Cyril Hanouna - « Je pensais que quand on assiste à un tel drame, à une telle tragédie, qu’il y aurait une sorte de cohésion nationale et mondiale », estime Valérie Benaïm
Aujourd'hui dans "On marche sur la tête", Cyril Hanouna et ses invités débattent sur s'il y a un avant et un après le 7 octobre 2023 ?
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00:00Europe 1, 16h-18h. On marche sur la tête. Cyril Hanouna.
00:05Merci d'être avec nous sur Europe 1, 16h03. On est en direct bien entendu. Je donne de mes
00:10nouvelles parce qu'il y a beaucoup d'auditeurs d'Europe 1 qui m'ont dit « Cyril, tu toussais
00:13beaucoup vendredi ». « Cyril, tu toussais beaucoup jeudi ». Apparemment, j'étais pas bien. Mais quand
00:19je suis pas bien, qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut combattre le mal par le mal. Et je le dis
00:21aux auditeurs, je suis parti faire un tournoi de paddle à Nyon. J'ai joué trois matchs et je me
00:26sens beaucoup mieux. Je suis sur le chemin de la rédomption. Je vais bientôt évacuer les
00:31chroniqueurs. Vous allez voir également. Fabien Lecoeuf qui est là. Merci à lui. Merci. Olivier
00:36d'Artigolle est là. Merci à lui. Monsieur Cotillet-Debré est là. Magnifique. Il est beau,
00:41mais il est plus beau en vrai que sur Europe 1 pour effet. Allez le voir quand même et comparez.
00:45N'hésitez pas. Valérie Bénahim est là. Valérie Bénahim qui a volé la chemise de la compagnie
00:49Créole. Merci à elle. On est le 7 octobre et c'est vrai qu'il y a des dates qui restent. Et
00:59cette date, c'est vrai que maintenant le 7 octobre, moi j'ai vu quand on était le 6, je me suis dit
01:03oh putain demain on est le 7 octobre. Je suis sûr qu'il y a plein de gens qui nous écoutent qui ont
01:06pensé la même chose. On va revenir là dessus. Sur le 7 octobre justement, y a-t-il un avant et un
01:11après 7 octobre même dans la vie de tout le monde ? C'est vrai qu'on a l'impression qu'il y a un
01:16après et un avant 7 octobre même au niveau des relations internationales. Bon ça c'est sûr. Mais
01:22même au niveau de la vie de chaque français. C'est incroyable. Olivier d'Artigolles. On se
01:26souvient, ça fait partie des événements où on se souvient de l'endroit où on était, avec qui,
01:31c'est un peu un effet 11 septembre. Au-delà de ça, au-delà de nos souvenirs où on était, ça a
01:37changé quelque chose dans notre vie. Dans le rapport à l'autre. Exactement. C'est ça que je voulais
01:41savoir. Quand c'est de l'assidération, c'est en se disant mais qu'est ce qui est en train de se
01:44passer ? Le fait qu'on soit sur les chaînes d'info, qu'on regarde, qu'on essaie d'aller justement
01:48comprendre ce qui se passe. Après c'est un sentiment d'assidération. Il y a quelque chose qui a basculé.
01:54On se dit que quelque chose a basculé. Mais c'est la relation avec les autres surtout.
01:58Gauthier Louvray. La polarisation. Tout de suite, il y a eu une polarisation. Exactement. Moi ça a
02:04complètement changé la manière de faire mon métier de journaliste. L'art de m'indigner est beaucoup
02:09plus puissant aujourd'hui. Vous voyez par rapport évidemment tout ce qui s'est passé autour de la
02:13France insoumise. Mais la manière dont ça a scindé la société française. Comme ça a fracturé
02:18la société française exactement. Avec deux camps évidemment qui se font face. Mais l'importation du
02:25conflit, l'exploitation de ce conflit par une partie de la classe politique. Donc dans l'indignation
02:31des deux côtés, ça a changé quelque chose. Et oui, ça a participé à fracturer la société
02:36française. Puisque la société française n'est évidemment pas restée perméable au conflit
02:41israélo-palestinien et au conflit entre l'Israël et le Hamas. Parce qu'il y a toute une partie de la
02:45classe politique, l'extrême gauche, qui a complètement exploité ce qui s'est passé et ce qui se passe
02:50à Gaza. Et qui a tout de suite évacué le 7 octobre. Jean-Luc Mélenchon, il est trop bon. Il dit
02:55demain, pavoisez les universités avec des drapeaux palestiniens. Il dit à partir du 8. Il est trop bon.
03:00On va en parler dans un instant, s'il vous plaît. N'allons pas trop vite. On n'a pas trop vite. On
03:05besoin. Valérie Benahim. Oui, moi, il y a eu très clairement un avant et un après. C'est un secret
03:12pour personne que je suis citoyenne française de religion, de confession juive. Pour moi, très
03:19clairement, parce qu'il y a d'abord eu une sidération. J'assiste à quelque chose que je
03:26ne pensais pas pouvoir voir de mon vivant. Pour moi, c'était dans les journaux d'histoire. C'était
03:31l'équivalent des pogroms de la Seconde Guerre mondiale. Je ne pensais pas moi, à 50 ans,
03:36voir ça. Et puis, il y a eu, si j'ose dire, le second Effect Is Cool qui m'a anéanti, totalement
03:43anéanti. Qui a été immédiatement le relativisme. Immédiat. C'est-à-dire que je pensais que quand
03:50on assiste à un tel drame, à une telle tragédie, à des telles souffrances, à des telles horreurs,
03:57qu'il y aurait une sorte de cohésion nationale et mondiale. Or, quasiment, il y a une forme de
04:03simultanéité où immédiatement, il y a eu un Ouimet. Et moi, ce Ouimet, je n'en suis toujours pas
04:09remise, Cyril, ça fait un an. Et ça fait un an que ce Ouimet m'a heurtée, m'a blessée, m'a chavirée,
04:16à titre personnel, individuel. Et a fait monter en moi quelque chose que je pensais
04:22qui était quelque chose de l'ordre de... C'était en moi parce que je suis née comme ça, qui était
04:27ma judéité, qui n'était pas un sujet et qui en est devenu un. Et qui a été un sujet dans mes
04:34relations aux autres aussi. Parce que je pense qu'il y a eu des amis qui ne savaient plus comment se
04:38comporter avec moi, ou qui se sont tues, ou qui n'ont rien dit. Et ce silence qui était assourdissant
04:43a été, là aussi, une déflagration. Et parfois, certains amis d'ailleurs, j'ai pris au bout d'un
04:49moment mon téléphone, un mois, deux mois, trois mois, pour leur dire, dis-moi, tu veux qu'on se parle là ?
04:53Parce que t'es où ? Qu'est-ce qui se passe ? Viens, on dîne. Certains ont reconnu en disant, je ne savais
05:01pas comment réagir. D'autres avaient un dialogue qui, moi, me heurtait, mais c'était bien de l'avoir.
05:06Mais donc ça a chamboulé mes rapports humains aussi.
05:09Alors, le 7 octobre 2023, on le rappelle, 251 personnes ont été enlevées pour faire le point sur la situation.
05:14Et détenues en otage dans la bande de Gaza, 97 toujours en otage aujourd'hui.
05:18434 sont considérées comme mortes par les autorités israéliennes, Gautier Lebray.
05:22Et nous avons toujours deux concitoyens français retenus dans la bande de Gaza.
05:2743 français ont été assassinés par le Hamas.
05:32Et aujourd'hui, Emmanuel Macron a reçu les familles des victimes à l'Elysée.
05:38On se souvient que cet hommage aux invalides l'année dernière, enfin, en début d'année,
05:42puisque le 7 octobre a eu lieu l'année dernière, mais l'hommage aux invalides a eu lieu en février.
05:47Donc plusieurs mois se sont écoulés avant que Emmanuel Macron daigne faire un hommage.
05:52Et ça avait énormément choqué au-delà, d'ailleurs, de la communauté juive.
05:56Donc oui, la France est impactée directement.
05:59Il faut savoir que c'est le deuxième, c'est depuis Nice que la France n'a pas été aussi endeuillée par un attentat.
06:05Le dernier attentat qui a endeuillé à ce point la France, c'est Nice et la promenade des Anglais.
06:09Donc ça faisait longtemps que les Français n'avaient pas été endeuillés par l'islamisme,
06:14comme ce qui s'est passé le 7 octobre dernier.
06:16Et pas une minute de silence, aujourd'hui, dans les écoles françaises.
06:19Donc ça a de quoi interroger, au minimum.
06:23On va en parler dans un instant, on va parler de Jean-Luc Mélenchon.
06:25Jean-Luc Mélenchon, l'appel de Jean-Luc Mélenchon à mettre des drapeaux palestiniens partout.
06:30On va en parler dans un instant, vous réagissez, 01.80.20.39.21.
06:34Jean-Luc Mélenchon se moque éperdument de la Palestine.
06:36Il souhaite le chaos en France.
06:37Il a fustigé ce matin sur CNews, Georges Bensoussan, l'historien spécialiste du Proche-Orient.
06:42Et il a expliqué un petit peu ce qu'on a expliqué.
06:44On reviendra là-dessus dans un instant sur Europe 1.
06:46Vous réagissez, on vous attend, on bouge pas, on revient dans une minute.
06:49A tout de suite.