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Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, répond aux questions de Laurence Ferrari au sujet de l'alliance de la gauche avec la création d'un Front populaire, de la crise chez les Républicains, des élections législatives à venir et du bilan d'Emmanuel Macron.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, répond aux questions de Laurence Ferrari au sujet de l'alliance de la gauche avec la création d'un Front populaire, de la crise chez les Républicains, des élections législatives à venir et du bilan d'Emmanuel Macron.
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NewsTranscription
00:00Tiens.
00:04Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.
00:06Bonjour, Manuel Bompard.
00:07Bonjour.
00:08Coordinateur de la France Insoumise, Emmanuel Macron a pris la parole hier
00:11pour lancer un appel à tous ceux qui défendent sans ambiguïté les valeurs de la République
00:15pour renvoyer deux ados, deux alliances indécentes selon lui,
00:19celle entre le RN et Eric Ciotti, et puis la vôtre, celle de la gauche avec votre parti, la France Insoumise.
00:24S'il y en a un qui doit se retourner dans sa tombe, a-t-il dit aujourd'hui, c'est Léon Blum.
00:27Qu'est-ce que vous lui répondez ?
00:29Vous savez, je crois qu'il y a, malheureusement pour Emmanuel Macron,
00:32beaucoup de gens qui ne font plus beaucoup attention à ce qu'il dit en ce moment.
00:36Donc je ne trouve pas ces comparaisons très intéressantes à commenter.
00:40Je pense que de la part d'un président de la République
00:43qui a voté une loi sur l'immigration en accord avec le Rassemblement national,
00:48je crois qu'il n'est pas très, très bien placé pour donner des leçons de défense de la République.
00:53Alors, il vous accuse aussi d'être des gens qui ont assumé très clairement
00:57de ne pas condamner l'antisémitisme.
00:59Soyez clair là-dessus.
01:01Mais je suis très clair, je condamne l'antisémitisme, comme je l'ai toujours fait.
01:04Et vous voyez bien que ce type de déclaration est tout simplement hors sol.
01:09Donc l'antisémitisme n'est pas résiduel pour vous, comme l'a dit Jean-Luc Mélenchon.
01:11Mais madame, résiduel, vous savez ce que ça veut dire ?
01:13Ça veut dire qu'il persiste.
01:15Non, c'était un résidu, c'était tout.
01:17Non, madame, résiduel, ça veut dire qu'il persiste.
01:19Vous pourrez prendre la rousse si vous voulez,
01:21mais je propose qu'on ne commence pas l'interview.
01:23Non, mais je vous pose des questions sur Emmanuel Macron.
01:25Vous me posez les questions que vous voulez.
01:27Alors que nous avons dans trois semaines des élections législatives,
01:31et qu'il y a une grande question qui va être posée au pays,
01:34qui est de savoir si vous voulez demain que ce pays soit gouverné par l'extrême droite
01:38ou par le nouveau front populaire que nous sommes en train de constituer.
01:41Mais il y a beaucoup de questions sur l'antisémitisme,
01:43et vos alliés de gauche aussi y reviennent sans arrêt.
01:46On va continuer à revenir.
01:48Éric Ciotti, lui aussi, disait ce qui m'a décidé
01:52à faire une alliance avec le Rassemblement national,
01:53c'est cette alliance de l'extrême gauche,
01:55elle a une complaisance avec l'antisémitisme,
01:57elle introduit des drapeaux palestiniens à l'Assemblée.
01:59Mais madame, d'abord je crois qu'Éric Ciotti devrait commencer à s'occuper
02:03de ses propres problèmes qui m'ont l'air assez importants,
02:06plutôt que de venir commencer à donner des leçons à d'autres.
02:08Quant à l'infamie qui consiste à dire
02:11que c'est en raison de la question de l'antisémitisme
02:13que M. Ciotti va s'allier avec un parti, le Rassemblement national,
02:18dont les fondateurs ont participé de la collaboration,
02:22et dont la personne qui l'a dirigée pendant des dizaines d'années
02:26a été condamnée à de multiples reprises
02:29pour incitation à la haine raciale et antisémitisme,
02:33je pense qu'elle sautera aux yeux de tout le monde.
02:35Vous parlez de qui, précisément ?
02:38Je parle de Jean-Marie Le Pen, madame,
02:39qui a dirigé le Rassemblement national.
02:41Le Front national, à l'époque.
02:42Le Front national et qui a été condamné
02:44à plusieurs reprises pour antisémitisme.
02:47Je ne crois pas qu'on ne puisse se permettre
02:48d'essayer de donner des leçons d'antisémitisme
02:51quand, précisément, on vient d'annoncer qu'on allait faire alliance,
02:54qu'il y ait une rupture totale dans la tradition de la droite française
02:57avec le Rassemblement national.
02:59Et enfin, madame, excusez-moi de vous le dire,
03:01mais oui, en France, on peut brandir le drapeau palestinien
03:05en solidarité avec les populations de Gaza...
03:07Même dans l'Assemblée nationale,
03:09où c'est interdit par le règlement.
03:11...qui sont massacrées aujourd'hui...
03:13Même au sein de l'Assemblée nationale, Manuel Bompard.
03:15...qui subissent un risque d'extermination.
03:18C'est encore une commission de l'ONU qui le disait hier.
03:21Déjà, les mots ont changé.
03:22Un risque de génocide.
03:24C'est l'ordonnance de la Cour internationale de justice
03:27qui le disait. Les mots n'ont pas changé, madame.
03:28Je dis précisément exactement la même chose.
03:30C'est précisément, monsieur Bompard,
03:31un point qui a choc avec vos alliés de gauche.
03:34Et on va y revenir, parce que Fabien Roussel,
03:36qui était ce matin invité chez nos confrères...
03:39Et il faudrait arrêter de faire cette bande d'amalgames.
03:41...avec qui vous allez faire un accord.
03:42Parce qu'entre la gauche, il y a les socialistes, les communistes
03:46et les écologistes.
03:47Fabien Roussel disait ce matin,
03:48nous n'excluons personne pour Matignon.
03:50Donc, y compris Jean-Luc Mélenchon,
03:52il va revenir dans un instant.
03:52Mais, dit-il, il faudra que l'engagement
03:55soit écrit noir sur blanc,
03:57que le Hamas est une organisation terroriste.
03:59Il faut même que ce soit signé dans le sang.
04:03Qu'est-ce que vous dites à monsieur Roussel ?
04:04C'est votre partenaire, c'est votre allié.
04:06Mais, madame, d'abord, je suis en train de parler,
04:09on est en train de parler d'un programme politique
04:11qu'on va présenter au pays...
04:12Et lui, il met des conditions.
04:13...en trois semaines.
04:14Il y a des discussions, elles sont en cours,
04:16elles avancent bien et je m'en satisfais.
04:18Même si, sur certains aspects,
04:20je voudrais que ça avance plus vite.
04:21Notamment celle-ci ?
04:22Non, pas sur celle-ci,
04:23mais notamment sur la question des répartitions,
04:25des circonscriptions.
04:26Je crois qu'à un moment, il faut avancer
04:27pour faire en sorte qu'on puisse,
04:28le plus rapidement possible, être en mesure...
04:30Est-ce que le Hamas sera écrit
04:32comme une organisation terroriste ?
04:34C'est ce que demande monsieur Roussel.
04:35Vous verrez, madame,
04:36mais ce que je vous dis,
04:37c'est que, dans cette campagne,
04:39l'objectif, parmi tous les objectifs,
04:41effectivement, c'est de demander un mandat
04:43au peuple français pour agir pour la paix.
04:46Mais vous ne répondez pas à ma question.
04:47Je suis en train de vous répondre.
04:48Non, sur le Hamas,
04:49vous n'avez pas répondu.
04:50Laissez-moi aller jusqu'au bout d'une phrase.
04:51Vous ne répondez pas à ma question.
04:52Laissez-moi aller jusqu'au bout d'une phrase,
04:54et vous allez voir que je vais répondre à votre question.
04:55Je vais vous laisser la phrase.
04:56Donc, madame, l'objectif de ces élections,
04:58c'est de confier au peuple français un mandat,
05:01à un gouvernement, pour pouvoir agir pour la paix.
05:04La paix en Ukraine et la paix à Gaza.
05:06Et dans notre discussion programmatique,
05:08nous avons des points d'accord.
05:10Nous sommes, par exemple, tous d'accord
05:12pour dire qu'il faut reconnaître l'État de Palestine.
05:14Nous sommes, par exemple, tous d'accord
05:16pour dire qu'il faut décréter un embargo
05:18sur les livraisons d'armes,
05:19pour que ça arrête les massacres à Gaza.
05:20Et les points de désaccord ?
05:21Eh bien, les points de désaccord,
05:22ça fait l'objet des discussions.
05:24Et vous verrez bien, à la fin,
05:25mais nous sommes tous d'accord aussi, madame,
05:27pour condamner les massacres terroristes
05:31qui ont été commis par le Hamas.
05:33Le Hamas est un groupe terroriste ou pas ?
05:34Madame, je vous ai répondu 15 fois.
05:36Vous n'avez pas répondu.
05:37Mais si, je vous ai répondu,
05:38avec les mots qui sont les miens,
05:39et je crois qu'ils ont été clairs à l'écoute,
05:40pour tout le monde.
05:41Olivier Faure, lui aussi, ne dit ce qu'il ne dit pas.
05:44Premier secrétaire de parti socialiste,
05:45Jean-Luc Mélenchon, pour Matignon,
05:46même s'il y a quelques mois,
05:47il disait que M. Mélenchon
05:49faisait des dérapages incompréhensibles,
05:51qu'il jouait avec la ligne jaune
05:53autour de l'antisémitisme,
05:54qu'il ne pouvait pas prétendre être celui
05:56qui incarne l'ensemble de la gauche.
05:58Ce sont des alliés qui vous ont tellement critiqué.
06:01C'est logique qu'on se pose des questions aujourd'hui.
06:03Mais vous pouvez vous poser les questions que vous voulez.
06:05Ce que je vous dis,
06:06c'est qu'à un moment,
06:07quand on est dans une situation
06:08qui est une situation aussi cruciale,
06:10aussi critique pour l'avenir du pays,
06:12notre responsabilité,
06:13c'est de nous hisser à la hauteur de cette situation
06:16et, d'un certain point de vue,
06:17de jeter les rancunes à la rivière
06:18pour pouvoir avancer.
06:19Pourquoi ?
06:20Parce que l'enjeu, encore une fois,
06:22c'est de proposer pour le pays,
06:24dans trois semaines,
06:25un autre chemin
06:26que celui d'Emmanuel Macron
06:28et que celui du Rassemblement national.
06:30Un chemin qui permet...
06:31Merci, on y vient.
06:32Voilà, le programme.
06:33Un chemin qui permet d'apporter,
06:35en particulier,
06:36des réponses aux urgences sociales
06:38que connaissent aujourd'hui
06:39les Françaises et les Français.
06:40La première mesure,
06:41le blocage des prix
06:42sur les produits de première nécessité,
06:43l'augmentation du SMIC,
06:45l'augmentation des salaires
06:46avec l'indexation des salaires
06:47sur l'inflation,
06:48la protection et le développement
06:49des services publics
06:50dans les zones rurales.
06:51Les retraites ?
06:52Les retraites,
06:53il faut faire quelque chose immédiatement,
06:55c'est abroger tous les décrets
06:57de la réforme des retraites
06:58d'Emmanuel Macron
06:59et se fixer un objectif,
07:00c'est d'aller faire le droit
07:01à la retraite à 60 ans.
07:03Est-ce que, aussi,
07:04vous avez un accord
07:05sur le nombre de circonscriptions
07:07qui seront allouées ?
07:10Vous aurez le plus gros groupe,
07:11on est d'accord.
07:12A priori, on part sur 229,
07:13circonscriptions pour la France insoumise,
07:15175 pour les socialistes,
07:1792 pour les verts,
07:1850 pour le Parti communiste,
07:19on est à peu près sur 100.
07:21Je vous dis franchement,
07:22je n'ai pas l'habitude
07:23de donner des informations
07:24sur les négociations
07:25quand elles sont en cours,
07:26mais puisque ces éléments chiffrés
07:27ont été confirmés par d'autres,
07:28je les confirme,
07:29bien évidemment,
07:30c'est-à-dire que la France insoumise
07:32a fait un geste et un pas
07:34qui est conséquent,
07:35puisqu'il y a une petite centaine
07:36de circonscriptions
07:37qui étaient attribuées
07:38à la France insoumise
07:40en 2022
07:41et qui, aujourd'hui,
07:42seraient attribuées
07:43au Parti socialiste en particulier.
07:44Je pense que la France insoumise
07:45a montré sa responsabilité
07:47dans cette situation
07:48pour permettre d'aboutir
07:49sur un accord.
07:50Maintenant, sur ce sujet non plus,
07:51les discussions ne sont pas terminées
07:53et je crois qu'il faut que,
07:54puisque la France insoumise
07:55a fait sa part du chemin,
07:56il faut que les autres
07:57fassent aussi leur part du chemin
07:58pour qu'on puisse aboutir
07:59dans les tout prochaines heures.
08:00C'est-à-dire les prochaines heures
08:01parce qu'il va falloir quand même
08:02découper les candidatures
08:03et les listes.
08:04Moi, je souhaite que ce matin,
08:06début d'après-midi,
08:07le plus rapidement possible,
08:08en tout cas,
08:09on puisse avancer la conclusion
08:10de cet accord.
08:11Moi, je suis député sortant
08:12sur une circonscription.
08:13Dans le principe,
08:14parmi les discussions
08:15qui sont les nôtres,
08:16il y a aussi l'idée
08:17que chacune des composantes politiques
08:19conserve les circonscriptions
08:20dans lesquelles elle avait
08:21des députés sortants.
08:22Et oui, bien sûr,
08:23je suis candidat
08:24sur ma circonscription
08:25à poursuivre mon mandat.
08:26Est-ce que Jean-Luc Mélenchon
08:27sera candidat hier ?
08:28Il était invité à la télévision.
08:30Il dit,
08:31j'en suis capable,
08:32pour Matignon, je précise,
08:33je ne m'élimine pas,
08:35mais je ne m'impose pas.
08:38Ça implique quand même
08:39un moment d'être candidat.
08:40Pas forcément, madame.
08:41Pas forcément, je suis d'accord.
08:42Pas forcément, on n'est pas obligé.
08:43La logique voudrait
08:44qu'il soit candidat.
08:45Je ne sais pas,
08:46c'est votre logique peut-être.
08:47Et aurait la logique
08:48de la Ve République.
08:49Ah non, madame,
08:50excusez-moi,
08:51mais dans l'histoire
08:52de la Ve République,
08:53il y en a eu à plusieurs reprises.
08:54Tous les premiers ministres
08:55n'ont pas été élus.
08:56Il n'était pas forcément
08:57candidat aux élections législatives.
08:58Non, mais parlons de ça.
08:59Jean-Luc Mélenchon
09:00dit quelque chose
09:01avec lequel on peut quand même,
09:02je crois, tous être d'accord.
09:04C'est que pour pouvoir
09:05être premier ministre,
09:06il faut en être capable.
09:07Bon, ça, ça me paraît
09:08être une évidence.
09:09Et que Jean-Luc Mélenchon
09:10en soit capable,
09:11je pense que personne
09:12ne le conteste.
09:13En tout cas, pas moi.
09:14Et ça me paraît,
09:15de ce point de vue-là,
09:16être une évidence.
09:17Maintenant,
09:18Jean-Luc Mélenchon
09:19dit aussi,
09:20comme Olivier Faure l'a dit,
09:21qu'on prend les choses
09:22étape par étape,
09:23qu'on est en train
09:24de discuter du programme,
09:25des différentes candidatures
09:26sur les circonscriptions.
09:27Quand ce qui concerne
09:28la fonction du premier ministre,
09:29il est normal
09:30que ce soit le groupe
09:31le plus nombreux
09:32de la coalition,
09:33puisqu'il y a
09:34une proposition aux autres.
09:35Mais c'est aussi clair
09:36pour les électeurs
09:37de savoir, en gros,
09:38pour qui ils votent,
09:39si jamais leur parti,
09:40leur candidat,
09:41pouvait être désigné
09:42pour Matignon.
09:43Oui, mais Madame,
09:44le plus important,
09:45quand on est dans
09:46une campagne électorale...
09:47C'est le programme.
09:48Oui, mais ça me paraît
09:49être important de le dire.
09:50On va y revenir.
09:51Parce que là,
09:52on va peut-être y revenir,
09:53mais vous remarquez
09:54que sur l'Internet,
09:55on passe beaucoup de temps
09:56sur les questions de personnes
09:57et peut-être pas suffisamment
09:58sur les questions...
09:59Un tout petit mot encore,
10:00parce que Raphaël Glucksmann
10:01lundi soir,
10:02puis Laurent Berger,
10:03l'ancien secrétaire général
10:04de la CFDT, lui aussi,
10:05il est capable.
10:06Vous en êtes d'accord ?
10:07Capable.
10:08Tout à fait capable.
10:09Le problème, je crois,
10:10c'est que d'abord,
10:11c'est une initiative individuelle,
10:12je crois,
10:13de Raphaël Glucksmann.
10:14Et puis, surtout,
10:15je ne suis pas sûr
10:16que M. Berger lui-même
10:17était au courant
10:18ou soit candidat.
10:19Il n'était pas au courant ?
10:20Je n'en sais rien.
10:21Je ne sais pas.
10:22Mais bon, donc,
10:23chacun peut faire
10:24des propositions individuelles.
10:26Et vous avez d'autres propositions
10:27que Jean-Luc Mélenchon
10:28pour la France insoumise ?
10:29Oui, ça participe de moi.
10:30La vôtre ?
10:31Mais vous verrez, madame,
10:32prenez les choses étape par étape.
10:33Mais oui.
10:34Alors une fois,
10:35il ne faut pas aller trop trop besoin
10:36parce qu'il faut quand même le dire,
10:37il faut quand même le dire,
10:38on est dans une situation
10:39qui est une situation
10:40extraordinairement anormale.
10:41Vous avez un président
10:42de la République
10:43qui dimanche convoque
10:44des élections législatives
10:45anticipées
10:46en laissant en gros
10:47trois jours
10:48à l'ensemble
10:49des organisations politiques
10:50de ce pays
10:51pour élaborer leur programme
10:52et pour désigner
10:53à l'ensemble
10:54de leurs candidats.
10:55Je trouve que les conditions
10:56dans lesquelles s'organise
10:57ce scrutin
10:58de la part
10:59et de la responsabilité
11:00du président de la République
11:01sont particulièrement scandaleuses.
11:02Je vous donne un exemple.
11:03Il y a des gens
11:04qui ont appris dimanche
11:05qu'il allait y avoir
11:06des élections législatives
11:07anticipées.
11:08J'ai vu beaucoup de gens
11:09se dire on va aller s'inscrire
11:10sur les listes électorales.
11:11On ne l'avait pas fait avant.
11:12On va aller s'inscrire
11:13pour pouvoir voter.
11:14On nous dit ah ben non,
11:15les listes électorales sont gelées.
11:16Nous, nous avons saisi
11:17le Conseil constitutionnel
11:18sur ce sujet.
11:19Je le dis ici,
11:20nous demandons
11:21à ce que soit réouverte
11:23la période pendant laquelle
11:24on peut s'inscrire
11:25sur les listes électorales
11:26pour pouvoir voter
11:27dans trois semaines
11:28aux élections législatives.
11:29On verra ce que dit
11:30effectivement
11:31le Conseil constitutionnel.
11:32Est-ce qu'Emmanuel Macron,
11:33en cas de lourde défaite,
11:34en cas de victoire
11:35du Rassemblement national
11:36aujourd'hui,
11:37les sondages pour l'instant
11:38d'attention de vote
11:39donnent ce scénario-là,
11:40devrait démissionner
11:41selon vous,
11:42Manuel Bompard ?
11:43En cas de lourde défaite,
11:44il sera encore plus fragilisé
11:45qu'il l'est aujourd'hui.
11:46Maintenant, vous savez,
11:47je n'ai pas l'habitude
11:48de dire à Emmanuel Macron
11:49ce qu'il doit faire
11:50pour une raison simple,
11:51c'est que j'ai l'impression
11:52qu'il décide tout seul.
11:57J'observe juste
11:58qu'il avait dit
11:59avant les élections européennes
12:00que s'il était lourdement sanctionné,
12:03il n'y aurait pas de dissolution
12:04et qu'il y en a une.
12:06Donc, quand il dit aujourd'hui
12:07que s'il était lourdement sanctionné
12:08aux élections législatives,
12:09il ne démissionnerait pas,
12:11je crois qu'il ne faut pas le croire.
12:12Dans les points de dissension
12:13quand même entre vous
12:14et les socialistes,
12:15il y a la question de l'Ukraine,
12:16l'aide à apporter à l'Ukraine.
12:18Emmanuel Macron dit d'ailleurs
12:19les uns veulent aider l'Ukraine,
12:20les autres, la Russie.
12:21Je ne sais pas qui vit
12:22dans les deux cas.
12:23Mais est-ce que, encore une fois,
12:25vous êtes d'accord sur le fait...
12:27Par exemple, M. Glucksmann disait
12:28qu'il faut que la France
12:29passe en économie de guerre.
12:30Qu'est-ce que vous dites vous
12:31à la France insoumise ?
12:32Je dis comme nous l'avons dit
12:33et je ne suis pas le seul.
12:34D'autres formations politiques
12:35qui vont participer
12:36de ce nouveau Front populaire
12:37disent la même chose.
12:38C'est qu'il faut bien évidemment
12:39aider la population,
12:40le peuple ukrainien
12:41à se défendre.
12:42Ça, c'est une évidence.
12:44Jusqu'où ?
12:45Eh bien, jusqu'où ?
12:46Se défendre.
12:47C'est-à-dire qu'il faut
12:48aller dans des livraisons d'armes
12:50qui leur permettent de se défendre.
12:52Il faut les aider économiquement
12:54si nécessaire,
12:55pour qu'ils puissent se défendre.
12:56Et que la responsabilité
12:57de la France,
12:58c'est aussi d'ouvrir...
12:59Mais il y a des lignes rouges
13:00à pas franchir, Manuel Bompard ?
13:01Oui, bien sûr qu'il y a
13:02des lignes rouges.
13:03Des missiles, des instructeurs...
13:04Par exemple, quand le président
13:05de la République
13:06a évoqué cette folie
13:07qu'est la présence de troupes
13:08au sol en Ukraine,
13:10ça, c'est une ligne rouge,
13:12bien évidemment.
13:13Et puis ensuite,
13:14je dis que la solution
13:15ne sera pas une solution militaire
13:17et donc qu'il faut aussi ouvrir,
13:19faire avancer la voie diplomatique.
13:21Voilà.
13:22Donc sur ces sujets-là aussi,
13:23je crois que...
13:24C'est en ça qu'il dit
13:25que vous voulez aider la Russie,
13:26vous pensez, Emmanuel Macron ?
13:27Mais justement,
13:28j'allais quand même vous dire,
13:29mais c'est quand même stupéfiant,
13:30vous m'avez posé,
13:31c'est pas un reproche que je vous fais,
13:32plusieurs questions
13:33sur la base des déclarations
13:34d'Emmanuel Macron.
13:35À chaque fois,
13:36les déclarations d'Emmanuel Macron
13:37ne correspondent tout simplement
13:38pas à la réalité.
13:39Je veux dire,
13:40quelle est la seule liste
13:41aux élections européennes
13:42qui a donné la parole
13:43dans ces meetings
13:44à des opposants russes
13:45à Vladimir Poutine ?
13:46C'est celle qui était conduite
13:47par Manon Aubry.
13:48Donc je veux dire,
13:49je peux moi aussi dire
13:50que M. Macron est un allié
13:51de la Corée du Nord.
13:52C'est pas pour ça
13:53qu'il s'en fait une vérité
13:54et c'est sans doute pas pour ça
13:55que vous allez lui poser
13:56la question demain
13:57de savoir si c'est vrai ou pas.
13:58Un dernier mot.
13:59En cas de victoire
14:00du Rassemblement national
14:01le 7 juillet,
14:02la nomination
14:03de Jordan Bardella,
14:04est-ce que vous reconnaîtrez
14:05ce Premier ministre
14:06et est-ce que vous reconnaîtrez
14:07Jordan Bardella
14:08Premier ministre
14:09ou est-ce que vous rentrerez
14:10en rébellion ?
14:11Mais est-ce que vous acceptez
14:12l'idée qu'au début d'une bataille...
14:13Qui est un autre scénario.
14:14Est-ce que vous acceptez
14:15l'idée qu'au début d'une bataille
14:16je m'engage
14:17et nous nous engageons
14:18pour essayer de la gagner ?
14:19Donc voilà ce que je dis aux gens.
14:20Si vous ne voulez pas
14:21qu'il y ait Jordan Bardella
14:22Premier ministre,
14:23il faut se mobiliser massivement.
14:25Il faut rejoindre
14:26les comités
14:27de notre nouveau front populaire
14:28qui se constitue
14:29partout en France.
14:30Il faut se déplacer,
14:31il faut se mobiliser,
14:32il faut aller voter
14:33aux élections législatives
14:35et alors Jordan Bardella
14:36ne sera pas Premier ministre.
14:37L'abstention,
14:38c'est votre pire ennemi ?
14:39Comme toujours.
14:40La résignation,
14:41l'abstention
14:42sont nos principaux adversaires
14:44bien évidemment
14:45et on a fait une grande campagne
14:46au moment des élections européennes
14:47pour ramener dans le champ politique
14:49des gens qui,
14:50pour plein de bonnes raisons,
14:51s'en étaient éloignés.
14:52Je pense à la jeunesse,
14:53je pense à les habitants
14:54des quartiers populaires.
14:55Je leur dis,
14:56vous pouvez compter sur nous,
14:57nous continuerons à nous battre
14:59pour améliorer vos conditions de vie
15:01et donc pour ça,
15:02mobilisez-vous,
15:03continuez à vous mobiliser
15:04en particulier pour les élections législatives.
15:05Merci Manuel.
15:06Merci à vous.
15:07C'était votre grande interview
15:08sur CNews et sur Europe 1.