Punchline - Discours de Michel Barnier : Marine Le Pen met la pression sur le nouveau gouvernement
Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent du discours de politique générale prononcé par le Premier ministre, Michel Barnier, à l'Assemblée nationale, ce mardi après-midi. Marine Le Pen, présidente du groupe du Rassemblement national à l'Assemblée nationale, met la pression sur le gouvernement Barnier, notamment concernant la question de l'immigration.
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00:00Prudence de Savoyard.
00:02C'est plus qu'une grande prudence.
00:04On revient au sujet régalien, écoutons juste Marine Le Pen.
00:06La réponse de Marine Le Pen, qui lui a dit
00:08de facto, bon, il n'y aura pas de censure,
00:10elle évoque
00:12une nouvelle loi
00:14immigration qu'elle souhaite pour début
00:162025. On l'écoute.
00:18Nous vous demandons,
00:20vous qui portiez un discours si ferme sur le sujet
00:22il y a quelques années,
00:24de remettre à l'agenda dès le premier trimestre
00:262025 une loi immigration
00:28restrictive reprenant à minima
00:30les dispositions censurées
00:32par le Conseil constitutionnel
00:34en janvier dernier.
00:36Et puisqu'encore une fois,
00:40encore une fois, une tragique
00:42actualité a mis en lumière la question
00:44des OQTF et des laissés-passer
00:46consulaires, je vous suggère
00:48de mettre en place une règle simple.
00:50En l'absence
00:52de laissés-passer,
00:54zéro visa.
00:56Marine Le Pen, Rachel Kang
00:58ou Sabrina Mitterbund ?
01:00C'était presque
01:02attendu, vu le contexte
01:04et la situation politique
01:06et le contexte, le triste contexte,
01:08par ailleurs. Après, c'est vrai que
01:10ce sujet, il ne s'agit pas que ce soit
01:12une énième loi immigration,
01:14parce qu'il y en a eu quand même pas mal.
01:16Après, on a un véritable
01:18problème, aussi au sein du
01:20pays et en tant que Français, c'est que
01:22avant, on ne parlait pas forcément
01:24la même langue, mais on avait
01:26le même langage. Aujourd'hui,
01:28on parle la même langue, mais on n'a plus le même
01:30langage. Lorsque le mot
01:32laïcité devient
01:34un gros mot pour certains, ou que humanisme
01:36est un gros mot pour certains, c'est ça aussi
01:38peut-être qu'il faut rappeler. On a cette loi séparatisme
01:40contre le séparatisme
01:42et j'espère bien que dans cette nouvelle loi,
01:44elle pourra intégrer aussi des mesures
01:46fortes qui étaient dans cette précédente loi.
01:48Sabrina Mitterbund ?
01:49Au sujet de l'immigration,
01:51lorsque le Premier ministre nous parle de la
01:53conditionnalité des laissés-passés
01:55consulaires comparativement
01:57à l'octroi
01:59de visa,
02:01il vise intrinsèquement
02:03l'Algérie et il n'a pas
02:05le courage de dénoncer, encore
02:07une fois, cet accord
02:09international, ces accords, ces fameux
02:11accords franco-algériens du 27
02:13décembre 1968
02:15que Xavier Driancourt
02:17lui-même a dénoncé, que de nombreux
02:19ou de nombreuses personnalités ont
02:21dénoncé en raison de la caducité
02:23comparativement
02:25à l'atmosphère,
02:27et non seulement l'atmosphère criminelle
02:29mais également l'atmosphère politique.
02:31Je rappelle que l'Algérie a rompu
02:33ses relations diplomatiques. J'entendais
02:35Thibault de Montbrial indiquer
02:37qu'il y avait des clandestins qui ont été renvoyés
02:39et qu'une fois arrivés à Alger, le gouvernement algérien
02:41n'a pas voulu les reprendre. Donc la France
02:43doit être forte dans ce rapport de force
02:45et Michel Barnier doit imposer
02:47la politique française vis-à-vis,
02:49notamment de l'Algérie qui, encore une fois,
02:51n'est pas notre amie, plutôt notre ennemi
02:53traditionnel, éternel, comme le précisait un ancien ministre.
02:55Sur l'immigration,
02:57ce que lui demande de faire
02:59Madame Le Pen, c'est de reprendre
03:01ce que le Conseil constitutionnel
03:03avait annulé. Mais le Conseil constitutionnel
03:05avait annulé, non pas parce qu'il jugeait
03:07que ce qui était proposé dans la loi
03:09n'était pas constitutionnel,
03:11mais parce que ça n'entrait pas dans le cadre,
03:13ça sortait du cadre,
03:15donc c'était quand même... Le Conseil constitutionnel
03:17faisait de la politique et en plus
03:19c'était le président qui trouvait qu'il y avait
03:21des choses qui ne lui plaisaient pas trop parce que c'était
03:23trop restrictif. Donc là,
03:25je pense que
03:27l'intention du ministre de l'Intérieur
03:29c'est de tout à fait les reprendre.
03:31Et vous savez, avant
03:33de parler, le premier
03:35ministre a réuni un séminaire
03:37où il a fait venir plancher devant les
03:39ministres Didier Leschi qui est le directeur
03:41d'immigration et qui lui a dit que le problème
03:43venait évidemment des Algériens.
03:45Parce que non seulement,
03:47c'est vrai que... Vous savez, quand
03:49les rapports sont très mauvais avec le président,
03:51lorsqu'il a été réélu,
03:53les Algériens l'ont félicité,
03:55l'ont invité à Alger,
03:57on lui a tendu le tapis rouge,
03:59avec le président
04:01c'était le grand amour, et on lui
04:03demandait quoi ? De donner des visas qu'il avait
04:05restreints, donc il s'est repassé.
04:07Ils étaient de 417 000 du temps
04:09de Hollande, ils étaient passés
04:11au début du quinquennat
04:13d'Emmanuel Macron à 200 000.
04:15Et là, les Algériens ont demandé, mais non,
04:17on en veut beaucoup plus. Et là, aujourd'hui, ils sont à plus de
04:19300 000. Mais en même temps,
04:21tous les ans,
04:23au nom du regroupement familial,
04:25il y a environ
04:2732 000 Algériens qui viennent en France,
04:29tous les ans. Et ça, il y a une chose
04:31qu'il faut... Surtout, on est
04:33traités, le français n'est plus...
04:35On est traités comme des chiens.
04:37Alors, ils avaient signé
04:39des grands
04:41projets, les ministres allaient revenir,
04:43et le président Macron a renvoyé 15
04:45ministres dans Madame Born au mois de
04:47novembre. Ils n'ont rien
04:49signé, on les a amenés voir la tombe du
04:51beau-frère de François Mitterrand,
04:53Roger Hanin, et puis ils sont
04:55repartis sans rien, mais ils avaient les visas.
04:57Et donc, c'est vrai que le
04:59gouvernement algérien se moque de la France,
05:01et je pense qu'il faut une volonté
05:03politique et un peu de fermeté. Moi, je pense
05:05que là, il n'allait pas dire...
05:07C'était pas le moment de dire ça,
05:09c'était pas le problème d'aujourd'hui.
05:11Et je pense que, quand même,
05:13il devrait y avoir une évolution
05:15dans la position
05:17française.
05:19On n'a pas entendu, d'ailleurs,
05:21les mots fermeté et humanité
05:23dans le discours de Michel Barnier,
05:25c'est très intéressant. Grand absent de ce
05:27discours, alors que pourtant, Michel Barnier
05:29en avait parlé précédemment de humanité
05:31et fermeté. Bon, je pense qu'il a dû voir
05:33que dans le débat public, c'était quelque chose de
05:35difficilement compréhensible. Et puis,
05:37je pense que les propos de Nicolas Sarkozy
05:39sur cette antenne, sur Europe 1
05:41et sur CNews, qui a fait voler en éclats
05:43ce concept en expliquant que
05:45c'était pas possible d'essayer de conjuguer
05:47les deux, même si, évidemment, quand on veut
05:49être ferme, il faut le faire
05:51de la manière la plus humaine possible.
05:53Mais force est de constater, oui,
05:55que ce concept
05:57n'était plus présent dans le discours de Michel Barnier.
05:59On lui a peut-être expliqué aussi
06:01à Michel Barnier
06:03que ça voulait signifier
06:05que quand un homme politique dit
06:07« humanité, fermeté » en parlant d'immigration,
06:09ça voulait signifier qu'on ne fait rien.
06:11On va écouter, oui. François Puconnier, un dernier mot ?
06:13C'est dû en même temps et Michel Barnier a compris
06:15que, en même temps, ça ne marchait pas.
06:17Et les mots en langage.