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00:00Bonjour Nicolas Patras. Bonjour Héloduc Hugo. Vous êtes le chanteur du groupe Nantais d'Ivy Metal, je le dis comme vous le prononcez, humoristique ultra-vomite.
00:08Votre particularité est la parodie, le pouvoir de la vanne. À la base, votre formation en 2000 était presque une blague d'ailleurs, c'est comme ça que vous l'aviez conçue entre vous.
00:16Tout comme le titre de votre premier album, qui n'en était pas vraiment une de blague, puisqu'il s'appelle vraiment Monsieur Patate.
00:22En bref, on l'a compris, vous aimez rire, provoquer le rire aussi. Et là où la blague est réussie, c'est qu'à l'heure actuelle, vous êtes l'un des plus gros vendeurs d'Ivy Metal justement en France.
00:33Votre dernier album est même disque d'or. Aujourd'hui, vous sortez le nouveau Le Petit Dernier et Le Pouvoir et la Puissance.
00:39Et comme l'indique votre premier single, vous êtes devenu les Kings of Poop. J'ai pas fait d'erreur non plus là-dessus, parce que tout est joué comme ça.
00:47Comment vous vivez ce succès et le soutien du public alors ?
00:50On n'aurait jamais pu prédire un truc comme ça. Donc à chaque étape, c'était un peu bon. Premier concert, on fait un premier concert, c'était en 2001.
00:58Et si ça marche le concert, peut-être on en refera un autre. Mais si c'est de la merde, on arrête tout. Et en fait, ça a continué comme ça de chaque étape.
01:08Et on se retrouve là, ce qui est un peu hallucinant. C'est vrai que parfois, on regarde un peu dans le rétro, on se dit c'est fou le parcours pour effectivement ce qu'on peut qualifier de blague à l'origine.
01:16On a quand même l'impression que c'est d'abord un groupe d'adulescents, c'est-à-dire d'adultes, mais qui sont restés au moment de l'adolescence.
01:23Non, mais avec cette envie de se marrer, d'être ensemble, de jouer de la musique, de vivre des émotions.
01:28Être ensemble, pas trop quand même, parce qu'on s'aime bien, mais enfin bon, collègues avant tout.
01:35C'est sûr qu'on s'apprécie à fond. Et oui, il y a eu un refus, un refus d'obtempérer, je pense, à un certain moment, un refus de grandir, je crois.
01:46Ça, je pense que tous les quatre, on a un peu ce syndrome-là. Peter Pan, c'est ça ?
01:52Le syndrome de Peter Pan, c'est exactement ça.
01:53Moi, quand j'étais petit à l'école, ma maîtresse d'école en CE2, c'était la mère de Fabien, le guitariste du groupe.
02:00Et en fait, on avait juste un an d'écart. Donc, on était aux primaires ensemble. On voyait qui on était, mais on ne se parlait pas.
02:07Et ensuite, plus tard, j'étais à une fête de la musique à Nantes et au coin d'une rue, j'entends du gros métal à fond.
02:12Je fais, c'est quoi ce truc ? Ça a l'air énorme. Et je tourne. Et là, j'aperçois un gars avec des vieilles dreads, une guitare sur les genoux,
02:19en train de riffer à torse nu. Et je vois, je fais, putain, mais c'est Fabien Leflocq, c'est le fils de la maîtresse.
02:25Et je me suis dit tout de suite, putain, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais tous les deux, on a mal tourné de la même façon.
02:31Et finalement, c'est devenu après le guitariste du groupe. Donc, il y avait quand même quelque chose.
02:35Je pense que c'est à cause de l'école d'Hervé Lerchateau à Nantes, à mon avis.
02:39Comment il est né vraiment le groupe en 2000, alors ? C'était quoi l'idée de départ ? C'était effectivement le fait de se retrouver sur de la même musique.
02:45Mais encore, c'était quoi le but ?
02:46En fait, je pense qu'à l'origine, moi, j'ai fourni le groupe avec un copain au lycée, qui très rapidement a fait, oh là là, moi, j'aime pas jouer en groupe.
02:56Ça me fait chier. Donc il nous a laissé un petit peu le truc en disant, ouais, démerdez-vous avec ça.
03:02C'était lui qui avait trouvé le nom d'ailleurs, Ultra Vomit. Et c'est drôle parce que c'est un nom que j'ai mis longtemps à assumer.
03:07Au début, j'avais un peu honte avec la famille et tout. C'était Ultra Vomit. C'était un peu difficile.
03:12Et ensuite, j'ai rencontré Manard, le batteur du groupe. Et assez rapidement, on s'est surtout entendus avec...
03:20C'était pas tellement les groupes de musique qui nous... On avait quelques groupes de métal en commun, mais c'était surtout l'humour en fait.
03:25Les Simpsons, Les Inconnus, Louis de Funès. En fait, c'était des trucs comme ça où vraiment, on se marrait à fond.
03:32Film d'horreur et humour, c'était ça à la base. Après, en musique, on écoutait pas trop les mêmes trucs.
03:36Il y avait une base métal, mais c'était que quelques groupes en commun. Genre, je sais plus, Cannibal Corpse, Sepultura, peu importe.
03:43Vous avez un côté effectivement très cinématographique. Est-ce que c'est pas une réponse aussi à comment vous voyez la vie ?
03:49Les Retours vers le futur, Jurassic Park, pour ma part, des films comme ça. Les Bronzes y font du ski. Rien à voir, mais c'est mon film préféré, donc je le dis.
03:57Non, mais si, si, le cinéma, ça nous a inspirés dès le début. Et comme je disais avec Manard au début, le batteur, on se retrouvait plus pour regarder des films que pour écouter de la musique.
04:09Franchement, la base, c'était ça. C'était des films de gorge, un brain dead et tout. Moi, c'était un côté comme ça, hyper généreux, avec plein de sang partout.
04:17C'est ce qu'on a, je pense, ça nous a influencé beaucoup.
04:21Donc vous êtes devenu des Kings of Poop. C'est quoi un Kings of Poop ?
04:25Un Kings of Poop, bon, je pense que la référence, tu l'as captée avec Michael Jackson.
04:30Michael Jackson, c'est un artiste, ça fait partie des piliers de mon existence en termes de musique.
04:36C'était les cassettes audio dans le Walkman quand j'étais petit, en boucle. Il y a eu les Beatles, Michael Jackson, après Nirvana.
04:43Nirvana, ça a peut-être été le déclic pour, comme beaucoup de gens, pour se mettre à faire du rock. Mais c'était quoi la question ?
04:51Kings of Poop, voilà, c'est ça.
04:53C'est quoi un Kings of Poop ?
04:54C'est comme le Kings of Poop, sauf que c'est de la merde. Voilà, en gros, pour résumer.
04:58Je vois qu'on parle de doigts de métal. Cette chanson, je trouve, elle définit parfaitement qui vous êtes.
05:05Dans l'ambiance, l'état d'esprit, même dans les paroles. Je voudrais que tu me racontes cette chanson.
05:10La chanson, bon, déjà, clairement, c'est un énorme hommage à Orelsan.
05:15Moi, je suis fan aussi d'Orelsan depuis le début.
05:19Et bon, c'est pareil, un métal Orelsan, on peut se dire qu'est-ce que ça fait bien foutre ensemble.
05:23Mais il y a des ponts, parce qu'on parlait des influences de cinéma, de pop culture, etc.
05:30Et moi, quand j'écoutais Orelsan, j'ai l'impression que ce gars-là, c'est comme si on avait grandi ensemble, comme si on était potes de collège ou de lycée.
05:36C'est juste qu'on est parti dans des... On a mal tourné, mais différemment.
05:40Lui, c'est plus dans le rap, nous, c'est plus dans le métal.
05:42Mais au final, j'ai l'impression qu'on raconte la même chose au fond, un peu.
05:46Donc, clairement, moi, dans ma tête, je fais beaucoup de personnages.
05:50C'est rarement le vrai mec qui chante, c'est un peu des imitations, beaucoup des imitations.
05:55Et là, en l'occurrence, c'était une phrase qui arrive avec la voix d'Orelsan.
06:00Et puis là, je me dis, tiens, c'est le mélange de parler du métal de la façon Orelsan.
06:05Souvenez-vous, il a un petit côté comme ça.
06:07J'ai toujours cru que c'était chelou, parce qu'il se rend compte d'un truc quand il est dans son canapé bloqué.
06:12Il fait, ah, c'est marrant.
06:14Et là, c'est ça. J'ai toujours cru que les métalleuses, c'était...
06:17En fait, c'est des gros nanos, ils sont trop sympas et tout.
06:19Et du coup, ça part comme ça.
06:21Et la musique, derrière, est venue assez naturellement, derrière.
06:25Donc, ça parle du métal en général, finalement.
06:28Et puis, les doigts de métal, c'est un peu une expression aussi qu'on a...
06:31Je ne sais pas si on l'a inventée, mais en tout cas, en concert, on aime bien dire,
06:34montrez vos doigts de métal et tout.
06:35C'est tellement con aussi comme expression.
06:37Souvent, on dit, ouais, le signe du...
06:40Je ne sais pas ce qu'on dit, le signe du métal ou les cornes du diable, peu importe.
06:43Les doigts de métal, ça nous correspond bien, parce que c'est hyper enfantin comme expression.
06:48Et ça devient moins grave, d'un coup.
06:51Pour terminer, qui sont les ultra vomites, alors, pour ceux qui ne connaissent pas encore ?
06:56C'est Emmanuel Colombier à la batterie.
06:59C'est Fabien Leflog à la guitare.
07:00C'est Mathieu Bosson à la basse.
07:02Et c'est Nicolas Patras au chant, voilà, si on devait les résumer.