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Dimanche 6 octobre 2024, SMART INDUSTRIES reçoit David Marti (Président et Maire du Creusot, Communauté Urbaine Creusot-Montceau) , Jérôme Durain (Sénateur de Saône-et-Loire, Conseiller régional de Bourgogne Franche-Comté) , Vincent Thomas (Président, Université de Bourgogne) , Bernard Fontana (CEO, Framatome) et David Lolo (Économiste, chargé d'études, La Fabrique de l'industrie)

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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue au Creusot pour cette nouvelle étape de Smart
00:20Industries, une émission organisée par Bsmart for Change.
00:23Nous sommes ici au Technopôle Sud-Bourgogne, à Bengo, un lieu fraîchement inauguré,
00:28entièrement dédié à l'accompagnement des dirigeants de PME, des industriels, dans
00:33leurs projets innovants.
00:35Le Creusot, berceau historique de l'industrie, entre Paris et Lyon, a su réinventer son
00:41tissu industriel en se diversifiant, en misant sur le développement de l'industrie du
00:46futur.
00:47Aujourd'hui, ce territoire fait donc face à de nouveaux enjeux industriels.
00:51Quels sont les défis ? Comment les acteurs locaux peuvent y répondre ? Nous avons donc
00:56une heure pour exposer ces questions avec mes cinq invités tout de suite, c'est Smart
01:02Industries.
01:03Nous avons donc une heure pour explorer, comprendre comment les acteurs locaux répondent
01:11aux défis de l'industrie actuelle et donc, pour en parler, David Marti est présent avec
01:16nous, président de la communauté urbaine Creusot-Monceau et maire du Creusot, merci
01:20beaucoup.
01:21Bernard Fontana, vous êtes CEO de Framatome.
01:25Jérôme Durand, vous êtes sénateur de Sauné-Loire, conseiller régional en Bourgogne-Franche-Comté.
01:29Vincent Thomas, président de l'Université de Bourgogne et David Lolo, économiste à
01:34la Fabrique de l'Industrie.
01:35Merci beaucoup d'être parmi nous et David, je vais commencer par vous pour introduire
01:41cette émission.
01:42Est-ce que vous pouvez nous donner quelques éléments de contexte sur les grands défis
01:47actuels rencontrés dans l'industrie, par le secteur industriel à un niveau national ?
01:52Oui, bien sûr, bonjour à tous.
01:55Alors c'est vrai que l'industrie est un peu revenue sur le devant de la scène indéniablement
01:59et on s'en réjouit, mais ce secteur, donc l'industrie, a quand même des gros défis
02:05devant lui qu'il reste à relever et je vais vous en citer trois.
02:08Le premier, indéniablement, c'est le maintien de la compétitivité dans un contexte de concurrence
02:15internationale.
02:16Donc pour produire, pour continuer de produire et pour voir relocaliser même des activités
02:20industrielles, il faut que les entreprises industrielles aient un intérêt économique
02:24voire concurrentiel pour le faire.
02:26Le deuxième intérêt, le deuxième défi, c'est celui de la rareté des ressources.
02:32Cela concerne donc les matières premières, on voit que les entreprises essaient de sécuriser
02:37leurs approvisionnements.
02:38Cela concerne aussi l'énergie, on l'a bien vu dans le contexte de crise énergétique
02:44en matière d'approvisionnement de gaz naturel et d'électricité.
02:48Cela concerne aussi le foncier, donc on est sur une table ronde plus localisée sur un
02:53territoire où on tend collectivement vers un objectif de zéro artificialisation nette.
02:58Et enfin, sur le plan des compétences, puisqu'il faut que les industries aient une main d'oeuvre
03:04qui leur soit adaptée.
03:05Je pense qu'on aura l'occasion d'y revenir.
03:07Le troisième défi saillant qui s'ajoute aux deux précédents, c'est celui de la décarbonation
03:12de l'industrie à un horizon temporel 2050, donc moyen long terme, avec du coup, pour
03:21vous donner un peu quelques chiffres, l'industrie aujourd'hui, c'est 20% des émissions nationales
03:25de gaz à effet de serre et elle est appelée à réduire encore ses émissions de l'ordre
03:30de 30% à horizon 2030.
03:32Donc, clairement, c'est un défi et ça va passer par de nombreux axes de décarbonation
03:36dont fait partie l'électrification des procédés.
03:40Donc, on aura l'occasion d'y revenir pour un petit tour d'horizon.
03:43Donc, vous nous avez donné ce cadre national.
03:46David Marty, est ce que vous pouvez nous dire quelles sont les principales forces industrielles
03:52présentes sur le territoire au Creusot ?
03:56Nous avons ici beaucoup de groupes nationaux et internationaux dans différents secteurs
04:04de l'industrie.
04:05C'est ce qui fait notre force d'abord, c'est à dire qu'on n'est pas sur de la mono-industrie,
04:09on est sur une industrie très diversifiée et qui travaille beaucoup sur des marchés
04:15de niches.
04:16Je disais tout à l'heure la compétitivité.
04:18Ici, on ne fabrique pas forcément dans des milliers et des milliers de tonnes, mais
04:24ce qu'on fabrique, on le fait quasiment sur du sur-mesure et c'est ça qui fait notre
04:28force.
04:29Et ça, nous l'avons obtenu justement grâce à la recherche, à l'innovation, à des bureaux
04:34d'études performants et à la fois dans le public et dans le privé avec l'université
04:40et ce lien entre le monde universitaire et le monde industriel, c'est ce qui a permis
04:45à un moment donné le développement sur de la plus-value, sur des marchés qui sont
04:51peu concurrentiels en termes de qualité et c'est ça qui, quelque part, contribue à
04:57ça.
04:58Donc, on peut citer Framatome qui est tout à fait dans ce cadre-là.
05:02On peut citer ArcelorMittal et son unité industrielle qui fabriquent des aciers très spéciaux
05:08qu'ils sont quasiment les seuls au monde à fabriquer parce qu'ils ont un laboratoire
05:12de recherche.
05:13Justement, on peut citer Safran qui fabrique les moteurs d'avion pour Boeing et pour
05:20Airbus.
05:23On peut citer également General Electric avec les compresseurs et les turbines.
05:33On peut citer Alstom avec les bogies de TGV.
05:37On peut citer Michelin qui fabrique les grands engins et civils et militaires.
05:45On peut citer beaucoup d'autres entreprises qui sont ici et qui contribuent justement
05:52à permettre cette compétitivité au niveau national parce qu'on est bien là sur le
05:56niveau national.
05:57A la fois, on est sur le niveau national et à la fois, on est sur les exportations.
06:02C'est-à-dire que ce sont aussi des entreprises qui exportent beaucoup pour certaines.
06:07Nous avons ici des entreprises, je vais en citer une par exemple, mais les autres aussi,
06:12mais nous avons une industrie ici qui exporte à 100%.
06:14Turbine Casting, par exemple, qui est en train de doubler sa production et qui travaille
06:22sur une technique qu'on appelle cire perdue.
06:24Tout ce qu'elle fabrique, ça part à l'extérieur et une bonne partie des entreprises que j'ai
06:31citées tout à l'heure travaillent également pour l'étranger, donc contribuent à la compétitivité
06:36de la France dans le monde économique et dans le monde industriel.
06:41Et puis, l'autre élément qui est fondamental ici, c'est que nous contribuons également,
06:47de par cette activité industrielle, à la souveraineté nationale en termes énergétiques
06:53notamment et en termes de production à la fois civile et à la fois militaire.
06:57Voilà un petit peu tout ce que nous pouvons avoir ici et le cadre que nous avons.
07:02Et David Lolo a cité tous les défis nationaux, est-ce qu'il y en a qu'on retrouve en particulier
07:07dans la région, qui seraient des défis sur lesquels il faut vraiment travailler ou ils
07:14se retrouvent tous dans le territoire ?
07:17C'est-à-dire, travailler, aller encore plus loin dans ce que nous faisons, mais ça c'est
07:25notre quotidien à tous, à la fois les chefs d'entreprise, vous en avez un ici, qui est
07:32très représentatif de ça, Bernard Fontana avec Framatome, c'est-à-dire qu'on est toujours
07:37dans l'innovation et ce lieu en est quelque part la preuve.
07:41Mais on est toujours dans l'innovation, c'est-à-dire que si à un moment donné, vous créez quelque
07:47chose d'innovant, d'unique, si vous n'êtes pas déjà en train de travailler sur le suivant,
07:53alors là déjà vous vous mettez en difficulté.
07:56Donc ici, ce que nous recherchons toujours, c'est le mouvement, le mouvement avec nos
08:02industries qui sont ici, le mouvement avec l'université, le président de l'université
08:07le dira, nous sommes toujours en mouvement et toujours dans la recherche du prochain
08:12objectif.
08:13Et c'est pour ça que nous investissons ici, globalement, tous, universités, chefs d'entreprise,
08:20collectivités, on pourrait parler de la région, on pourra parler, puisque Jérôme Durin est
08:24conseiller régional également, de la communauté urbaine, nous investissons beaucoup dans l'innovation
08:31et dans l'avenir parce que nous savons que c'est comme ça que l'industrie particulièrement,
08:36elle peut être pérennisée.
08:37Voilà, si on se contente simplement de produire sans avoir de recherche, de bureau d'études
08:45et d'innovation, on sait que c'est du court terme.
08:47Et d'ailleurs, la caractéristique des entreprises que j'ai citées tout à l'heure et j'en
08:50ai oublié, c'est qu'elles ont toutes leurs bureaux d'études ici, toutes, toutes.
08:55Quand une industrie vient et s'implante ici, la première question que je pose à l'industriel,
09:01où sera votre bureau d'études ? S'il me dit qu'il sera ici, ça va.
09:05S'il me dit qu'il ne sera pas ici, ça me convient moins et à ce moment-là, on regarde
09:10le projet d'une autre manière.
09:11Vous voyez ?
09:12Oui, je comprends.
09:13Bernard Fontana, on a souligné le besoin de l'industrie à se décarboner, c'est donc
09:19se tourner vers une électricité décarbonée et comment vous répondez à cette ambition
09:24chez Framatome ?
09:25Oui, bien déjà, nous travaillons au quotidien pour améliorer notre efficacité énergétique
09:31et convertir nos procédés à des procédés avec de l'électricité et de façon plus
09:36générale dans le monde, il y a un besoin d'électricité bas carbone et le nucléaire
09:40est une solution bas carbone et pilotable.
09:42Pour vous donner une idée, dans le monde, il y a à peu près 380 gigawatts électriques
09:47de capacités installées de production d'électricité d'origine nucléaire, les experts de l'OCDE,
09:53de la COP 28, plus récemment de l'Agence internationale de l'énergie atomique, considèrent
09:57qu'il faudrait monter à 1000 gigawatts électriques d'ici 2050, donc multiplié par 2 ou 3.
10:04Et la nouvelle contribution de Framatome, c'est que nous investissons, nous recrutons
10:10pour nous donner une capacité à fournir l'équivalent de 3,5 gigawatts électriques par an en équipement
10:16fabriqué ici, ça veut dire l'équivalent de 2 EPR par an, pour vous donner des ordres de grandeur.
10:22Alors pour faire ça, nous avons des challenges, trouver les compétences, les personnes,
10:29parce que nous recrutons, et puis aussi avoir accès à une supply chain, à des fournisseurs
10:34qui vont pouvoir nous suivre.
10:37Nous suivons trois grandes priorités, sûreté, sécurité, la qualité, et maintenant le lead time,
10:42c'est comment est-ce qu'on peut faire pour aller plus vite, pour être au rendez-vous
10:46de ces différents besoins.
10:48Et en augmentant nos capacités, en travaillant la qualité, le lead time, on répond aux besoins
10:53des économies, nous sommes plus compétitifs, et cela facilite la mise en place de solutions
10:58de financement de tous ces travaux.
11:01Vous avez parlé de davantage compétitif, David Lelot, où en est la France par rapport
11:08à nos voisins européens à ce niveau-là ?
11:11En matière de comparaison internationale, indéniablement, dans la course à la décarbonation,
11:17l'électricité décarbonée dont on bénéficie en France est un atout environnemental de la France.
11:22D'ailleurs c'est un des résultats saillants de notre dernière étude à la fabrique, où
11:27nous avons comparé le bilan carbone de l'industrie française au bilan carbone de l'industrie allemande.
11:32Et on se rend compte que lorsque l'on intègre les émissions indirectes qui sont liées
11:38à la consommation d'électricité, que l'on appelle en jargon technique le scope 2, l'industrie
11:43française apparaît moins carbonée que l'industrie allemande, de l'ordre même de 20% lorsque
11:50l'on résonne à tissu industriel identique.
11:52Indéniablement, c'est un avantage, et c'est un avantage qui fait sens quand on regarde
11:57ce que sont nos mix électriques en France et en Allemagne.
12:00L'Allemagne continue d'exploiter du charbon en quantité pour produire son électricité.
12:07Quand la France, notamment grâce au nucléaire, bénéficie et se caractérise par un mix
12:14électrique parmi les plus décarbonés d'Europe.
12:16Je nuance quand même le propos, certes notre électricité est largement décarbonée,
12:22mais pour que les industriels s'en saisissent pleinement, il faut également qu'elle soit
12:25compétitive, donc qu'elle soit à des prix qui leur sont abordables, et qu'elle soit
12:29disponible, donc à leur portée.
12:31Ce sont là des paramètres qui relèvent plutôt de l'Etat et des producteurs d'électricité.
12:38On va continuer sur votre overview de national, est-ce que vous pouvez nous dire quelles seraient
12:44les filières industrielles qui sont les plus consommatrices d'électricité, et peut-être
12:48celles aussi qui vont devoir s'électrifier au fur et à mesure des années ?
12:51Alors oui, il y a déjà des secteurs industriels qui sont très consommateurs d'électricité,
12:56on les appelle les électro-intensifs.
13:00Je pense par exemple à la production d'aluminium, à la production de papier carton, on est plutôt
13:07sur des industries de base, et on va vers une électrification des usages qui sera plus
13:12diffuse, qui concernera de nouveaux secteurs, notamment l'agro-alimentaire, qui concernera
13:17aussi la production d'acier, la production de verre, qui sont quand même des industries
13:21qui me semblent présentes aussi dans ce bassin d'emploi.
13:26Et sur le créneau de l'électricité, pourquoi ces industries en auront autant besoin ?
13:32C'est tout simplement pour sortir définitivement des énergies fossiles.
13:36Alors l'électricité sera une énergie de substitution, ce ne sera pas la seule, il
13:40y aura également des combustibles alternatifs, des combustibles fossiles qui devront être
13:44utilisés, mais au global, l'électricité c'est quand même la première source d'énergie
13:49de substitution.
13:50Et pour vous donner un ultime chiffre, aujourd'hui l'électricité ça représente 36% du mix
13:56de consommation énergétique de l'industrie française, et cette part elle est appelée
14:02à progresser jusqu'à 62% à horizon 2050 si on se penche sur les scénarios du gestionnaire
14:08RTE.
14:09Voilà pour une petite donnée de cadrage.
14:10Et donc je rappelle que vous avez publié avec la Fabrique de l'Industrie, cette étude
14:14l'industrie est-elle plus verte ailleurs la France face à l'Allemagne ? Jérôme
14:19Durand, est-ce que vous pouvez nous dire en termes de territoire, en quoi est-ce que
14:23l'industrie représente-t-elle un secteur stratégique essentiel pour le développement
14:28du territoire ?
14:29L'industrie c'est vital pour le territoire, c'est la condition de sa vie et de sa survie.
14:35Si on est dans une métaphore mécanique, c'est la pile ou le moteur, si on est plus
14:39dans l'organique, c'est le cœur ou le poumon.
14:41Mais l'industrie dans un territoire comme le nôtre, c'est ce qui fait qu'on a de
14:46la sous-traitance, des services, de la population, c'est un des nœuds de l'armature territoriale.
14:52Et s'il n'y a pas cette industrie, elle reste autour, c'est plus difficile.
14:57Donc c'est une dimension stratégique parce que c'est ce qui alimente la machine économique,
15:03qui fait vivre le territoire, qui renforce son attractivité, faute de quoi le territoire
15:09se dépérille.
15:10Donc c'est une course sans fin pour rester actif, pour continuer à développer, pour
15:17s'adapter.
15:18Sans ça, on n'a pas de développement et puis vous posez la question du développement
15:22durable.
15:23L'industrie ici, c'est un peu le démonstrateur de la transition, c'est-à-dire que c'est
15:29l'histoire de France, l'histoire du monde, de l'évolution des techniques et ça illustre
15:34le changement qui s'opère partout dans la société.
15:37L'industrie, elle est toujours en mouvement et c'est à la fois la condition de développement
15:42et puis c'est aussi la démonstration des évolutions qu'il faut opérer pour s'adapter
15:48aux contraintes, notamment environnementales.
15:49Oui, c'est vrai que l'industrie est le visage de ce développement, de l'innovation.
15:55On passe au creusot d'une industrie d'un territoire historique, industriel, à une
16:00industrie du futur.
16:02Vincent Thomas, vous êtes au cœur du monde de la recherche, de l'enseignement.
16:07Qu'est-ce que c'est l'industrie du futur pour vous aujourd'hui ?
16:09D'abord, l'industrie du futur, par définition, elle n'existe pas encore.
16:14Mais comment pense-t-on cette industrie du futur ?
16:18C'est une industrie qui, je crois, prend à plein la transition numérique, prend à
16:27plein la transition environnementale et cela a été dit par d'autres personnes ici infiniment
16:35plus compétentes que moi dans le domaine, qui se renouvelle constamment et qui donc
16:39parie sur l'innovation.
16:40Donc, on fait le constat, nous en tout cas, vu peut-être de certains laboratoires, certains
16:46pôles de formation, qu'évidemment, doivent être mobilisés aujourd'hui l'intelligence
16:52artificielle, donc l'analyse des big data, des données massives, mais également les
16:57objets connectés et intégrer finalement l'ensemble de ces innovations technologiques
17:05dans la conception que nous nous faisons de l'industrie du futur.
17:09Et donc, évidemment, nous avons à cœur d'essayer d'intégrer ces innovations permanentes
17:17extrêmement rapides.
17:18On peut se laisser déborder si on n'est pas suffisamment éveillé, attentif et que
17:26l'on ne se forme pas nous-mêmes aux nouvelles technologies.
17:29Et je peux vous assurer que ça, c'est un défi extrêmement important pour l'université
17:37du 21e siècle que nous sommes.
17:39On va revenir sur cette question un peu plus tard dans l'émission.
17:43David Martillet, nous sommes vraiment au Hub & Go, ce nouvel incubateur, bâtiment créé
17:49pour accompagner les industriels dans leurs projets innovants.
17:52Pourquoi c'était important de créer un lieu, un écosystème qui fédère les acteurs
17:57sur quelques mètres carrés ?
18:004 000 mètres carrés quand même, c'est quelques mètres carrés, mais quand même,
18:07c'est un gros investissement qu'a fait la communauté urbaine accompagnée de partenaires.
18:11Je les citerai tout à l'heure parce qu'ils nous ont accompagnés fortement.
18:15Pourquoi ? C'est pour rendre visible ce qui était un peu invisible en fait, c'est-à-dire
18:20tout le travail que nous faisons depuis des années, parce qu'ici, on réindustrialise
18:24depuis 40 ans quand même.
18:25Si on reparle de la réindustrialisation du pays maintenant ou il y a quelques années,
18:30il n'y a pas encore longtemps, ici, ça fait 40 ans qu'on le fait.
18:33Donc, c'était de rendre visible ici ce que nous faisons depuis des années, c'est-à-dire
18:39de construire cette industrie du futur petit à petit sur l'innovation, sur la production
18:45bien entendu, parce qu'un grand pays ne peut pas être un grand pays s'il ne produit pas.
18:50Il y a longtemps que nous en sommes convaincus ici et nous en faisons la démonstration.
18:54Et donc, c'est de rendre visible ce qu'on faisait, c'est-à-dire de mettre en relation
19:00à la fois le monde de la recherche, de l'innovation, le monde universitaire puisqu'on va accueillir
19:06ici aussi des étudiants, des laboratoires de recherche, des start-up, des industries
19:13et de dire, ils travaillaient déjà quand même ensemble, mais là, ils vont avoir vraiment
19:19un espace où ils vont pouvoir à la fois travailler ensemble et à la fois, justement,
19:26continuer d'imaginer cette industrie du futur et c'est ça l'objectif.
19:29Et puis, ce lieu, nous l'avons imaginé à un moment donné, il y a 10 ans, parce qu'il
19:36y a eu deux crises qui ont quand même ralenti les choses, mais il y a 10 ans, nous l'avons
19:40imaginé et entre le moment où nous l'avons imaginé et maintenant, il a quand même évolué.
19:45Il a évolué d'abord parce que la société a évolué, parce que le mode de travail a
19:50évolué, parce que l'approche au travail a évolué et donc, il a fallu le réinventer
19:57quelque part.
19:58Et donc, non seulement on a voulu que ce soit un lieu, comme vous l'avez dit, d'un incubateur,
20:03un lieu d'innovation, mais aussi un lieu d'hybridation, c'est-à-dire où des mondes
20:09différents vont se rencontrer, mais tout ça toujours au service de l'autre, au service
20:16de l'innovation.
20:17Ça peut être de l'innovation sociale, ça peut être, on va avoir tout à l'heure une
20:21intervenante, notamment Gabrielle Halpern, qui est une grande spécialiste de l'innovation
20:27sociale et de l'hybridation, donc ce n'est pas pour rien qu'elle est ici, c'est parce
20:31que nous avons voulu que ce lieu ne soit pas comme les autres, qu'il ne soit pas simplement
20:36un incubateur, une pépinière d'entreprise, non, non, non, c'est bien autre chose, c'est
20:43le symbole même de la transformation sociétale, environnementale et puis de l'innovation,
20:51c'est ça ce lieu en fait.
20:52Vous avez parlé tout à l'heure d'exportation, en quoi est-ce que fédérer comme ça les
20:57entreprises peut permettre un meilleur rayonnement international ?
21:00Parce que les entreprises ont chacune leur compétence, leur domaine d'activité, mais
21:06au bout d'un moment tout se rejoint et donc vous avez ici des entreprises qui travaillent
21:12ensemble pour justement améliorer également les choses en termes de production industrielle.
21:20Vous avez des entreprises qui collaborent, vous avez des entreprises parfois même qui
21:27se prêtent de la ressource humaine, vous avez des entreprises qui quelque part arrivent
21:33à développer un produit très innovant grâce à d'autres entreprises qui sont ici.
21:42Je vous donne un exemple, nous avons ici au Creusot avec l'entreprise, je citais tout
21:48à l'heure General Electric qui est devenue Thermodin et Bakeryux, une entreprise quand
21:54même qui a créé le seul et unique compresseur vert, c'est-à-dire complètement décarboné
22:03au monde et qui aujourd'hui s'exporte dans le monde entier, mais ils ne l'ont pas fait
22:07tout seul dans leur coin.
22:08Ils ont travaillé avec des laboratoires, avec des entreprises ici, de manière à dire
22:15ensemble comment on peut créer quelque chose qui va être vraiment innovant.
22:19C'est un exemple, mais je pense que Bernard Fontana pourrait en donner d'autres dans
22:23le domaine du nucléaire.
22:24Seul, on ne réussit à rien parce que ça aussi c'est le symbole de ce lieu, c'est
22:30qu'une réussite elle est toujours collective, on ne peut pas simplement soit seul dire voilà,
22:38on a besoin de personne et on va y arriver tout seul, ce n'est pas vrai et le monde
22:42et universitaire et industriel le sait très bien et c'est ensemble que nous allons pouvoir
22:47avec ce lieu qui est un outil magnifique justement faire la démonstration.
22:52Bernard Fontana, on a parlé de compétitivité, de souveraineté, c'est bien sûr une question
22:59au cœur de la problématique nucléaire en France.
23:02Est-ce que vous pouvez nous dire quels sont les défis que votre entreprise rencontre
23:06à ce niveau-là ?
23:07Oui, nous sommes très attentifs à notre souveraineté qui est un facteur de résilience
23:12pour nous, une besoin d'être résilient et les perturbations et en armes, ça peut
23:17être les pénuries, les situations géopolitiques compliquées, les sanctions économiques qui
23:21se produisent, la perte d'un fournisseur, ça peut arriver.
23:24Alors pour agir, nous avons plusieurs levées d'action, d'abord l'investissement dans
23:28un tissu industriel local avec des partenaires, des compétences, ça a été évoqué, nous
23:34aurons besoin d'une bonne santé financière aussi pour nous mais aussi nos partenaires.
23:38Ça passe aussi par la maîtrise de notre propriété intellectuelle, on a parlé du
23:42bureau d'études, de recherche, de développement et la protection des données et dans un contexte
23:48où la cybersécurité devient de plus en plus un sujet et donc Framatome a investi
23:52dans une entreprise de cybersécurité pour nous et pour nos clients.
23:57Il nous faut bien maîtriser toutes les règles d'export contrôle et encore une fois notre
24:01chaîne d'approvisionnement.
24:02Alors pour notre chaîne d'approvisionnement, nous avons une connaissance très fine de
24:07nos fournisseurs aux différents niveaux, nous accompagnons, ce sont des partenaires,
24:12nous les accompagnons, nous avons des équipes d'engagement de fournisseurs, d'abord ici,
24:16plus généralement en France, mais aussi dans les pays européens qui soutiennent le
24:20nucléaire.
24:21Dans certains cas, pour sécuriser notre chaîne, nous procédons à des acquisitions.
24:26Ça a été il y a peu d'années le cas du site de Bombard en Bourgogne qui nous alimente
24:32en tubes pour nos générateurs de vapeur et maintenant nous rapatrions toute la production
24:36des tubes à Bombard et puis dans certains cas encore, nous faisons le même et c'est
24:42le cas de l'unité d'interne de cuve pour les réacteurs nucléaires que nous sommes
24:47en train de construire au Creusot.
24:49C'est un investissement de 100 millions d'euros, donc la souveraineté, un challenge et une
24:56opportunité.
24:57Merci beaucoup.
24:58On voit bien dans tout ce que vous dites que vous développez de l'attractivité du territoire.
25:02Jérôme Durand, est-ce que vous pouvez nous dire en quoi le Creusot est un territoire
25:07atypique en France par rapport à son industrie ?
25:10Parce que le Creusot a su rester indifférent à certaines modes.
25:16Il y a une époque où on nous parlait d'une société immatérielle, servicielle et la
25:21ville du Creusot, ses élus, son écosystème, ses acteurs, sont restés fidèles à une
25:28identité industrielle et une vocation productive.
25:37Cette vocation productive a été assumée.
25:40Il n'y a pas beaucoup de territoires en France où on a assumé, avec cette constance, l'idée
25:46qu'on était là pour produire, avec à l'époque une image de l'industrie qui était extrêmement
25:53dégradée.
25:54C'était Tintin au pays des soviets, une façade et puis une grosse cheminée et puis
26:00beaucoup de fumées autour.
26:01Dans un monde compliqué, il faut renvoyer des images simples.
26:07Le Creusot, c'est l'industrie.
26:10Tout le monde l'a compris.
26:11D'ailleurs, le maire du Creusot, il est plus souvent qu'à son tour convoqué à recevoir
26:18ici des délégations parce que tout le monde sait que quand on veut parler d'industrie
26:20en France, c'est au Creusot qu'on vient.
26:22Je pense que cette capacité à avoir à l'échelle du Creusot, on n'est pas dans la Silicon
26:28Valley, on n'est pas dans certains hubs, mais avoir à son échelle, créer cet écosystème
26:34avec de la recherche de l'enseignement, des acteurs industriels, de la puissance publique
26:39qui joue le jeu, ça crée une articulation assez étroite, un amalgame qui fonctionne.
26:44C'est vrai que dans le paysage économique et dans le paysage territorial français, c'est
26:52quelque chose d'atypique et ceux qui ont cru ont eu raison.
26:55Et comment vous avez travaillé pour pouvoir soutenir ce développement industriel ? C'est
26:59une question que je peux aussi poser à David Marti.
27:02Comment ça fait ce travail ? Vous allez être en complémentaire.
27:06Il le sait mieux que moi, David Marti, mais pour un acteur public, et là je représenterais
27:11le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, quand une demande vient du Creusot, on sait
27:18qu'elle est travaillée, c'est processé, c'est solide.
27:21Donc du coup, dans les choix d'intervention qui sont ceux de la compétence régionale,
27:27quand il s'agit d'un peu d'aménagement, qu'il faut aider un bout d'aménagement,
27:31parfois on dit aménagement, une route de plus, à quoi ça sert ? Ici, quand on nous
27:33dit qu'on a besoin d'un axe, c'est qu'on en a besoin et que ça a une vocation économique.
27:37Quand il s'agit d'Urban Go, je crois que la région a été assez présente, à hauteur
27:42de 2,9 millions sur un projet qui coûte un peu plus de 7 millions, parce qu'on sait
27:47que c'est utile, on comprend bien ce qu'il y a derrière.
27:49Quand on parle de formation, quand on parle de foncier, quand on parle de site universitaire,
27:55la région intervient dans le champ de ses compétences, parce que la puissance publique
28:01a une forme de continuité ici, autour de l'activité économique.
28:03Je veux bien prolonger, si vous permettez, parce que c'est important, cette question-là
28:08est très importante.
28:09Ce que nous défendons ici comme modèle depuis déjà bien longtemps, et moi j'y tiens beaucoup,
28:14c'est le privé et le public ensemble.
28:18C'est un modèle qui marche et nous l'avons démontré ici, et toutes les réussites que
28:24nous avons ici, c'est le public et le privé, c'est-à-dire la puissance publique, qu'elle
28:30soit d'Etat ou des collectivités, aux côtés du privé, et ne jamais les opposer, jamais.
28:36Et ici, il n'y a jamais d'opposition, c'est un accompagnement, une impulsion que peut
28:41donner le public.
28:42Je vous donne un exemple qui est frappant sur le territoire, quand nous avons décidé
28:47il y a quelques années, il y a plus de 10 ans, de dire on va faire un cluster sur le
28:53ferroviaire, avant même qu'on ait fait des annonces qu'il fallait rénover le matériel
28:58ferroviaire plutôt que de construire, ici on était déjà en train de réfléchir justement
29:03à ça, on a créé ce cluster, et c'est d'abord le public qui l'a impulsé, c'est-à-dire
29:08la communauté urbaine, accompagnée des services de l'Etat, accompagnée des autres collectivités,
29:14et le privé qui est venu se greffer en disant mais nous ça nous intéresse, et donc on
29:19va investir là-dedans, et on va devenir actionnaire de ce cluster, et aujourd'hui
29:23c'est 150 entreprises qui font partie du cluster, à la fois françaises mais aussi
29:27étrangères.
29:28Vous voyez, c'est un bon exemple, mais on pourrait citer tous les exemples d'investissements
29:34majeurs qui ont eu lieu ici, ça a été l'alliance du public et du privé, et quand je suis moi
29:42en situation de pouvoir avancer sur un projet avec des industriels, on se voit régulièrement,
29:49tout le temps, on est dans une proximité, quand j'ai un sénateur comme Jérôme Durin
29:55ou un conseiller régional ou des vice-présidents comme j'ai la chance d'avoir ici, puisque
30:00j'ai sur le territoire deux vice-présidents à la région, plus Jérôme Durin, c'est
30:04important qu'on se rencontre, que je leur montre la pertinence du projet pour qu'ils
30:09aillent défendre à la fois auprès de la région les dossiers, comme ça a été fait
30:13pour Bengo, mais il y en a d'autres, et à la fois au niveau national, quand je dois
30:18rencontrer un ministre, un ministère, j'appelle Jérôme Durin, je lui dis écoute, il faut
30:23vraiment que je rencontre tel ou tel ministre parce qu'il y a des enjeux, la courroie
30:27elle est là, et ça a son utilité, et c'est un travail complémentaire entre le politique,
30:36et c'est pas un vingt mots, le politique qui joue son rôle de courroie de transmission
30:41avec les privés, et c'est comme ça qu'on y arrive.
30:44Bernard Fontotas, je vous vois hocher la tête, il fait ça de prendre votre micro, vous voulez réagir à cet échange ?
30:51Je peux témoigner de ce partenariat étroit, je profite pour remercier le président Martin.
30:58Vincent Thomas, vous du côté de l'université, comment est-ce que vous saisissez justement
31:03de tout ce tissu professionnel qui est toujours dynamique, comment vous arrivez à travailler
31:10en proximité avec eux ?
31:12On se parle, et déjà c'est considérable, et je souscris complètement à ce que le
31:19président Martin vient de dire, surtout ne pas opposer le privé et le public, nous
31:24sommes complémentaires et nous pouvons ensemble atteindre des objectifs qui, l'un sans l'autre,
31:29ne seront pas atteints, ça j'en suis intimement persuadé.
31:32Quelle forme ça prend à l'université ? D'abord, il faut savoir que l'université
31:38est pleinement ancrée sur son territoire, ici c'est l'université de Bourgogne,
31:42on est pleinement ancré, au Creusot évidemment spécifiquement, et que les relations avec
31:47le tissu socio-économique, parce que j'ai une vision très large des choses, ça intègre
31:51les entreprises, les collectivités territoriales, le tissu associatif, qu'on ne mentionne
31:55pas toujours, mais qui est aussi un acteur considérable du développement économique
32:00d'un territoire, et nous travaillons avec l'ensemble de ces acteurs pour porter des
32:05projets. Alors ici évidemment, on est particulièrement tourné vers l'industrie, donc nous intégrons
32:12les questions industrielles, métallurgiques, énergétiques, etc., enfin tout type nucléaire
32:19évidemment, parce que nous avons signé il n'y a pas si longtemps que ça avec Framatome
32:22un accord de consortium sur la création d'une filière du contrôle non destructif, avec
32:26nos chercheurs, nos enseignants, et puis évidemment nos étudiants, donc vous voyez, ça peut
32:33prendre différentes autres formes, je viens d'en citer une, un accord de consortium,
32:37y compris avec la préfecture, et puis avec Creusot, Chalon, etc., enfin bref, ça peut
32:42être des chaires d'entreprise, des chaires industrielles, tout simplement, ou quelques
32:46partenaires industriels s'accordent avec des chercheurs pour créer un programme de
32:52recherche. Ça peut être des laboratoires communs, on va encore plus loin dans l'intégration
32:56avec des acteurs économiques. Donc on a à notre disposition une palette d'instruments
33:02qui nous permettent d'être des interlocuteurs, je crois, utiles à des projets territoriaux
33:10qui permettent à chacun de monter en compétence, parce que nous apprenons en cherchant également
33:15et nous transmettons à nos étudiants ce que nous avons cherché, trouvé ou pas d'ailleurs,
33:20et surtout nous travaillons à l'innovation qui, dans notre vocabulaire universitaire,
33:26signifie que nous transférons le fruit de la recherche publique, financée par les
33:32données publiques, vers le tissu économique pour en faire de la valeur, de la valeur
33:38industrielle, mais de la valeur économique, de l'emploi, de l'emploi aussi pour les
33:42jeunes que nous formons. Donc je crois que nous sommes, nous inscrivons pleinement dans
33:47un cycle vertueux dans lequel tout le monde gagne.
33:53Je reviens à Ebenko, David Marty. En quoi c'est vraiment le reflet d'un changement
33:59sociétal, presque, par rapport à l'industrie ?
34:03Parce qu'avant on travaillait de manière beaucoup plus cloisonnée, par exemple.
34:08Là vous voyez que tout est décloisonné, c'est-à-dire tout est fait pour que les
34:12gens se rencontrent, les gens se parlent, qu'ils essayent de réfléchir ensemble.
34:17Donc c'est ça aussi la transformation sociétale, comme je le disais tout à l'heure.
34:23Le rapport a changé, le rapport au travail, le rapport avec les autres.
34:27Ce lieu, il doit être un lieu qui rétablit le lien humain, c'est pour ça que c'est
34:33un lieu qui va au-delà même de l'innovation, mais vraiment qui va vers la transformation
34:40mais pour un mieux, c'est-à-dire un lieu de création, un lieu d'échange, un lieu
34:46collaboratif dans des espaces qui ont été réfléchis de cette manière-là et de la
34:53meilleure façon qu'ils nous les assemblaient. Mais qui a suivi cette transformation, comme
34:58je le disais tout à l'heure, entre le moment où nous l'avons imaginé et vraiment sa
35:02réalisation, il y a eu toute une évolution parce qu'on s'est rendu compte que la société
35:06était en train de se transformer. Et donc il fallait aussi adapter ce lieu à ça et
35:12c'est pour ça qu'on y verra ici et c'est pour ça que l'hybridation même, elle est
35:16cette transformation sociétale. Et donc il faut que ce lieu soit un lieu d'hybridation
35:22parce qu'on doit pouvoir ici trouver quelque chose qu'on n'attend pas forcément dans
35:27un lieu comme celui-là. Et c'est ça aussi l'innovation quelque part et la transformation
35:33sociétale. Voilà. Bernard Pontanel, vous êtes, donc Framatome est très implanté,
35:38vous l'avez dit, dans le territoire du Creusot. Est-ce que vous pouvez nous donner quelques
35:42exemples vraiment qui montrent votre implication au Creusot ? Oui, le Creusot c'est très
35:48important pour nous. Nous y avons été créés le 1er décembre 1958. Donc Framatome est
35:54né ici, au Creusot, en Bourgogne. Et nous sommes beaucoup développés. Il y a l'usine
36:00du Creusot, bien sûr. Nous travaillons de façon très intégrée avec le site, l'industrie
36:04qui a été citée tout à l'heure. Nous investissons un nouvel atelier d'interne
36:08de cuve. A Saint-Marcel, près d'ici, nous avons l'usine, nous faisons les composants,
36:14les générateurs de vapeur, les cuves. Nous avons maintenant développé un centre de
36:18calcul. Nos collègues qui interviennent dans les réacteurs nucléaires sont installés
36:22actuellement sur le sol, une base installée avec plus de 1000 collaborateurs là. Il y
36:27a le CETIC, le centre technique, et puis l'usine de vapeur maintenant au Bourgogne.
36:31Et ce que je peux vous dire, notre implication va partout. Nous recrutons et nous investissons.
36:36Justement, vous parlez de recrutement, ça passe par quoi votre implication dans le
36:42développement industriel du Creusot ? C'est le recrutement, c'est la recherche ?
36:50Oui. Alors déjà, nous nous inscrivons dans la durée. C'est très important d'avoir
36:56des visions dans la durée. Effectivement, nous recrutons. Alors en France, nous recrutons
37:02dans le monde 2500 personnes par an, plus des alternants, 500 alternants par an en France,
37:08des apprentis, dont 500 recrutements par an dans la région et 150 ici au Creusot.
37:15Et nous prévoyons de continuer sur ce rythme de recrutement dans le monde et régional
37:19pendant les 4 prochaines années. Ça vous donne un peu l'idée de l'effort que nous faisons.
37:23Nous avons également des investissements qui sont importants. Près de 150 millions d'euros
37:29ici au Creusot, l'unité d'interne de pub, mais aussi des nouvelles machines. Ça a été
37:35initié avec France Relance, un four de forge, une trempe. Et nous continuons à moderniser
37:41nos installations avec la robotisation, la digitalisation, la numérisation de nos mesures,
37:50la création de database, l'introduction de l'intelligence artificielle pour nous aider
37:55à travailler. Et bien sûr, nous continuons à faire de l'effort de développement.
38:00Les maintenants techniques du Creusot participent aux essais, à la recherche-développement.
38:06Pour donner une idée, on a un budget de recherche-développement de près de 150 millions d'euros par an.
38:12Nous faisons une croissance de 7%
38:16David Lolo, la disponibilité en électricité, c'est un facteur d'attractivité fort pour un développement territorial ?
38:24Oui, tout à fait. On est évidemment dans un bassin qui est fleuron de la filière nucléaire.
38:30Donc la question se pose avec beaucoup de pertinence.
38:33Tout à fait. La disponibilité de l'électricité, c'est en train de devenir un facteur d'attractivité
38:41et de localisation d'entreprises nouvelles. On est dans une perspective d'électrification des usages,
38:47d'électrification de l'industrie. Donc clairement, c'est un paramètre qui rentre en jeu
38:51dans les arbitrages d'implantation des entreprises. Mais ça implique certains défis qui sont à relever.
39:00Le premier, c'est celui de l'accompagnement de l'augmentation de la production électrique.
39:06Il faut que toute une planification écologique se mette en place à l'échelle de tous les territoires
39:15pour situer territorialement les sites de production électrique nouvelles.
39:22Donc on a parlé des centrales nucléaires, mais aussi des parcs d'énergie renouvelable.
39:29Et le deuxième défi, c'est celui du raccordement à nos industriels.
39:35C'est un chantier qui peut prendre du temps à l'échelle locale et qui peut aussi engendrer
39:41des coûts supplémentaires pour les entreprises industrielles.
39:44Donc voilà, c'est deux chantiers dans ce cadre-là qui sont importants.
39:48On a parlé d'investissement à long terme et vous avez parlé aussi de l'implication des politiques publiques.
39:58Jérôme Durand, la constance politique dans la région, c'est un atout fondamental
40:03qui permet justement des investissements à long terme ?
40:08Le mot qui convient, c'est celui de confiance.
40:12Et on trouve ici, dans cet écosystème creusotin, dans ce territoire industriel, un système de valeurs.
40:21Et donc on est dans quelque chose qui est de l'ordre de la culture.
40:25C'est culturel, il y a une culture industrielle, une culture de la production.
40:29On parlait tout à l'heure, avant cet échange, de l'évolution des codes professionnels par exemple dans la société.
40:37Avoir dans un bassin une culture industrielle, c'est aussi qu'on a un rapport au travail qui est, j'allais dire, homogène.
40:47On sait que les gens savent ce que c'est que produire, connaissent les contraintes de l'activité industrielle, s'y tiennent.
40:53Et du coup, pourquoi c'est important pour un territoire régional comme le nôtre d'avoir cette visibilité ?
41:01C'est que ça vaut presque notation, ce n'est pas du triple A, mais ça vaut label, ça vaut certification.
41:07Parce qu'on sait qu'en matière industrielle, en matière économique, c'est carré, c'est professionnel.
41:13Et donc du coup, ça fait levier pour l'intervention de la puissance publique, pour l'intervention des partenaires, pour continuer à avancer.
41:22C'est un socle extrêmement puissant.
41:26Vincent Thomas, vous avez travaillé avec la réalité terrain.
41:32Quelles sont les formations que vous avez développées pour être sûr que c'est bien adapté ?
41:38Ou alors, est-ce que c'est dans ce sens-là qu'il faut regarder les choses, ou l'inversement ? Comment ça s'est passé ?
41:43D'abord, à l'Université de Bourgogne, il y a six campus. Il y en a un à Dijon, sur lesquels on a 400 diplômes différents dans tous les domaines.
41:52Et ensuite, nous avons cinq campus territoriaux, dont le Creusot.
41:58Et nous avons toujours, en tout cas depuis un certain nombre d'années, essayé de développer une stratégie d'enseignement supérieur et de recherche
42:12en lien avec les caractéristiques de chacun des territoires concernés.
42:16Donc évidemment, on ne fait pas la même chose au Creusot, et à Auxerre, et à Nevers, et à Châlons, et à Mâcon.
42:23On échange avec les acteurs territoriaux. On s'intéresse également, dans une certaine mesure, à la sociologie du territoire.
42:31On ne proposera pas, par exemple, certaines filières qui ne pourraient pas correspondre.
42:38Tout à l'heure, j'ai vu quelqu'un parler presque, en tout cas j'ai traduit comme ça, c'était pas les mots utilisés, mais de culture industrielle, de culture ouvrière.
42:45Je crois qu'elle est incarnée ici dans son plus noble sens au Creusot.
42:51Très bien, il faut tenir compte de cette sociologie, de la démographie aussi, et à partir de là, effectivement, en échangeant avec les acteurs territoriaux,
43:01nous parvenons à développer une stratégie de moyens à long terme qui permettent d'implanter une offre de formation,
43:11mais également une activité de recherche qui rentre en synergie pour mieux servir le territoire.
43:18Je vais prendre un exemple. Nous avons installé, il y a quelques années maintenant, peu d'années, c'était il y a peut-être 2-3 ans,
43:25un cycle d'ingénieurs en robotique, comotique, avec Polytech Dijon.
43:30Donc l'école d'ingénieurs de Dijon qui s'est installée et qui va former des jeunes gens, peut-être qui deviendront apprentis chez Framatome,
43:39pour répondre à des besoins locaux. Mais ça ne s'adresse pas qu'à l'industrie.
43:47On a également, et là encore, parce que nous nous parlons, échangé avec le président Marti, qui souhaitait absolument...
43:53Nous avons deux premières années d'AES, par exemple, ici, qui correspondent parfaitement à la sociologie du territoire.
43:59Et il était question d'ouvrir une troisième année. Mais une troisième année, ça ne correspondait pas exactement à nos effectifs, à la démographie.
44:07En réfléchissant ensemble, on a eu l'idée, tous les deux, vraiment, de créer une licence professionnelle de chief executive officer,
44:18ce qui signifie, grosso modo, son espèce de secrétaire de mairie, mais de super secrétaire de mairie,
44:24qui soit capable de rendre service à des communes qui n'ont pas les moyens d'avoir de grandes équipes,
44:31mais qui soient capables de faire beaucoup plus que ce que fait traditionnellement un ou une secrétaire de mairie,
44:36et qui soit une sorte, peut-être, de secrétaire général ou directeur général adjoint au maire.
44:42C'est notre deuxième rentrée. C'est un succès. Ça marche. C'est ouvert exclusivement à l'alternance.
44:48Et ça remplit, justement, le cahier des charges que je décrivais tout à l'heure.
44:52C'est aussi notre implication dans le CMQ e-TIP, qui est un campus des métiers et des qualifications,
44:57qui a pour objectif de créer du lien à la fois entre le secondaire, le supérieur, le tissu économique,
45:04pour développer des nouvelles compétences et des nouveaux métiers de demain.
45:07Oui, l'université de Bourgogne est également impliquée dans ce domaine.
45:11Évidemment, c'est l'UT qui accueille plusieurs centaines d'étudiants, plus de 500,
45:18et qui travaille avec un département GMP, génie mécanique productique, mais également génie informatique.
45:28On a vraiment développé des offres de formation historiquement,
45:32qui sont en lien avec le tissu économique territorial et ses caractéristiques.
45:42Et puis, tout dernièrement, nous sommes en train d'installer un projet ambitieux de recherche
45:48et de plateforme technologique dans la physique des poudres, dans la métallurgie des poudres,
45:56qui s'appelle Calypso, et il y a plusieurs millions d'euros qui sont en train d'être investis ici
46:02pour participer au développement de l'industrie locale.
46:09Donc, quelques exemples, mais c'est quelque chose que je pourrais dire sur l'ensemble des activités de l'université de Bourgogne.
46:15Et ça, ça s'est développé parce que vous avez pris conscience.
46:19Comment se sont faits les échanges ? Est-ce que ce sont des professionnels qui sont venus vers vous ?
46:25Est-ce que c'est vous qui êtes peut-être un bingo ? Vous avez rencontré les personnels ?
46:29C'est les deux. Enfin, c'est les deux, c'est les trois, c'est les quatre, c'est les cinq.
46:32On se parle. C'est ce que je disais tout à l'heure.
46:35Et on se parle et on a même formalisé ces échanges et ce dialogue dans un schéma local d'enseignement supérieur,
46:43de recherche, d'innovation et de vie étudiante.
46:45C'est très important pour être attractif auprès des jeunes gens, d'avoir une vie étudiante dynamique.
46:50Et c'est un point fort du Creusot.
46:53Et on a de cette manière un peu contractualisé cette stratégie que nous avons conçue ensemble.
47:02Et c'est ça, c'est se parler, travailler ensemble, élaborer, tenir compte des forces et des faiblesses de chacun.
47:09Une université comme la nôtre peut beaucoup de choses, elle peut pas tout.
47:12Une collectivité territoriale comme le Creusot peut beaucoup de choses, elle peut pas tout.
47:15La région, je dirais la même chose.
47:17Et les entreprises ont, elles, également leurs limites.
47:21Donc, il faut qu'on unisse nos forces pour construire un écosystème qui va de la formation, de la compétence,
47:31pour être compétitif et jusqu'à l'innovation et puis au développement économique.
47:35De telle sorte que ce développement économique nous porte également.
47:38Parce qu'une université qui est assise sur un territoire économique faible,
47:43c'est une université qui a beaucoup de mal à se développer également, à rayonner et à être attractive.
47:47Donc, ça participe pleinement de nos missions de service public.
47:50En termes de formation, mais surtout sur la forme, est-ce qu'il y a eu des évolutions liées peut-être à l'évolution ?
47:57Alors, ça évolue tout le temps, tout le temps, tout le temps.
48:00Tous les mois, on se réunit pour faire évoluer notre offre de formation.
48:03Donc, ça paraît un peu étrange vu de l'extérieur parce que l'université fait parfois figure de tour d'ivoire.
48:09Mais en réalité, oui, on actualise en permanence nos formations parce que ce qui caractérise l'université,
48:16c'est la formation et la recherche et le lien entre les deux.
48:20Nous passons ce que nous trouvons et pas seulement, bien sûr, mais dans nos formations.
48:26Et aujourd'hui, les grands défis de l'actualisation de nos formations, c'est quoi ?
48:32Principalement, je dirais le plus grand défi, c'est l'intelligence artificielle.
48:36Il est évident que l'intelligence artificielle est en train de bouleverser totalement,
48:44et je pense qu'on sous-estime le bouleversement comme on a sous-estimé le bouleversement d'Internet,
48:49est en train de bouleverser totalement, totalement la manière dont les futurs diplômés vont travailler dans les 5, 10 ans à venir.
49:03Et c'est ce que je disais tout à l'heure à propos du débordement. Il ne faut pas se laisser déborder.
49:08Il ne faut pas que nous nous laissions déborder.
49:10Et l'un des challenges évidents des mois, des années à venir pour l'université,
49:16c'est d'intégrer complètement l'intelligence artificielle dans les compétences des enseignants et des chercheurs
49:22pour qu'ils soient en mesure de transmettre ces compétences aux jeunes gens
49:27qui eux-mêmes, à leur tour, vont les utiliser dans le cadre de leur métier.
49:32Il ne faut pas sous-estimer l'impact de l'intelligence artificielle sur la nécessité pour tout le monde de hisser son niveau de compétence.
49:40Parce que ce qu'est capable de faire l'intelligence artificielle, et j'en ai eu la démonstration hier même en droit dans des domaines de sciences humaines,
49:46on n'est pas dans la science exacte où on attend un résultat parfait, etc.,
49:49y compris dans la capacité à fournir une réponse en droit à des situations complexes,
49:55est tout à fait impressionnante.
49:58Et je pense qu'un certain nombre de métiers n'existeront plus,
50:02y compris des métiers qui étaient dits intellectuels jusqu'à présent,
50:06n'existeront plus à l'échelle de dix ans.
50:09Bernard Fontanave, nous avons parlé de souveraineté tout à l'heure,
50:12et là nous parlons de formation, bien sûr.
50:14Tout ça, c'est lié aux ressources humaines.
50:17Comment vous assurez-vous d'avoir toutes les compétences nécessaires à la pérennité de votre entreprise ?
50:23Il y a déjà nos recrutements, comme je l'ai évoqué tout à l'heure,
50:26et je peux citer quatre grandes familles de métiers,
50:29les métiers d'études, de conception d'ingénierie, des métiers de production,
50:33des métiers d'intervention dans le chantier, ou encore la gestion du projet et la planification.
50:38Et bien sûr, il y a la gestion des compétences, développée par nos collègues.
50:43Par exemple, le site de Creusot est mobilisé sur des dispositifs de formation certifiante,
50:47qu'on appelle par exemple un cycle BM4,
50:50qui permet d'amener un très prestigieux métier de forge à certains de nos collègues.
50:57Nous avons aussi des parcours d'intégration,
50:59qui permettent de connaître les évolutions possibles dans l'environnement auquel nous sommes,
51:04et également de bien sentir la culture, les valeurs de l'entreprise.
51:08Ça a été évoqué tout à l'heure, et nous travaillons beaucoup sur cette dimension valeur et culture.
51:14Ensuite, nous avons créé des structures de convocation interne,
51:18que nous appelons des centres d'excellence.
51:20Là, il s'agit d'avoir regroupé toutes les compétences, technologies, d'expertise et de formation,
51:27pour assurer la continuité de nos savoirs dans la durée.
51:31Nous avons par exemple ici des centres d'excellence de soudage, de calcul mécanique, de robotique,
51:36d'usinage, de fabrication additive, comme la fabrication en 3D.
51:40Enfin, nous avons fait un benchmark dans le monde, pour voir comment font les meilleurs dans le monde,
51:45pour gérer les savoirs, ce qu'on appelle le knowledge management.
51:48Et nous sommes dotés d'un programme de 50 millions d'euros sur 10 ans,
51:53pour être une référence mondiale dans la gestion des savoirs.
51:56Alors ça, c'est très varié, ça peut être par exemple les livrets de compagnonnage,
52:00qui sont mis à disposition de nos tuteurs, qui vont former nos jeunes collègues,
52:05transmettre, capitaliser leurs savoirs, les transmettre.
52:08Ça peut aller jusqu'à la réalité virtuelle, pour former nos forgerons,
52:13nos responsables techniques industrielles.
52:16Et donc, par exemple, eux, comme nous autres, se forment avec des exercices de simulation
52:21et de réalité virtuelle, un peu comme des pilotes de chasse.
52:25Donc c'est l'ensemble de ces mesures que nous mettons en place.
52:29Les centres d'excellence, c'est post-bac, c'est post-université, comment ça se passe ?
52:34Tout le monde.
52:36C'est à tout niveau ?
52:37C'est à tout niveau, et j'en profite pour saluer les techniciens
52:41qui, eux, portent dans la durée les savoirs, et je les remercie.
52:45Et David Marty, j'imagine, pour terminer cet échange,
52:48vous êtes aussi très témoin de tous ces échanges fructueux
52:52qui ont lieu entre entreprises et pédagogie,
52:55pour justement avoir toujours le vivier de compétences nécessaires
52:59pour faire porter ce tissu industriel.
53:02Je ne suis pas seulement témoin, je suis acteur aussi, avec mes équipes,
53:06parce que c'est ça qui est important, c'est d'y participer et d'être acteur.
53:09Et c'est un vrai bonheur.
53:11Vraiment, moi, je vis un rêve éveillé.
53:16Je veux dire, être sur un territoire comme celui-là,
53:19où chaque jour est une nouvelle aventure de développement et d'innovation,
53:26c'est un vrai bonheur.
53:28Alors on a mille problèmes à régler tous les jours,
53:32mais on est quand même ici sur un territoire,
53:36qu'on appelle le territoire de tous les possibles,
53:38et je pense que c'est vraiment son nom qui est approprié,
53:41parce qu'on ne s'interdit rien.
53:43On ne s'interdit rien.
53:45Et que l'idée qui peut paraître la plus fantaisiste à un moment donné,
53:52elle peut s'avérer être complètement pertinente
53:56dans ce que nous voulons développer ensemble.
53:58Et donc, être l'acteur de tout ça,
54:00quand on est un acteur local comme je suis,
54:02et comme d'autres ici, comme Jérôme Durin,
54:04comme d'autres collègues, c'est merveilleux.
54:08Et puis, de travailler avec des personnes dans la confiance
54:12et avec le même objectif.
54:14Parce que c'est ça aussi.
54:16Eh bien, merci beaucoup à chacun d'entre vous
54:18pour toutes vos interventions, vos analyses du monde industriel,
54:21vos retours terrain sur l'évolution du secteur industriel.
54:24La commune du Creusot, je rappelle que ces échanges ont eu lieu
54:27entre David Marti, président de la CUCM et maire du Creusot,
54:31Bernard Fontana, CEO de Framatome,
54:34Jérôme Durin, sénateur de Saône-et-Loire,
54:36Vincent Thomas, président de l'Université de Bourgogne,
54:39et David Lolo, économiste à la Fabrique de l'Industrie.
54:42Merci à vous également de nous avoir suivis.
54:44On se retrouve bientôt pour un nouveau numéro de Smart Industries.