Guy Carlier : "Antoine Armand n'est pas une flèche"

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Il est 8h12, Guy Carlier, c'est le vendredi.
00:06Oui, le vendredi sur Sud Radio, nous retrouvons Guy Carlier avec un immense plaisir.
00:10Bonjour Guy.
00:11Au plaisir partagé, bonjour Arlette.
00:13Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
00:16Guy, depuis quelques jours, au cœur de l'actualité,
00:21et c'est le nouveau ministre de l'économie qui a lancé le débat,
00:26est-ce que le Rassemblement National fait partie de l'arc républicain ?
00:31Je vous pose la question, Guy Carlier.
00:32Oui, c'est le thème de cette chronique,
00:34mais tout d'abord, permettez-moi de revenir une semaine en arrière.
00:37En quittant ce studio, vendredi dernier, à la fin de la matinale,
00:40j'étais de bonne humeur, ma chronique s'était bien passée,
00:43j'étais particulièrement fier de ma punchline de fin de chronique,
00:46et ce n'est pas pour la rappeler ici, vous allez le comprendre que je la cite.
00:50Je lisais donc les messages que venaient de m'envoyer des proches,
00:53qui me félicitaient d'avoir dit la ville de Lyon a décidé de débaptiser la place d'Abbé Pierre
00:58comme nouveau nom, je propose qu'on la baptise Gisèle Pellicot.
01:02Je me suis même mis à siffloter, ce qui est le signe chez moi d'une béatitude satisfaite.
01:07Je sifflotais, disais-je, lorsque des coups de klaxon m'indiquant que le feu était passé au verre
01:11m'ont brutalement ramené à la réalité,
01:14tandis que comme un coup de karcher sur mon égo,
01:18ma béatitude satisfaite a laissé place à la honte.
01:22Et oui, et oui, comme à chaque fois que j'ai un problème de conscience,
01:25je me suis rendu compte que pour faire un mot,
01:27j'avais oublié et je n'avais pas pensé une seule seconde,
01:31vraiment, à cette femme.
01:33C'était juste l'écume des choses.
01:35Et comme à chaque fois que j'ai un problème de conscience,
01:38je me suis demandé que penserait Vincent Lindon sur le sujet.
01:43Oui, parce qu'au fil des années, j'ai pris l'habitude de suivre les imprécations de Vincent Lindon.
01:49Quand il vient, les mâchoires serrées à chaque sortie de film,
01:53il vient faire sa promo grâce à un buzz humaniste.
01:56Vincent Lindon, c'est 10 sur l'échelle de Richner de la bien-pensance.
02:01Il a les yeux légèrement plissés pour accentuer sa concentration,
02:05le regard fixé à l'horizon.
02:07Les mâchoires serrées, il délivre cette pensée humaniste
02:10et parvient sans peine à vous convaincre d'aller voir son film.
02:14Ce matin donc, la France a besoin de Vincent Lindon
02:17et je viens au thème de cette chronique,
02:19au sujet de l'arc républicain.
02:22En manque de chance, il n'est pas en promo,
02:24il va donc nous falloir attendre la sortie de son prochain film
02:27pour qu'il réponde à la question que la France entière se pose.
02:30Le Rassemblement national fait-il partie de l'arc républicain ?
02:34Question récurrente que posent les journalistes paresseux
02:37qui n'ont pas suffisamment travaillé leur interview.
02:39Un homme politique qui se retrouve en panne de questions,
02:4210 minutes à meubler, alors il pose ses questions.
02:45L'autre en face rend des pauses, fait du politiquement correct.
02:48C'est tout juste s'il ne se met pas à chanter le chant des partisans.
02:51Bref, c'est du pain de béni pour les déclarations sans risque.
02:54Mais cette question est-ce devenue d'actualité ?
02:56Comme vous l'avez dit, Jean-Jacques, puisqu'il y a quelques jours,
02:59au lendemain du premier Conseil des ministres,
03:01le nouveau ministre de l'économie, Antoine Armand,
03:04invité sur France Inter, a déclaré, je cite,
03:07« le Rassemblement national n'appartient pas à l'arc républicain ».
03:12À ce stade, on peut déjà tirer plusieurs conclusions,
03:15même si on n'a pas la certitude que le RN est dans l'arc républicain.
03:19Ce qui est sûr, c'est qu'Antoine Armand n'est pas une flèche,
03:22parce qu'il faut être sacrément crétin pour faire cette déclaration,
03:25même si on imagine que l'ambiance bobo de France Inter
03:29contribue à favoriser cette désinhibition humaniste,
03:32compte tenu évidemment du fait que Marine Le Pen
03:36tient le gouvernement dans sa main, et notamment le vote du budget.
03:40Et oui, à nouveau, je viens de faire une punchline dont je ne suis pas fier,
03:44parce que le RN, même si on n'est pas d'accord avec ce qu'il est,
03:47d'où il vient, qu'il compte 126 députés à l'Assemblée nationale,
03:51et que de mettre en doute leur légitimité, c'est une insulte
03:54à tous ces gens qui ont voté dans un cadre démocratique,
03:57dans le respect des lois de la République,
03:59pour élire ces 126 députés, pour les représenter, eux,
04:03leur souffrance, leur peur.
04:05Même s'ils se trompent d'ennemis,
04:07de la même façon, à l'autre extrémité de l'hémicycle,
04:10tu peux toujours t'interroger sur les raisons qui ont poussé des électeurs
04:13à élire M. Delegueux à l'Assemblée nationale,
04:15mais tu ne peux pas, comme le préconise Émeric Caron,
04:18les exclure du droit de vote.
04:20Autrement dit, je sais qu'en sortant du studio au prochain feu rouge,
04:26je repenserai à cette punchline sur machin n'est pas une flèche,
04:30je vais la regretter, mais je sais que pour un instant,
04:33un instant seulement, on aura dans ce studio
04:36pensé à ceux que le mal-vivre fait voter.
04:39Alors, avant de prendre des pauses, Antoine Armand, mets-toi au boulot.
04:44Bien !
04:46Qu'est-ce que vous en pensez, Arlette ?
04:49C'est vrai que c'est le fait politique de la semaine,
04:54ce qui s'est passé, la déclaration d'Antoine Armand.
04:58Ce qui est surtout concernant, c'est qu'il n'a pas compris
05:00la règle du jeu fixée par Michel Barnier,
05:02dans le comté du ministre, c'est un problème,
05:04parce que Michel Barnier est là, parce qu'il respecte
05:07tous les partis politiques et donc tous les groupes politiques
05:10et le rassemblement national.
05:12C'est même parce qu'il dit qu'il est respectueux
05:14que Marine Le Pen a accepté de ne pas censurer l'entrée de jeu.
05:19Il y a un point qu'on n'a pas abordé, c'est que son grand-père,
05:25son grand-père était un très grand résistant.
05:29Donc, attendez, je ne le dédouane pas,
05:33mais je pense à la raison pour laquelle il a dit cela.
05:38Je ne sais pas.
05:40D'accord, mais enfin, il est quand même dans un gouvernement.
05:43La preuve, c'est que Marine Le Pen, immédiatement,
05:46a laissé un message terrible en disant
05:49qu'il serait temps que M. Barnier explique la règle du jeu
05:54à ses ministres.
05:56C'est-à-dire qu'en fait, s'ils veulent que je ne censure pas le budget,
06:02qu'ils s'abstiennent de ce genre de déclaration.
06:04C'est le B.A.B.
06:06Je trouve incroyable qu'un ministre n'ait pas compris ça
06:09et accepte d'être dans ce gouvernement.
06:11Il peut avoir des états d'âme avec son grand-père, comme vous dites,
06:14mais à ce moment-là, il n'entre pas dans un gouvernement
06:17qui est, finalement, qu'on le veuille ou non,
06:19pieds et mains liés à Marine Le Pen.
06:21Ce n'est pas un jugement de valeur, c'est une constatation.
06:23Oui, Arlette.
06:25Oui, c'est tout à fait juste.
06:26Moi, je comprends que certains disent que le RN, au fond, n'a pas changé.
06:31C'est toujours le Front National, c'est toujours un parti d'extrême droite
06:35qui est dangereux, qui est raciste, qui est antisémite.
06:38Jean-Marie Le Pen, condamné, effectivement, pour antisémitisme.
06:41Il ne faut pas l'oublier.
06:42Certains, à la tête du parti, ont l'air, de temps en temps, de l'oublier.
06:45C'est vrai.
06:46Mais en même temps, voilà.
06:48Aujourd'hui, il est là et toutes ses accusations,
06:52toutes ses mises en garde n'ont jamais empêché qu'il progresse.
06:56Donc il faut plutôt répondre, effectivement, aux interrogations, aux exigences des électeurs.
07:02C'est bien ce que dit François Ruffin, par exemple.
07:04C'est ce que dit François Ruffin.
07:05Et juste un mot, quand même.
07:06S'il est vraiment dangereux, il y a une chose très simple.
07:08Je pense qu'il fallait interdire le RN.
07:11Au départ ?
07:12Le jour, au départ.
07:13Si c'est un parti, il faut l'interdire.
07:14Sinon, voilà, il est là.
07:17Moi, ce qui me dérange, c'est surtout les positions à géométrie variable.
07:21Vous savez qu'au second tour, quand les uns ou les autres, et pas les moindres,
07:27y compris le président de la République, est élu grâce aux voix de l'extrême-gauche
07:32contre la RN, il dit « ce vote m'oblige ».
07:36Et en même temps, il a dit pendant sa campagne qu'il fallait condamner les deux extrêmes
07:40et les renvoyer dos à dos.
07:42Et puis après, quand le président de la République organise ces fameuses rencontres de Saint-Denis,
07:46vous savez, où il reçoit tous les responsables des partis politiques,
07:50il y a évidemment Jordan Bardella qui est là,
07:52et le président de la République fait savoir qu'il a été très intéressé
07:55par la personnalité de Jordan Bardella.
07:57Donc, le RN est hors les murs, si j'ose dire, quand ça vous arrange,
08:03et il est dans les murs quand ça les intéresse.
08:05C'est ça qui, en plus, est très dérangeant.
08:07Je crois qu'il faut, objectivement, regarder la balance,
08:10et que valent, que vaut l'historique du Front National ou du Rassemblement National,
08:17c'est-à-dire les origines, Le Pen, etc.,
08:20face aux raisons des gens qui ont voté pour eux aujourd'hui,
08:25qui ont des raisons qui n'ont rien à voir avec ça.
08:28Et donc, il faut déconnecter les...
08:31C'est tellement facile d'utiliser ça comme argument électoral.
08:34– Oui, oui, on est bien d'accord.
08:36On se retrouve dans un instant, tous les deux.
08:38Vous restez avec nous, il est 8h21.

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