• il y a 2 mois
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Ce mardi, sur Europe 1, Agnès Verdier-Molinié s'intéresse à l'urgence d'établir un budget pour le ministère de l'Économie.
Retrouvez "L'édito éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-economique
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Transcription
00:00Et place à l'édito éco sur Europe 1, Dimitri Pavlenko.
00:03Bonjour Agnès Verdier-Molinier.
00:05Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06Alors, il faut apparemment s'attendre à un choc fiscal de la part de Michel Barnier
00:10cet après-midi pour son discours de politique générale.
00:12Mais imaginons que cette bataille budgétaire se passe mal
00:16et qu'à la fin de l'année, nous n'ayons pas de budget voté pour l'an prochain.
00:19Qu'est-ce qui se passerait, Agnès Verdier-Molinier ? Dites-nous tout.
00:23Si l'on n'a pas, d'ici le 31 décembre, de possibilité de prélever les impôts
00:27et donc d'engager les dépenses.
00:29Alors, pas de paiement des salaires des agents de l'État.
00:32Pas de paiement des pensions, pas de financement des hôpitaux et des écoles.
00:35Les collectivités territoriales tourneraient en mode très dégradé.
00:40Heureusement, a priori, ça n'arrivera pas.
00:42Parce qu'il faut tout faire pour qu'un budget sérieux pour 2025 soit voté
00:46et donc préparer le maximum de baisse de dépense.
00:48Car c'est sur les impôts que l'on risque d'avoir le plus de désaccords dans l'hémicycle.
00:52Cela dit, il est tout à fait possible que soit le budget ne soit pas voté
00:56dans le temps imparti par la Constitution en ses 70 jours maximum
00:59ou alors soit rejeté par le Parlement.
01:01Alors, il faudrait faire jouer d'autres leviers.
01:03Quels leviers seraient possibles ?
01:05Passer par une loi spéciale pour que le Parlement autorise de prélever
01:09mais alors ce seraient les mêmes impôts que cette année 2024.
01:12Donc, cela veut dire pas d'augmentation d'impôts,
01:14pas tout ce qui est prévu potentiellement en ce moment.
01:16Dans ce cas, et ensuite, si cette loi passe,
01:19cela demande de passer par les dépenses centrales et sociales,
01:22par ordonnance ou par décret.
01:24Ce serait peut-être finalement une chance.
01:26Parce qu'à ce moment-là, on éviterait donc les augmentations d'impôts
01:29et cela obligerait alors à une inventivité sur la baisse des dépenses jamais connue.
01:33Côté financement de la dette, les émissions se feraient au fil de l'eau.
01:36Il n'y aurait pas de vision d'ensemble,
01:38ce qui ne serait pas du tout rassurant pour les marchés
01:41et pourrait d'ailleurs se payer cash du côté des taux sur la dette de la France
01:44qui risqueraient de monter.
01:45Et si la loi spéciale autorisant à prélever les impôts
01:49n'était pas adoptée non plus ? C'est possible ça Agnès ?
01:53Alors là, on serait dans un voyage en terre budgétaire totalement inconnu, Dimitri.
01:57Il faudrait passer par ce qu'on appelle des circonstances exceptionnelles.
02:01C'est une jurisprudence qui remonte à la guerre
02:03et qui permet au juge de décider que certaines décisions
02:05administratives idégales sont en fait légales en raison des circonstances.
02:09Et au pire, si cette jurisprudence ne fonctionnait pas,
02:12il serait possible pour le Président de la République
02:13de recourir momentanément à l'article 16 de la Constitution,
02:16les fameux pleins pouvoirs pour la continuité de l'État.
02:19Alors, ce serait le temps d'édicter les lois financières
02:22sans vote pour l'État et la Sécu.
02:24Cette extrême limite serait forcément comprise par nos députés et sénateurs
02:28car sinon il faut s'imaginer qu'on n'aurait pas de budget
02:31pour l'Assemblée nationale et le Sénat
02:32et que donc les indemnités ne seraient pas non plus versées
02:35pour les sénateurs et les députés.
02:37Le scénario d'une France en état d'urgence budgétaire,
02:40peu probable mais pas impossible.
02:42On en parlait avec Agnès Verdier-Molinier.
02:44Merci beaucoup Agnès, bonne journée à vous.
02:45Merci à vous, bonne journée.

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