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NewsTranscription
00:00:00au Berkhoff dans tous ses états.
00:00:02Nous sommes en guerre.
00:00:04We will make America great again !
00:00:09Vous le comparez à Hitler ?
00:00:11Sans aucun problème.
00:00:12Je dis que Trump est un agent de Poutine.
00:00:14Tu es un Terminator, pas vrai ?
00:00:16Ce que j'entends par là, c'est cette façon de susciter la haine.
00:00:19C'est un agent, il est sous contrôle.
00:00:21Depuis 4 ans, ce qu'il fait est téléguidé.
00:00:24Je suis Dark Panther.
00:00:26Ces arrivées en avion,
00:00:28c'est quelque chose qu'Hitler a utilisé en 1932.
00:00:31Le LSD, l'ecstasy, la cocaïne,
00:00:33les champignons ou encore la kétamine.
00:00:35Quand on parle de magie noire,
00:00:37un nom revient toujours en premier.
00:00:39Voldemort.
00:00:40Elon Musk est un consommateur de drogues dures.
00:00:44Je suis ton père.
00:00:46Nous sommes en guerre.
00:00:49Et l'immortel, l'immortel
00:00:53édict du président d'Adelie
00:00:55qui est aujourd'hui au Maroc.
00:00:56Le Maroc, là, il n'est pas en guerre.
00:00:57Il n'est pas en guerre.
00:00:58Il a amené 122 personnes avec lui.
00:01:00Là, ça va, ce sont les festivités.
00:01:02Mais pendant les festivités marocaines,
00:01:06le reste est là.
00:01:07Et le reste, il n'est pas toujours très, très, très, très rose.
00:01:12Ce qui se passe aujourd'hui en Guadeloupe et en Martinique.
00:01:15Qu'est-ce qui fait que la fièvre monte ?
00:01:17Il y a eu, et ce n'est pas nouveau,
00:01:19il y a encore grève, blackout,
00:01:22destruction d'électricité, couvre-feu.
00:01:26Qu'est-ce qui se passe ?
00:01:27Eh bien, on va en parler.
00:01:28On va en parler avec Olivier Servat
00:01:30qui est député de Guadeloupe
00:01:31et qui est porte-parole du groupe IOT.
00:01:33Eh bien, on veut savoir ce qui se passe.
00:01:35On le sait, c'est récurrent.
00:01:37Mais est-ce que c'est la même récurrence
00:01:39ou quelque chose d'autre
00:01:40est en train de survenir dans les DOM ?
00:01:43On va en parler avec le député.
00:01:45Et puis, nous allons aussi parler alors
00:01:48des élections américaines, bien sûr.
00:01:50C'est dans une semaine.
00:01:52Ça nous concerne, qu'on le veuille ou pas.
00:01:54Et alors, il y a, non seulement en Amérique,
00:01:57mais en France,
00:01:58chez les experts autoproclamés,
00:02:00ça y est, Trump est un nazi.
00:02:03Trump est le joujou de Poutine.
00:02:06Ça y est, les lions sont lâchés.
00:02:08On y va et on n'arrête pas du tout.
00:02:11Alors, on va essayer de décrypter cela.
00:02:13C'est quand même assez drôle.
00:02:15Et quand vous voyez, effectivement,
00:02:17ce qui se passe, c'est quoi ?
00:02:19C'est la panique, on ne sait pas.
00:02:21Et puis, alors, Hidalgo, toujours Hidalgo,
00:02:23magnifique petite réflexion,
00:02:26je ne dirais pas perle, de la maire de Paris,
00:02:29qui est décidée à terminer le règne des voitures
00:02:33dans la capitale française.
00:02:35C'est fini.
00:02:36Sauf les bus et les taxis.
00:02:38Et encore, si affinités.
00:02:40Et puis, ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
00:02:42est-ce qu'on triche ?
00:02:43On ne triche pas.
00:02:45On va en parler.
00:02:46C'est vraiment très, très parlant.
00:02:48Et en deuxième partie,
00:02:50nous allons recevoir Serge Federbouch,
00:02:52qui est essayiste.
00:02:54Il a écrit un livre passionnant,
00:02:56Le sabre et l'esprit.
00:02:58Et il prend un peu le recul pour expliquer
00:03:00ce qui se passe.
00:03:01Et vous voyez, le côté Brix et le côté Occident,
00:03:04ce n'est pas du tout ce qu'un certain nombre aussi
00:03:06d'experts et d'essayistes nous disent.
00:03:08C'est beaucoup plus compliqué que ça.
00:03:10Mais vous savez, nous, on est là,
00:03:12vous savez, auditeurs de Sud Radio,
00:03:14résidents de Sud Radio,
00:03:15on est là pour avoir question à tout,
00:03:17pour expliquer et pour décrypter.
00:03:18Et c'est ce qu'on va faire.
00:03:20Attachez vos ceintures.
00:03:22Les Français parlent au français.
00:03:25Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:28Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:31Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:35Blackout.
00:03:36Un blackout très fort en Guadeloupe,
00:03:39qui vient d'être terminé.
00:03:41Mais les coupures d'électricité,
00:03:43grands enceintes, centres commerciaux,
00:03:45jardins bioreunis à Bémao,
00:03:47ouvrent feu en Guadeloupe.
00:03:50Et en Martinique,
00:03:52ouvrent feu également,
00:03:54encore plus important,
00:03:56avec violence,
00:03:58avec le cocktail Molotov,
00:04:01avec tout cela,
00:04:02mouvement contre la vie chère.
00:04:04Qu'est-ce qu'il se passe dans les DOM ?
00:04:06On va en parler tout de suite.
00:04:08Et on est content de la voir
00:04:10avec M. Olivier Servat, député de Guadeloupe
00:04:12et porte-parole du groupe Liott.
00:04:14A tout de suite.
00:04:17Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:04:19Le fait du jour.
00:04:29On est vrai, on est vrai, on est vrai les Thibauts.
00:04:31On est vrai les Thibauts, on est vrai.
00:04:33C'est vrai qu'on ne parle plus de la guerre,
00:04:35qu'on ne parle plus que des gens qui s'entraident,
00:04:37qui s'aiment, qui s'envoient des Thibauts.
00:04:39Effectivement, c'est tellement bien.
00:04:41Mais il y a la réalité, il y a le réel.
00:04:43Le réel, c'est effectivement ce qui s'est passé
00:04:45en Guadeloupe, là, ces derniers jours,
00:04:47le week-end.
00:04:49Les clients EDF sur lui ont été réalimentés en énergie.
00:04:51Ça y est. Mais qu'est-ce qui se passe ?
00:04:53Précédente grève en 2023.
00:04:55Et c'est à répétition et on revient.
00:04:57Même chose en Martinique.
00:04:59Mais je voudrais d'abord qu'on parle de la Guadeloupe.
00:05:01Bonjour Olivier Servat.
00:05:03Bonjour M. Bercov.
00:05:05Bonjour mon éditeur de Sud Radio.
00:05:07Merci. Vous êtes député de Guadeloupe,
00:05:09je rappelle, je l'ai dit,
00:05:11porte-parole du groupe IOT. Alors, dites-moi,
00:05:13en fait, en métropole,
00:05:15vous êtes avec nous, là, en métropole,
00:05:17on l'entend ça, on se dit bon,
00:05:19Martinique, Guadeloupe,
00:05:21qu'est-ce qui se passe ? Et ça revient par récurrence
00:05:23à un moment donné
00:05:25de répit
00:05:27et puis ça recommence. Alors, je ne dis pas que c'est
00:05:29une violence terrible, mais quand même,
00:05:31il y a des choses assez fortes.
00:05:33Qu'est-ce qui s'est passé, là, récemment ?
00:05:35Bien. Alors, juste
00:05:37un mot de vocabulaire, on dit plutôt
00:05:39hexagone que métropole, parce que j'ai fait
00:05:41voter cet amendement à l'unanimité il y a un an.
00:05:43Métropole, c'est territoire issu de
00:05:45ces colonies, territoire extérieur.
00:05:47C'est plus neutre, c'est gentil.
00:05:49Vous avez raison, disons hexagone, absolument.
00:05:51Vous avez bien le vœu de le dire.
00:05:53Alors, qu'est-ce qui se passe ?
00:05:55Il faut sûrement comprendre ces tensions
00:05:57sociales en Martinique, Guadeloupe,
00:05:59Guyane, en 2009.
00:06:01En 2009, il y a une grosse tension
00:06:03avec un mouvement populaire incroyable,
00:06:05avec beaucoup, beaucoup de monde
00:06:07dans la rue, quasiment
00:06:0920% de la population
00:06:11de Guadeloupe est dans la rue à ce moment-là.
00:06:13Et puis, il y a un accord
00:06:15sur plusieurs points. Et cet accord,
00:06:17finalement, n'est pas appliqué.
00:06:19Il n'est pas appliqué sur la vie chère
00:06:21et cela conduit à ce que
00:06:23la vie, globalement, en Outre-mer,
00:06:25Atlantique, est plus chère
00:06:27de 15%, mais
00:06:29retenez bien que sur les produits alimentaires,
00:06:31cette vie est plus chère en moyenne
00:06:33de 40%.
00:06:35Sur les produits alimentaires ?
00:06:37Voilà, en moyenne. Il y a des
00:06:39écarts incroyables, il y a des écarts
00:06:41x2, x3, x10,
00:06:43mais en moyenne, c'est 40%. Mais vous imaginez
00:06:45bien que ces territoires ont un niveau de vie
00:06:47inférieur de
00:06:4925% à celui de l'Hexagone.
00:06:51Donc, ça veut dire qu'il y a des tensions
00:06:53pour se nourrir, pour se loger,
00:06:55pour s'habiller, incroyables
00:06:57dans ces territoires. Et
00:06:59pour revenir à la crise,
00:07:01je dirais, de l'énergie, de l'électricité,
00:07:03eh bien, pour moi, je l'ai dit,
00:07:05j'ai eu à le dire, ce sont des actes
00:07:07terroristes ou criminels.
00:07:09Il y a eu un mort, parce qu'il n'a
00:07:11pas pu mettre son respirateur,
00:07:13il n'a pas pu être, je dirais,
00:07:15secouru suffisamment tôt par les
00:07:17services. Il faut savoir que le blackout,
00:07:19c'est zéro électricité
00:07:21pour les 380 000
00:07:23Guadeloupéens. C'est ça qui s'est passé.
00:07:25Et c'est un total blackout total
00:07:27sur toute la Guadeloupe.
00:07:29Voilà. Et heureusement,
00:07:31heureusement qu'il y a eu,
00:07:33effectivement, je dirais,
00:07:35des groupes électrogènes des CHU
00:07:37et des cliniques qui ont pris leur
00:07:39relève, parce que sinon, vous imaginez
00:07:41bien, si le groupe électrogène avait toussé,
00:07:43c'est un certain nombre de personnes qui mourraient.
00:07:45Et il faut comprendre quelle est la revendication
00:07:47de ces personnes.
00:07:49Ces personnes touchent entre 4000 et 7000 euros
00:07:51à EDF. Ces personnes sont dans
00:07:53la centrale
00:07:55et la cabine qui gèrent les moteurs
00:07:57et ils ont décidé un jour d'appuyer
00:07:59sur off et donc de priver
00:08:01la Guadeloupe. Pourquoi ? Parce qu'il
00:08:03semblerait que leurs calculs de congés payés
00:08:05soient faits en heure et non pas
00:08:07en jour, comme pour les
00:08:09milliers d'employés d'EDF dans toute la France
00:08:11et dans tout le monde. Donc, pour moi, c'est scandaleux,
00:08:13c'est grave et c'est irresponsable.
00:08:15Voilà cette réalité de
00:08:17blackout qui se cumule
00:08:19à une tension sociale dont on pourrait parler
00:08:21sur la bichère tout à l'heure en Guadeloupe et en Martinique.
00:08:23Voilà ce qui s'est passé.
00:08:25Olivier Servat, juste pour savoir, vous dites que
00:08:27les salariés d'EDF touchent entre
00:08:294000 et 7000 euros.
00:08:31Jusqu'à quel salaire moyen en Guadeloupe ?
00:08:33Alors, le salaire moyen
00:08:35est à peu près, le salaire médian est autour de
00:08:371800 euros, brut.
00:08:39C'est ça la réalité. Quand on
00:08:41travaille, parce qu'il faut savoir que les jeunes
00:08:43de moins de 25 ans, et je suis
00:08:45avec le député Mathiazin là,
00:08:47il faut savoir que les jeunes
00:08:49de moins de 25 ans sont au chômage
00:08:51à plus de 60% en Guadeloupe.
00:08:53Le chômage en Guadeloupe est à 20%.
00:08:55Donc, quand on travaille, on touche
00:08:57de façon médiane 1800 euros.
00:08:59Là, on a des personnes...
00:09:01Alors, je ne remets pas en cause
00:09:03le droit de grève, M. Béhacourt. Tout le monde a
00:09:05le droit de faire grève, à revendiquer.
00:09:07Et si ces gens-là ont le droit,
00:09:09eh bien qu'on leur donne le droit qu'EDF
00:09:11aussi se mette au diapason
00:09:13pour leur donner leur droit. Il n'y a pas de souci.
00:09:15J'ai remarqué que le préfet a tardé,
00:09:17mais il a enfin pris
00:09:19une ordonnance, un arrêté de réquisition
00:09:21pour que ces personnes se mettent au travail.
00:09:23Mais cette grève dure depuis un mois.
00:09:25Vous avez eu cette remontée nationale-là
00:09:27ces derniers jours, mais depuis un mois,
00:09:29vous avez 10, 15, 20, 30, 40 000
00:09:31ménages qui subissent des coupures
00:09:33d'un tempestif d'électricité.
00:09:35Donc, ils ont le droit à faire grève, mais par contre,
00:09:37en aucun cas, ils ne peuvent prendre en otage
00:09:39la population guadeloupéenne dans la mesure
00:09:41où c'est scandaleux.
00:09:43Il y a des petits entrepreneurs derrière.
00:09:45Il y a des petites structures, des commerçants,
00:09:47des personnes qui ont besoin de respirateurs
00:09:49pour la nuit. Il y a eu,
00:09:51après Tapitre, je pense à Carole Benutolo.
00:09:53C'est du concret, ça. Voilà une dame
00:09:55qui a une bijouterie qui se bat. Eh bien, figurez-vous
00:09:57qu'avec un tractopelle,
00:09:59la nuit, parce qu'il n'y avait pas d'éclairage,
00:10:01on a explosé
00:10:03sa bijouterie. Voilà la réalité
00:10:05aujourd'hui en Guadeloupe. Et d'ailleurs,
00:10:07j'ai fait un courrier au ministre de l'Intérieur, qui est toujours
00:10:09prompt à réagir de façon tempestive
00:10:11sur tout. Eh bien, je n'ai
00:10:13pas encore entendu sur ces exactions
00:10:15qu'il y a eu en Guadeloupe et le renforcement
00:10:17des escadrons. Il y a deux escadrons qui nous manquent
00:10:19en Guadeloupe aujourd'hui, en termes de sécurité, de gendarmerie.
00:10:21Vous savez pourquoi ? L'un est en Nouvelle-Calédonie,
00:10:23l'autre est en Martinique. Voilà la réalité.
00:10:25Donc, je demande au ministre de l'Intérieur de prononcer
00:10:27ses responsabilités, tel qu'il
00:10:29est tout à fait prompt à le faire
00:10:31par ailleurs. – Et alors, est-ce que c'est...
00:10:33Justement, vous décrivez
00:10:35ce qui se passe. Effectivement, on peut se poser la question
00:10:37de liberté et responsabilité,
00:10:39même si, effectivement,
00:10:41le droit de grève est amplement incontestable
00:10:43et personne ne le conteste. Mais il faudrait savoir
00:10:45pour quelle raison, si ce n'est que pour des congés payés
00:10:47et des jours supplémentaires
00:10:49de congés payés, c'est que ça
00:10:51pose quand même un certain problème.
00:10:53Mais je voudrais savoir, sur le fond,
00:10:55aujourd'hui, est-ce qu'il y a
00:10:57encore... Vous savez, on a toujours l'impression, encore
00:10:59une fois, dans l'Hexagone,
00:11:01qu'il y a une
00:11:03situation, je dirais,
00:11:05comme ça, pour caricaturer,
00:11:07le faux couvre sous la cendre. Est-ce que
00:11:09quelque chose est là ? Est-ce qu'il y a un malaise,
00:11:11je dirais, institutionnel
00:11:13ou structurel,
00:11:15qui fait qu'à des moments, ça s'enflamme,
00:11:17non pas sans raison,
00:11:19bien sûr qu'il y a des raisons, mais est-ce que
00:11:21derrière cela, est-ce qu'il y a une situation
00:11:23de tension, Olivier Servat ?
00:11:25Bien sûr,
00:11:27M. Bercoff. Ce faux couvre
00:11:29pour plusieurs raisons. La première,
00:11:31c'est qu'elle est économique.
00:11:33Je le répète, mais il est toujours bon de le rappeler.
00:11:35En moyenne, l'alimentation
00:11:37coûte 40% de plus
00:11:39qu'en Hexagone, et en moyenne,
00:11:41les Guadeloupéens sont 25%
00:11:43moins aisés que les hexagonaux.
00:11:45Ça veut donc dire que les gens,
00:11:47quand ils travaillent, ils doivent consacrer
00:11:49une grosse partie de leur budget à leur
00:11:51alimentation, et du coup,
00:11:53ils ne peuvent pas, je dirais, subvenir
00:11:55à leur besoin simple de pouvoir
00:11:57se loger, s'héberger,
00:11:59s'habiller, et puis avoir un minimum
00:12:01de loisirs. Ça, c'est la première
00:12:03tension. On ne peut pas nier,
00:12:05et c'est le cas beaucoup en Martinique, mais aussi
00:12:07en Guadeloupe, que nous sommes dans
00:12:09des sociétés post-exclavagistes,
00:12:11post-coloniales. Je rappelle que l'abolition
00:12:13de l'esclavage, c'est 1848,
00:12:15et je reste factuel pour ne pas
00:12:17rentrer dans les lamentations
00:12:19liées à l'esclavage,
00:12:21mais très clairement, lorsqu'en 1848,
00:12:23l'esclavage est aboli, que se passe-t-il,
00:12:25M. Berghoff ? Les anciens
00:12:27colons sont indemnisés de leur terre, ils
00:12:29gagnent leur terre, ils ont de l'argent,
00:12:31et ceux qui sont devenus libres
00:12:33n'ont que leur force de travail.
00:12:35Donc du coup, ce système, je dirais,
00:12:37de classe a perpétué
00:12:39au fur et à mesure des années, et aujourd'hui,
00:12:41notamment en Martinique,
00:12:43ce qu'on appelle les béquets,
00:12:45qui sont des Martiniquais.
00:12:47Attention, vous ne pourrez jamais rentrer
00:12:49dans un système en disant qu'il y a des Martiniquais
00:12:51plus que d'autres. En Guadeloupe, en Martinique,
00:12:53tous ceux qui y vivent sont des Martiniquais ou des Guadeloupéens,
00:12:55ils sont nés là-bas, ils parlent créole,
00:12:57et ils sont tout à fait légitimes.
00:12:59Mais en même temps, vous dites
00:13:01qu'il y a une discrimination de fait, quoi.
00:13:03Économique par rapport aux terres,
00:13:05par rapport à leur capacité,
00:13:07en tout cas, cet élément
00:13:09factuel économique, plus
00:13:11cette historique sociale, fait que
00:13:13à la moindre étincelle, il y a
00:13:15un sentiment, je dirais, de délaissement,
00:13:17d'autant plus que vous avez bien compris
00:13:19qu'elle était en situation de tension budgétaire
00:13:21depuis quelques années, et en plus cette année,
00:13:23et que le budget des Outre-mer,
00:13:25tenez-vous bien, le budget des Outre-mer,
00:13:27qui est déjà en difficulté, l'est diminué de 20 %
00:13:29aujourd'hui. 20 %, le budget,
00:13:31450 millions d'euros...
00:13:33— Par rapport aux années précédentes, vous voulez dire ?
00:13:35— Par rapport à l'année précédente,
00:13:37le budget que vous présente, monsieur le gouvernement
00:13:39Barnier, eh bien, c'est...
00:13:41— 20 % en moins.
00:13:43— 20 % en moins. Sur le logement,
00:13:45par exemple, sur l'accompagnement aux
00:13:47petites entreprises, sur
00:13:49les aides sociales, voilà ce
00:13:51qui se passe aujourd'hui. Donc, en fait, on a
00:13:53une tension sociale qui courbe, et
00:13:55une impression de délaissement,
00:13:57le gouvernement, très factuellement, moins
00:13:5920 % sur le budget Outre-mer. Voilà
00:14:01où est-ce que nous en sommes aujourd'hui, et ça ne peut pas
00:14:03forcément donner le bon résultat. — Alors, on va
00:14:05rester ensemble juste après une petite pause.
00:14:07On reste avec vous, monsieur Olivier Servat.
00:14:09C'est très intéressant.
00:14:11Vous nous donnez des informations.
00:14:13Et puis on va voir, effectivement, on sait dans quel
00:14:15État, d'ailleurs, vous connaissez la
00:14:17dette de la France,
00:14:19cette dette qui est devenue
00:14:21un puits sans fond. Et
00:14:23justement, on va parler aussi de la
00:14:25Martinique. Et qu'est-ce qu'on
00:14:27peut faire pour un
00:14:29tout peu amélioré ? Je ne dis pas...
00:14:31On ne va pas sortir le lapin magique
00:14:33du chapeau, mais qu'on peut améliorer la situation.
00:14:35On en parle tout de suite,
00:14:37après cette petite pause, à tout de suite.
00:14:39— Et si vous souhaitez réagir ou poser une question,
00:14:41n'hésitez pas.
00:14:45— Et nous sommes toujours avec Olivier Servat,
00:14:47débuté de Guadeloupe et porte-parole du groupe
00:14:49Liott, pour parler de la situation
00:14:51non seulement en Guadeloupe, mais aussi
00:14:53Olivier Servat en
00:14:55Martinique. Parce qu'en Martinique,
00:14:57ça a pris quand même des...
00:14:59Et ce n'est pas la première fois.
00:15:01Tendance un peu plus forte. Le couvre-feu
00:15:03de minuit à 5 heures a été
00:15:05prolongé à Fort-de-France jusqu'au 4 novembre prochain.
00:15:07Grande scène
00:15:09de violence, jets de cocktails molotov
00:15:11sur des gendarmes,
00:15:13des munitions contre des véhicules.
00:15:15Mouvement contre la vie chère.
00:15:17Vous avez parlé de ça, le problème économique,
00:15:19et il est là. Couvre-feu,
00:15:21etc. En fait,
00:15:23c'est toujours...
00:15:25C'est sur le fond,
00:15:27en comparaison
00:15:29des paraisons entre Martinique et Guadeloupe,
00:15:31mais c'est toujours un peu sur le fond
00:15:33pour les mêmes raisons,
00:15:35M. le député.
00:15:37— Oui. Si vous voulez, je prendrai le temps
00:15:39rapidement de vous expliquer
00:15:41l'état actuel de l'accord qui a été pris
00:15:43entre les différentes parties pour vous montrer
00:15:45où est-ce qu'on est arrivé et
00:15:47qu'est-ce qui manque à certaines institutions.
00:15:49Tout d'abord, je le dis,
00:15:51la revendication pour lutter contre la vie chère
00:15:53est légitime entre Guadeloupe, Martinique et Guyane,
00:15:55tous les Outre-mer. On l'a expliqué, on l'a vu,
00:15:57plus 40 %. Maintenant,
00:15:59qu'est-ce qui a été obtenu ?
00:16:01Il a été obtenu de passer un bouclier qualité-prix.
00:16:03Ça veut dire que sur 69 familles
00:16:05de produits, quasiment
00:16:076 000 produits, eh bien, il n'y aura
00:16:09pas de marge et les prix vont baisser de 20 %
00:16:11sur ces produits-là.
00:16:13Voilà ce qu'a accordé la grande distribution.
00:16:15— Cet accord est obtenu
00:16:17et entre en vigueur, quoi.
00:16:19— Alors, cet accord a été signé par
00:16:21toutes les parties, sauf par la partie
00:16:23initiatrice de cette revendication,
00:16:25c'est-à-dire le AIRPRAC,
00:16:27Rodrigue Petitot, avec Aude,
00:16:29et puis une autre personne
00:16:31qui ont négocié. Je les ai
00:16:33rencontrés, d'ailleurs. Elles sont venues en Guadeloupe
00:16:35pour échanger, pour comprendre un petit peu leurs revendications.
00:16:37Sur cette première partie,
00:16:39moins 20 % sur les produits,
00:16:41elles ont une première remarque qui est juste.
00:16:43Elles disent, ces personnes, attendez,
00:16:45les produits, la famille de produits, comme on le donnait,
00:16:47ce sont des familles de produits, entre guillemets, malbouffes.
00:16:49Malbouffe parce que, vous voyez,
00:16:51puisque les gens n'ont pas beaucoup de moyens en Guadeloupe,
00:16:53ils achètent que des produits basse qualité
00:16:55et basse qualité égale
00:16:57mauvaise santé.
00:16:59Donc, ils disent qu'on devrait intégrer dans cette famille
00:17:01de produits des produits un peu diététiques,
00:17:03entre guillemets. Ça, ça n'est pas encore obtenu.
00:17:05— D'accord. — Ensuite,
00:17:07la collectivité territoriale de Martinique, elle s'est engagée
00:17:09à faire quoi ? Pour baisser
00:17:11sur ses produits prioritaires,
00:17:13elle va enlever une taxe qui s'appelle l'octroi de mer
00:17:15sur les produits importés qui ne concurrencent pas
00:17:17la production locale. Sauf que
00:17:19la CTM, collectivité territoriale de Martinique,
00:17:21va transférer
00:17:23cette baisse d'octroi de mer sur les produits
00:17:25de première nécessité sur d'autres produits, entre guillemets,
00:17:27de luxe. Donc, ce sera à coût
00:17:29zéro pour elle. L'État
00:17:31a pris récemment un amendement,
00:17:33ça va dans le bon sens,
00:17:35de mettre la TVA à taux réduit
00:17:37sur ses produits de première nécessité pour arriver
00:17:39à cette baisse de 20%. — D'accord.
00:17:41— Par contre, l'État, lui, veut compenser
00:17:43cette TVA baissée sur les produits
00:17:45de première nécessité sur d'autres produits pour que ce soit
00:17:47à 100 nuls aussi. Donc ça veut dire qu'il y aura plus
00:17:49de TVA sur d'autres produits. — Oui.
00:17:51— Et le vrai problème, M. Bercov, tenez-vous bien,
00:17:53et d'ailleurs je pose une question au gouvernement
00:17:55cet après-midi à 15h sur cela.
00:17:57Il faut savoir que la France
00:17:59est unie et indivisible. Et donc
00:18:01il y a une responsabilité
00:18:03de continuité territoriale
00:18:05sur tous les territoires hexagonaux
00:18:07et des outre-mer. Et aujourd'hui,
00:18:09cette continuité territoriale,
00:18:11elle est mal assurée par le fait
00:18:13que pour
00:18:15les aliments, quand ils quittent l'Hexagone,
00:18:17ils doivent prendre au conteneur un bateau.
00:18:19Et ça, ça coûte en moyenne, un bateau,
00:18:215 000 euros, le conteneur.
00:18:23Eh bien, il faudrait pour ces produits de première nécessité
00:18:25que l'État assure une continuité territoriale.
00:18:27Ça fait 100 millions d'euros.
00:18:29100 millions d'euros, je rappelle
00:18:31tout à l'heure que le budget des outre-mer
00:18:33diminue de 500 millions d'euros cette année.
00:18:35Donc au lieu de le diminuer de 500 millions d'euros,
00:18:37il faudrait le diminuer de 400 millions d'euros et que l'État
00:18:39mette son engagement de 100 millions.
00:18:41— Oui. Alors Olivier Selva,
00:18:43j'ai juste une remarque.
00:18:45Vous dites qu'effectivement, c'est très bien,
00:18:47on a abaissé la TVA sur les produits de première nécessité,
00:18:49mais on peut comprendre aussi qu'on peut hausser
00:18:51la TVA sur les produits de luxe, par exemple.
00:18:53C'est pas la même chose.
00:18:55— Admettons, on ne va pas...
00:18:57— Non, non, mais c'est important
00:18:59parce qu'il faut arriver à un équilibre.
00:19:01— Bien sûr, vous avez raison.
00:19:03Pour la continuité territoriale,
00:19:05je rappelle que la Corse bénéficie,
00:19:07tenez-vous bien, en continuité territoriale,
00:19:09de 10 fois plus
00:19:11d'accompagnement par tête d'habitant
00:19:13qu'un ultramarais comme Guadeloupe ou Martinique.
00:19:15La Corse, 10 fois plus. C'est très bien.
00:19:17Mais on ne demande pas 10 fois plus,
00:19:19on demande simplement que l'État
00:19:21rajoute 100 millions d'euros,
00:19:23alors que pour l'instant, il diminue de 500 millions.
00:19:25Donc en fait, il diminuerait que de 400 millions.
00:19:27Voyez, il faut à un moment donné que l'État
00:19:29prenne ses responsabilités par rapport à cette vie chère,
00:19:31ne pas toujours, je dirais,
00:19:33regarder ailleurs quand ses écuries brûlent.
00:19:35Parce que que ce soit en Nouvelle-Calédonie,
00:19:37à Mayotte, en Guyane,
00:19:39en Martinique, en Guadeloupe, il y a des tensions.
00:19:41Et on les a vues, on a vu en Corse.
00:19:43Donc à un moment donné, il faut que l'État prenne ses responsabilités.
00:19:45Pour l'instant, la grande distribution
00:19:47a fait un bout de chemin,
00:19:49la collectivité de Martinique a fait un bout de chemin,
00:19:51et nous voulons que ces éléments s'appliquent en Guadeloupe.
00:19:53Mais pour l'instant, l'État n'a fait que la moitié du chemin
00:19:55par rapport à ses engagements.
00:19:57– Et ce que vous dites, dernière question,
00:19:59parce qu'on va suivre ça, bien sûr, Olivier Servat.
00:20:01Vous vous dites qu'au fond,
00:20:03il faut trouver un équilibre
00:20:05parce que ces tensions
00:20:07qu'on voit et qu'on voit de façon récurrente,
00:20:09vous avez très bien expliqué
00:20:11le problème des dysfonctionnements,
00:20:13en tout cas des inégalités, soyons clairs,
00:20:15il faut arriver,
00:20:17parce que la question que je voudrais vous poser,
00:20:19et que j'ai posée d'ailleurs à d'autres députés
00:20:21de Mayotte et d'ailleurs ici,
00:20:23dans cette émission,
00:20:25est-ce qu'il y a, du point de vue, je dirais,
00:20:27hors France, hors étrangers,
00:20:29est-ce qu'il n'y a pas quelques puissances étrangères
00:20:31qui attendent avec impatience
00:20:33que la situation
00:20:35soit un peu plus chaotique pour essayer
00:20:37de voir s'ils se sentent pousser
00:20:39des ailes et des dents
00:20:41face à,
00:20:43voilà, à vos pays, à nos pays ?
00:20:45– Bien sûr,
00:20:47bien sûr, je vais dire
00:20:49deux choses. Je remarque, je vais répondre à votre question,
00:20:51mais je remarque que le ministre
00:20:53des Outre-mer n'a pas encore pointé
00:20:55en Martinique ou en Guadeloupe.
00:20:57Vous imaginez ces situations
00:20:59de tensions en Hexagone et que le ministre
00:21:01en charge ne...
00:21:03– Il n'est pas encore venu, il n'est pas encore venu.
00:21:05– Il n'est pas venu, il a dit, je le cite,
00:21:07il ne faut pas mettre la pression parce que sinon
00:21:09ça fait l'effet inverse. Mais attendez,
00:21:11la pression, c'est lui qui a accepté le job.
00:21:13La pression, c'est sur nos territoires,
00:21:15c'est sur nos populations. Et pour répondre à votre question,
00:21:17vous avez tout à fait raison,
00:21:19M. Bercoff, la France est la France
00:21:21aussi grâce à ses Outre-mer
00:21:23où le soleil ne se couche jamais,
00:21:25où elle est présente
00:21:27sur les trois océans, où elle peut faire de la géopolitique,
00:21:29dans le canal du Mozambique avec Mayotte,
00:21:31avec bien évidemment
00:21:33la Polynésie.
00:21:35– Les deux océans.
00:21:37– Et les trois océans, Pacifique, Indien
00:21:39et Atlantique. Elle peut lancer
00:21:41des fusées aériennes au moindre coût
00:21:43grâce à la Guyane. Aujourd'hui,
00:21:45vous comprenez bien, elle est la deuxième
00:21:47zone économique exclusive au monde
00:21:49parce que à 300 km
00:21:51de toute terre française,
00:21:53le sous-sol, le sol, la mer, nous appartient
00:21:55après les États-Unis.
00:21:57Et donc aujourd'hui, elle a
00:21:59la deuxième, je dirais,
00:22:01zone qui lui permet d'avoir
00:22:03de l'écosystème végétal au monde.
00:22:0580 % de la biodiversité au monde
00:22:07est en Outre-mer. Et donc forcément,
00:22:09cette réalité-là intéresse
00:22:11la géopolitique mondiale, intéresse
00:22:13les Chinois, intéresse les Russes,
00:22:15intéresse les Africains. – Les Australiens,
00:22:17etc. – Les Australiens,
00:22:19pour notamment le hub qui va
00:22:21justement par rapport à l'Atlantique
00:22:23jusqu'à Los Angeles. Donc, vous comprenez bien
00:22:25que nous, vous savez,
00:22:27on est très clair.
00:22:29Pour la plupart, en tout cas, pour ma part,
00:22:31nous sommes satisfaits et fiers d'être français.
00:22:33Nous voulons être justement français
00:22:35à part entière. Mais pour cela, il faut que la France
00:22:37arrête de regarder ailleurs
00:22:39lorsque ses écuries brûlent.
00:22:41Il faut qu'elle soit consciente
00:22:43de l'avantage que lui procure ce territoire
00:22:45de l'Outre-mer et qu'à l'intérieur de ce territoire,
00:22:47il y a des Français hommes et femmes qui souffrent.
00:22:49Et donc cette souffrance doit être traitée et soulagée.
00:22:51– Et il faut regarder loin,
00:22:53effectivement, et ne pas penser uniquement
00:22:55à l'élection, mais penser aux futures générations.
00:22:57C'est ce que Winston Churchill disait
00:22:59par rapport aux hommes d'État. Merci Olivier Servat.
00:23:01– Merci de notre invitation.
00:23:03– Et vous voulez réagir à ce que vous venez d'entendre
00:23:05ou vous poser une question, n'hésitez pas
00:23:07à nous appeler au 0 826 300 300.
00:23:09Tout de suite,
00:23:11André Bercov va balancer sur l'audiovisuel
00:23:13du service public et son analyse
00:23:15loin d'être neutre de Donald Trump.
00:23:17– Sud Radio, André Bercov.
00:23:19– Ça balance pas mal.
00:23:21– Bercov dans tous ses états,
00:23:23ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:23:25– God bless the USA.
00:23:33And I vow to be an American
00:23:37where at least I know I'm free.
00:23:41– Alors ça, pour tous ceux qui écoutent
00:23:43sur les réseaux sociaux, les meetings de Donald Trump,
00:23:45c'est la chanson qui accompagne
00:23:47tout le début
00:23:49des meetings de Donald Trump
00:23:51qui font, vous savez, en tout cas
00:23:53des centaines de milliers de gens,
00:23:55de personnes, d'Américains, etc.
00:23:57Alors que vous le savez,
00:23:595 novembre, on va faire
00:24:01beaucoup de choses à Sud Radio, on en fait déjà
00:24:03et on va avoir, je vous dis,
00:24:05soyez là le 6 novembre parce qu'on va voir
00:24:07en direct, dans Bercov,
00:24:09dans tous ses états, une émission très exceptionnelle
00:24:11le 6 novembre prochain.
00:24:13Mais en attendant, alors ce qui se passe
00:24:15qui est intéressant, c'est que
00:24:17les Américains se déchirent,
00:24:19c'est normal que les démocrates
00:24:21traitent les républicains de fascistes,
00:24:23que les républicains
00:24:25traitent Kamala Harris de nulle
00:24:27et de débile.
00:24:29Bon, ça on comprend. Mais alors ce qui est intéressant
00:24:31c'est que dans un certain nombre
00:24:33de médias et de fenestrons,
00:24:35nous entendons des experts, des philosophes,
00:24:37ils sont experts,
00:24:39ils sont philosophes, en tout cas ils se présentent
00:24:41comme tels, et alors il y a quand même
00:24:43vis-à-vis de Trump, ce qu'on appelle
00:24:45le Trump dérangement syndrome.
00:24:47C'est quoi le Trump dérangement syndrome ?
00:24:49C'est que Trump suscite soit l'adhésion
00:24:51la plus totale, soit la haine
00:24:53la plus incroyable,
00:24:55et en France,
00:24:57je ne sache pas qu'on va y voter
00:24:59aux élections américaines encore,
00:25:01il paraît qu'il ne faut plus de carte d'identité
00:25:03pour voter en Amérique, donc on pouvait essayer,
00:25:05mais la tendance, ce n'est pas ça.
00:25:07Eh bien, en France,
00:25:09voici ce qu'on peut entendre, écoutez,
00:25:11sur, par exemple, hier,
00:25:13sur France 5,
00:25:15évidemment, télévision de services publics,
00:25:17un certain
00:25:19Philippe Bourg,
00:25:21il paraît qu'il est philosophe, je ne le connais pas,
00:25:23mais voilà ce qu'il dit, écoutez.
00:25:25Il glisse.
00:25:27Alors, sans aucun problème,
00:25:29ce que j'entends par là, c'est cette façon
00:25:31de susciter la haine, de susciter la
00:25:33volonté de détruire, de se détruire
00:25:35jusqu'à soi-même, parce que les gens
00:25:37vont aller à l'encontre de leurs
00:25:39propres intérêts.
00:25:41Magnifique, magnifique, oui, oui, mais sans aucun
00:25:43doute, Trump, c'est Hitler. Il n'y a même pas
00:25:45le doute philosophale. Non, non, non,
00:25:47Trump, c'est Hitler. Évidemment,
00:25:49comme chacun sait, il a CSA, il a CSS,
00:25:51on le voit aux Etats-Unis, il y a d'ailleurs
00:25:53déjà des grandes concentrations qui se
00:25:55préparent, il y a des milices,
00:25:57il y a tout cela. C'est formidable.
00:25:59C'est-à-dire qu'il n'y a même pas l'ombre
00:26:01du commencement d'un recul, d'essayer
00:26:03de comprendre. Peut-être dit que Trump
00:26:05est populiste, qu'il est excessif,
00:26:07il est tout ça. Non, non, non, c'est
00:26:09Hitler. C'est magnifique. C'est-à-dire que
00:26:11comme on ne veut pas réfléchir à soi-même,
00:26:13c'est intéressant pour un philosophe, allez,
00:26:15on dit ça. Et il n'y a pas que lui,
00:26:17il n'y a pas que lui. Il y a
00:26:19Olivier Manoni, qui est directeur
00:26:21de l'école de traduction littéraire,
00:26:23qui était dans ses politiques, toujours
00:26:25sur la 5, c'est intéressant, toujours sur France 5,
00:26:27télévision du service public,
00:26:29payé par le contribuable, je vous rappelle,
00:26:31c'est-à-dire par nous, par vous.
00:26:33Et bien, Olivier Manoni, qui a d'ailleurs
00:26:35traduit la nouvelle...
00:26:37le Mein Kampf littraire, le Mont Combat,
00:26:39a contribué, en tout cas, à cela.
00:26:41Et bien, lui aussi,
00:26:43lui aussi, voici ce qu'il dit
00:26:45quand on lui demande s'il
00:26:47peut y avoir un rapprochement entre
00:26:49Adolphe et Donald.
00:26:51Écoutez.
00:26:53Est-ce que, et je me tourne vers Olivier Manoni,
00:26:55est-ce qu'Elon Musk n'ajoute pas une dimension supplémentaire
00:26:57qui n'est pas propre d'ailleurs au fascisme,
00:26:59mais au totalitarisme, qui est l'homme nouveau,
00:27:01un homme qui serait
00:27:03éternel...
00:27:05Ça se rattache à ce que vous disiez, c'est-à-dire, c'est l'idée de
00:27:07nihilisme. Le nazisme aussi, au début,
00:27:09c'était un nihilisme. Les précurseurs du
00:27:11nazisme, de la révolution conservatrice,
00:27:13vous avez des textes de Jünger, vous avez des textes de
00:27:15Nikitsch, des gens comme ça, qui
00:27:17font l'apologie de la destruction,
00:27:19de la violence, de la fin du monde.
00:27:21C'est ça qui va amener le nazisme.
00:27:23L'ordre, l'ordre, l'ordre fasciste,
00:27:25ça naît du chaos.
00:27:27Et pour y arriver,
00:27:29le chaos, c'est la meilleure chose qu'on puisse faire.
00:27:31Donc, il y a...
00:27:33Vous avez raison, Marc.
00:27:35Le terme
00:27:37que j'ai cité tout à l'heure
00:27:39n'a pas été inventé par Trump. Mais quand vous faites
00:27:41la liste de tout ce qu'il dit, de tout ce qu'il fait...
00:27:43Je peux vous donner un autre exemple tout bête, c'était
00:27:45dans la campagne précédente. Ces arrivées en avion,
00:27:47avec atterrissage
00:27:49devant la foule. Bon, ça, c'est
00:27:51quelque chose qu'Hitler a utilisé en 1932.
00:27:53Le thème,
00:27:55c'était le fureur sur vol
00:27:57les villes allemandes. Il arrivait avec son...
00:27:59C'était un petit avion, ce n'était pas Air Force One,
00:28:01ni l'avion de Trump,
00:28:03et il arrivait directement dans les stades
00:28:05avec son avion et il tenait ses meetings.
00:28:07Quand on utilise une symbolique,
00:28:09un vocabulaire,
00:28:11une gestuelle et une volonté de force
00:28:13et de violence très claires à ce point-là,
00:28:15on ne peut pas faire abstraction
00:28:17de cette histoire-là.
00:28:19Alors là, vraiment, c'est le pompon, c'est très intéressant.
00:28:21Voilà. D'ailleurs, nihilisme,
00:28:23fascisme, chaos,
00:28:25on lance ça, on lance ça.
00:28:27On ne s'intéresse absolument pas
00:28:29au contenu de ce qui se passe aux Etats-Unis,
00:28:31au contenu de Trump.
00:28:33Non, non, Trump est entouré, comme on le sait,
00:28:35de grands nazis comme Elon Musk,
00:28:37comme Robert Kennedy Junior,
00:28:39comme Tulsi Gabbard,
00:28:41comme Tucker Carlson et tout ça.
00:28:43Tous des nazis lotoirs.
00:28:45Et ça va jusqu'au point
00:28:47où, regardez, c'est très intéressant
00:28:49comment, à un moment donné, ça bascule
00:28:51chez les universitaires, chez certains universitaires.
00:28:53C'est qu'il dit
00:28:55« Ah, regardez,
00:28:57il utilise son avion pour atterrir
00:28:59presque près de la foule ».
00:29:01Qui faisait ça ? Hitler.
00:29:03Mais il y a eu, parce qu'on regarde, nous aussi,
00:29:05l'histoire des Etats-Unis et la histoire la plus récente,
00:29:07mais quand ils faisaient
00:29:09leur campagne, Barack Obama
00:29:11et Clinton utilisaient aussi
00:29:13leur avion,
00:29:15utilisaient aussi des jets pour arriver près de la foule.
00:29:17Ah non, ça, c'est Hitler.
00:29:19C'est-à-dire qu'on arrive au point où des gens
00:29:21soi-disant cultivés,
00:29:23soi-disant compétents, soi-disant
00:29:25élaborés, soi-disant avancés,
00:29:27eh bien, ils disent « Voilà,
00:29:29écoutez, c'est incroyable. Vous savez que
00:29:31Hitler était végan.
00:29:33Donc, tout végan,
00:29:35Hitler. » C'est-à-dire qu'on arrive à ce
00:29:37syllogisme complètement
00:29:39grotesque qui consiste
00:29:41à chosifier, à ne pas avoir
00:29:43le contenu des choses, à ne pas avoir
00:29:45la réalité américaine, mais du haut de son
00:29:47petit siège, sur le petit
00:29:49plateau du petit service public,
00:29:51on y va avec les réductions
00:29:53ad Hitlerum. C'est tellement
00:29:55facile. C'est tellement aisé.
00:29:57Et ça peut rapporter gros. En tout cas,
00:29:59ça rapporte pour les gens qui
00:30:01y croient et qui
00:30:03parlent vraiment
00:30:05de ces rapprochements
00:30:07tellement imbéciles
00:30:09pour qui se donne la peine
00:30:11d'enquêter. Mais ces gens n'ont
00:30:13pas le temps d'enquêter. Ils sont du matin au soir
00:30:15sur les plateaux de télévision. Et c'est le cas
00:30:17d'ailleurs
00:30:19pour une autre accusation de Trump. Quand
00:30:21il n'est pas nazi, qu'est-ce qu'il est ?
00:30:23C'est un pion des russes, évidemment.
00:30:25C'est un chouchou des russes. Et qui
00:30:27lit ça ? L'extraordinaire général
00:30:29de plateau, Yakovlev, qui sévit
00:30:31sur LCI, du matin au soir
00:30:33et du soir au matin, qui a, depuis 2 ans
00:30:35à raconter
00:30:37que Poutine
00:30:39n'existait plus, qu'il était
00:30:41malade, qu'il était mort, que
00:30:43Prigogine
00:30:45allait gagner,
00:30:47Wagner, ça y est, envahissait le Kremlin,
00:30:49que tout ça, c'était fini, que
00:30:51l'armée russe était morte, que
00:30:53Barmouth allait voir la terminaison
00:30:55totale
00:30:57et l'agonie
00:30:59de l'armée russe, etc.
00:31:01Avec toutes ces prédictions qui se sont avérées
00:31:03d'une vérité remarquable.
00:31:05Et bien voici ce que dit
00:31:07le général Yakovlev.
00:31:09C'est intéressant à écouter.
00:31:11« Je dis que Trump est un agent de Poutine.
00:31:13C'est aussi simple que ça. C'est un agent,
00:31:15il est sous contrôle. Depuis 4 ans,
00:31:17ce qu'il fait est
00:31:19guidé. » Voilà.
00:31:21Alors là, c'est d'une simplicité totale.
00:31:23Trump, d'un côté, c'est Hitler.
00:31:25De l'autre côté, c'est l'agent de
00:31:27Poutine. Voilà, tout est expliqué.
00:31:29Voilà comment on transmet
00:31:31la pédagogie dans certaines
00:31:33chaînes. C'est magnifique, c'est
00:31:35clair, c'est simple, on n'a plus besoin de...
00:31:37Voilà. Et quand on arrive
00:31:39à ce stade, c'est vraiment intéressant
00:31:41parce qu'au fond,
00:31:43on n'a plus besoin même
00:31:45de réfléchir. On donne des
00:31:47slogans, on donne des étiquettes,
00:31:49on distribue cela,
00:31:51et après, débrouillez-vous.
00:31:53Voilà, c'est ça ce qu'on appelle la responsabilité.
00:31:55Évidemment, il n'y a pas que Trump.
00:31:57Elon Musk. Alors Elon Musk, c'est très embêtant
00:31:59parce que Elon Musk,
00:32:01rappelons-nous, c'est PayPal,
00:32:03c'est Tesla, c'est
00:32:05SpaceX, le premier qui a lancé
00:32:07effectivement, que la NASA a pris,
00:32:09entreprise privée pour lancer
00:32:11toutes les fusées qu'il a lancées.
00:32:13C'est un homme qui s'est fait, il a 53 ans,
00:32:15il pèse 250 à 300 milliards de dollars,
00:32:17il s'est fait lui-même,
00:32:19il a fait ses entreprises lui-même,
00:32:21et puis, horreur des horreurs,
00:32:23il a racheté Twitter,
00:32:25il a racheté X à 44 milliards de dollars
00:32:27pour l'ouvrir, pour faire vraiment
00:32:29une vraie liberté d'expression
00:32:31qui avant était
00:32:33assez relative.
00:32:35Évidemment, Elon Musk,
00:32:37c'est un drogué.
00:32:39Au mois de septembre, une biographie
00:32:41d'Elon Musk est sortie en librairie
00:32:43et le multimilliardaire était alors présenté
00:32:45par le biographe comme, je cite,
00:32:47un grand enfant. Et avec le recul, cette expression
00:32:49n'était peut-être pas la meilleure pour définir
00:32:51Elon Musk, car selon le très sérieux
00:32:53Wall Street Journal américain,
00:32:55Elon Musk est un consommateur de
00:32:57drogues dures comme le LSD, l'ecstasy,
00:32:59la cocaïne, les champignons
00:33:01ou encore la kétamine,
00:33:03la célèbre drogue qui a emporté
00:33:05Matthew Perry très récemment.
00:33:07Voilà, alors c'était en
00:33:09janvier 2024 sur Arte,
00:33:11sur la chaîne Arte, une chronique
00:33:13sur la biographie d'Elon Musk.
00:33:15Donc vous voyez, ce qui est intéressant
00:33:17alors que nous combattons
00:33:19effectivement
00:33:21l'absorption de drogues, alors qu'on
00:33:23dit que les consommateurs sont aussi responsables,
00:33:25alors qu'on voit les dangers de la drogue,
00:33:27et bien cette charmante chroniqueuse
00:33:29de Arte dit, mais écoutez,
00:33:31regardez ce qu'on fait
00:33:33quand on prend soi-disant de la kétamine,
00:33:35de la cocaïne, de
00:33:37je ne sais pas, de toutes les drogues possibles
00:33:39et imaginables, voilà Elon Musk
00:33:41et regardez ce qu'elle a réussi
00:33:43d'extrandir d'Elon Musk. Ce qu'elle ne voit
00:33:45pas cette brave demoiselle,
00:33:47ou damoiselle, c'est que justement
00:33:49en disant ça, voilà dis donc, ça marche
00:33:51pour les drogués, ça marche quand on prend
00:33:53des produits, apparemment, ça nous fait
00:33:55de 200 milliards de dollars.
00:33:57Non mais attendez, il faut savoir, un tout
00:33:59petit peu, franchement, raison gardée
00:34:01et un tout petit peu de calme,
00:34:03surtout là on s'agite,
00:34:05on s'agite en France comme si c'était notre
00:34:07élection présidentielle. Est-ce qu'on peut
00:34:09demander au rachitique du bulbe
00:34:11d'essayer un tout petit peu
00:34:13de s'asseoir.
00:34:15Ici Sud Radio,
00:34:17les Français
00:34:19parlent au français.
00:34:21Je n'aime pas
00:34:23la blanquette de veau.
00:34:25Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:34:27Sud Radio Bercov dans
00:34:29tous ses états. Et juste
00:34:31pour finir par l'immortelle campagne
00:34:33lancée par le service public,
00:34:35notamment France 5
00:34:37sur
00:34:39Trump égale Hitler.
00:34:41Vous savez ce que dit Jeff Bezos ?
00:34:43Jeff Bezos, vous savez, c'est le fondateur, le PDG
00:34:45de Amazon.
00:34:47Autre multimilliardaire. Il est
00:34:49propriétaire du Washington Post. Et pour la première
00:34:51fois depuis 40 ans, le Washington
00:34:53Post n'a pas dit
00:34:55mon candidat, c'est celui-là, Kamala Harris.
00:34:57C'est la première fois depuis 40 ans, le Washington
00:34:59Post est un des plus grands quotidiens américains
00:35:01avec le New York Times. Et voici ce qu'il dit
00:35:03Jeff Bezos, il écrit éditorial, il écrit très peu.
00:35:05Il dit, voici la vérité. Et la
00:35:07vérité dure, c'est que les Américains
00:35:09n'ont plus confiance dans
00:35:11les médias. Jeff Bezos
00:35:13a écrit ça dans le Washington
00:35:15Post. Ça veut dire quand même quelque chose.
00:35:17Et il n'y a pas qu'en Amérique que ça se passe.
00:35:19Il faut quand même faire très attention.
00:35:21Et puis maintenant,
00:35:23la perle !
00:35:25Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:35:27Les perles du jour.
00:35:29Plongée dans le noir, la ville lumière.
00:35:31Paris centre dans Paris.
00:35:33La plus belle
00:35:35ville du monde.
00:35:37Et oui, Paris sera toujours
00:35:39Paris, la plus belle ville du monde, depuis qu'elle est dirigée
00:35:41par Anne Hidalgo. Mais c'est
00:35:43un splendeur, vous le savez tous,
00:35:45les touristes, tous ceux qui viennent
00:35:47à Paris, c'est une splendeur, c'est quand même la ville
00:35:49la plus propre,
00:35:51la plus claire,
00:35:53la plus facile dans la circulation.
00:35:55Tout va bien. Et d'ailleurs,
00:35:57Anne Hidalgo, elle l'a dit,
00:35:59à un moment donné,
00:36:01il y a eu un cocktail à l'Amérique de Paris,
00:36:03et elle a un peu parlé,
00:36:05elle a dit au fond,
00:36:07elle a parlé pour les taxis. Moi j'aime beaucoup les taxis,
00:36:09j'en prends beaucoup. Mais voici ce qu'elle a dit.
00:36:11Écoutez, c'est vraiment intéressant.
00:36:13Les taxis à Paris, on nous travaille
00:36:15parce que, on sait tous,
00:36:17que les Parisiens n'aient plus de voiture
00:36:19et qu'il n'y a plus de taxis.
00:36:21Mais voilà !
00:36:23Elle l'a dit, on ne veut plus
00:36:25que les Parisiens aient des voitures.
00:36:27On ne veut plus de voitures à Paris.
00:36:29Mais comment je fais si j'ai des petits bébés,
00:36:31je les transporte à bicyclette ?
00:36:33Si j'ai des achats à faire,
00:36:35je fais ça à vélo ?
00:36:37Si j'ai des parents qui ne peuvent plus marcher,
00:36:39je fais ça comment ?
00:36:41Ah non, non, mais écoutez, plus de voiture.
00:36:43On n'a plus besoin de voiture.
00:36:45Il faut faire à pied. Venise, voilà.
00:36:47Il faut faire Venise, c'est magnifique.
00:36:49Paris n'est pas du tout une ville économique.
00:36:51Paris n'est pas la capitale de la France.
00:36:53Alors voilà, c'est magnifique.
00:36:55Ce qui est bien, c'est qu'Anne Hidalgo,
00:36:57c'est le pouvoir de rêver.
00:36:59Elle travaille pour la planète.
00:37:13Tricheur, tricheur, tricheur, on exagère.
00:37:15Et là, il faut toujours se retourner
00:37:17à l'Assemblée nationale.
00:37:19Il s'est passé un petit incident très, très amusant.
00:37:21Vous savez que les députés votent,
00:37:23évidemment, ils votent en manœuvrant
00:37:25leur petit bouton sur leur petit pupitre.
00:37:27Et voilà, ils décident à voter,
00:37:29à voter, à voter. Et il y a eu un incident
00:37:31avec, comme par hasard,
00:37:33certains députés de la France insoumise
00:37:35et la présidente de l'Assemblée nationale,
00:37:37Yael Brune-Pivet.
00:37:39Écoutez d'abord Mathilde Panot
00:37:41et Yael Brune-Pivet lui répond.
00:37:43Donc j'aimerais que par deux fois
00:37:45vous arrêtiez les allusions sur le fait
00:37:47que nous tricherons sur les votes.
00:37:49Parce que je crois que ce n'est pas sérieux
00:37:51ça jette un voile sur la crédibilité
00:37:53de nos votes.
00:37:55Madame la présidente Panot, ce qui est certain
00:37:57c'est que le vote est personnel.
00:37:59Et donc que normalement vous venez juste
00:38:01de vous, même là, à l'instant
00:38:03de reconnaître que des députés
00:38:05de votre groupe votent pour
00:38:07d'autres députés qui sont peut-être
00:38:09présents dans l'hémicycle.
00:38:11Donc je vous demande de bien vouloir
00:38:13respecter nos règles de vote personnel.
00:38:15C'est la moindre des choses.
00:38:17Et bien voilà,
00:38:19qui est tombé dans la panneau
00:38:21dans cette histoire ?
00:38:23Est-ce que c'est la vérité qui est tombée dans la panneau
00:38:25ou pas ? On ne sait pas.
00:38:27En tout cas voilà, oui, oui, non, non,
00:38:29à voter, arrêtez de nous dire qu'on ne vote pas.
00:38:31Mais oui, oui, mais vous ne votez pas à titre personnel.
00:38:33Voilà, c'est amusant, c'est la vie quotidienne
00:38:35à l'Assemblée Nationale.
00:38:37Je ne sais pas si ça nous amuse ou pas,
00:38:39mais enfin il faut le savoir.
00:38:41Alors on va enquêter pour savoir si ça se passe assez souvent.
00:38:43Est-ce que c'est une pratique courante
00:38:45à l'Assemblée Nationale ou pas ?
00:38:47Sur un certain nombre de votes.
00:38:49Voilà, c'était effectivement
00:38:51le Palais Bourboux
00:38:53dans tous ses états.
00:38:55Et si vous voulez réagir au coup de gueule d'André Bercoff,
00:38:57n'hésitez pas à nous appeler au 0826 300 300.
00:38:59André Bercoff revient tout de suite
00:39:01et dans son Face à Face
00:39:03dans la deuxième heure, il reçoit
00:39:05Serge Federbusch pour son
00:39:07dernier livre, Le sabre et l'esprit,
00:39:09aux éditions du Passif.
00:39:11Plus de radio Bercoff dans tous ses états.
00:39:13Le Face à Face.
00:39:15Aujourd'hui pour le Face à Face,
00:39:17André Bercoff reçoit
00:39:19Serge Federbusch au fonctionnaire
00:39:21et essayiste pour son dernier livre,
00:39:23Le sabre et l'esprit, aux éditions
00:39:25de Passif.
00:39:27Et qui a dit, il n'y a que deux
00:39:29puissances au monde, le sabre et l'esprit.
00:39:31J'entends par l'esprit les institutions
00:39:33civiles et religieuses.
00:39:35À la longue, le sabre
00:39:37est toujours battu par l'esprit.
00:39:39Un certain Napoléon Bonaparte.
00:39:41Est-ce vrai ?
00:39:43Est-ce que le sabre est toujours battu par l'esprit ?
00:39:45On va en parler avec Serge Federbusch.
00:39:47Bonjour André.
00:39:49J'ai lu ce livre avec beaucoup d'intérêt.
00:39:51Parce que
00:39:53vous prenez justement
00:39:55de la distance et de la réflexion
00:39:57bien sûr.
00:39:59Comprendre le nouveau désordre mondial,
00:40:01ça vient de paraître aux éditions de Passif.
00:40:03Vous prenez le temps
00:40:05et ce que j'ai aimé
00:40:07notamment dans ce livre, il y a eu
00:40:09beaucoup d'essais pour comprendre le monde,
00:40:11avoir de le changer,
00:40:13si on peut encore le changer.
00:40:15Mais vous avez
00:40:17remonté très loin.
00:40:19Vous avez remonté à l'empire iréco-romain.
00:40:21Vous avez remonté effectivement
00:40:23à un certain nombre de civilisations.
00:40:25Vous avez remonté à l'île de Pâques
00:40:27et d'autres et c'est très intéressant
00:40:29parce que vous relativisez
00:40:31et vous montrez que les choses dont on parle aujourd'hui
00:40:33qui apparaissent comme des bouleversants du jamais vu
00:40:35ont existé.
00:40:37Il va s'en dire mais
00:40:39il ira encore mieux en le disant et vous le dites.
00:40:41Alors justement,
00:40:43je voudrais qu'on parle, Serge Vederbouche,
00:40:45vous parlez, je voudrais qu'on
00:40:47explique tout votre livre
00:40:49cette contradiction
00:40:51qui peut être une synthèse
00:40:53entre le territoire ethnique et l'homme-monde.
00:40:55Alors expliquez-nous,
00:40:57que veut dire
00:40:59le territoire ethnique
00:41:01et que veut dire l'homme-monde ?
00:41:03J'ai essayé effectivement,
00:41:05c'est né d'une frustration, j'ai essayé d'y voir un peu plus clair
00:41:07dans le brouillard des faits,
00:41:09les polémiques
00:41:11et le fait qu'on a du mal
00:41:13aujourd'hui à comprendre ce qui se passe.
00:41:15Avant on avait un clivage très clair
00:41:17ou assez simple entre l'Est et l'Ouest,
00:41:19le communisme, le capitalisme, droite et gauche
00:41:21et puis tout se brouille, tout se mélange
00:41:23et tout ça fait que,
00:41:25comme on comprend mal, on est plus mal
00:41:27placé aussi pour agir, pour réagir
00:41:29et pour faire de la politique dans le fond.
00:41:31Donc j'ai posé en tout cas
00:41:33l'hypothèse que ce qui explique
00:41:35beaucoup de désordre actuel, si ce n'est la quasi-totalité,
00:41:37c'est la confrontation
00:41:39entre ce qu'on appelle l'État-providence,
00:41:41un État qui, dans des pays,
00:41:43cherche à protéger ses citoyens
00:41:45contre les aléas de l'existence quotidienne,
00:41:47on le voit tous les jours aujourd'hui, par exemple
00:41:49les difficultés au Parlement
00:41:51à réduire les dépenses publiques,
00:41:53elles sont liées à ça, elles sont liées au fait
00:41:55que l'État cherche à protéger
00:41:57les citoyens et puis la mondialisation,
00:41:59autre phénomène contemporain
00:42:01et je me suis rendu compte
00:42:03qu'en réalité,
00:42:05cette opposition est plurimillénaire,
00:42:07c'est-à-dire que depuis l'origine
00:42:09des civilisations, comme on dit,
00:42:11des cités,
00:42:13il y a la cohabitation difficile
00:42:15mais en même temps fertile
00:42:17entre des systèmes qui protègent
00:42:19ceux qui y adhèrent, leur population,
00:42:21et en même temps l'ouverture à l'extérieur
00:42:23et de montrer comment tout ça
00:42:25s'implique, s'oppose,
00:42:27se synergise, etc.
00:42:29Pourquoi il n'y a pas de stabilité ?
00:42:31En fait, quand un État passe
00:42:33du stade de l'État au stade impérial,
00:42:35par exemple, il y a assez souvent la tentation,
00:42:37aujourd'hui on vit sous
00:42:39l'empris, je dirais, sous la domination
00:42:41de l'Empire américain qui est d'ailleurs,
00:42:43les gens ne le signalent pas assez,
00:42:45une copie de l'Empire romain.
00:42:47Vous avez un Sénat,
00:42:49vous avez un Président qui n'a d'autre
00:42:51que les pouvoirs de l'Empereur autrefois,
00:42:53c'est-à-dire de réguler les relations
00:42:55avec l'étranger et donc
00:42:57ce qu'on a du mal à réaliser, c'est qu'en fait
00:42:59le système politique qui nous domine
00:43:01aujourd'hui dans le monde, c'est un système copié
00:43:03sur l'Empire romain.
00:43:05Et réellement, et ils avaient ça en tête,
00:43:07les pères fondateurs de la démocratie américaine.
00:43:09– Mais en même temps, et ça donne du lot à votre moulin,
00:43:11en même temps il y a les Brics
00:43:13qui surgissent. – Oui, alors bon, il y a toujours eu,
00:43:15si on prend l'exemple de l'Empire romain,
00:43:17évidemment, des, alors c'est pas très
00:43:19sympa pour eux, mais enfin des barbares,
00:43:21en tout cas des puissances qui vont
00:43:23commencer à essayer d'émerger.
00:43:25– À grignoter, oui. – Mais éventuellement
00:43:27ils vont se coaliser, mais il a fallu plusieurs siècles
00:43:29avant qu'ils arrivent vraiment à se coaliser.
00:43:31D'ailleurs, ils ne se sont pas coalisés, c'est plutôt,
00:43:33et ça, ça renvoie à mon livre, c'est plutôt la fracture
00:43:35interne qui a provoqué la chute
00:43:37de l'Empire romain, c'est-à-dire qu'il y avait des populations
00:43:39qui étaient arrivées de l'étranger, qui à la fin
00:43:41se sont retournées contre l'Empire en s'alliant
00:43:43avec de nouveaux entrants, mais c'est
00:43:45parce qu'il y avait une sorte
00:43:47de guerre civile, en fait, que l'Empire a finalement
00:43:49périclité.
00:43:51Et c'est d'ailleurs, quand on rapproche de la situation
00:43:53actuelle, ce qui menace le plus
00:43:55aujourd'hui, à mon avis, l'Empire américain,
00:43:57ce n'est pas tellement le
00:43:59challenge gébriques, ce n'est pas du tout,
00:44:01mais c'est plutôt la
00:44:03guerre civile qui est en train de s'installer
00:44:05entre démocrate et républicain.
00:44:07On n'est pas sûr du tout du résultat,
00:44:09on verra bien pour les élections,
00:44:11mais il est possible qu'il y ait à nouveau des accusations de fraude,
00:44:13il est tout à fait possible que
00:44:15le climat qu'on a connu en 2020
00:44:17se réédite beaucoup plus gravement encore
00:44:19en 2024, c'est-à-dire que
00:44:21les deux camps réfutent le résultat
00:44:23des élections, on voit ce qui se passe en Géorgie
00:44:25aujourd'hui et dans d'autres pays, il y a de plus
00:44:27en plus dans le monde une réfutation
00:44:29des résultats des scrutins.
00:44:31Si ça arrive aux Etats-Unis, bon, donc il y a
00:44:33un climat de guerre civile qui s'instaure, il y a un
00:44:35isolationnisme grandissant aussi aux Etats-Unis,
00:44:37que ça soit Harris ou Trump,
00:44:39de toute façon ils seront plus
00:44:41isolationnistes et plus nationalistes
00:44:43qu'avant, donc de toute façon, nous,
00:44:45en Europe et en particulier en France, on sera
00:44:47perdant, quel que soit le résultat du scrutin.
00:44:49D'accord ? Donc, en tout cas,
00:44:51on aura de graves difficultés. Dire que les Etats-Unis
00:44:53reculent, c'est complètement faux.
00:44:55Quand vous voyez ce que fait Musk, par exemple,
00:44:57avec SpaceX, en quelques années, ils ont
00:44:59liquidé complètement Arianespace
00:45:01et Soyouz. Quand on voit que
00:45:03le Texas est en train... Vous savez
00:45:05qu'en PIB nominal, le Texas
00:45:07a un PIB supérieur à celui de la Russie.
00:45:09Le seul Texas, je ne parle pas des Etats-Unis.
00:45:11Le seul Texas, aujourd'hui, c'est plus important
00:45:13que la Russie. D'accord ?
00:45:15Il y a une croissance très forte aux Etats-Unis, donc
00:45:17ils sont très endettés, mais c'est une dette...
00:45:19À la fin de l'Occident, comme disent un certain
00:45:21nombre d'essayistes ou d'experts, ça paraît
00:45:23un peu facile. Ce que je crois,
00:45:25c'est que quand on compare justement à ce qui s'est passé
00:45:27dans le passé, à cette opposition entre
00:45:29ce que j'appelle le territoire ethnique
00:45:31et l'homme-monde, c'est-à-dire le système d'une société
00:45:33ouverte avec des individus
00:45:35qui peuvent commercer ou
00:45:37se déplacer... L'homme-monde, pour vous, c'est l'homme qui peut se déplacer
00:45:39n'importe où, sur la planète,
00:45:41etc. En groupe, en collectivité, c'est
00:45:43une réalité très ancienne. Quand vous
00:45:45faites des fouilles archéologiques, vous voyez des traces
00:45:47de jades, par exemple, exploitées
00:45:49dans les Pyrénées qu'on trouvait
00:45:51ou dans les Alpes, et qu'on trouvait
00:45:53dans l'Empire chinois.
00:45:55C'est incroyable. Vous voulez dire qu'à l'époque,
00:45:57ça est millénaire,
00:45:59ça se baladait déjà jusqu'en
00:46:01Chine ou ailleurs ? Absolument. Le commerce
00:46:03était déjà important. Ce n'était pas la société
00:46:05libérale telle qu'on la connaît aujourd'hui, mais il y avait
00:46:07déjà des échanges extrêmement
00:46:09importants. Il y a des historiens qui expliquent
00:46:11des effondrements historiques, comme
00:46:13à peu près dix siècles avant Jésus-Christ,
00:46:15au moment de l'Âge du Bronze,
00:46:17la fin de l'Âge du Bronze, par justement le fait que
00:46:19certaines puissances, tout était interpénétré,
00:46:21et certaines puissances se sont effondrées
00:46:23et du coup, ça a disloqué
00:46:25le système international. C'est-à-dire qu'à l'époque,
00:46:27le monde grec s'est
00:46:29disloqué et ça a
00:46:31entraîné des faillites en cascade.
00:46:33Aujourd'hui, par exemple, si
00:46:35on imagine que la Chine,
00:46:37qui est traversée par de graves problèmes,
00:46:39se recule ou recule
00:46:41brutalement des échanges internationaux, il y a une
00:46:43telle interpénétration, effectivement, que ça
00:46:45présente un risque planétaire. Donc j'ai essayé
00:46:47de prendre de la hauteur de vue, de sortir
00:46:49la tête du guidon, quoi, en gros, de
00:46:51l'actualité qui arrive tellement
00:46:53de manière foisonnante et par les réseaux
00:46:55qu'on n'arrive plus à rien comprendre, pour voir
00:46:57s'il n'y a pas quelque chose derrière tout ça
00:46:59qui est explicatif du désordre contemporain,
00:47:01d'où ça vient, et comment
00:47:03on peut trouver des solutions éventuellement
00:47:05et en tirer des conclusions pour nous
00:47:07français aujourd'hui.
00:47:08Alors justement, on va parler de tout cela
00:47:10et on va inventorer tout cela, Serge Federbouch,
00:47:12mais encore une fois,
00:47:14essayez de me donner une définition
00:47:16de l'homme-monde et une définition
00:47:18du territoire ethnique, puisque vous
00:47:20les opposez, tout en montrant qu'ils peuvent
00:47:22s'interpénétrer.
00:47:24Alors, le territoire ethnique, c'est un espace
00:47:26contrôlé par une population
00:47:28où une structure politique assure...
00:47:30Un espace limité...
00:47:32Limité, avec des frontières,
00:47:34où un
00:47:36État, ou en tout cas une structure
00:47:38étatique, garantit
00:47:40la population contre les risques
00:47:42principaux de l'existence.
00:47:44Donc, il y a quelque chose
00:47:46qui devrait nous étonner,
00:47:48mais qui ne nous étonne plus depuis
00:47:50très longtemps. Par exemple, dans la vie
00:47:52citadaine dans laquelle on vit, tous,
00:47:54pratiquement, on passe notre temps
00:47:56à rencontrer des gens, à croiser des gens
00:47:58qu'on ne connaît pas, sans être
00:48:00forcément sur nos gardes, sans crainte
00:48:02d'être agressé. Bon, ça peut changer
00:48:04dans certaines zones, mais enfin bon...
00:48:06Grosso modo, c'est ça. Mais ça, à l'air de rien,
00:48:08on s'y est complètement habitués.
00:48:10Mais ce n'était pas du tout le cas
00:48:12des premières collectivités humaines,
00:48:14ou ce n'est pas le cas, par exemple, de la façon dont les autres
00:48:16animaux vivent, où la horde,
00:48:18le clan sont essentiels, où chacun
00:48:20connaît tout le monde. Le fait de pouvoir
00:48:22vivre dans des collectivités où les gens ne se connaissent
00:48:24pas tous forcément, c'est quelque chose
00:48:26d'essentiel au développement humain, qui va
00:48:28croissant, qui va croissant. Et ça,
00:48:30c'est lié, justement, à la capacité
00:48:32d'intégrer des influences extérieures...
00:48:34Oui, ce que vous dites, c'est l'État-providence
00:48:36ou le territoire
00:48:38ethnique, c'est qu'on
00:48:40doit protéger ses sujets,
00:48:42son peuple. C'est ça.
00:48:44S'il n'y a pas de protection dans des
00:48:46frontières, je dirais qu'il n'y a pas
00:48:48d'État, en réalité. Et donc, c'est
00:48:50d'ailleurs un des problèmes de la gauche.
00:48:52Si on veut prendre le désordre mental
00:48:54et idéologique dans lequel on est,
00:48:56si vous prenez, par exemple, on pourrait faire la même chose avec la droite,
00:48:58rassurez-vous, mais si vous prenez
00:49:00le cadre de la gauche,
00:49:02qui est à la fois favorable à l'immigration,
00:49:04d'accord, presque
00:49:06sans frein, hein, venez, bon,
00:49:08réfugiés, welcome, ils sont tous réfugiés,
00:49:10on va tous les...
00:49:12Mais ça,
00:49:14c'est totalement contradictoire
00:49:16avec une deuxième valeur
00:49:18essentielle de la gauche, entre guillemets,
00:49:20aujourd'hui, à savoir la protection
00:49:22sociale, la solidarité nationale.
00:49:24Il est clair qu'on ne peut pas
00:49:26avoir un système complètement ouvert et puis
00:49:28avoir des systèmes
00:49:30extrêmement redistributifs, c'est impossible.
00:49:32Et ça, c'est une des contradictions
00:49:34dans laquelle la gauche,
00:49:36aujourd'hui, se débat et dont elle n'a
00:49:38pas la solution. De la même manière,
00:49:40sur ses relations avec l'étranger et les problèmes
00:49:42idéologiques, la gauche, aujourd'hui,
00:49:44dans le monde entier et en France en particulier
00:49:46est quand même, dénonce
00:49:48l'islamophobie et
00:49:50se fait le rempart ou le protecteur
00:49:52des musulmans.
00:49:54Mais l'islam, en réalité, quand vous prenez
00:49:56l'islam, c'est une idéologie d'extrême-droite.
00:49:58C'est une idéologie
00:50:00qui donne des droits inférieurs
00:50:02aux femmes. Elles ont, par exemple,
00:50:04deux fois moins de droits en cas de succession.
00:50:06C'est pas que la charia,
00:50:08c'est dans le coran même, parce qu'il faut distinguer
00:50:10certaines sourates.
00:50:12On prône la mort pour les
00:50:14homosexuels.
00:50:16On prône l'absence
00:50:18de liberté réelle,
00:50:20de conscience et de possibilité d'apostasier,
00:50:22de droit de sortie du groupe.
00:50:24On prône,
00:50:26on l'a dit,
00:50:28par exemple,
00:50:30la flat tax, vous voyez,
00:50:32des valeurs de droite.
00:50:34– Ce que vous dites, en fait, Serge Verdeboche, c'est qu'il y a une idéologie totalitaire,
00:50:36en tout cas ce qu'on appelle l'islamisme,
00:50:38moi j'appelle l'islamisme, mais vous dites
00:50:40que la gauche épouse, en tout cas,
00:50:42dans son islamo-gauchisme.
00:50:44– Mais disons qu'en fait, ce qu'elle défend,
00:50:46au nom de la
00:50:48défense des soi-disant opprimés,
00:50:50qui ne sont pas opprimés partout, c'est une
00:50:52idéologie d'extrême-droite. Et c'est pas que
00:50:54l'islamisme. Quand la
00:50:56relation, par exemple, avec les minorités religieuses,
00:50:58en islam, est très
00:51:00proche d'une politique d'apartheid, d'accord ?
00:51:02Quand vous voyez
00:51:04ce qu'on appelle la jazia, les impôts,
00:51:06les protections contre…
00:51:08– Les impôts que les bourrétiers nous payent.
00:51:10– C'est très proche de l'apartheid.
00:51:12Donc ça crée de la confusion idéologique,
00:51:14dont la gauche ne se sort pas. Mais on peut voir aussi, à droite,
00:51:16des problèmes d'ajustement idéologique très profonds.
00:51:18C'est-à-dire qu'à la fois,
00:51:20on veut développer, on veut protéger
00:51:22les nations.
00:51:24En même temps, il y a des fractions
00:51:26importantes de la droite qui sont très favorables
00:51:28aux échanges commerciaux internationaux.
00:51:30– Par exemple, on est européen à mort, Union européenne,
00:51:32et on veut protéger les nations. – Exactement.
00:51:34La France, aujourd'hui, crève
00:51:36en partie, en grande partie,
00:51:38d'une insertion complètement
00:51:40catastrophique dans l'Union
00:51:42européenne, qui a tourné à notre
00:51:44défaveur, totalement. On a laminé
00:51:46notre industrie. – Vous pensez que c'est une catastrophe ?
00:51:48– Ah oui, bien entendu. – Telle qu'elle existe, l'Union européenne.
00:51:50Vous allez voir les chiffres. Regardez l'état de l'industrie française.
00:51:52Dans des tas de villages ou de villes françaises,
00:51:54vous aviez des petites industries, des coutelleries,
00:51:56des gens qui fabriquaient des tissus, etc.
00:51:58Ça a été laminé.
00:52:00Alors, et qu'est-ce qu'on a fait en échange ? On a fait de la dette.
00:52:02C'est-à-dire qu'il y avait une espèce de pacte
00:52:04où les Allemands,
00:52:06finalement, récupéraient l'industrie,
00:52:08et nous, on a essayé d'aller vers les services
00:52:10en s'en détendant. Mais aujourd'hui,
00:52:12il n'y a plus d'industrie en France,
00:52:14la dette devient insupportable, et elle sera insupportable
00:52:16pour toute l'Union européenne, la dette française, bientôt.
00:52:18C'est pour ça qu'un jour, les Allemands en auront marre.
00:52:20C'est peut-être eux qui quitteront l'Union européenne
00:52:22avant nous, d'accord ? Mais en tout cas,
00:52:24c'est quelque chose qui a démoli la société
00:52:26et, d'abord, l'économie française.
00:52:28Donc, ces contradictions-là,
00:52:30elles sont liées à
00:52:32une insuffisante réflexion.
00:52:34Et la construction européenne a été
00:52:36faite par des gens qui n'ont pas suffisamment
00:52:38pensé, justement, à ce qu'ils voulaient
00:52:40obtenir, et qui ont mis
00:52:42la charrue avant les bœufs, l'économie avant la politique,
00:52:44et du coup, aujourd'hui, la politique s'avange
00:52:46de l'économie. Et savoir si, effectivement,
00:52:48il y a ça, ou est-ce qu'ils y pensaient,
00:52:50ou est-ce qu'ils pensaient à autre chose,
00:52:52qu'il y ait une certaine mondialisation, et on pourra en parler.
00:52:54Juste après cette petite pause,
00:52:56on se retrouve,
00:52:58le sabre et l'esprit, un livre à lire.
00:53:000-826-300-300
00:53:02pour poser votre question
00:53:04ou réagir sur notre antenne.
00:53:06Bercov, dans tous ses états, revient tout de suite.
00:53:08Sphère.
00:53:10Sud Radio,
00:53:12Bercov, dans tous ses états.
00:53:16Serge Federbouche,
00:53:18vous écrivez dans votre livre, le sabre et l'esprit.
00:53:20Je voudrais revenir là-dessus. Vous dites,
00:53:22à un moment donné, il apparaît de plus
00:53:24en plus clairement que les gouvernants, quels qu'ils soient,
00:53:26fonctionnent par la peur
00:53:28et utilisent des épouvantailles pour conditionner
00:53:30l'opinion. La Covid-19,
00:53:32le dérèglement climatique supposé,
00:53:34ou la guerre en Ukraine en sont les derniers
00:53:36exemples. L'emballement
00:53:38mimétique et médiatique qui a conduit
00:53:40les états à une sérengère liberticide
00:53:42lors de la panique sanitaire
00:53:44de 2020-2022
00:53:46n'a épargné ni les systèmes
00:53:48déjà libéraux, ni les
00:53:50systèmes dits autocratiques.
00:53:52Alors justement, je voudrais parler de ça parce que
00:53:54c'est un peu le
00:53:56dit de votre fil rouge.
00:53:58On dit, voilà, on est toujours,
00:54:00et vous dites que ce n'est pas nouveau,
00:54:02et vous avez raison de le dire, entre liberté et sécurité.
00:54:04Faut-il plus de liberté ou plus
00:54:06de sécurité ? Est-ce que liberté, sécurité,
00:54:08quand je dis plus sécurité, protection,
00:54:10évidemment, des gens, qu'est-ce qui compte ? Est-ce que
00:54:12les gens, en fait, profondément disent
00:54:14oui, attendez, la liberté c'est très joli, mais moi c'est
00:54:16la sécurité que je mets au premier plan.
00:54:18Qu'est-ce qu'il en est de cette espèce de
00:54:20dichotomie qu'on sent à tous
00:54:22les niveaux ? – Je pense que les gens
00:54:24et les êtres humains ne sont pas tous pareils, c'est-à-dire
00:54:26qu'il y a une variabilité, il y a des
00:54:28gens qui privilégient l'audace,
00:54:30l'aventure, la prise de risque, et puis
00:54:32il y a des gens qui privilégient
00:54:34la recherche de la sécurité.
00:54:36Et donc, justement, les sociétés
00:54:38plus ouvertes qui se développent
00:54:40ont du mal à
00:54:42rester très longtemps
00:54:44autoritaires quand elles s'ouvrent, parce que
00:54:46en fait, quand on veut,
00:54:48quand on admet la multiplication
00:54:50des échanges avec l'étranger, on a de plus en plus
00:54:52de mal, quand on est un État,
00:54:54à contrôler sa population.
00:54:56On voit par exemple ce qui se passe dans la Chine contemporaine,
00:54:58c'est-à-dire qu'ils ont beaucoup de difficultés,
00:55:00ils sont ouverts considérablement
00:55:02leur économie au monde
00:55:04extérieur, ils en ont même fait,
00:55:06le parti communiste chinois, c'est une sorte de
00:55:08conseil d'administration
00:55:10gigantesque, qui gère
00:55:12à la fois, qui donne
00:55:14des règles qui sont ultra-libérales
00:55:16pour les PME, très directives pour les
00:55:18grands groupes, et puis très
00:55:20autoritaires en politique intérieure,
00:55:22mais depuis Tiananmen, ils ont
00:55:24en fait noyé la contestation
00:55:26dans la croissance. Si la croissance
00:55:28recule, très rapidement,
00:55:30bon voilà, et on a
00:55:32vu ça au moment du Covid, c'est-à-dire
00:55:34que Xi Jinping, quand même
00:55:36quelqu'un d'extrêmement autoritaire, qui revient
00:55:38vers un comportement, un mode de gouvernement
00:55:40quasi maoïste en Chine,
00:55:42eh bien, il est allé
00:55:44un peu trop loin, et puis il y a eu des
00:55:46troubles à Shanghai, il a dû reculer,
00:55:48et donc on est vraiment dans une situation
00:55:50où, dans une économie ouverte,
00:55:52dans un monde ouvert, dans un monde
00:55:54où l'homme-monde
00:55:56a son mot à dire, je dirais,
00:55:58est une réalité, où les échanges internationaux
00:56:00sont une réalité, eh bien
00:56:02les pouvoirs autoritaires ont beaucoup de difficultés
00:56:04à se maintenir
00:56:06dans le long terme. Donc voilà, je crois
00:56:08qu'il n'y a pas de règles,
00:56:10ça dépend véritablement des psychologies
00:56:12individuelles. — Mais on peut dire quand même,
00:56:14on peut dire quand même, dans l'histoire, et je voudrais
00:56:16qu'on tient, puisque vous
00:56:18l'appelez
00:56:20à la barre du tribunal assez souvent,
00:56:22une majorité
00:56:24ne serait, on peut dire quand même qu'une majorité
00:56:26pour la sécurité, par rapport à la liberté,
00:56:28c'est quand même une minorité, toujours, qui bouge,
00:56:30qui sort de sa zone de confort, non ?
00:56:32Dans l'histoire, parce que vous en parlez
00:56:34un peu à travers l'histoire. — Je pense que c'est plus subtil
00:56:36que ça, je pense que justement,
00:56:38là,
00:56:40le talent
00:56:42n'est pas, je vais dire quelque chose qui va
00:56:44un peu choquer, mais le talent n'est pas démocratique.
00:56:46Et la prise de risque n'est pas démocratique,
00:56:48le goût pour l'aventure
00:56:50n'est pas démocratique. Donc,
00:56:52il faut l'accepter, il y a des gens,
00:56:54alors je renvoie ça, moi j'avais écrit
00:56:56un livre précédemment,
00:56:58à un certain nombre de phénomènes
00:57:00où l'homme a dû,
00:57:02en fait, en se séparant
00:57:04des groupes auxquels il appartenait,
00:57:06enfin un certain nombre d'individus, a dû prendre
00:57:08des risques, même physiques,
00:57:10en prenant le risque
00:57:12de, alors là ça va paraître un peu incongru,
00:57:14mais de grimper aux arbres,
00:57:16et comme l'homme est l'animal qui peut à la fois
00:57:18le plus facilement grimper, et qui est
00:57:20le plus fragile en cas de chute,
00:57:22eh bien, il en a développé
00:57:24une peur de ce qu'on appelle le vide,
00:57:26une peur en fait de ses sens, et c'est
00:57:28l'origine, à mon sens, du développement
00:57:30des concepts, des idées, donc
00:57:32cette idée que
00:57:34l'homme, l'individu, peut se séparer
00:57:36des groupes, peut se désaffilier
00:57:38aux groupes, est fondamentale
00:57:40dans la
00:57:42dynamique des sociétés humaines,
00:57:44et que
00:57:46évidemment, tout ça n'est pas démocratique,
00:57:48le fait que des individus puissent
00:57:50chercher à quitter
00:57:52la famille, la religion,
00:57:54la société, la ville
00:57:56à laquelle ils appartiennent, ça a
00:57:58souvent été combattu, c'est pour ça qu'on
00:58:00a inventé le servage ou l'esclavage,
00:58:02mais à la fin des fins, ça a toujours fini par
00:58:04triompher, parce que sinon, ça crée
00:58:06des problèmes d'inégalité sociale
00:58:08et des tensions sociales insurmontables
00:58:10dans les sociétés qui refusent
00:58:12l'ouverture. Alors il y a un exemple,
00:58:14j'en parlerai rapidement, c'est celui d'une société
00:58:16qui a voulu fermer, complètement réguler
00:58:18les relations avec l'étranger, qui était pourtant
00:58:20développée, c'est le Japon de
00:58:22l'ère Edo,
00:58:24c'était entre
00:58:26le 16ème, 17ème
00:58:28et le 19ème siècle au Japon.
00:58:30Ils ont fermé le pays, qui était devenu
00:58:32une sorte de
00:58:34mystère, les gens étaient fascinés par ce Japon.
00:58:36Il n'y avait que quelques
00:58:38marchands hollandais qui avaient le droit, dans la baie
00:58:40de Yokohama, de décharger des cargaisons
00:58:42et les japonais n'avaient pas le droit.
00:58:44Il y avait une soupape
00:58:46de liberté
00:58:48qui était ce port ouvert
00:58:50hollandais, et puis il y en avait une deuxième, intérieure,
00:58:52qui était la ville d'Edo,
00:58:54qui est devenue Tokyo ensuite, où il y avait
00:58:56le quartier dit du monde flottant,
00:58:58où là c'était la liberté, la débauche
00:59:00si on voulait, et qui a été
00:59:02une source de profusion intellectuelle incroyable.
00:59:04Tous les grands artistes japonais
00:59:06viennent de là.
00:59:08Mais au bout d'un moment,
00:59:10qu'est-ce qui s'est passé ? Eh bien,
00:59:12la contestation interne était de plus en plus difficile
00:59:14à régler, il y avait des
00:59:16seigneurs de la guerre qui voulaient commercer directement,
00:59:18et puis surtout, le Japon s'est figé
00:59:20et un jour, les américains sont arrivés avec
00:59:22des cuirassés, ils n'en avaient pas suffi de beaucoup,
00:59:24ils ont tiré trois coups de canon, ça a été la panique
00:59:26dans tout le Japon, et le système
00:59:28Edo s'est effondré au bénéfice
00:59:30du, enfin, le shogunat s'est effondré
00:59:32et l'empereur a repris le contrôle du Japon.
00:59:34Et donc, on a des tas d'exemples
00:59:36historiques que j'ai voulu montrer comme ça dans mon livre,
00:59:38pour
00:59:40expliquer comment cette dynamique
00:59:42des relations
00:59:44entre l'étranger et puis de la
00:59:46protection de la population est essentielle.
00:59:48Alors, un dernier mot sur aujourd'hui
00:59:50le problème dans lequel on est, vous voyez
00:59:52par exemple, dans la plupart des pays développés,
00:59:54même dans le monde entier, il y a
00:59:56une contradiction entre les intérêts de la population
00:59:58en tant que consommateur,
01:00:00voilà, on veut consommer des téléphones
01:00:02portables, des choses comme ça, et puis en même temps
01:00:04les producteurs envoient du travail pour tout le monde pour avoir
01:00:06des moyens. Mais aujourd'hui,
01:00:08la difficulté par exemple, principale
01:00:10à laquelle le système politique français se heurte,
01:00:12c'est que les français sont...
01:00:14Voilà, les français ils sont à la fois
01:00:16très très friands de produits importés
01:00:18bon marché, et en même temps
01:00:20très friands de protection sociale. Mais au bout d'un
01:00:22moment on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, c'est aussi simple
01:00:24que ça. Parce que sinon ça crée de la
01:00:26dette publique à un niveau aujourd'hui
01:00:28ingérable. Et c'est ce qui va produire d'ailleurs
01:00:30à mon sens, assez
01:00:32rapidement maintenant l'effondrement du système
01:00:34dans lequel on vit.
01:00:35Vous, vous croyez que...
01:00:37Vous croyez à l'effondrement ?
01:00:38Ah oui, moi je pense qu'on n'en est plus très loin.
01:00:40Je pense que bon, là, ils vont
01:00:42avoir la plus grande difficulté à voter
01:00:44le budget. Je pense que bon, a priori,
01:00:46il y aura évidemment un 49-3, et je ne suis pas
01:00:48du tout sûr que le gouvernement Barnier
01:00:50s'en sorte. Les partis d'opposition
01:00:52ont plutôt intérêt à voter la censure.
01:00:54Ensuite, on ne sait pas ce qui se passe juridiquement.
01:00:56En fait, il faudra...
01:00:58Il n'y aura pas de budget, mais on devra prendre des ordonnances.
01:01:00Mais ce n'est pas très clair.
01:01:02Et donc tout ça peut créer
01:01:04un doute sur la dette française, voir les taux
01:01:06d'intérêt remonter.
01:01:07On voit déjà les notations.
01:01:08Voilà, mais ça peut se dégrader
01:01:10très vite s'il n'y a pas de gouvernement et s'il n'y a pas de budget.
01:01:12Là, on peut passer en B,
01:01:14B- rapidement. Et donc, dans ce cas-là,
01:01:16si les taux d'intérêt doublent,
01:01:18c'est fini. On ne peut plus payer les fonctionnaires.
01:01:20On ne peut plus payer le système social.
01:01:22— Mais le pire n'est pas toujours sûr, quand même.
01:01:24— Bien entendu. Il y a des possibilités
01:01:26si on prend les choses à la racine,
01:01:28si on renégocie
01:01:30de manière vraiment drastique
01:01:32et fondamentale les règles de l'Union européenne,
01:01:34si on retrouve une certaine
01:01:36liberté dans la fixation du cours
01:01:38de notre devise. Parce qu'en fait,
01:01:40ce qui a tué aussi l'industrie française, c'est qu'on est entrés
01:01:42avec un euro trop fort
01:01:44par rapport à nos capacités industrielles. Et c'est ça qui a
01:01:46éliminé... — C'est l'Allemagne qui avait décidé.
01:01:48— Voilà. Il y a eu une espèce de
01:01:50deal. Moi, j'explique ça par le fait
01:01:52qu'il y avait un complexe
01:01:54de la classe dirigeante française dont les
01:01:56parents avaient été défaits, finalement,
01:01:58par les Allemands dans les années 40. Un complexe
01:02:00pour montrer qu'on était aussi fort que les Allemands,
01:02:02donc qu'on peut accepter, finalement, leurs règles monétaires
01:02:04et le franc, ça sera aussi fort que le marque.
01:02:06Eh bien, c'est ça qui nous a foutus en l'air. C'est-à-dire
01:02:08qu'on a une classe dirigeante qui s'est
01:02:10complètement fourvoyée. Bon, tous les
01:02:12inspecteurs des finances qui ont dirigé la France pendant
01:02:1430 ans se sont plantés sur ce sujet.
01:02:16Et donc, aujourd'hui, on en paye le prix. Mais
01:02:18je crois que là, on arrive vraiment à la limite de l'exercice.
01:02:20— On va regarder si on va arriver
01:02:22à la limite de l'exercice ou aller plus loin.
01:02:24En tout cas, après cette petite pause, on se retrouve
01:02:26tout à l'heure.
01:02:28— Et bien sûr, si vous voulez réagir
01:02:30ou poser une question, n'hésitez pas à nous appeler
01:02:32au 0 826 300 300.
01:02:34André Bercop reçoit aujourd'hui
01:02:36l'essayiste Serge Federbusch.
01:02:38— Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
01:02:40Serge Federbusch,
01:02:42Le sabre et l'esprit,
01:02:44paru aux éditions de Passy.
01:02:46Effectivement, on était en train
01:02:48de parler de ce souci
01:02:50de protection. Il vous montrait très bien
01:02:52qu'il faut savoir c'est que où on veut
01:02:54la protection sociale, et c'est très bien,
01:02:56où on veut... Mais il faudra avoir une productivité,
01:02:58une croissance, une industrie
01:03:00que l'on n'a pas. Donc cette espèce de...
01:03:02Vous savez, on dirait en fait
01:03:04que ce que vous dites un peu, c'est
01:03:06deux trains lancés à toute allure,
01:03:08en voie contraire,
01:03:10mais sur la même voie.
01:03:12C'est-à-dire, le choc vous paraît
01:03:14inéluctable, mais
01:03:16il y a quelque chose d'étonnant, c'est que
01:03:18comment il se fait, je pose toujours
01:03:20la question aux interlocuteurs,
01:03:22ce que vous dites là,
01:03:24et à certains gens qui le savent,
01:03:26c'est pas un secret d'État, c'est pas un scoop,
01:03:28mais en même temps, vous l'éclairez.
01:03:30Mais comment il se fait que cet endettement,
01:03:32cette dépense publique, je rappelle,
01:03:34tout le monde le sait aujourd'hui,
01:03:36que le dernier budget en équilibre de la France, pour parler de ça,
01:03:38c'est en 1974, il y a 50 ans.
01:03:40Bien. Aujourd'hui, on sait
01:03:42combien en est la dette,
01:03:44on connaît les dépenses sociales, vous en parliez.
01:03:46Comment on fait ?
01:03:48Est-ce que vous... Je vais poser la question
01:03:50plus brutalement. Est-ce que pour vous,
01:03:52la seule... Est-ce qu'il faut
01:03:54faire un Brexit, sortir,
01:03:56non pas sortir, mais faire exploser
01:03:58l'Union Européenne telle qu'elle existe,
01:04:00avec les commissions européennes et compagnies,
01:04:02et faire autre chose, il ne s'agit pas d'abandonner
01:04:04l'Europe, ou bien il y a
01:04:06une autre voie ? – Moi, je pense que
01:04:08l'Union Européenne, aujourd'hui, est condamnée,
01:04:10ne peut pas s'en sortir. J'utilise
01:04:12dans mon livre, en fait, l'image
01:04:14d'Anthony Perkins et de
01:04:16Psychose, le film d'Hitchcock, vous voyez,
01:04:18où la mère est morte et ils ne s'en rendent pas compte, ils ne veulent pas
01:04:20l'admettre. Bon. L'Union Européenne,
01:04:22ça a été mal conçu et ça va
01:04:24à la catastrophe. Donc, de deux choses
01:04:26l'une, si on arrive à en sortir
01:04:28proprement, pour peut-être se donner la chance
01:04:30de la rebâtir correctement,
01:04:32soit on n'y arrive pas, et à ce moment-là, ça va
01:04:34partir dans tous les sens et ça va exploser.
01:04:36Donc, moi, je crois que,
01:04:38comme je l'ai dit, il y a d'autres pays avant nous
01:04:40qui risquent de prendre la tangente. Il y a déjà eu
01:04:42les Anglais, mais les Allemands peuvent aussi bien partir, parce que
01:04:44les Allemands, actuellement, qu'est-ce qu'on leur fabrique
01:04:46avec les dettes des pays du Sud, en particulier
01:04:48la dette de la France ? On leur
01:04:50fabrique, finalement, un endettement
01:04:52qui leur profite
01:04:54de moins en moins. – En plus,
01:04:56Volkswagen licencie 200 000 personnes.
01:04:58– Et puis, vous allez voir,
01:05:00la population allemande, on l'a malheureusement
01:05:02vue dans l'histoire, est beaucoup plus
01:05:04radicale, quand elle prend du tournant, que la population
01:05:06française, qui est plus assise, finalement,
01:05:08d'un tempérament plus paysan
01:05:10et plus pondéré. – Plus rond.
01:05:12– Plus pondéré. Les Allemands, quand ils se fâchent,
01:05:14malheureusement pour nous, on a compris, à plusieurs
01:05:16reprises dans l'histoire, que ça pouvait aller
01:05:18très loin, très vite, très mal. Donc,
01:05:20vous pouvez avoir des
01:05:22partis allemands, comme l'AFD
01:05:24ou autre, et même ça peut tout à fait,
01:05:26un jour ou l'autre, concerner la CDU,
01:05:28qui disent « Bon, maintenant, on en a
01:05:30marre de ce truc qui nous amène à la ruine
01:05:32et on va s'en aller ». En plus, ils ont
01:05:34fait des erreurs majeures. Ils ont laissé les Verts,
01:05:36par exemple, dicter leur politique énergétique.
01:05:38Donc, ils sont sortis du nucléaire.
01:05:40Et aujourd'hui, c'est un gros, gros problème
01:05:42pour eux. Ils sont très polluants, ils sont dépendants
01:05:44du gaz russe, maintenant dépendants
01:05:46du gaz de schiste américain, pour essayer de ne pas être
01:05:48trop dépendants du gaz russe. – Nous aussi,
01:05:50d'ailleurs. – Et d'ailleurs, là aussi,
01:05:52c'est un des éléments où
01:05:54l'économie américaine et les États-Unis ont montré
01:05:56leur capacité à rebondir.
01:05:58Si le prix des hydrocarbures
01:06:00a pu refluer alors que tout le monde pensait que c'était
01:06:02foutu et qu'il y allait avoir une crise énergétique
01:06:04majeure, c'est parce que les Américains, très
01:06:06rapidement, ont pu utiliser
01:06:08le gaz de la fracture
01:06:10hydraulique, vous voyez ? – Oui, bien sûr.
01:06:12– Et donc, rien n'est
01:06:14acquis, rien n'est figé. Il ne faut pas
01:06:16arriver avec des œillères, trop d'a priori
01:06:18idéologiques, mais il y a quand même
01:06:20des choses qui ne mentent
01:06:22pas, et ce qui ne ment pas, c'est que
01:06:24l'Union Européenne, dans sa formule actuelle,
01:06:26elle n'est pas viable, et que plus
01:06:28on en sort de cette formule
01:06:30le plus vite possible et le mieux possible, mieux ça vaudra
01:06:32pour les Français. – Alors, justement,
01:06:34en sortir le mieux possible,
01:06:36dans votre
01:06:38effectivement, dans cette
01:06:40espèce de saga entre
01:06:42je t'aime, moi non plus, entre le
01:06:44territoire ethnique et l'homme-monde,
01:06:46est-ce qu'il y a une porte de sortie ? Quand je dis
01:06:48porte de sortie, disons par le haut
01:06:50et pas par l'effondrement.
01:06:52– Alors, il y a des
01:06:54forces planétaires
01:06:56qui peuvent sembler
01:06:58offrir, finalement, des sortes
01:07:00d'idéaux
01:07:02qui réconcilieraient les deux modèles.
01:07:04Alors, j'en ai pris deux
01:07:06en exemple. Le premier modèle, c'est
01:07:08l'économie mondiale numérisée avec
01:07:10la crypto-monnaie. C'est quoi la crypto-monnaie ?
01:07:12Ce sont des monnaies où,
01:07:14finalement, les États n'auraient plus
01:07:16la capacité, que les États n'auraient plus
01:07:18la capacité de manipuler.
01:07:20Puisque, justement, c'est fondé
01:07:22sur des systèmes mathématiques.
01:07:24Avec l'allée
01:07:26beaucoup plus loin dans le libéralisme,
01:07:28une forme d'unité internationale.
01:07:30Et puis, à côté de ça, il y a un autre modèle
01:07:32qui émerge aussi de plus en plus,
01:07:34qui est un modèle qui est l'Ummah, qui est la communauté
01:07:36musulmane.
01:07:38Avec, justement, où l'État
01:07:40souvent est, finalement,
01:07:42quelque chose de presque sacrilège
01:07:44dans le monde idéal du Coran.
01:07:46On n'a pas besoin d'un État.
01:07:48Il y a quelque chose d'idolâtre
01:07:50dans le nationalisme et dans l'État.
01:07:52C'est pour ça que l'État islamique se voulait
01:07:54islamique. Il avait transcendé
01:07:56l'Irak
01:07:58ou la Syrie.
01:08:00Oui, c'était...
01:08:02L'État est idolâtre
01:08:04si on suit
01:08:06vraiment les préceptes du Coran. On n'en a pas
01:08:08besoin. Donc, il y a des
01:08:10modèles comme ça qui peuvent s'offrir
01:08:12des espèces d'alternatives planétaires.
01:08:14Mais le problème, c'est que...
01:08:16Mais vous montrez aussi la contradiction qu'il y a dans ce projet.
01:08:18Mais oui, parce qu'en fait,
01:08:20ce modèle, enfin les deux modèles, vont
01:08:22finir détruits, comme toutes les autres grandes
01:08:24constructions, par les tensions internes,
01:08:26par le développement des inégalités.
01:08:28Le problème du libéralisme...
01:08:30Moi, je suis libéral, mais il y a un domaine
01:08:32où le libéralisme échoue, avant tout.
01:08:34C'est que le libéralisme
01:08:36est quand même l'idée que le meilleur va agir
01:08:38au bénéfice de ses intérêts
01:08:40et finalement, ça va bénéficier à toute la société.
01:08:42Le problème, c'est que le meilleur,
01:08:44il est le meilleur
01:08:46de manière répétée.
01:08:48Et donc, vous avez dans le libéralisme,
01:08:50à la fin, un système
01:08:52où il va y avoir forcément une concentration des richesses,
01:08:54des moyens, et puis de plus en plus
01:08:56d'inégalités. Mais c'est la logique
01:08:58du système. Et donc, ça s'aboutit
01:09:00à des tensions sociales insupportables.
01:09:02De la même manière, je vous disais
01:09:04que l'islam est fondé sur un système
01:09:06patriarcal, autoritaire, global.
01:09:08Mais ça crée, on le voit bien,
01:09:10ça ne fonctionne pas. En Iran, il y a
01:09:12des tas de pays où ça s'effondre.
01:09:14Et l'Afghanistan.
01:09:16On va en parler, mais je crois que nous avons...
01:09:18Oui, nous avons un auditeur en ligne, et c'est Laurent qui nous appelle
01:09:20de Toulouse. Bonjour Laurent.
01:09:22Oui, bonjour André.
01:09:24Bonjour à votre invité. J'ai l'impression
01:09:26d'entendre un ami.
01:09:28Ah oui, j'aime beaucoup ce qu'il dit.
01:09:30Franchement, et puis André, vous aussi,
01:09:32évidemment, et je vous félicite pour vos émissions.
01:09:34C'est toujours un plaisir.
01:09:36Je suis chez moi. Je travaille
01:09:38aujourd'hui en télétravail.
01:09:40Je déguste votre émission
01:09:42aujourd'hui. Alors, en fait,
01:09:44je voulais simplement revenir sur ce que
01:09:46disait votre invité. Par contre, j'en suis navré.
01:09:48Je n'ai pas retenu le prénom. Vraiment désolé.
01:09:50Serge. Excusez-moi, Serge.
01:09:54Juste par rapport à l'industrie,
01:09:56je suis né en 1964
01:09:58en Lorraine, à Metz.
01:10:00Et donc, j'ai connu
01:10:02adolescents, tous les pères de famille
01:10:04qui travaillaient dans les usines
01:10:06d'acierie, ou
01:10:08bien au charbonnage à HBL
01:10:10du Gard du Bassin de Lorraine.
01:10:12Et donc, c'était
01:10:14des années
01:10:16d'insouciance puisque tout le monde travaillait.
01:10:18Il n'y avait pas de soucis. Tout à l'heure, Serge,
01:10:20je disais qu'effectivement, on a détricoté l'industrie,
01:10:22mais c'est une réalité.
01:10:24C'est une réalité
01:10:26qu'on a subie. Moi, je,
01:10:28personnellement, étant gamin à ce
01:10:30moment-là, ou même mon père qui bossait, lui,
01:10:32au CNCF, mais tous ces jeunes qui montaient
01:10:34d'ailleurs pour la plupart du midi, ou d'ailleurs
01:10:36venir bosser là où il y avait du boulot,
01:10:38ont été victimes
01:10:40de cette désintégration.
01:10:42— Ah, mais ça, tout le monde est d'accord.
01:10:44C'est énorme.
01:10:46— Et je ne m'en sens pas responsable.
01:10:48Donc, personnellement,
01:10:50pour la plupart d'entre nous, on subit
01:10:52ce système, en fait, parce que
01:10:54je suis né en 1964. Aujourd'hui,
01:10:56il me reste encore quelques mois avant la retraite.
01:10:58Donc, j'ai vécu
01:11:00avant, j'ai connu l'après.
01:11:02Et je m'aperçois que plus je vais dans le temps,
01:11:04plus mon pouvoir d'achat se casse la vie dure,
01:11:06moins j'en ai, plus je me sers
01:11:08le kiki, etc., etc.
01:11:10C'est-à-dire que j'en reviens à presque mes années
01:11:12de jeunesse où je démarrais
01:11:14à bosser, quoi. Donc j'ai fait un bond en avant.
01:11:16Puis maintenant, on voit bien que tout redescend.
01:11:18Donc moi, ce système capitaliste,
01:11:20il ne m'intéresse ou il n'a de sens que s'il profite
01:11:22à tous. Quel est l'intérêt ?
01:11:24— C'est toute la question, Serge.
01:11:26— Ben voilà. Quel est l'intérêt d'avoir des gens qui font
01:11:28des milliards, des millions et des millions chaque année
01:11:30sur les chaînes Info. J'écoute beaucoup
01:11:32Sud Radio. Vous relayez
01:11:34le fait que les dividendes
01:11:36à l'actionnariat financier battent
01:11:38des records et ça depuis des années. J'entends ça
01:11:40depuis au moins 10 ans chaque année au mois
01:11:42de janvier. — Oui, ça marche très bien.
01:11:44— Et en même temps, chez moi,
01:11:46je demande à ma fille. Je lui dis
01:11:48tous les jours, écoute, qui vit avec moi. Je lui dis
01:11:50écoute, c'est pas Versailles ici. Donc tu me coupes les ampoules,
01:11:52tu baisses un peu le chauffage, etc., etc.
01:11:54On en a un point à mettre des polaires chez nous.
01:11:56J'habite pas un château. J'habite un 60 m².
01:11:58Voilà. Donc on se tait sur tout.
01:12:00Et de ce temps-là, on entend dire
01:12:02que des gens... On redistribue
01:12:04des milliards et des milliards.
01:12:06— Oui, tout à fait. C'est ce que Serge
01:12:08fait de la bouche, appeler le sentiment d'inégalité.
01:12:10Et Dieu sait s'il augmente
01:12:12aujourd'hui ça.
01:12:14— Bon, il faut voir que, évidemment,
01:12:16ça va pas bien en France. Ça, on en est tous conscients.
01:12:18On souffre tous à des degrés d'hiver.
01:12:20Bon, il y a très peu de gens,
01:12:22dans le fond, faut pas croire, qui sont complètement
01:12:24à l'abri. Ils ont tous des enfants, de la famille,
01:12:26des gens qui peuvent avoir des difficultés. Enfin, c'est
01:12:28quand même très largement partagé. Mais ce qui
01:12:30caractérise quand même la France, c'est les mauvaises performances.
01:12:32Faut pas croire que ça va aussi
01:12:34mal partout. Si vous allez
01:12:36en Suisse, aux États-Unis,
01:12:38même, dont on parlait, il y a des pays qui s'en sortent
01:12:40mieux que nous, nettement, nettement, nettement.
01:12:42— Pourquoi ? Pourquoi ? On revient à ça. Pourquoi ?
01:12:44— Mais parce qu'ils ont des systèmes
01:12:46politiques qui sont plus flexibles,
01:12:48moins fondés
01:12:50sur une espèce de noblesse d'État
01:12:52qui s'ouvrent davantage,
01:12:54qui sont moins corrompus, aussi, qui s'ouvrent
01:12:56davantage aux nouveaux
01:12:58entrants. La France, c'est un pays extrêmement conservateur.
01:13:00Quand les gens ont des idées
01:13:02neuves, généralement, ils sont réprimés.
01:13:04Si vous prenez les 50
01:13:06personnes les plus riches en France aujourd'hui,
01:13:08c'est à peu près aux familles.
01:13:10C'est à peu près les mêmes qu'il y a 20, 30,
01:13:1240 ou 50 ans. À peu près. Il y a,
01:13:14bon, un peu Bernard Arnault et Pinault
01:13:16qui ont un peu monté. Mais ils étaient déjà riches
01:13:18il y a 20 ou 30 ans. D'accord ? Ça a pas bougé.
01:13:20Vous prenez les 50 plus grandes fortunes
01:13:22aux États-Unis, mais il y en a peut-être 2 ou 3
01:13:24parmi ceux qui étaient les 50
01:13:26il y a 20 ou 30 ans. Il y a les GAFAM, il y a la Cité-Côte-Vallée.
01:13:28Bien entendu. Et le problème,
01:13:30c'est qu'en France, on empile les classes dirigeantes.
01:13:32Et c'est ça qui aboutit aux révolutions,
01:13:34aussi. C'est-à-dire que, comme dans
01:13:36une société... Alors là, c'est un petit peu
01:13:38subtil, mais je pense qu'il faut suivre le raisonnement.
01:13:40Quand il y a une société ouverte
01:13:42qui fait que les inégalités
01:13:44se développent et que le commerce
01:13:46se développe, les anciennes élites
01:13:48finissent par souffrir.
01:13:50D'accord ? Mais, alors, qu'est-ce qu'elles font ?
01:13:52C'est ça qui a provoqué, en grande partie,
01:13:54la Révolution française. Les nobles,
01:13:56les aristocrates qui ont souffert
01:13:58quand l'économie s'est ouverte sous Louis XV
01:14:00et au début de Louis XVI, se sont réservés
01:14:02les emplois publics. Ils sont devenus de plus en plus
01:14:04conservateurs. Ils ne laissent pas la place.
01:14:06Voilà. Et donc, il y a une forme
01:14:08de... Du coup, l'État
01:14:10grossit, grossit, grossit. C'est ce qu'on voit aussi
01:14:12en France aujourd'hui. L'État grossit de plus en plus.
01:14:14On empile les protections.
01:14:16D'accord ? Parce qu'on veut à la fois
01:14:18une économie ouverte et, en même temps, on veut protéger la population.
01:14:20Et puis, à la fin, ça devient ingérable budgétairement.
01:14:22Et on empile les conseillers, les maquisers...
01:14:24Voilà. Et, à la fin, on s'effondre
01:14:26parce qu'on est trop endetté.
01:14:28Ça aboutit à la crise de l'Ancien Régime.
01:14:30C'était la problématique
01:14:32des années 1780 à 1789.
01:14:34Et aujourd'hui, on est exactement
01:14:36dans la même problématique.
01:14:38Exactement. Il ne faut pas croire qu'on vit
01:14:40des choses nouvelles. Donc,
01:14:42la France en sort mal. Pourquoi ? Parce que
01:14:44c'est un pays trop conservateur.
01:14:46Et ça touche aussi la population. Il n'y a pas
01:14:48que les dirigeants. On verra s'il y a des gens
01:14:50qui ont envie de prendre
01:14:52des nouvelles Bastille. Ça, c'est un autre problème.
01:14:54Je crois que nous avons...
01:14:56Non. Ah non, non. Je pensais que nous avions...
01:14:58Alors, nous allons prendre une petite
01:15:00pause et nous allons retrouver Serge Federbouch
01:15:02dans un petit moment.
01:15:04Mais vous pouvez nous appeler au 0 826
01:15:06300 300 si vous avez
01:15:08une question ou si vous voulez réagir à ce que vous
01:15:10entendez. A tout de suite.
01:15:12Dernier livre, Le sabre et l'esprit
01:15:14qui est paru aux éditions de Passy. Nous avons
01:15:16Frédéric qui nous appelle de Paris.
01:15:18Bonjour Frédéric. Bonjour Frédéric.
01:15:20Bonjour André. Bonjour à votre invité.
01:15:22Oui, je suis ravi de l'entendre
01:15:24parler de la révolution de 1789
01:15:26parce qu'en fait, c'est exactement ce que je pense.
01:15:28Il se passe plus ou plus ce qui s'est passé
01:15:30à l'époque. En fait,
01:15:32les raisons sont plus
01:15:34ou moins les mêmes.
01:15:36Le déclencheur à l'époque a été la crise
01:15:38du grain avec des mauvaises
01:15:40récoltes qui ont fait que les gens n'avaient plus
01:15:42à bouffer. Mais finalement, on n'est pas très
01:15:44loin de ça. On s'en approche gentiment.
01:15:46Je ne sais pas ce qu'il en pense.
01:15:48Est-ce qu'on s'approche gentiment
01:15:50du tiers état
01:15:52contre le clergé
01:15:54capitalo-médiatique
01:15:56et la noblesse ?
01:15:58On ne sait jamais,
01:16:00cher André, quel va être l'élément déclencheur
01:16:02final. Ça peut être une hausse
01:16:04complètement incontrôlée du prix du pétrole
01:16:06par exemple, qui fait que tous les gens
01:16:08qui ont absolument besoin d'un véhicule
01:16:10pour aller au travail...
01:16:12Ça peut être des taxes.
01:16:14Une taxe qui va finir par énerver
01:16:16tout le monde. Une interdiction de trop.
01:16:18Un
01:16:20attentat qui va tourner au vinaigre
01:16:22parce qu'on se rendra compte que là,
01:16:24il y a eu une insuffisante
01:16:26préparation
01:16:28à ce genre de choses.
01:16:30Une percée du front par exemple
01:16:32par les Russes en Ukraine
01:16:34qui provoque un effondrement de l'Ukraine.
01:16:36Et ensuite, de proche en proche,
01:16:38un retour de la hausse du prix
01:16:40de l'énergie, etc. On est dans un système
01:16:42très fragile. On a un état qui est de plus
01:16:44en plus paralysé. Et quand on est paralysé
01:16:46du fait d'une espèce
01:16:48d'obésité, le problème
01:16:50c'est que face à
01:16:52un événement extérieur imprévisible
01:16:54ou intérieur même imprévisible...
01:16:56En fait, il ne peut pas se mouvoir tellement il est gros.
01:16:58On ne peut plus réagir.
01:17:00Et là, qu'est-ce qui se passe actuellement au Parlement ?
01:17:02Il se passe quoi ? Il se passe que
01:17:04l'État ne peut plus prendre de lois nouvelles.
01:17:06Du tout. Donc ils essaient de faire
01:17:08voter le budget au forceps. C'est pas sûr du tout
01:17:10qu'ils y parviennent. Même si Barnier y parvient.
01:17:12C'est-à-dire que s'il y a un 49-3
01:17:14et que le RN décide de lui donner
01:17:16la chance d'exister encore. Mais ensuite
01:17:18qu'est-ce qu'il va faire ? Il ne pourra plus voter
01:17:20une seule loi. Ça va être la paralysie
01:17:22complète. Donc ça peut marcher. Il y a
01:17:2450 000 lois en France. On ne peut ne rien faire.
01:17:26On peut se contenter de décrets
01:17:28au jour le jour. Le seul problème c'est que
01:17:30ça ne permet pas de faire face justement à des événements
01:17:32imprévus. Et donc, l'État
01:17:34est paralysé. Et quand l'État est paralysé
01:17:36un jour, il suffit d'une pichenette
01:17:38pour le mettre à bas. Donc
01:17:40cette pichenette, elle peut prendre n'importe
01:17:42quelle forme. Je suis d'accord avec votre auditeur.
01:17:44On ne sait pas laquelle elle sera.
01:17:46Mais en tout cas, on est sûr qu'à un moment ou à un autre, quand on est
01:17:48paralysé, on n'est pas armé pour se défendre.
01:17:50Je voudrais alors revenir un peu
01:17:52on va parler un peu des élites.
01:17:54Parce que les élites, en fait, il faut des élites.
01:17:56Mais peut-être qu'il ne faut pas celle-là.
01:17:58Il faudrait que les élites se renouvellent. Qu'est-ce qu'il fait ?
01:18:00Alors là, je parle puisque vous avez étudié
01:18:02les peuples, vous avez étudié les civilisations
01:18:04et les empires. Qu'est-ce qu'il fait qu'à un moment
01:18:06donné, ces élites
01:18:08et on le voit très très fortement
01:18:10pas seulement en France, mais en Europe et ailleurs
01:18:12enfin, en tout cas dans
01:18:14un certain nombre de pays, c'est pas tant.
01:18:16Qu'est-ce qu'il fait que ces élites
01:18:18qui sont ni moins bêtes
01:18:20ni plus bêtes, ni moins bêtes
01:18:22que d'autres, ni plus compétentes
01:18:24enfin je ne sais pas, mais en tout cas connaissantes
01:18:26que l'autre. Qu'est-ce qu'il fait
01:18:28qu'il n'arrive absolument
01:18:30pas à gérer la situation et qu'il ne
01:18:32voit même pas ce qu'il se passe ?
01:18:34Parce qu'en fait, il y a une forme de conformisme
01:18:36et de peur qui se développe au sein des
01:18:38élites entre guillemets elles-mêmes
01:18:40des classes dirigeantes. Je préfère utiliser ce terme
01:18:42c'est moins positif
01:18:44et donc c'est plus neutre.
01:18:46Donc des classes dirigeantes.
01:18:48Le mandarinat, si on prend
01:18:50le système qui prévalait
01:18:52dans la Chine
01:18:54impériale et qui a d'ailleurs donné
01:18:56l'énergie en France, parce que c'est à travers
01:18:58les concours de la compagnie
01:19:00des Indes qu'on a introduit le système
01:19:02du concours administratif et l'énergie
01:19:04en France. Donc on vit dans un système
01:19:06on vit dans le monde
01:19:08avec le système romain impérial aux Etats-Unis
01:19:10mais nous on vit dans le système mandarinal
01:19:12chinois avec notre autre administration.
01:19:14Et donc
01:19:16ça crée des gens
01:19:18qui sont très conservateurs, endogames
01:19:20qui se recrutent
01:19:22en fonction, et qui vont recruter
01:19:24des jeunes parce qu'ils pensent
01:19:26exactement comme les anciens
01:19:28donc c'est le conformisme
01:19:30qui finit par l'emporter.
01:19:32Et plus ce système va être soumis
01:19:34à des événements et des éléments
01:19:36qu'il ne maîtrise pas, plus il va avoir
01:19:38tendance à se rétracter
01:19:40et donc
01:19:42se recroqueviller. C'est assez classique
01:19:44et donc ça aboutit à
01:19:46une divergence de plus en plus grande entre un système
01:19:48qui coûte de plus en plus cher
01:19:50qui est obèse, qui est paralysé
01:19:52d'une société qui accepte de moins en moins
01:19:54la férule
01:19:56de sa classe dirigeante.
01:19:58Et en fait, ça effectivement
01:20:00à un moment donné, ça ne peut que se traduire
01:20:02par un affrontement, quel que soit
01:20:04la forme de l'affrontement, on ne va pas
01:20:06jouer les voyantes, mais
01:20:08en fait, ce que
01:20:10vous dites, et je voudrais arriver à
01:20:12l'exergue et la conclusion de votre livre
01:20:14est-ce que
01:20:16vous êtes d'accord Napoléon quand il dit
01:20:18les esprits qui l'emportent toujours ?
01:20:20Disons que...
01:20:22Parce qu'on a vu des moments où c'est le sabre qui régnait.
01:20:24Le sabre, ça n'a qu'un temps
01:20:26parce que le sabre est d'un exercice
01:20:28difficile
01:20:30il faut que celui
01:20:32qui l'utilise soit d'abord au front
01:20:34les empereurs romains
01:20:36finalement l'empire romain
01:20:38a bien fonctionné quand
01:20:40l'empereur était à la tête des troupes
01:20:42des légions. Dès qu'il a commencé
01:20:44à vouloir tout gouverner
01:20:46depuis Rome et prendre moins de risques
01:20:48et que l'empire a commencé à finalement
01:20:50dans ses frontières à ne plus trop bouger
01:20:52c'est-à-dire à partir du 3ème siècle
01:20:54on fait un peu d'histoire après Jésus-Christ
01:20:56et bien ça a commencé à aller de mal en pis
01:20:58et puis il y avait des coups d'état permanents
01:21:00c'était la garde prétorienne
01:21:02qui tuait celui
01:21:04avec qui elle était censée protéger
01:21:06et donc il y avait des révolutions de palais
01:21:08et progressivement
01:21:10de temps en temps il y en a eu des grands individus
01:21:12qui ont réussi à reprendre un peu le contrôle mais rapidement
01:21:14ça a fini par s'effondrer
01:21:16et d'ailleurs ça peut aller vite
01:21:18dans les années 420-430
01:21:20l'empire romain triomphe
01:21:22d'Attila et pourtant
01:21:2420 ou 30 ans plus tard il s'effondre
01:21:26donc on peut, l'histoire
01:21:28est difficilement
01:21:30modélisable
01:21:32c'est pour ça qu'il faut toujours avoir de la modestie
01:21:34vis-à-vis de ce qu'on prétend mettre en valeur
01:21:36et on peut être
01:21:38la chute de l'empire, la fin de l'Amérique,
01:21:40la fin de l'Occident
01:21:42et donc un faux pas et boum on est par terre
01:21:44reconstroyé sur un trône
01:21:46donc je crois qu'on est dans une situation aujourd'hui
01:21:48où cette incertitude
01:21:50est ce qui prévaut et c'est ce que j'ai essayé
01:21:52de montrer dans ce livre et de montrer aussi
01:21:54comment on peut, en comprenant
01:21:56peut-être un peu mieux, pas forcément son
01:21:58prémunir mais en tout cas
01:22:00préparer un petit peu
01:22:02avoir une leçon de lucidité sur les choses
01:22:04c'est ce que vous avez fait, ce que vous avez écrit
01:22:06le sabre et l'esprit, encore une fois
01:22:08je vous le recommande à lire
01:22:10et si vous voulez réécouter
01:22:12l'émission ou tout simplement l'écouter
01:22:14vous pouvez retrouver en podcast
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