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Jordan Bardella, président du Rassemblement national et député européen, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la crise migratoire en Italie et en Europe, des élections européennes et de la légitimité de la candidature de Marine Le Pen à la prochaine élection présidentielle.

Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Sonia Mabrouk" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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News
Transcription
00:00 C'est la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:08 Bonjour à vous, Jordan Bardella.
00:10 Bonjour, merci de votre invitation.
00:11 Et bienvenue, président du Rassemblement national.
00:14 Hier, Jordan Bardella à votre place.
00:16 Et avant de se rendre en Italie, Gérald Darmanin a affirmé en vous ciblant,
00:20 nommément, que vous faisiez de la politique politicienne sur le dos des migrants.
00:24 Il a fustigé votre tourisme électoral.
00:26 Que lui répondez-vous ce matin ?
00:29 Je sais que M. Darmanin est en charge de protéger les frontières françaises
00:33 et que ce qui est en train de se passer en ce moment même
00:35 sur la petite île italienne de Lampedusa,
00:38 où sont arrivés, je le rappelle, 6 000 migrants en 24 heures sur une île de 6 000 habitants,
00:43 sera le futur de la France si on ne reprend pas dès maintenant le contrôle.
00:47 On est là face à une immigration qui est une immigration de faits accomplis.
00:51 Les peuples d'Europe découvrent l'ensemble de ces images
00:54 et je crois qu'il est temps aujourd'hui d'un sursaut en matière d'immigration
00:58 au risque de disparaître.
00:59 Sursautnit-vous et vous avez également affirmé aucun migrant en France.
01:03 Est-ce que ça rejoint ce que nous a dit hier à cette même antenne
01:06 sur CNews et Europe 1, Gérald Darmanin ?
01:08 Selon qui la France ne s'apprête pas à accueillir les migrants de Lampedusa
01:11 comme l'a demandé Ursula von der Leyen ?
01:13 Le problème s'est lu en même temps.
01:14 J'ai entendu le président de la République
01:16 appeler une solidarité européenne sur la question de l'immigration.
01:19 J'ai entendu Mme Kolona, qui est ministre du gouvernement de M. Macron,
01:23 parler d'un nécessaire accueil inconditionnel de l'immigration.
01:27 Qui parle au sein de ce gouvernement ?
01:29 Moi, je ne juge pas M. Darmanin à ses déclarations,
01:31 qui sont souvent bien proches de celles du Rassemblement national
01:34 à quelques mois des élections,
01:35 comme l'ensemble des dirigeants politiques d'ailleurs,
01:38 mais à ses faits et à ce qu'il fait.
01:39 Et je note en la matière une forme de duplicité,
01:42 puisque les informations que j'ai eues de notre député à Menton,
01:46 Alexandre Amasson,
01:47 est que la police aux frontières se prépare précisément
01:49 à augmenter ses capacités d'accueil.
01:51 Et vos confrères ont révélé que des hôtels,
01:54 en tout cas un hôtel, est en train d'être réquisitionné
01:56 pour permettre un accueil à la frontière entre la France et l'Italie.
01:58 Donc on sait que l'Italie est uniquement un point de passage
02:01 et qu'en la matière, M. Macron et M. Darmanin,
02:03 ces factuels ont battu tous les records d'immigration.
02:06 Mais qu'est-ce que vous soupçonnez à Menton ?
02:08 L'ouverture d'un centre de migrants,
02:09 puisque selon les autorités,
02:10 il s'agit d'agrandir des capacités provisoires.
02:13 Vous dites non, c'est un mensonge ?
02:14 Ce qui est clair, moi je me suis rendu à plusieurs reprises
02:16 à la frontière entre la France et l'Italie.
02:17 Menton vit une situation de tension migratoire qui est massive,
02:21 avec l'arrivée d'un peu plus de 200 migrants clandestins chaque jour,
02:26 dont une grande partie se font passer pour des mineurs,
02:29 pour des mineurs étrangers non accompagnés,
02:30 pour pouvoir bénéficier de la part du département de l'Aide sociale à l'enfance.
02:34 Or, je crois qu'aujourd'hui, la France doit déclarer
02:36 qu'elle n'est plus un pays d'immigration.
02:39 Et dans le cadre des élections européennes du mois de juin,
02:41 moi je serai le candidat de la France
02:43 qui ne peut plus prendre sa part aujourd'hui en matière d'immigration.
02:45 Parce que, voyez-vous, moi j'entends les Belzames et notamment à gauche
02:48 expliquer systématiquement que la France doit prendre sa part.
02:50 Ça fait 30 ans que la France prend sa part en matière d'immigration.
02:53 Or, l'immigration aujourd'hui en France,
02:55 et je dis ça de manière extrêmement sereine,
02:57 elle pose un double problème.
02:59 Un problème d'abord démographique,
03:01 parce qu'il y a beaucoup de Français aujourd'hui
03:02 qui ne reconnaissent plus leur pays,
03:04 qui ne reconnaissent plus le quartier dans lequel ils ont grandi.
03:06 Et un problème démocratique, parce qu'à chaque fois,
03:08 cet accueil de personnes qui viennent de l'étranger
03:11 et qui bien souvent ne partagent ni notre culture,
03:14 ni nos modes de vie, ni notre langue, ni nos coutumes,
03:16 ni parfois notre vision de la femme,
03:18 se fait à chaque fois au détriment total de la vie même du peuple français,
03:23 dans les villes et villages où ils sont accueillis.
03:24 Vous serez aux Européennes le candidat de la France qui ne veut plus de migrants,
03:27 mais que faire alors de l'Italie, notre partenaire, notre allié,
03:30 dont vous aviez salué l'arrivée,
03:31 on va en parler au pouvoir de Giorgia Melloni par exemple,
03:34 concrètement, Jordan de Vardela, sur le pacte asile et immigration.
03:38 Ici même, hier, Gérald Darmanin a dit
03:39 "mais le Rassemblement national ne l'a pas signé".
03:41 Or, ce pacte prévoit justement qu'on puisse traiter
03:44 les demandes d'asile au pays d'arrivée.
03:48 Non seulement je ne l'ai pas soutenu,
03:50 mais j'ai voté contre au Parlement européen,
03:52 parce que ce pacte asile-migration,
03:54 qui est en fait un pacte submersion,
03:56 il prévoit dans les textes d'imposer aux États membres de l'Union européenne
04:00 une répartition obligatoire des migrants dans nos communes,
04:03 dans les villes et dans les villages français.
04:05 Pas obligatoire, sous condition financière.
04:07 Oui.
04:08 20 000 euros par migrant.
04:09 Voilà, d'accord.
04:09 Donc en fait, soit vous prenez l'immigration avec son lot de malheurs,
04:13 soit vous payez des amendes très chères à l'Union européenne.
04:17 Donc ça, ce n'est pas possible.
04:18 Donc j'ai voté contre.
04:19 Je pense qu'il faut un tournant en matière d'immigration.
04:22 Et je pense qu'il y a essentiellement trois mesures à prendre
04:23 face à la situation italienne.
04:25 La première, c'est l'idée d'une double frontière
04:27 entre la Méditerranée, l'Europe et évidemment aux frontières nationales.
04:31 C'est-à-dire qu'il faut des contrôles aux frontières nationales
04:34 et il faut rétablir et assumer le principe du push-back,
04:36 c'est-à-dire on porte assistance aux bateaux qui traversent la Méditerranée
04:41 et on les reconduit,
04:42 contrairement à ce que fait aujourd'hui Frontex,
04:44 qui est devenu une agence d'accueil pour migrants.
04:47 On passe sur le sol européen, mais dans les pays de départ.
04:49 Deuxièmement, il faut cibler les trafiquants.
04:51 - Parlons-en juste sur ce point, Jordan Bardella.
04:53 Pays de départ, Tunisie, justement.
04:55 Beaucoup sont partis du port de Sfax.
04:57 Est-ce que vous estimez que la Tunisie est un allié aujourd'hui
04:59 ou un complice dans cette afflue de migrants ?
05:01 - Mais je pose la question autrement.
05:02 La Tunisie, est-elle un pays en guerre ?
05:04 - On peut vous répondre non.
05:06 - D'accord.
05:07 Donc la place de ces personnes-là est dans leur pays d'origine.
05:10 Je ne remets pas en cause le droit d'asile,
05:13 mais je pense que le droit d'asile doit être traité
05:16 dans les ambassades et les consulats des pays de départ.
05:19 La France ne devrait traiter sur son sol aucune demande d'asile.
05:23 C'est ce que s'emploie à faire un certain nombre de pays,
05:25 et notamment le Danemark qui a annoncé qu'il allait procéder
05:29 au traitement de l'asile dans des pays tiers, c'est notamment Auranda.
05:31 Moi, je souhaite que l'asile soit traité dans les ambassades
05:33 et consulats des pays de départ.
05:35 Je pense qu'il faut également cibler les trafiquants d'êtres humains
05:37 et notamment les ONG de gauche et d'extrême gauche.
05:41 On se rappelle du débat qu'on avait eu sur SOS Méditerranée
05:44 qui se font les complices du trafic d'êtres humains
05:46 parce qu'ils vont chercher précisément à 20 km des côtes libyennes
05:49 ou des côtes tunisiennes les bateaux,
05:51 non pas pour leur porter assistance,
05:52 mais pour les récupérer en complicité avec les trafiquants d'êtres humains.
05:57 Donc il faut criminaliser leur action ?
05:58 Je pense qu'il faut en tout cas assécher les financements publics
06:01 parce qu'un certain nombre d'ONG, je pense à SOS Méditerranée,
06:04 bénéficient de fonds publics.
06:05 Donc moi, je suis favorable à ce qu'on assèche le trafic d'êtres humains
06:08 et qu'on assèche les financements des ONG.
06:10 Et puis troisièmement, il faut être très clair,
06:12 il faut rendre la France
06:14 pays impossible pour l'immigration clandestine.
06:16 C'est-à-dire qu'il faut rendre le pays moins attractif pour l'immigration.
06:19 On supprime les aides sociales aux étrangers clandestins.
06:24 Je peux vous soumettre une mesure ?
06:25 Le ministre de l'Intérieur a dit qu'il fallait transformer l'AME,
06:26 l'Aide médicale d'État, en AME, Aide médicale d'urgence.
06:27 Et justement, il a reconnu hier qu'il y avait ce pouvoir d'attraction
06:30 sur lequel il faut travailler.
06:32 Eh bien écoutez, qu'il le fasse.
06:33 Ça fait, je ne vais pas vous donner de date,
06:36 mais ça fait plusieurs années, les Français le savent,
06:37 que nous demandons à ce que l'Aide médicale d'État,
06:40 c'est-à-dire les soins gratuits offerts aux clandestins,
06:42 toute la palette de soins gratuits offerts aux clandestins,
06:45 quand un Français sur trois renonce à se soigner, soit supprimée.
06:49 Elle peut être remplacée d'ailleurs par un fonds d'urgence,
06:51 parce qu'évidemment, quand vous avez quelqu'un sur le territoire français
06:54 qui est dans une situation de détresse,
06:55 même s'il est étranger,
06:57 évidemment qu'il doit être pris en charge.
06:58 Ce n'est pas le sujet.
06:59 Mais le simple fait de considérer que de manière universelle,
07:03 on prendra en charge les soins de la Terre entière
07:06 sans aucune condition de nationalité ou d'exercice sur le territoire français,
07:10 est un appel d'air.
07:11 Donc, il faut supprimer les pompes aspirantes.
07:13 Et je pense qu'il faut également interdire la possibilité
07:16 de régulariser les clandestins sur le sol français,
07:18 parce qu'on ne peut pas obtenir des droits
07:20 en ayant violé les lois de la République française.
07:23 Jordan Bardella, en septembre 2022,
07:25 vous félicitiez Giorgia Meloni pour sa victoire en Italie
07:29 et vous appeliez d'ailleurs, je cite,
07:31 l'Union européenne à une leçon d'humilité.
07:33 Est-ce qu'aujourd'hui, vous félicitez la même Meloni
07:36 de suivre à la lettre la politique et les demandes de la Commission européenne ?
07:39 Écoutez, qu'on soit très clair,
07:41 je préfère Mme Meloni à son prédécesseur,
07:43 qui était un allié d'Emmanuel Macron, précisément.
07:46 Ce n'est pas ma question.
07:47 Est-ce que vous la soufflez ?
07:49 Mais je soutiens de facto le gouvernement italien.
07:52 Mme Meloni ?
07:52 Parce que, pour une raison très simple,
07:54 c'est que notre allié, avec qui je siège au Parlement européen,
07:57 c'est-à-dire la Lega de Matteo Salvini,
07:59 est membre de la coalition gouvernementale.
08:01 Alors, Matteo Salvini, il est aujourd'hui ministre d'Infrastructure.
08:03 Quand il était ministre de l'Intérieur,
08:05 il avait réussi à faire chuter le nombre d'arrivées
08:07 d'un peu plus de 65 % de bateaux sur les côtes italiennes.
08:10 Donc, ce qui est clair, c'est qu'aujourd'hui,
08:12 l'Italie continue de subir un afflux migratoire majeur.
08:15 Vous avez vu que Mme Meloni est aux côtés de Mme Ursula von der Leyen,
08:18 qu'elle a demandé l'aide de l'Europe,
08:21 qu'elle estime qu'il faut une solution européenne.
08:23 Ce n'est pas du tout ce que vous dites depuis le début de l'entretien.
08:25 Donc, est-ce qu'elle est encore dans ce camp patriote ?
08:27 Est-ce qu'elle a encore la même vision que vous de ce sujet ?
08:30 En l'état actuel des choses, je constate les faits.
08:32 Les faits, c'est que l'Italie continue de subir, d'accueillir une immigration
08:38 qui est toujours plus importante sur ses côtes.
08:40 Malgré donc ce qu'a dit Mme Meloni.
08:41 Non, mais pour quelle raison ?
08:42 Je ne suis pas italien, je ne suis pas l'avocat du gouvernement italien.
08:45 J'ose espérer que Mme Meloni a conscience et qu'elle a conscience durement.
08:50 J'ai vu ce matin dans les colonnes de vos confrères
08:52 qu'elle souhaitait durcir les conditions de délivrance
08:56 d'un certain nombre de titres de séjour.
08:58 Donc, il faut la fermeté la plus totale à l'égard de l'immigration.
09:00 Maintenant, si vous me demandez, est-ce que la réponse doit être européenne ?
09:03 Je pense que la réponse, elle est double sur l'immigration.
09:06 Il faut une réponse d'abord nationale.
09:07 Il faut constitutionnaliser un certain nombre de mesures
09:10 pour éviter de tomber dans le gouvernement des juges,
09:12 qui fait qu'aujourd'hui, une grande partie des juges
09:14 font plus de la politique que du droit
09:16 et qu'ils retoquent systématiquement les procédures d'expulsion
09:19 et notamment les OQTF pour des motifs parfois hallucinants.
09:22 Il faut savoir qu'aujourd'hui, le simple fait d'invoquer la détresse climatique
09:25 dans son pays ou pendant la crise sanitaire,
09:27 de refuser de se soustraire à un test PCR,
09:29 vous empêchait d'être expulsé.
09:31 Donc, il faut mettre fin à tout cela.
09:32 Et deuxièmement, il faut évidemment une réponse européenne
09:35 dans la mesure où, madame,
09:37 le plus grand défi de notre époque, c'est la démographie.
09:41 L'Europe est un continent de 450 millions d'habitants.
09:44 Nous allons faire face à un continent africain
09:46 dont la population va doubler d'ici à 2050
09:49 pour passer d'un milliard de 100 millions d'habitants
09:50 à deux milliards 500 millions d'habitants.
09:52 Si on ne prend pas en compte dès maintenant
09:54 la nécessité de protéger nos frontières,
09:56 alors nous disparaîtrons.
09:57 Sur Europe 1 et AC News, on poursuit la grande interview
10:00 avec vous, Jordane Bardella, présidente du Rassemblement national.
10:04 Hier, au journal 20h de TF1, Marine Le Pen affirmait
10:07 qu'elle était la candidate naturelle en vue de 2027.
10:11 Pourquoi, il y avait un doute ?
10:13 Non, mais elle souhaitait faire...
10:16 Quoi, le préciser ?
10:17 Peut-être parce qu'elle prend le temps de mûrir sa décision
10:20 et sa réflexion.
10:20 Je pense qu'elle a atteint un niveau aujourd'hui,
10:24 non pas seulement de légitimité,
10:25 mais de popularité au sein du peuple français,
10:28 où l'ensemble des constats qu'elle a pu poser sur la table,
10:32 comme des solutions, sont aujourd'hui plébiscités
10:34 par une majorité de Français.
10:35 Et pourtant, vous-même, vous êtes de plus en plus populaire.
10:38 Certains, et ce n'est pas un secret...
10:39 Mais c'est très bien.
10:40 Non, ne soyez pas gêné, j'éternise juste ma question.
10:44 Je vous trouve de plus en plus affirmé,
10:46 convaincant en tous les cas pour ceux qui votent pour vous.
10:49 Certains, vous verrez, vous voient déjà avoir un parcours,
10:53 une ambition présidentielle.
10:55 Est-ce que vous pouvez nous affirmer ce matin
10:56 que vous ne serez pas, j'allais dire,
10:58 l'Emmanuel Macron de François Hollande ?
11:00 Non, je ne serai pas l'Emmanuel Macron de François Hollande
11:03 et je ne serai pas l'Emmanuel Macron de Marine Le Pen.
11:05 Pour une raison très simple, c'est que celui qui pense pouvoir
11:11 nous opposer avec Marine Le Pen n'est pas né.
11:13 Nous avons une relation de confiance qui est très forte.
11:16 Elle m'a beaucoup donné en politique.
11:17 Je sais ce que je lui dois et par conséquent, si elle décide...
11:19 Vous lui devez tout ?
11:20 Je lui dois en grande partie ce que je suis devenu
11:23 politiquement aujourd'hui, en tout cas.
11:24 Elle le sait, je le sais.
11:26 Les Français le savent aussi, je crois, nos militants d'abord.
11:28 Et si elle décide évidemment d'être candidate
11:30 à l'élection présidentielle, encore une fois,
11:31 la décision lui appartient, mais je serai évidemment
11:33 l'un de ses premiers soutiens et peut-être même le premier d'ailleurs.
11:35 Vous connaissez très bien la politique.
11:36 Vous avez la vie politique depuis 40 ans et faites de ces discours
11:40 pour que ça se termine souvent avec des trahisons.
11:42 Oui, mais je pense qu'on n'est pas comme les autres.
11:44 Et je pense que si les Français nous accordent
11:46 aujourd'hui une forme de légitimité, peut-être une sincérité,
11:50 c'est peut-être parce qu'ils sont chez nous
11:51 qu'on n'est peut-être pas comme les autres.
11:52 Alors justement, les motifs de voter pour vous aux européennes,
11:55 Jordane Bardella, vous êtes tête de liste RN.
11:58 Pour un électeur qui peut hésiter entre le RN et Reconquête,
12:01 qu'est-ce que vous lui dites ce matin ?
12:03 Jordane Bardella, tête de liste RN,
12:04 Marion Maréchal, tête de liste Reconquête.
12:06 Quelle est la différence fondamentale ?
12:09 C'est qu'il y a un mouvement politique qui peut gagner,
12:11 que l'autre ne peut pas gagner.
12:12 Je suis aujourd'hui donné en tête de ces élections européennes
12:16 et je suis aujourd'hui celui qui...
12:18 On va revenir sur les idées, mais peut-être d'abord sur le contexte.
12:20 Je suis aujourd'hui celui qui peut,
12:22 je pense que ça compte beaucoup,
12:23 arriver devant la liste d'Emmanuel Macron,
12:25 ce qui n'est pas le cas de Marion,
12:26 qui est donné autour de 6,5% des intentions de vote.
12:31 Donc, à un moment donné,
12:33 quand la France est en situation de détresse,
12:35 quand nos compatriotes souffrent,
12:37 il faut voter pour le mouvement politique qui peut l'emporter.
12:39 Non seulement aux élections européennes,
12:42 mais aussi à l'élection présidentielle.
12:44 Je veux dire, nous sommes aujourd'hui, de l'avis de tous,
12:46 donnés, gagnants, non seulement des prochaines élections européennes,
12:48 mais de la prochaine présidentielle.
12:49 Mais on ne gagnera que si les Français votent.
12:51 Une idée, une différence majeure entre vous.
12:54 Une différence majeure, c'est qu'Éric Zemmour a toujours indiqué
12:56 que le pouvoir d'achat n'était pas un sujet pour lui.
12:58 Moi, je pense que le pouvoir d'achat,
13:00 avec la question de l'immigration,
13:02 c'est la grande inquiétude des Français en cette rentrée.
13:05 Je ne suis pas monothématique et surtout,
13:07 moi, je suis, avec le Rassemblement national,
13:09 avec Marine Le Pen, en capacité de rassembler une majorité de Français.
13:14 Quel est l'intérêt ?
13:16 Permettez-moi, je pense que tous les Français qui nous regardent
13:17 ce matin ont se posé la question.
13:18 Quel est l'intérêt de se présenter contre le Rassemblement national
13:22 pour faire 6% ?
13:24 Je veux dire, on n'en est plus là.
13:25 Je pense que les images de Lampedusa
13:27 nous rappellent l'urgence de la situation.
13:28 - Vous dites carrément qu'ils n'ont pas de légitimité à se présenter.
13:32 - Si, mais je préférerais, si vous voulez,
13:34 que toutes les forces patriotes dans notre pays
13:37 aident le mouvement politique, étant en capacité de gagner,
13:40 à faire 50% plus une voix,
13:41 plutôt que pour des questions d'égo, à vouloir se maintenir.
13:43 Moi, j'ai écouté Éric Zemmour sur votre antenne la semaine dernière.
13:47 Éric Zemmour, le président de Reconquête, a déclaré
13:49 "Les idées de Jordan Bardella sont aussi les miennes".
13:52 Alors pourquoi présenter une liste contre moi ?
13:55 - Vous lui avez dit ? Vous en avez parlé ?
13:56 Ou il n'y a plus de rapport ?
13:58 C'est par médias interposés ?
13:59 - Je n'ai pas eu l'occasion de lui en parler personnellement.
14:01 - Donc l'union des droites, c'est fini.
14:02 - Je l'entends, mais il faut faire l'union avec tous les Français.
14:05 Et pour faire l'union, il faut être celui qui est devant
14:08 et qui est en capacité de faire l'union.
14:10 Nous sommes donnés encore une fois à 26% dans ces élections européennes.
14:12 Reconquête est donné à 6,5%.
14:14 Donc maintenant, tous les patriotes doivent se rassembler.
14:15 Et moi, je tends la main aux électeurs d'Éric Zemmour,
14:18 comme je tends la main aux déçus de LR.
14:20 Je veux leur dire aujourd'hui que face au camp du renoncement
14:24 que nous avons en face de nous, qui va de M. Mélenchon à M. Macron,
14:27 nous avons besoin de nous unir, de nous rassembler.
14:29 Donc j'appelle l'ensemble des patriotes,
14:31 l'ensemble de ceux qui croient encore en la France, à venir à mes côtés.
14:35 Moi, je les accueille et je souhaite leur dire que nous sommes peut-être
14:38 aujourd'hui les meilleurs avocats de leurs idées.
14:40 - Merci Jordan Bardella. - Merci beaucoup Sonia Mabrouk.
14:42 - C'était votre grande interview sur CNE.
14:43 Très bonne journée à vous et à bientôt.

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