• il y a 2 mois
Samedi 5 octobre 2024, SMART INDUSTRIES reçoit Saliha Makhlouf (Conseillère en stratégie et directrice des relations institutionnelles et internationales, Communauté Urbaine Creusot-Montceau) , Marcel Lautermann (Président-fondateur, X'Plan Research) , David Fofi (Directeur du département Robotique, Polytech Dijon) , ⁠Rodolphe Roy (Président, ATS Engineering) , Isabelle Laugerette (Secrétaire générale, UIMM Saône-et-Loire) et Jérémy Pinto (Vice-président à l’enseignement supérieur, Communauté Urbaine Creusot-Montceau)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Ce programme vous est présenté par la communauté urbaine du Creusot-Monceau, le territoire de tous les possibles.
00:16Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous accueillir ici au Creusot pour cette nouvelle étape de Smart Industries organisée par BeSmart for Change.
00:24Nous sommes réunis ici au Technopôle Sud-Bourgogne, au Hub & Go, un espace récemment inauguré entièrement dédié à l'accompagnement des PME et industriels dans leurs projets innovants.
00:35Celui-là a pour ambition de structurer un écosystème dynamique autour de l'industrie de demain.
00:41L'objet de notre première partie sera donc l'importance de créer un Hub pour fédérer les acteurs clés de l'industrie.
00:48Fédérer, oui, mais pour quoi faire ? Il s'agit bien sûr de bâtir une industrie du futur.
00:53Quels sont les enjeux, les besoins en matière d'innovation pour répondre aux défis de l'industrie actuelle ? Ce sera l'objet de notre seconde partie.
01:01Merci à vous toutes et tous qui nous rejoignez tout de suite, c'est Smart Industries.
01:08Et donc pour commencer nos échanges sur l'écosystème que représente ce lieu Hub & Go, j'ai le plaisir d'être entourée de Salia Makhlouf,
01:15conseillère en stratégie et directrice des relations institutionnelles et internationales à la communauté urbaine Le Creusot-Monceau,
01:22Isabelle Logeret, qui est secrétaire générale de l'Union des industriels et des métiers de la métallurgie UIMM Saône-et-Loire,
01:30et Jérémy Pinto, vice-président à l'enseignement, à la recherche et à l'innovation de la communauté urbaine Le Creusot-Monceau.
01:38Merci beaucoup tous les trois d'être avec moi.
01:41Je vais commencer par vous, Salia, est-ce que vous pouvez tout d'abord nous décrire ce lieu, nous dire qui sont les acteurs présents ici et la fonction de ce lieu ?
01:50Permettez-moi, Sybille, d'emprunter les mots de Goethe, très justes, qui disent
01:55« Quoi que tu rêves d'entreprendre, commence-le, l'audace a du génie, du pouvoir, de la magie ».
02:00Et je crois que ces mots illustrent parfaitement la philosophie du territoire de la communauté urbaine, aussi appelée « territoire tous les possibles ».
02:07D'un point de vue architectural, ce site représente et s'inscrit dans une logique et une histoire industrielle qui vient s'inscrire dans une volonté résolument tournée vers l'avenir.
02:19Et ce lieu s'inscrit aussi dans l'avenir tout en étant tourné dans son histoire industrielle.
02:25C'est donc 4000 m² qui sont dédiés à l'innovation et à l'hybridation.
02:31Plus concrètement, dans ce site, nous avons aujourd'hui l'école d'ingénieurs Polytech Dijon qui façonne des talons,
02:38la plateforme 3D qui permet aux idées de prendre forme, le laboratoire de recherche IMVIA qui est un pilier de l'imagerie du futur,
02:47Infablab où chaque projet peut être prototypé et testé, l'incubateur régional des cas Bourgogne-Franche-Comté
02:56qui accompagne la start-up dans sa réalisation tout au long de sa vie.
03:01Concernant sa fonction, je crois qu'on pourrait la résumer en quelques mots.
03:05Innover, entreprendre, créer, se former et se croiser au sein d'un même lieu sur le territoire de tous les possibles.
03:12C'est un lieu qui favorise les aventures collectives et la création des idées de demain.
03:17Merci beaucoup Salia.
03:18Jérémy, vous avez participé à l'émergence du projet.
03:22Est-ce que vous pouvez nous dire quels étaient les acteurs qui ont participé à cette initiative, à ce travail ?
03:29Ce lieu part d'une idée assez simple au fond, c'est que rien n'est possible tout seul.
03:34Je crois que finalement c'est la rencontre d'abord de différents acteurs du territoire qui avaient envie de continuer à aller plus loin ensemble pour innover.
03:44Au départ, ce lieu qui est aujourd'hui un lieu totem et qui est l'incarnation surtout d'une politique d'accompagnement de l'innovation,
03:52il est né de l'envie des acteurs économiques, des acteurs académiques et du monde politique.
03:59Finalement, c'est la liaison de ces trois-là qui a rendu possible le projet.
04:05Je crois que c'était très important qu'on puisse cheminer dès la construction du projet jusqu'à aujourd'hui,
04:10la façon dont il est animé et dont sa gouvernance se fait, vraiment dans la rencontre de l'ensemble des acteurs.
04:17Initialement, c'est beaucoup le monde académique qui apportait l'idée, avec la plateforme 3D, avec les laboratoires,
04:23qui avaient déjà eu des habitudes de travail finalement avec les entreprises et avec le monde économique local,
04:28mais qui voulaient aller plus loin précisément dans l'accompagnement en particulier des étudiants, mais pas que, sur leur projet d'innovation.
04:35Il manquait aussi un lieu pour rendre les choses possibles, justement, de croisement, de mélange, d'hybridation.
04:44C'est comme ça que cette idée est née, au fond, il y a quelques années maintenant,
04:48mais qui, finalement, toutes ces dernières années, a aussi cheminé dans les rencontres très fréquentes entre tous ces acteurs.
04:54On connaît l'histoire industrielle du Creusot.
05:00Est-ce que ce lieu, c'est une manière d'assurer ce rebond vers une industrie du futur, une industrie innovante ?
05:07Oui, c'est toujours un territoire qui a connu des pionniers, du marteau-pilon jusqu'à aujourd'hui, les aciers très spéciaux de nos industries.
05:16C'est certainement un des caractères qui fait que l'industrie est encore très présente et a pu se transmettre autant de savoir-faire.
05:24C'est précisément que les produits et les innovations ont marqué tous les processus industriels sur ce territoire.
05:33Je crois qu'il y a l'envie, qui est toujours portée ici, que cette innovation doit continuer à être au cœur de ce qui est ce territoire-là.
05:43La présence des laboratoires, la présence de l'enseignement supérieur, de la recherche, de l'écosystème économique,
05:49des plus petites entreprises au PME qui sont toujours très attentives parce qu'elles savent que le développement de leur marché passe par l'innovation.
05:58Je crois que c'est ça, ce lieu et l'incarnation de cette politique globale de soutien à l'innovation.
06:03C'est effectivement de faire le pari que cette mise en relation, cet écosystème peut continuer à produire des sauts d'innovation, des sauts technologiques.
06:14Et en tout cas, à travers l'ensemble des services qui sont proposés ici et par la rencontre des différents acteurs,
06:20on est en capacité de pouvoir accompagner au mieux ces innovations. En tout cas, c'est le pari qu'on souhaite faire ici.
06:26Isabelle Logerath, vous êtes secrétaire générale de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie Saône-et-Loire.
06:33Vous n'êtes pas encore implantée au Creuseau. De quoi est-ce que les acteurs ont besoin pour se développer ici dans la commune ?
06:42Ici, sur le Creuseau, on a besoin de proximité. Je pense que c'est la première chose.
06:48Nous avons un département avec six bassins d'emploi, ce qui est quand même une vraie gageure pour l'ensemble des acteurs du territoire.
06:53Il est important pour un secteur, un bassin d'emploi comme le Creuseau, qui connaît un renouveau très important de développement industriel,
07:00d'avoir à proximité des services qui vont permettre de le rendre attractif.
07:05Nous, modestement, on arrive sur la partie emploi et formation, avec la possibilité d'ouvrir des dispositifs pour des publics très différents
07:14et de venir compléter l'offre déjà existante sur le territoire.
07:18Nous avons, à deux pas d'ici, à côté de ce beau lieu, acheté un terrain avec des locaux à rénover,
07:25et qui nous permettent, une fois la rénovation sera faite, bien entendu,
07:29mais qui permettent d'ores et déjà d'envisager une école de production, qui vient d'ouvrir ses portes, là, cette année,
07:36et qui accueille des jeunes mineurs, 14 jeunes, qui sont en difficulté scolaire,
07:41et qui vont apprendre pendant deux ans, trois ans, le métier de soudeur et d'usineur, de soudeur et de chaudronnie, plutôt.
07:49Et nous avons le pôle formation UMM 2171, qui s'implante également sur ce site,
07:55et qui va lui pouvoir répondre également aux métiers traditionnels de production, dont les entreprises ont besoin.
08:01On a vraiment interrogé les entreprises sur ce sujet-là, il y a une vraie carence pour répondre aux besoins des salariés,
08:08mais également, avec les acteurs locaux, pouvoir ouvrir de nouvelles filières, et notamment une filière numérique,
08:14tout ce qui touche l'environnement numérique, donc Internet des objets, cybersécurité,
08:18et donc proposer des filières complètes, et donc plus attractives pour le territoire.
08:23Et comment ça s'est passé pour justement créer tous ces partenariats, tous ces échanges ?
08:28Alors en fait, nous avions déjà des partenaires établis sur le territoire, mais nous avons ici la volonté de renforcer ces partenariats,
08:35c'est bien l'objectif donc d'arriver sur le territoire, et de se dire que notamment l'IUT du Creusot, qui était déjà un partenaire.
08:45Nous sommes donc dans ce lieu qui a pour objectif de fédérer les acteurs de l'industrie,
08:50fédérer, oui, mais pour quoi faire ? Et c'est l'objet de cette deuxième partie d'émission,
08:55c'est pour créer ce pôle d'innovation.
08:57Alors je suis entourée de Marcel Lauterman, qui est président fondateur d'ExplanResearch,
09:02une plateforme d'analyse de données basée sur l'intelligence artificielle.
09:06Bonjour, David Foffy, vous êtes directeur du département robotique à Polytech Dijon,
09:11et Rodolphe Roy, vous êtes président d'ATS Engineering, expert en moyens de production industriel.
09:17Merci beaucoup d'être avec nous.
09:19Marcel, vous avez, vous m'avez dit, 40 ans de métier dans le nucléaire,
09:23et vous avez donc ensuite créé ExplanResearch.
09:26Vous n'étiez pas particulièrement destiné à vous implanter dans la région,
09:30mais en quoi est-ce que ça vous a aidé d'être au cœur d'un écosystème ?
09:34Oui, alors effectivement, 40 ans de métier, mais c'est très peu dans le nucléaire,
09:39et tout a démarré en Alsace, en fait.
09:42Suite au contact que j'ai eu avec la nucléaire Valais, donc le pôle de compétitivité,
09:46comme il y avait dans les cartons un projet de faire de l'innovation,
09:51ils m'ont fortement conseillé de venir ici dans la région, m'implanter,
09:56et depuis j'y ai découvert DKBFC, l'ACUCM, d'autres entités un peu plus financières,
10:03comme l'agence économique régionale, la BPI,
10:06donc un écosystème très favorable, en fait, pour nous permettre d'aller au bout de nos rêves,
10:12et en particulier pour nous, de notre solution Explan,
10:15qui sert à faire de la planification de projets complexes.
10:18En quoi est-ce que ça vous a aidé à aller plus loin dans l'innovation de rupture ?
10:24Peut-être que vous pouvez revenir un peu plus sur ce que fait vraiment ExplanResearch ?
10:27Oui, très difficile à vulgariser, mais je vais essayer de le faire simple.
10:30Aujourd'hui, dans une voiture, on n'a plus de carte routière, on a un GPS.
10:34Dans l'industrie, on a toujours des plannings papiers, des plannings statiques,
10:38et l'ambition, c'est vraiment de faire des plannings dynamiques,
10:41parce qu'un jour de production perdue, c'est 2 millions d'euros de perdues.
10:45Et on a besoin aujourd'hui d'être compétitifs.
10:48La concurrence, elle est féroce, je pense aux Asiatiques, entre autres,
10:51qui arrivent à faire mieux que nous, et il n'y a pas de raison,
10:54parce qu'au départ, le savoir, il est chez nous, il est ici.
10:57Et donc, il faut le retrouver, mais il faut le retrouver avec de l'ARD,
11:01avec de l'innovation, et en particulier avec de l'intelligence artificielle.
11:05Et ici, dans la région, il y a des compétences dans le domaine,
11:08je pense entre autres à l'Université de Bourgogne et au SIAD de Belfort,
11:13avec lesquelles on a monté un projet France 2030,
11:16qui a reçu l'accord pour une aide financière.
11:19Donc, l'aventure, elle commence là.
11:21Et donc, je fais appel en plus, j'en profite pour dire que s'il y a des gens intéressés
11:24pour nous rejoindre, que ce soit des financiers, des industriels ou des jeunes
11:28qui ont envie de s'éclater dans une start-up avec un patron qui a un certain âge,
11:32ils sont les bienvenus, voilà.
11:34Mais tout cet écosystème, ça vous a aidé à aller encore plus,
11:37enfin vraiment sur le fond du sujet, à aller encore plus loin ?
11:40Ah oui, parce que j'ai rencontré des gens qui connaissent très bien les rouages,
11:44je pense à DKBFC, qui connaissent très bien, ou alors au pôle des microtechniques,
11:49les rouages d'une start-up.
11:51Alors moi, au départ, je suis un industriel, je ne maîtrise pas la notion d'investissement,
11:54de levier de fonds, de recrutement, de marketing.
11:58Et tout ça, c'est des choses qu'on a apprises très vite, en quelques temps, ici dans la région.
12:03Et maintenant, il faut continuer avec Bengo.
12:06Donc, c'est pour ça que j'apprécie d'être dans cet environnement-là, voilà.
12:10Rodolpho, vous êtes expert en moyens de production industriel,
12:15donc vous travaillez avec énormément d'industries différentes.
12:18Pour vous, de ce que vous voyez, qu'est-ce que c'est l'industrie de demain,
12:23l'industrie du futur, l'industrie innovante ?
12:26Alors effectivement, chez la Test Engineering, on conçoit les moyens de production,
12:30on est sur les investissements de nos clients, de grands acteurs,
12:33de différents secteurs industriels.
12:36Et l'industrie de demain, c'est l'industrie qui doit se réinventer
12:40et relever quatre grands enjeux.
12:43Premier enjeu, pour moi, sûrement le plus important,
12:46l'enjeu d'attractivité, la quête de sens.
12:49C'est important de dire que l'industrie, c'est plus...
12:53La marque Zola doit être rayée de la carte, on ne doit pas entendre ça.
12:56L'industrie, aujourd'hui, c'est de l'innovation.
12:59L'attractivité pour les jeunes et les moins jeunes, premier point, premier enjeu.
13:03Deuxième enjeu, les enjeux de souveraineté, de réindustrialisation,
13:08évidemment, souveraineté énergétique, entre autres.
13:12Troisième enjeu à relever, la transition environnementale,
13:15les enjeux de décarbonation.
13:18Quatrième enjeu, la transformation digitale, le cloud, la 5G,
13:22l'intelligence artificielle, la gestion de la data de production.
13:26Tous ces enjeux peuvent être relevés, à mon sens, qu'à deux grandes conditions.
13:30La première, c'est remettre l'innovation au cœur de l'entreprise,
13:35au cœur des organisations industrielles.
13:38Quand on parle d'innovation, on pense à l'innovation technologique,
13:44mais je parle aussi d'innovation organisationnelle,
13:47d'innovation de process, d'innovation de produits.
13:50Il y a plein de façons d'aborder l'innovation au cœur de l'entreprise.
13:53C'est le moteur de la transformation.
13:56La deuxième condition, à mon sens, pour relever ces quatre grands enjeux,
14:00c'est bien sûr de pouvoir mettre en place un écosystème,
14:04de travailler non plus de sous-traitance à grands acteurs,
14:07mais de travailler en mode entreprise étendue,
14:10être sur un écosystème qui intègre aussi bien les grands acteurs de l'industrie,
14:14les ETI, les PME, les TPE, les start-up industriels,
14:19mais aussi les centres de formation, les universités, les écoles,
14:23les institutions, les clusters, les pôles de compétitivité.
14:27Tout cet écosystème est là pour travailler ensemble
14:30à relever ces grands enjeux industriels.
14:33Avec ça, on peut parler maintenant d'industrie du futur.
14:36D'accord, donc c'est d'abord tout ça qu'il faut gaucher,
14:38et après parler d'industrie du futur.
14:40Voilà, ça paraît beaucoup, mais en fait on y arrive très bien.
14:43Merci.
14:44David, vous êtes directeur du département robotique à Polytech Dijon.
14:49Comment travaillez-vous avec les acteurs du terrain
14:52pour faire évoluer ces formations en lien avec tous ces nouveaux enjeux ?
14:57Avant de répondre sur le comment,
15:02on peut se poser la question du sens à faire évoluer ces formations.
15:06Est-ce qu'il le faut ?
15:07Et moi, je répondrais oui, mais évidemment,
15:11il faut intégrer les nouvelles technologies,
15:13il faut intégrer les grandes transformations technologiques scientifiques.
15:16On ne peut plus rien faire sans intelligence artificielle aujourd'hui.
15:20On ne fait pas de robotique sans cobotique,
15:22et on ne fait plus de robotique sans penser à l'humain.
15:25Par contre, la robotique, c'est une discipline technique et scientifique,
15:28et en tant que telle, il y a des fondamentaux qui sont intangibles.
15:32Il faut connaître la mécanique, il faut connaître l'automatique,
15:35il faut connaître l'informatique.
15:36Donc notre rôle à nous, ce n'est pas de livrer un étudiant ou un ingénieur
15:42ou un technicien qui soit disponible pour les besoins immédiats de l'entreprise.
15:46C'est de former les ingénieurs de demain,
15:49mais surtout d'après-demain et puis de la semaine qui suit.
15:52C'est de former quelqu'un qui soit capable de s'auto-former tout au long de la vie.
15:56Et pour ça, l'écosystème universitaire a été précisément construit pour ça,
16:02de redistribuer les acquis de la recherche dans l'enseignement.
16:06Donc il faut que ce soit en mouvement.
16:08Par contre, là où on a un rôle à jouer, c'est sur les modalités pédagogiques.
16:13Le schéma cours TD-TP, c'est un schéma qui marche très bien,
16:18mais qui n'est plus suffisant.
16:20Qui n'est pas adapté à tout ce que...
16:23On ne peut pas dire que ce soit le schéma qui suscite le plus d'innovation.
16:27Parce que c'est justement un schéma qui n'est pas innovant du tout.
16:30C'est un vieux schéma, quand on faisait des cours en latin peut-être.
16:34Mais aujourd'hui, on n'en est plus là.
16:36Donc l'apprentissage par projet, l'apprentissage par TP,
16:41l'apprentissage par concours, apprendre en faisant,
16:47ça c'est plein de clés qu'on a pour préparer des étudiants
16:53qui ont un socle fondamental de compétences forts,
16:56ancrés sur la discipline, mais un comportement, une envie, une motivation
17:01qui soit plus proche que ce qu'on recherche d'un ingénieur aujourd'hui.
17:05On ne cherche pas un forentem ou une mention très bien au bac,
17:10on cherche un ingénieur.
17:12Grâce à cela, vous avez créé des nouvelles formations, des nouveaux parcours ?
17:18Est-ce que vous avez des exemples à nous donner qui pourraient répondre à ces évolutions ?
17:22Quand on a créé le département en 2020, on avait trois principes de base
17:27autour de la robotique évidemment.
17:29C'était qu'on ne peut pas faire de robotique sans instrumentation,
17:33donc sans capteur, sans caméra, sans micro.
17:36Il faut collecter des données.
17:38La robotique aujourd'hui, les robotiques nouvelles,
17:41c'est des robotiques qui collectent des données.
17:43Donc si on collecte des données, il faut pouvoir les traiter.
17:45Donc l'intelligence artificielle, les systèmes experts.
17:49Donc il faut inclure tout ça dans la robotique.
17:52Il n'y a pas le corps d'un côté, la mécanique, et le cerveau de l'autre.
17:56C'est le corps et le cerveau.
17:58Et la deuxième chose, c'est que la robotique d'il y a 20 ans,
18:01ce n'est pas la robotique qu'on cherche aujourd'hui.
18:03Donc on s'est inscrit dans une démarche cobotique,
18:06qui à l'origine est une dénomination pour désigner la collaboration homme-robot,
18:12mais qui pour moi est un paradigme de la robotique nouvelle.
18:15C'est comment le robot se met au service d'une pratique professionnelle
18:20plutôt que comment le robot remplace une pratique professionnelle.
18:23Et donc le robot, il doit tenir compte, s'il y a des opérateurs sur un site,
18:27il doit tenir compte de la présence de ces opérateurs, de leur sécurité.
18:30Il doit aider, il ne doit pas substituer.
18:34Et c'est notre démarche un peu globale.
18:37Le troisième point, c'était l'internationalisation,
18:40parce qu'il est super important, en science en tout cas,
18:45de raisonner, de penser dans des concepts en français,
18:48mais il est tout aussi important de communiquer.
18:51Et donc on fait des cours aussi en anglais, presque 30-40% des cours,
18:55et c'est super important.
18:56C'est la langue véhiculaire des sciences et techniques aujourd'hui.
18:59On le prend comme on veut, mais c'est comme ça.
19:01Et donc ce n'est pas revenir sur ces principes,
19:04mais essayer d'aller un peu plus loin pour coller un peu plus à la réalité terrain,
19:10tout simplement.
19:11Et en France, on a l'habitude, on ne fait pas de la cuisine,
19:15on fait de la gastronomie, on ne fait pas de la couture,
19:17on fait de la haute couture, on ne fait pas de la robotique,
19:20on fait de la bingo.
19:21Et comment vous faites pour maintenir tout le temps ce lien
19:23avec milieu professionnel et milieu de l'enseignement ?
19:28Alors il y a des techniques éprouvées, il y a déjà les stages,
19:33il y a l'apprentissage, les contrats d'apprentissage,
19:36il y a les contrats de professionnalisation,
19:38et il y a aussi comment on met en contact l'entreprise et l'université.
19:45Et ce lieu, il est justement fait pour mettre en contact l'entreprise et l'université.
19:50On ne connaît jamais autant son conjoint que quand on fait maison commune.
19:55Donc faisons maison commune et on va se connaître,
19:58on va connaître notre rôle, parce que parfois ce n'est pas clair,
20:01nos compétences, et on va travailler ensemble.
20:04Si on a une porte à pousser pour dire, moi j'ai un truc en IA, ça peut t'intéresser.
20:08Ou une autre porte à pousser pour dire, moi j'ai une problématique,
20:12ça peut intéresser tes étudiants.
20:13C'est quand même plus facile que passer par quatre téléphones,
20:17dix minutes de voiture, et voilà.
20:20Donc c'est de l'innovation autour d'un café,
20:22c'est de l'innovation de proximité.
20:25On fait du circuit court, mais dans l'innovation.
20:28Et rien que là, déjà vous avez parlé de traitement de données avec l'IA,
20:31c'est quand même exactement ce dont on a besoin.
20:34Et là, on n'a qu'à sortir de notre bureau et on a tout de suite réponse à nos questions.
20:38Et Rodolphe, vous qui avez cette vision un peu plus panoramique,
20:42pour les industries au Creusot,
20:46qu'est-ce que vous voyez comme transformation au niveau de l'évolution des outils, etc.?
20:51Alors, le Creusot est un territoire industriel depuis nombreuses années.
20:57Mais on est vraiment rentré à fond dans l'industrie du futur au Creusot.
21:01Moi, j'ai deux exemples qui me viennent en tête dans la filière du nucléaire.
21:05La première, par exemple, c'est une entreprise déjà implantée de très longue date, Framatome,
21:09qui va créer un nouvel atelier INOX pour pouvoir, effectivement,
21:16répondre à des enjeux aussi de souveraineté sur certaines pièces qui vont dans les réacteurs nucléaires.
21:23Donc ça, c'est extrêmement important.
21:25Et puis, le deuxième point, je n'oublie pas la société, la start-up industrielle Jimmy,
21:30qui fait des petits réacteurs nucléaires pour produire de la chaleur pour des process industriels,
21:34particulièrement dans l'agroalimentaire, qui s'implantent sur le territoire.
21:38Et là, ces deux sociétés, elles cochent les quatre enjeux dont je parlais tout à l'heure d'attractivité.
21:44On est sur des projets de longue durée, filière du nucléaire.
21:48On est partis pour 30, 40, 50 prochaines années.
21:51Les personnes, les collaborateurs vont pouvoir se projeter dans la durée
21:54sans se dire est-ce que mon entreprise va rester vivante encore 5 ans, 10 ans ?
21:58Premier point, attractivité, ça coche.
22:00Deuxième point, enjeux de souveraineté, réindustrialisation,
22:03c'est clairement ce qu'on est en train de faire avec ces deux entreprises-là.
22:06Troisième point, transition environnementale.
22:09Là, on est sur l'énergie décarbonée, on est pile dedans.
22:12Et puis la transformation digitale, évidemment, ces nouvelles unités de production
22:16vont être complètement digitalisées, connectées pour optimiser les performances et la maintenance.
22:21Donc vous voyez bien que tout ce dont j'ai parlé tout à l'heure se met en place concrètement
22:27aussi bien sur les entreprises des industries déjà existantes
22:30que des nouvelles entreprises qui viennent s'implanter pour profiter de tout l'écosystème.
22:35Marcel, est-ce que ce que vous constatez, c'est une demande du territoire en tout cas
22:41d'un besoin d'une solution comme la vôtre ?
22:44Oui, alors on force aussi un peu la main parce que comme on est dans l'innovation de rupture
22:48et que les industriels ne pensent pas que ce soit possible,
22:53il faut être un peu valeur d'exemple, il faut conduire ce changement,
22:57mais il faut d'abord donner cette envie.
22:59Et donc l'intérêt aussi d'avoir des industriels ici dans la région,
23:02c'est de leur demander de pouvoir faire des projets pilotes avec eux
23:05parce qu'il n'y a jamais que dans ce cadre des projets pilotes qu'on est les meilleurs
23:09puisqu'on répond à un besoin direct du client.
23:12Et là, on a besoin de ce partenariat, c'est absolument indispensable.
23:15Et ici, on fait encore une fois quelques centaines de mètres et ils sont là.
23:20Merci beaucoup tous les trois pour ces échanges.
23:23Merci.
23:24Je vous rappelle, Marcel Lotherman, vous êtes président fondateur du X-Plan Research,
23:28David Foffy, directeur du département robotique à Polytech Dijon
23:32et Rodolphe Roy, président d'ATS Engineering.
23:35Merci à vous toutes et tous de nous avoir suivis.
23:37C'était Smart Industries.
23:40Ce programme vous a été présenté par la communauté urbaine du Creusot-Monceau,
23:44le territoire de tous les possibles.

Recommandations