Le film sort en salles le mercredi 18 septembre 2024.
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Court métrageTranscription
00:00Imaginez, vous êtes le maire d'une petite commune bretonne alors que vient de débuter la guerre en Ukraine.
00:04Vous êtes prêt à accueillir des réfugiés ukrainiens parce que vous avez un grand cœur, vos concitoyens sont ravis.
00:09Et puis l'aujourd'hui, les réfugiats qui arrivent ne sont pas des Ukrainiens mais des Syriens.
00:15Et là, vos concitoyens sont beaucoup moins contents.
00:17C'est le point de départ de la nouvelle comédie de Julie Delpy, « Les barbares ».
00:21Il a trois femmes, le gars.
00:22Mais non, il a aussi sa soeur et sa fille.
00:24J'ai aucun problème, hein.
00:25Arabes, c'est pas une insulte, hein.
00:28Non, non, ça, vous filmez pas, hein.
00:30Mais qui a fait ça ? Anne et Philippe ont décidé de vous offrir des produits d'ici.
00:35Oui, enfin, il y aura des produits qui seront un peu périmés d'une ou deux journées,
00:38mais c'est très bon, moi, je mange que ça.
00:41Alors, Télérama, on aime plutôt bien Julie Delpy, comme actrice et comme réalisatrice, qui a un parcours assez étonnant.
00:47Elle est partie très jeune aux Etats-Unis pour faire carrière là-bas
00:49et elle a parfois un regard un peu distancié sur ce qui se passe en France.
00:53Ça peut donner des choses vraiment très, très réussies et dans des registres très différents.
00:56Donc, le film peut paraître un peu mancal parfois.
00:58Moi, il me plaît par ce mélange d'humour un peu caustique, malgré tout.
01:03Il y a quand même quelque chose de jouer avec les clichés de manière assez intelligente.
01:08Et puis, de quand même un petit message d'espoir, malgré tout,
01:10qui fait que ce n'est pas un feel-good movie, mais c'est quand même une comédie qui tient bien la route.
01:15Le racisme, c'est les gens qui n'aiment pas les Noirs.
01:18Mon père, il aime bien Mbappé et Omar Sy.
01:20Le racisme, ça vient de la peur.
01:22Bonjour !
01:23La peur qu'on leur prenne, leurs femmes.
01:24Pourquoi tu fais coucou, toi ?
01:27Elle a une situation qui est vraiment une bonne idée.
01:31Elle a des personnages qui sont bien croqués au début,
01:34entre la femme de l'épicier, toujours un peu pompette,
01:38l'infirmière enceinte qui dit des horreurs sur les Juifs, vraiment de l'air le plus innocent qui soit,
01:45le plombier racistos sur les bords qu'on ne peut pas blairer.
01:49Et puis, tout à coup, il ne se passe plus grand-chose.
01:52Elle s'est quand même bien planquée au début.
01:55Au tout début du film, il y a marqué « il était une fois » à Pimpon.
01:59Au cas où on serait un peu bête, on n'aurait pas compris qu'elle allait faire un conte, une fable.
02:04Et du coup, c'est quoi ? C'est gentil, c'est moumou, ça ne raconte pas grand-chose.
02:08Et puis surtout, cette distance dont parlait Samuel,
02:11puisqu'elle écrit un peu aux États-Unis, un peu en France, elle se balade.
02:15Cette distance, je trouve que c'est une distance dans le temps.
02:17Son film a 20 ans de retard.
02:19Il parle d'une France qui n'existe plus.
02:21On vient de frôler une catastrophe politique.
02:23On veut quoi ? On veut de la rage.
02:25On veut de la révolte.
02:28On veut surtout des personnages qu'elle ne cherche pas à sauver à tout prix.
02:33Ce n'est jamais assez cruel et ce n'est jamais assez politique, finalement.
02:37C'est possible de faire des comédies politiques.
02:39On en a vu ces dernières années.
02:41Je pense à « Tout simplement noir » de Jean-Pascal Zaddi.
02:44Je pense à « Problemos ».
02:47Et je pense à Carverne et de Lépine qui font ça tout le temps.
02:50Parfois, ils se ratent. Parfois, ils réussissent.
02:52Mais en tout cas, il n'y a pas cet espèce de consensus mou,
02:56j'allais dire, autour de la comédie française gentille.
02:59Je trouve Marie très sévère.
03:01Moi, je trouve que mine de rien, affirmer une vision positive, sinon angélique,
03:06c'est quelque chose d'assez politique, malgré tout, dans le contexte actuel.
03:09Je trouve que finalement, le film fait plutôt du bien dans ce contexte-là.
03:13Elle essaie de sauver ses personnages, oui et non, à commencer par son propre personnage.
03:18Elle ne se ménage vraiment pas du tout son personnage d'institutrice
03:21qui veut sauver le monde et qui ferait bien par commencer par elle-même.
03:25Donc, elle ne se ménage pas du tout.
03:27Et puis, elle essaie quand même toujours de ramener un petit peu de réel.
03:29Il y a un épilogue, on va dire, quasi documentaire qui se passe dans un camp de réfugiés,
03:33dans un vrai pays où ça ne se passe vraiment pas bien pour le coup pour les réfugiés.
03:37Sous ces deux hors de fable, elle fait quand même attention à coller malgré tout à la réalité.
03:42Certains pourront dire, les réfugiés syriens du film, ils sont un peu trop parfaits.
03:46C'est des chirurgiens, c'est un architecte, etc.
03:50Sauf que la majorité des réfugiés syriens qui sont arrivés en Europe,
03:53à la base, c'était plutôt des intellos, c'était des opposants au régime.
03:55Donc, moi, ça ne m'a pas dérangé, ça.
03:57Ce n'est pas du tout la question.
03:58La question, c'est qu'ils n'ont rien à jouer.
04:00La question, c'est que l'humour, ça ne vient jamais d'eux, par exemple.
04:02En fait, ils sont là, c'est vraiment les personnages prétextes.
04:05Ce sont comme des boules de flippers qui ricochent sur les parois
04:09créées par les autres personnages qui, ceux-là, sont bien bretons.
04:13Oui, mais les personnages syriens sont eux qui révèlent les dysfonctionnements,
04:19les défauts des autres personnages.
04:22Et en particulier, il y a une scène que moi, je trouvais plutôt marrante.
04:24Il se passe dans une crêperie.
04:26C'est un peu le lieu de rendez-vous du village.
04:27On est en Bretagne, on mange des crêpes, bien entendu.
04:29Sauf que les crêpes sont dégueulasses.
04:30Personne n'ose le dire et il faut que ce soit un Syrien qui dise
04:32mais c'est juste immangeable.
04:34Il y a des choses comme ça qui, je trouve, sont plutôt bien vues.
04:36Julie Delpy, elle réconcilie tout le monde sauf nous.
04:39Pour moi, les barbares, c'est bof.
04:40Pour moi, les barbares, c'est plutôt bien.
04:43Il faut défendre notre identité régionale.
04:45L'âme bretonne.
04:46Métallisation.