Guy Carlier : "La neige is the new JO !"

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04Bien, Guy Carlier est avec nous, bonjour Guy.

00:06Bonjour Arlette, bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.

00:09Bon, vous nous rejoignez comme tous les vendredis pour commenter l'actualité de la semaine.

00:14Vous allez nous parler de quoi pour commencer ? Qu'est-ce qui a retenu votre attention mon cher Guy ?

00:20Eh bien, je crois qu'indiscutablement ce qui a marqué ces derniers jours c'est la neige.

00:27La neige a fait son apparition hier et sur les réseaux sociaux, ces 2 centimètres de poudreuses nous ont fait oublier tout le reste.

00:36Sauf le procès Palmade mais c'était par association d'idées, évidemment.

00:40Sérieusement, c'est comme si soudain rien d'autre n'existait que ces flocons qui virevoltaient dans le ciel

00:48et qui recouvraient peu à peu notre cher et vieux pays d'un manteau immaculé.

00:53Attendez, attendez, attendez, je vous interromps mon cher Guy.

00:56Il me semble que cette semaine a été riche en événements autrement plus importants que la première chute de neige de la saison.

01:02A Rio, les hommes les plus puissants de la planète se sont réunis dans le cadre d'un G20 pour prendre des décisions engageant l'avenir du monde.

01:08Les Etats-Unis ont permis à l'Ukraine de frapper la Russie avec un missile de longue portée

01:14ce qui a entraîné un discours effarant de Vladimir Poutine.

01:18Je suis surpris que vous ne reteniez de cette semaine que quelques flocons tombés sur la France.

01:23Mais oui, mon cher Jean-Jacques, permettez que je vous appelle Jean-Jacques, je ne m'en lasse pas.

01:29Autant vous dire que ça en jette lors des repas familiaux.

01:32Ah ça, ça cloue le bec à Eric, mon beau-frère, qui d'habitude est le héros de ses dîners.

01:36Monsieur est urbaniste, monsieur donne des conférences, monsieur est prof à Sciences Po,

01:41monsieur est en jet lag de retour de Harvard.

01:43Ah oui, mais moi je tutoie Jean-Jacques Bourdin.

01:47Enfin bref, je sifflote en regardant mes ongles.

01:51Non sérieusement, revenons à la chronique.

01:53Bien sûr, je suis conscient du chaos planétaire qui nous guette.

01:56Bien sûr, comme nos amis auditeurs, j'ai la boule au ventre à l'écoute des news géopolitiques.

02:02Mais si je parle de la neige, c'est une diversion grossière, une sorte de réflexe de survie,

02:08un retour à l'innocence de l'enfance.

02:10Et tout le monde est comme moi.

02:12Hier, tout le monde n'a parlé que de la neige et les jeux planétaires dont je viens de parler n'existaient plus

02:18parce que deux centimètres étaient tombés et recouvraient le sol.

02:22Vous vous rendez compte, Jean-Jacques, deux centimètres, un micro pénis de neige.

02:27Eh bien oui, les Français ont besoin de diversion, de quelque chose de pur, d'enfantin,

02:32quelque chose de joyeux.

02:35Et qu'y a-t-il de plus pur, d'enfantin, de joyeux que la neige ?

02:38Souvenez-vous, il s'est passé la même chose avec les JO.

02:42Vous vous souvenez de l'engouement pour ces jeux ?

02:44Tout à coup, tout un pays ne pensait plus à Gaza.

02:47À quel point les JO nous ont rendus joyeux.

02:50On se passionnait même pour des sports dont on ignorait l'existence juste avant les jeux.

02:56Même les handi-sports nous ont chantés.

02:58On était tous unanimes pour retrouver les joies de l'enfance.

03:02Eh bien la neige, c'est la même chose.

03:04C'est comme les JO.

03:05Chacun essaye d'oublier cette boule au ventre avec des diversions puériles ou dérisoires.

03:11Prenons un exemple au hasard, Arlette Chabot.

03:14S'il est une journaliste consciente des dangers de la situation internationale, c'est bien elle.

03:20Elle pourrait faire dix chroniques brillantes sur l'importance de ce qui joue actuellement au Kremlin, à Téhéran, à Washington.

03:26Nous expliquer les enjeux du G20.

03:28Et pourtant, ce matin, sa chronique était consacrée à Michel Barnier avec cette question.

03:34Michel Barnier sera-t-il encore en poste à Matignon pendant les fêtes ?

03:39Vous vous rendez compte ?

03:40Vous imaginez bien que dans l'actualité, il y a des choses qui préoccupent davantage Arlette Chabot

03:44que de savoir si Barnier va partager du boudin blanc avec Gérard Larcher.

03:48Eh bien, Michel Barnier, c'est la neige d'Arlette Chabot.

03:52C'est sa diversion puérile pour ne pas penser aux déclarations de Poutine, même si vous les avez relativisées.

03:59Et on pourra en parler tout à l'heure.

04:01De l'intoxication de ses déclarations.

04:04« La neige, disais-je, c'est comme le G.O. »

04:07Et là, c'est un petit cadeau que je fais aux auditeurs masculins

04:10et dont ils pourront se servir tout à l'heure à la machine à café pour impressionner les secrétaires de direction.

04:16Ils pourront dire « Snow is the new G.O. ».

04:20Même si la phrase n'est pas très correcte d'un point de vue linguistique,

04:24ça va le faire et ça permettra au moins aux secrétaires de direction d'oublier l'état du monde.

04:30Oui, mais Arlette Chabot a consacré sa chronique, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous Guy,

04:36à Michel Barnier parce que s'il y a crise politique, il y a crise financière, probablement, Arlette.

04:43Oui, c'est sur tout ça.

04:45Il y a une agence de notation, c'est la dernière, qui va effectivement donner son avis dans une semaine.

04:51Fin décembre, non ?

04:53Non, fin décembre, fin novembre.

04:55Je ne vais pas commettre une petite erreur, j'ai un doute.

04:58Standard & Poor's.

04:59Standard & Poor's, ce n'est pas la plus facile.

05:02On imagine une chute du gouvernement Barnier, une incertitude.

05:05C'est vrai que sur le plan de regard international, ça va être une catastrophe.

05:10On parle déjà de crise financière.

05:12Le ministre de l'Intérieur mettait en garde déjà hier.

05:15C'est son rôle, mais quand même, il faut le dire.

05:17Et puis ça fera aussi une crise politique.

05:19Et la crise politique, c'est la crise institutionnelle.

05:21Et là, on voit réapparaître qui ?

05:23Jean-Luc Mélenchon, qui se dit, bon sang, mais c'est bien sûr.

05:27Si Michel Barnier s'en va, qui derrière ?

05:32Un gouvernement technique, un gouvernement technique,

05:35et peut-être Emmanuel Macron, selon Jean-Luc Mélenchon, qui pourrait aussi partir.

05:40Oui, c'est une caricature, évidemment.

05:43Vous l'avez pris comme tel, c'était de l'humour.

05:46Évidemment que les enjeux sont importants.

05:48Juste une question de profane, je dirais.

05:51Qu'est-ce qui pourrait faire tomber Michel Barnier ?

05:57C'est le Rassemblement national qui voterait la censure.

06:01Une censure déposée par la gauche, par l'extrême-gauche.

06:06L'inverse n'est pas vrai.

06:08L'inverse n'a jamais été vrai.

06:10En revanche, un texte budgétaire avec une motion de censure de la gauche,

06:13effectivement, le Rassemblement national,

06:15il a déjà voté, juste d'un mot quand même, sur la neige.

06:18Parce que dans le grand dérèglement, les grands bouleversements de la planète,

06:22c'est quelque chose de rassurant, il neige en hiver.

06:25Un truc de fou quand même.

06:26Vous voyez ce que je veux dire ?

06:27Même si on annonce un retour de la chaleur,

06:29on est même pas en hiver d'ailleurs.

06:31Symboliquement, ça semble recouvrir les problèmes.

06:35C'est ce que voulait dire Guy.

06:37Ça semble recouvrir les problèmes.

06:39Et on a besoin que ça recouvre les problèmes.

06:43On a besoin de ça. On n'est pas dupes.

06:45Mais je pense que c'est quelque chose de viscéral, d'animal.

06:49C'est l'instant de survie dont je parlais.

06:51On cache un truc sous le tapis.

06:54Quelques instants au moins.

06:56On ne peut pas vivre en permanence avec cette boule

06:59que doivent ressentir les auditeurs, Jean-Jacques.

07:02C'est insupportable.

07:04Mais pour en revenir à la politique,

07:07il faut remarquer, on en parlait tout à l'heure avec Arlette Chabot,

07:10il faut remarquer que le RN va voter la bourgation de la réforme des retraites dès l'EFI.

07:17Ce qui est un geste politique.

07:19Ensuite, ça pourra permettre peut-être,

07:22si Marine Le Pen obtient lundi une assurance

07:26sur la non-augmentation des taxes sur l'électricité,

07:30de dire, on a voté, on est dans l'opposition,

07:33on a voté la bourgation de la réforme des retraites,

07:35mais on ne fera pas tomber le gouvernement.

07:37Oui, c'est une vraie réflexion du RN.

07:40Ce n'est pas gagné.

07:41Mais on comprend quand même qu'il y a une forte pression qui est mise sur Michel Barnier.

07:45D'ailleurs, Michel Barnier, il est soumis à des tas de pressions.

07:48Vous avez remarqué les amis de Gabriel Attal.

07:51Il préférait le ministre de l'Economie et des Finances.

07:54Il est soumis à toutes les pressions, il est balotté de tous les...

07:57Et puis il reste zen quand même, apparemment.

08:00Il reste zen, c'est son caractère, son tempérament, c'est son image.

08:03Et il s'adresse aux Français.

08:05Et je pense qu'il attend quand même aussi les Français

08:09qui regardent un soutien, même s'il n'est pas exprimé directement.

08:13Bien sûr, mais lors des négociations sur le Brexit,

08:16il a aussi subi des pressions, j'imagine.

08:19Il en a vu d'autres.

08:20Il en a vu d'autres, oui.

08:21Bien, 8h20, vous êtes sur Sud Radio.

08:23A tout de suite, nous retrouvons Guy Carlier et Arlette Chabot

08:26dans deux minutes avec le fait du jour.

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