• il y a 2 mois

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00:00Déjà, c'est assez l'enfer de vivre dans un pays avec lequel on n'est pas d'accord.
00:03Mais quand cette politique affecte des gens qui n'ont rien à voir avec rien,
00:06ça fait poser plein de questions sur notre appartenance nationale.
00:10Moi, je me considère un individu avant d'être une personne d'une nation.
00:13C'est difficile pour moi de savoir que mon argent paye des conflits,
00:19et soutienne des dictateurs comme Al-Assad par exemple.
00:22Ça m'embête un peu, ça m'embête beaucoup même.
00:24Je voulais faire un film sur des réfugiés syriens dans un village français.
00:27On était à parler à des assauts, on parlait avec beaucoup de réfugiés,
00:32on parlait à des gens qui ont reçu des réfugiés, etc.
00:35Des villages, il y a eu la guerre en Ukraine qui a commencé.
00:38Et là, on a tous remarqué quelque chose,
00:40c'est que moi j'avais des amis à Paris qui avaient quitté leur appartement
00:44pour recevoir des réfugiés ukrainiens, au Portugal, en Pologne.
00:47En fait, tout le monde recevait des réfugiés ukrainiens.
00:50Il y a eu des aides financières, il y a eu tout un fonds de l'État français
00:53pour le recueil de réfugiés, enfin l'arrivée de réfugiés ukrainiens.
00:58Dès que les Russes ont envahi l'Ukraine, tout le village s'est mobilisé.
01:03C'est vrai que les Ukrainiens, ils ont beaucoup souffert.
01:06J'ai voté pour qu'on les accueille.
01:07Hervé Rioux, adopté à l'unanimité.
01:10Il y a eu tellement de demandes de réfugiés ukrainiens, il n'y en a plus.
01:15En fait, ce sont des Syriens.
01:18Des Syriens qui viennent d'Ukraine ?
01:20Non, non, de Syrie.
01:21C'est quelque chose qui est tellement marquant pour moi,
01:24d'avoir vu ces réfugiés mourir dans la Méditerranée,
01:28être refoulés aux frontières, etc.
01:31Et là, les portes ouvertes.
01:33Alors, tant mieux que les portes étaient ouvertes pour les Ukrainiens,
01:35je ne critique pas ça,
01:37mais juste dire, j'ai vu ces deux différences.
01:39Et avec mes co-scénaristes, on s'est dit, il faut l'inclure.
01:42Au milieu de tout ce drame, c'était tellement insoutenable,
01:44les images, etc., que j'ai pensé,
01:47peut-être qu'il y a une possibilité d'en faire quelque chose avec de l'autodérision.
01:51Anne et Philippe ont décidé de vous offrir,
01:56de vous faire don, de vous donner des produits d'ici, gratuits.
02:01Free food.
02:02Alors, bon, oui, enfin, il y aura des produits
02:04qui seront un peu périmés d'une ou deux journées,
02:06mais c'est très bon, moi, je ne mange que ça.
02:09Devenir d'un pays en guerre, d'être dans un statut de réfugié,
02:12ce n'est pas l'idéal.
02:13Je sais qu'il y a des gens qui disent,
02:14ben oui, mais ils ont tous les droits, on leur laisse tout.
02:16C'est complètement faux, déjà.
02:18Et il y a très peu d'aides.
02:20C'est des ONG.
02:22C'est vrai que les femmes, je leur ai donné le rôle de celles
02:24qui sont un peu les vecteurs de changement,
02:27les vecteurs d'évolution.
02:30Et en fait, vous savez, bizarrement, c'est basé sur du document.
02:35C'est-à-dire, c'est basé sur des interviews.
02:37On a remarqué une tendance aux femmes à s'adapter plus vite,
02:41à vouloir faire avancer les choses.
02:42Et pareil dans l'accueil.
02:45Les femmes étaient vraiment actives dans les associations, etc.
02:50J'en ai marre d'être amie avec quelqu'un qui fait ça,
02:52qui ne va pas aider les autres.
02:53Si t'étais mère Thérésa, tu serais en Syrie.
02:55Tu ne serais pas à Paimpont, là.
02:56Le film, il est parti quand même d'être témoin de cette souffrance
03:00et de sentir impuissance.
03:02C'est quelque chose de terrible.
03:04Et surtout de savoir que mon gouvernement soutient
03:07plus ou moins Bachar et que ça arrive ici,
03:11ça arrive dans d'autres pays, etc.
03:13Donc en fait, on est les victimes de nos gouvernements.
03:16Nous aussi, d'une certaine manière,
03:17puisqu'on est pris en otage de leur politique sur d'autres pays
03:25avec lesquels on n'est pas forcément d'accord
03:27de leurs actions dans d'autres pays.
03:29Enfin, moi, je suis moitié américaine, moitié française.
03:31Je sais que j'ai pris position au moment de la guerre en Irak.
03:34Donc c'est très compliqué, en fait, en tant que citoyen d'un pays
03:39avec lequel on n'est pas d'accord sur les politiques,
03:41surtout les politiques internationales.
03:43C'est comme ça ?
03:44Voilà, nickel.

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