• il y a 11 heures
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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Il est 8h12, Guy Carlier, vous êtes avec nous donc Guy, comme chaque vendredi, pour nous dire ce que vous avez retenu de la semaine qui s'achève.
00:14Bonjour à tous, bonjour Arlette, bonjour Jean-Jacques, bonjour chers amis.
00:19Vous vous souvenez sans doute du film culte Un éléphant ça trompe énormément,
00:24dans lequel Jean Rochefort, qui est cadre dans une administration, un cadre, un bourgeois, mari fidèle, père de famille rassurant,
00:32mais cette vie exemplaire vole soudain en éclat lorsqu'il rencontre Annie Dupéret dont il tombe éperdument amoureux,
00:38au point qu'il n'hésite pas pour la première fois de sa vie à trahir sa femme et à prétexter un congrès inopiné à Londres afin d'y retrouver Annie Dupéret.
00:47Et alors on le voit dans l'avion, souriant béatement, l'idée de la nuit merveilleuse qui l'attend,
00:53lorsque le commandant de bord annonce qu'en raison des mauvaises conditions météo, l'avion ne pourra atterrir à Londres et sera dérouté sur Bruxelles.
01:01Et sur le plan suivant, on voit Rochefort accablé, perdu dans l'immense salle de transil de l'aéroport bruxellois,
01:08et on entend en voix off sa pensée qui dit, si j'analyse ma vie avec objectivité, je suis contraint d'admettre que j'ai connu des soirées plus glorieuses.
01:20Vous me pardonnerez ce long préambule humoristique destiné à mettre un peu de gaieté dans cette chronique,
01:25parce que quand vous me demandez, Jean-Jacques, ce que j'ai retenu de cette semaine, j'ai envie de vous répondre,
01:31si j'analyse ma vie avec objectivité, je suis bien obligé de reconnaître que j'ai connu des semaines plus glorieuses.
01:38Parce que, parce que Louise, à l'énoncé de ce prénom, c'est comme si une main traversait notre thorax pour nous arracher le coeur.
01:48Putain, je dois faire une chronique d'humour chaque semaine, et chaque semaine j'arrive dans ce studio avec au fond du coeur une Louise ou une Gisèle Pellicot.
01:57Marie, le présumé coupable, ce prénom Owen.
02:03On est déjà obligé d'admettre que c'était mal parti avant sa naissance, lorsque son père a décidé qu'il s'appellerait Owen du nom d'une gloire éphémère du foot,
02:12ballon d'or en demi-lingue, il y a 23 ans, l'âge de la merde humaine qui a poignardé à plusieurs reprises une gamine sous prétexte qu'il était énervé d'avoir perdu une partie de jeu vidéo.
02:24Sans transition, mais vous verrez qu'il y en a une, Emmanuel Macron qui participait à un sommet international consacré à l'intelligence artificielle a dit
02:33n'ayez pas peur, l'intelligence humaine ne va pas remplacer l'homme. On n'a pas peur, Emmanuel, et c'est plutôt une mauvaise nouvelle que tu nous annonces.
02:42Parce que si l'intelligence artificielle ne remplace jamais la connerie humaine, il y aura toujours des Owen, il y aura toujours les autres.
02:51Parce qu'il y a Owen, bien sûr, mais il y a les autres. L'enfer, c'est les autres, disait Sartre.
02:58J'ai cité Sartre, mine de rien. L'enfer, ce sont les autres, les politiques et les journalistes.
03:04Face au drame de la petite, Louise révèle une faillite morale sidérante.
03:10Avant même d'exprimer une pensée pour la douleur indicible des parents, avant même d'avoir un mot pour cet enfant brisé, leur obsession fut de connaître le prénom du présumé assassin.
03:22Pas pour comprendre, pas pour rendre justice, mais pour en tirer des conclusions partisanes.
03:27Vous imaginez si ce prénom avait eu une consonance maghrébine ?
03:31C'était le prétexte rêvé pour alimenter leur discours déjà écrit.
03:35Et si, comble du cynisme, le suspect était sous QTF, alors l'indignation serait devenue une aubaine, un carburant politique.
03:46Peu importait la réalité du drame, le destin de cette fillette, l'effondrement d'une famille, ce n'était qu'un alibi, une occasion d'instrumentaliser l'horreur pour mieux servir leur calcul.
03:58Dans cette course, la récupération de l'humanité s'efface.
04:02Un spectacle où l'émotion feinte masque une indifférence glaçante.
04:07Voilà pourquoi ce matin, lorsque nous sommes réunis tous les trois autour de cette table, je vous ai parlé de Jean Rochefort.
04:14Parce que pour nous, comme pour nos auditeurs, en allégeant nos vies avec objectivité, nous sommes contraints de reconnaître que nous avons connu des vendredis matins plus glorieux.
04:26Arlette Chabot, qu'en pensez-vous ?
04:29Oui, je pense que l'instrumentalisation, la polémique, c'est insupportable.
04:37Je vais reprendre les mots de Guy Carlier.
04:42Avant même d'exprimer une pensée pour la douleur indicible des parents, avant même d'avoir un mot pour cet enfant briser l'obsession de certains journalistes qui se disent journalistes,
04:51l'obsession de certains médias fut de connaître le prénom du présumé assassin, pas pour comprendre, pas pour rendre justice, mais pour en tirer des conclusions partisanes.
05:00C'est insupportable.
05:02Oui, c'est insupportable. Il n'y a rien d'autre à dire, parce qu'on est tous un peu sous le coup de la chronique.
05:09Je vais remarquer que les partis politiques, par exemple le Rassemblement national, ont fait très attention, je le dis honnêtement, à ne pas tomber dans la récupération.
05:20Ce sont les journalistes qui se sont couverts de honte dans cette affaire, non notre métier.
05:28Qu'est-ce que vous en pensez, Guy ?
05:30Bien sûr, parce qu'il y a un minimum de décence. On parle toujours de la période de deuil, que ce soit même pour les chroniques humoristiques, etc.
05:41Il y a une décence, une dignité humaine. Là, tout ça est bafoué, parce qu'on cherche tout de suite le prénom pour en tirer des arguments politiques.
05:53Inversement, lorsqu'à Munich, il y a un attentat terroriste, nous n'oublions pas...
06:01Le Saoudi-Arabique oublie de dire que c'est un réfugié afghan, bien souvent. C'est un peu dommage, parce que c'est une réalité.
06:07Les faits, avant tout les faits.
06:09Oui, mais je pense que dans des débats avec une polarisation extrême, une violence très forte, qui se retrouve aussi dans les médias,
06:15ce qui compte, c'est comment on instrumentalise, même si les familles demandent à chaque fois que personne n'essaie de récupérer,
06:21que ça ne soit pas utilisé politiquement, et surtout que les politiques se taisent, sauf pour dire ce qu'ils pourraient proposer pour éviter ce genre de drame.
06:29Les débats continuent, et les débats dérapent, et certains pensent qu'il faut à tout près essayer de marquer des points,
06:38servir sa cause en disant n'importe quoi.
06:41Mais c'est la négation du métier de journaliste. Je ne veux pas faire du name dropping.
06:46Et c'est un garçon en plus que j'appréciais, c'est Jean-Michel Apathy.
06:50Il y a une espèce de... quelque chose de... presque psychanalytique dans sa démarche, dans sa volonté de prononcer une parole politique forte,
07:05un peu comme s'il avait des comptes à régler avec lui-même, comme s'il voulait montrer qu'il était une espèce de résistant dans...
07:18Je ne sais pas, je n'arrive pas, quand j'écoute Jean-Michel Apathy, je n'arrive pas à croire une seule seconde à son honnêteté intellectuelle.
07:28Et je me demande quelles sont ses raisons. Il en a besoin, forcément.
07:34Mais je veux dire, il n'a pas à nous imposer sa psychanalyse à travers ses discours.
07:40Il y a une honnêteté journalistique qui me paraît indispensable et qu'ont perdu d'autres également, par réaction peut-être.
07:49Vous savez, pendant des années, moi j'ai connu, vous avez connu peut-être aussi, Jean-Jacques, des rédactions où on disait pas de vagues,
07:58on ne parle pas des voitures qui brûlent, on ne parle pas...
08:00Et donc, je pense que des gens comme Pascal Praud en ont eu marre de ça et vous avez maintenant un ressac, un contre-coup de ça,
08:09le retour de Balancier qui devient tout aussi excessif et tout aussi insupportable et tout aussi subjectif.
08:18Ce n'est plus du journalisme, c'est de la politique, c'est du militantisme...
08:24C'est nourrir les ressentiments et c'est nourrir la violence. Ses propos nourrissent la violence.
08:34Bien sûr.
08:35Évidemment.
08:36Donc c'était une mauvaise semaine.
08:38Il est 8h20.
08:41Indigne. Un peu douloureuse.
08:43Essayons de rester calme et sans porter de jugement sciatif. Il est 8h21.
08:52Vous êtes sur Sud Radio. Merci si tout le monde s'exprime.
08:55Tout le monde peut s'exprimer, mais personne ne fera de militantisme.
08:59On est bien d'accord. Il est 8h21.

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