• il y a 3 mois

Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce jeudi, il s'interroge sur l'absence du parquet lors de la décision de libérer le suspect présumé du meurtre de Philippine, qui était placé en centre de rétention sous OQTF.

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Transcription
00:00On est sur Europe 1 ce matin jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:04À partir de quand un homme politique est-il responsable de ce qui se passe dans le pays ?
00:10À partir de quand la responsabilité d'un ministre est-elle engagée quand son administration dysfonctionne ?
00:17La juge des libertés de la détention basée à Metz a libéré TAO le 3 septembre
00:23en précisant que le risque de réitération de faits délicteux et la menace à l'ordre public ne peuvent être exclus.
00:30On me dit qu'elle n'a fait qu'appliquer la loi.
00:32Aurait-elle pu prendre une décision différente ?
00:35J'apprends aussi que le parquet n'était pas présent à l'audience.
00:38Le procureur ou son substitut n'ont pas jugé bon de requérir le 3 septembre pour défendre la société.
00:45C'est pourtant la mission du parquet.
00:47Comment interpréter cette absence ?
00:49Ces magistrats sont-ils responsables, eux aussi, de leurs actes ?
00:53Devront-ils justifier d'avoir déserté une salle d'audience au risque de rendre la liberté à un individu dangereux ?
01:01La mort de Philippine ouvre le débat de la responsabilité, ceux des hommes politiques ou des magistrats.
01:06Je pose ces questions, mais je connais les réponses.
01:09Personne n'est responsable, bien sûr.
01:12Seule la fatalité a tué Philippine, évidemment.
01:15Et puis, comme le dit M. Migaud, la justice n'est pas laxiste.
01:19En l'espèce, dans ce drame, la justice n'est pas seulement permissive, elle est irresponsable.
01:25Et c'est peut-être plus grave.
01:27Il est 9h, Chana Lusto.
01:299h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe.
01:42Bonjour Pascal, bonjour à tous.
01:43Les obsèques de Philippine seront célébrés demain à la cathédrale Saint-Louis de Versailles,
01:48à Montigny-le-Bretonneux dans les Yvelines, là où l'étudiante a grandi.
01:52Une veillée de prières a été organisée hier soir et a rassemblé une centaine de personnes.
01:56Je rappelle qu'une enquête pour viol et homicide a été ouverte.
01:59Et puis, la France appelle à une désescalade entre le Hezbollah libanais et Israël.
02:04Pendant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU,
02:07Jean-Noël Barraud, chef de la diplomatie française,
02:10en partenariat avec les pays occidentaux, a proposé un cessez-le-feu de 21 jours au Liban.
02:15Objectif, permettre aux deux parties de négocier.
02:18Écoutez, c'était cette nuit.
02:20Ces derniers jours, nous avons travaillé avec nos partenaires américains
02:24à une plateforme de cessez-le-feu temporaire de 21 jours pour permettre les négociations.
02:30Cette plateforme va être rendue publique très rapidement
02:33et nous comptons sur les deux parties pour l'accepter sans tarder
02:38afin de protéger les populations civiles et permettre qu'une négociation diplomatique s'engage.
02:44Et puis attention, nouvelle grève prévue à la SNCF.
02:47Un préavis a été déposé du lundi 30 septembre à 19h
02:51jusqu'au mercredi 2 octobre à 8h du matin.
02:54La CGT et Sudrail appellent également à une mobilisation nationale le 1er octobre partout en France.
02:59Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Patrick.
03:02Merci beaucoup, Chana Lousteau.
03:04Nous sommes ce matin avec Sarah Salmane, qui est avocate.
03:07Beaucoup de représentants de la justice sur ce plateau.
03:09Gérard Carreyrou, Olivier Dartigolle, Philippe Bilger, ancien juge d'instruction.
03:14Gauthier Lebray, journaliste et service politique à CNews, bien évidemment.
03:18Et Thibaud de Montbréal, président du Centre de réflexion et de la sécurité intérieure, qui est également avocat.
03:23Pour tout vous dire, j'ai été très influencé dans ce que j'ai dit il y a quelques instants en vous écoutant hier.
03:28Et ce n'est pas ce que je vous ai écouté hier que je vous ai demandé de venir ce matin.
03:33Parce que c'est toujours la même chose et j'utilise quasiment toujours la même expression.
03:38Quand il y a un drame ou un fait divers, on a des informations qu'on n'a pas d'habitude.
03:43Et j'utilise l'expression de « ouvrir le capot ».
03:46Et on voit comment ça se passe.
03:47Et j'ai appris hier, et j'étais sidéré de cela, que l'audience du 3 juillet, l'audience du 3 septembre,
03:56qui permet donc à M. Tahaou d'être libéré, décision de la juge des libertés,
04:03le parquet n'est pas présent à l'audience.
04:05Le parquet, le procureur de la République, le substitut du procureur, n'est pas présent.
04:09Le parquet, c'est nous.
04:10C'est ce qui est au présent de la société, oui.
04:13Le parquet, il est là pour nous défendre, nous.
04:15Et le parquet n'est pas là.
04:17Donc quand je dis que la France ne protège pas ses enfants, c'est un exemple concret.
04:21Le parquet ne nous a pas protégés.
04:23Alors, est-ce que le parquet est responsable ?
04:25Est-ce que cet homme, le substitut, est responsable ?
04:27Est-ce que les procureurs sont responsables ?
04:29Parce qu'il y a un moment, il faut bien qu'il y ait des gens qui soient responsables dans ce pays.
04:32Je vais répondre à votre question, Pascal Praud.
04:34Mais ce que je voudrais d'abord dire, au-delà de la profonde émotion que j'ai ressentie,
04:39et que je ressens toujours quand j'ai appris ce qui était arrivé à Philippines,
04:42qui est une émotion qui est partagée par l'ensemble de nos compatriotes,
04:45c'est que j'ai l'impression, depuis des années, de vivre le film un jour sans fin.
04:50C'est-à-dire que les mêmes...
04:53Vous avez prononcé le mot de fait divers, mais c'est beaucoup plus que ça.
04:56C'est des faits de société ont lieu dans les mêmes circonstances,
05:01avec des mêmes profils d'auteurs, des mêmes profils de victimes.
05:04Et quand on soulève le capot, comme vous dites,
05:06on se retrouve avec les mêmes diagnostics sur les dysfonctionnements.
05:09Alors si on reprend les choses, et je vais répondre sans me dérober à votre question
05:13sur ce que j'estime être la responsabilité des uns et des autres.
05:17Si on refait le film, les choses se passent de la façon suivante.
05:20Le dénommé Thao est condamné comme mineur,
05:25étant étranger en situation au départ régulière en France.
05:29Il est condamné à sept ans de prison pour viol,
05:32ce qui est une peine élevée dans l'échelle des peines,
05:38pour une raison très simple, c'est qu'il est mineur,
05:40et qu'il en courrait donc sept ans et demi.
05:42C'est-à-dire qu'il prend quasiment le maximum.
05:44Qu'est-ce que ça nous indique d'ores et déjà ?
05:46Et que je pose là, c'est que les circonstances du viol pour lesquelles il a été condamné
05:51sont très graves, puisqu'il prend une peine très élevée, premièrement.
05:54Donc on garde ça à l'esprit.
05:55Ensuite, il fait à peu près cinq ans sur sept,
05:58ce qui est également une indication qu'il est dangereux,
06:01parce qu'il aurait pu techniquement être libéré plus tôt.
06:04Donc on se réjouit qu'il ne l'ait pas été, mais il aurait pu.
06:06Et on en arrive à cette séquence de fin août, début septembre.
06:10Pardon, on en arrive à une séquence du printemps dernier,
06:14au moment où il sort de prison.
06:16Au moment de la sortie de prison, cet individu a été condamné,
06:20non seulement à sept ans de prison, mais il a été condamné judiciairement,
06:24c'est très important, à une interdiction du territoire français de dix ans.
06:27C'est-à-dire qu'il est expulsable du simple fait du jugement qu'il a condamné.
06:32Et le premier loupé, si on regarde dans le capot,
06:35c'est que l'administration pénitentiaire n'a pas transmis à temps
06:39les informations à l'administration chargée de gérer les expulsions,
06:43qui auraient dû permettre de mettre en branle tout le système,
06:46notamment de liens avec le Maroc,
06:49pour obtenir le fameux laissé-passer consulaire,
06:51puisqu'il faut rappeler qu'on ne peut pas expulser les gens qui ont des EQTF,
06:55sans que le pays d'accueil ne délivre un laissé-passer
06:58pour que les gens puissent rentrer chez eux.
07:00Et ça prend toujours un peu de temps.
07:02Donc déjà, ça a été une information tardive de la justice à l'administration.
07:07On répond qu'on ne sait jamais quand exactement vont sortir les gens.
07:11Moi, je suis désolé.
07:12À ce stade, déjà, une préconisation très simple,
07:14c'est que je ne réinvente pas le fil à couper le beurre.
07:17Quand on sait que dans le stock de détenus,
07:19on a des gens qui sont libérables à peu près à six mois,
07:21et qu'ils sont expulsables,
07:23et que ce n'est pas la peine d'être un génie
07:25pour penser à faire des listes et à anticiper à quelques mois.
07:28Premier point.
07:29Donc, ça n'est pas le cas.
07:30Il sort de prison.
07:32Il ne peut pas être expulsé
07:33parce qu'on n'a pas le laissé-passer consulaire du Maroc.
07:36Et donc, il passe dans la situation des étrangers,
07:39en situation irrégulière,
07:40et il va dans un centre de rétention administrative,
07:43les fameux CRA.
07:44Et là, point très important pour comprendre ce qui se passe,
07:48qui est un point de droit européen,
07:50c'est que la France a transposé une directive européenne
07:54qui a limité la directive européenne,
07:57limite les rétentions administratives d'étrangers.
07:59Oui.
08:00Mais non.
08:01300.
08:02C'est 300 dans la directive.
08:03C'est-à-dire que la France a intégré dans son droit national
08:07le droit européen,
08:09bien en dessous du seuil prévu par l'Europe.
08:11Et pourquoi ?
08:12En Allemagne, c'est 180.
08:13Et pourquoi ?
08:14L'axisme, on y revient ?
08:16C'est l'idéologie mortifère de la gauche française
08:20dans la justice française.
08:22Donc, Pascal Praud,
08:23vous vouliez une première responsabilité,
08:25et c'est là où je voulais en venir.
08:26La première responsabilité,
08:27c'est celle du législateur français
08:29qui a transposé cette directive, à minima,
08:31avec un seuil de 90 jours.
08:33Et donc du gouvernement aussi,
08:34qui n'a jamais proposé de changer les choses.
08:35Et donc du ministère de la Justice,
08:37qui n'a jamais proposé.
08:38Pas le gouvernement qui est en place de plus tard.
08:40Pas aujourd'hui, mais Emmanuel Macron est depuis 2017,
08:43donc il a une responsabilité là-dedans.
08:45En ta majorité, il aurait pu faire...
08:47Surtout quand on promet 100% des OQTF.
08:49Il peut être un mensonge d'État.
08:52Il avait une majorité entre 2017 et 2022,
08:55il pouvait faire passer ça,
08:56il ne l'a pas fait,
08:57donc il est responsable.
08:58Je vais revenir sur les OQTF.
09:00Je veux juste finir sur la séquence,
09:02et après je vais vous dire un mot très important.
09:04Mais ce procureur...
09:05J'arrive, j'arrive, j'arrive à ça.
09:07Ensuite, on rentre dans le cycle de l'individu
09:10qui est dans le centre de réponse administrative,
09:13et qui, ce qui est une autre aberration,
09:15a le droit, techniquement,
09:16de demander sa mise en liberté,
09:18et on a des audiences devant le JLD qui se répètent,
09:21ce qui occupe la justice,
09:22occupe les juges, occupe les greffiers,
09:24occupe tout le monde,
09:25occupe des avocats qui sont payés par l'État
09:27pour plaider contre l'État.
09:29Donc, on se retrouve avec une...
09:31Parce que ça coûte cher, tout ça.
09:32Non, mais c'est ça, ouvrir le capot.
09:34C'est ça, ouvrir le capot.
09:35C'est-à-dire que vous avez...
09:36Il y a aussi un problème de budget.
09:37Oui, mais j'entends bien.
09:38Ouvrir le capot, c'est apprendre,
09:40parce que les gens, ils ne savent pas ça,
09:41que quelqu'un qui est en centre de rétention administrative
09:44a le droit de demander d'être libéré.
09:46Oui, mais qu'il ait le droit de demander
09:47une fois de temps en temps,
09:48ça, c'est pas choquant,
09:50tous les 15 jours.
09:51Sans rentrer trop dans la technique.
09:53Et alors, pour finir sur l'audience du 3 septembre
09:55à laquelle je faisais référence,
09:56il restait 15 jours avant qu'on arrive à la limite des 90,
10:01et il y a eu une audience,
10:03et moi, j'ai vu sur l'ordonnance,
10:05c'est pour ça que je l'ai dit hier,
10:06personne ne l'avait dit publiquement à ma connaissance,
10:08c'est que le parquet était absent.
10:09Alors, j'ai reçu des coups de fil après.
10:10On m'a dit, oui, mais ce n'est pas l'usage
10:12que le parquet vienne à ses audiences,
10:14parce qu'il y en a tout le temps, justement,
10:15et que c'est une affaire entre l'individu
10:17et la préfecture.
10:19Mais moi, je viens simplement dire ce matin
10:21que le rôle du parquet, et vous l'avez très bien dit,
10:23c'est de veiller notamment à la sécurité de nos concitoyens,
10:27à la bonne application de la loi,
10:28et pour tout dire, c'est l'avocat de la société.
10:30Et lorsqu'un individu demande sa libération,
10:32non pas dans le cadre automatique
10:34d'un type qui est en situation irrégulière
10:36et qui ne veut pas partir,
10:37mais qu'il s'agit d'un criminel
10:39qui a été condamné pour un crime très grave
10:41et que donc il y a une raison d'ordre public majeure
10:43à ce qu'il ne soit pas remis dans nos rues,
10:45bien sûr que c'est le rôle du parquet d'être présent.
10:48Alors, vous avez posé la question,
10:49est-ce que le parquet est responsable ?
10:50Le parquet n'est pas techniquement responsable.
10:52Pourquoi ? Parce que ce n'est pas le parquet
10:53qui prend les décisions.
10:54Le parquet requiert.
10:55Ce n'est pas suspensif.
10:56Et le dernier point sur la décision elle-même
10:58de la JLD du tribunal judiciaire de Metz...
11:01Vous ne pouvez pas faire autrement ?
11:02Moi, je ne suis pas d'accord.
11:03Alors, il y a un débat doctrinal.
11:04Moi, je ne suis pas d'accord,
11:06parce que le texte est ambiguë,
11:08il est ambiguë,
11:10et je suis désolé, mais à un moment,
11:12il faut dire les choses.
11:13Si un texte est ambiguë,
11:14il doit être interprété de la façon
11:16la plus favorable à la société.
11:18C'est-à-dire que la société,
11:20l'intérêt de la société,
11:21c'est que cet individu,
11:22dont tout le chemin balisé
11:25que vous avez rappelé,
11:26qu'on a rappelé tout à l'heure,
11:27démontre la dangerosité,
11:28cet individu n'aurait jamais dû
11:30être remis en libre lieu.
11:32Vous êtes d'accord ?
11:33Absolument.
11:34Vous êtes un ancien magistrat,
11:35vous êtes d'accord ?
11:36Moi, je suis d'accord avec Sylvain.
11:38Et le paradoxe, c'est que la JLD,
11:40dans son ordonnance,
11:42fait un réquisitoire cinglant
11:44qui justifiait le maintien en détention
11:47de ce jeune homme.
11:49Elle parle de risque de réitération.
11:51Et elle l'a assigné à Rijon
11:54au prétexte qu'il s'était tenu correctement.
11:58Et d'ailleurs, c'est une des conditions
12:00qu'il s'était tenu correctement
12:02devant la commission.
12:04Il est en rétention.
12:06Comment peut-il expliquer ça ?
12:08L'ordre public, alors qu'il est en rétention.
12:12Il n'avait pas posé de problème.
12:14Il faut expliquer, Pascal,
12:15les 14 derniers jours pour nos téléspectateurs.
12:17Donc, on entend depuis hier
12:19qu'il ne pouvait pas être gardé en crac
12:21car le critère de réitération
12:22ne serait pas un critère suffisamment fort
12:24pour le garder en centre de rétention administrative
12:26alors qu'il a violé.
12:27Il y aurait deux critères
12:28qui permettraient de prolonger de 15 jours.
12:30Et je rappelle qu'il est sorti le 3 septembre
12:32et que le laissé-passer consulaire
12:33est arrivé le 6.
12:34Premier critère,
12:35si la préfecture peut prouver
12:36qu'elle va avoir le laissé-passer consulaire,
12:38visiblement, ce qu'elle n'a pas pu faire.
12:40Et ensuite, le critère des 15 jours,
12:41qui est hallucinant.
12:42C'est-à-dire que si vous avez violé,
12:44mais que vous vous êtes bien comporté
12:45les 15 derniers jours...
12:46Où vous étiez en craint.
12:47Où vous étiez en craint,
12:48vous pouvez sortir.
12:49C'est hallucinant, c'est inaudible.
12:51Et non seulement c'est inaudible...
12:52Et Didier Migaud n'a pas réagi là-dessus.
12:54Didier Migaud, il est aux abonnés absents.
12:56Porté disparu.
12:57Pour le coup, là, c'est pas Pascal Praud,
12:59c'est pas Didier Migaud.
13:00Il pourrait prendre la parole.
13:02Il faut changer la loi.
13:03C'est un amendement gouvernemental
13:05sur l'élaboration de la loi
13:07en janvier 2024.
13:08Il peut nous dire les mesures qu'il va prendre.
13:10C'est une initiative gouvernementale.
13:12Quand la loi devient bavarde,
13:14elle est mal élaborée.
13:15Il y a deux ministres.
13:16Vous avez un Bruno Rotaillot
13:17qui réagit tout de suite.
13:18Il dit qu'il faut qu'on parle
13:19avec le ministre de la Justice
13:20pour faire évoluer la loi
13:21pour protéger les Français.
13:22C'est ce que dit Bruno Rotaillot.
13:23Et Didier Migaud,
13:24qui se moque de Bruno Rotaillot
13:25un jour sur deux,
13:26n'a pas dit un mot
13:27depuis qu'il a déclaré...
13:28Il ne se moque pas.
13:29Si, si, il se moque.
13:30Non, non, il ne se moque pas
13:31de Bruno Rotaillot.
13:32Il ne le prend pas au sérieux.
13:33Il ne prend de ouf.
13:34Il fait la leçon depuis 48 heures.
13:35Il ne commence pas.
13:36Philippe Bilger,
13:37il est Philippe Bilger.
13:40Qui consiste à peine installé
13:42à cracher sur un imbécile.
13:43Philippe Bilger,
13:45Philippe Bilger,
13:47je suis désolé de vous le dire,
13:49il est d'une arrogance inouïe
13:51avec Bruno Rotaillot.
13:53Il fait la leçon depuis 48 heures.
13:54Tout le monde le voit
13:55et tout le monde le dit.
13:56Pas tous ensemble.
13:57Pas tous ensemble.
13:59Écoutez,
14:00tout le monde se trompe.
14:02Gérard Carreyrou,
14:03se fout.
14:04Gérard Carreyrou.
14:05Je connais Didier Migaud
14:06parce que je l'ai connu parlementaire.
14:08J'ai trouvé,
14:10je ne l'avais pas vu depuis des années,
14:11depuis qu'il était dans ses hautes fonctions
14:14dans les commissions.
14:16J'ai trouvé qu'il était pire que tout.
14:18Il était goguenard.
14:20Vous voyez.
14:21Il n'y a pas pire façon.
14:25Le gouvernement vient d'être constitué.
14:27Ces ministres-là sont,
14:28pour l'instant,
14:29peu connus du grand public.
14:31Il y en a un qui prend une position,
14:33normalement.
14:34On la partage ou on ne la partage pas.
14:36Et l'autre,
14:38le toise d'une manière,
14:40le goguenard et le mot.
14:42Le mot condescendant et le mot.
14:44Ce n'est pas acceptable,
14:45ce qu'a fait M. Migaud.
14:47Je pense que M. le Premier ministre,
14:49qui a été prompt à réagir
14:51dans un ou deux problèmes contemporains,
14:54aurait dû aussi réagir en disant
14:56ce n'est pas acceptable,
14:58M. le garde des Sceaux.
14:59Un mot sur M. Migaud
15:00que vous connaissez peut-être,
15:01Thibaud de Montbrial.
15:02Je ne le connais pas,
15:03mais je voudrais dire la surprise
15:04qui a été la mienne
15:05lorsque j'ai appris
15:06la constitution du gouvernement
15:08sur un point très précis.
15:09Cela fait des années
15:10que je dénonce,
15:11et je ne suis pas le seul,
15:12le fait que les attelages gouvernementaux
15:14en matière de sécurité
15:16sont composés du ministre de l'Intérieur
15:19et du garde des Sceaux.
15:20Il faut rappeler que la justice
15:22concourt à la sécurité des Français.
15:24La justice est un des deux ministères
15:25qui concourt à la sécurité.
15:27La justice n'est pas dans un monde éthéré
15:29et la police se chargeant de la sécurité.
15:31C'est les deux.
15:32C'est une chaîne.
15:33C'est une chaîne qui doit travailler ensemble.
15:34Et ça fait des années qu'on dit
15:36que ça ne marche pas,
15:37notamment parce qu'on a le « en même temps »
15:39en matière régalienne
15:40avec des ministres de l'Intérieur
15:42qui, globalement,
15:43essaient d'être plutôt dans l'autorité
15:46et des ministres de la justice
15:48qui sont à gauche
15:49et parfois très, très à gauche.
15:51Là, on pensait,
15:52d'autant plus que Michel Barnier
15:53l'a tout de suite dit
15:54dès le premier jour
15:55lorsqu'il est allé dans un journal télévisé,
15:56il a tout de suite souligné
15:58que les deux grandes priorités,
16:00c'était évidemment le budget,
16:01pour des raisons que chacun comprend,
16:03et la restauration de l'ordre et de la sécurité.
16:06Et donc, je pensais naïvement
16:08que si je comprends très bien
16:10la nécessité de faire des équilibres
16:12à une époque où l'Assemblée est aussi fragmentée,
16:14je pensais que l'équilibre ne se ferait pas
16:16au détriment de la restauration de l'autorité.
16:18Et qu'elle n'a pas été ma surprise,
16:20et croyez-moi, je ne suis pas le seul,
16:22de découvrir que le ministre socialiste,
16:24puis socialiste pur jus,
16:26qui a été choisi,
16:27il a été mis à la justice.
16:30Et donc, ça n'a pas loupé,
16:32à la passation Place Vendôme,
16:35il n'a pas manqué de rendre hommage
16:37aux meilleurs d'entre les anciens
16:39ministres de la justice, a-t-il dit,
16:41je paraphrase,
16:42à commencer par Christiane Taubira,
16:43qui a été une catastrophe,
16:45et je baisse mes mots,
16:46dont le règne grève encore
16:52la justice française aujourd'hui.
16:53Donc c'était un très mauvais signal.
16:55Et que croyez-vous,
16:56comment croyez-vous que ça va se passer ?
16:58Tout ce qui se passe depuis trois jours,
16:59ce que vous...
17:00Arrogance, pas arrogance, moi j'en sais rien,
17:02c'est pas à moi de le dire,
17:03mais que ça soit très mal parti
17:05pour bien fonctionner,
17:07c'est un constat que je fais.
17:08Mais, moi je suis quelqu'un d'optimiste,
17:10j'ai l'espoir et l'espérance
17:13chevillés au corps,
17:15et je me dis que peut-être,
17:16peut-être que Didier Migaud,
17:18avec Bruno Rotailleau,
17:19va y arriver.
17:20Non, il va anéantir le travail de M. Rotailleau.
17:22Non, mais je vous assure,
17:24je vous assure,
17:25Cégep ne change jamais.
17:27Cégep ne change jamais.
17:29L'attitude...
17:30Le mot goguenard est excellent.
17:31Ce sont des idéologues.
17:33Le réel n'existe pas.
17:35Ben oui, le réel...
17:37Mais le réel existe !
17:38Mais non, la preuve...
17:40Mais on est dans ce...
17:41On est tous d'accord,
17:43à part Olivier.
17:45Mais non, le réel n'existe pas.
17:47Ça n'est pas un plateau
17:48d'une hétérogénité absolue.
17:50C'est pour ça que moi,
17:51le réel...
17:53Le réel existe.
17:55Mais vous les prenez pour des imbéciles.
17:57Non, pour des idéologues.
17:58Mais ce n'est même pas le cas.
18:00Il y a 80% des gens
18:01qui sont en train de nous écouter
18:02qui pensent exactement
18:03comme ce qui vient de se dire
18:04autour de ce plateau.
18:05Sans doute.
18:06Je ne suis pas sûr.
18:07La phrase de Didier Migaud,
18:08c'est la justice n'est pas l'axe.
18:10Je vais aller en informer
18:11mon collègue du gouvernement.
18:12Plus condescendant que ça...
18:13Mais ça date d'il y a deux jours.
18:15Justement, c'est le sujet.
18:17Justement, ça date d'il y a deux jours.
18:19Depuis, on ne l'a pas entendu.
18:21Vous verrez.
18:23Alors, comme vous êtes là
18:25jusqu'à 9h20 simplement,
18:27je vous redonne la parole à l'instant.
18:29Les OQTF, il y en a,
18:31paraît-il, 700 000.
18:32Donc, c'est très simple.
18:33Ma position, et je pense la position
18:35de ceux qui nous écoutent,
18:36un OQTF n'a pas à être en liberté
18:38sur le sol de France.
18:39C'est clair.
18:40Et si la France n'est pas capable
18:43de mettre à l'écart de la société
18:45tous les OQTF qui sont sur le sol de France
18:48à ce moment-là,
18:49d'abord, il faut le dire,
18:50d'abord, il faut le dire,
18:51et puis, il faut trouver une solution.
18:54Il y en a 700 000.
18:56Il y a 1 800 places dans les cras.
18:58Donc, c'est absolument impossible.
19:00Mais on s'habitue à ça.
19:01C'est-à-dire qu'on s'habitue
19:02à ce que des OQTF soient en liberté.
19:05Ce qui est juste un scandale absolu
19:07pour un État de droit.
19:08C'est un scandale,
19:09ils n'ont pas à être en liberté.
19:10Donc, où vous trouvez un territoire
19:12pour les mettre dans la France ?
19:14Vous avez dit dans l'outre-mer.
19:16Déjà, les outre-mer ont déjà
19:18quelques trucs à régler.
19:19Je n'ai jamais dit ça.
19:20Je n'ai jamais dit ça.
19:21J'ai dit, il y a des territoires
19:22en dehors de la métropole.
19:23En dehors de la métropole ?
19:24De la métropole.
19:25Alors, où ?
19:26700 000 personnes.
19:27Mais je ne suis pas politique.
19:28Non, non, non.
19:29Je dis que les gens,
19:30je dis que ceux qui nous dirigent
19:32doivent être responsables.
19:33Vous avez raison sur le fait
19:34que l'OQTF doit être exécuté.
19:35Ils doivent être responsables.
19:36Mais si je peux vous répondre.
19:37S'ils ne sont pas capables
19:38d'être responsables,
19:39s'ils ne sont pas capables,
19:40ils fassent autre chose.
19:41Ça n'est pas raisonnable de dire
19:42que les 700 000
19:43doivent partir dans un territoire.
19:50C'est une spécificité française.
19:52Et c'est les responsables
19:53de laisser assassiner les enfants ?
19:54Bien sûr que non.
19:55Mais non.
19:56Il faut aussi arrêter
19:57les flux migratoires.
19:58L'argument d'autorité.
19:59Mais ce n'est pas un argument.
20:00Mais si.
20:01Je ne souhaite plus
20:02qu'il y ait d'autres coups.
20:03Personne ne le souhaite.
20:04Mais on l'a eu.
20:05Mais Pascal, dans ce cas-là,
20:06il faut arrêter les flux migratoires.
20:07Si vous enlevez les 700 000
20:08et qu'il y en a d'autres
20:09qui arrivent.
20:10Thibault de Montbrillat.
20:11Juste sur ce point très précis.
20:12Un, ce qui arrive
20:14et tout ce dont on parle
20:15est une nouvelle illustration
20:17de l'évidence
20:18qu'il y a un lien
20:19entre l'insécurité,
20:20la délinquance
20:21et l'immigration.
20:22Je le rappelle au passage.
20:23Parce que ça,
20:24pendant longtemps,
20:25ça a été compliqué de dire ça.
20:26Plein de statistiques
20:27que je tiens à la disposition
20:28de tout le monde
20:29le démontrent.
20:30Deuxièmement,
20:31évidemment,
20:32et vous venez de le dire
20:33et vous avez raison,
20:34pour gérer le stock,
20:35il faut arrêter le flux.
20:36Donc, on ne va pas
20:37se lancer maintenant,
20:38mais ça renforce
20:39d'autant plus l'urgence
20:40de stopper drastiquement
20:42l'immigration.
20:43Troisièmement,
20:44il faut sortir
20:46des convenances
20:47et des pudeurs de gazelle,
20:49comme disait l'autre,
20:50et se souvenir
20:51que la politique migratoire,
20:52c'est une politique
20:53de souveraineté
20:54qui ne doit pas se gérer
20:55à l'émotion.
20:56Ça doit être froid.
20:57C'est l'intérêt
20:58de la sécurité du pays
20:59et c'est comme ça
21:00qu'un gouvernement
21:01doit le gérer.
21:02Il y a une chose
21:03qu'on peut faire sur les OQTF,
21:04il n'y en a pas deux,
21:05il y en a une,
21:06c'est entrer dans un rapport
21:07de force assumé
21:08avec les pays d'origine
21:09pour obtenir
21:10les fameux laissés-passer consulaires
21:11dont on parlait tout à l'heure
21:12qui permettent la réadmission
21:13dans le pays d'origine.
21:14On me dit
21:15oui, mais c'est compliqué, etc.
21:16J'en ai parlé à Gérald Darmanin
21:17quand il était ministre de l'Intérieur,
21:18j'en ai parlé à tout le monde.
21:19Il y a des gens
21:20qui vous disent des choses
21:21sur les plateaux
21:22et des gens qui vous disent
21:23des choses en off.
21:24Et moi, je vous dis des choses
21:25sur le plateau
21:26de ce que je pense
21:27qu'il faut faire
21:28et de ce qu'il faudra qu'un jour
21:29un politique français
21:30assume de faire
21:31et vienne le dire
21:32devant nos compatriotes
21:33et il aura 80%
21:34d'opinions favorables,
21:35c'est de dire au pays d'origine
21:36vous ne voulez pas
21:37reprendre vos délinquants ?
21:38Très bien,
21:39on va les garder,
21:40on va gérer,
21:41c'est un autre problème,
21:42on en parlera tout à l'heure,
21:43mais en attendant, terminez.
21:44Il n'y a plus aucun visa
21:45qui vient de chez vous,
21:46y compris votre famille
21:47pour se faire soigner
21:48à l'hôpital américain, etc.,
21:49y compris vos proches,
21:50donc terminez.
21:51Deuxièmement,
21:52on limite,
21:53je pense que c'est impossible,
21:54laissez-moi finir,
21:55je pense qu'on ne peut pas
21:56complètement couper,
21:57mais on limite drastiquement
21:58les montants
21:59de virements
22:00au Western Union
22:01qu'on peut envoyer
22:02de France
22:03vers le pays d'origine,
22:04ce qui fait que
22:05tous vos compatriotes
22:06qui sont là
22:07en situation régulière
22:08ne pourront plus
22:09abonder votre économie
22:10avec de l'argent
22:11qui quitte la France.
22:12Et troisièmement,
22:13on limite,
22:14parce que là encore,
22:15on ne peut pas complètement couper,
22:16mais on limite drastiquement
22:17l'aide au développement
22:18de votre pays.
22:19Et on se reparlera
22:20quand vous serez revenus
22:21à raison.
22:22Et quand vous avez dit ça,
22:23vous avez en plus
22:24des vertus budgétaires
22:25sur tout ça,
22:26parce qu'après,
22:27c'est des vertus en cascade.
22:28Mais Thibaud de Mondial
22:29allait au bout
22:30dans les discussions
22:31en offre.
22:32Quand on donnait
22:33de Dark Tiger,
22:34il allait au bout
22:35dans les discussions
22:36de Dark Tiger.
22:37Il allait au bout,
22:38Thibaud de Mondial,
22:39car en offre,
22:40on peut dire
22:41voilà sur quoi on peut agir,
22:42les visas de longue durée,
22:43ce que vous avez dit,
22:44que nous répondent les dirigeants,
22:45mais on ne peut pas le faire
22:46car derrière,
22:47ils nous disent pourquoi.
22:48Alors,
22:49allez-y.
22:50Les conventions,
22:51par exemple,
22:52nous liant à ces pays.
22:53Mais c'est fou.
22:54Mais c'est terminé,
22:55c'est sûr,
22:56de quelles conventions
22:57je vais parler.
22:58Mais si,
22:59je sais ce que vous allez dire,
23:00mais allez-y.
23:01Vous allez parler
23:02des conventions bilatérales,
23:03etc.
23:04Non,
23:06je vous arrête.
23:07Et après,
23:08on reprend
23:09le chemin de la discussion.
23:10Bonjour Thomas.
23:11On vous écoute jusqu'à 11h.
23:12Bonne émission à vous.
23:13Merci beaucoup Pascal.
23:14A tout à l'heure.
23:159h30, 11h
23:16Europe 1, Culture Média.

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