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Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national de la Somme et président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet du vote de la mention de censure de la gauche, du manque de considération à l'égard des électeurs du Rassemblement national, du risque de chaos dans le pays et de la démission d'Emmanuel Macron.

Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Sonia Mabrouk" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Transcription
00:00Bonjour Jean-Philippe Tanguy, bonjour Madame Mabrouk, et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:09Vous êtes député à Rassemblement National de la Somme. Est-ce que vous êtes prêt ?
00:13Oui, nous sommes prêts à exercer notre responsabilité qui est de protéger les Français,
00:18même quand c'est un choix difficile, même quand évidemment je comprends les angoisses,
00:23les inquiétudes de certaines personnes qui voient le gouvernement devoir démissionner si la censure est votée.
00:29Mais notre devoir, c'est de dire aux Françaises et aux Français que le budget que proposait Michel Barnier était dangereux et toxique pour la France.
00:36Il ne respectait pas les lignes rouges que le Premier ministre avait lui-même fixées, à savoir rétablir les comptes.
00:42Les comptes ne sont pas rétablis avec ce budget. On est déjà dans un dérapage encore de 12 milliards d'euros sur ce qui était promis.
00:48Et surtout, il n'y a aucune justice sociale et économique.
00:51Nous allons en parler en détail. Est-ce que vous êtes prêt surtout à voter la motion de censure de la gauche ?
00:54Et donc le texte de Mme Pannot, de M. Bompard et consorts qui vomissent vos idées, votre parti et vos électeurs.
01:00Oui, je comprends.
01:02Vous allez voter une motion de censure qui propose de vous censurer, de censurer vos idées.
01:06Pour une raison simple, Mme Mabrouk, c'est qu'en fait on ne vote pas ce texte.
01:09Ce texte, si vous voulez, c'est une espèce d'artifice à côté. Nous votons la censure.
01:13Et nous votons seulement la censure par la Constitution.
01:16La gauche, évidemment, elle l'a fait aussi avec les retraites, multiplie les outrances,
01:20fait du gros rouge qui tâche pour nous dévier de notre trajectoire d'intérêt national.
01:25Mais même si on nous critique, même si on nous insulte, nous on défend l'intérêt national.
01:30Et l'intérêt national, c'est de stopper cette énième dérive budgétaire.
01:35Il est quand même écrit dans cette motion de la gauche que le Premier ministre a cédé aux plus viles obsessions de l'extrême droite.
01:39C'est vous. Loi Immigration, remise en cause de l'AME.
01:42Donc vous allez voter avec le sourire un texte qui vous insulte.
01:44Et vous n'avez aucun scrupule, qu'on comprenne bien ce matin.
01:47Je voterai sans sourire parce que c'est un moment grave.
01:50Ça ne me fait pas plaisir de censurer un gouvernement de mon pays.
01:54Mais ce que peut dire la gauche, le fait qu'elle s'agite, ça ne m'intéresse pas.
01:58Ils l'ont fait la semaine dernière. Je sais très bien pourquoi ils ont déposé l'apologie contre le terrorisme.
02:04Vous les connaissez, Mme Mabrouk, c'est pour espèce de provocateur à dessous.
02:10Ils avaient défendu la fin de l'apologie du terrorisme trois jours avant les retraites
02:14pour espérer que le RN ne vote plus l'abrogation de la réforme des retraites,
02:18qu'on n'a d'ailleurs pas pu voter tellement ils sont incompétents
02:20et qu'ils sont tombés dans les pièges de la Macronie en gâchant toute leur journée de niche.
02:24Mais même s'ils disent des choses odieuses, ce qui comptait,
02:26ce n'était pas le fait que les insoumis défendent l'abrogation des retraites,
02:30c'était donner la justice sociale et reconnaître la valeur travail.
02:34Ce matin, vous auditez un téléspectateur qui, de fait, pense que vous enterrinez une alliance avec le NFP.
02:38N'êtes-vous pas définitivement aujourd'hui dans le camp des destructeurs ?
02:41Je leur dis, ne faites pas confiance à ceux qui ont ruiné la France.
02:45Ne faites pas confiance à ces gens qui ont accumulé, en 50 ans de déficit continu,
02:50plus de 3 000 milliards de dettes, qui ont détruit notre industrie.
02:53Encore, vous avez vu Legrand qui va fermer deux usines qui vont aller en Estonie et en Europe de l'Est.
02:59Ne laissez pas impressionner par ce genre de gens qui ont détruit l'école.
03:02Qui est l'artisan du chaos ce matin, Monsieur Tanguy ?
03:04Plusieurs ministres dans différents médias vous appellent à la raison.
03:07Il reste encore quelques heures, disons les choses, il reste encore un jour.
03:10Oui.
03:11Est-ce que vous êtes sûr que vous allez voter ?
03:13Est-ce que c'est votre dernier mot, si je puis dire, même si la situation est grave, la motion de censure de la gauche ?
03:18Oui, nous en sommes sûrs parce que c'est notre devoir.
03:21Je suis très étonné des réactions d'un certain nombre de personnes qui parlent de bonne gestion, qui parlent de responsabilité.
03:27Ce budget, si ça avait été le NFP, pour le coup, le Nouveau Front Populaire qu'il avait défendu,
03:33ou, en son temps, François Hollande, c'était pas si ancien déjà, qu'Emmanuel Macron, ils auraient crié au loup.
03:38C'est un budget totalement socialiste, avec plus de 40 milliards d'impôts ou de pertes de droits, seulement 10 milliards d'économies.
03:45Donc, on a un rapport de 1 à 4 entre des économies.
03:48Et encore, on pourrait en parler des économies, parce qu'en fait, il n'y a pas de suppression des dépenses de retraite et que des impôts partout.
03:53Donc, moi, on a déjà un record de prélèvement obligatoire sous Emmanuel Macron, avec Monsieur Le Maire et consorts.
03:59Je ne vais pas encore augmenter les impôts.
04:00Mais ce matin, plusieurs ministres, Monsieur Saint-Martin, Monsieur Rotailleux, vous appellent à la raison.
04:04La porte est fermée. Il n'y a plus rien qui puisse faire changer d'avis vous-même, Marine Le Pen, avant mercredi.
04:10Mais ils ont raison, si je puis dire, d'appeler à la raison, sans mauvais jeu de mots.
04:14La raison, c'est les censurer.
04:15Ces gens sont des incapables.
04:17Ils ont ruiné la France à tout point de vue.
04:19Sans doute, Monsieur Rotailleux n'est pas aussi responsable que les autres.
04:22Monsieur Saint-Martin, pendant 5 ans, il a été rapporteur général du budget.
04:26Il a validé les deux tiers des budgets qui ont créé ces 1 000 milliards de dettes,
04:31soit plus de dettes à lui seul, avec Emmanuel Macron et ses amis,
04:34que tous les présidents de la République, du général de Gaulle jusqu'à Jacques Chirac.
04:38Donc, nous n'allons pas confier davantage les cordons de la bourse de la France
04:43à des gens qui sont incapables de se remettre en cause.
04:45Il n'y a aucune rupture avec le macronisme, comme l'ont demandé les Français.
04:49Ce budget ne plaît à personne.
04:51Vous auriez pu quand même prendre votre gain hier.
04:53Vous auriez pu prendre votre gain hier.
04:55Vous aviez quand même obtenu de nombreuses concessions.
04:58Marine Le Pen aurait pu affirmer qu'elle avait été pliée.
05:01Michel Barnier sort pour autant aller vers la censure.
05:04Pourquoi avoir choisi la politique de la terre brûlée ?
05:06Mais au contraire, nous essayons d'éviter la terre brûlée.
05:09C'est un saut dans l'inconnu, aujourd'hui, quand même.
05:11Là, on allait à un saut dans le connu, qui est la récession,
05:15qui était aggraver la ruine de la France.
05:17Les lignes rouges qu'a données Marine Le Pen, les dernières lignes rouges,
05:21qui ont toujours été les mêmes, d'ailleurs, depuis qu'elle a rencontré M. Barnier,
05:24contrairement aux mensonges d'État qui sont racontés ici ou là,
05:27c'est éviter la récession.
05:29Pourquoi on protège le pouvoir d'achat des retraités ?
05:31Déjà parce que c'est un contrat moral, mais c'est aussi un contrat économique.
05:34Si vous attentez encore au pouvoir d'achat des retraités,
05:37la consommation va s'effondrer, les recettes de TVA sont censées s'effondrer,
05:40les résultats seront pires.
05:41Qu'est-ce que vous dites ce matin aux 380 000 foyers
05:44qui vont voir leurs impôts augmenter et qui vous écoutent ?
05:46Je leur dis de nous faire confiance au Rassemblement national.
05:49Il ne suffit pas quand on voit la facture arriver.
05:51J'ai un élément très intéressant qu'on a découvert cette nuit.
05:53J'ai dit lors de ma conférence de presse avec mes amis la semaine dernière
05:56qu'on estimait qu'il était possible techniquement de déposer un amendement
06:00sur la loi spéciale.
06:01C'est un peu technique, je suis désolé.
06:02C'est-à-dire qu'avant la fin de l'année, quoi qu'il arrive,
06:04les institutions de la France protègent les contribuables.
06:07Il y aura une loi spéciale pour autoriser le budget à lever les impôts.
06:10Et j'ai découvert que la dernière fois que c'est arrivé, en 1979,
06:14il y avait bien eu un amendement pour indexer le barème de l'impôt sur le revenu
06:19et donc qu'il était possible de protéger tous les contribuables
06:22des classes moyennes et des classes populaires
06:24face à une augmentation injuste de l'impôt sur le revenu.
06:27Donc nous ferons ce que nous avons promis.
06:29Mais ce qui est intéressant, Mme Mabrouk, derrière cela,
06:31c'est que c'est Bercy, c'est M. Sarmatin, là,
06:35plutôt que s'agiter partout sur les plateaux,
06:37qui aurait dû dire que cet amendement avait existé en 1979.
06:40C'est au principal parti d'opposition...
06:42Vous voulez qu'il fasse le service après-vente de la censure ?
06:44Non, non, j'aimerais qu'il dise la vérité pour une fois aux Français.
06:46Mais il y a la technique, il y a la psychologie.
06:48Là, c'est mentir.
06:49Ça fait une semaine, y compris aux journalistes,
06:50que M. Sarmatin et Bercy donnent de fausses informations.
06:53Oui, puisque, regardez, vous posez votre question de bonne foi.
06:55Votre question, Mme Mabrouk, on se connaît un peu depuis quelques années.
06:58Vous la posez de bonne foi.
07:00C'est parce que des institutions, des économistes,
07:02des gens ont dit aux Français depuis une semaine
07:04qu'il était impossible d'indexer l'impôt sur le revenu
07:06sans leur but de les pourrir.
07:08Vous affirmez que c'est aujourd'hui possible ?
07:11Je l'ai trouvé au journal officiel de la République en 1979.
07:14Cet amendement existe, il était recevable,
07:16et il peut protéger les Français.
07:18Donc nous le ferons à nouveau.
07:19Ce que vous ne pouvez pas protéger,
07:20c'est le fait qu'on aura du mal à lever de l'argent
07:22sur les marchés financiers,
07:23c'est le fait que ce matin, et là, avec notre expérience,
07:26nous pouvons parler depuis des années,
07:27et moi-même, je n'ai jamais vu des marchés
07:29autant être si fébriles par rapport à une situation politique.
07:32Cela, je pense que vous ne pouvez rien y faire.
07:34Mais malheureusement, c'est le cas depuis la dissolution.
07:37Le spread, l'écart de taux entre la France et l'Allemagne,
07:39qui est un peu l'indicateur de l'état des marchés,
07:41a doublé avec la dissolution de M. Macron
07:45et n'a jamais baissé.
07:46C'est encore un mensonge de M. Sarmatin et des macronistes.
07:49Ils n'ont jamais réussi, tout le monde peut vérifier,
07:51sur les six derniers mois, à ramener le calme
07:54sur les marchés envers la dette.
07:55C'est ce qu'on appelle le pricing.
07:57Une fois de plus, c'est un peu compliqué.
07:58Mais en fait, les marchés ont anticipé
08:00que ce gouvernement n'était pas capable
08:02de rétablir les comptes.
08:03Ils nous font payer depuis déjà trois mois
08:05leur incapacité à présenter un budget équilibré.
08:07Parce que vous savez, les marchés,
08:08eux, tout ce qui les intéresse, c'est l'argent.
08:10C'est l'argent qui rentre, c'est l'argent qui sort.
08:12Donc eux, ils savent compter, contrairement aux macronistes,
08:14et ils ont vu que ce budget a gravé la dette.
08:16C'est-à-dire qu'au bout d'un moment,
08:17ils en prennent pour leur grade.
08:18C'est un menteur incapable de compter.
08:20Vous avez vu dans quel état on est ?
08:21Vous-même, Jean-Philippe.
08:22La septième puissance du monde.
08:23Pardonnez-moi.
08:24Je suis obligée d'interroger votre responsabilité.
08:26Est-ce que vous n'avez pas jeté aux orties
08:28justement votre stratégie de la respectabilité ?
08:30Il y a encore quelque temps, Marine Le Pen
08:32était vue par une majorité de Français
08:34comme une femme pouvant accéder aux responsabilités.
08:36Est-ce qu'aujourd'hui, ce n'est pas une stratégie
08:38à la roulette russe que vous jouez ?
08:39Non, moi je suis très fier d'être encore aujourd'hui,
08:42pour longtemps j'espère,
08:43le porte-parole de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.
08:45Une fois plus, agir en femme d'État,
08:47en homme d'État,
08:48c'était très facile, vous l'avez dit tout à l'heure,
08:50Madame Mabrouk, de prendre nos gains,
08:52de négocier...
08:53Ah si, pas si ?
08:54Peut-être ça, ça aurait été le courage,
08:55de dire écoutez, je rends...
08:57Si M. Wauquiez le fait,
08:58c'est que ce n'est pas courageux.
08:59Si M. Attal l'a fait,
09:01c'est que ce n'est pas courageux.
09:02Parce que ces gens n'ont jamais eu le moindre courage
09:04pour défendre l'intérêt général.
09:05Et pourquoi vous auriez le monopole du courage ?
09:07Parce que Mme Le Pen s'est opposée toujours
09:09aux mauvaises politiques
09:10qui ont mis la France dans cet état.
09:11On ne vous avait jamais vu, Marine Le Pen,
09:13changer d'avis et dire
09:14ah ben finalement,
09:15je suis d'accord avec ce qu'a dit
09:16il y a 10 ans M. Macron
09:17ou ce qu'a dit il y a 20 ans M. Wauquiez.
09:18C'est toujours eux
09:19qui viennent sur les positions
09:20de Marine Le Pen.
09:21Mais qu'est-ce qui vous a fait basculer,
09:22Jean-Philippe Tarnier ?
09:23Qu'est-ce qui a fait décider
09:24au dernier moment de la censure ?
09:26De négocier un petit chèque
09:27et puis une fois que ça n'aura pas réalisé.
09:28Parce que ce qui est difficile pour nous,
09:29là vous avez raison,
09:30c'est qu'effectivement,
09:31on a protégé
09:32et on va protéger les Français
09:33de malheurs qui pour une fois
09:34ne vont pas se réaliser.
09:35Nous allons voir.
09:36C'est plus difficile.
09:37C'est vrai qu'on aurait pu négocier
09:38nos petits chèques
09:39et puis après,
09:40dans six mois,
09:41quand ça se serait écoulé,
09:42dire ah on ne savait pas,
09:43on a ignoré, on ne savait pas.
09:44Ce matin, vous ne savez pas
09:45ce qui va se passer dans quelques jours
09:46pour la France.
09:47Je sais ce qu'on a évité.
09:48Et ce qu'on a évité,
09:49c'était 40 milliards d'impôts,
09:50une récession et la catastrophe.
09:51Ça, je peux vous le garantir.
09:52Est-ce que vous pouvez garantir
09:54Non.
09:55Parce que ça ne peut pas être pire
09:56que ce qu'on nous a proposé là.
09:57Impossible.
09:58C'était le musée des horreurs
09:59de Bercy.
10:00Toutes les vieilles réformes
10:01qu'il y avait dans les couloirs
10:02de Bercy,
10:03dans les tiroirs de Bercy
10:04depuis des années
10:05qu'on dénonce à chaque budget,
10:06ils ont tout ressorti.
10:07Ils ont fait une espèce
10:08de Frankenstein
10:09sans queue ni tête
10:10dont le seul objectif
10:11était de tondre
10:12le quelque d'argent
10:13que les Français
10:14ou les entrepreneurs
10:15pouvaient encore avoir
10:16derrière eux.
10:17Nous, on a proposé
10:18un contre-budget avec Marine Le Pen.
10:19On a prouvé
10:20et ça n'a été démenti par personne.
10:21C'est suffisamment rare
10:22qu'on ne soit pas critiqué
10:23pour pouvoir le signaler
10:24qu'on pouvait faire
10:2525 milliards d'économies
10:26sur les agences,
10:27sur le milieu territorial,
10:28sur les mauvaises décences,
10:29sur l'immigration,
10:30évidemment.
10:31Pourquoi pas d'économies ?
10:32Pourquoi ils refusent
10:33toutes les économies ?
10:34Qu'est-ce qui vous a fait basculer ?
10:35Est-ce que c'est le manque
10:36de considération
10:37à l'égard de Marine Le Pen
10:38et de ses millions d'électeurs ?
10:39Le procès en mépris
10:40que vous faites à Michel Barnier
10:41qui a été résumé
10:42par cette formule que je lis
10:43« ils veulent de nos voix
10:44mais pas de nos gueules »
10:45pardonnez-moi pour l'expression.
10:46C'est ça qui a fait décider
10:47de la motion de censure ?
10:48Oui, parce que c'est
10:49un état d'esprit.
10:50Nous en sommes là
10:51à de la psychologie ?
10:52Parce que ça explique tout,
10:53malheureusement.
10:54Ça explique le fait
10:55qu'ils sont incapables
10:56de se remettre en cause
10:57malgré 50 ans de déficit.
10:58Ils sont incapables
10:59de se remettre en cause
11:00malgré la submersion migratoire,
11:01incapables de se remettre en cause
11:02malgré les très mauvais
11:03résultats de l'école.
11:04C'est une caste
11:05qui, même quand les Français
11:06votent contre eux,
11:07ils estiment que les Français
11:08ont mal voté.
11:09C'est-à-dire que Bruno Rotaillot
11:10était en train de participer
11:12Non, M. Tanguy,
11:13vous êtes quand même
11:14essayé d'être objectif
11:15dans les faits.
11:16Je suis totalement objectif.
11:17M. Rotaillot,
11:18par ses dernières décisions,
11:19participait à ça ?
11:20La communication de paillettes
11:21de M. Rotaillot
11:22qui s'invente un bilan
11:23au bout de deux mois,
11:24le seul bilan qu'il a,
11:25c'est d'avoir trahi
11:26toutes les promesses
11:27qu'il avait faites aux Françaises
11:28et aux Français
11:29de jamais soutenir
11:30un gouvernement macroniste.
11:31Et il le disait très bien
11:32quand il était dans l'opposition.
11:33Il disait que la politique,
11:34c'est la cohérence.
11:35M. Rotaillot,
11:36imaginons même
11:37qu'il soit vraiment volontaire
11:38pour baisser l'immigration
11:39ou rétablir l'ordre public.
11:40Il a M. Migaud,
11:41on en a parlé ici plusieurs fois,
11:42dans son gouvernement,
11:43qui le plante dans le dos.
11:44Alors pardonnez-moi,
11:45dans ce cas-là,
11:46vous auriez pu voter
11:47la motion de censure
11:48depuis le début.
11:49Pourquoi vous avez attendu
11:50tout ce temps ?
11:51Si vous saviez
11:52qu'il s'était défendu,
11:53si vous saviez
11:54que c'était des incapables,
11:55si vous saviez
11:56que vous n'alliez pas
11:57respecter ses promesses,
11:58pourquoi avoir fait attendre
11:59pendant des mois ?
12:00On s'est dit,
12:01vu la gravité de la situation,
12:02quand Michel Barnier a dit,
12:03par exemple,
12:04qu'il avait fait un audit
12:06nous avons cru,
12:07peut-être,
12:08à un moment churchilien.
12:09C'est-à-dire, effectivement,
12:10M. Barnier,
12:11après sa longue carrière,
12:12qui disait ne plus avoir
12:13rien à espérer,
12:14on s'est dit,
12:15peut-être qu'il va prendre
12:16les choix courageux
12:17que les 50 ans précédents
12:18n'ont jamais faits.
12:19Et finalement,
12:20il a présenté un budget
12:21qui aurait pu être présenté
12:22par François Mitterrand,
12:23François Hollande,
12:24les mauvais jours
12:25de Jacques Chirac,
12:26c'est-à-dire un budget de faillite.
12:27Une fois plus.
12:28Ou alors,
12:29il y a un autre scénario.
12:30Oui, j'ai entendu
12:31sur votre antenne l'autre jour,
12:32Mathieu Lefebvre,
12:35de la Macronie,
12:36qui disait,
12:37oui, c'est vrai que c'est
12:38un mauvais budget,
12:39mais il faut mieux
12:40un mauvais budget
12:41que pas de budget du tout.
12:42C'est comme ça qu'on se retrouve
12:43avec 3 000 milliards de dettes,
12:44avec 60 milliards d'euros
12:45à payer chaque année.
12:46Peut-être aussi que Marine Le Pen
12:47a tenu compte des réquisitoires
12:48dans son procès, tout simplement.
12:49Ah non !
12:50Vous l'excliez.
12:51Pourquoi pas moi ?
12:52Toute la question se pose moi
12:53ou d'autres.
12:54Qui peut croire aujourd'hui
12:55qu'elle n'a pas tenu compte
12:56de ce qui se passe
12:57sur le plan judiciaire ?
12:58Autrement simplement,
12:59que moi j'ai dit
13:00que le gouvernement
13:01avec ce budget
13:03contre Marine Le Pen
13:04ça a pu faire basculer
13:05votre décision et opinion ?
13:06Vous savez que je n'ai pas
13:07l'habitude de parler en l'air,
13:08surtout quand je parle au nom
13:09de mon groupe,
13:10de Marine Le Pen
13:11et de Jordan Bardella.
13:12J'essaie de choisir mes mots.
13:13Il m'arrive de me tromper
13:14évidemment, comme tout le monde.
13:15Parfois, je le regrette.
13:16Mais là, c'est une formule
13:17si je puis dire,
13:18qui a prospéré
13:19parce que plus les jours passaient,
13:20plus ils s'engageaient
13:21sur le chemin de la censure.
13:22J'invite aussi,
13:23parce que vous savez,
13:24on les connaît.
13:25Donc moi, comme je l'ai dit,
13:26j'ai joué au petit poussé.
13:28Et donc, j'ai mis
13:29mes petits cailloux blancs
13:30sur ce chemin de la censure
13:31pour qu'on puisse retrouver
13:32notre chemin
13:33dans la nuit des mensonges
13:34qu'on brasse.
13:35Donc on est dans la nuit
13:36des mensonges
13:37et on peut retrouver
13:38tous les cailloux
13:39et on a toujours dit
13:40la même chose sur ce budget
13:41et M. Barnier
13:42n'en a pas tenu compte.
13:43Entre le petit poussé
13:44et Frankenstein,
13:45je ne sais pas dans quel film
13:46on est,
13:47mais il y a un film
13:48avec une fin
13:49que certains imaginent,
13:50celle de la démission
13:51d'Emmanuel Macron.
13:52Vous l'imaginez aussi ?
13:53C'est les institutions
13:54qui l'ont imaginé.
13:55Vous me dites que vous êtes
13:56dans la démission
13:57depuis le début.
13:58Je vous pose l'exemple
13:59parce que Louis Hallyau
14:00du RN
14:01a pris moins de précautions
14:02que vous.
14:03Il admit que la question
14:04va se poser dans quelques jours.
14:05Je vous pose la question.
14:06Est-ce qu'après,
14:07M. Barnier,
14:08c'est M. Macron
14:09que vous visez ?
14:10Louis Hallyau a parfaitement raison.
14:11M. Macron est en échec
14:12sur toute la ligne.
14:13Il aurait pu choisir
14:14pour s'en sortir
14:15les référendums.
14:16Il en a beaucoup parlé,
14:17jamais fait.
14:18Il a choisi la dissolution.
14:19Il l'a perdu lamentablement.
14:20Maintenant,
14:21il reste la démission.
14:22C'est ce que prévoit
14:23la Ve République.
14:24Donc nous,
14:26nous sommes mis à demander
14:27à exiger
14:28une destitution
14:29le mardi.
14:30Vous pouvez beaucoup y penser
14:31sans le dire officiellement
14:32sur le plateau.
14:33Mais c'est la logique
14:34des institutions.
14:35Je note qu'il est lâché
14:36par tous ceux
14:37qui l'ont soutenu
14:38comme l'accord de soutien
14:39Le Pendu,
14:40M. Copé,
14:41jamais avare
14:42d'un mauvais coup
14:43et d'autres.
14:44Quand on sait
14:45que M. Philippe,
14:46son ancien Premier ministre
14:47qui a si mal géré la France,
14:48a lancé sa campagne présidentielle
14:49sur la démission
14:50d'Emmanuel Macron,
14:51ça donne le ton.
14:52Mais c'est très important
14:53aussi ce que vous dites
14:54finalement parce que
14:55si on ne peut pas confier
14:56plus longtemps l'avenir du pays
14:57à ces gens,
14:58c'est qu'ils ne sont même pas
14:59d'accord entre eux.
15:00Je note que c'est la première fois
15:01que quelqu'un du RN,
15:02mis à part M. Alliaud,
15:03parle ouvertement
15:04quand même de la démission.
15:05Hier, Marine Le Pen
15:06a balayé cette question.
15:07Elle a donné
15:08le même raisonnement que moi.
15:09Elle n'a pas répondu
15:10à la question.
15:11Mais vous venez de dire
15:12que c'est ce qui lui reste
15:13comme solution.
15:14Effectivement,
15:15c'est ce qui lui reste
15:16comme solution
15:17dans l'attente de la dissolution
15:18cet été.
15:19Moi, j'assume
15:20cette logique des choses.
15:21D'ailleurs, moi je l'avais dit
15:25quand on rate
15:26la dissolution
15:27devant les Français,
15:28quand on se prend
15:29une telle sanction
15:30de nos compatriotes,
15:31eh bien on doit partir
15:32surtout quand on fait
15:33quand même pas un caprice
15:34mais quand on choisit
15:35un calendrier électoral
15:36très compliqué
15:37avant les Jeux Olympiques
15:38qui nous a quand même
15:39mis dans la difficulté.
15:40On va conclure,
15:41Jean-Philippe Tanguay,
15:42avec une question
15:43qui me semble essentielle
15:44si on sort un peu
15:45de la bulle médiatico-politique
15:46et qu'on pense ce matin
15:47aux patrons, petits et grands,
15:48aux agriculteurs,
15:49aux Français
15:50qui sont dans l'urgence.
15:51Selon vous,
15:52comment ils regardent
15:53le paysage politique aujourd'hui ?
15:54Pas à la hauteur
15:55du travail qu'ils fournissent
15:56pour la France, évidemment.
15:57Tout le paysage ?
15:58J'espère que nous répondons
16:00à leurs attentes
16:01mais moi j'essaie d'être humble.
16:02Vous ne le savez pas encore ?
16:03Mais personne ne le sait.
16:04Ceux qui commencent à savoir.
16:05L'addition, ce sera dans quelques temps
16:06alors, pour tout le monde.
16:07Madame Mabrouk,
16:08quand vous avez des responsables,
16:09à mes yeux,
16:10quand vous avez
16:11des responsables politiques
16:12qui agissent en pensant,
16:13sans se soucier
16:14des risques et des doutes
16:15être toujours impeccables,
16:17ne jamais se remettre en cause,
16:18c'est mauvais signe.
16:19Donc moi je ne prétends pas
16:20parce que je suis
16:21sur un plateau de télévision
16:22tout savoir
16:24que nous faisons tout parfaitement.
16:25Je dis qu'on fait au mieux,
16:26qu'on respecte des lignes rouges,
16:27qu'on respecte des principes.
16:28On l'a toujours fait.
16:29On dit la vérité.
16:30La vérité que nous disons aujourd'hui
16:31est difficile à entendre.
16:33La France est dans une situation
16:34économique et financière
16:35extrêmement grave.
16:36Monsieur Barnier
16:37qui devait la redresser
16:38en est incapable.
16:39C'est difficile
16:40parce que nous faisons effectivement,
16:42nous nous protégeons les Français
16:44contre des effets
16:45qui n'existent pas.
16:46Il aurait été beaucoup plus cynique
16:47de jouer la politique du pire
16:48mais aujourd'hui,
16:49la politique du pire
16:50c'était ne pas censurer.
16:51Ça peut paraître paradoxal
16:52mais je demande aux Françaises,
16:53aux Français qui nous ont fait confiance
16:54de nous faire confiance une fois encore
16:56et surtout nous pouvons avoir
16:57un bon budget,
16:58en tout cas un meilleur budget
17:00avant la fin de l'année
17:01si les forces politiques
17:03qui gouvernent la France
17:04sont enfin responsables.
17:05Merci Jean-Philippe Tanguy.
17:06On est fiers que vous avez répondu
17:07ce matin aux appels
17:09à la raison de plusieurs ministres
17:10en fermant définitivement la porte
17:12et donc la motion de censure
17:13de la gauche sera votée
17:14par le Rassemblement national.
17:15Merci à vous et bonne journée.
17:16Merci à vous Madame Mabrouk.
17:17Merci Jean-Philippe Tanguy.

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