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Manon Aubry, tête de liste La France Insoumise aux élections européennes et eurodéputée LFI, répond aux questions de Laurence Ferrari au sujet de la la 7e édition du sommet "Choose France" pour vanter l’attractivité de la France, de la lutte contre la désindustrialisation, des débordements en marge de l'Eurovision, de la stratégie de Jean-Luc Mélenchon et de Raphaël Glucksmann, le candidat qui monte.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Manon Aubry, tête de liste La France Insoumise aux élections européennes et eurodéputée LFI, répond aux questions de Laurence Ferrari au sujet de la la 7e édition du sommet "Choose France" pour vanter l’attractivité de la France, de la lutte contre la désindustrialisation, des débordements en marge de l'Eurovision, de la stratégie de Jean-Luc Mélenchon et de Raphaël Glucksmann, le candidat qui monte.
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NewsTranscription
00:00 Et c'est votre grande interview. Bonjour Manon Aubry.
00:02 Bonjour Laurence Folley.
00:03 Bienvenue sur le plateau de CNews et Europe 1.
00:05 Emmanuel Macron préside aujourd'hui la 7e édition du sommet Choose France à Versailles
00:09 pour vanter l'attractivité de notre pays qui conserve sa première place pour la 5e année consécutive.
00:14 On nous promet des investissements records, 15 milliards d'euros d'ici fin 2027.
00:19 Est-ce qu'il faut s'en réjouir ? La France attire les investisseurs. Manon Aubry.
00:22 Ce sommet, j'ai plutôt le sentiment que c'est Choose les multinationales
00:26 à qui Emmanuel Macron déroule le tapis rouge parmi lesquels des entreprises comme Amazon,
00:31 dans les 15 milliards d'euros que vous citez...
00:33 Mais avec des emplois à la clé.
00:35 Justement, Amazon, c'est ça qui est intéressant.
00:37 Quand un emploi est créé chez Amazon, 6 emplois sont détruits dans le tissu,
00:41 notamment dans le tissu des petites entreprises, des commerces de proximité.
00:45 Donc la question c'est quel type d'investissement pour quel type d'entreprise ?
00:48 Parce que pendant que M. Macron Choose les multinationales,
00:52 il y a des entreprises qui sont à la dérive.
00:55 Et moi, cet après-midi, pendant que lui sera en train de dérouler le tapis rouge à Versailles,
01:00 je serai à Amiens auprès d'une entreprise qui s'appelle Metex,
01:04 qui est une entreprise en difficulté, qui produit un acide aminé, la lysine,
01:07 qui est importante notamment pour produire des médicaments comme l'asthmégique.
01:11 Et qui est en danger ?
01:12 Et qui est en danger, qui risque de mettre la clé sous la porte.
01:15 Plus de 200 employés sont en danger, mais je pense aussi à l'entreprise Duralex,
01:19 je pense aussi aux entreprises de panneaux solaires comme Photowatt
01:23 qui sont en train de mettre la clé sous la porte.
01:25 Et dans les bienfaiteurs qu'a invité Emmanuel Macron,
01:28 est-ce qu'il y en aurait un pour venir sauver l'une de ces entreprises qui sont en difficulté ?
01:32 - Sauf qu'on est impacté par le prix de l'énergie. - Notamment Duralex.
01:35 - C'est le cas Duralex qui est impacté par... - Il y a le prix du sucre pour Metex.
01:38 Exactement. Et c'est la démonstration de...
01:41 La question qui nous est posée, c'est quel type d'économie on veut.
01:44 Parce qu'on voit qu'il multiplie les avantages fiscaux en faveur des grandes entreprises.
01:47 On se souvient qu'il a vendu Alstom à General Electric pour faire quoi derrière ?
01:51 Pour que des centaines d'emplois soient supprimés, notamment dans les énergies renouvelables.
01:55 Voilà son sommet. Choose France, c'est...
01:58 C'est le Choose de l'hypocrisie, je ne sais pas comment on peut l'appeler.
02:02 Mais on ne peut pas avoir les deux, à la fois des multinationales qui créent des emplois
02:05 et soutenir nos entreprises françaises. On peut avoir les deux.
02:08 Dans les faits, vous voyez que vous n'avez pas les deux
02:10 et que nos entreprises françaises sont en difficulté.
02:13 - Et comptez le nombre... - A tout.
02:15 Je vous en ai cité un certain nombre qui sont en difficulté
02:17 pour lesquels le gouvernement ne fait rien, ne fait absolument rien.
02:20 Et donc, moi, ce que je demande au gouvernement,
02:23 c'est d'abord de choisir de défendre notre tissu industriel qui est en danger,
02:27 notamment à cause des règles du libre-échange au niveau européen,
02:31 où on ouvre notre marché économique au monde entier sans protéger notre industrie.
02:35 Et moi, je suis fière de présider au Parlement européen
02:38 le seul groupe qui n'a jamais donné aucune voix aux accords de libre-échange
02:41 qui sera au cœur aussi du meeting que je tiendrai ce soir à Amiens avec François Ruffin.
02:47 Comment lutter contre la désindustrialisation ?
02:50 Vous avez un plan de relance ? Vous avez la solution ?
02:52 Vous avez quoi dans votre programme, Manon Bry ?
02:54 Plusieurs éléments. D'abord, la première chose, je vous parlais des accords de libre-échange.
02:57 Pourquoi c'est important ? Parce qu'avec les accords de libre-échange,
02:59 on va faire venir de l'autre bout du monde des produits industriels,
03:02 mais aussi des produits agricoles. Je pense au lait de Nouvelle-Zélande,
03:05 pour vous donner un exemple, à l'heure du petit-déjeuner.
03:07 Je pense que tout le monde préfère avoir du lait de la ferme d'à côté
03:10 plutôt qu'il vient de l'autre bout du monde.
03:12 Eh bien, il faut mettre un terme à ces accords de libre-échange.
03:15 C'est une crise totale de la part du pouvoir, mais de tous les autres groupes politiques.
03:18 Le groupe auquel appartient le Rassemblement national vote les accords de libre-échange.
03:22 Le groupe auquel appartient les macronistes vote les accords de libre-échange.
03:25 Le groupe auquel appartient François Aix-en-Provence...
03:27 - Il a voté. - Tout leur groupe vote les accords de libre-échange.
03:29 Ça, c'est le premier élément. Et puis, le deuxième élément,
03:31 bien sûr, il faut relancer notre industrie.
03:33 Et pour ça, il faut mettre des financements sur la table
03:36 pour sauver nos industries, pour avoir un droit de préemption de la part de l'État,
03:40 pour aller venir mettre de l'argent dans nos industries, notamment stratégiques.
03:46 Je prends l'exemple des panneaux solaires.
03:47 On se donne un objectif en matière de développement des énergies renouvelables
03:51 et on fait venir 97 % des panneaux solaires de la Chine.
03:54 Mais c'est d'une aberration complète, alors qu'on a un savoir-faire en France.
03:58 Une entreprise, Sistovi à côté de Nantes,
04:00 une entreprise, PhotoWatt, à Bourg-Guangzhou,
04:02 il y en a deux qui ont le savoir-faire complet dans la production des panneaux solaires.
04:06 Eh bien, ils se sont fait détruire par la production chinoise.
04:09 Donc moi, je suis pour privilégier la production française et européenne
04:13 et de mettre fin à cette hypocrisie complète
04:16 en faisant les investissements qui sont nécessaires dans nos industries stratégiques.
04:19 C'est bien de vous entendre parler de votre programme,
04:20 parce qu'on avait l'impression que le programme de la France Insoumise, c'était Gaza.
04:23 Gaza, Gaza, Gaza.
04:24 Je vais vous aider, Laurence Ferrari.
04:25 C'est incroyable. C'est bien de vous entendre parler de vos propositions concrètes.
04:27 Je vais vous aider, Laurence Ferrari.
04:28 L'unionpopulaire.fr, c'est là où vous avez notre programme.
04:31 480 propositions, vous en avez quelques-unes sur Gaza, mais pas uniquement.
04:34 On n'a pas le sentiment quand même que les candidats de votre liste,
04:38 je pense notamment à Rima Hassan, ne parlent que de Gaza.
04:40 On n'essentons pas de dérouler les propositions de votre groupe.
04:42 Est-ce que vous avez écouté un seul de nos meetings ?
04:44 Ah, écoutez, ça m'est arrivé. Oui, absolument.
04:46 Eh bien, de quoi vous nous avez entendu parler dans nos meetings ?
04:49 Vous comprenez ce que je veux dire, Manon Aubry.
04:51 Je comprends tout à fait, je vous réponds, sur nos meetings.
04:53 Mais je suis sympa, vous aurez plusieurs occasions de vous rattraper.
04:57 Ce soir à Amiens, samedi à Bordeaux, plein d'occasions, vous pourrez nous écouter
05:02 et vous verrez que ce n'est évidemment pas le seul sujet qu'on traite.
05:05 C'est évidemment un sujet qui s'impose à nous.
05:06 Il y a un massacre en cours dans la bande de Gaza,
05:08 avec un gouvernement de Benjamin Netanyahou qui est en train de détruire une population civile.
05:14 Plus de 35 000 morts. Il est mort à Gaza autant d'enfants en 4 mois.
05:17 35 000 morts, ce sont les chiffres de Néphar, de Hamas, qui est une organisation terroriste.
05:21 Ils sont confirmés, Mme Ferreri, à la fois par les Nations Unies
05:24 et dans un ordre d'idée aussi par le gouvernement des Etats-Unis.
05:29 Mais personne ne peut nier qu'il y a un massacre de civils en cours.
05:32 Qu'il est mort à Gaza autant d'enfants en 4 mois que dans l'ensemble des conflits internationaux en 4 ans.
05:37 Et je suis fière que dans cette campagne, nous portions la voie de la paix.
05:40 Mais vous l'avez dit, ce n'est pas le seul sujet. Je vous ai parlé d'industrie, de libre-échange.
05:43 J'ai envie de vous parler aussi d'austérité et de la défense de nos services publics
05:48 face à un gouvernement qui s'est lancé dans un grand concours lépine pour faire la poche des Français.
05:53 Un jour, c'est la réforme de l'assurance-chômage.
05:54 Le jour d'après, c'est le gel des pensions des retraites.
05:57 Le jour encore d'après, c'est l'augmentation du reste à charge sur les médicaments.
06:00 Ça ne vient pas de nulle part.
06:01 Ça vient d'une politique d'austérité au niveau européen, auquel je m'oppose
06:05 et auquel je propose une alternative, celle de taxer les super-profits et les super-fortunes.
06:09 Il y a de quoi faire.
06:10 C'est dans le programme de la France Insoumise depuis longtemps.
06:12 Si vous me posez des questions sur ce sujet, je peux développer sur ce sujet avec grand plaisir.
06:16 Tous les sujets, toutes les questions sont posées sur CNews et sur Europe 1.
06:20 Manon Ombry, un petit mot justement, vous évoquez Raphaël Glucksmann, candidat PS Place Publique,
06:24 qui affirmait, lui, hier, être contre la retraite à 60 ans.
06:27 C'est de gauche, ça ? C'est le retour de la gauche de François Hollande ?
06:29 Les bras menton, Laurence Ferrari.
06:31 Moi, je me souviens avoir fait d'abord un programme commun, celui de la NUPES.
06:35 Je vous l'ai apporté, comme ça, tout le monde se rappelle à quoi il ressemble.
06:38 - Il nous a permis de faire élire 150... - On se demandait si elle n'était pas morte.
06:41 Moi, je continue à porter ce programme. Je continue à porter ce programme.
06:45 Et dans ce programme, il y avait la retraite à 60 ans.
06:47 Et non seulement nous l'avons portée ensemble dans les urnes,
06:50 on l'a portée ensuite dans la rue avec un formidable mouvement,
06:54 une mobilisation sociale comme jamais on a vu ces dernières dizaines d'années.
06:57 Je l'ai portée aussi sur des estrades avec Olivier Faure, dans des métiers.
07:02 Nous l'avons demandé.
07:03 Et je vois comment Raphaël Glucksmann, le Parti socialiste,
07:07 s'en train de détruire ce qu'on a construit avec la NUPES.
07:11 Il y a la retraite à 60 ans, auquel il tourne le dos.
07:14 Il y a aussi le marché européen de l'énergie, auquel on avait dit collectivement
07:18 qu'on était prêts à déroger pour faire en sorte que les factures d'électricité
07:22 des gens n'explosent pas.
07:23 Il est de droite, Raphaël Glucksmann, Manon Ambré ?
07:25 Il est quoi ?
07:26 En tout cas, il monte.
07:27 J'ai le sentiment que c'est le retour, en effet, d'un hollandisme
07:31 qu'on a déjà essayé, personnellement.
07:33 J'en ai tiré les leçons.
07:34 Vous avez voté Hollande ?
07:35 Oui, au second tour, j'avais voté Hollande,
07:37 comme beaucoup de gens de gauche dans notre pays,
07:39 parce qu'on avait marre de la droite
07:41 et qu'on ne voulait plus de Nicolas Sarkozy, notamment.
07:44 Je le dis parce que je pense qu'il y a des millions de gens dans notre pays
07:48 qui ne se résignent pas à l'injustice sociale, à la catastrophe écologique,
07:52 des millions de gens qui sont battus,
07:55 qui sont descendus dans la rue pour la retraite à 60 ans.
07:57 Et je leur dis à ces gens-là,
07:59 si vous voulez continuer à défendre la retraite à 60 ans,
08:01 vous avez un bulletin de vote, celui de la France Insoumise.
08:04 Le 9 juin prochain, nous ne trahirons pas ces aspirations
08:07 à la fois de la NUPES et de tous ceux qui se sont mobilisés
08:10 pendant un an dans la rue.
08:11 - Et si vous faites 6,3 %, votre score de 2019,
08:13 ce serait un échec pour vous, Manon Aubry.
08:15 - Oui, et la bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a aucun sondage
08:17 qui nous donne ce résultat à ce stade.
08:19 - Je parle des chiffres de l'élection.
08:21 - Je me bats pour faire mieux, Laurence Fary, je suis là,
08:23 et je me bats avec mes tripes, avec mes convictions,
08:25 pour dire aux gens, surtout d'abord, de vous mobiliser,
08:27 parce que le meilleur cadeau qu'on puisse faire à Emmanuel Macron,
08:30 c'est notre résignation collective.
08:32 Lui, il espère que les quartiers populaires, la jeunesse,
08:35 ne se mobilisent pas, mais s'ils se mobilisent...
08:38 - Vous vous mobilisez sur eux, ça s'accomplit.
08:39 - Non, mais pas que sur eux.
08:41 Le fait est qu'il y a une partie de la population
08:43 qui a moins prévu d'aller voter que les autres.
08:45 - Et peut-être qu'ils disent que le vote utile à gauche,
08:47 c'est Raphaël Glucksmann.
08:49 - D'abord, c'est une élection à la proportionnelle.
08:51 - On faisait au Parlement un grand groupe.
08:55 - Oui, alors c'est utile que vous parliez du Parlement européen,
08:58 puisque le groupe social-démocrate dans lequel siège Raphaël Glucksmann
09:01 cogère l'Union européenne, avec les libéraux, les macronistes,
09:04 et avec la droite de François-Xavier Bellamy,
09:06 et ensemble, votent le marché de l'énergie,
09:08 votent le pacte asile-immigration,
09:10 votent l'austérité budgétaire qui fait les poches à nos services publics.
09:13 Donc si vous voulez une alternative,
09:15 elle est sur la table, ça s'appelle "La France insoumise".
09:17 Et je dis aux gens, il n'y a qu'une fois dans l'année,
09:20 dans notre vie, on a autant de pouvoir qu'Emmanuel Macron,
09:22 Bernard Arnault avec notre bulletin de vote.
09:24 C'est rare qu'on ait autant de pouvoir.
09:25 Autant s'en servir, parce que l'abstention,
09:27 ce serait le meilleur cadeau qu'on puisse leur faire.
09:29 - Elle est toujours malheureusement très importante
09:31 sur ces élections européennes.
09:32 Valérie Ayé, la tête de l'Isre-naissance,
09:34 a été photographiée le 9 mai dernier avec des hommes
09:36 qui l'ont amené à prendre la pause.
09:37 Il s'avère que ces hommes étaient des militants de l'ultra-droite.
09:39 Elle dit avoir été piégée.
09:41 Elle affirme qu'elle ne savait pas.
09:42 Elle n'a pas eu le temps de voir les inscriptions racistes sur leur tenue.
09:45 Jean-Luc Mélenchon a déjà dit
09:47 "Les fachos sont coutumiers de ce genre de fausses prises de gueule".
09:50 Vous comprenez qu'elle se soit fait piéger.
09:51 Ça vous est arrivé à vous ?
09:52 - Je comprends qu'elle soit fait piéger.
09:54 Sans doute, ça m'arrivera.
09:56 Je suis quand même, si vous voyez la photo à l'antenne,
09:58 assez frappant.
09:59 Il y a un T-shirt écrit en énorme "The White Race",
10:02 qui est vraiment un des slogans des suprémacistes.
10:04 Mais à la rigueur, ce n'est pas pour ça que j'en veux à Valérie Ayé.
10:07 J'en veux à Valérie Ayé et au Macroniste
10:09 pour avoir laissé défiler dans les rues de Paris
10:12 et installer des groupes néo-nazis.
10:14 - Ce n'est pas de sa faute à elle, on est d'accord.
10:15 - Ça arrive de se faire piéger.
10:17 Mais j'en veux surtout à elle et au Macroniste
10:20 d'avoir laissé prospérer les nazis dans notre pays.
10:24 Je veux dire, réveillons-nous.
10:26 - Vous savez ce que c'est les nazis ?
10:27 - Oui, je sais ce que c'est.
10:28 J'ai le sens de l'histoire.
10:29 Ce sont des groupes néo-nazis qui ont défilé dans les rues de Paris.
10:32 Et vous voyez, quand petit à petit,
10:35 les macronistes déplacent ce qu'on appelle la fenêtre d'Overton,
10:38 de ce qui est compréhensible, entendable,
10:40 en votant une loi immigration,
10:42 qui est le copier-coller du programme de Jean-Marie Le Pen
10:45 avec la préférence nationale,
10:47 c'est tous les chiquiers politiques qui se déplacent.
10:49 Et je le dis, je lance l'alerte.
10:51 Réveillons-nous.
10:52 Est-ce que vous voulez le retour des nazis au pouvoir ?
10:54 Est-ce que vous voulez l'extrême droite au pouvoir ?
10:56 - Utilisez les bons mots.
10:57 Les nazis au pouvoir, madame.
10:58 - On sait ce que c'est, les nazis.
11:00 - Oui, on sait ce que c'est.
11:02 Et c'est bien pour ça que je suis très inquiète pour mon pays.
11:06 - Les mots ont un sens.
11:08 - Oui, et quand ils défilent avec des mots
11:11 qui ont la gloire de la race blanche,
11:15 oui, c'est le rationnel nazi.
11:18 Et c'est avec ces mots d'ordre qu'ils ont défilé hier dans la rue,
11:21 raison pour laquelle je suis très inquiète pour mon pays.
11:23 - Vous avez accusé certains de vos adversaires
11:25 de recevoir des financements de lobby d'entreprises privées,
11:27 notamment madame Valérie Ayé.
11:29 Vous dites qu'elle aurait touché de 12 000 à 60 000 euros,
11:32 ce qu'elle nie complètement.
11:33 Elle estime qu'elle va porter plainte,
11:36 elle l'a annoncé hier sur CNews et sur Europe 1, contre vous.
11:38 Vous avez reçu la plainte ?
11:39 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
11:40 - Pas encore, je n'ai pas reçu la plainte,
11:41 mais j'observe que quand les macronistes
11:43 sont à court d'arguments politiques,
11:44 ils déplacent le débat sur le terrain judiciaire.
11:47 Moi, j'invite madame Ayé davantage à avoir un débat,
11:50 un débat politique,
11:52 parce que la vérité, c'est qu'elle fait sans doute cela
11:54 pour masquer deux choses.
11:55 Un, son opposition à ma proposition,
11:57 qui est celle d'interdire toute rémunération index.
12:01 Rendez-vous compte, au Parlement européen,
12:03 il y a un député sur quatre
12:05 qui touche des rémunérations annexes.
12:06 Parmi ceux-là, des rémunérations annexes
12:08 qui posent des conflits d'intérêt.
12:09 Je peux vous prendre plein d'exemples.
12:10 - Elle l'a dit quand elle a été
12:11 concilière départementale en Mathieu.
12:13 - Oui, dont acte.
12:14 - Un travail élu, elle le voit.
12:15 - A fortiori, si elle n'est pas concernée par ma proposition
12:18 et qu'elle pense que ça ne représente pas
12:20 un conflit d'intérêt,
12:22 elle devrait la soutenir.
12:23 Pourquoi refuse-t-elle de s'engager
12:25 à interdire les rémunérations annexes
12:26 qui posent des conflits d'intérêt,
12:28 qui viennent d'entreprises, de lobbies ou d'États étrangers ?
12:30 Elle a voté contre, pas plus tard qu'il y a quelques semaines.
12:32 Et pourquoi elle fait ça ?
12:34 Pour protéger ses amis.
12:35 Dans son groupe Guy Verhoestadt,
12:37 il touche plus de 130 000 euros d'entreprises.
12:39 Vous trouvez ça normal ?
12:40 Eh bien, pas moi.
12:41 Parce que ses élus, à la fin,
12:42 ils ne rendent plus des comptes à ceux qui les élisent,
12:44 mais ils rendent des comptes aux entreprises qui les payent.
12:47 - Donc ta plainte n'est pas fondée ?
12:48 - J'en ai marre.
12:49 - La plainte de Valéry ?
12:50 - Non, elle n'est pas fondée.
12:51 Elle a recevu des rémunérations annexes.
12:53 Et moi, j'en ai marre de tous ces élus
12:55 qui viennent la main sur le cœur, dire
12:57 "Plus rien ne sera jamais comme avant,
12:58 après les scandales de corruption."
13:00 Et je leur dis,
13:01 si vous voulez faire triompher l'éthique sur le fric,
13:04 vous avez un bulletin de vote,
13:05 c'est celui de la France Insoumise, le 9 juin,
13:07 pour envoyer une dente incorruptible au Parlement européen.
13:09 - Deux questions, madame.
13:10 L'exécutif veut s'impliquer dans ces Européennes.
13:12 On a appris hier qu'Emmanuel Macron
13:14 serait tenté de débattre avec Marine Le Pen
13:16 dans le cadre de ses élections.
13:17 C'était déjà arrivé dans le passé.
13:18 A l'époque, François Mitterrand avait débattu
13:20 face à Philippe Seguin.
13:21 Qu'est-ce que vous en pensez ?
13:22 - Oui, c'est un peu "sauf qu'il peut"
13:23 pour les macronistes.
13:24 Gabriel Etal qui saute dans le bain,
13:26 qui va débattre avec Jordan Bardella,
13:27 maintenant c'est Emmanuel Macron.
13:29 Je pense qu'ils essaient de sauver comme ils peuvent.
13:31 C'est peut-être l'occasion pour Emmanuel Macron
13:35 de faire face à son bilan,
13:36 et son bilan que l'on pourra juger
13:37 dans les urnes le 9 juin prochain,
13:39 parce que son bilan, il est terrible
13:41 pour les Françaises et les Français,
13:42 et en particulier...
13:43 - Le débat de face à Marine Le Pen, vous dites, c'est bien,
13:45 c'est démocratique, de débat.
13:46 - C'est bien que la démocratie vive.
13:48 Je suis sûre que Jean-Luc Mélenchon
13:50 ne dira pas non à un débat avec Emmanuel Macron.
13:53 - Il n'a pas choisi Jean-Luc Mélenchon,
13:55 ça ne vous a pas écouté ?
13:56 - J'ai proposé à plusieurs reprises un débat,
13:58 à Gabriel Etal, j'ai proposé un débat,
14:00 à Bruno Le Maire aussi,
14:01 pour parler un peu du coût de la vie,
14:02 parce que je pense que c'est une des préoccupations majeures,
14:04 le fait que les gens suffoquent
14:06 quand ils font leurs courses.
14:08 Et on a quand même un ministre de l'Economie et des Finances
14:10 qui est responsable de cela depuis 7 ans,
14:13 les prix des denrées alimentaires qui augmentent de 20%,
14:15 donc voilà, je vous fais une proposition de débat alternative,
14:17 je peux débattre avec Bruno Le Maire.
14:19 - On lui propose sur CNews et sur Europe 1 un dernier mot,
14:21 ce n'est pas une façon de désavouer la tête de liste,
14:23 Valérie Ayé, en réalité ?
14:24 - Oui, ce n'est pas très agréable pour elle,
14:26 moi je n'aurais pas forcément apprécié si j'étais à sa place,
14:29 mais on voit que pas grand monde ne voulait monter
14:32 dans un bateau qui était en train de couler,
14:34 ils n'étaient déjà pas très nombreux à vouloir être tête de liste.
14:37 Bon courage à eux, parce que faire face à leur bilan dans ces élections,
14:41 moi je n'aimerais pas être à leur place, mais ça tombe bien,
14:43 on est en train de préparer l'après-Macron,
14:45 il doit se construire pour faire face aux inégalités,
14:47 à la catastrophe climatique,
14:49 à nous de nous donner la force de tout changer le 9 juin prochain.
14:52 - Merci beaucoup, Manon Aubry,
14:54 c'était votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.