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Marion Maréchal, eurodéputée, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l’union des droites derrière Marine Le Pen, d'une "task force" avec l’Italie pour lutter contre l’immigration clandestine, d'un soutien à Israël sans conditions et de l'appel de Jean-Luc Mélenchon à inonder les universités de drapeaux palestiniens.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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Marion Maréchal, eurodéputée, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l’union des droites derrière Marine Le Pen, d'une "task force" avec l’Italie pour lutter contre l’immigration clandestine, d'un soutien à Israël sans conditions et de l'appel de Jean-Luc Mélenchon à inonder les universités de drapeaux palestiniens.
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NewsTranscription
00:00Bonjour Marion Maréchal et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:05Vous êtes députée européenne et rappelons pour nos auditeurs et téléspectateurs, Marion Maréchal,
00:10que vous avez été tête de liste reconquête aux européennes,
00:13puis il y a eu un désaccord avec Éric Zemmour lors des législatives,
00:16ce qui a entraîné votre séparation politique.
00:19Et vous venez d'annoncer le lancement de votre mouvement intitulé Identité-Liberté
00:24pour faire gagner, dites-vous, dans le Figaro, le camp national.
00:28Est-ce que vous proposez le zemmourisme sans Éric Zemmour ?
00:31Alors déjà merci de m'accueillir en effet pour faire cette annonce importante
00:34d'un lancement d'un nouveau parti, qui ne se veut pas d'ailleurs un énième parti,
00:38mais plutôt un parti pivot, qui je l'espère en effet contribuera à la victoire du camp national,
00:42parce que vous savez moi j'ai 34 ans, j'ai deux petites filles,
00:45j'évolue dans un pays aujourd'hui ruiné, fracturé par le séparatisme,
00:50en proie et gangrénée par une insécurité dramatique,
00:54et donc je veux que le camp national gagne.
00:56Je n'ai que cette obsession, et donc c'est tout l'objet de ce mouvement que je lance,
01:01qui se veut finalement une pierre supplémentaire à l'édifice.
01:05Vous savez, moi j'ai commencé la vie politique en 2012, j'avais 22 ans.
01:09Quand bien même on ne serait pas d'accord avec moi, je pense qu'on peut m'accorder une chose,
01:12c'est de ne pas avoir varié dans mes idées.
01:14J'ai toujours défendu le courant que je porte encore aujourd'hui,
01:17qui pour faire simple est celui d'une droite civilisationnelle
01:20qui se veut à la fois identitaire, libérale et conservatrice,
01:24si je devais faire simple.
01:26On va en parler, et vous proposez également, Marion Maréchal,
01:28toujours, puisque vous parlez de votre cohérence,
01:30qu'on va interroger, l'union ou la coalition des droites.
01:33Expliquez-nous, parce que vous voulez l'appliquer ou la construire avec Marine Le Pen,
01:37qui n'a jamais voulu cette union des droites.
01:39Ici même, à la grande interview, elle rejette cette idée,
01:42d'ailleurs elle-même ne s'est jamais définie comme étant de droite.
01:45Moi je dis qu'il y a eu un avant et un après élections législatives anticipées.
01:48Il y a eu un phénomène à l'espoir à l'occasion de ces élections législatives,
01:52une ébauche de coalition, d'ailleurs, entre d'un côté le Rassemblement national et Éric Ciotti,
01:56qui a franchi le pas du cordon sanitaire,
02:02et puis à l'issue de ça, malheureusement, indéniablement, une défaite,
02:06dont il faut tirer un certain nombre de leçons.
02:08Moi-même, d'ailleurs, j'avais soutenu cette coalition,
02:10c'est ce qui a amené le désaccord, vous vous en souvenez, avec Éric Zemmour,
02:14qui a conduit à mon exclusion de reconquête.
02:17Mais au-delà de ça, ce qu'il faut constater,
02:20c'est que nous n'avons pas rassemblé assez de Français.
02:22Qu'il y a aujourd'hui un certain nombre de Français qui manquent,
02:24qui sont des Français plus urbains, plus âgés, retraités,
02:29plutôt issus de l'ouest de la France.
02:31Et donc ce que je souhaite faire,
02:33et l'énergie que je souhaite consacrer dans les années à venir,
02:35c'est précisément d'aller convaincre ces Français,
02:37qui pour beaucoup, Français de droite ou de centre-droite,
02:40n'ont pas fait barrage, se sont abstenus,
02:42et pour autant n'ont pas passé le temps de faire confiance à la coalition nationale.
02:46Vous voulez les convaincre avec l'idée d'une coalition, d'une union des droites,
02:49qui selon vous, si je vous comprends bien,
02:51aujourd'hui a infusé dans l'esprit de Marine Le Pen.
02:53Marine Le Pen est aujourd'hui convaincue de cette union des droites.
02:57C'est pas le cas, il y a quelques mois.
02:59Cette logique de coalition aujourd'hui a émergé,
03:00puisque le Rassemblement national, une fois de plus,
03:02a fait le choix de travailler avec le parti d'Éric Ciotti,
03:05que trois parlementaires ont été, et proches de moi,
03:08ont été élus précisément par le biais du soutien de cette coalition.
03:13Donc nous avançons.
03:14Et moi, j'aimerais aujourd'hui que le camp national pratique
03:16ce qui finalement est pratiqué par l'ensemble de la vie politique française.
03:18Je veux dire, aujourd'hui, la gauche travaille en coalition
03:21en étant capable de façon complémentaire d'additionner leurs différences.
03:24On voit à certains égards un Bruno Retailleau,
03:27considéré pourtant comme conservateur, évolué dans un gouvernement centriste.
03:31Donc oui, je suis convaincue qu'aujourd'hui,
03:33j'aurai évidemment beaucoup plus de facilité
03:35à travailler avec Marine Le Pen sur ce qui nous rassemble
03:37qu'à certains égards, Bruno Retailleau avec M. Migaud à la justice.
03:40Travailler avec Marine Le Pen, et donc derrière Marine Le Pen.
03:43Parce que s'il y a une union des droites, une coalition,
03:46cette coalition se serrait derrière elle.
03:48Pour vous, elle est aujourd'hui la candidate naturelle de ce camp national.
03:52Aucune question ne s'oppose.
03:53Je pars d'un principe très simple.
03:55Les Français ont choisi, les Français ont décidé,
03:58à l'heure où nous parlons, de placer le Rassemblement national
04:00comme premier parti de France et premier parti de la coalition.
04:03Et donc, naturellement, Marine Le Pen,
04:05qui est la candidate du Rassemblement national,
04:07est de fait la candidate la plus légitime
04:09pour porter la voix du camp national à l'élection présidentielle.
04:12C'est pourquoi, d'ailleurs, je la soutiendrai.
04:14Et je souhaite la soutenir derrière,
04:16pas seulement pour qu'elle puisse, évidemment,
04:18gagner à l'élection présidentielle,
04:20mais que derrière, nous puissions construire une majorité à l'Assemblée nationale,
04:23qui est, j'ai envie de dire, le défi peut-être le plus compliqué.
04:25Et pour cela, il faut, me semble-t-il, additionner nos forces.
04:28C'est la formule que j'emploie dans mon interview au Figaro,
04:32où je dis qu'un trimaran, c'est la Bretagne qui vous parle,
04:34est plus rapide qu'un catamaran, surtout quand le vent est de face.
04:37Donc je crois que nous serons plus forts à trois
04:39que simplement à deux avec le ARN et Éric Ciotti,
04:41d'où la création d'identité-liberté.
04:43Le vent, on va en parler, parce que quand il change,
04:45est-ce que vous-même, vous avez changé ?
04:46Vous nous direz quelle est votre cohérence politique.
04:48Mais tout d'abord, justement, est-ce que vous avez évoqué simplement
04:50cette idée de coalition avec Marine Le Pen et Éric Ciotti ?
04:53Éric Ciotti sera notre invité demain.
04:55Moi, j'ai des contacts, évidemment.
04:56Ils sont au courant ? C'est pas de l'ordre de souhait de votre part ?
04:58Non, j'ai évidemment des contacts très réguliers
05:00avec Marine Le Pen, Jordane Bardella et Éric Ciotti.
05:02Je leur ai exposé, voilà, cette nécessité, me semble-t-il,
05:05de rassembler les Français par une coalition
05:09de mouvements à la fois autonomes et complémentaires.
05:12Et j'ai eu face à moi des gens qui étaient réceptifs à cette idée
05:15et à cette volonté, en effet, de vouloir élargir
05:17le champ du camp national.
05:19Donc, j'ai bon espoir que nous puissions travailler
05:21en bonne intelligence pour les élections à venir.
05:23Alors, sur le fond, Marion Maréchal,
05:25d'abord, dans un moment d'atomisation de la scène politique,
05:28vous proposez un nouveau mouvement politique.
05:30Donc, on va interroger ce hennième mouvement.
05:32Vous souhaitez incarner, dites-vous, la droite civilisationnelle.
05:35En quelques mots, ce matin, sur ces news européens,
05:38comment qualifier sa droite civilisationnelle ?
05:40Quels sont ses piliers, ses fondamentaux ?
05:42Alors, en quelques mots, ça n'est pas si simple,
05:44mais je vais tâcher d'être efficace.
05:46La droite civilisationnelle, c'est une droite
05:48qui veut défendre à la fois la protection,
05:51la transmission, la conservation de tous les attributs
05:53de la civilisation française et européenne
05:56qui nous élève et nous singularise à travers le monde,
05:59si je puis dire.
06:00Et donc, ça passe, dans ces attributs,
06:02par le droit à la continuité historique et culturelle
06:05des Français, d'une part, qui est le peuple de référence
06:09auquel les nouveaux arrivants doivent s'assimiler.
06:12Ça passe, évidemment, par la valorisation
06:15et la fierté d'un héritage partagé
06:17qui est à la croisée de la Grèce,
06:19de la chrétienté et de Rome, bien évidemment.
06:22Ça passe aussi par un certain rapport au monde et à l'autre
06:26qui fait qu'en Europe et en France singulièrement,
06:29nous avons une certaine vision de l'homme,
06:32de la dignité humaine,
06:33de l'égalité également entre les hommes,
06:35de la famille, de la filiation,
06:37du rapport entre les sexes, de la mort.
06:39Et que tout cela fait partie d'un certain nombre de valeurs
06:42que je souhaite aussi défendre,
06:44parce que je crois qu'elles sont,
06:45vous avez également une petite fille,
06:47parce qu'elles sont, et c'est le cas pour mes filles aussi,
06:49les conditions de leur liberté et de leur émancipation.
06:52Mais alors, je vous entends bien,
06:53j'aurais posé cette question à Éric Zemmour,
06:55il m'aurait peut-être fait la même réponse
06:57avec les mêmes mots.
06:59Quelle différence aujourd'hui
07:00avec la droite d'Éric Zemmour, maire maréchal,
07:02qui défend, selon lui, la civilisation chrétienne
07:05et l'identité française
07:06et une ligne, il l'a souvent dit,
07:08gaulot bonapartiste.
07:09Mais écoutez, c'est très simple,
07:10moi je n'ai pas changé d'idée, une fois de plus,
07:12depuis que j'ai rejoint Éric Zemmour.
07:13Et si j'ai rejoint Éric Zemmour en 2022,
07:15à ce moment-là,
07:16c'est que nous partageons, pour l'essentiel,
07:18les idées qui nous ont rassemblés.
07:20Maintenant, le désaccord politique
07:21qui nous oppose aujourd'hui,
07:23il tient à, finalement, la manière
07:25de faire en sorte que ces idées
07:26ne soient pas simplement des idées d'opposition,
07:29mais des idées qui arrivent au pouvoir.
07:31Et c'est vrai que de ce point de vue-là,
07:32les élections législatives ont été une rupture,
07:34puisque, je l'ai rappelé,
07:35j'ai soutenu la coalition Eren Ciotti,
07:36et Reconquête, la direction de Reconquête,
07:38a souhaité, à l'inverse,
07:39présenter un maximum de candidats
07:40face à cette coalition,
07:41alors que, je le rappelle,
07:42à cette époque,
07:43il y avait un risque majeur
07:44de voir la coalition de gauche
07:46et d'extrême-gauche arriver aux affaires.
07:48Par ailleurs, aujourd'hui,
07:49Éric Zemmour prône, de fait,
07:51une sortie de la politique.
07:53J'ai vu sa rentrée d'université d'été,
07:55où il disait qu'il faut, finalement,
07:56se dépolitiser,
07:57moi je vous dis, l'exact inverse,
07:58pour aller vers la métapolitique.
08:01D'ailleurs, vous avez pris ce chemin-là
08:03avec votre faculté,
08:04avec votre école.
08:05Je suis très attachée
08:06au combat intellectuel et culturel,
08:07et j'avais, en effet, monté une école
08:08face à la grande graine woke,
08:09aujourd'hui, des universités,
08:10donc je trouve ce combat très important,
08:12mais je crois qu'aujourd'hui,
08:13bien au contraire,
08:14il faut faire de la politique,
08:15il faut que le camp national gagne,
08:17nous n'avons plus le luxe de perdre.
08:20C'est l'obsession qui doit nous animer.
08:22J'entends, Marie-Anne Marchand,
08:23mais quitte à revenir à faire...
08:24Parce qu'il y a aujourd'hui,
08:25je l'ai dit,
08:26une atomisation de la scène politique,
08:27et parfois des personnalités,
08:28je ne pense pas, par exemple,
08:29à Sarah Knafo,
08:30qui font le buzz médiatique,
08:31vous vous dites qu'il faut faire
08:32de la politique différemment,
08:33il faut revenir par les partis,
08:34par un nouveau mouvement,
08:35aujourd'hui, dans une scène aussi émiettée.
08:38Je dis que le but n'est pas,
08:39évidemment,
08:40et ce n'est bien sûr pas l'objet
08:41de la création du mouvement
08:42aujourd'hui Identité-Liberté,
08:43que je vais diriger,
08:45de diviser.
08:46Le but, au contraire,
08:47c'est de renforcer.
08:48C'est-à-dire d'être capable
08:49d'être capable de parler ensemble
08:53à des personnes différentes.
08:54Et je crois que...
08:55Je l'ai toujours dit, d'ailleurs,
08:56je ne vais pas faire une révélation
08:58en vous disant cela,
08:59qu'aucun parti politique
09:00ne peut gagner seul.
09:01Pas plus, d'ailleurs,
09:02le Rassemblement national
09:03que d'autres.
09:04Et donc, il y a besoin
09:05d'avoir une diversité
09:06de points de vue.
09:07Mais qui ne l'a pas compris, ça ?
09:08Pardonnez-moi.
09:09Mais les exemples étrangers
09:10nous le parlent.
09:11Est-ce que Marine Le Pen
09:12a compris qu'elle ne peut pas
09:13gagner seule ?
09:14J'en suis convaincue.
09:15Je vous dis, preuve en œil,
09:16il y a eu une ébauche de coalitions
09:17au moment des élections légitimes,
09:18mais qu'il faut encore
09:19structurer davantage et avancer.
09:20Une fois de plus,
09:21arrêtons de croire que nous sommes
09:22plus intelligents que les autres,
09:24Moi, aujourd'hui,
09:25je suis dans un groupe européen,
09:26les conservateurs et réformistes européens,
09:27dans lesquels siègent
09:28Georgia Melloni,
09:29les Finlandais,
09:30les Suédois,
09:31les Tchèques,
09:32qui sont aujourd'hui au pouvoir.
09:33Toutes ces parties arrivent au pouvoir
09:34dans le cadre d'une coalition.
09:35Mais c'est vrai aussi aux Pays-Bas.
09:36Il n'y a pas d'autres exemples.
09:38Mais avec des différences majeures.
09:39C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
09:40est-ce que vous nous dites ce matin
09:41qu'il faut quand même
09:42acter de différence
09:43pour construire une coalition ?
09:44Je prends quelques exemples,
09:45comme ça, c'est clair
09:46pour nos auditeurs
09:47et téléspectateurs.
09:48Vous n'avez pas la même appréhension
09:49des sujets sociétaux
09:50que Marine Le Pen
09:51sur les différents sujets
09:52qui sont les droits LGBT,
09:53l'IVG, la PMA et la GPA.
09:55Marine Le Pen a dit,
09:56elle l'a redit lors de la présidentielle,
09:58je n'en enlèverai pas un droit nouveau
10:00aux Français.
10:01On connaît vos positions.
10:03Certains lieutenants de Marine Le Pen
10:04vomissent la manif pour tous.
10:07Comment vous allez vous entendre
10:08sur ces points-là ?
10:09Mais le propre d'une coalition,
10:10c'est de mettre autour de la table
10:11des gens qui ne sont pas
10:12en accord sur tout.
10:13Parce que si on n'a pas de différence,
10:14on est dans le même parti.
10:15Voilà, si aujourd'hui,
10:16je ne suis pas retournée
10:17au Rassemblement national,
10:18c'est bien que j'ai
10:19un certain nombre de différences.
10:20Vous les avez notamment évoquées
10:21sur les sujets de société.
10:22C'est vrai également
10:23sur les sujets économiques
10:24et sur d'autres aspects.
10:26La réforme des retraites
10:27est un grand écart.
10:28Et une fois de plus,
10:29je crois que c'est important
10:30de le rappeler,
10:31si nous voulons gagner,
10:33précisément,
10:34il faut pouvoir s'additionner.
10:35Donc, la gauche nous en fait
10:36la démonstration,
10:37les exemples étrangers
10:38nous en font la démonstration.
10:39Maintenant, moi, mon but,
10:40c'est de faire en sorte
10:41que cette voix-là, justement,
10:42continue de vivre
10:43dans cette coalition,
10:44qu'elle puisse être représentée
10:45et qu'elle puisse peser,
10:46qu'elle puisse influer.
10:47Je ne compte pas renoncer
10:48à cette autonomie.
10:49T'importe ce que vous dites,
10:50vous ne comptez pas renoncer
10:51à cette autonomie.
10:52Dans Le Parisien, ce matin,
10:53reprenant une sémantique
10:55habituellement réservée
10:56aux étrangers,
10:57un député RN,
10:58je le dis
10:59et dont on ne connaît pas le nom,
11:00lance à votre sujet
11:01que vous devez vous assimiler.
11:03Vous comptez vous renier
11:04pour faire partie du RN ?
11:06En politique,
11:07on n'échappera jamais
11:08aux petites phrases,
11:09aux hostilités
11:10ou aux règlements de compte.
11:11Il faut passer outre.
11:13Il faut passer outre
11:14Il faut être plus intelligent.
11:15Moi, aujourd'hui,
11:16je crois qu'il y a des gens
11:17au RN
11:18et je les ai vus,
11:19j'ai échangé avec eux
11:20qui ont envie de tirer les leçons
11:21des élections législatives.
11:22Il y en aura d'autres
11:23qui n'auront pas envie
11:24d'en tirer les leçons
11:25et qui auront toujours envie
11:26de faire cavalier seul.
11:27Mais moi, mon objectif,
11:28c'est de travailler
11:29avec ceux qui ont compris cela,
11:30qui ont tiré les leçons
11:31et faire en sorte
11:32que l'identité et la liberté
11:33puissent apporter finalement
11:34ce qui a manqué
11:35et convaincre les Français
11:36qui ont manqué la fois dernière.
11:37Par exemple,
11:38quelle différence majeure
11:39ou indépassable
11:41Vous avez évoqué
11:42l'exemple italien,
11:43le ministre de l'Intérieur
11:44qui semble prendre exemple
11:45ou pour modèle
11:46en tous les cas ce que fait
11:47Giorgia Meloni.
11:48Il propose d'ailleurs
11:49une task force
11:50pour lutter contre
11:51l'immigration clandestine.
11:52Voilà quelqu'un qui,
11:53si on vous comprend bien,
11:54pourrait faire partie
11:55aussi de cette coalition.
11:56Déjà, permettez-moi
11:57d'émettre
11:58une certaine satisfaction
11:59puisque durant la campagne
12:00des élections européennes,
12:01on l'a vite oublié,
12:02mais j'étais la seule
12:03à défendre le bilan
12:04de Giorgia Meloni
12:05parfois sous les moqueries
12:06des autres partis de droite
12:07et notamment
12:08des Républicains
12:09Aujourd'hui,
12:10tout le monde s'accorde
12:11sur la réussite
12:12de son bilan
12:13sur les questions migratoires
12:14mais aussi sur
12:15les questions économiques,
12:16sur la question
12:17de la défense des valeurs.
12:18Je tiens à rappeler d'ailleurs
12:19qu'aujourd'hui,
12:20le mouvement qui est
12:21l'allié officiel en France
12:22de Giorgia Meloni,
12:23c'est nous.
12:24Parce que nous appartenons
12:25au même groupe européen.
12:26Avec là encore des différences.
12:27Mais comme naturellement,
12:28notamment sur la livraison
12:29d'armes pour Israël,
12:30mais là encore,
12:31naturellement,
12:32d'un pays à l'autre,
12:33les traditions diplomatiques
12:34varient,
12:35les intérêts,
12:36parfois,
12:37ne sont pas toujours convergents
12:38donc c'est naturel
12:39qu'il y ait quelques différences.
12:40Mais on va dire sur l'essentiel
12:41de cette vision civilisationnelle
12:42de la défense
12:43de l'identité européenne,
12:44nous sommes évidemment en accord.
12:45Et donc aujourd'hui,
12:46nous sommes les alliés
12:47de Giorgia Meloni
12:48et cette affaire
12:49de task force,
12:50ça n'est jamais,
12:51finalement,
12:52que la mise en application
12:53et j'en suis très heureuse,
12:54on attend que ce soit effectif,
12:55mais en tout cas,
12:56la volonté de mise en application
12:57de ce que je défendais
12:58pendant les élections européennes
12:59qui est le blocus d'Avraval,
13:00qui était en fait
13:01la coopération militaire
13:02volontaire d'États européens
13:04et évidemment,
13:05notamment de la France
13:06et de l'Italie
13:07pour pouvoir renforcer
13:08le contrôle des frontières,
13:09évidemment,
13:10en Méditerranée,
13:11qui n'était pas effectif
13:12puisqu'à ce moment-là,
13:13Gérald Darmanin,
13:14lui,
13:15préférait accueillir
13:16l'Océan Viking,
13:17donc ce bateau de clandestins
13:18à Toulon
13:19au moment où Giorgia Meloni
13:20tentait de le bloquer.
13:21Donc Bruno Retailleau,
13:22vous vous dites
13:23qu'il reprend
13:24votre proposition,
13:25mais alors je...
13:26Et donc,
13:27j'en suis très heureuse.
13:28J'entends bien.
13:29Mais est-ce qu'il aurait sa place
13:30lui-même finalement
13:31dans ce camp national
13:32ou est-ce que c'est
13:33la vraie droite version,
13:34Nicolas Sarkozy ?
13:35Comment vous voyez
13:36le ministre de l'Intérieur ?
13:37Moi, je suis depuis longtemps,
13:38ce que fait évidemment
13:39Bruno Retailleau
13:40et je ne vais pas vous nier
13:41qu'il y a un certain nombre
13:42de points de convergence
13:43entre nous.
13:44Maintenant,
13:45je n'arrive pas,
13:46je suis désolée,
13:47à m'enthousiasmer
13:48pour un gouvernement
13:49dont, me semble-t-il,
13:50la durée de vie
13:51sera aussi réduite
13:52que les marges de manœuvre.
13:53Au-delà de la bonne volonté
13:54de Bruno Retailleau
13:55et j'attendrai
13:56qu'il y ait un bilan
13:57pour me prononcer
13:58parce que, vous savez,
13:59on a un peu soupé
14:00des grandes déclarations
14:02Mais je suis dubitatif
14:03pour une raison simple,
14:04c'est que Bruno Retailleau,
14:05je ne remets pas en cause
14:06sa sincérité,
14:07a fait le choix, aujourd'hui,
14:08d'intégrer un gouvernement
14:09centriste,
14:10qui est quand même
14:11à l'origine du bilan
14:12que nous connaissons
14:13sur tous ces sujets-là
14:14et qui cohabite
14:15avec un ministre de la Justice
14:19qui, lui, est socialiste,
14:20voté contre les peines planchées
14:21et, au moment
14:22de la passation de pouvoir,
14:23faisait l'apologie
14:24du bilan de Christiane Taubira.
14:26Donc, c'est vrai
14:27qu'on a connu le duo
14:28Gérald Darmanin-Dupont-Moretti,
14:30ça aboutit, quand même,
14:31à une explosion de la délinquance
14:32et de la sécurité.
14:33Donc, une fois de plus,
14:34je m'en tiendrai aux actes.
14:35Je souhaite qu'il y en ait,
14:36je souhaite qu'il y ait
14:37une réussite,
14:38mais j'attends de voir.
14:39Voilà, j'attends de voir.
14:40Des questions aussi
14:41sur votre positionnement
14:42pour conclure.
14:43Mme Marshall,
14:44vous venez d'interroger
14:45la cohérence, en tout cas,
14:46de ce gouvernement.
14:47Quelle est la vôtre,
14:48aujourd'hui ?
14:49Certains des militants,
14:50plus largement de Reconquête,
14:51pourraient s'interroger
14:52sur une forme
14:53de migration politique.
14:54Qu'est-ce que vous répondez
14:55à ceux qui vous accusent
15:01C'était sur la promesse
15:02de l'Union des droites,
15:03que je défendais déjà
15:04quand j'étais au rassemblement
15:05national,
15:06que lui aussi depuis très longtemps.
15:07Oui, mais tout à fait,
15:08mais je ne remets pas ça en cause.
15:09Je ne remets pas d'ailleurs
15:10en cause ce qu'Éric Zemmour
15:11a pu apporter sur le débat public.
15:12Maintenant, ce que je constate,
15:13c'est qu'au moment
15:14des élections européennes,
15:15cette promesse a commencé
15:16à être trahie,
15:17puisque vous savez
15:18ce qui nous a opposé,
15:19la direction de Reconquête,
15:20dont Éric Zemmour,
15:21souhaitait prendre
15:22comme adversaire principal
15:23Jordan Bardella.
15:24Là où je souhaitais
15:25concentrer toute mon énergie
15:26aujourd'hui,
15:27ils n'ont pas seulement
15:28adversaire politique,
15:29mais ennemi de la France,
15:30comme El-Effi aujourd'hui
15:31se manifeste.
15:32Et l'aboutissement
15:33de ce désaccord,
15:34c'est les élections législatives
15:35où ils ont fait le choix
15:36de présenter un maximum
15:37de candidats à Reconquête,
15:38là où je ne voulais pas
15:39prendre le risque
15:40d'affaiblir la coalition.
15:41Donc, une fois de plus,
15:42quand cette promesse
15:43de l'Union des droites
15:44a été trahie,
15:45j'en ai tiré les conclusions.
15:46Trahie ?
15:47L'Union des droites
15:48a été trahie ?
15:49De fait, et par cohérence,
15:50je tâche de trouver
15:51une autre voie
15:53se mettre en œuvre
15:54et surtout que le Corps national
15:55puisse enfin faire appliquer
15:56les idées que nous défendons
15:57depuis des années
15:58puisqu'une fois de plus,
15:59la course contre la monte
16:00démographique est lancée.
16:01Nous n'avons plus
16:02beaucoup de temps.
16:03Chaque fois qu'une entreprise
16:04et un savoir-faire
16:05disparaissent en France,
16:06ce sera extrêmement compliqué
16:07de le reconstruire.
16:08Et donc, il faut
16:09que nous allions vite
16:10avec cette coalition
16:11et ce mouvement
16:12intitulé
16:13Identité, Liberté.
16:14Merci,
16:15Marion Maréchal,
16:16pour votre grande interview
16:17ce matin et à bientôt.
16:18A bientôt.