gourous complotistes, etc.,
11:07ont un succès d'audience phénoménal
11:09avec des théories complètement délirantes
11:11parce qu'il y a ce besoin d'explications simples des choses.
11:15Et comme à peu près tout nous échappe,
11:17on va avoir tendance à se ronger derrière
11:19ces gens qui ont l'air sur deux.
11:21On cherche les gens qui nous donnent des béquilles en kit
11:23sur lesquelles on pourra boiter.
11:25C'est un peu ça.
11:27Mais justement, comment faire ?
11:29Vous en parlez longuement dans votre livre.
11:31Après une petite pause,
11:33on va essayer de parler
11:35de l'implantation de la secte,
11:38de ce que vous appelez la secte,
11:40et comment résister.
11:42Laurent Overton est notre invité aujourd'hui
11:45pour son livre « Guerre » aux éditions Manus.
11:47Si vous avez une question ou une réaction,
11:49n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300.
11:53On se retrouve tout de suite.
12:03Je ne suis pas le seul,
12:05Laurent Overton aussi,
12:07qui vient d'écrire « Guerre » aux éditions Manus.
12:09Il y a quelque chose quand même,
12:11à un moment donné, c'est intéressant.
12:13Vous provoquez Laurent Overton,
12:15mais c'est bien de provoquer.
12:17Vous dites dans votre livre,
12:19vous écrivez « La démocratie n'est pas une solution.
12:21Je dirais même,
12:23attention, vous allez loin,
12:25qu'elle constitue le problème.
12:27Son principe consiste à attiser
12:29la peur et la crédulité des foules
12:31pour les manipuler de plus belles légitimes
12:33et un pouvoir inefficace et totalitaire
12:35qui restera soumis dans tous ses rouages
12:37aux lois de la secte
12:39tant que la secte fera la loi. »
12:41Et vous ajoutez, par exemple,
12:43en illustration,
12:45« Un parti qui fait 1,7%
12:47des voix aux présidentielles
12:49peut contrôler le Conseil d'État
12:51et le Conseil constitutionnel. »
12:53Vous parlez du Parti Socialiste, of course,
12:55dont aujourd'hui, dixième égo
12:57est ministre de la Justice et garde des Sceaux.
12:59Mais attendez,
13:01alors Laurent Overton, d'accord, c'est très joli,
13:03mais
13:05la démocratie, disait Churchill,
13:07le pire des régimes,
13:09à l'exception de tous les autres. Qu'est-ce qu'on fait ?
13:11Concrètement, qu'est-ce qu'on fait ? Parce que moi,
13:13dans ce livre, il y a des choses très intéressantes
13:15et beaucoup de choses très intéressantes
13:17et en même temps, on se dit, oui, mais d'accord, mais
13:19comment on peut incarner cela ?
13:21Actualiser cela ?
13:23Alors, c'est justement
13:25la thématique, la deuxième de la troisième partie
13:27de ce livre, d'expliquer que
13:29pour se faire
13:31respecter d'un pouvoir comme ça,
13:33il faut qu'il y ait un contre-pouvoir
13:35qui soit suffisamment fort.
13:37Et l'électeur, le pas content,
13:39le manifestant,
13:41ne représente pour l'instant rien de tout ça.
13:43On n'a pas su
13:45constituer, on n'a pas su
13:47imposer à ce pouvoir
13:49un minimum de respect,
13:51de considération.
13:53Le pouvoir se sent aujourd'hui tout permis
13:55et on a envie de lui donner raison puisque
13:57on vous faisait référence à
13:59Laurent Fabius, par exemple,
14:01qui peut annuler totalement
14:03un projet de loi parce que
14:05Laurent Fabius l'a décidé
14:07et passer par dessus
14:09la volonté populaire.
14:11Donc à partir de là, si on accepte
14:13de se faire marcher dessus
14:15comme ça, on acceptera absolument tout.
14:17Et le pouvoir, c'est ce qui se dit. Il se dit
14:19qu'ils ne sont pas organisés, qu'il n'y a pas de figure émergente.
14:21On fait ce qu'on veut.
14:23Et encore une fois, c'est difficile
14:25de lui donner tort pour l'instant. C'est pour ça que j'explique
14:27que les
14:29citoyens éveillés ne peuvent pas
14:31se contenter de commentaires sur Internet
14:33ou de râler ou de trouver qu'ils sont
14:35très méchants. Ils doivent trouver en eux
14:37les moyens de devenir
14:39beaucoup plus
14:41problématiques que ça.
14:43Des hérétiques dangereux, en quelque sorte.
14:45Donc ça passe évidemment
14:47par des efforts de développement personnel
14:49bien plus conséquents que ceux auxquels on assiste aujourd'hui.
14:51Donc vous dites réarmement.
14:53Réarmement, caractère, etc.
14:55Réamoral, déjà, dans un premier temps.
14:57Pour faire
14:59trouver des moyens parce qu'encore une fois,
15:01cette impression de désespoir
15:03me frappe. Les gens vont vous dire
15:05tout est foutu, de toute façon
15:07on ne peut rien faire. Mais qu'est-ce que vous avez essayé de faire ?
15:09On a essayé de voter, puis après on a arrêté.
15:11Ça, c'est rien. C'est pas faire quelque chose.
15:13On doit trouver beaucoup mieux.
15:15Et j'essaie de trouver
15:17des offres stratégiques dans ce livre
15:19pour devenir un contre-pouvoir, justement.
15:21Alors justement, ces offres stratégiques, on va en parler
15:23parce que vous en parlez dans votre livre.
15:25Mais est-ce qu'elles
15:27ne sont pas encore,
15:29une critique qu'on peut vous faire,
15:31trop abstraites ? C'est-à-dire que quand
15:33vous vous dites, et vous n'avez pas tort,
15:35personne ne vous donnera tort en disant
15:37réellement morale, force du caractère,
15:39et vous dites quelque chose.
15:41Et c'est vraiment, c'est un combat.
15:43C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on ne voit pas
15:45de contre-pouvoir organisé. Il y a effectivement
15:47le jeu,
15:49les retraites, évidemment on se bat
15:51là-dessus, les réactions,
15:53les contre-actions, les syndicats, ceci,
15:55cela, etc. Mais en fait,
15:57quand apparaît un mouvement,
15:59est-ce que pour vous, Laurent Berthold,
16:01dans ces dernières années, est-ce qu'il y a eu
16:03des mouvements, ou des
16:05formations, ou des actes
16:07qui auraient pu
16:09constituer un contre-pouvoir organisé ?
16:11Même s'ils n'ont pas abouti.
16:13Ça existait, on peut penser
16:15à la manif pour tous, qui était un contre-pouvoir
16:17moral, en quelque sorte,
16:19qui a foncièrement déplu au pouvoir en place,
16:21parce que ça n'incarnait pas du tout
16:23ses valeurs, son idéologie
16:25progressiste, et donc
16:27ce mouvement a été diabolisé.
16:29Encore aujourd'hui, très violemment,
16:31par la gauche, par les activistes,
16:33par les grands médias.
16:35On a eu aussi les gilets jaunes.
16:37Je voudrais vous poser une question, ça m'intéresse d'avoir votre avis.
16:39Pourquoi, et c'est vraiment une question
16:41que je me suis posée, je ne suis pas le seul,
16:43pourquoi la
16:45manif pour tous,
16:47qui a drainé un million et demi
16:49de personnes, à un moment donné,
16:51ne s'est pas transformée, peut-être pas en partie, mais en moins
16:53politique ? Pourquoi, à l'intérieur
16:55de cela, il n'y a pas eu une traduction,
16:57c'était déjà il y a quelques années,
16:59une décennie. Qu'est-ce qui a fait ?
17:01Quand un mouvement comme ça ne
17:03prend pas, ne se traduit pas dans les faits,
17:05c'est qu'il y a deux choses, c'est qu'il y a un manque
17:07de figure, de leader,
17:09pour reprendre tout ça,
17:11qui aurait fait l'unanimité à ce moment-là,
17:13et aussi un manque de détermination des acteurs
17:15eux-mêmes du mouvement, c'est-à-dire, on a
17:17manifesté, on s'est montré, on a passé du bon temps
17:19dans la rue, mais on ne va pas aller plus loin.
17:21On a tous notre situation,
17:23notre carrière, notre petit confort, notre
17:25quotidien, et on rentre chez soi.
17:27Malheureusement, beaucoup de gens qui se disent
17:29aujourd'hui très en colère, très préoccupés de la situation,
17:31ne feront jamais rien de plus.
17:33Les Gilets jaunes, ça allait déjà plus loin,
17:35mais on a eu exactement le même phénomène, on n'a pas eu
17:37de leader, on n'a pas eu de constitution
17:39de l'organisation, ce qui a fait qu'elle a été
17:41rapidement digérée par les protestataires
17:43habituels, qui se sont mis,
17:45je rappelle les Gilets jaunes, l'idée,
17:47c'était quand même de demander moins de fiscalité, moins d'État,
17:49et finalement,
17:51c'est devenu un mouvement étatiste,
17:53qui demandait beaucoup plus de fiscalité, d'intervention,
17:55de redistribution, etc. On a géré ça
17:57comme ça.
17:59Les Gilets jaunes ont été trahis,
18:01en quelque sorte.
18:03Ils ont été digérés par le système.
18:05Est-ce que vous mettez, par exemple,
18:07des tentatives,
18:09comme Reconquête ou autres,
18:11dans cette mouvance-là,
18:13ou pas ?
18:15Les identitaires, par exemple,
18:17ou Reconquête, en effet, se sont
18:19heurtés à angle droit,
18:21en quelque sorte, aux préconisations
18:23de la secte, et l'ont
18:25payée médiatiquement, parce que vous avez vu
18:27les campagnes de conditionnement, médiatiquement
18:29et juridiquement aussi, les identitaires ont été
18:31dissous, si je ne m'abuse, par
18:33Gérald Darmanin,
18:35l'un de ses faits d'armes,
18:37et on voit bien que face
18:39à ce système,
18:41ils ne font pas le poids encore. C'est très difficile
18:43d'exister contre cette force,
18:45cette force
18:47à salir, on appelle ça diaboliser,
18:49mais bon, clairement,
18:51ça vise à salir les individus, et ça
18:53a encore une influence réelle
18:55sur nos concitoyens, qui ont peur, on leur fait
18:57peur, on joue là-dessus,
18:59nous sommes un troupeau domestique, comme je le répète souvent,
19:01et à partir du moment où on vous dit
19:03si ces types-là arrivent au pouvoir,
19:05c'est les heures sombres et le soleil arrêtera
19:07de briller,
19:09le citoyen
19:11se range derrière le maître habituel,
19:13celui qui est le plus rassurant,
19:15même s'il fait n'importe quoi.
19:17Alors c'est effectivement le mouvement,
19:19et puis de temps en temps, et on va en parler avec
19:21Laurent Lamberton, ce mouvement
19:23s'inverse, ou en tout cas change de direction,
19:25on ne sait pas encore
19:27pour où, mais on va prendre des exemples très précis,
19:29effectivement c'est la guerre,
19:31comment la mener,
19:33on en parle tout de suite après cette petite pause.
19:35Et un numéro de téléphone,
19:37ne l'oubliez pas, c'est 0 826
19:39300 300, pour toutes
19:41questions ou réactions, à tout de suite,
19:43dans la suite de Berghoff, dans tous ses états.
19:47Sud Radio,
19:49Berghoff, dans tous ses états.
19:51Et,
19:53on l'est tous, on l'est tous dans tous nos états
19:55en ce moment, Laurent Lamberton,
19:57guerre, qui vient de parler
19:59de ce qui parait demain, d'ailleurs en librairie,
20:01aux éditions Manus,
20:03vous dites un combat d'où vous êtes enfin
20:05le héros. Ouais, attends, encore
20:07faut-il justement,
20:09c'est quoi devenir un héros,
20:11Laurent Lamberton, même à un niveau
20:13basique,
20:15je dirais, parce que, à un moment donné,
20:17il faut sortir de sa zone de confort.
20:19On sort comment de sa zone de confort ? Vous dites
20:21quoi aux gens qui disent oui, c'est très bien, on est d'accord
20:23avec vous, on est d'accord, mais
20:25on fait quoi ? Moi, vous comprenez,
20:27j'ai ma vie, ma femme, mes enfants,
20:29mon mari, mes enfants, je dois gagner ma vie,
20:31c'est très joli tout ça, je fais quoi
20:33et je commence par faire quoi ?
20:35Faire, c'est vraiment passer de 0 à 1,
20:37c'est changer des toutes petites
20:39habitudes au départ, avoir simplement, quand on est
20:41avec les collègues à la machine à café et qu'une discussion
20:43arrive, et bien ne pas parler
20:45contre soi, contre ce qu'on pense,
20:47contre ce qu'on a envie de dire,
20:49parce que c'est sur notre
20:51peur que tout se fait,
20:53que tout se joue, c'est parce qu'on
20:55a peur de notre groupe, de ce fameux
20:57ostracisme, le fameux chantage aux heures
20:59sombres, etc., on n'a pas le droit de penser
21:01certaines choses, et bien dès que
21:03quelqu'un ose
21:05simplement formuler une pensée
21:07très moyenne, très sens commun,
21:09on se rend compte que les autres
21:11n'attendent que ça, de se dire, oui oui, moi je suis
21:13d'accord avec ça, et ça soulage, parce
21:15qu'il a osé le dire, et je vais le suivre.
21:17Et malheureusement, on a cet effet
21:19un peu bande sardine, cet effet suiveur,
21:21et
21:23peu, trop peu,
21:25des éveillés aujourd'hui osent
21:27être, avoir cette valeur d'exemple.
21:29Donc mouiller un petit peu le maillot, on parle
21:31simplement d'une conversation,
21:33on risque pas grand chose à la machine à café,
21:35peut-être à part perdre un débat
21:37entre collègues, c'est pas grave, ça arrive,
21:39mais je pense que chacun doit
21:41faire un peu plus, justement pour incarner
21:43ce côté réfractaire
21:45dont parlait notre président bien-aimé,
21:47il faut
21:49monter le niveau considérablement, là on est
21:51beaucoup trop dans une situation
21:53d'attente, on a beaucoup trop peur
21:55pour notre image, notre réputation
21:57et tout ce qui s'en suit, donc il faut