• il y a 2 mois

Aujourd'hui dans "On marche sur la tête", Cyril Hanouna et ses invités débattent des incidents qui ont eu lieu durant le discours de politique générale de Michel Barnier à l'Assemblée nationale.


Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete

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Transcription
00:00On a Audrey en ligne, elle est déléguée syndicale dans une grosse banque de France
00:03et elle va nous parler de l'augmentation du SMIC de 2%. Bonjour Audrey, merci d'être avec nous.
00:07Oui, bonjour.
00:08Merci d'être avec nous sur Europe 1.
00:11C'est un plaisir. Vous nous appelez d'où Audrey ?
00:13Je vous appelle de Lille.
00:14Lille, quelle belle ville. Ça va, ça se passe bien là-bas ?
00:17J'aurais pu vous appeler pour plein de sujets, mais là aujourd'hui je vous appelle pour le pouvoir d'achat et le SMIC.
00:21Vous nous écoutez souvent sur Europe 1 ?
00:23Oui, tous les jours.
00:24Ça me fait plaisir, merci Audrey. Franchement, vous nous écoutez depuis la rentrée ?
00:28Vous êtes auditrice d'Europe 1 toujours, vous avez toujours été une auditrice d'Europe 1 assidue.
00:32Je suis une auditrice d'Europe 1 depuis la rentrée, je vous regarde beaucoup sur les DLP.
00:36Merci Audrey.
00:37Et on veut dépasser le cap de la radio, ça naît.
00:39Ah bah, ça me fait bien plaisir. Merci Audrey d'être avec nous.
00:41Alors, racontez-nous tout, parce que votre témoignage, il est important, votre appel.
00:45Dites-nous tout. Vous êtes déléguée syndicale dans une grande banque de France.
00:47Je l'écoute le discours de Politique Générale aujourd'hui et j'entends l'augmentation du SMIC de 2%.
00:52Alors, pour moi, c'est mettre un pansement sur une clé ouverte.
00:55On est d'accord.
00:55On ne guérira rien avec ce type de mesures.
00:57Et je m'interroge, je ne suis pas économiste, mais je travaille dans une grande banque française.
01:02Je suis déléguée syndicale, c'est devenu mon métier depuis plus de 15 ans maintenant.
01:06Et tous les ans, je dois m'atteler à aller négocier des augmentations de salaires.
01:11On est dans une entreprise qui fait des milliards de bénéfices.
01:14Alors, au-delà d'un cliché qu'on peut avoir en France, les salariés des banques françaises
01:18et les jeunes banquiers français en dehors des salles de marché ne gagnent pas beaucoup.
01:22Ils n'ont pas des salaires élevés.
01:24Et aujourd'hui, une entreprise qui fait des milliards de bénéfices n'augmente pas les salaires de ses salariés.
01:29Donc, ça veut dire qu'on ne redonne pas du pouvoir d'achat.
01:32Donc, on ne joue pas sur l'économie.
01:34Donc, même ça, aujourd'hui, il n'y a pas un gouvernement qui va aller appuyer sur un bouton pour réguler ça.
01:39Audrey, si je peux en parler avec vous.
01:40Moi, je disais un truc la dernière fois.
01:42Moi, je ne suis rien, et je donnais une idée la dernière fois.
01:46Je disais, moi, j'aiderais les entreprises qui font énormément de bénéfices,
01:51je les aiderais encore plus, mais je dirais, attention,
01:53si vous ne reversez pas aux salariés, il y aura une très grosse amende.
01:58Et là, vous allez voir, vous allez prendre dans la gueule.
02:00Moi, franchement, pour moi, c'est qu'on aide les entreprises.
02:05On va vous aider.
02:07Il n'y a pas de problème, on va vous aider.
02:09On va réduire les charges.
02:10Mais les mecs, si enfin...
02:12Le gouvernement Hollande, ils ont voulu aider les entreprises à former et à relancer la compétitivité.
02:17Je ne vais pas vous parler du CICE.
02:19On a donné des millions d'euros à des entreprises qui font des milliards de bénéfices.
02:22Oui, mais ils ne les ont pas reversés.
02:24Et ce n'est pas contrôlé.
02:26Mais Audrey, il faut contrôler.
02:29Moi, je préfère mettre des mecs qui viennent contrôler,
02:32et écoutez-moi bien, si ce n'est pas fait,
02:34vous allez prendre un malus de plusieurs millions d'euros.
02:36Vous allez voir si vous n'allez pas augmenter les salariés.
02:38C'est bien évident, mais ce serait plus que normal.
02:41Aujourd'hui, au lieu d'aller taper là où il y a du pognon,
02:45je vais le dire comme ça, je ne devrais pas parler comme ça,
02:47allons taper là où il y a du pognon.
02:50Moi, je suis complètement d'accord avec vous, Audrey.
02:54J'ai entendu l'auditeur d'avant,
02:56dans la banque et dans toutes les banques,
02:58parce que j'ai une visibilité macro,
03:00et je vais prendre un peu de hauteur.
03:01On n'arrive pas à recruter.
03:03On n'arrive plus à recruter.
03:04On est donc plus compétitif sur le recrutement en France.
03:08Des banques qui font des milliards d'euros de bénéfices
03:11et qui sont à 40.
03:13À quel moment on va se réveiller ?
03:15Je ne suis pas économiste,
03:17mais si on augmentait les salaires de ces gens-là
03:19qui font partie de la classe moyenne basse,
03:21ils relanceraient peut-être l'économie sur ces gens-là,
03:23et on pourrait consacrer les budgets de l'État
03:25à les aider, ceux qui en ont réellement besoin,
03:27et donc augmenter le SMIC de manière
03:29beaucoup plus exponentielle, mais non.
03:31Et aujourd'hui, je ne vois pas d'entreprise,
03:33je ne vois pas de gouvernement, pardon,
03:35qui va prêter ce sujet-là.
03:36Alors on met des primes, Macron, des PPV,
03:38des primes de partage de pouvoir.
03:40Non mais, il n'y a pas de partage de valeurs ajoutées,
03:42il n'y en a pas.
03:44Audrey, Audrey, je suis tellement...
03:46Il faut remettre l'argent dans les poches des Français.
03:49Je le dis, mais bien sûr.
03:51Et quand des entreprises qui se gavent
03:53n'augmentent pas leurs salariés,
03:55et bien on va leur taper sur les doigts,
03:57et on va leur dire, oh les gars, on vous a aidé,
03:59mais je vous explique, et bien l'amende va être
04:01dix fois plus importante que l'aide qu'on vous a emportée.
04:03Et vous allez voir si vous n'allez pas le faire.
04:05Bien sûr.
04:06Et Chéryl, j'étais à la table de ces négociations-là
04:08depuis 12 ans.
04:09On ne sort rien.
04:11On ne sort rien comme augmentation de salaire.
04:13C'est ça qui est fou.
04:15C'est fou.
04:17Audrey insiste sur une question.
04:19D'abord, quand vous êtes jeune conseiller bancaire,
04:21que vous commencez votre carrière
04:23dans des grandes banques françaises,
04:25Audrey, vous me dites si c'est vrai ou pas,
04:27mais à 1.700, 1.800 peut-être ?
04:29Oui, voire même jusqu'à 2.000 euros.
04:31Voilà, jusqu'à 2.000.
04:33Et donc c'est vrai que quand on commence à vier,
04:35ça reste quelque chose de pas terrible.
04:38Il n'y a pas d'augmentation.
04:40Concernant le CICE, c'est ce qu'on avait appelé
04:42la nécessité d'aller vers une traçabilité des aides.
04:45Moi, je ne suis pas contre les aides aux entreprises.
04:48Je suis pour une plus grande transparence
04:50avec une traçabilité.
04:52À quoi est-ce que ça a servi ?
04:53Est-ce que ça a servi pour augmenter les salaires ?
04:55Est-ce que ça a servi pour des plans de formation ?
04:57Est-ce que ça a servi pour l'égalité femmes-hommes salariales ?
05:00Est-ce qu'il y a des choses positives ?
05:02Ou est-ce qu'ils ont trop appuyé sur le champignon
05:05concernant la financiarisation
05:08et tous les circuits qu'on peut connaître ?
05:10Des gens comme Audrey, c'est très important.
05:12Parce que les négociations annuelles sur ces sujets-là,
05:16elles sont très dures, même dans les entreprises
05:19qui, pourtant, pourraient redistribuer peu largement.
05:22Et donc, il y a un bonus-malus.
05:23On aide les entreprises, y compris sur les cotisations,
05:27qui font des choses vertueuses pour les salaires,
05:30et les autres, on les pénalise avec un malus.
05:33Vous pourrez donner mon idée ce soir.
05:35N'hésitez pas, c'est votre spécialité.
05:39Il reformule très bien.
05:41Audrey, je ne sais pas si vous avez remarqué
05:43la technique d'Olivier d'Artigol.
05:44En fait, je donne une idée, et il apprend à son compte derrière.
05:47Je ne l'ai pas entendu, parce que là, deux fois depuis l'émission,
05:49il m'a répété une phrase que je venais de dire.
05:51C'est un génie.
05:52Je reçois.
05:54Audrey, c'est un champion, lui, franchement.
05:57Oui, tout à fait.
05:58Je me permets juste une dernière remarque.
06:00Je suis déléguée syndicale, c'est mon métier depuis plus de dix ans maintenant.
06:03Un salarié, quand il fait quelque chose
06:05qui n'est pas conforme au code de conduite,
06:08il est réprimandé et sanctionné.
06:10A quel moment les députés de LSI vont être sanctionnés
06:12pour l'attitude qu'ils ont à l'Assemblée nationale ?
06:14Vous avez le règlement à l'Assemblée nationale
06:16qui permet à la présidente entourée de son bureau
06:19de donner des sanctions.
06:21Le seul problème, c'est que maintenant,
06:23le bureau est majoritairement un nouveau front populaire.
06:27Parce que Renaissance est parti se coucher.
06:31Je ne suis pas tout seul là-dedans.
06:32Mon avis aujourd'hui, c'est ce qu'on va voir
06:34systématiquement à l'Assemblée nationale.
06:36Donc partons-nous, parce que ça va être comme ça
06:38et ça n'arrivera pas.
06:39Vous voulez que je vous dise André ?
06:40Je pense que ça va être bien pire.
06:41Je pense que là on a vu...
06:43C'était rien là, je pense que c'était rien du tout
06:45par rapport à ce qu'on va voir.

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