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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-10-02##
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00:00:31Il ne faut absolument pas tenter de reproduire ou d'imiter le contenu de ce programme.
00:00:35Plus vous serez agressif, plus je serai respectueux.
00:00:37Nous sommes en guerre.
00:00:39Magnifique, vous avez entendu Michel Barnier.
00:00:41Michel Barnier hier, on va en parler évidemment,
00:00:44c'était l'Assemblée Nationale, le grand discours de politique générale du nouveau Premier Ministre
00:00:49et la fronde des élèves de la France Insoumise.
00:00:55Vous avez vu, ils ont agité leur carte, on va en parler.
00:00:57Intéressant, petits échanges comme ça, on oubliera le reste.
00:01:01Et puis on va parler, évidemment hier, le débat des vice-présidents des élections américaines,
00:01:07on va en parler plus tard, avec des perles, avec des perles incroyables sur ce pays
00:01:12qui est l'un des plus démocratiques, si non le plus démocratique du monde,
00:01:15les Etats-Unis d'Amérique.
00:01:17Mais alors, il y a les trois quels trous dans la raquette, y compris dans la raquette électorale.
00:01:23Et puis nous allons recevoir, là, tout de suite, très très très vite,
00:01:28et nous allons recevoir Caroline Imerzouken.
00:01:32Caroline Imerzouken, elle a un immeuble.
00:01:34Cet immeuble est squatté depuis deux ans, elle ne peut pas le récupérer.
00:01:37Pourtant, c'est son immeuble.
00:01:39Ah, mais c'est comme ça.
00:01:40Il faut que vous sachiez, auditeurs, dossiers de radio, résistances de radio,
00:01:42ceux qui sont propriétaires, si vous avez une maison ou un appartement,
00:01:46que vous allez en vacances, ou que vous allez rejoindre vos parents ou vos amis
00:01:49pendant deux semaines, trois semaines,
00:01:51que vous retourniez et qu'il y a des squatteurs qui occupent votre appartement ou votre maison,
00:01:56et bien, vous ne pouvez pas rentrer.
00:01:58Et bien oui.
00:01:59Et vous allez voir la police, et bien oui.
00:02:01Mais pour prendre un avocat, il faut suivre une procédure judiciaire.
00:02:05Et oui, ça fait partie de ces lois qui n'ont pas été changées en France.
00:02:10Ça fait partie du laxisme merveilleux de la douce France,
00:02:13cher pays de notre enfance, berceau de tendre insouciance.
00:02:19C'est magnifique.
00:02:20Et puis, on va se voir justement, on va parler d'insécurité.
00:02:24Mais non, il n'y a pas d'insécurité.
00:02:26Rappelez-vous ce que disait Éric Dupond-Moretti,
00:02:28l'ancien ministre de la Justice que le monde entier nous envie,
00:02:31il y a un sentiment d'insécurité.
00:02:33Il n'y a pas d'insécurité.
00:02:35Christophe Ehoch-Duval n'est pas d'accord.
00:02:37Il nous parle de son livre,
00:02:39Le prix de l'insécurité, la défaillance de l'État.
00:02:43A tout de suite.
00:02:44Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:02:48Dans tous mes états, non, non, non, vous savez,
00:02:51on parle beaucoup des problèmes scolaires,
00:02:53de la violence à l'école.
00:02:54Et le chat hue à l'école, le chat hue à l'école,
00:02:56eh bien, hier, il y a eu un chat hue.
00:02:59C'était pas une zèpe, c'était pas dans les quartiers en difficulté,
00:03:02c'était pas dans les quartiers populaires,
00:03:04c'était dominé au Palais Bourbon.
00:03:07Comment ? Écoutez.
00:03:09Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:12Le fait du jour.
00:03:13La vie quotidienne de beaucoup de nos compatriotes.
00:03:18Les policiers, les gendarmes, les pompiers,
00:03:24les militaires qui assurent nos sécurités.
00:03:26Alors André, on l'entend, c'était le grand oral hier de Michel Barnier,
00:03:30notre premier ministre, et ça a été pas de tout repos pour lui.
00:03:33Ah, c'est le moins que l'on puisse dire, c'était pas du tout repos.
00:03:36Alors, vous avez entendu, vous avez entendu le chat hue derrière.
00:03:40Oui, c'était, voilà, c'était ce chat hue.
00:03:42Non, il n'y avait pas que la France insoumise, beaucoup chat huetaient.
00:03:45La France insoumise, eux, oui, élèves un peu turbulents,
00:03:48gaulois réfractaires, je ne sais pas,
00:03:50ils agitaient leur carte d'électeur.
00:03:52Pourquoi ? Parce qu'ils disaient,
00:03:53oui, mais nous, on est le premier groupe de l'Assemblée Nationale,
00:03:57et pourquoi on n'a pas de premier ministre ?
00:03:58C'est pas vous qui devez être là, c'est Lucie Castet.
00:04:01Oui, mais, oui, ils ne sont pas la majorité absolue, mais voilà.
00:04:04Bon, il fallait le faire.
00:04:05Et puis, il y a eu cet échange, et là, quand même,
00:04:08Michel Barnier, on peut l'aimer ou ne pas l'aimer,
00:04:11l'apprécier ou ne pas l'apprécier,
00:04:13il a quelque chose qui,
00:04:15on ne peut pas lui enlever ce sens de l'humour,
00:04:18car il y a eu, dans les discours des présidents de groupe,
00:04:22bien sûr, Mathilde Panot, Eric Ciotti,
00:04:27Boris Vallaud, pour les socialistes,
00:04:31et, évidemment, son prédécesseur,
00:04:35Gabriel Attal, qui dirige le mouvement Les Macronistes Renaissance.
00:04:40Et donc, Gabriel Attal a s'est exprimé,
00:04:43et notamment, il a dit,
00:04:45voilà, nous, ce qu'on a fait, écoutez.
00:04:48Nous avons enfin vaincu le fléau du chômage de masse,
00:04:51et le taux de chômage est au plus bas depuis 25 ans.
00:04:54Le taux de chômage des jeunes au plus bas depuis 40 ans.
00:05:00L'industrie revient pour la première fois depuis des décennies,
00:05:03plus d'usines qui ouvrent que d'usines qui ferment dans notre pays,
00:05:06plus d'emplois industriels qui sont créés que d'emplois industriels qui sont détruits.
00:05:11Les émissions de gaz à effet de serre baissent de 6% l'an dernier,
00:05:156 fois plus qu'avant 2017 dans notre pays.
00:05:19Et, comme ça, tout va pour le mieux, regardez ce qu'on a fait.
00:05:23C'est vrai, c'est extraordinaire, cette litanie d'ouïe et d'exploits
00:05:26qu'ont réalisé depuis 2017, d'abord, les gouvernements d'Emmanuel Macron,
00:05:29et ensuite, Gabriel Attal.
00:05:32Mais c'est vrai qu'on se demande pourquoi les Français n'ont pas donné,
00:05:38une fois de plus, une majorité absolue au gouvernement d'Emmanuel Macron.
00:05:44Ils sont un peu gras, ces Français, franchement, avec tous ces triomphes.
00:05:48Regardez, le chômage a baissé, tout le monde le voit.
00:05:51L'industrie est revenue, tout le monde le voit.
00:05:53Le gaz à effet de serre, on le voit, bien sûr, et tout le reste, ça a duré une heure.
00:05:59Et ensuite, alors, c'est intéressant, parce que Michel Barnier a répondu,
00:06:03et notamment, écoutez la réponse de Michel Barnier à l'ancien Premier ministre,
00:06:11l'aîné au Cadet. Écoutez.
00:06:14« Je serai très attentif à vos propositions d'économie supplémentaire.
00:06:20Très attentif.
00:06:24Pour faire face à un déficit que j'ai trouvé en arrivant. »
00:06:30Alors là, vous savez, on n'a pas l'image, mais il faudrait que je vous écrive alors.
00:06:34Donc Gabriel Attal avait donné ses conseils, voilà, regardez tout ce qu'on a fait,
00:06:39et j'espère, M. Barnier, nouveau Premier ministre,
00:06:42que vous allez suivre, effectivement, ce qu'on a fait, cette voie triomphale.
00:06:46Et Barnier répond, alors, et là, Barnier répond,
00:06:50« D'abord, je suivrai vos instructions. »
00:06:52Et là, applaudissement, y compris de Gabriel Attal, qui applaudit.
00:06:55Et puis il ajoute, « Bah écoutez, oui, pour combler un peu la dette abyssale,
00:07:02comme chacun sait ça, il ne l'a pas prononcé, mais c'était ça,
00:07:05que j'ai trouvé en arrivant. »
00:07:07Et là, c'était très intéressant de voir Gabriel Attal, qui applaudit,
00:07:12et soudain, cesse d'applaudir.
00:07:15C'était assez beau, voilà.
00:07:17C'est l'Assemblée nationale, en ses heures de gloire,
00:07:21puis écoutez, on espère que ça va aller pour le mieux,
00:07:25parce que, franchement, qui peut espérer,
00:07:28qui peut souhaiter la défaite et le fond ?
00:07:31Parce que c'est facile de souhaiter,
00:07:33et c'est facile pour le ministère de la Parole de dire ça, mais voilà.
00:07:40Essayons de voir ce qu'il va donner.
00:07:41En attendant, heureusement, au moins, il y a un peu d'humour.
00:07:45Que reste-t-il de notre humour ?
00:07:47Un peu de Michel Barnier, c'est pas si mal que ça.
00:07:51– Et si vous voulez réagir à ce gouvernement qui vient de faire sa rentrée,
00:07:55à cette rentrée parlementaire plutôt,
00:07:57vous avez toujours un numéro de téléphone auquel vous pouvez appeler au 0 826 300 300.
00:08:04– Sud Radio, les Français parlent au français,
00:08:10les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
00:08:15– Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:08:18– Vous avez l'appartement, vous êtes propriétaire d'un immeuble,
00:08:22vous êtes propriétaire d'une maison,
00:08:24vous partez pendant un moment pour des vacances ou autre,
00:08:28vous rentrez, les serrures ont été changées,
00:08:32vous ne pouvez plus rentrer chez vous.
00:08:34Il y a quoi ? Il y a des squatteurs.
00:08:36Des squatteurs, et on fait quoi ?
00:08:38Ah ben on attend, on attend, on va en parler tout de suite.
00:08:44– Sud Radio André Bercov.
00:08:46– Ça balance pas mal.
00:08:48– Bercov dans tous ses états.
00:08:50Ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:08:52– Squatteur, je me sens toujours venu d'ailleurs.
00:08:57– 0 826.
00:08:59– Squatteur.
00:09:01– Alors aujourd'hui André, vous recevez Caroline Imherzouken
00:09:05qui est victime d'un squat depuis deux ans, le squat de son immeuble.
00:09:08Et si vous, auditeurs, vous voulez réagir ou témoigner de ce genre d'histoire,
00:09:13n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300.
00:09:18– Bonjour Caroline Imherzouken.
00:09:20– Bonjour.
00:09:21– Merci d'être là.
00:09:22Alors, je rappelle que depuis deux ans,
00:09:25corrigez-moi si ce n'est pas ça,
00:09:27vous êtes, votre immeuble est squatté par une cinquantaine de sans-papiers,
00:09:32entrée illégalement, la propriété se situe à Montreuil, c'est ça, en Seine-Saint-Denis, voilà.
00:09:38Deux ans.
00:09:39Alors, racontez-nous d'abord comment ça s'est passé.
00:09:43Bon, c'est pas un immeuble que vous habitez, vous louez des appartements, voilà, très bien.
00:09:48Mais comment ça s'est passé, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:09:51– Alors, c'était un immeuble qui normalement devait être vendu.
00:09:55– Oui, vous aviez mis en vente.
00:09:57– Voilà, c'est ça.
00:09:58– D'accord.
00:09:59– Donc, il devait être vendu.
00:10:01Et donc, il a été libre de locataire depuis 15 jours, lorsque…
00:10:08– Ah, depuis 15 jours.
00:10:10Le dernier locataire avait quitté il y a 15 jours, 15 jours avant, oui.
00:10:14– Et donc, un nombre de personnes sont entrées dans les lieux illégalement,
00:10:22par effraction, je le rappelle, parce que je n'ai pas laissé l'immeuble ouvert.
00:10:26– Par effraction, quoi ? Ils ont…
00:10:28– Alors, en fait, il y a une grille devant, donc ils sont passés par-dessus la grille,
00:10:32et puis après, ils sont rentrés dans l'immeuble.
00:10:35– D'accord.
00:10:36– Donc, moi, tout de suite, je suis venue.
00:10:38Donc, il y avait une cinquantaine de personnes dans la cour,
00:10:41avec notamment des associations qui les soutiennent, bien sûr,
00:10:45qui leur donnent toute la démarche.
00:10:46– Ah, vous voulez dire, il y avait des représentants d'associations ?
00:10:49– Oui, bien sûr.
00:10:50– Comme par exemple, vous vous souvenez des noms des associations ?
00:10:54– Non, pas du tout, je n'ai pas de nom d'association à donner.
00:10:56– D'accord.
00:10:57– Mais voilà, je sais qu'ils sont soutenus par des associations.
00:11:00– Non, mais ils étaient présents quand vous êtes venue ?
00:11:02– Tout à fait, tout à fait.
00:11:03– D'accord.
00:11:04– Donc, j'ai voulu rentrer, ils m'ont refusé l'entrée,
00:11:06ils m'ont dit que je n'étais plus chez moi,
00:11:08que maintenant, ils avaient élu domicile à cet endroit-là,
00:11:11et que je ne pouvais plus rien faire.
00:11:13Donc, moi, ce que j'ai fait, j'ai été portée plainte au commissariat.
00:11:16– À Montreuil ?
00:11:18– À Montreuil.
00:11:19– D'accord.
00:11:20– J'ai saisi, alors c'était un dimanche, donc le lundi matin,
00:11:23j'ai mandaté un huissier pour qu'il aille faire un constat, qu'il a fait.
00:11:28J'ai pris un avocat et on a demandé un référé
00:11:34au tribunal de proximité de Montreuil pour que ce soit accepté,
00:11:38pour que ça aille vite.
00:11:39– C'était quand ça ?
00:11:40– Ça, c'était fin juin, je veux dire tout de suite après.
00:11:43– Fin juin 2022 ?
00:11:45– 2022.
00:11:46Ils sont rentrés le 12 août, le constat a été fait le 13,
00:11:50j'ai mandaté le 14 l'avocat, le 16 ou le 17, le référé a été demandé.
00:11:56Donc, une première fois, il a été repoussé ce référé,
00:12:00donc on était passé début juillet, on est arrivé au mois d'août 2022,
00:12:04le référé a donné sa décision, expulsion,
00:12:08puisque bien sûr, la justice m'a donné entre guillemets raison,
00:12:15avec tout un tas de procédures qui sont légales,
00:12:18mais qui font qu'on obtient des délais,
00:12:20on est arrivé très rapidement à la trêve hivernale,
00:12:23puisque la trêve hivernale c'est fin octobre.
00:12:25– De octobre à avril, je crois que c'est ça la trêve hivernale.
00:12:28– Voilà, c'est ça.
00:12:29– Vous ne pouvez pas expulser quelqu'un.
00:12:31– On ne peut pas expulser, donc expulsion, décalé.
00:12:34Entre temps, il demande des délais d'expulsion.
00:12:38– Qui demande ?
00:12:39– Au tribunal, les squatteurs demandent un délai d'expulsion.
00:12:45En avril 2023, ils obtiennent un délai jusqu'en décembre 2023,
00:12:55du coup forcément c'est trêve hivernale,
00:12:58mais moi j'ai quand même fait appel de cette décision,
00:13:00parce que je ne trouvais pas normal qu'on leur accorde un délai d'expulsion,
00:13:05que j'ai gagné à la Cour d'appel de Paris,
00:13:07la Cour d'appel de Paris, en plus la loi, je suis passée au mois d'octobre,
00:13:11donc la loi anti-squatte était passée depuis juillet,
00:13:14qui a un petit peu modifié les choses quand même, m'a donné raison.
00:13:18Mais bon, on était en décembre, donc forcément il a fallu attendre avril.
00:13:23– Donc trêve hivernale quand même.
00:13:25– Trêve hivernale quand même.
00:13:26– Donc il fallait attendre avril 2024.
00:13:28– C'est ça.
00:13:29– 2024.
00:13:30– 2024, c'est ça.
00:13:33Entre temps, ils ont redemandé des délais en février,
00:13:36donc ça déjà je trouve ça mais hallucinant,
00:13:38que malgré une décision de justice qui dit pas de délai d'expulsion,
00:13:42on puisse encore redemander des délais.
00:13:44Donc on n'en finit jamais,
00:13:46puisqu'on est obligé quand même d'accepter cette demande de délai,
00:13:49donc de la juger, etc.
00:13:52Donc ça prend du temps.
00:13:53Février, redemande des délais, le juge dit non, pas de délai.
00:13:59En avril, je crois que ça va être pratiquement fait.
00:14:06– Vous allez retrouver votre immeuble.
00:14:08– Tout à fait, il y avait vraiment, pour laisser supposer qu'il y allait avoir expulsion,
00:14:13et patatra, là plus rien ne se passe,
00:14:16parce qu'ils redemandent des délais.
00:14:18Donc ils redemandent des délais, je repasse encore au tribunal,
00:14:21enfin je rigole mais vous savez je rige jaune.
00:14:23Je repasse au tribunal en août 2024, donc là c'est très récent.
00:14:28Le juge redonne une décision en disant pas de délai.
00:14:34Moi, bien sûr, je vous passe,
00:14:37mais à chaque fois on demande à la préfecture
00:14:41de faire intervenir les forces de l'ordre,
00:14:43puisque bien sûr, ils ne vont pas partir d'eux-mêmes.
00:14:45Donc forcément, on est obligé…
00:14:47– Vous avez demandé assez vite à la préfecture de faire intervenir les forces de l'ordre.
00:14:52– À chaque fois qu'il y a eu expulsion notifiée par jugement,
00:14:56on a demandé l'intervention des forces de l'ordre.
00:14:59– Et il y a eu intervention ou pas ?
00:15:01– Pas du tout.
00:15:02– Pas une fois il y a eu intervention des forces de l'ordre ?
00:15:04– Pas une seule fois.
00:15:05Tout au début, ils m'ont dit que ce n'était pas possible,
00:15:08puisque ce n'était pas ma résidence secondaire, etc.
00:15:11Donc ils ne pouvaient pas intervenir dans les 48 heures.
00:15:13Bon, ça très bien, j'ai reçu un courrier.
00:15:15– Ce n'est pas votre résidence principale.
00:15:16– Ni ma résidence secondaire, donc j'ai reçu un courrier
00:15:18qui m'a dit voilà, on ne peut pas faire intervenir pour expulser.
00:15:22Mais depuis qu'il y a eu des jugements d'expulsion,
00:15:24jamais la préfecture n'a fait en sorte de m'octroyer.
00:15:30– La préfecture a fait la sourde oreille en fait ?
00:15:32– En fait elle ne répond pas, donc j'ai demandé un rendez-vous
00:15:36fin août que j'ai obtenu, enfin j'ai demandé en juillet.
00:15:39– En août, c'est là où vous l'avez dit, il y a un mois et demi.
00:15:41– Donc j'ai été reçue par quelqu'un du service du cabinet du préfet
00:15:47qui m'a dit qu'il comprenait ma situation,
00:15:50mais que seul le préfet pouvait prendre cette décision,
00:15:53que là il y avait la fin des Jeux Paralympiques, etc.
00:15:56– Il compatissait mais il y avait les Jeux Olympiques.
00:16:00– Il n'y aurait rien avant, et là je me retrouve encore sans rien.
00:16:06Je ne sais pas en fait s'ils vont intervenir, et là qu'est-ce que je vois moi ?
00:16:10Je vois que dans un mois, c'est de nouveau la trêve hivernale,
00:16:14donc même s'il y a la nouvelle anti-squad, s'il n'est pas intervenu,
00:16:17si le préfet n'a pas déployé les forces de l'ordre
00:16:19pour libérer ce bâtiment avant la trêve hivernale,
00:16:22il ne va pas le faire après.
00:16:24Donc je me dis là, je suis…
00:16:26En fait j'ai des décisions de justice qui sont toujours en ma faveur,
00:16:29donc la justice a fait son travail je dirais, elle l'a fait correctement.
00:16:34– Attendez Caroline Imerzouken, il y a quand même quelque chose,
00:16:36je ne sais pas, moi j'essaie de parler de mon sang,
00:16:38je ne suis pas avocat, je ne suis pas juge, etc.
00:16:40Vous non plus, mais vous êtes au cœur de cette histoire.
00:16:44La trêve hivernale doit s'appliquer,
00:16:48même si les gens sont en situation totalement illégale, jugée illégale.
00:16:53Il y a un problème là.
00:16:54– Je vous explique, elle ne s'applique pas à la trêve hivernale
00:16:58quand il y a voie de fait qui a été dite.
00:17:02La voie de fait c'est quand on a pu constater
00:17:05que les gens sont rentrés par effraction.
00:17:07Moi tout au début en 2022, la voie de fait n'a pas pu être retenue,
00:17:11enfin le juge ne l'a pas retenue, parce que moi dans mon immeuble
00:17:15il y a une cour et il y a un portail.
00:17:18Et ce portail, en fait, ils l'ont barricadé,
00:17:21et l'huissier n'a pas pu rentrer dans la cour
00:17:25pour aller justifier que les serrures avaient été cassées, etc.
00:17:30Donc le juge a estimé que la voie de fait ne pouvait pas être retenue.
00:17:33Maintenant avec la nouvelle loi anti-squat,
00:17:36donc la trêve hivernale on ne peut pas expulser,
00:17:39mais maintenant avec la nouvelle loi anti-squat,
00:17:41la voie de fait est systématiquement retenue,
00:17:44puisqu'il y a eu plusieurs cas comme moi certainement,
00:17:47et du coup ils ont dit qu'à partir du moment
00:17:50où des gens rentrent de façon illégale,
00:17:53on n'est plus obligé de constater qu'ils ont la voie de fait.
00:17:56Est-ce que, non mais c'est pas clair du tout,
00:17:59est-ce que le fait que des gens rentrent de façon illégale
00:18:03dans une cour à l'appartement est considéré comme voie de fait ou pas ?
00:18:06Maintenant oui.
00:18:07Depuis la loi, sauf que la loi, quand vous m'avez dit que la loi...
00:18:10Elle est en 2023.
00:18:12Voilà, donc pourquoi vous n'avez pas bénéficié de cela ?
00:18:15Alors depuis 2023, normalement je devrais bénéficier de ça,
00:18:18mais je ne sais pas.
00:18:20Mais rien.
00:18:22Non mais c'est ça qu'il y a de lucide dans votre histoire.
00:18:24Je veux dire, la loi a été votée même avant,
00:18:27enfin voie de fait c'est magnifique,
00:18:29c'est-à-dire qu'ils ne sont pas arrivés avec des ailes de jantes,
00:18:32ils n'ont pas survolé le portail, ils sont rentrés...
00:18:34Je redis, je n'ai pas laissé le bâtiment ouvert à tout venant
00:18:37pour que tout le monde rentre dedans.
00:18:39Personne, dites-moi, personne de chez vous,
00:18:41enfin qui à part eux et les associations, sont entrés dans l'immeuble ?
00:18:45Personne.
00:18:46Personne.
00:18:47En tous les cas pas moi.
00:18:48Et vous ne savez pas si les serrures ont été changées, tout cela ?
00:18:51Je ne sais pas, alors j'ai appris au mois d'août...
00:18:53Vous ne savez pas dans quel état est l'immeuble ?
00:18:55J'ai appris au mois d'août lors du dernier procès,
00:18:59au tribunal de Bobigny,
00:19:01parce qu'eux, ils ont fait plein d'articles dans des journaux,
00:19:04enfin bon bref, ils ont mobilisé la presse,
00:19:07ils ne sont pas d'accord à être expulsés,
00:19:09puisqu'ils estiment que...
00:19:11Ils estiment quoi alors ?
00:19:12Ils estiment qu'eux, ils ont le droit au logement.
00:19:14Pardon ?
00:19:15Ils ont un droit au logement, ce qui est vrai,
00:19:17mais si vous voulez, le droit au logement
00:19:19passe au-dessus de mon droit de propriété pour eux.
00:19:21Donc ils ont le droit d'être là.
00:19:24Pardon, car on n'est pas seulement pour eux.
00:19:26Apparemment, en tout cas écoutez, moi si je vous écoute,
00:19:29en vous écoutant, pardon, le droit au logement
00:19:31passe après le droit de propriété.
00:19:33En tout cas dans votre cas, c'est le cas.
00:19:35Aujourd'hui, jusqu'à aujourd'hui.
00:19:37– Pas dans les faits.
00:19:38– Si, la preuve, vous ne pouvez pas rentrer chez vous.
00:19:41Je veux dire, moi si je regarde objectivement,
00:19:43pardon je ne veux pas, si je regarde objectivement les faits,
00:19:46le droit au logement aujourd'hui, dans votre cas,
00:19:49mais je crois que vous n'êtes pas la seule,
00:19:51passe après le droit de propriété.
00:19:53C'est-à-dire que moi j'arrive quelque part,
00:19:55je n'ai pas de logement, c'est évidemment,
00:19:57le droit au logement, moi je suis tout à fait pour, très bien,
00:20:00j'entre chez quelqu'un, un appartement, rien pas,
00:20:03je m'installe avec droit au logement.
00:20:06Parce que c'est ça que vous êtes en train de me dire.
00:20:08– Oui c'est ça, en fait moi ce que je ne comprends pas,
00:20:10c'est que la France laisse rentrer,
00:20:14enfin bon, il y a des personnes qui sont sans papier
00:20:17qui rentrent en France, bon ben voilà.
00:20:19Que la France accepte de les garder.
00:20:22Voilà, c'est comme ça.
00:20:24Mais qu'après, on nous substitue, nous, propriétaires,
00:20:28si vous voulez, à l'État qui doit leur fournir normalement un logement,
00:20:31parce que là en fait, ce qu'il se passe, c'est que la mairie me dit,
00:20:34Madame, nous, on ne peut rien faire.
00:20:36– L'abri de Montreuil, oui. – L'abri de Montreuil.
00:20:38– Pourquoi ils ne peuvent rien faire, vous disent-ils ?
00:20:40– Alors, ils me disent qu'ils ne peuvent rien faire,
00:20:42que c'est à la préfecture de faire, mais je vous redis encore,
00:20:44quand j'ai été au tribunal au mois d'août,
00:20:46j'ai découvert tout un tas de documents,
00:20:48pour soutenir ces personnes qui sont rentrées chez moi,
00:20:50donc sans droit ni titre, bien sûr.
00:20:52Et j'ai eu connaissance de courrier, de la mairie, de politique,
00:20:58de tout un tas de gens, des professeurs du collège,
00:21:02qui disent que les enfants doivent finir leur scolarité, etc.
00:21:05Donc, très bien, mais je ne comprends pas,
00:21:09pourquoi c'est à moi de loger ces personnes ?
00:21:12– Exactement, pourquoi la mairie, qui doit avoir des immeubles, ne donne pas ?
00:21:16– La mairie me dit, ce n'est pas moi, et ce qui est vrai,
00:21:18c'est à la préfecture de faire en sorte de reloger ces personnes.
00:21:22– Encore une fois, une chose, c'est le droit du logement,
00:21:24une chose, c'est les gens illégaux ou pas, ça se discute.
00:21:27D'avoir des logements ou pas, et que fait la politique de France
00:21:32en matière d'immigration, c'est une chose.
00:21:34Mais là, le droit de propriété, vous savez,
00:21:38c'est inscrit dans la Déclaration des droits de l'homme,
00:21:40c'est inscrit dans la Constitution.
00:21:42À partir du moment où vous êtes légalement propriétaire,
00:21:46et qu'on occupe votre bien, donc aujourd'hui, à l'heure où on parle…
00:21:53– Alors en plus, moi, dans mon squat, c'est un squat un peu sensible,
00:21:57parce qu'il y a des femmes et des enfants.
00:21:59À partir du moment où il y a des femmes et des enfants, c'est…
00:22:03– Non mais je comprends, mais qu'il y ait une situation,
00:22:05ce que je ne comprends pas dans l'histoire, encore une fois,
00:22:08c'est pas un problème humanitaire, qu'il faille les loger,
00:22:11et il faille les enfants, très bien, mais la mairie et la préfecture
00:22:14n'ont pas des espaces, enfin, c'est leur problème, je veux dire.
00:22:19– C'est ce que je dis depuis un petit moment maintenant,
00:22:22que ce n'est pas à moi de loger ces personnes.
00:22:27– Oui.
00:22:28– J'ai une question, justement, vous êtes la propriétaire,
00:22:31donc vous êtes responsable de cet immeuble.
00:22:33– Alors, j'ai découvert encore au mois d'août,
00:22:35qu'ils ont monté un mur, sans autorisation, bien sûr, dans l'immeuble.
00:22:40– Dans l'immeuble, oui.
00:22:41– Je ne sais pas exactement où, mais ils ont monté un mur
00:22:43pour séparer les espaces.
00:22:45Donc, comme je dis, si le mur s'effondre,
00:22:48ou je ne sais pas, c'est moi qui irai en prison,
00:22:51c'est personne d'autre, puisque c'est moi la propriétaire.
00:22:53Donc, vraiment, je trouve qu'on marche sur la tête,
00:22:57parce que, moi, j'ai essayé de tout faire dans les règles,
00:23:00c'est-à-dire de respecter la loi, de saisir la justice,
00:23:04voilà, la justice me donne raison, et puis au bout du compte,
00:23:07je suis toujours dans la même situation.
00:23:09– C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Caroline Imerzouken,
00:23:12vous ne savez toujours pas ce qui va advenir,
00:23:14vous n'êtes toujours pas, vous ne pouvez pas rentrer
00:23:16dans votre propriété, rien.
00:23:18– Non, rien.
00:23:19– Et que dit votre avocat ?
00:23:21Il dit, bon, on va continuer, jusqu'à la prochaine trêve hivernale.
00:23:26– C'est ça, donc, voilà.
00:23:28– La trêve hivernale, elle commence quand ?
00:23:30– C'est dans un mois, là, c'est à partir du 1er novembre.
00:23:33– Et il vous dit qu'il n'y a aucune possibilité,
00:23:35avant la trêve hivernale, de retrouver…
00:23:37– Là, je n'ai rien, je n'ai pas de nouvelles, je n'ai rien,
00:23:41malgré un rendez-vous fin septembre.
00:23:43– Est-ce que vous avez juste, est-ce qu'il n'y a pas,
00:23:45alors je vous pose la question, peut-être naïvement,
00:23:48il y a des associations, et c'est très bien pour protéger,
00:23:52ou pour les sans-papiers, pour les illégaux,
00:23:55il n'y a pas d'association ?
00:23:57– Alors, je n'en ai pas trouvé.
00:23:58– Vous avez essayé ?
00:23:59– J'ai cherché un peu au début, mais franchement, j'ai rien trouvé.
00:24:02– C'est très intéressant.
00:24:04Non, je vous lis ça, au litan sud-ordi.
00:24:06– Peut-être qu'il y en a.
00:24:07– Je ne sais pas s'il y a une association de propriétaires,
00:24:09je ne sais pas non plus, mais enfin, c'est intéressant
00:24:11de voir quand même la situation de ce point de vue.
00:24:15– Mais voilà, si vous voulez, à partir du moment
00:24:17où vous faites tout ce qui est en votre pouvoir
00:24:20pour essayer de récupérer…
00:24:22– Vous faites confiance à la justice et aux lois de votre pays.
00:24:24– Exactement, exactement.
00:24:26Alors, je le redis, la justice, elle a fait son travail.
00:24:30Je veux dire, elle m'a donné raison.
00:24:32Bon, une fois, elle a octroyé un délai,
00:24:34mais qui a été cassé par la cour d'appel.
00:24:36– Non mais pardon, vous dites que la justice
00:24:38a fait son travail, c'est sympathique et c'est bien.
00:24:40Mais attendez, quand ce n'est pas exécutoire, ça sert à quoi ?
00:24:45Ça sert à quoi ?
00:24:46Il y a obligation, par exemple, vous parlez des OQTF,
00:24:48ça n'a rien à voir.
00:24:49Les obligations de quitter le territoire français.
00:24:51Mais quand cette obligation n'est jamais actée dans les faits,
00:24:54quand vous, vous êtes propriétaire, je parle pour tous,
00:24:57pour des millions de gens…
00:24:58– Il y a un problème, oui, ça ne fonctionne pas.
00:25:00Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.
00:25:02Moi, je ne suis pas politique, je ne sais pas ce qui ne fonctionne pas,
00:25:05mais en tous les cas, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.
00:25:07– C'est le moins que l'on puisse dire.
00:25:08En tout cas, merci de votre témoignage.
00:25:09– Surtout que je paie, bien sûr, toutes les factures.
00:25:11– Oui, c'est ça.
00:25:12– C'est-à-dire que vous payez les taxes oncières.
00:25:14– Je paye la taxe oncière, je paye bien sûr l'assurance,
00:25:17je paye les factures d'eau, puisqu'on ne peut pas couper l'eau.
00:25:21L'électricité, je ne paye pas, puisque j'avais coupé l'électricité
00:25:25et qu'ils ont mis des compteurs à leur nom.
00:25:27C'est pareil, on peut en France ouvrir un compteur EDF
00:25:31dans un logement ou dans un local sans avoir de titre.
00:25:35C'est-à-dire sans avoir n'importe de bail.
00:25:37– Sans avoir ni le titre de location, ni le titre de propriété,
00:25:40on peut ouvrir un compteur EDF.
00:25:42– Et grâce à ce compteur EDF, parce qu'ils sont très organisés,
00:25:45les associations, elles sont très organisées,
00:25:47donc grâce à ça, ils peuvent après dire,
00:25:49voilà, on est dans les lieux, on a élu domicile là,
00:25:52et vous ne pouvez plus rien faire.
00:25:53– En tout cas, il y a, Marie Folium signale
00:25:57qu'il y a l'Union nationale à la propriété immobilière,
00:25:59je ne sais pas si ça correspond, mais voilà.
00:26:02En tout cas, écoutez, votre témoignage, il est exemplaire,
00:26:07il est tristement exemplaire, je dirais,
00:26:09parce qu'il y a un vrai problème.
00:26:11Parce qu'on mélange l'humanitaire, et on est pour l'humanitaire,
00:26:15mais on mélange l'humanitaire avec le droit de propriété.
00:26:18C'est-à-dire que c'est sur votre dos que ça se passe.
00:26:20Et là, ce n'est pas normal.
00:26:21– C'est ça.
00:26:22– Merci beaucoup, Caroline Imerzouken.
00:26:23– Merci à vous de m'avoir reçu.
00:26:24– André Bercoff recevait aujourd'hui Caroline Imerzouken
00:26:27qui est victime d'un squat depuis deux ans dans son immeuble.
00:26:30Si vous avez une réaction ou même une question,
00:26:32n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 303 300.
00:26:36André Bercoff revient tout de suite.
00:26:38– Sud Radio.
00:26:40Les Français parlent au français.
00:26:44Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:26:47Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:26:50– Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:26:53– De retour dans Bercoff dans tous ses états.
00:26:55Et nous avons un auditeur qui tenait à réagir sur le témoignage
00:26:58que nous venons d'entendre sur un squat qui dure depuis deux ans.
00:27:01Et c'est Yann de Mont-de-Marsan. Bonjour Yann.
00:27:03– Bonjour Yann.
00:27:04– Oui, bonjour André, bonjour à tous.
00:27:07Je sais que votre auditrice est partie.
00:27:09Et c'est bien malheureux parce que je n'ai pas tout compris dans l'histoire.
00:27:13La question c'était, est-ce qu'elle est squattée par un couple,
00:27:17avec des enfants ou n'importe quoi ?
00:27:19Il y a une association qui la squatte.
00:27:21– Non, alors je vais vous dire, parce qu'elle a parlé longuement,
00:27:23vous n'avez peut-être pas entendu le début de l'émission.
00:27:25En fait, il y a une cinquantaine de personnes qui se sont installées
00:27:29avec des associations qui étaient là.
00:27:31– Mais ces associations sont identifiées André.
00:27:33– Oui, elle n'a pas voulu donner le nom des associations.
00:27:35– Donc si il y en a qui doivent payer, ce sont ces associations.
00:27:40Au bout d'un moment ce n'est pas possible.
00:27:41Alors moi je vous parle en tant qu'agent immobilier en plus.
00:27:43Je suis agent immobilier.
00:27:45J'ai toujours la crainte effectivement quand on a des biens à la vente
00:27:49qui font des biens du coup vides,
00:27:52et sur lesquels on met des panneaux à la vente,
00:27:55qu'on ait ces associations qui viennent et qui rentrent dedans en fait.
00:27:58– C'est ce qui s'est passé avec Caroline Imerzouken.
00:28:02– Et en plus c'est notre responsabilité à nous pénale dans ce cas-là,
00:28:07et on est assuré qu'on a une responsabilité civile promotionnelle.
00:28:10Mais enfin on pourrait très bien être mis en cause dans ce cadre-là.
00:28:14Alors effectivement c'est la question que je me posais,
00:28:15mais si ce sont des associations, je ne comprends pas
00:28:18que son avocat ne fasse pas payer ces associations,
00:28:22puisqu'elles sont là pour aider, puisqu'elles sont là machin.
00:28:25Et ce sont souvent en plus des associations qui touchent des fonds de l'État.
00:28:29– Elle n'a pas voulu donner le nom des associations,
00:28:33mais je vous décris la chose.
00:28:35Votre témoignage est très intéressant en tant qu'agent immobilier.
00:28:39En fait, elle est arrivée, il y a 50 personnes qui ont occupé,
00:28:43qui ont franchi le portail à Bourg-du-Maçon,
00:28:45et quand elle est arrivée, quand elle est arrivée pour quoi ?
00:28:48On lui a dit non, vous n'entrez pas.
00:28:50– Je l'ai fait mettre dehors, m'animaliser, militariser.
00:28:52– Voilà, et vous n'entrez pas chez vous,
00:28:54il y avait des représentants de ces associations, voilà.
00:28:57Et donc vous dites vous, alors c'est intéressant,
00:28:59vous dites que les associations sont responsables.
00:29:02– Pour moi, elles sont complètement responsables,
00:29:04dans la mesure où c'est elles qui sont là,
00:29:06et en plus qu'elles publient sur les sites internet et compagnie,
00:29:09parce que, alors je ne veux pas faire de polémiques sur la gauche,
00:29:13sur l'extrême-gauche et n'importe quoi,
00:29:15mais en général, ce sont ce genre d'associations-là
00:29:18qui sont dans cette chose-là.
00:29:21Au bout d'un moment, il va falloir qu'elles payent.
00:29:23Il va bien falloir qu'il y ait un responsable,
00:29:25parce qu'effectivement, cette dame qui a un bien,
00:29:27qu'elle ne peut plus exploiter, qu'elle ne peut plus louer,
00:29:29qu'elle ne peut plus militariser.
00:29:31– Oui, elle voulait vendre, elle l'avait mis à la vente.
00:29:33– Voilà, donc elle ne peut pas le vendre en l'état,
00:29:35et en plus, quand elle va le récupérer,
00:29:37il y aura sûrement des frais, des dégradations,
00:29:39qu'il va falloir qu'elle paye.
00:29:41Donc au bout d'un moment, effectivement,
00:29:43il va falloir que notre ministre du logement,
00:29:45qui est resté le même,
00:29:47qui est le ministre de tutelle par rapport à ça,
00:29:49se penche sur ce dossier,
00:29:51et au bout d'un moment, il va falloir que ces gens payent.
00:29:53Alors je comprends bien qu'il y ait des gens qui ont besoin de logement,
00:29:55je comprends bien qu'il y ait un problème de logement,
00:29:57et moi, je vais vous dire,
00:29:59j'ai un exemple terrible à Paris,
00:30:01des étudiants qui cherchent des logements,
00:30:03et je vais vous donner le cas d'un jeune
00:30:05qui vient d'être pris à la Sorbonne en Master 2,
00:30:07qui a été obligé de prendre un appartement
00:30:09à 950 euros par mois pour 14 mètres carrés.
00:30:13Et où certaines agences immobilières
00:30:15demandaient huit fois le montant du loyer
00:30:17pour le cautionnaire.
00:30:19Non pas en caution,
00:30:21mais en montant de salaire,
00:30:23huit fois le montant du loyer,
00:30:25ce qui est complètement inutile.
00:30:27Donc je comprends bien qu'il y ait des agences immobilières
00:30:29qui fassent n'importe quoi, je comprends bien que les gens ont le droit de se loger,
00:30:31mais il y a aussi...
00:30:33– Non mais pas sur le dos du propriétaire !
00:30:35Non mais attendez,
00:30:37ce qu'il y a eu juste,
00:30:39elle a eu trois fois un tribunal
00:30:41qui lui a donné raison !
00:30:43Voilà, trois jugements pour elle !
00:30:45Mais aucune...
00:30:47La préfecture dit non, on ne peut pas intervenir.
00:30:49Non mais il y a ça le problème !
00:30:51Vous avez soulevé un vrai problème !
00:30:53Mais que la préfecture ne puisse pas envoyer les gendarmes
00:30:55ou ne refuse ou pas,
00:30:57que personne ne bouge,
00:30:59et que ça fait deux ans, et que voilà !
00:31:01– Et on peut en arriver à des drames,
00:31:03parce que certaines personnes, au bout d'un moment,
00:31:05n'ayant plus confiance en la justice,
00:31:07vont se faire justice eux-mêmes,
00:31:09et après on va critiquer
00:31:11les gens qui vont se faire justice eux-mêmes.
00:31:13Et effectivement, c'est terrible.
00:31:15– Merci Anne, non mais merci
00:31:17de vos exercicements.
00:31:19On va essayer de voir les carolines.
00:31:21– J'aime beaucoup votre émission.
00:31:23– Merci, merci.
00:31:25À bientôt.
00:31:27Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:31:29les perles du jour.
00:31:31...
00:31:43– Eh oui, c'est là qu'on aime l'Amérique,
00:31:45l'Amérique du rock, l'Amérique de la pop, etc.
00:31:47Et puis, il y a cette autre Amérique,
00:31:49alors hier soir, évidemment,
00:31:51je pars pour les couches tard, que ça intéresse,
00:31:53entre 3h et 5h du matin, hors de France,
00:31:55nous avions
00:31:57le duel des vice-présidents,
00:31:59Tim Walz,
00:32:01qui serait le vice-président
00:32:03de Kamala Harris, si elle est élue,
00:32:05et Gene Evans, qui serait
00:32:07le vice-président de Donald Trump,
00:32:09s'il est élu, donc le 5 novembre.
00:32:11Alors, ça a été
00:32:13assez courtois,
00:32:15ils ne se sont pas échangés des orions,
00:32:17mais la plupart
00:32:19des éditorialistes américains,
00:32:21des commentateurs, même ceux qui sont
00:32:23pro-démocrate, ont trouvé que Vance l'avait
00:32:25emporté sur Walz.
00:32:27Mais, donc,
00:32:29bon, c'était, je dirais,
00:32:31un duel à fleur et moucheté,
00:32:33mais intéressant, parce que Vance, incontestablement,
00:32:35avait des,
00:32:37je dirais, des répliques et des faits
00:32:39quand même qui étaient plus forts.
00:32:41Mais moi, je voudrais parler de cette autre Amérique.
00:32:43Cette autre Amérique,
00:32:45qu'on dit effectivement démocratique
00:32:47et tout, premier amendement,
00:32:49magnifique et tout ça,
00:32:51formidable.
00:32:53Mais je vais vous dire,
00:32:55et ça concerne les élections, imaginez un peu,
00:32:59quand est-ce qu'on demande
00:33:01et qu'on exige la carte d'identité
00:33:03aux Etats-Unis ?
00:33:05Et vous ne pouvez rien faire sans la carte d'identité,
00:33:07par exemple pour embarquer dans un avion,
00:33:09par exemple pour avoir une ordonnance
00:33:11médicale et autre,
00:33:13par exemple quand vous postulez
00:33:15un emploi, par exemple
00:33:17quand vous allez
00:33:19dans une banque pour déposer
00:33:21un chèque, on vous demande votre carte d'identité,
00:33:23bien sûr, quand vous voulez des bons,
00:33:25effectivement, des bons,
00:33:27comment on appelle ça,
00:33:29des bons alimentaires,
00:33:31des bons alimentaires, etc.
00:33:33Évidemment, évidemment, quand vous allez
00:33:35vous conduire, on vous demande votre carte d'identité,
00:33:37quand vous allez vous marier,
00:33:39évidemment, votre carte d'identité,
00:33:41quand vous adoptez
00:33:43un chien ou un chat,
00:33:45il faut votre carte d'identité,
00:33:47quand vous achetez de l'alcool,
00:33:49quand vous achetez de l'alcool, si vous êtes mineur,
00:33:51si on pense que vous êtes mineur, carte d'identité,
00:33:53mais
00:33:55où votre carte d'identité
00:33:57n'est pas demandée, n'est pas
00:33:59exigée dans beaucoup d'États,
00:34:01écoutez-moi bien, et j'espère que
00:34:03vous êtes assis, quand vous votez,
00:34:05et oui, il y a une foultitude,
00:34:07je ne dis pas une majorité,
00:34:09mais une foultitude d'États américains
00:34:11où on ne vous demande même pas
00:34:13votre carte d'identité pour aller voter.
00:34:15Vous voyez ce que ça ouvre, et vous voyez ce que ça ouvre
00:34:17à quelle fraude, etc.
00:34:19Alors c'est pas fabuleux ça,
00:34:21c'est quand même à un moment donné
00:34:23hallucinant.
00:34:25Le pays des droits de l'homme, le pays de la Constitution,
00:34:27le pays de la liberté d'expression,
00:34:29etc.
00:34:31Donc n'importe qui,
00:34:33vous comprenez l'étendue
00:34:35possible et potentielle
00:34:37de la fraude aux États-Unis,
00:34:39de la fraude électorale.
00:34:41On voit ce que ça donne.
00:34:43Et alors là, je vais vous donner un autre exemple,
00:34:45celui de la Californie.
00:34:47Alors là, c'est fabuleux.
00:34:49En Californie, je vais vous dire,
00:34:51il vient de passer le gouverneur de Californie
00:34:53qui s'appelle Gavin Newsom.
00:34:55Retenez ce nom, Gavin Newsom.
00:34:57Il a signé
00:34:59une loi
00:35:01qui, écoutez bien, vraiment,
00:35:03qui bannie définitivement la fourniture
00:35:05d'un document d'identité au moment du vote.
00:35:07C'est-à-dire non seulement on ne va pas vous demander
00:35:09votre carte d'identité,
00:35:11mais on n'a pas
00:35:13le droit de vous le demander.
00:35:15C'est-à-dire que vous allez au bureau de vote,
00:35:17vous êtes, je ne sais pas, moi, venezuelois,
00:35:19iroquois, finlandais
00:35:21ou esquimaux.
00:35:23Eh bien, on n'a pas le droit
00:35:25de vous demander votre
00:35:27identité,
00:35:29votre carte d'identité, pardon.
00:35:31Il vient de signer,
00:35:33le gouverneur Gavin Newsom
00:35:35vient de signer en disant que
00:35:37les gouvernements locaux, ils n'ont pas le droit
00:35:39effectivement de demander
00:35:41une forme valide d'identification
00:35:43au moment du vote.
00:35:45Ça, ça veut dire quoi ?
00:35:47Ça veut dire que c'est, quelque part
00:35:49l'Amérique, je ne sais,
00:35:51il y a un côté, en tout cas au moment du vote,
00:35:53d'une république bananière.
00:35:55Ce n'est même pas une monarchie bananière,
00:35:57une république bananière, voilà.
00:35:59Il faut savoir que le 5 novembre,
00:36:01vous allez avoir, je ne sais pas combien de milliers
00:36:03de millions de gens qui vont aller voter
00:36:05sans avoir leur carte d'identité.
00:36:07C'est pas beau, ça ?
00:36:09C'est vraiment un exemple, l'Amérique.
00:36:12Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:36:15Selon que vous serez
00:36:17puissant ou misérable,
00:36:19etc., etc.
00:36:23Et oui Michel Sardou, selon que vous serez
00:36:25puissant ou misérable.
00:36:27Alors, là on vient d'avoir
00:36:29une nouvelle condamnation très intéressante.
00:36:31Il y avait un ancien
00:36:33vice-président du
00:36:35tribunal judiciaire de Dijon,
00:36:37ancien président du tribunal judiciaire de
00:36:39Dijon, proposé sur des sites libertins,
00:36:41sur internet,
00:36:43écoutez-moi bien, de violer
00:36:45sa fille de 13 ans. Il a proposé
00:36:47pendant quelques mois,
00:36:49voilà, j'ai ma fille, elle a 13 ans,
00:36:51si vous voulez, allez-y.
00:36:53Ça rappelle une autre histoire qui s'est passée là.
00:36:55Il ne proposait pas de droguer sa fille
00:36:57avant que l'autre a proposé de droguer sa femme
00:36:59et l'a livrée à 50 personnes.
00:37:01Voilà, il avait
00:37:03proposé ça, donc
00:37:05il vient d'être condamné
00:37:07lundi dernier à Paris, c'est-à-dire il y a
00:37:09deux jours, à trois ans
00:37:11de prison avec sursis
00:37:13probatoires. Je veux bien avec
00:37:15sursis probatoires, c'est-à-dire qu'il ne fera pas un jour
00:37:17de prison à l'issue d'un troisième
00:37:19procès. C'est son troisième
00:37:21procès. Alors oui, voilà,
00:37:23il est évidemment ratié de la
00:37:25magistrature, c'est le moins que l'on puisse dire.
00:37:27Eh bien, le tribunal
00:37:29correctionnel, écoutez-moi bien,
00:37:31en mars 2022, pour vous dire
00:37:33quand même un certain fonctionnement d'une certaine
00:37:35justice, et je ne généraliserai jamais,
00:37:37il y a énormément de juges qui font
00:37:39très bien leur boulot. Mais quand même,
00:37:41en mars 2022, le tribunal
00:37:43correctionnel de Besançon l'avait condamné à deux ans
00:37:45d'emprisonnement, dont un an ferme
00:37:47pour instigation à la corruption de
00:37:49mineurs non suivi des faits, et instigation
00:37:51à commettre un viol sur mineurs non suivi
00:37:53des faits. Très bien. Quelques mois plus
00:37:55tard, la cour d'appel de Besançon
00:37:57l'avait reconnue culpable du premier chef,
00:37:59pardon, mais relaxée
00:38:01pour le second en raison
00:38:03d'un problème de qualification pénale.
00:38:05Voilà. Donc, ce père
00:38:07de trois enfants avait vu sa peine ramenée à
00:38:09deux ans de prison, avec sursis
00:38:11bien sûr, et là, aujourd'hui,
00:38:13magnifique, alléluia, trois
00:38:15ans de prison. Ah !
00:38:17Ah là là, juste le lien ferme. Ah oui, avec
00:38:19sursis. Donc, ce monsieur
00:38:21qui proposait, sur un site internet,
00:38:23sur des sites internes, de violer
00:38:25sa fille de 13 ans,
00:38:27ne fera pas un jour de prison.
00:38:29Voilà. Tandis que, à
00:38:31Caroline, Issa Mouken,
00:38:33et puis beaucoup d'autres, quand on vole,
00:38:35je ne sais pas quel truc dans un supermarché
00:38:37parce qu'on a faim, je ne sais pas
00:38:39si ça se passe de la même façon quand on ne
00:38:41connaît pas les réseaux
00:38:43et les gens. C'est pas beau ?
00:38:45Liberté, égalité,
00:38:47fraternité, choucroute.
00:38:49Bercov, dans tous ses états,
00:38:51revient juste après le journal pour
00:38:53le face-à-face, et aujourd'hui, il reçoit
00:38:55Christophe Ehoch du Val, au fonctionnaire
00:38:57et auteur du livre, Le prix de
00:38:59l'insécurité, enquête sur une défaillance
00:39:01d'Etat, aux éditions Erol.
00:39:03De retour dans Bercov, dans tous
00:39:05ses états, aujourd'hui, dans le face-à-face,
00:39:07André Bercov reçoit Christophe
00:39:09Ehoch du Val, au fonctionnaire
00:39:11et auteur de Le prix de l'insécurité,
00:39:13enquête sur une défaillance
00:39:15d'Etat, aux éditions Erol.
00:39:17Christophe Ehoch du Val,
00:39:19bonjour. Bonjour André Bercov.
00:39:21Je remarque d'ailleurs que vous ne choisissez
00:39:23pas vos sujets par hasard.
00:39:25Je vous avais reçu pour l'inflation normative.
00:39:27Déjà, effectivement, les normes,
00:39:29les normes, et on sait que la France crève des normes,
00:39:31c'est-à-dire que tous les
00:39:33codes, tous les fascicules, ils étaient
00:39:35allez, je schématise,
00:39:37j'ai une caricature, disons qu'il y a 40 ans,
00:39:39c'était 100 ou 200 pages, maintenant
00:39:41c'est 3000 pages, et vous le racontiez
00:39:43de façon très claire.
00:39:4546,5 millions
00:39:47de mots légifrances, c'est beaucoup plus encore
00:39:49que ce que vous dites. Ah oui, combien ? 46,5
00:39:51millions de mots
00:39:53légifrances. Mais alors, mots légifrances,
00:39:55expliquez. C'est 2583
00:39:57heures de lecture continue si vous faisiez
00:39:59la lecture de tout le droit applicable.
00:40:01Tous les livres de droit, c'est ça.
00:40:03Applicable. Applicable, oui, c'est ça.
00:40:05C'est-à-dire, si je veux connaître les lois de mon pays...
00:40:07Nul n'est sans signer la loi, je vous rassure.
00:40:09Oui, bien sûr.
00:40:11Mais alors, dites-moi, il me faudrait combien de temps ?
00:40:132583 heures.
00:40:15Ben, c'est pas mal, c'est pas mal.
00:40:17Écoutez, on va demander un état des congés.
00:40:19Vous allez prendre un congé sabbatique dessus de Radio et vous y gratter.
00:40:21Voilà, un congé payé, ça va m'occuper,
00:40:23c'est passionnant. C'est mieux que Shakespeare et Voltaire.
00:40:25Le prix de l'insécurité
00:40:27enquête sur défaillance d'Etat.
00:40:29C'est votre
00:40:31nouveau livre, Christophe et H. Duval,
00:40:33donc, chez Errol.
00:40:35Alors, c'est intéressant parce que
00:40:37vous parlez
00:40:39effectivement, et on pourrait vous dire au départ,
00:40:41une première chose,
00:40:43vous parlez de sécurité, et
00:40:45Dieu sait si on en parle, de sécurité.
00:40:47Et ce n'est pas seulement un sentiment de sécurité,
00:40:49comme disait notre ministre,
00:40:51notre ancien ministre de la Justice.
00:40:53Mais, il y a
00:40:55quand même des inquiétudes, et vous l'en parlez très bien,
00:40:57des insécurités très
00:40:59diverses. Et justement, c'est ce qui est
00:41:01intéressant, par exemple, il y a, vous parlez
00:41:03des accidents de la route, d'ailleurs, c'est un accident de la route
00:41:05à quelqu'un qui...
00:41:07où est parti
00:41:09quelqu'un qui vous était cher, enfin, quelqu'un que vous connaissiez bien,
00:41:11qui a
00:41:13initié un peu peut-être l'idée de faire votre livre.
00:41:15Donc, on sait,
00:41:17il y a des homicides routiers,
00:41:19il y a l'accident de la route, il y a l'accident du travail,
00:41:21il y a un certain nombre de gens qui fait que,
00:41:23voilà, qu'on meurt alors qu'on
00:41:25ne devrait pas mourir
00:41:27à ce moment-là, et pour cette ronde,
00:41:29on était là au mauvais moment.
00:41:31Et puis, il y a effectivement
00:41:33les homicides, les féminicides,
00:41:35les meurtres, les crimes
00:41:37dont vous parlez, et vous
00:41:39citez Lola, et on pourrait citer
00:41:41un certain nombre d'autres gens,
00:41:43vous avez cité
00:41:45Mathias, Crépole, Philippe,
00:41:47beaucoup d'autres gens.
00:41:49Et au fond, vous parlez
00:41:51de ce prix de la vie,
00:41:53et alors, je voudrais un peu que vous définissiez
00:41:55ça, vous le faites dans votre livre, mais
00:41:57vous dites, parce que
00:41:59comme ça, on pourrait vous dire, oui, mais écoutez,
00:42:01c'est vrai qu'il faut faire attention,
00:42:03mais la vie est un métier à risque,
00:42:05et la vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible,
00:42:07comme disait l'autre.
00:42:09Au fond, qu'est-ce qui fait
00:42:11que vous dites, l'État doit légiférer
00:42:13et doit donner une mesure
00:42:15quantitative à cette perte
00:42:17de vie ?
00:42:19D'abord, il le fait, mais
00:42:21à bas bruit, sans que les concitoyens le savent.
00:42:23C'est-à-dire ? Alors d'abord,
00:42:25merci de me poser cette question
00:42:27qui est essentielle, et c'est la seule
00:42:29et unique question de toute la problématique
00:42:31de la sécurité ou de l'insécurité.
00:42:33La vie n'a pas de prix, dit-on.
00:42:35Mais la vie n'est pas un loto.
00:42:37Le droit de vivre n'est pas un loto.
00:42:39Boule verte, hop, je gagne ma chance
00:42:41de continuer à vivre, boule rouge,
00:42:43je gagne ma chance. Non.
00:42:45Les homicides, qu'ils soient volontaires ou involontaires,
00:42:47c'est pour ça que je les mets dans le même sac,
00:42:49ne sont pas une fatalité.
00:42:51André Bercoff, la direction
00:42:53à la sécurité routière,
00:42:55depuis un grand événement
00:42:57que vous connaissez, l'opération
00:42:59Mazamé, en 1973.
00:43:01Juste, excusez-moi, il faudrait
00:43:03que vous la racontiez.
00:43:05J'étais petit garçon,
00:43:07devant mon écran de l'ORTF,
00:43:09il y a une opération pour sensibiliser.
00:43:11Il y a 18 000 tués sur la route.
00:43:13Et à ce moment-là, la direction
00:43:15à la sécurité routière dit, on va faire prendre conscience
00:43:17aux Français de se faire tuer sur la route.
00:43:19– 18 000 morts sur la route. – 18 000 morts en 1972.
00:43:21Georges Pompidou applaudit
00:43:23cette opération qui s'est faite sur l'ORTF,
00:43:25il n'y avait qu'une seule chaîne à l'époque.
00:43:27J'étais petit garçon, je m'en souviens.
00:43:29On fait jouer tous les habitants de Mazamé
00:43:31de se coucher en mimant les morts.
00:43:33Ça a été un choc psychologique.
00:43:35– Ah oui, on l'a vu sur l'image.
00:43:37– À partir de là, la direction
00:43:39de la sécurité routière a pu…
00:43:41– C'est comme si Mazamé était rayé de la carte.
00:43:43– C'était exactement le même nombre de morts en 1972
00:43:45que le nombre d'habitants de Mazamé.
00:43:47À partir de cet instant,
00:43:49cette direction a réussi à faire plier
00:43:51tous les autres ministères et le Parlement
00:43:53sur une politique zéro tolérance.
00:43:55Vous êtes d'accord avec moi qu'on nous fait
00:43:57appliquer la politique zéro tolérance sur la route.
00:43:59Il y a encore trop de tués, c'est un fait.
00:44:01– Combien aujourd'hui ?
00:44:03– Là, le chiffre comme ça,
00:44:05c'est 2500 environ tués sur la route.
00:44:07– Donc en 50 ans, on est passé de 18 000 à 2500.
00:44:09– Très exactement, puisque moi,
00:44:11j'étudie les chiffres de 2010 à 2020,
00:44:13ils ont baissé encore de 34%
00:44:15entre 2010 et 2020.
00:44:17Donc les efforts, quand on veut appliquer
00:44:19le zéro tolérance
00:44:21au chauffard de la route, ça marche.
00:44:23À l'inverse, il n'y a pas de zéro tolérance,
00:44:25il n'y a pas cette politique affichée
00:44:27et appliquée pour ce qui est
00:44:29de la violence dite de droit saumon.
00:44:31– C'est clair.
00:44:33– C'est cette direction qui calcule le prix de la vie.
00:44:35Je raconte l'enquête, comment il est arrivé.
00:44:37Pourquoi elle fait ça ?
00:44:39Elle fait ça pour pouvoir faire prendre conscience à Bercy,
00:44:41quand elle négocie ses budgets,
00:44:43qu'un mort sur la route,
00:44:45c'est comme si la nation se privait.
00:44:47Je vais vous donner un scoop,
00:44:49puisque dans mon livre, je ne faisais que l'estimation de 2023.
00:44:51Je ne pouvais pas encore sortir le chiffre
00:44:53du prix de la vie de 2023.
00:44:55J'ai évalué à 6 455 000 euros.
00:44:59Et là, le rapport de la direction insécuritaire
00:45:03est sorti avant-hier.
00:45:05À chaque fois que vous m'invitez, il y a un scoop.
00:45:07Il est de 6 441 000 euros.
00:45:11– Expliquez, quand vous dites le prix de la vie,
00:45:13c'est la cigarette routière.
00:45:15– Oui, absolument.
00:45:17– Comment on peut évaluer ?
00:45:19– C'est évidemment très compliqué,
00:45:21mais les économistes savent déterminer
00:45:23en quelque sorte la sorte de valeur ajoutée
00:45:25de ce que représente chaque individu
00:45:27rapporté au PIB de son pays.
00:45:29D'ailleurs, le prix de la vie est différent
00:45:31en Allemagne, en France, aux États-Unis, au Bangladesh.
00:45:35On peut trouver ça choquant d'ailleurs,
00:45:37parce que la vie est égale pour tout le monde,
00:45:39la dignité est égale pour tout le monde.
00:45:41– Oui, on sait que le pouvoir d'achat,
00:45:43que tout ça n'est pas la même.
00:45:45– Et donc, ceci me permet de chiffrer,
00:45:47d'utiliser ce référentiel, dont je souhaite
00:45:49qu'il devienne officiel, pris en main par l'INSEE,
00:45:51voté par le Parlement, et devenir la référence.
00:45:53D'ailleurs, pas seulement la référence pour l'État,
00:45:55mais aussi peut-être la référence pour les assureurs.
00:45:57Parce que, croyez-moi,
00:45:59les personnes victimes d'un homicide
00:46:01ne touchent pas 6 441 000 €, vous le savez.
00:46:03– C'est clair.
00:46:05– La moyenne de ce que verse aujourd'hui
00:46:07le fonds d'anonymisation,
00:46:09c'est dans les 100 000 €, et soyez contents.
00:46:11– Fonds d'anonymisation aux victimes, c'est ça.
00:46:13– Fonds d'anonymisation aux victimes.
00:46:15Donc, ce prix de la vie,
00:46:17il ne faut pas faire preuve d'hypocrisie.
00:46:19Évidemment, la vie n'a pas de prix,
00:46:21il faut le dire et le répéter,
00:46:23mais quand elle survient,
00:46:25c'est un grand sacrifice pour la nation.
00:46:27Ce n'est pas la fatalité.
00:46:29Non, la nation s'est privée,
00:46:31peut-être, voilà, Philippines,
00:46:33prenons son exemple,
00:46:35elle s'est privée peut-être demain
00:46:37d'une future professeure d'économie
00:46:39ou cadre supérieur dans l'industrie
00:46:41parce qu'elle était à Dauphine,
00:46:43elle s'est privée d'une contribuable,
00:46:45d'une cotisante, d'une maman, d'une grand-mère.
00:46:47C'est considérable comme perte,
00:46:49et c'est comme ça que les économistes…
00:46:51– Vous voulez dire, on chiffre par rapport au PIB,
00:46:53– Exactement, je renvoie à mon livre
00:46:55qui raconte comment,
00:46:57de 90 à 2000,
00:46:59les économistes se sont penchés sur le sujet,
00:47:01pas seulement en France, mais aussi à l'étranger,
00:47:03bien sûr.
00:47:05– Oui, mais juste un mot, quand vous dites ça,
00:47:07par exemple, ça veut dire,
00:47:09ça veut dire quoi dans les faits ?
00:47:11C'est-à-dire, si vous dites, par exemple,
00:47:13quelqu'un est mort, on va parler aussi des homicides,
00:47:15etc.
00:47:17Mettons 6 millions et quelqu'un,
00:47:19ça veut dire que cette somme
00:47:21doit être remise à la famille,
00:47:23aux héritiers, ou vous voulez dire,
00:47:25simplement, c'est un manque à gagner ?
00:47:27Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:47:29– Effectivement, d'abord, c'est un manque à gagner,
00:47:31c'est pour ça que je le chiffre.
00:47:33Quand il y a aujourd'hui, enfin en 2020,
00:47:35en tout cas, c'est mes derniers chiffres,
00:47:37j'ai comptabilisé
00:47:393 369 homicides,
00:47:41quelque soit leur cause, volontaire ou involontaire,
00:47:43et donc vous avez cité les accidents de la route
00:47:45qui ont un pénalement responsable, ou les accidents au travail
00:47:47qui ont un pénalement responsable, ou un accident,
00:47:49ou une mortalité liée par exemple à l'industrie agroalimentaire
00:47:51avec un pénalement responsable.
00:47:533 369 personnes tuées,
00:47:55chiffre minimorum,
00:47:57parce qu'on peut, je ne sais pas si j'aurai le temps de dire,
00:47:59mais la statistique en France est tout à fait déplorable
00:48:01sur le domaine de l'insécurité.
00:48:03Mais c'est comme si
00:48:05la nation avait perdu
00:48:0718 milliards,
00:48:0918 milliards d'euros
00:48:11de pertes de vie humaine.
00:48:13Quand on chiffre et quand on pose
00:48:15le problème de cette manière,
00:48:17croyez-moi que les politiques publiques
00:48:19de sécurité intérieure,
00:48:21de justice pénale,
00:48:23sont à ce moment-là à l'écoute
00:48:25d'un vrai drame.
00:48:27Mais comment une nation peut-elle consentir
00:48:29à une telle perte de sang, de notre sang,
00:48:31du sang de la dignité humaine ?
00:48:33Alors moi j'en fais quoi de cette constatation ?
00:48:35D'abord, oublions le fait
00:48:37qu'effectivement les victimes
00:48:39et les ayants droit ne voient pas la couleur de cet argent.
00:48:41Mais moi au contraire,
00:48:43je veux en faire une sanction pécuniaire
00:48:45contre l'État.
00:48:47Et je propose...
00:48:49– Sous quelle forme ? – Eh bien sous quelle forme, c'est très simple.
00:48:51Enfin c'est très simple et en même temps,
00:48:53bien sûr, je sais bien et je ne suis pas ignorant
00:48:55de savoir qu'il faut une loi pour le décider.
00:48:57Mais ça veut dire aussi qu'il faut des citoyens
00:48:59qui aiguillent leurs zones politiques.
00:49:01– Qu'est-ce qu'on fait ?
00:49:03– Eh bien, aux entreprises privées,
00:49:05il y a l'obligation de sécurité de résultat.
00:49:07Quand la SNCV vous transporte,
00:49:09cher monsieur,
00:49:11elle ne vous transporte pas en vous disant
00:49:13que vous arrivez à la destination.
00:49:15Non, elle a l'obligation de vous transporter
00:49:17sains et saufs, car elle est tenue
00:49:19à une obligation de sécurité de résultat.
00:49:21Si ça ne se passe pas, accident ferroviaire,
00:49:23elle a l'obligation,
00:49:25sans avoir, vous,
00:49:27à faire de la procédure exagérée,
00:49:29de reconnaître sa faute,
00:49:31sa responsabilité,
00:49:33car son engagement contractuel était
00:49:35de vous assurer d'être transporté sains et saufs.
00:49:37Je demande la même chose à l'État.
00:49:39Il a vis-à-vis de nous une obligation
00:49:41de sécurité de résultat et que nous payons
00:49:43déjà très cher. Nous la payons très cher
00:49:45parce que par nos impôts, nous finançons
00:49:47670 000 agents des forces de l'ordre,
00:49:49nous avons laissé les mains libres
00:49:51à l'État de faire jusqu'à
00:49:5316 000 incriminations pénales
00:49:55pour que tout le monde
00:49:57applique la loi et soit
00:49:59parfaitement honnête citoyen.
00:50:01J'ai aussi calculé, dans ce livre
00:50:03qui est une enquête, combien coûte
00:50:05au budget de l'État, combien coûte au budget
00:50:07des entreprises et combien coûte aussi
00:50:09des ménages, le coût de l'insécurité.
00:50:11J'arrive à 7 points de PIB.
00:50:13Le coût de l'insécurité, oui.
00:50:15Alors 7 points de PIB, les auditeurs
00:50:17ne vont peut-être pas comprendre, mais
00:50:19l'éducation au sens large, c'est 10 points
00:50:21de PIB qu'on investit.
00:50:23Donc 7 sont au contraire
00:50:25gaspillés. Produit intérieur brut, le PIB.
00:50:27Mais justement,
00:50:29on va en parler, Christophe Herjduval,
00:50:31parce que vous posez une question et c'est vraiment,
00:50:33elle est centrale, cette question de l'insécurité.
00:50:35On va en parler tout de suite
00:50:37après cette petite pause.
00:50:39On se retrouve dans 2 ou 3 minutes.
00:50:41A tout de suite.
00:50:43Comme toujours, vous pouvez réagir sur notre
00:50:45antenne en appelant au 0 826
00:50:47300 300. On se retrouve tout de suite.
00:50:51Sud Radio, Bercov,
00:50:53dans tous ses états.
00:50:55Écoutez-moi bien.
00:50:578 faits sur 10,
00:50:598 délits sur 10,
00:51:018 crimes sur 10,
00:51:038 attentats sur 10, ne seront
00:51:05ni poursuivis,
00:51:07poursuivables, ni poursuivis,
00:51:09ni poursuivables, ni poursuivis.
00:51:11C'est ce qu'écrivent Christophe Herjduval
00:51:13dans le prix de l'insécurité qui vient de paraître
00:51:15aux éditions Erol.
00:51:178 affaires sur 10.
00:51:198 affaires, pardon.
00:51:21Dans ces affaires, il peut y avoir du contraventionnel,
00:51:23du délectuel et du criminel.
00:51:25Bon, le criminel est assez rare quand même qu'il ne soit pas poursuivi.
00:51:27Mais dans les 7 affaires sur 10,
00:51:29il y a énormément de contraventionnels
00:51:31graves qui peuvent être de la 5ème classe,
00:51:33qui ne sont pas suivis.
00:51:35Mais c'est assez grave aussi, et du délectuel.
00:51:37Alors, le problème,
00:51:39si vous voulez, vous parlez de ça,
00:51:41vous avez parlé du prix du PIB, etc.
00:51:43Mais moi,
00:51:45justement, je voulais quand même préciser,
00:51:47quand vous dites, il y a les accidents
00:51:49de la route, sans faire... Bon, et il y a
00:51:51effectivement des criminels de la route.
00:51:53Et on le sait, il y a eu...
00:51:55C'est pour ça que la loi sur l'homicide
00:51:57routier que veut passer ce chef
00:51:59ce chef
00:52:01cuisinier
00:52:03Yannick Alléno.
00:52:05Enfant de son fils Antoine.
00:52:07Voilà, exactement. Et vous parlez,
00:52:09mais alors, d'un autre côté, il y a
00:52:11les Lola, les Maylis, les Philippines,
00:52:13toutes ces gens
00:52:15je dirais
00:52:17assassinés, ou tabassés,
00:52:19ou violés, ou agressés.
00:52:21Et ça devient,
00:52:23soyons clairs, ce n'est plus du fait de l'IA,
00:52:25c'est du fait de société. Ça devient quotidien.
00:52:27Enfin, on a presque honte de dire ça.
00:52:29Mais c'est pratiquement, voilà,
00:52:31je ne sais pas si on s'accoutume ou pas,
00:52:33en tout cas, le fait est là.
00:52:35Et le problème, c'est que d'un côté
00:52:37vous dites, voilà, voilà ce que ça coûte,
00:52:39voilà ce que ça fait au PIB, voilà ce qu'on perd,
00:52:41etc. Et c'est très bien de le dire.
00:52:43Mais d'un autre côté,
00:52:45on vous répondra, oui, mais
00:52:47que voulez-vous faire ? La justice étant
00:52:49ce qu'elle est, les récidivistes
00:52:51étant traités comme ils sont,
00:52:53on ne peut pas mettre un policier,
00:52:55vous dites, voilà, on paye les policiers,
00:52:57etc. On ne peut pas mettre un policier
00:52:59derrière chaque citoyen.
00:53:01Le fait,
00:53:03on n'a pas de...
00:53:05Je fais l'inventaire,
00:53:07on n'a pas de maison rétention, je ne parle même pas
00:53:09des obligations de quitter
00:53:11le territoire français. On en a déjà
00:53:13suffisamment parlé. Mais si vous voulez,
00:53:15pour résumer
00:53:17quand même, Christophe Erjduval,
00:53:19on a l'impression, je me rappelle,
00:53:21de ce très grand humoriste français
00:53:23qui disait,
00:53:25il suffit d'autres à la peine de mort,
00:53:27mais que, messieurs les assassins,
00:53:29commencent. Sauf que la peine de mort,
00:53:31elle est appliquée tous les jours en France.
00:53:33C'est une autre peine de mort, mais c'est
00:53:35une peine de mort. Et là, il n'y a
00:53:37pas de problème.
00:53:39En effet, bien sûr, la peine de mort
00:53:41et cet heureux a été abolie en 81,
00:53:43mais elle n'a pas été abolie
00:53:45par les criminels. Elle n'a pas été
00:53:47abolie par les criminels entre eux. Au passage,
00:53:49on l'oublie souvent, ils font beaucoup plus
00:53:51de meurtres entre eux
00:53:53que ce qu'on accuse de la police de bavure,
00:53:55etc. Je n'interviens pas dans cette polémique.
00:53:57Et puis enfin, il y a aussi
00:53:59ceux qui sont des presque
00:54:01morts pour la vie.
00:54:03Bien sûr. Vous savez que
00:54:05il y a un fait qui passe
00:54:07complètement sous les radars et qui a une très
00:54:09mauvaise réponse pénale, ce sont les
00:54:11tentatives d'homicide.
00:54:13Qu'est-ce que c'est qu'une tentative d'homicide ?
00:54:15Qui traumatise à vie les gens.
00:54:17Cette médecin anesthésiste
00:54:19qui est ce gars, au parking
00:54:21de Bagrame, c'est pas très loin de nous
00:54:23pour ceux qui habitent Paris.
00:54:25Les homicides ou les tentatives d'homicide,
00:54:27c'est jamais les autres. Ça peut être
00:54:29chacun d'entre nous. Ça peut être tout près
00:54:31de nous. Cette dame, ce gars,
00:54:33au parking de Bagrame,
00:54:35pour aller voir un patient,
00:54:37ou des courses, je n'en sais rien.
00:54:39Elle est quasiment égorgée
00:54:41par quelqu'un qui, derrière, lui taille
00:54:43la gorge. Elle ne doit sa vie,
00:54:45sa survie, qu'aux SAMU qui
00:54:47arrivent plus vite que prévu, aux hospitaliers,
00:54:49il faut leur rendre grâce et honneur,
00:54:51qui interviennent à la sauver. Mais,
00:54:53elle va rester avec des séquelles
00:54:55à vie. Et j'ai,
00:54:57dans mes statistiques, montré ce problème
00:54:59qui s'appelle la violence mortifère et qui
00:55:01s'aggrave. Il y avait
00:55:031,3
00:55:05tentatives d'homicide en
00:55:072010. Ce chiffre
00:55:09est monté à 3 en 2020.
00:55:11Il traduit quoi ? En 10 ans.
00:55:13Et il traduit quoi ? Et tous les vrais
00:55:15spécialistes de la police le savent.
00:55:17Alors, les journalistes s'appellent ça
00:55:19l'ensauvagement. Je ne dis pas ça l'ensauvagement.
00:55:21J'appelle ça le fait qu'une fraction
00:55:23de la délinquance aujourd'hui,
00:55:25pour elle, la vie n'a aucun
00:55:27prix. Si je
00:55:29cambriole, et que si ça doit risquer
00:55:31de tuer celui que je cambriole,
00:55:33j'en ai rien à fiche. Pourquoi ?
00:55:35Parce qu'on a dégradé, d'abord, la valeur
00:55:37de la vie humaine, et que peut-être
00:55:39ils savent ou ils ne savent pas,
00:55:41ou ils ont le sentiment subliminal qu'ils ne seront
00:55:43pas sanctionnés à la hauteur de ce
00:55:45prise de risque.
00:55:47Très important. Le sentiment d'impunité.
00:55:49Le sentiment d'impunité.
00:55:51Et donc, voilà,
00:55:53ça c'est évidemment extrêmement
00:55:55grave à prendre en compte.
00:55:57Le point commun qu'il y a entre
00:55:59tous ces homicides, qu'il soit celui de Lola,
00:56:01que vous évoquiez, ou de Philippine,
00:56:03et puis aussi au fils
00:56:05du chef à Léon,
00:56:07qui est une forme, entre guillemets, d'accident
00:56:09de la route, j'ai dit entre guillemets,
00:56:11et avec le point commun
00:56:13aussi de l'accident du travail mortel,
00:56:15c'est à chaque fois une défaillance
00:56:17de l'État. C'est à chaque fois une défaillance
00:56:19des règles
00:56:21de sécurité routière, des règles du code pénal,
00:56:23des règles du code du travail,
00:56:25qui auraient dû faire respecter l'État,
00:56:27peu importe la raison pour laquelle
00:56:29il n'y est pas parvenu, c'est factuel.
00:56:31Et moi, je vous renvoie
00:56:33à la question, est-ce que la SNCF,
00:56:35quand elle transporte ses voyageurs,
00:56:37elle dit,
00:56:39écoutez, moi j'ai 4 millions de kilomètres
00:56:41carrés,
00:56:434 millions de voies,
00:56:45c'est compliqué à entretenir, je fais partir
00:56:47des trains, j'ai plus les chiffres en tête,
00:56:49et donc par conséquent,
00:56:51comment voulez-vous que je puisse assurer
00:56:53la sécurité absolue de toujours mes voyageurs ?
00:56:55Non. La réponse est non.
00:56:57Si on avait accepté
00:56:59l'idée de fatalité dans le domaine
00:57:01des risques industriels,
00:57:03écologiques, du travail
00:57:05ou de la consommation, mais où en serait-on
00:57:07aujourd'hui ? C'est la seule
00:57:09chose que l'État ne fait pas,
00:57:11il ne se responsabilise pas de la même manière qu'il
00:57:13responsabilise les opérateurs privés
00:57:15par une obligation de sécurité et de résultat.
00:57:17Je reviens à cette exigence citoyenne.
00:57:19Vous voulez dire que la fonction publique
00:57:21connaît plus d'impunité
00:57:23dans ce sens-là que le secteur privé ?
00:57:25En tous les cas, l'État
00:57:27effectivement, c'est un fait,
00:57:29il s'est organisé une sorte d'irresponsabilisation,
00:57:31je ne dis pas qu'il n'y a pas
00:57:33des ressources administratives qui ne puissent pas
00:57:35décider de l'être mis en œuvre, mais avec
00:57:37quel prix de procédure et de toute façon
00:57:39pas de la même manière.
00:57:41Au fond, l'État n'est soumis pour
00:57:43la sécurité publique qu'une obligation de moyens.
00:57:45Je fais ce que je peux
00:57:47et puis s'il y a un homicide,
00:57:49écoutez, j'ai fait ce que j'ai pu,
00:57:51c'est malheureux, c'est la fatalité.
00:57:53Non, aucun homicide
00:57:55n'est une fatalité.
00:57:57Si on part de ce raisonnement, alors on revient
00:57:59à 18 000 morts sur la route.
00:58:01Alors justement, est-ce qu'il n'y a pas
00:58:03là peut-être
00:58:05une différenciation que vous ne faites pas
00:58:07mais que je vous pose la question, est-ce qu'il ne faut pas la faire ?
00:58:09Je m'explique.
00:58:11Mettons que toute mort a un prix,
00:58:13toute vie a un prix, pardon,
00:58:15et toute mort devrait avoir une sanction.
00:58:17C'est quand même ce que vous dites.
00:58:19Et vous parlez de l'État.
00:58:21Alors vous enquêtez sur une défaillance de l'État.
00:58:23Mais est-ce que l'État, en l'occurrence,
00:58:25et vous le savez, ce n'est pas le cas et on est loin
00:58:27de compter que ça n'a rien à voir avec la politique,
00:58:29la droite, la gauche ou autre,
00:58:31c'est que l'État, est-ce qu'il peut
00:58:33tout faire, ou est-ce qu'il n'y a pas
00:58:35à ce moment-là, et ça renvoie à quelque chose
00:58:37qui n'est pas chiffré, qui s'appelle
00:58:39tout simplement une valeur, la volonté,
00:58:41le courage, l'autorité.
00:58:43Car s'il n'y a pas de politique
00:58:45globale, tout ça c'est très
00:58:47bien de dénoncer, et vous le faites,
00:58:49et c'est très utile,
00:58:51mais ça sert à quoi ? À partir
00:58:53du moment où, je donne
00:58:55des exemples, des gens sont
00:58:57sous obligation de quitter le territoire français,
00:58:59ils ne le font pas, des gens qui sont
00:59:01condamnés trois fois, cinq fois, dix fois,
00:59:03qui sortent, et qui reviennent,
00:59:05et qui tuent, alors je ne dis pas qu'il faut
00:59:07les enfermer pour l'éternité, je dis
00:59:09simplement, le problème est posé,
00:59:11le problème est posé, et tous les jours,
00:59:13tous les jours, rappelez-vous, il y a quelqu'un qui a
00:59:15écrit la France orange mécanique, Laurent
00:59:17Aubertone, il y a dix-douze ans, ça a été un
00:59:19best-seller, qu'est-ce qu'il a fait ? Il a recueilli
00:59:21sur la totalité
00:59:23des petits journaux régionaux français de
00:59:25partout, les faits d'hiver,
00:59:27enfin ce qu'on appelait faits d'hiver, il y a dix ans.
00:59:29Et c'est exactement ce que vous dénoncez.
00:59:31Donc le problème, c'est que
00:59:33comment on peut articuler
00:59:35ce que vous dites, c'est-à-dire,
00:59:37écoutez, l'État est responsable,
00:59:39d'accord, et l'État vous dit, alors je fais
00:59:41quoi ? Regardez mon budget,
00:59:43regardez les dettes, regardez-toi,
00:59:45je fais quoi ? Comment je réoriente ?
00:59:47Il est là le problème.
00:59:48Tout à fait, en tous les cas,
00:59:50il n'y a aucune espèce de
00:59:52politique qui ne puisse fonctionner
00:59:54sans qu'elle soit aiguillonnée par
00:59:56une sanction. C'est-à-dire que
00:59:58la sanction de toute politique, qu'elle soit d'ailleurs
01:00:00celle d'un industriel qui a une politique
01:00:02de sécurité dans son usine pour qu'il n'y ait
01:00:04aucun, il y ait zéro, ou autant
01:00:06un zéro accident du travail,
01:00:08il a l'aiguillon de se dire que
01:00:10si je commets un accident du travail,
01:00:12si je n'ai pas pris toutes les précautions,
01:00:14bien sûr le risque zéro n'existe pas,
01:00:16mais si je n'ai pas pris toutes les précautions, je serai
01:00:18sanctionné. Eh bien, c'est ce que
01:00:20je propose de transposer à l'État.
01:00:22Il n'y a pas l'équivalent de cette
01:00:24sanction de la responsabilité d'une
01:00:26politique publique que nous lui avons confiée.
01:00:28Elle n'existe pas. Et si
01:00:30on mettait en place, j'allais dire
01:00:32l'amende, oui c'est presque une forme d'amende
01:00:34qui serait appliquée à l'État
01:00:36en cas d'homicide,
01:00:38en cas d'homicide notamment pour criminalité,
01:00:40à toute victime, aux ayant droit des victimes,
01:00:42de la victime en question, eh bien
01:00:44croyez-moi que demain Bercy
01:00:46demanderait des comptes à la place
01:00:48Beauvau et demanderait des comptes à la place
01:00:50Vendôme en leur disant
01:00:52ayez une politique efficace.
01:00:54Ayez une politique efficace pour faire réduire
01:00:56la courbe de ce que nous engageons
01:00:58comme dépenses pour indéniser,
01:01:00pour réparer, au titre de la Solidarité nationale,
01:01:02les victimes d'homicide.
01:01:04Vous dites, il faut taper l'État
01:01:06au portefeuille. C'est un peu ça.
01:01:08Et l'État c'est nous, justement.
01:01:10C'est moi aussi d'ailleurs. C'est moi aussi bien sûr.
01:01:12Je suis également concerné. Il faut taper,
01:01:14nous sommes totalement, l'État c'est nous,
01:01:16contribuables. Oui mais l'efficacité
01:01:18de toutes les politiques de finances publiques
01:01:20prouvent que c'est à chaque fois
01:01:22la performance et l'amélioration
01:01:24de nos bons réflexes
01:01:26qui, même s'ils supposent un investissement,
01:01:28se récolteront par des gains.
01:01:30Et les gains, c'est 18 milliards
01:01:32perdus pour la nation
01:01:34si on les économise,
01:01:36rendez-vous compte, ce qu'on gagne
01:01:38ce n'est pas rien, c'est clair.
01:01:40On conserve une professeure d'économie
01:01:42philippine, peut-être demain une brillante
01:01:44docteure en économie. Qui sait ?
01:01:46On va en parler tout de suite
01:01:48après cette petite pause, Christophe et Ange Duval
01:01:50justement, comment faire et quels sont
01:01:52les moyens ? Et vous en donner quelques-uns.
01:01:54Et bien entendu, si vous voulez réagir
01:01:56ou si vous avez une question, n'hésitez
01:01:58pas à nous appeler au 0826
01:02:00300 300
01:02:02Bercov dans tous ses états, revient tout de suite.
01:02:04Sud Radio
01:02:06Sud Radio
01:02:08Bercov dans tous ses états
01:02:10Et je ne suis
01:02:12pas seul, le prix de la sécurité
01:02:14et l'enquête sur défaillance d'État de
01:02:16Christophe et Ange Duval, paru aux éditions
01:02:18Érolles
01:02:20Quand même, Christophe et Ange Duval
01:02:22entrons
01:02:24pratiquement, pratiquement,
01:02:26vous avez chiffré, et c'est très intéressant
01:02:28encore une fois, je recommande votre livre parce que
01:02:30vous donnez un certain nombre de chiffres et les chiffres
01:02:32Non mais c'est très important de voir
01:02:34qu'est-ce que ça vous va. C'est pas un essai
01:02:36c'est une enquête
01:02:38et surtout, alors vous parlez de la
01:02:40défaillance de l'État, mais parlons-en de cette
01:02:42défaillance de l'État.
01:02:44Ils vont vous répondre, je l'ai dit, juste avant
01:02:46qu'on rende l'antenne
01:02:48pendant un moment
01:02:50L'État aujourd'hui, je vous
01:02:52écoute, je suis ministre de l'Intérieur, je suis ministre
01:02:54de la Justice ou autre
01:02:56je suis Emmanuel Macron ou Michel Barnier
01:02:58je lis votre livre, je dis attendez, vous êtes
01:03:00très gentil, très bien, tout ça
01:03:02part d'un bon sentiment et d'une
01:03:04constatation évidente
01:03:06simplement, je fais comment
01:03:08je fais comment, nous avons
01:03:103 000 milliards
01:03:123 300 milliards de dettes et plus de
01:03:143 trillions d'euros
01:03:16de dettes, je ne sais pas comment faire
01:03:18des économies et vous me demandez
01:03:20effectivement d'investir
01:03:22dans, effectivement, la protection
01:03:24de la vie humaine. Évidemment qu'il va être
01:03:26contre-investir dans la protection de la vie humaine
01:03:28le problème c'est que je ne peux pas le faire
01:03:30je suis obligé de me déguiser pour le faire
01:03:32Moi, la question que je vous me pose, très pratiquement
01:03:34comment on peut les forcer
01:03:36à mettre le nez dans le
01:03:38guano de la réalité et de dire, oui
01:03:40mais vous devez le faire
01:03:42D'abord, j'observe
01:03:44si vous voulez que c'est ce qu'ils ont
01:03:46décidé de faire en matière
01:03:48de préjudice écologique
01:03:50on a fait voter une loi en 2016
01:03:52qui a dit, au code civil
01:03:54toute personne responsable d'un préjudice
01:03:56écologique est tenue de le réparer
01:03:58c'est ce qu'il a dit dans la loi
01:04:00et je vous signale d'ailleurs que les organisations
01:04:02d'écologie se sont emparées de ce texte
01:04:04pour faire ce qu'ils appellent l'affaire du siècle
01:04:06et dire par conséquent, l'État, tu fais partie
01:04:08de toute personne, tu es tenue
01:04:10à respecter le taux de
01:04:12de CO2
01:04:14etc. Et donc, ils sont devant
01:04:16le tribunal administratif
01:04:18etc. Et l'État a déjà
01:04:20été condamné, pas aux sommes évidemment
01:04:22au montant des sommes qu'on évoque pour la vie humaine
01:04:24mais donc, ça existe
01:04:26ça existe pour protéger la nature
01:04:28et c'est très bien
01:04:30donc ça existe pour la sécurité écologique, pourquoi ça n'existerait
01:04:32pas pour la sécurité humaine ?
01:04:34Je trouve qu'au passage, la sécurité humaine, d'abord, quelque part
01:04:36dans l'échelle des valeurs, elle vient aussi
01:04:38Je ne vais pas forcément dire
01:04:40avant mais en tout cas, au moins
01:04:42donc je demande
01:04:44la même loi écrite pour la
01:04:46protection de la vie humaine
01:04:48concernant
01:04:50l'État et toute personne concernera l'État
01:04:52Alors, l'État a des économies
01:04:54à faire, parce qu'aujourd'hui
01:04:56quand on a une politique de sécurité publique
01:04:58dont je n'ai pas fait
01:05:00bien sûr l'analyse complète, ça demanderait
01:05:02plusieurs livres, mais qui n'est pas
01:05:04piloté ? Je veux dire
01:05:06par là, que quand on cherche
01:05:08un industriel ou une entreprise privée
01:05:10ou la SNCF, pour reprendre mon lisant tout à l'heure
01:05:12pour conduire une politique et notamment
01:05:14de sécurité de ses voyageurs
01:05:16de ses salariés, de ses consommateurs
01:05:18il a des indicateurs
01:05:20il a une manière de piloter
01:05:22il a des outils pour piloter
01:05:24quelque part, l'État a un problème d'abord aujourd'hui
01:05:26c'est celui qu'il a de mauvais
01:05:28indicateurs pour piloter sa sécurité
01:05:30j'ai mis en évidence dans mon enquête
01:05:32je lui renvoie le lecteur parce que c'est peut-être long
01:05:34pour les auditeurs à leur expliquer
01:05:36que la statistique de la sécurité
01:05:38est parfaitement insatisfaisante
01:05:40au point que je propose
01:05:42deux choses très simples qui ne coûtent rien
01:05:44j'ai des propositions qui coûtent 0€
01:05:46on peut en parler au Premier Ministre
01:05:48ou au Ministre du Budget
01:05:50la première par exemple, je confie à l'INED
01:05:52l'Institut National des Études Démographiques
01:05:54la responsabilité devant le Parlement
01:05:56de nous dire combien par an
01:05:58il y a d'homicides volontaires et involontaires
01:06:00rendez-vous compte que ce chiffre
01:06:02il faut aller à la pêche et à la louche
01:06:04parce qu'on ne le connait pas ce chiffre
01:06:06absolument, on ne le connait pas
01:06:08on ne sait pas aujourd'hui si on ne va pas à la pêche
01:06:10la recollection s'appelle la consolidation
01:06:12des chiffres, on ne le sait pas
01:06:14et en plus il y a des zones d'ombre
01:06:16il y a des zones d'ombre dans ce qui
01:06:18malheureusement existe aussi
01:06:20qui sont les accidents mortels du travail
01:06:22et tiers pénurie responsable
01:06:24pardon, restons là dessus
01:06:26sur la criminalité
01:06:28sur les viols, sur les tabassages
01:06:30et bien ils sont absolument
01:06:32insatisfaisants et il y a plusieurs raisons
01:06:34d'abord il y avait
01:06:36l'observatoire national de la délinquance
01:06:38et des réponses pénales qui essayait
01:06:40d'avoir un pilotage et un suivi
01:06:42en 2020, le Premier ministre
01:06:44décide de le supprimer
01:06:46donc on casse un thermomètre
01:06:48ou on casse une vigie
01:06:50on fait descendre du mal la vigie
01:06:52supprimer, supprimer
01:06:54ensuite, il y avait depuis
01:06:561972
01:06:58jusqu'en 2023, je vais y revenir, pourquoi
01:07:00il y avait un état statistique
01:07:02que la police et la gendarmerie connaissent bien
01:07:04le 4001
01:07:06le fameux état 4001
01:07:08c'est jargonesque
01:07:10c'est un tableur
01:07:12que devaient renseigner les enquêteurs
01:07:14selon une ventilation
01:07:16des genres de violences
01:07:18crime, délit, contravention etc
01:07:20et qui renseignait
01:07:22depuis 2072 jusqu'en
01:07:242023 de la même manière et qui
01:07:26était de suivre au moins de piloter
01:07:28il y a des imperfections
01:07:30dans cet outil statistique
01:07:32c'est celui qui m'a servi à mon enquête
01:07:34mais il existait et en 2023
01:07:36le service de la statistique du ministère
01:07:38de l'intérieur a décidé
01:07:40au titre de mieux faire
01:07:42de le supprimer
01:07:44donc on a cassé un thermomètre qui était continu
01:07:46de 1972 jusqu'en 2023
01:07:48celui qu'on a reconstitué, excusez-moi
01:07:50je ne m'y retrouve pas et en tout cas
01:07:52je ne fais pas le raccord entre l'ancien et le nouveau
01:07:54et donc là aussi
01:07:56je propose quoi ?
01:07:58ça coûte quasiment rien à l'Etat
01:08:00créer une autorité publique
01:08:02indépendante, présidée par exemple
01:08:04par le procurant général
01:08:06de la Cour de Cassation pour faire quelque chose
01:08:08de vraiment impartial et vraiment indépendant
01:08:10qui sera chargé
01:08:12de collectionner
01:08:14toute la statistique de criminalité
01:08:16de délinquance pour pouvoir là encore
01:08:18en rendre compte au Parlement tous les ans
01:08:20et dire voilà le vrai chiffre
01:08:22sans indicateur
01:08:24comment voulez-vous qu'un ministre de l'intérieur
01:08:26réellement voit la courbe
01:08:28devant lui et décide
01:08:30si ce mois-ci elle baisse
01:08:32ce mois-ci elle remonte, ce mois-ci
01:08:34j'ai réussi à la faire descendre
01:08:36Christophe, ils ne la connaissent pas
01:08:38vous voulez dire qu'aujourd'hui le ministre de l'intérieur, le ministre de la justice
01:08:40ne connaît pas les chiffres
01:08:42de la délinquance ? Ils en connaissent
01:08:44ils ont celles qui éventuellement leur sont données
01:08:46par leur service ou autre, je ne peux pas
01:08:48vous répondre à toutes ces questions
01:08:50bien sûr que je ne dis pas qu'ils en connaissent
01:08:52mais les citoyens eux ne les connaissent pas
01:08:54et si moi ce livre m'a demandé un an pour les chercher
01:08:56ça veut dire que si moi à mon niveau
01:08:58j'ai mis un an pour essayer de trouver
01:09:00des chiffres et dire en plus qu'ils sont
01:09:02minimum, minimum, ça veut dire que
01:09:04le citoyen de la rue
01:09:06il est un peu en fumée
01:09:08ou en tout cas il se perd dans la fumée
01:09:10et cette fumée n'est pas bien parce que
01:09:12le contrôle démocratique c'est celui qui est le plus important
01:09:14notre Parlement n'est pas saisi de ces chiffres
01:09:16– Oui c'est ça
01:09:18c'est-à-dire que c'est ça
01:09:20je crois que la chose la plus importante
01:09:22c'est que eux, moi je crois que
01:09:24les ministères savent plutôt bien
01:09:26mais le Parlement
01:09:28nos représentants
01:09:30et nous a fortiori
01:09:32nous ne les connaissons pas. Mais alors justement
01:09:34je voudrais revenir à
01:09:36au-delà des chiffres il y a quand même
01:09:38vous parlez vous-même
01:09:40il y a l'autorité, vous parlez beaucoup de
01:09:42tolérance zéro, ce qui n'est pas
01:09:44d'ailleurs une mauvaise chose
01:09:46mais comment appliquer la tolérance
01:09:48zéro justement
01:09:50vous savez très bien
01:09:52les ravages du narcotrafic
01:09:54vous savez très bien combien rapporte le trafic de drogue
01:09:56mais il n'y a pas que ça hein
01:09:58les ravages d'un certain nombre de faits
01:10:00dits de société
01:10:02qui fait que la France
01:10:04l'ensauvagement, beaucoup n'aiment pas
01:10:06cette expression mais hélas
01:10:08elle est vraie
01:10:10elle est factuelle
01:10:12comment il se fait que justement
01:10:14il y a ça
01:10:16il y a ce constat
01:10:18et encore on fait très mal le constat
01:10:20vous dites on l'enfume, on le cache
01:10:22et au-delà de ça
01:10:24vous avez vu à chaque fois qu'il y a un accident
01:10:26chaque fois qu'il y a une mort, chaque fois
01:10:28qu'il y a des obsèques, on fait les marches blanches
01:10:30et on a les
01:10:32fleurs, les chansons
01:10:34etc, les discours
01:10:36très dignes et tout
01:10:38et au-delà de ça, pourquoi la patate
01:10:40chaude depuis des décennies
01:10:42reste transmise
01:10:44d'irresponsabilité en irresponsabilité
01:10:46Christophe, il est là le problème
01:10:48Oui, alors bon d'abord la compassion
01:10:50c'est extrêmement important, que ce soit les marches blanches
01:10:52et j'y adhère totalement
01:10:54et là récemment le ministre de l'Intérieur
01:10:56est allé voir la famille
01:10:58de la petite Philippine, c'est un geste
01:11:00très humain et très humanitaire
01:11:02et c'est pas souvent, attention
01:11:04que ce soit produit
01:11:06La politique
01:11:08Mais au-delà de ça
01:11:10Venons-y
01:11:12D'abord c'est exactement
01:11:14la politique que mène
01:11:16la direction de la sécurité routière encore une fois
01:11:18dont je prends modèle et prends exemple
01:11:20depuis 1972
01:11:22c'est Pompidou qui a décidé ça, c'était relancé
01:11:24en 2002 par Jacques Chirac
01:11:26et c'est leur leitmotiv
01:11:28politique de tolérance zéro ne veut pas dire
01:11:30risque zéro
01:11:32On est pas d'accord, on parle pas de risque zéro
01:11:34Non mais pardon, voilà la question que je vous pose
01:11:36Pour dire par là qu'on sait bien qu'il y aura toujours des tués
01:11:38sur la route par exemple, mais on se donne des moyens
01:11:40qu'il y en ait
01:11:42le moins possible. On se donne des moyens comment ?
01:11:44On met un ceinture de sécurité, on élève
01:11:46les normes de la sécurité routière, on met des policiers
01:11:48sur la route, etc. Bref
01:11:50On y met le paquet
01:11:52Je vais vous donner un exemple concret de ce que peut être
01:11:54la politique de tolérance zéro
01:11:56Les chercheurs dans quelques années vont étudier avec
01:11:58intérêt ce qu'il s'est passé pendant les JO
01:12:00Et
01:12:02effectivement déjà on commence à sortir
01:12:04des données qui montrent que
01:12:06là, on a eu la volonté de politique
01:12:08de tolérance zéro
01:12:10Oui, parce qu'on a mis tous les policiers de force
01:12:12de Navarre, etc. La France devenait la vitrine
01:12:14du monde, il y avait un risque très
01:12:16très élevé
01:12:18Et qu'est-ce qu'on a fait pour obtenir
01:12:20cette politique de tolérance zéro ?
01:12:22Bah Gérard Bamanin il a mis le paquet
01:12:24Il a fait monter 40 000 policiers et gendarmes
01:12:26Il y avait 90 000 policiers là
01:12:28Et donc à ce moment-là on a saturé l'espace
01:12:30Alors c'est pas forcément à faire tous les jours
01:12:32En tout cas, le fait est, l'exemple concret
01:12:34On a appliqué la tolérance zéro
01:12:36La délinquance a fait profil bas
01:12:38Et elle s'est dégagée
01:12:40Ou elle a été moins nombreuse
01:12:42Moins attirée à pouvoir faire
01:12:44des actes graves, y compris
01:12:46d'actes terroristes. Donc c'est ça la politique de tolérance zéro
01:12:48C'est l'Etat qui met
01:12:50les paquets, qui s'en donne les moyens
01:12:52Et qui aboutit à des résultats
01:12:54Voilà, tolérance zéro
01:12:56Pardon, on l'a saupoudrée
01:12:58Vous savez très bien que c'était une parenthèse enchantée
01:13:00Oui peut-être, mais
01:13:02C'est un contre-exemple comme intéressant
01:13:04Mais pardon, moi c'est très intéressant
01:13:06que vous avez rappelé le code de la route
01:13:08Et que vous avez rappelé en 1972
01:13:10Nous sommes 52 ans plus tard
01:13:12Comment ça se fait qu'il n'y a que
01:13:14dans le code de la route et dans les activités
01:13:16routières que cette tolérance zéro
01:13:18est appliquée et absolument pas ailleurs ?
01:13:20Je vous pose la question
01:13:2250 ans, c'est pas mal
01:13:24La courbe est page 191 de mon livre
01:13:26Et c'est fulgurant, cette chute
01:13:28Allez-y, lisez-la
01:13:30Écoutez, en tout cas
01:13:32Rien que sur le segment 2010-2020
01:13:34Moins 34% de tueurs sur la route
01:13:36Dans la même période
01:13:38Plus 114%
01:13:40De violences mortifères
01:13:42Alors, attendez, c'est intéressant
01:13:44Je l'ai là
01:13:46On compare la totalité de la circonstance routière
01:13:48Entre 1952 et 2021
01:13:50Voilà, alors là
01:13:52Le graphique est dans mon livre
01:13:54Je n'ai pas un pourcentage
01:13:56Mais rien que sur le segment 2010
01:13:58Moins 34% de tueurs sur la route
01:14:00Et dans le même temps
01:14:02Pardon, mais on laisse filer, en tout cas on ne contrôle pas
01:14:04De laisser filer la violence mortifère
01:14:06Elle augmente de 114%
01:14:08Alors
01:14:10Il y a des éléments
01:14:12Qui sont évidemment multiples
01:14:14Je n'aborde pas
01:14:16Toutes les causes et tous les effets
01:14:18Mais nous n'avons pas
01:14:20Un rapport à la sécurité
01:14:22De droit commun identique
01:14:24A notre rapport à la sécurité
01:14:26D'accident du travail
01:14:28D'accident de la route
01:14:30Ou des accidents de l'industrie
01:14:32Est-ce que ça ne veut pas dire
01:14:34Que ce ne sont pas les mêmes ?
01:14:36Alors
01:14:38Non, pour moi au contraire
01:14:40Ce sont les mêmes morts
01:14:42Et la même dignité humaine
01:14:44Il y a sans doute une somme
01:14:46De questions qui est d'abord la prise de conscience
01:14:48C'est que nous n'avons pas
01:14:50La même prise de conscience
01:14:52Nous avons dans le domaine de la violence mortifère
01:14:54De droit commun
01:14:56Encore la religion de la fatalité
01:14:58Et comme nous n'avons pas
01:15:00La religion de la responsabilité
01:15:02Et bien nous ne pouvons
01:15:04Qu'avoir de mauvais résultats
01:15:06Dans l'autre, nous n'avons pas du tout
01:15:08Ou plus du tout, il n'y a plus une seule personne
01:15:10Un industriel qui verrait nous dire
01:15:12Mais c'est la fatalité, qu'en mangeant mes produits
01:15:14Il puisse y avoir quelqu'un qui est la salmonellose
01:15:16Mais attendez, qu'est-ce qu'on fait de cet homme-là ?
01:15:18On le met avec des goudrons et des plumes
01:15:20Et ensuite, il le sait
01:15:22Il a des sanctions économiques
01:15:24L'autre versus
01:15:26Eh bien, il n'y a pas
01:15:28Il n'y a pas de sanctions
01:15:30Et c'est vraiment
01:15:32Vous posez, et c'est pour ça que c'est très intéressant
01:15:34Votre étiage de comparaison
01:15:36C'est que dans un seul domaine
01:15:38Justement, que ce soit dans l'entreprise
01:15:40Dans l'industrie, dans les accidents du travail
01:15:42Dans les accidents de la route
01:15:44Il y a en tout cas quelque chose
01:15:46Qui est du ressort de responsabilité
01:15:48Et il y en a encore trop, évidemment
01:15:50L'autre, on a l'impression
01:15:52Je ne dis pas qu'il ne faut pas généraliser, etc.
01:15:54Mais on a l'impression de vivre
01:15:56Dans une société, je parle des actes de droit commun
01:15:58À irresponsabilité illimitée
01:16:00Vous parlez vous-même
01:16:02Adélaïde, Lola, etc.
01:16:04Vous citez plusieurs exemples
01:16:06Ce sont des exemples qui montrent
01:16:08Des chaînes de dysfonctionnement d'État
01:16:10C'est même pas une seule cause
01:16:12Une seule modalité causale
01:16:14Qui est à l'origine de l'homicide
01:16:16C'est une chaîne de défaillance d'État
01:16:18Qui a cumulé
01:16:20Evidemment, en plus, ils ne peuvent pas
01:16:22Malheureusement, louper la victime
01:16:24Mais c'est inimaginable
01:16:26Ce qui s'est passé à Philippines
01:16:28L'enquête le démontrera, la zone des responsabilités
01:16:30Mais c'est une chaîne de responsabilité, de défaillance
01:16:32Mais cette chaîne de défaillance
01:16:34Dit quoi sur la situation
01:16:36Effectivement
01:16:38Dans notre pays, de ce point de vue là
01:16:40C'est une chaîne de défaillance
01:16:42Est-ce qu'on peut dire dysfonctionnement
01:16:44Et la question que je vais vous poser
01:16:46Vous avez donné des exemples
01:16:48D'ailleurs, où ça ne coûte pas très cher
01:16:50Vous reparlez de refaire
01:16:52Un certain nombre d'organismes
01:16:54Qui renseignent les représentants
01:16:56Et le peuple
01:16:58Qu'est-ce qu'on peut faire contre ces défaillances
01:17:00A votre avis, je ne demande pas des solutions au miracle
01:17:02Mais qu'est-ce qu'on peut faire
01:17:04Moi, d'abord, je ne fais pas de politique
01:17:06Comme vous le devinez
01:17:08Je ne fais partie que d'un seul parti
01:17:10Le parti PVR, de l'efficacité en résultat
01:17:12Et je dis simplement que quand on fixe
01:17:14L'objectif de la baisse
01:17:16De la courbe, de la mortalité mortifère
01:17:18Avec une sanction assortie
01:17:20Et bien, je laisse mes concitoyens
01:17:22En qui j'ai toute confiance, se choisir des politiques
01:17:24Sécuritaires de gauche
01:17:26Sécuritaires de droite, sécuritaires du centre
01:17:28Sécuritaires de ce qu'ils ont envie, peu importe
01:17:30Ce n'est pas la couleur politique qui compte
01:17:32C'est le résultat
01:17:34Est-ce qu'un chef d'entreprise, il est de gauche, de droite, du centre
01:17:36Ou d'ailleurs, pour dire je fais moins
01:17:38L'action du travail dans mon entreprise
01:17:40Mais vous avez la grosse différence
01:17:42Je ne sais pas si nous sommes
01:17:44Nous allons faire une petite pause
01:17:46Et puis nous allons reprendre
01:17:48Tout de suite après
01:17:50Et un numéro de téléphone pour nous appeler
01:17:52Si vous avez une question
01:17:54C'est le 0 826 300 300
01:17:56André Bercoff et son invité revient tout de suite
01:18:02Sud Radio, Bercoff dans tous ses états
01:18:06Et oui, le prix de l'insécurité
01:18:08Christophe Ehoch du Val
01:18:10Justement, on parlait de tout cela
01:18:12Et vous parlez de ce qu'il faut faire
01:18:14Et on parlait des sanctions et on parlait de tolérance zéro
01:18:16Mais je voudrais revenir aux chiffres
01:18:18Parce qu'encore une fois
01:18:20Les chiffres, c'est très important
01:18:22C'est pas, il ne faut pas se dire, ah là là, c'est que des chiffres
01:18:24Au contraire, votre livre d'abord, ce n'est pas que des chiffres
01:18:26Et c'est très important de rappeler
01:18:28Parce que les chiffres, ce sont les faits
01:18:30Ce n'est pas de l'idéologie
01:18:32L'exécution des peines en France
01:18:34Où en en est-on ?
01:18:36Quel est le tableau ?
01:18:38Bien sûr, je remercie d'abord
01:18:40Aux juges et aux policiers
01:18:42Ils font un travail très difficile les uns les autres
01:18:44Et avec des moyens qui ne sont pas à la hauteur
01:18:46De leur enjeu, ça c'est le premier point
01:18:48Mais il y a une question
01:18:50D'efficacité du service public de la justice
01:18:52Que devraient attendre nos concitoyens
01:18:54Et qui n'est pas au rendez-vous
01:18:56Sachez par exemple que
01:18:58Les condamnations ferment
01:19:00Alors quand on dit condamnations ferment, il faut savoir
01:19:02Que dans la jurisprudence pénale
01:19:04C'est du sérieux
01:19:06C'est du sérieux, sérieux
01:19:08Qu'est-ce que vous appelez condamnations ferment ?
01:19:10En quoi c'est du sérieux ?
01:19:12Parce que généralement
01:19:14Ce sont des peines avec sursis
01:19:16Qui sont infligées
01:19:18Et jusqu'à deux ans de condamnation ferme
01:19:20La loi d'Hattie
01:19:22Rachida d'Hattie
01:19:24Le convertit aussitôt en mesure alternative
01:19:26C'est automatique
01:19:28C'est-à-dire pardon, pardon
01:19:30Pour que vous puissiez bien comprendre
01:19:32Si j'écope de deux ans
01:19:34De prison ferme
01:19:36C'est automatiquement alternatif
01:19:38Et je ne fais pas le jour de prison
01:19:40Je fais les travaux d'intérêt général
01:19:42Il a pu y avoir de la prison préventive
01:19:44D'accord
01:19:46Mais sinon c'est automatique
01:19:48Et voilà
01:19:50Alors ensuite, les personnes qui effectivement en France
01:19:52Font l'objet de condamnations fermes à plus de trois ans
01:19:54Je vous dis que c'est du très grave
01:19:56Du très lourd
01:19:58Et bien ce sont, c'est l'annuaire statistique
01:20:00De la justice qui le révèle
01:20:02C'est pas inventé
01:20:04Savez-vous qu'au bout de deux ans
01:20:06Il y a encore 16%
01:20:08Des condamnations
01:20:10À plus de trois ans fermes
01:20:12Qui ne sont pas exécutées
01:20:1416% ne sont pas exécutées
01:20:16Et au bout de cinq ans, la statistique donne encore 8%
01:20:18Après cinq ans, c'est plus
01:20:20Les gens ne sont pas dedans de la nature
01:20:22Sans doute la statistique les a complètement perdus
01:20:24Ça veut dire qu'effectivement
01:20:26On a là un mauvais résultat
01:20:28Indéniable
01:20:30Quand la justice rendue au nom du peuple français
01:20:32N'est pas exécutée
01:20:34Qu'on n'a pas les moyens, qu'on ne se donne pas les moyens
01:20:36Ou qu'on multiplie les artifices procéduraux
01:20:38Pour faire que la personne s'échappe
01:20:40Elle restera dans la nature
01:20:42Alors qu'elle est une personne potentiellement
01:20:44Très dangereuse
01:20:46Quelqu'un qu'on ait à cinq ans de prison ferme
01:20:48Je peux vous dire que derrière
01:20:50Il y a du viol
01:20:52C'est ça, c'est viol
01:20:54Avec peut-être quelques actes de barbarisme, etc
01:20:56Cinq ans fermes aujourd'hui
01:20:58Voilà
01:21:00Je ne serais pas démenti
01:21:02Que c'est du très lourd
01:21:04Non pas parce que les juges sont laxistes
01:21:06Vous dites 16% ne sont pas exécutés
01:21:08Il n'y a que 43% des condamnations qui sont exécutées immédiatement
01:21:10Les autres, il faut attendre
01:21:12Il faut attendre et en attendant
01:21:14Est-ce qu'il y a une entreprise en France
01:21:16Qui pourrait se permettre d'avoir de tels résultats ?
01:21:18Il serait temps que l'État regarde l'entreprise
01:21:20Et que nous aussi
01:21:22Et qu'on nous traite comme des usagers de la justice
01:21:24A qui on doit rendre des comptes
01:21:26Nous sommes encore loin du compte
01:21:28Christophe Hergéval
01:21:30Je rappelle pour ceux qui viennent à Paris
01:21:32Que le samedi 12 octobre
01:21:34Au salon du livre juridique
01:21:36A Paris 1er de rue Montencier
01:21:38Vous allez présenter vos livres
01:21:40Le prix de l'insécurité et l'inflation normative
01:21:42Sur le stand de LexisNexis
01:21:44C'est au Conseil Constitutionnel
01:21:46Qu'a lieu ce salon juridique
01:21:48Et j'accueillerai les auditeurs de Sud Radio
01:21:50Qui sont parisiens, au passage
01:21:52Et avec plaisir et joie
01:21:54Pour qu'ils comptent la justice
01:21:56Et la ligne juste