L'Heure des Pros (Émission du 19/09/2024)

  • il y a 9 heures
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur Seigneux jusqu'à 10h30.
00:00:08Il y avait hier au procès Mazan quelque chose d'ennemondantesse chez Gisèle Pellicot.
00:00:14Son château d'Yves fut sa chambre à coucher, séquestrée, droguée, violée pendant dix ans.
00:00:21Gisèle Pellicot est une héroïne d'Alexandre Dumas, elle revient de l'enfer, elle a refusé le huis clos,
00:00:27elle veut que le monde sache, elle veut confondre ses agresseurs, elle s'adresse à eux, elle les regarde, elle leur parle,
00:00:35elle leur dit quand on voit une femme endormie sur son lit, il n'y a pas un moment où on s'interroge,
00:00:41ils ont quoi à la place du cerveau ? Pour moi ce sont des dégénérés et ils sont là, les misérables,
00:00:48qui regardent leurs pieds, qui fuient le regard des jurés, qui sont déjà condamnés, déshonorés,
00:00:55à jamais. La honte recouvrira leur existence, oui, il y a du conte de Montécristo dans cette affaire Pellicot.
00:01:03La mort de ceux qui avaient envoyé ennemondantesse au fond d'une cellule n'a pas effacé les années volées de sa jeunesse.
00:01:09Les futures condamnations des accusés de Mazan n'enlèveront rien aux blessures de Gisèle Pellicot.
00:01:16Mais la justice sera passée et peut-être ce procès, ces soutiens, cet accueil,
00:01:22bien au-delà de la salle d'audience d'Avignon, peut-être, cela agit-il comme un boum,
00:01:28comme un pansement sur le corps et le cœur brisés de cette femme martyrisée.
00:01:33Il est 9h01, Chana Lusso.
00:01:35Bonjour Pascal, bonjour à tous. Un policier municipal, victime d'une tentative de meurtre au chenet dans les Yvelines.
00:01:54Un homme au volant d'une voiture lui a délibérément foncé dessus pour échapper à un contrôle routier.
00:01:59Il a été interpellé peu de temps après les faits. De la drogue a été retrouvée dans son véhicule.
00:02:03Heureusement, le pronostic vital du policier n'est pas engagé.
00:02:07Deux hommes ont été tués par balle cette nuit en Nouvelle-Calédonie.
00:02:11Cela s'est passé pendant une opération des forces de l'ordre à Saint-Louis.
00:02:14A leur arrivée, les gendarmes ont été visés par des tirs.
00:02:17C'est à ce moment-là que l'un d'eux a ouvert le feu.
00:02:19Ces deux hommes, âgés de 29 et 30 ans, faisaient l'objet d'un mandat de recherche.
00:02:23Au total, 13 personnes ont perdu la vie depuis le début des émeutes en mai dernier.
00:02:28Et puis en Martinique, un couvre-feu a été décrété de 21h à 5h du matin dans plusieurs quartiers de Fort-de-France.
00:02:35Il était effectif dès hier soir et le sera jusqu'à Nouvelle-Ordre.
00:02:38Des forces de l'ordre ont également été appelées en renfort.
00:02:41Depuis plusieurs jours maintenant, les nuits de violence s'enchaînent sur fond de mobilisation contre la vie chère.
00:02:46Mais selon le maire de Fort-de-France, c'est un prétexte pour certains.
00:02:51Ce sont des personnes qui profitent de ces moments de tension, de ces poussées de tension.
00:02:57Ce sont des personnes qui profitent de la colère exprimée par la rue, par les citoyens, pour se livrer à ces exactions.
00:03:05Je ne vois pas derrière ça de mains étrangères qui chercheraient à déstabiliser la Martinique.
00:03:16Et voilà, pour l'essentiel de l'information, c'est à vous, Pascal.
00:03:18Merci, Chana Lousteau.
00:03:20Et j'ai demandé ce matin à Fanny Marceau, qui est journaliste que vous connaissez,
00:03:24qui présente l'édition de 8 heures sur Europe 1, qui est née en Franche-Comté,
00:03:29mais qui a passé toute sa jeunesse en Martinique.
00:03:32Toute ma vie, presque.
00:03:33Bonjour, Fanny, et qui était cet été, pendant trois semaines, un mois, en Martinique.
00:03:39Je suis rentrée à la maison.
00:03:40Votre famille vit ?
00:03:42Ma famille est toujours là-bas, bien sûr, une partie de ma famille, toujours.
00:03:44Et vous nous direz, votre regard, parce qu'on parle de la Martinique, on parle de la Guyane, on parle de la Nouvelle-Calédonie,
00:03:49on a l'impression que tout ça est sur un volcan et que tout ça peut exploser,
00:03:54que les mêmes problèmes sont partout.
00:03:57Sarah Salman est avec nous ce matin, Gérard Carreyrou, que vous connaissez, Gérard.
00:04:01Je vois que vous avez un petit pansement, donc les gens vont s'interroger.
00:04:04J'espère que tout va bien.
00:04:06On m'a fait des biopsies.
00:04:07Il faut toujours dire la vérité aux téléspectateurs.
00:04:10À la radio, évidemment, ça se voit moins, mais ceux qui nous écoutent et nous regardent vous voient.
00:04:16Et j'espère évidemment que vous allez bien.
00:04:17Philippe Bilger et Olivier Dartigolle, vous disiez d'ailleurs que les deux derniers mots de Montecristo, c'est attendre et espérer.
00:04:23Alexandre Dumas, la dernière phrase, c'est attendre et espérer.
00:04:26Je me disais en vous écoutant que beaucoup de femmes qui vivent des situations dramatiques encore aujourd'hui,
00:04:31en vous écoutant, se sont peut-être dit ça.
00:04:34Gauthier Lebret est avec nous et vous le connaissez.
00:04:36On va recommencer par ce refus d'obtempérer.
00:04:38Hier matin, on a commencé par cette justice qui était passée ou mal passée sur ce jeune homme qui avait attaqué une voiture
00:04:47et qui s'en était sorti avec 18 mois excursi.
00:04:49Là, on va parler de ce refus d'obtempérer.
00:04:52Et comme toujours, qu'apprend-on dans ces cas-là ?
00:04:55Le profil du jeune homme qui est de nationalité française, bien connu au tribunal avec 17 rôles, défauts de PC,
00:05:04de transport, détention, acquisition de stupe, vol accravé, violence sur conjoint, conduite sans permis.
00:05:11La totale, la totale, comme toujours, il a failli tuer un policier.
00:05:15Vous connaissez ce que je vous dis sans arrêt, au bout d'un moment, un nombre d'infractions.
00:05:19En fait, ces gens sont irrécupérables.
00:05:21C'est triste pour eux, d'ailleurs, mais ils sont irrécupérables.
00:05:23C'est surtout dangereux pour la société.
00:05:25Et il faut protéger la société.
00:05:26Donc, il y a un moment, au bout d'un certain nombre d'infractions, le problème se pose de les laisser dehors,
00:05:31puisque ça recommencera, quoi qu'il arrive.
00:05:34Et hier, un policier a failli perdre la vie.
00:05:37Donc, je vous propose de voir le sujet d'Augustin Donnadieu et nous en parlons ensemble.
00:05:40Le choc est d'une extrême violence.
00:05:46Ce chauffard, en plein refus d'obtempérer, fonce délibérément sur ce policier municipal
00:05:51qui a tenté de lui barrer la route.
00:05:53Quelques minutes plus tôt, l'équipe de policiers procédait à un contrôle routier banal.
00:05:58Mais au moment de décliner son identité, le suspect a démarré en trombe.
00:06:02Pour le maire de la ville, l'intention du conducteur est sans équivoque.
00:06:06Il n'y a aucun doute possible.
00:06:07En pleine journée, le véhicule fonce sur un policier municipal qui est debout,
00:06:11et qui est parfaitement identifié, qui est en tenue.
00:06:14Donc, il n'y a pas du tout volonté d'esquiver le policier, de passer à côté.
00:06:18Le chauffeur a foncé sur le policier et c'est, pour moi, clairement quelque chose
00:06:22qui relève de l'homicide volontaire, tentative d'homicide volontaire, en tout cas.
00:06:25Avant d'être percuté violemment, le policier municipal a sorti son arme de service
00:06:29et a sommé l'individu de s'arrêter.
00:06:32Les habitants ont tout vu et tout entendu.
00:06:34Je ne suis pas quelqu'un qui se choque facilement, pourtant.
00:06:37Mais l'assister en vrai, parce qu'on en voit des choses de nos jours,
00:06:41mais l'assister en vrai et le bruit surtout, c'est le bruit qui était choquant.
00:06:45Le bruit des chocs de la tête sur la voiture et de l'impact de la voiture sur le policier,
00:06:50c'était ça qui était surtout très choquant.
00:06:52Le suspect, un homme âgé de 23 ans, roulait sans assurance.
00:06:55Il était bien connu des services de police avec 17 inscriptions
00:06:59au fichier de traitement des antécédents judiciaires,
00:07:01notamment pour conduite sans permis ou encore détention de stupéfiants.
00:07:05Au moment de son interpellation dans le 15e arrondissement de Paris,
00:07:08il transportait une quantité importante de drogue dans son véhicule.
00:07:12C'était ce matin l'invitée de CNMA, Brouk,
00:07:14qu'elle a réagi sur Europe 1 et sur CNews.
00:07:19Aujourd'hui, on a affaire à un miraculé.
00:07:20Ce policier municipal est un miraculé.
00:07:22Absolument.
00:07:23Compte tenu du choc.
00:07:24Absolument.
00:07:25Je veux dire, le bruit qu'on entend, malheureusement pour nous, est familier
00:07:29parce que beaucoup de policiers ont connu sur la voie publique
00:07:32des collègues qui ont été percutés.
00:07:34Évidemment que lorsque l'on parle à chaque fois des tentatives de domicile
00:07:38sur les forces de l'ordre, les policiers, les gendarmes,
00:07:40les policiers municipaux, les policiers nationaux,
00:07:42à l'occasion d'un refus d'obtempérer,
00:07:44il y a, je pense, dans l'imaginaire collectif,
00:07:46quelque chose d'un peu fictif, quelque chose qui manque de concret.
00:07:49Là, il faut que l'opinion publique se rende compte
00:07:51qu'un refus d'obtempérer, ce n'est pas anodin.
00:07:54Ce n'est pas seulement refuser l'injonction,
00:07:56non, c'est tenter par tout moyen de fuir à ses obligations,
00:08:00quitte à tuer la vie humaine.
00:08:03Débat qu'on a eu dix fois, cent fois, mille fois
00:08:07et qu'on aura dix mille fois, mais tout ça ne sert à rien
00:08:11puisqu'on va dire les mêmes choses qu'on a dit des milliers de fois.
00:08:15Monsieur Bilger et Magistrat.
00:08:17Vous avez beau les répéter, Pascal, il arrive que vous ayez raison.
00:08:22Le fait de ce refus d'obtempérer à nouveau
00:08:29qui est suivi par une tentative de meurtre, c'est clair,
00:08:34on n'en sortira pas si, à un moment donné,
00:08:38on n'exclut pas l'individualisation de la peine.
00:08:43Et si on raisonne par rapport à ce qui se passe tous les jours,
00:08:48un magistrat doit intégrer le fait pour les refus d'obtempérer
00:08:53suivis de crimes ou de délits qu'il est aussi en charge
00:08:58de la tranquillité sociale et du respect des politiques.
00:09:02Mais nous l'avons dit combien de fois, ça ne sert à rien en fait.
00:09:05Mais si, ça servira.
00:09:07Le CV de ce jeune homme.
00:09:09Il est hallucinant.
00:09:10Mais alors, ça ne sert à rien.
00:09:12Ça sert à quoi, puisqu'il n'y a rien de changeant ?
00:09:14Mais parce qu'un jour, la magistrature comprendra
00:09:20que dans ces affaires-là, j'espère, je suis moins pessimiste que vous
00:09:27dans la mesure où j'espère qu'une lucidité collective...
00:09:31Ça ne changera rien ?
00:09:32Si.
00:09:33Rien ?
00:09:34Si.
00:09:35Rien ?
00:09:36Si.
00:09:37Rien ?
00:09:38Il faudrait le retour des peines manchées.
00:09:39Rien ?
00:09:40Rien ?
00:09:41Ça ne changera rien ?
00:09:42Oui.
00:09:43Hier, je vous assure, les policiers...
00:09:44Ils sont formidables les policiers en fait.
00:09:45Bien sûr.
00:09:46Parce qu'ils sont toujours engagés.
00:09:47Ils ne démissionnent pas.
00:09:49Ils y croient encore.
00:09:50Mais quand vous voyez le policier, l'affaire d'hier dont on a parlé,
00:09:53et ce jeune homme, s'il passe devant un tribunal, il sera condamné à quoi ?
00:09:58À rien.
00:09:59Il aura peut-être une petite peine d'intérêt général.
00:10:02Un peu de souci.
00:10:03Non, Pascal.
00:10:04Mais c'est ce qui s'est passé à Nantes.
00:10:05Il y en a un qui a traîné un flic sur cinquante mètres.
00:10:08Ça changera.
00:10:09Mais pourquoi vous dites ça ?
00:10:10Il n'y a rien qui permet de nous dire que ça va changer.
00:10:11À chaque fois qu'il y a de nouveaux policiers, ça ne change pas.
00:10:14Je ne vous crois plus.
00:10:15Mais si.
00:10:16Je crois que c'est foutu.
00:10:17Mais croyez-moi.
00:10:18Parce que si on abonde dans votre pessimisme un peu global, rien jamais ne changera.
00:10:22J'espère.
00:10:24Mais non.
00:10:25Maître Sarah Salmane.
00:10:26Il y a eu une loi en 2022 qui est venue alourdir les peines, parce que souvent on nous dit
00:10:30quand il y a des choses comme ça, on va alourdir la peine, alors qu'en réalité, ça ne sert
00:10:33à rien, vu que la peine maximale n'est déjà pas appliquée.
00:10:36La peine maximale, c'est deux ans d'emprisonnement, quinze mille euros d'amende.
00:10:39En réalité, ce qu'il faudrait, c'est le retour des peines planchées.
00:10:42Au moins, on aurait un minimum, parce que là, si ça se trouve, il va s'en sortir
00:10:46avec un sursis.
00:10:47Dans la tête de ces délinquants, un sursis, ça veut dire à la maison et ça veut dire
00:10:50pas de sanctions.
00:10:51Le refus d'obtempérer est un drame.
00:10:54Il y en a un, je crois, toutes les vingt secondes, c'est ça ?
00:10:56Non.
00:10:57Toutes les vingt minutes.
00:10:58Toutes les vingt minutes.
00:10:59Et il n'y a jamais eu autant de démissions de policiers et de gendarmes.
00:11:03Et de suicides.
00:11:04Je comprends.
00:11:05Moi, ce que je vous propose, c'est de ne pas en parler pendant des heures, parce que
00:11:09ça ne sert à rien du tout.
00:11:11En revanche, on peut écouter Thierry Colomard, qui est président de la Fédération nationale
00:11:14des policiers municipaux.
00:11:15Je suis horrifié, bien sûr.
00:11:18Encore une fois, un policier municipal est blessé lors d'un refus d'obtempérer.
00:11:23Encore une fois, un membre des forces de l'ordre est blessé lors d'un refus d'obtempérer.
00:11:27Honnêtement, la profession, que ce soit les forces étatiques ou les policiers municipaux,
00:11:32la profession en a marre.
00:11:34Ça aurait pu être dramatique.
00:11:36En plus, la personne, on voit nettement sur la vidéo qui tourne sur les réseaux sociaux,
00:11:41que la collègue qui était avec notre collègue blessé a évité de justesse le véhicule.
00:11:47Il n'a pas hésité à foncer aussi sur elle.
00:11:49C'est presque une tentative d'assassinat.
00:11:53La personne sait très bien, en percutant le policier, qu'il peut le tuer.
00:11:58On avait parlé de cette affaire à Nantes.
00:12:0135 heures de travail d'intérêt général en 2023 à Nantes pour un voleur de voiture
00:12:05qui avait percuté un policier de la compagnie départementale d'intervention.
00:12:09Il y a des mois de soins et des séquelles irréversibles pour l'agent.
00:12:1235 heures de travail d'intérêt général.
00:12:15C'est ridicule.
00:12:16Le travail d'intérêt général, d'ailleurs, est une sanction généralement ridicule
00:12:22par rapport à la gravité de ce qu'elle prétend réprimer.
00:12:25Mais il ne faut pas désespérer.
00:12:29Il ne faut ne désespérons pas.
00:12:30Je ne vois pas quel élément d'espoir nous avons.
00:12:31Mais si, il y en a tout le temps.
00:12:33Mais tout simplement, quand on connaît la France...
00:12:36On ne parle jamais des trains qui arrivent à l'heure, mais il y a des condamnations aussi.
00:12:40... qui sont tout à fait conformes à ce qu'existe à ces délais.
00:12:42Il y a des condamnations aussi.
00:12:44Oui, mais pas à la hauteur du délai.
00:12:46Rien de pire qu'il n'y a qu'un le faucon.
00:12:50Ça ne sert à rien.
00:12:52On va parler de Mazan.
00:12:53On va parler de Mazan et de ce qui s'est passé hier.
00:12:58Je trouvais qu'il y avait quelque chose chez cette femme.
00:13:01Effectivement, d'être confronté, de vouloir confondre ces hommes,
00:13:06d'avoir refusé le huis clos et de les avoir désignés, d'avoir dit vous, vous, vous.
00:13:12Il y a quelque chose de l'ordre qui peut être intéressant pour la société.
00:13:17On voit bien, d'ailleurs, combien ce procès est médiatisé.
00:13:21Il y a des flagrations.
00:13:23En tout cas, parfois, il y a de l'instrumentalisation aussi.
00:13:26Parfois, il ne faut pas être dupe de tout ça, bien sûr.
00:13:28Mais il n'empêche qu'il y a une réflexion qui est en place.
00:13:31L'avocate que vous êtes, forcément, doit être intéressé par ça.
00:13:34Je voudrais qu'on commence peut-être par Maître Babounou,
00:13:38qui, hier, rapportait ce qui s'était passé dans cette audience.
00:13:46C'était une audience qui était une audience avec beaucoup d'émotions.
00:13:49C'est une audience avec des questions difficiles qui ont été posées.
00:13:53Mais Gisèle Pellicot a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées.
00:13:57Elle l'a dit et elle le redit. Elle veut que ce procès soit public.
00:14:00Elle veut montrer qu'elle n'a rien à cacher,
00:14:02que les victimes n'ont pas à avoir honte, y compris quand on va les confronter
00:14:06à des aspects qui sont particulièrement intimes de leur vie.
00:14:09D'ailleurs, ce qui fait peur aux victimes,
00:14:11c'est qu'on puisse sortir des éléments qui sont pris sur une vie entière.
00:14:15Gisèle Pellicot a eu 50 ans de vie avec son mari.
00:14:18On sait qu'il y a des milliers de photos qui ont été trouvées.
00:14:22Qu'on en prenne quelques-unes comme ça pour la confronter
00:14:25avec potentiellement la perspective de la maître en difficulté.
00:14:30C'est ce qu'on a pu voir aujourd'hui.
00:14:32Mais comme je l'ai dit, elle ne se cache absolument pas.
00:14:35Elle continuera à répondre.
00:14:36Parfois, effectivement, elle peut s'emporter parce que ce sont des preuves difficiles.
00:14:40Mais elle continuera à répondre.
00:14:43Des phrases très fortes.
00:14:44Aujourd'hui, j'ai l'impression que la coupable, c'est moi
00:14:46et que les 50 victimes, ce sont eux qui sont derrière moi.
00:14:49On me traite tantôt d'alcoolique, tantôt d'exhibitionniste
00:14:51parce que j'ai eu le malheur de sortir de la douche
00:14:53et de rejoindre ma chambre sans serviette.
00:14:55Je m'interroge à partir de quel moment un homme décide pour sa femme.
00:14:58C'est quoi ces hommes ? Ce sont des dégénérés.
00:15:01Ils n'ont pas de cerveau ou quoi ?
00:15:03Il y a une femme inerte, comme ça, dans son lit.
00:15:05On la viole. Je n'ai pas l'habitude de m'énerver.
00:15:08Alors là, c'est un autre passage qu'on verra tout à l'heure
00:15:11parce qu'elle est revenue sur cette notion de viol.
00:15:13Ces hommes, qui sont magistrats,
00:15:16on rappelle que ces hommes entrent dans une chambre.
00:15:18Cette femme dort.
00:15:19Donc le problème du consentement, par définition,
00:15:22elle ne peut pas être consentante
00:15:24puisqu'elle est endormie et peut-être dans un état comateux.
00:15:28Et surtout, on leur a donné des instructions.
00:15:31Se déshabiller ailleurs, ne pas parler fort.
00:15:35Il est évident que le problème du consentement est réglé dans cet affaire.
00:15:40Ils sont d'accord ?
00:15:41Absolument.
00:15:42Il y a eu un échange sur le viol.
00:15:44Je vais vous faire écouter ce que disait Guillaume de Palma,
00:15:47qui est l'un des avocats des accusés,
00:15:50qui, il y a quelques jours, c'était le 10 septembre,
00:15:52s'était exprimé sur le consentement et le viol.
00:15:56Ses propos avaient pour le moins choqué.
00:15:59Écoutez.
00:16:03À partir du moment où il y a une intention coupable,
00:16:06à partir du moment où on arrive à rapporter la preuve
00:16:09du fait que la personne qui a commis les actes de viol
00:16:13avait conscience de commettre des actes de viol,
00:16:15il y a viol.
00:16:16Sinon, il n'y a pas de viol.
00:16:17Et c'est ce que l'on dit depuis le début pour l'ensemble de nos clients.
00:16:20On n'est pas en droit américain.
00:16:22C'est-à-dire qu'en France,
00:16:23il ne faut pas avoir recueilli le consentement de la victime
00:16:26et faire en sorte nécessairement qu'il n'y ait pas de viol.
00:16:28Il faut, pour qu'il y ait un viol,
00:16:30que la démonstration soit faite de l'intention coupable de l'auteur.
00:16:33Si l'auteur s'est trompé, s'est mépris,
00:16:36la Cour de cassation dit toujours qu'il n'y a pas de viol.
00:16:38Même quand elle est dans un coma, comme disait l'expertise ?
00:16:41Alors la question du coma, on l'examinera en détail
00:16:43pour savoir effectivement, au cas par cas,
00:16:45s'il y a coma ou pas.
00:16:46Nous, nous le refutons.
00:16:47Nous ne sommes pas les seuls avocats à le dire.
00:16:49C'est juste inaudible.
00:16:50Ce qu'il dit est juste inaudible, si vous me permettez.
00:16:53Et je ne sais pas comment il va organiser sa défense.
00:16:55C'est inaudible.
00:16:56Pour qu'il y ait un viol, pour caractériser l'infraction,
00:16:58il faut la réunion d'un élément matériel,
00:17:00là c'est filmé, d'un élément intentionnel.
00:17:02On rappelle que le forum sur le groupe s'appelle « à son insu ».
00:17:05À partir du moment où vous avez un forum qui s'appelle « à son insu »,
00:17:08comment voulez-vous expliquer qu'elle était d'accord ?
00:17:10Ça ne tient pas la route.
00:17:12Alors, elle a répondu précisément à M. De Palma hier.
00:17:15Elle a dit « je n'ai pas l'habitude de m'énerver,
00:17:17mais là franchement ça suffit ».
00:17:18Non, il n'y a pas viol et viol.
00:17:20Le bâtonnier qui a dit ça, il doit être bâtonnier M. De Palma.
00:17:23C'est un ancien bâtonnier.
00:17:24Est-ce qu'il aurait dit ça si c'était sa fille aujourd'hui à la barre ?
00:17:27Non.
00:17:28Un viol est un viol.
00:17:29Point.
00:17:30Et Guillaume De Palma a répondu
00:17:32« Madame, que les propos vous ont blessés et choqués,
00:17:35j'en suis désolé.
00:17:36Mon intention était de rappeler la règle de droit.
00:17:39Mais Madame, il ne faut pas rajouter du sel au débat. »
00:17:42Oui.
00:17:43Si vous me permettez.
00:17:45Alors, c'est vrai que ce n'est pas facile pour ces avocats,
00:17:47sans doute, de défendre cela,
00:17:49parce que c'est juste indéfendable.
00:17:50Alors, tout le monde a le droit à une défense.
00:17:52Mais bien sûr, mais c'est indéfendable.
00:17:53Je ne sais pas comment organiser une défense.
00:17:55Après, on peut organiser une…
00:17:56Il y a trois axes.
00:17:57Soit vous dites « le viol n'a pas eu lieu, c'est compliqué, il y a les vidéos ».
00:18:01Soit vous dites « je pensais qu'elle était d'accord, c'est compliqué ».
00:18:03Soit vous adoptez la ligne de défense de M. Dominique Pellicot qui est
00:18:06« oui, je reconnais, mais je demande la clémence du tribunal
00:18:08parce que j'ai beaucoup souffert, etc. »
00:18:10C'est une ligne de défense.
00:18:11Alors, on reparlera de ça, notamment dans la deuxième partie,
00:18:13mais puisque Fanny Marceau est avec nous ce matin,
00:18:15je voulais que Fanny, que vous connaissez, qui présente le 8h d'Europe 1,
00:18:19je voulais faire un petit focus sur la Martinique
00:18:23avec ce qui se passe évidemment dans ces territoires d'outre-mer.
00:18:28On sera avec Régine Delfour, que je salue, Régine,
00:18:32et qu'on pourra écouter tout à l'heure.
00:18:34Le procès a repris ce matin, Régine, juste quelques mots
00:18:38et on vous écoutera dans la deuxième partie,
00:18:40mais l'audience a repris à l'instant.
00:18:44Oui, on entend encore la cour qui doit arriver.
00:18:48Théoriquement, aujourd'hui, dans quelques instants,
00:18:51il devrait y avoir deux des causes accusées
00:18:53qui devaient être entendues hier et qui ne l'ont pas été
00:18:55puisque hier, l'après-midi, a été le témoignage de Gisèle Pellicot.
00:18:59Merci, Régine.
00:19:00Le couvre-feu a donc été décrété hier soir
00:19:02dans certains quartiers de Fort-de-France,
00:19:03après une nouvelle nuit de violence urbaine
00:19:05dans un contexte de mobilisation contre la Vichère en Martinique.
00:19:08Le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier,
00:19:10a annoncé avoir signé un arrêté de couvre-feu
00:19:13entrant en vigueur de 21h à 5h du matin
00:19:15dans les quartiers les plus touchés par les violences.
00:19:17J'ai l'impression que la Martinique, que je connais très mal,
00:19:20évidemment, c'est pourquoi, comme beaucoup de Français de métropole,
00:19:24on connaît très mal la Martinique,
00:19:26parce que quand on y va, on y va 15 jours
00:19:28et dans des situations souvent très favorables.
00:19:31Je voulais connaître votre expertise sur cette île
00:19:34et j'ai l'impression qu'aucun des problèmes
00:19:37n'est jamais réglé depuis la nuit des temps.
00:19:39Depuis la colonisation, on n'a jamais rien réglé depuis.
00:19:43Il y a eu l'esclavage, l'abolition, etc.
00:19:45Et en fait, tout, si vous voulez, se tricote pour les populations locales.
00:19:48C'est-à-dire que vous avez en Martinique
00:19:5027% des habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté.
00:19:54C'est deux fois plus quasiment que dans l'Hexagone.
00:19:56Vous avez les prix de l'alimentaire qui coûtent 40% plus cher.
00:20:00Alors on nous dit que c'est pour les frais d'approche,
00:20:02pour tout ce qui est le transport, pour faire venir...
00:20:04Vous me disiez ce matin un quatre-quarts...
00:20:08Un quatre-quarts à 8 euros.
00:20:09J'ai pris des tarifs.
00:20:10Vous avez par exemple du beurre demi-sel.
00:20:12À Paris, c'est 2,49 euros.
00:20:13Le même exactement, il est à 3,90 euros en Martinique.
00:20:16Vous avez un dentifrice, le même qui est à Paris, à 3,92 euros.
00:20:20Il est à 5,40 euros en Martinique.
00:20:21Et à chaque fois, vous rajoutez 2, 3, 4 euros.
00:20:24Et pour certaines choses, cet été, j'ai dû acheter de la lessive pour ma mère
00:20:27qui m'a coûté 26 euros.
00:20:29Elle en coûte 13 à Paris.
00:20:30Et vous avez en fonction...
00:20:32Alors il y a plusieurs enseignes, évidemment,
00:20:33mais ce sont des enseignes nationales.
00:20:35Vous avez un Carrefour, un Auchan, un Leclerc, etc.
00:20:37qui sont des franchises et qui sont tenues par de grandes entreprises
00:20:43qui s'entendent très bien entre elles.
00:20:45Mais ça ne tient pas l'argument de dire qu'il faut acheminer...
00:20:49Ça ne tient pas comme argument.
00:20:51C'est-à-dire que ce n'est pas suffisant, en tout cas,
00:20:52pour expliquer à quel point les prix peuvent être élevés.
00:20:54Et vous avez des populations qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts.
00:20:57Alors on pourrait nous dire, oui, ils n'ont pas de chauffage à payer,
00:21:00ils ont du soleil, ils sont contents,
00:21:02mais en fait, la misère n'est pas meilleure au soleil.
00:21:05Et donc forcément, les gens sont en souffrance.
00:21:07Vous avez en plus d'autres problématiques.
00:21:09Cette impression d'être...
00:21:11Il y a cette expression qui revient souvent,
00:21:13d'être non pas des Français à part entière,
00:21:15mais des Français entièrement à part,
00:21:16avec cette impression que l'éloignement
00:21:18et justement le manque de compréhension de la situation
00:21:21fait qu'on est regardé avec un certain dédain
00:21:23ou avec un...
00:21:26D'indifférence.
00:21:27Oui, une forme d'indifférence, bien sûr.
00:21:29Vous avez plein de promesses politiques.
00:21:30Mais là, par exemple, le président du conseil exécutif
00:21:33de la collectivité territoriale,
00:21:35on fonctionne un peu comme la Corse,
00:21:36on a une collectivité territoriale avec deux chambres,
00:21:39le président du conseil exécutif a dit,
00:21:40bon, écoutez, je vais baisser les...
00:21:42On va faire en sorte qu'il n'y ait plus d'octroi de mer,
00:21:44c'est une taxe spécifique qui permet de financer les collectivités,
00:21:47qu'il n'y ait plus d'octroi de mer sur des milliers de produits alimentaires.
00:21:49On expérimente ça pendant trois ans.
00:21:51Et à côté de ça, il a sollicité le Premier ministre
00:21:53pour lui dire, faites en sorte de bloquer les prix,
00:21:55faites quelque chose pour nous aider, prenez des mesures radicales.
00:21:58Mais on n'a pas de gouvernement,
00:21:59donc c'est compliqué d'avoir des réponses.
00:22:01On a un Premier ministre qui, pour le moment,
00:22:03a d'autres chats à fouetter.
00:22:04Et donc, cette impression de toujours parler dans le vide,
00:22:07parce que même quand il y a un ministre,
00:22:08finalement, il y a des pseudo-réponses.
00:22:10Mais en vérité, on voit bien que les problèmes ne sont pas réglés.
00:22:12Vous disiez que vous êtes née en Franche-Comté
00:22:14et vous avez grandi en Martinique.
00:22:16Oui, ma mère est martiniquaise.
00:22:17Est-ce que vous diriez que la situation aujourd'hui
00:22:19est pire qu'il y a 20 ou 25 ans, quand vous étiez enfant ?
00:22:22Je vous avoue que quand j'avais 20, 25 ans,
00:22:23je ne regardais pas les prix des courses.
00:22:26Mais aujourd'hui...
00:22:30On va changer.
00:22:31Ben oui.
00:22:32Ben voilà.
00:22:33On va s'arrêter.
00:22:34On s'arrête alors.
00:22:35On a enlevé la sirène parce qu'elle était, paraît-il,
00:22:37un peu tonitruante.
00:22:39Elle était un peu anxiogène.
00:22:41Pour tout vous dire, j'ai eu un ou deux mails
00:22:45de gens qui habitent en Israël et qui nous regardent
00:22:48et qui m'ont dit que c'est la même sirène
00:22:51qu'on entend à Tel Aviv ou dans les grandes villes.
00:22:54Voilà.
00:22:55Donc je me suis dit qu'effectivement,
00:22:57il fallait peut-être changer de sirène.
00:22:59Donc pour le moment, on a pris Édouard Balladur
00:23:01qui dit que je vous demande de vous arrêter.
00:23:03Bon, ce n'est pas très original, vous me direz,
00:23:05mais ça a arrêté notre débat.
00:23:07On dit bonjour à, évidemment, Thaumahil
00:23:11et on va finir avec vous, Fanny.
00:23:13Bonjour.
00:23:14Bonjour, Pascal.
00:23:15Vous allez bien ?
00:23:16Écoutez, ça va, mais ça va mal finir.
00:23:19Ça va mal finir.
00:23:20Je pense d'abord en général, mais en particulier,
00:23:23on ne sait pas comment ça va finir,
00:23:25mais on imagine que tout ça va très mal finir.
00:23:27C'est pourquoi on pourra prendre un peu plus de légèreté
00:23:29en vous écoutant, j'imagine.
00:23:30Merci, Thomas.
00:23:31Exactement.
00:23:32Nous sommes donc avec Fanny Marceau.
00:23:34Fanny, vous avez grandi, vous êtes restée.
00:23:36Effectivement, combien de temps d'ailleurs ?
00:23:38À partir de 7 ans et puis ensuite,
00:23:41toutes les années qui ont suivi,
00:23:42si ce n'est les périodes d'études.
00:23:44Un gosse qui a 18, 20 ans, etc.
00:23:47Qu'est-ce qu'il fait aujourd'hui ?
00:23:48Quel est son avenir ?
00:23:49Est-ce que comme vous, il doit venir en métropole ?
00:23:51Ça dépend des études que vous faites.
00:23:52Moi, je suis journaliste.
00:23:53Pour faire des études de journalisme,
00:23:55on avait une formation qui n'était pas très performante
00:23:57et il fallait partir faire des écoles ici.
00:23:59Pour beaucoup, beaucoup de jeunes,
00:24:01c'est non seulement nécessaire de partir faire ses études.
00:24:03Certes, on a une université,
00:24:04mais on ne peut pas tout faire sur place.
00:24:06Et puis, une fois que vous avez votre diplôme,
00:24:07vous n'êtes pas sûr de trouver un boulot sur place non plus.
00:24:09Il y a des choses pour lesquelles il faut partir.
00:24:11Et puis, quand on vous dit que les voyages forment la jeunesse,
00:24:14ça marche beaucoup pour nous
00:24:15parce qu'on est un peu obligé de partir,
00:24:16ne serait-ce que pour pouvoir progresser dans notre carrière
00:24:19et puis ensuite essayer de revenir pour apporter ce qu'on a appris.
00:24:22Et une fois que le constat est fait,
00:24:24quelles sont les solutions possibles, à votre avis, pour la Martinique ?
00:24:27Écoutez, si je le savais, je serais élue.
00:24:29Je serais peut-être en politique.
00:24:31Non, en vérité, la problématique, c'est celle de la vie chère.
00:24:34Là, le préfet a réuni toute une flopée d'élus
00:24:38et de grands distributeurs
00:24:40pour essayer de voir comment on pourrait baisser de 20 %,
00:24:42c'est leur engagement, de 20 % les tarifs,
00:24:45sachant qu'on a des tarifs qui sont à 40 % plus chers qu'ici.
00:24:48Je ne sais pas par quel miracle ils vont le faire
00:24:50parce que ça voudra dire que si c'était possible,
00:24:53ça voudra dire qu'on pouvait le faire depuis longtemps.
00:24:55Bien sûr. Et le salaire est le même, par exemple ?
00:24:57Non, les salaires ne sont pas les mêmes, du tout.
00:24:59Mais je vous dis, vous avez 25 % de la population sur le seuil de pauvreté.
00:25:01Le SMIC est le même, bien sûr,
00:25:03mais après, pour tout ce qui est des avancements,
00:25:05des possibilités d'avoir un salaire plus élevé, non.
00:25:08Et la vie, par exemple, un appartement ou une maison pour un Martiniquais ?
00:25:12Ça dépend où vous vivez, comme partout,
00:25:14c'est sûr que moi, je me souviens d'avoir un loyer bien moins élevé qu'à Paris,
00:25:18évidemment, mais on ne parle pas tant que parisien.
00:25:20Vous prenez n'importe quelle campagne dans l'Hexagone,
00:25:22vous pouvez trouver une maison moins chère qu'en Martinique.
00:25:25Vous avez des villas, etc., qui peuvent se chiffrer à 600 000, 700 000 €.
00:25:30C'est le prix d'un appartement parisien,
00:25:32donc forcément, ça dépend de là où on vit.
00:25:35Mais moi, ce que je voudrais dire,
00:25:37vous me parliez tout à l'heure de la différence et du temps qui passe.
00:25:40En 2009, par exemple, on s'était mobilisés pour les mêmes raisons.
00:25:43La vie était trop chère, les gens n'en pouvaient plus.
00:25:46Alors, si vous prenez l'exemple du carburant,
00:25:48le carburant qui avait mobilisé les Gilets jaunes,
00:25:51en Martinique, en Guadeloupe, il est administré.
00:25:53Donc, les tarifs sont raisonnables et sont souvent moins chers qu'ici.
00:25:56Mais sur l'alimentaire, c'était déjà la problématique en 2009,
00:25:59c'est toujours la problématique aujourd'hui, ce n'est pas possible.
00:26:01Bon, Fanny Jour, merci. On vous écoutera demain à 8h du matin.
00:26:04Donc, votre mère est en Martinique ?
00:26:06Oui.
00:26:07Frère et sœur, peut-être ?
00:26:08Ma sœur.
00:26:09Votre sœur est là-bas ?
00:26:10Mon père est en Guyane.
00:26:12Je ne suis pas marine.
00:26:13Je suis d'accord, mais la Guyane qui a une très grande difficulté également.
00:26:16Et peut-être davantage encore que la Martinique.
00:26:19C'est encore autre chose.
00:26:20La Guyane, c'est très compliqué.
00:26:21Alors, il doit être 6h de moins en Martinique.
00:26:246h de moins en Martinique.
00:26:25Donc, peut-être qu'il y a des gens déjà réveillés et qui nous écoutent.
00:26:30Donc, on salue nos amis martiniquais.
00:26:32Avec plaisir.
00:26:33Et guadeloupéens.
00:26:34Et guadeloupéens.
00:26:35Et je pense qu'on est peut-être diffusés plus tard dans la journée.
00:26:37Il y a peut-être un décalage, je ne sais plus.
00:26:39Il nous écoute.
00:26:40Merci en tout cas, Fanny Marceau.
00:26:41Vraiment, merci beaucoup de cet éclairage.
00:26:43On marque une pause et on revient sur le procès Mazan.
00:26:46On pourra parler également de politique.
00:26:48Ah !
00:26:49Ah oui, parce que…
00:26:50C'est compliqué.
00:26:51Ça ne m'a pas échappé.
00:26:53A tout de suite.
00:26:57Chloé Morin, que vous connaissez, c'est y est, elle nous a rejoints.
00:27:01On va pouvoir échanger sur Mazan, bien sûr.
00:27:04Sommeil à l'abidi nous rappelle les titres.
00:27:13Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:27:15Le bilan s'alourdit.
00:27:16En Nouvelle-Calédonie, deux personnes tuées par balles
00:27:18lors d'une opération des forces de l'ordre cette nuit à Nouméa.
00:27:22Au total, 13 personnes sont décédées depuis le début des tensions
00:27:26qui embrasent l'archipel depuis le mois de mai dernier.
00:27:29Un couvre-feu partiel décrété en Martinique.
00:27:32L'arrêté sera effectif au moins jusqu'au 23 septembre
00:27:36et concerne certains quartiers des communes de Fort-de-France et du Lamentin.
00:27:40Depuis plusieurs nuits, des violences urbaines secouent l'île
00:27:43dans un contexte de mobilisation contre la vie chère.
00:27:46Et puis, nouvelle attaque d'ampleur à travers le Liban.
00:27:49Hier, le Hezbollah libanais annonce la mort de 20 de ses membres
00:27:53après les explosions de Tolki-Wolki.
00:27:56Ce matin, le fabricant japonais précise que ces appareils détruits
00:27:59n'étaient plus produits depuis, je cite, une dizaine d'années.
00:28:03C'est vrai qu'on regarde son portable peut-être différemment depuis 48 heures.
00:28:09Régine Delfourret est avec nous en direct de Mazan.
00:28:12Régine, vous disiez tout à l'heure que le procès avait repris
00:28:16et qu'aujourd'hui, de nouvelles auditions vont avoir lieu.
00:28:20Est-ce que d'ailleurs, pour le moment, les autres accusés ont été entendus ?
00:28:26Je ne crois pas.
00:28:29Non, c'est justement aujourd'hui qu'on va entendre les premiers co-accusés.
00:28:35Il y en a 50, théoriquement, il y en devrait y en avoir 3,
00:28:38qui vont être auditionnés aujourd'hui.
00:28:41Puisque hier, ils devaient l'être avec Jean-Pierre Maréchal,
00:28:43mais il n'y a eu que Jean-Pierre Maréchal,
00:28:45et puis après le témoignage de Gisèle Pivico.
00:28:48Aujourd'hui, c'est la première fois qu'on va les entendre.
00:28:50Ils vont dire, pour certains, nier les faits.
00:28:53D'autres vont dire qu'ils avaient remarqué qu'elle était endormie,
00:28:56qu'ils pensaient que c'était évidemment un jeu d'un couple libertin.
00:29:00Ils vont devoir s'expliquer.
00:29:02Alors, il va y avoir cette étude sur la personnalité,
00:29:04et puis ensuite, il va y avoir le rappel des faits.
00:29:07Et à l'issue de cela, on entendra Dominique Pellicot,
00:29:10qui lui confirmera ou pas leur dire.
00:29:13Merci beaucoup, Régine.
00:29:15Vous êtes avec Stéphanie Rouquier, d'ailleurs, en direct d'Avignon,
00:29:19et vous avez interrogé, il y a quelques minutes,
00:29:22des spectateurs, des spectatrices qui viennent écouter ces audiences.
00:29:28Je trouve qu'elle a un courage phénoménal,
00:29:31parce qu'elle se fait voir,
00:29:34et elle fait voir la cause.
00:29:37C'est grave, c'est grave.
00:29:39On n'est pas assez écoutée,
00:29:41on n'est pas assez affirmée dans la société,
00:29:44et on abuse de nous, de notre corps, de nos pensées.
00:29:47On se sent réduite, en fait.
00:29:49C'est pour ça qu'on est là aujourd'hui.
00:29:51Ben, Gisèle, bon courage,
00:29:53bats-toi, ne te laisse pas faire,
00:29:56montre les crocs pour toutes ces femmes
00:29:59qui ont été violées et humiliées dans le monde.
00:30:02Louis Morin et Sarah Salmane sont sur notre plateau.
00:30:05Vous êtes deux femmes, deux jeunes femmes.
00:30:07Est-ce que vous diriez ce qu'on vient d'entendre à l'instant ?
00:30:10On abuse de nous,
00:30:12et ce procès est important pour cela.
00:30:15Que ce procès soit important, oui, bien sûr.
00:30:17Après, la question, c'est, est-ce que c'est le procès de tous les hommes ?
00:30:20C'est beaucoup plus discutable.
00:30:22C'est ce qu'on a entendu ces derniers jours,
00:30:24et c'est une forme d'essentialisation
00:30:26qui fait que ce que 50 hommes,
00:30:28ou plus, 80, ont pu commettre
00:30:31représenterait les actes de l'intégralité
00:30:34de la gente masculine.
00:30:36Et ça, je pense que c'est totalement faux.
00:30:38C'est-à-dire que c'est toujours intéressant, d'ailleurs,
00:30:40l'essentialisation, parfois, elle peut marcher.
00:30:42Donc là, elle semblerait marcher.
00:30:44Certains, en tout cas, voudraient l'appliquer, tous les hommes.
00:30:47Et puis, dans d'autres domaines,
00:30:49on la refuse complètement.
00:30:51Je ne veux pas aller, évidemment, sur ces terrains,
00:30:53mais chacun comprend ce que je peux dire.
00:30:56Parce que pour certaines féministes, il y a les bonnes victimes
00:30:58et les mauvaises victimes.
00:30:59Là, en l'espèce, ce serait la bonne victime.
00:31:01Par exemple, pour toutes les femmes violées en Israël,
00:31:03je ne les ai pas beaucoup entendues,
00:31:05toutes ces féministes qui, là, c'est sûr,
00:31:07j'ai un juste titre, c'est parfaitement inacceptable,
00:31:09honteux, mais oui, il y a 96% des hommes
00:31:12qui sont auteurs de viols,
00:31:14mais tous les hommes, heureusement, ne sont pas comme ça.
00:31:16On ne peut pas non plus, effectivement, je vous rejoins, essentialiser.
00:31:18– Mais est-ce que c'est le procès de la masculinité, comme dit hier ?
00:31:20– Non, déjà, ce n'est pas le procès de la masculinité,
00:31:23c'est le procès de M. Pellicot, ou Mme Pellicot, et victime.
00:31:27– Mais est-ce que c'est le procès d'une société, d'une culture ?
00:31:30Est-ce que tout ça, c'est le continuum ?
00:31:32C'est ce que j'entends.
00:31:33Est-ce que c'est le résultat d'années, siècles, que sais-je ?
00:31:36Ce que disait, d'ailleurs, Karim Ressoudi hier,
00:31:38et on va réécouter, sans doute, ce qu'il disait hier,
00:31:41puisque ça fait réagir le plateau.
00:31:43Avant ça, je voudrais qu'on écoute Maître Zavaro,
00:31:45c'est donc l'avocate de M. Pellicot,
00:31:48et elle a expliqué pourquoi M. Pellicot a parfois des souvenirs oubliés.
00:31:56– Il n'est pas venu au secours.
00:31:58Ce que j'ai contesté, moi, en fin de journée,
00:32:00c'est de dire et de considérer que parce qu'on est dans le box des accusés,
00:32:04on doit avoir une mémoire infaillible, c'est-à-dire qu'on doit se souvenir de tout.
00:32:07Je ne suis pas certaine, monsieur, que vous vous souveniez, l'année dernière,
00:32:10à telle date, à quelle photo vous avez prise et comment vous l'avez prise.
00:32:14M. Pellicot, on lui reproche même de ne pas se souvenir de cela,
00:32:18et on reproche à Mme Pellicot de ne pas se souvenir de cela,
00:32:21et on tire comme argument et comme conclusion que si on ne se souvient pas de ça,
00:32:25c'est qu'on est sous sédation.
00:32:27Je pense qu'il y a quand même des raccourcis qu'on ne doit pas faire.
00:32:30On peut très bien ne pas se souvenir d'avoir été prise en photo,
00:32:33elle dit en plus qu'elle ne s'en souvient pas,
00:32:35elle confirme qu'il l'avait prise à son insu, d'un tact,
00:32:38mais de là à aller dire que ses photos ont été prises alors qu'elle était sédatée
00:32:42et que malgré tout elle avait un air de confiance, c'est quand même fort.
00:32:46Écoutez d'ailleurs ce que disait Gabrielle Cluzel,
00:32:48qui reprend un peu ce que vous disiez sur les bonnes victimes,
00:32:51les mauvaises victimes, les bons accusés, les mauvais accusés.
00:32:54Parce qu'effectivement, chacun le remarque dans la société.
00:32:58Écoutez ce que disait Mme Cluzel.
00:33:01Écoutez, si je fais un faux procès, j'aimerais qu'on m'explique
00:33:03pourquoi il n'y a pas eu de manifestation, par exemple,
00:33:05pour la petite fille juive violée à Courbevoie.
00:33:10J'aimerais qu'on m'explique pourquoi,
00:33:12au-delà de la marche blanche familiale de voisinage,
00:33:14il n'y a pas eu de manifestation pour Chahina, à Creil,
00:33:18victime de viol en réunion, chantage, harcèlement,
00:33:22et qui a été finalement poignardée et brûlée vive.
00:33:25Et vous savez pourquoi ?
00:33:27Selon son assassin, pour sa mauvaise réputation.
00:33:29Alors dans quel type de civilisation viole-t-on, poignarde-t-on
00:33:33et brûle-t-on pour une mauvaise réputation ?
00:33:36Alors moi, je voudrais savoir pourquoi les féministes
00:33:38sont capables de dénoncer la soumission chimique,
00:33:40mais pas la soumission islamique.
00:33:45En parallèle, il y a Peter Scheriff, le procès de Peter Scheriff,
00:33:49dont personne absolument ne parle.
00:33:51Et hier, il y avait un témoignage d'ailleurs accablant.
00:33:53Gabriel a entièrement raison et ça me fait penser à Claire
00:33:55qui avait été violée par deux migrants.
00:33:57Les associations féministes ne s'étaient pas du tout indignées
00:34:00et très peu de médias en avaient parlé, hormis ici.
00:34:02Donc je pense qu'il y a la bonne victime
00:34:04et aussi le bon accusé.
00:34:06Le bon accusé, c'est, je ne sais pas si je peux le dire comme ça,
00:34:09mais un homme blanc de plus de 50 ans.
00:34:11C'est le mâle blanc occidental.
00:34:13Alors certains disent ce que vous dites.
00:34:15Claire a été accusée d'être d'extrême droite
00:34:17parce qu'elle disait que son violeur qui était sous OQTF
00:34:19n'avait rien à faire en France.
00:34:21Elle a été accusée d'être d'extrême droite
00:34:23parce qu'elle disait que son violeur n'avait rien à faire en France.
00:34:25Elle est violée et on l'accuse de quelque chose.
00:34:27Il n'empêche que forcément ce procès est intéressant aussi
00:34:30parce qu'il montre le comportement d'hommes,
00:34:33certains hommes, tous les hommes.
00:34:35Pas tous, bien sûr, certains hommes.
00:34:37Bien sûr, je suis d'accord avec vous pour dire que ça n'est pas...
00:34:39Olivier Darcival.
00:34:40Les hommes, le procès de la masculinité,
00:34:42il reste que c'est quand même un procès
00:34:44sur ce qui se passe toujours dans notre société.
00:34:46Un nombre considérable d'hommes ont eu cette annonce.
00:34:50Personne n'a interpellé la justice, les forces de l'ordre.
00:34:55Sur les réseaux sociaux, vous voyez quand même fleurir
00:34:58un certain nombre de commentaires sur le thème
00:35:00« Puisque le mari était d'accord, pourquoi cela pose problème ? »
00:35:03ou un libertinage qui a mal tourné.
00:35:05Il y a encore dans la conscience d'un trop grand nombre d'hommes
00:35:09ce type de ressort et de réaction.
00:35:12C'est pour ça que je dis qu'il y a une dimension
00:35:15qui va au-delà des 50.
00:35:17Vous avez entièrement raison,
00:35:18mais ces associations féministes à l'indignation,
00:35:20à géométrie variable, qui là sont indignées.
00:35:22Je ne vous parlais pas de ça.
00:35:24Vous pouvez me répondre sur un autre sujet.
00:35:26Qu'est-ce que vous en dites justement ?
00:35:28C'est ça ma question.
00:35:29Je parle du procès Peter Scheriff,
00:35:32parce que personne n'en parle.
00:35:33On en parle un peu.
00:35:34Un petit peu.
00:35:35C'est vrai que l'ancienne épouse religieuse...
00:35:38Elle a fait un réquisitoire extraordinaire.
00:35:41Contre lui, Barbara.
00:35:42Mais dans le monde, dans le journal Le Monde,
00:35:45c'est pour ça que chaque mot, je m'amuse,
00:35:48je ne sais pas si c'est le bon terme,
00:35:50à souligner la mise en perspective des uns et des autres.
00:35:53Je vous lis simplement le début de cet article
00:35:56de Soren Silo dans Le Monde.
00:35:58« À quoi se joue le destin d'un homme ?
00:36:00Que disent de lui les femmes qui l'ont connu ?
00:36:02Comment un gamin d'une cité populaire
00:36:03du 19e arrondissement de Paris
00:36:05devient-il l'un des djihadistes français les plus importants ?
00:36:07Ce qui lui vaut d'être jugé depuis le lundi 16 septembre
00:36:10devant la Cour d'assises spéciales de Paris
00:36:11pour son rôle dans l'attentat du 7 janvier 2015
00:36:14contre Charlie Hebdo. »
00:36:15Il y a une mise en perspective qui est évidemment différente
00:36:18de Dominique Pellicot,
00:36:19puisque là on va s'intéresser à vouloir expliquer
00:36:22le cheminement en réalité.
00:36:24Donc j'y vois quelque chose de plus bienveillant
00:36:27dans la mise en scène et dans la mise en perspective
00:36:31de celui qui est un djihadiste
00:36:34que dans d'autres sujets.
00:36:35Mais il n'empêche...
00:36:36C'est un biais qui apporte aussi des informations.
00:36:38Oui, mais ce que je veux dire, c'est qu'on ne traite pas...
00:36:41Et vous complétez par d'autres biais ici.
00:36:44Moi, je n'ai pas l'impression d'avoir des biais, justement.
00:36:46Pardonnez-moi, j'ai l'impression...
00:36:47Vous en avez tous, je pense.
00:36:48J'espère pas.
00:36:50J'espère pas.
00:36:51J'espère vraiment avoir une honnêteté sur ce sujet.
00:36:54C'est-à-dire que ce qu'il se passe à Mazan
00:36:56interroge fortement la société française
00:37:00et le comportement des hommes.
00:37:02Personne n'est neutre.
00:37:04Gérard Carreyrou qui ne s'est pas exprimé.
00:37:06Gérard Carreyrou sur ce procès.
00:37:08D'abord, tout simplement, comment vous le vivez ?
00:37:10Comment vous l'écoutez ?
00:37:11D'abord, comme tout le monde, je n'y croyais pas.
00:37:14Je ne pouvais pas imaginer qu'une situation pareille arrive.
00:37:18Donc, j'ai été sidéré.
00:37:20La sidération, c'est le premier.
00:37:22Après, je me suis interrogé, et je m'interroge encore,
00:37:25et l'évolution du procès-là,
00:37:27que je suis tous les jours,
00:37:29notamment dans votre émission,
00:37:31et quelque part en lisant également
00:37:33ce qui se dit dans les journaux,
00:37:35je me demande si le choix de le faire public...
00:37:39Parle trop.
00:37:41Tout le monde parle trop.
00:37:42Finalement, amène quelque...
00:37:44C'est-à-dire que ça se retourne peut-être,
00:37:46ça se retournera peut-être.
00:37:48Au départ, je me suis dit oui,
00:37:50qu'il n'y ait pas d'huile clos.
00:37:51Je ne crois pas.
00:37:52Je le crains.
00:37:53Je le crains, et j'en vois les prémices.
00:37:57Je vois cette femme...
00:37:59Alors, je ne veux pas non plus qu'on me dise...
00:38:01Cette femme, je la trouve admirable.
00:38:03Ce courage.
00:38:05Fou, même.
00:38:07C'est fou, ce courage d'affronter, etc.
00:38:10En même temps, je pense qu'à un moment donné,
00:38:13elle prend le risque qu'elle va être amenée
00:38:16à répondre à des attaques qui vont être
00:38:18de plus en plus...
00:38:19Les avocats sont là pour ça.
00:38:20C'est leur boulot.
00:38:21Ils vont donc aller chercher la petite bête,
00:38:23si j'ose dire, des choses ici ou là.
00:38:25Elle va vouloir répondre de plus en plus.
00:38:27Et en répondant de plus en plus,
00:38:29peut-être durement,
00:38:30elle risque de perdre cette...
00:38:32Donc, je crains.
00:38:33Je crains, et je crains effectivement...
00:38:35Philippe Bidjerre, lui, qui n'aime pas la publicité,
00:38:38ça reste entre vous.
00:38:39Dans le huile clos, vous n'aimez bien pas
00:38:41que surtout l'opinion publique ne rentre pas
00:38:43pour qu'on ne voie pas comment vous travaillez.
00:38:45Je connais, je vous connais.
00:38:47C'est une conception très étrange
00:38:49de ma propre pensée.
00:38:50Je n'ai jamais dit ça, mon cher Pascal.
00:38:53Mais vous l'avez pensé fort.
00:38:55Comme vous l'avez dit, c'est forcément juste.
00:38:57Arrêtez.
00:38:58Mais écoutez-vous pas.
00:39:00Alors, je vais vous poser la question différemment.
00:39:02Vous préféreriez huile clos ou pas huile clos ?
00:39:04Ah non, je trouve qu'elle a très bien fait
00:39:06de refuser l'huile clos.
00:39:07Mais simplement, je trouve,
00:39:09pour aller plus loin que Gérard,
00:39:11que tout le monde parle trop dans cette affaire.
00:39:15Mais qui parle trop ?
00:39:17Par exemple Gisèle Pellicot,
00:39:19à un moment donné...
00:39:20Vous trouvez qu'elle parle trop ?
00:39:21Je trouve qu'elle parle trop.
00:39:23Et en quoi ?
00:39:24Mais tout simplement parce qu'elle sort
00:39:27de l'extraordinaire intensité de la vie judiciaire
00:39:31pour faire des déclarations qui, je veux dire,
00:39:35ne sont pas utiles à la compréhension
00:39:38de l'affaire.
00:39:39Lesquelles ?
00:39:40Je ne les ai pas notées sur mon agenda.
00:39:43De la même manière que l'avocat de Pellicot parle trop.
00:39:47De la même manière que l'avocat Laspana...
00:39:50De Palmas.
00:39:52C'est pas Gérard de Palmas.
00:39:54Pensez aux chanteurs, c'est idiot.
00:39:57Mais donc je pense qu'il y a une parole diffuse, profuse, excessive
00:40:03en dehors de l'enceinte judiciaire.
00:40:07Et ça, ça crée plus de désordre que de lucidité.
00:40:13Madame Pellicot, vu tout ce qu'elle a enduré,
00:40:15je pense qu'on ne peut pas lui reprocher
00:40:16de gérer ses émotions comme elle le souhaite.
00:40:18On continuera la discussion tout à l'heure.
00:40:20Oui, mais en dehors !
00:40:21On continuera la discussion tout à l'heure
00:40:23parce qu'on sera avec Michel Onfray.
00:40:24Je ne doute pas que sur ce sujet, il ait aussi un avis.
00:40:27Mais comme il reste 5-6 minutes,
00:40:28je voulais vraiment qu'on fasse ce tour d'horizon avec vous, politique.
00:40:31Avec plaisir.
00:40:32Vous étiez le vrai et que vous nous disiez.
00:40:35Je ne crois pas du tout à la démission possible de Michel Barnier.
00:40:38Mais peut-être que je me trompe.
00:40:39Vous savez que l'actualité est en direct.
00:40:42Et hier, j'avais loupé l'annulation du rendez-vous Attal-Barnier
00:40:46qui est tombé pendant l'émission.
00:40:47Et donc là, il y a un communiqué de Matignon qui vient de tomber
00:40:50et que je n'ai pas loupé cette fois.
00:40:51Le Premier ministre a reçu ce matin la présidente de l'Assemblée nationale,
00:40:54Yves-Berne Pivet, puis le président du Sénat, Gérard Larcher.
00:40:56Ce n'est pas le plus intéressant.
00:40:57Il poursuit sa dernière journée de consultation.
00:41:02Et d'un coup, le mot dernier apparaît.
00:41:05Dernière apparaît.
00:41:06C'est-à-dire que, visiblement, les choses vont s'accélérer.
00:41:09Et Michel Barnier va sortir un gouvernement dans les prochaines heures.
00:41:13L'objectif, c'est évidemment avant dimanche.
00:41:16Les uns et les autres se posent toujours une question.
00:41:18Comment le public sait-il qu'il y a 39 noms qui parlent ?
00:41:22Parce qu'il n'y a que Michel Barnier, a priori.
00:41:24Après, le problème, c'est qu'il y a des choses qui flûtent dans la presse.
00:41:28Hier, Matignon a démenti la fameuse liste présentée par Michel Barnier à Emmanuel Macron.
00:41:33Il n'empêche qu'il y a friction sur la ligne.
00:41:34Et qu'Emmanuel Macron a bien vu Michel Barnier.
00:41:36Et qu'il lui a dit que le casting n'allait pas.
00:41:38Et pourquoi le casting n'allait pas ?
00:41:39Parce qu'il y avait beaucoup trop de LR à des postes trop importants.
00:41:42Et qu'Emmanuel Macron a rappelé une chose factuelle à Michel Barnier.
00:41:45Il y a 47 députés LR.
00:41:47Et s'il y a trop de LR, ça vexe évidemment ce qui reste de la Macronie.
00:41:51Et donc, ils ne veulent plus faire partie de l'équipe.
00:41:53Il y aura du horizon, du renaissance ?
00:41:56Il y aura forcément.
00:41:57Michel Barnier ne peut pas gouverner sans horizon le modem renaissance LR.
00:42:01Est-ce que vous avez des noms ?
00:42:02Par exemple, Gérald Darmanin, il reste ? Il ne reste pas ?
00:42:04Alors, j'ai plus que des noms.
00:42:06Des coulisses pour comprendre ce qui s'est passé ces dernières heures.
00:42:08Pourquoi est-ce que la petite musique « Michel Barnier va jeter l'éponge »
00:42:12est montée toute la journée d'hier avant de se calmer hier soir ?
00:42:16Déjà, il s'est fâché avec Emmanuel Macron pour les raisons que je viens d'évoquer sur le casting.
00:42:20Ensuite, il s'est pris une alliance de circonstances à Thal Darmanin.
00:42:25C'est-à-dire que, pour des raisons différentes,
00:42:27les deux hommes qui sont en concurrence pour le leadership du groupe renaissance
00:42:31se sont alliés contre Michel Barnier.
00:42:33L'un, parce qu'il a été humilié lors de la passation de pouvoir et il ne s'en est pas remis.
00:42:36Et il a dit au lendemain, je ne vais pas aider Michel Barnier,
00:42:39je ne vais pas dire les propos qu'on m'a rapportés,
00:42:41mais en gros, je vais lui pourrir la vie.
00:42:43Ce n'est pas ça, mais voilà, c'est ça que ça voulait dire.
00:42:45Et Gérald Darmanin, parce qu'il a compris que Michel Barnier
00:42:48ne voulait pas le garder au gouvernement, y compris au Quai d'Orsay,
00:42:50alors que Stéphane Séjourné était en train de libérer la place.
00:42:53Vous verrez qu'il ne sera pas loin du gouvernement,
00:42:55il sera peut-être dedans, Gérald Darmanin, pour une raison simple,
00:42:58et le président veut.
00:42:59Oui, et puis il montre qu'à l'extérieur, il peut nuire.
00:43:02Exactement.
00:43:03C'est ce qu'il montre depuis ses dernières heures.
00:43:05Ça a été un des meilleurs ministres, Gérald Darmanin, de la Macronie,
00:43:08donc ça serait quand même paradoxal que lui sorte.
00:43:11Ensuite, il y a l'histoire des impôts,
00:43:13qui sans doute a été un peu montée par Gérald Darmanin
00:43:15sur les premiers propos de Michel Barnier.
00:43:17Pas montée !
00:43:18Il y a une faute politique.
00:43:19Barnier a dit, je vais vous commenter les impôts.
00:43:21Oui, mais il ne parlait sans doute pas des classes populaires.
00:43:23Vous voyez, il fallait définir quels impôts on augmente.
00:43:26Mais il y a une faute politique.
00:43:27Ils n'en payent pas, les classes populaires.
00:43:28Il y a une faute politique de Michel Barnier.
00:43:30Vous ne payez pas de TVA ?
00:43:31Oui.
00:43:32C'est la première ressource.
00:43:34Il y a, comment dire, je crois que moins de 10% sur les impôts,
00:43:39sur le revenu, moins de 10% des gens payent 75% de l'IR.
00:43:44Il y a une double.
00:43:45Donc arrêtez avec la justice fiscale.
00:43:48Moins de 10% des gens payent 75% du revenu.
00:43:51Je vais continuer.
00:43:52Si vous, ça ne fait pas tilt dans votre cerveau.
00:43:55Je disais donc que les enfants payent aussi.
00:43:58Laissez terminer.
00:43:59Il y a une double faute politique de Michel Barnier.
00:44:02Avant de vous parler des annulations d'hier,
00:44:04parce que ça ne manque pas de celle-là aussi, des réunions.
00:44:06Première faute politique.
00:44:07Alors, vous êtes un homme de droite.
00:44:08Vous reprenez le pouvoir depuis 2012.
00:44:10Et la première mesure.
00:44:11On l'a dit hier.
00:44:12C'est une augmentation d'impôts.
00:44:13Oui, mais après, Matignon est incapable de démentir de manière claire l'information
00:44:17en disant non, ce n'est pas sur les ménages qui sont un peu aisés.
00:44:21Je veux des noms.
00:44:22Et je veux quand même vous dire, parce qu'hier, Michel Barnier, il annule quand même deux réunions.
00:44:26L'une de Gabriel Attal, parce que Gabriel Attal dit je veux venir à 8.
00:44:29Donc là, il dit c'est hors de question.
00:44:30Et ensuite, il annule aussi les LR.
00:44:31Personne n'a compris pourquoi il annule les LR.
00:44:33Je veux des noms.
00:44:34Mais des noms.
00:44:35Les noms, c'est les noms.
00:44:36Monsieur Retailleau.
00:44:37Oui, à l'intérieur.
00:44:38À l'intérieur.
00:44:39Monsieur Wauquiez.
00:44:40Oui, à l'économie.
00:44:41Mais c'est démenti par Matignon.
00:44:42Est-ce qu'il y a des personnalités de gauche ?
00:44:44Mais alors, il y a Manuel Valls, c'est très important.
00:44:46Pascal Canfin.
00:44:47J'ai entendu le nom de Pascal Canfin.
00:44:49Mais alors, il est renaissance désormais.
00:44:50Mais il siège au Parlement européen.
00:44:51Ce qui serait quand même Pascal Canfin, là, c'est…
00:44:54Vous savez aussi que…
00:44:55Une grosse prise.
00:44:56Ah oui, une grosse prise.
00:44:57Ce qui a brusqué aussi tout le monde.
00:44:59Et d'ailleurs, on n'entend plus les LR depuis cette histoire d'impôt.
00:45:01On ne sait pas ce qu'ils pensent.
00:45:02Les LR, ils n'ont pas été malins sur la réunion de groupe.
00:45:04Ou tu as l'impression qu'ils se partageaient les postes.
00:45:06On me dit parfois que je suis sévère sur les LR.
00:45:08Un peu, oui.
00:45:09Vous l'êtes trop.
00:45:10Je veux bien être sévère, mais on avait le sentiment…
00:45:13Les LR, 47 sièges.
00:45:15Ils n'ont pas gagné les élections.
00:45:17Là encore, je n'ai pas de biais.
00:45:19J'essaye d'être un peu honnête, journalistiquement.
00:45:24Non mais c'est évident.
00:45:25Ils ont 47 députés.
00:45:26On a eu l'impression qu'ils avaient la majorité absolue.
00:45:29Ils partagent les sièges.
00:45:30Bon, ils ne sont pas très malins.
00:45:31Et ils ont expliqué pendant des années qu'Emmanuel Macron était radioactif.
00:45:35Et aujourd'hui, ils font tout pour avoir une voiture à cocarde.
00:45:37C'est le grand décard.
00:45:40Il y a quand même un sujet.
00:45:41C'est comment Michel Barnier va passer l'obstacle du budget.
00:45:44Bonne chance.
00:45:45Mais forcément par 49-3.
00:45:46La déclaration la plus forte.
00:45:49Vous voulez l'écouter ?
00:45:50La déclaration la plus forte hier.
00:45:51S'il faut retenir une seule chose hier de tout ce qui a été dit,
00:45:54c'est ce qu'a dit Pierre Moscovici.
00:45:55Je le dis pour Marine Lenson.
00:45:57On va l'écouter maintenant.
00:45:58Il a tout dit.
00:45:59C'est-à-dire qu'un pays qui a 80 milliards à payer par an, il est mort.
00:46:03Il a été abercé ou pas Pierre Moscovici ?
00:46:05Là, il est dans sa chaise longue maintenant.
00:46:07Il a été ministre de l'économie et des finances ou pas ?
00:46:09Bien sûr.
00:46:10On l'écoutera après.
00:46:11Mais il n'empêche qu'il peut dire quelque chose de très intéressant.
00:46:14Ça, on peut toujours dire.
00:46:15Ça arrive à tout le monde.
00:46:16Il a dit qu'il n'y a aucune marge de manœuvre.
00:46:18Aucune.
00:46:19Je peux vous donner l'exemple d'une incongruité ?
00:46:21Oui.
00:46:22La journée d'hier.
00:46:23Marc Ferracci, qui est un député macroniste assez féru de fiscalité et de budget.
00:46:27Qui a été le témoin de mariage d'Emmanuel Macron.
00:46:29Aurait été contacté.
00:46:32Le fils de Pierre Ferracci.
00:46:33Oui.
00:46:34Aurait été contacté pour intégrer le gouvernement avec l'économie sociale et solidaire.
00:46:41Ce qui n'est pas véritablement son cœur de mission.
00:46:43Il a posé deux questions.
00:46:44Qui est mon ministre tutelle à Vercier ?
00:46:46On ne lui a pas donné la réponse.
00:46:47Pour quelle politique fiscale et budgétaire ?
00:46:49On ne lui a pas donné la réponse.
00:46:50Donc, ça ne peut pas tenir.
00:46:51Vous savez pourquoi ?
00:46:52Mais on le sait que ça ne peut pas tenir.
00:46:53On est le 7 juillet.
00:46:54Je le dis tous les jours.
00:46:55Ça ne peut pas tenir.
00:46:56Vous avez eu un petit moment barnier quand même en disant.
00:46:58Oui.
00:46:59Vous avez eu un petit moment barnier.
00:47:00Mais comment il peut faire ?
00:47:01Vous avez eu un petit moment mental.
00:47:02Si il gagne à gauche, il le perd à droite.
00:47:03Si il gagne à droite, il le perd.
00:47:04Je ne suis toujours pas convaincu qu'on ait une équipe gouvernementale dans 48 heures.
00:47:07Vous savez pourquoi ?
00:47:08Parce qu'il y a une chose qui a complètement changé.
00:47:09Avant, vous nommez votre équipe gouvernementale.
00:47:11Et puis, vous décidez de la politique à mener.
00:47:12Puisque vous avez une majorité absolue au relatif.
00:47:14Et c'est le président qui décide.
00:47:15Là, ça a changé.
00:47:16Il faut se mettre d'accord sur la politique à mener avant d'entrer au gouvernement.
00:47:19Donc, vu qu'il y a des accords sur la politique à mener.
00:47:21Puisque le pacte législatif des Républicains dans lequel il n'était mis aucune augmentation d'impôt au passage.
00:47:31Catherine Ney, qui est une grande spécialiste.
00:47:34Qui a écrit un article formidable dans le JD News.
00:47:36De la politique.
00:47:37Formidable.
00:47:38Un jour, trois mois ou trois ans.
00:47:39Elle a dit.
00:47:40En inspiration.
00:47:41N'oubliez pas que les Républicains sont majoritaires au Sénat.
00:47:43C'est vrai.
00:47:44Républicains.
00:47:45Ça ne va pas se jouer à l'Assemblée qu'au Sénat.
00:47:47Bon.
00:47:48Monsieur Gauthier Lebray.
00:47:49Oui.
00:47:50Merci d'être passé par notre vidéo.
00:47:51Vous pouvez dire que t'es scarabée.
00:47:52Les gens m'appellent comme ça dans la rue.
00:47:53Parce qu'ils vous reconnaissent dans la rue ?
00:47:55Ça arrive.
00:47:56Ça arrive.
00:47:57Faites attention.
00:47:58Faites attention.
00:47:59Parce que parfois.
00:48:00La jeunesse.
00:48:01Vous savez.
00:48:02La notoriété.
00:48:03Oui.
00:48:04Je sais.
00:48:05On me prévient beaucoup.
00:48:06Ça peut ébranler.
00:48:07Pourquoi pas.
00:48:08Des jeunes cerveaux.
00:48:09Donc il faut faire toujours attention.
00:48:10Bien sûr.
00:48:11Ou pas.
00:48:12Ou pas.
00:48:13Michel Onfray.
00:48:14On va le recevoir.
00:48:15Force au peuple.
00:48:16Force au peuple.
00:48:17Et Michel Onfray.
00:48:18Voilà.
00:48:19On le connaît.
00:48:20On le suit d'ailleurs.
00:48:21Avec Laurence Ferrari.
00:48:22Chaque week-end.
00:48:23Il a écrit une chronique un jour sur l'heure des pros.
00:48:24Comment ?
00:48:25Notre rapport à tous les deux.
00:48:26Oui.
00:48:28Bonne journée.
00:48:29Bonne journée.
00:48:30Et Michel Onfray dans une seconde.
00:48:35Somaïa Labidi est avec nous.
00:48:37Michel Onfray vient d'arriver.
00:48:38Et je le remercie grandement.
00:48:40Il a publié son.
00:48:42A chaque fois je fais la même blague.
00:48:43Bon.
00:48:44Mais bon.
00:48:45C'est son 18e livre de l'année.
00:48:46Mais bon.
00:48:47C'est une blague un peu éculée.
00:48:48Est-ce que vous savez d'ailleurs combien d'ouvrages vous avez écrit ?
00:48:50Non.
00:48:51Enfin c'est incroyable.
00:48:52Publié je ne sais pas.
00:48:53Mais vous êtes là non plus.
00:48:54Et le premier vous l'avez écrit quand ?
00:48:55En quelle année ?
00:48:56En 88.
00:48:57Juste après un infarctus.
00:48:58D'accord.
00:48:59Dans la foulée.
00:49:00En quatre jours.
00:49:01Mais en combien ?
00:49:02En quatre jours.
00:49:03Oui parce que moi je vous pose souvent des questions.
00:49:04Comment vous écrivez ?
00:49:05Il me dit vous êtes habité.
00:49:06Vous mettez à votre.
00:49:07Et puis alors ça vient.
00:49:08Ça vient.
00:49:09Je corrige à peine.
00:49:10C'est le premier G et le dernier G.
00:49:12Mais vous êtes un génie de l'écrire.
00:49:14Non.
00:49:15Non.
00:49:16Non.
00:49:17Non.
00:49:18Non.
00:49:19Un malade.
00:49:20Mais un malade sociable.
00:49:21Mais par exemple ce livre-là vous l'avez écrit en combien de temps ?
00:49:22Alors celui-ci c'est un recueil des chroniques de Front Populaire.
00:49:23Donc c'est vraiment.
00:49:24Oui.
00:49:26C'est un recueil par trimestre.
00:49:27Et puis voilà quoi.
00:49:28Ça vient tous les trimestres.
00:49:29Donc voilà.
00:49:30Et ça fait mon travail.
00:49:31Et quand vous vous mettez à la machine ?
00:49:32Ça dépend ce que j'écris.
00:49:33Il y a un gros travail parfois pour certains livres.
00:49:34Un gros travail de documentation et de lecture.
00:49:35Et puis pour d'autres un peu moins.
00:49:36Bon.
00:49:37Il est dix heures.
00:49:38Vous suivez le procès Mazan ?
00:49:39Oui.
00:49:40Alors là j'attends votre.
00:49:41Vraiment ce que vous allez me dire.
00:49:42Bon il ne faudrait pas dire Mazan parce que les pauvres habitants de ce village.
00:49:43Oui.
00:49:44Vous avez raison.
00:49:45C'est terrible.
00:49:46Vous vous rendez compte.
00:49:47C'est pas le procès de Mazan.
00:49:48C'est pas le village.
00:49:49Je suis d'accord avec vous.
00:49:50Mais bon c'est le problème de Vichy.
00:49:51Depuis 1940.
00:49:52C'est une ville à chaque fois qui est identifiée.
00:49:53Bien sûr.
00:49:54Enfin donner le nom de M.
00:49:55Vélicot.
00:49:56Et puis c'est son procès à lui.
00:49:57Vous avez raison.
00:49:58Et pas le procès du village.
00:49:59Parce qu'à chaque fois les gens d'un seul coup ils se disent.
00:50:00Mais ce n'est pas nous.
00:50:01Bien sûr.
00:50:02J'ai même entendu sur cette chaîne des gens qui disaient.
00:50:03Mais d'ailleurs ce monsieur n'était pas d'ici.
00:50:04Parce qu'il est occupé.
00:50:05Vous savez comment ça fonctionne dans les villages.
00:50:06Bien sûr.
00:50:07Du genre.
00:50:08Il a sali le nom de notre village.
00:50:09Et d'un seul coup.
00:50:10C'est pas nous.
00:50:19Bien sûr.
00:50:20Ce qui serait bien.
00:50:21Ce serait de dire le procès de ce monsieur.
00:50:22Le procès de ce monsieur.
00:50:23Je vais le dire.
00:50:24Le procès de M.
00:50:25Pénicaud.
00:50:26Mais j'attends votre avis.
00:50:27Parce qu'il y a tout.
00:50:28Comme toujours.
00:50:29Dans cette séquence.
00:50:30Oui.
00:50:31Il y a tout.
00:50:32Somaïa Labidi.
00:50:33L'actualité.
00:50:34Les titres.
00:50:35Somaïa.
00:50:36C'est la dernière ligne droite affirme Matignon.
00:50:40Ultime journée de consultation avant l'annonce du futur gouvernement Barnier.
00:50:44Le premier ministre qui a reçu ce matin Yahil Broun-Pivé.
00:50:48Président de l'Assemblée nationale.
00:50:50Puis le président du Sénat.
00:50:51Gérard Larcher.
00:50:52Alors que 50 000 cheminots ont touché une prime en marge des Jeux Olympiques de Paris
00:50:572024.
00:50:58Deux syndicats réclament désormais une gratification exceptionnelle pour tous les salariés qui
00:51:03n'étaient pas éligibles.
00:51:04Mais qui ont tout de même participé à la bonne tenue de l'événement.
00:51:08Et puis, désormais, ils n'attendent plus la nuit pour manifester leur colère.
00:51:13Les familles d'otages retenues par le Hamas depuis le 7 octobre continuent à se mobiliser
00:51:17à Tel-Aviv.
00:51:18Comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:51:21Merci beaucoup Soumeya.
00:51:23Je voulais vous faire écouter.
00:51:25Alors j'avais promis de vous faire écouter Pierre Moscovici.
00:51:29On jongle un peu avec toutes les actualités.
00:51:32Mais avant la pub, c'est ce qu'il a dit hier.
00:51:35Et c'est vrai que ça me paraît la phrase la plus importante de toute la journée d'hier.
00:51:39Parce qu'il te dit en fait qu'il n'y a aucune marge de manœuvre.
00:51:41Donc avant de parler de Mazan.
00:51:42Avant de parler peut-être de Sarah Knafo également.
00:51:44Je vous propose d'écouter ce que disait Pierre Moscovici sur l'état de la France et de ses finances.
00:51:49Baisser la dette, c'est un impératif catégorique pour nous tous.
00:51:52Je ne sais pas comment vous allez mener des politiques écologiques avec une telle dette.
00:51:58Je ne sais pas comment on peut mener des politiques d'une autre nature.
00:52:00Et encore une fois, ce n'est pas un sujet de droite ou un sujet de gauche.
00:52:03Un gouvernement qui a une charge de la dette de plus de 80 milliards d'euros à rembourser par an.
00:52:08C'est un gouvernement qui en matière d'action publique est tout de même très, très, très, très contraint.
00:52:13Pour ne pas dire impuissant.
00:52:15Et un état surendetté est un état paralysé.
00:52:18Et personne ici ne doit l'ignorer.
00:52:20Bon, Gérard Carreau, ça veut dire quoi ?
00:52:22Ça veut dire déjà que c'est une forme d'autocritique pour M. Moscovici.
00:52:26Parce qu'il a quand même occupé de hauts postes, notamment celui du ministre des Finances.
00:52:30Je n'ai pas vu l'autocritique.
00:52:31En plus, ce n'est pas ce qu'il caractérise, Pierre Moscovici, l'autocritique.
00:52:35Mais en fait, sur le fond, cela étant, sur le fond, il me semble qu'il a raison.
00:52:39Il a raison sur le fait que moi, j'aime bien Barnier.
00:52:43Il se trouve que je le connais bien et je l'aime bien.
00:52:45Mais je me dis, mon pauvre Barnier, quelle mouche t'a piqué d'accepter ce job ?
00:52:51Parce qu'on dit qu'il a des convictions.
00:52:54Il veut être président de la République, Gérard.
00:52:56Pardon ?
00:52:57Il veut être président de la République.
00:52:58Non, je ne suis pas sûr de ça.
00:53:00Il l'a dit.
00:53:01Il veut rassembler la droite et être, en 2027, le candidat de la droite.
00:53:08Écoutez, ils veulent tous l'être, y compris mon ami Bérégovoy, qui ne m'avait toujours dit jamais moi.
00:53:13Quand on est à Matignon, on a la pulsion de l'Élysée.
00:53:18C'est comme ça.
00:53:19C'est la nature humaine.
00:53:20Mais bon, pour revenir à votre question, effectivement, c'est impossible.
00:53:26La mission est impossible.
00:53:27Il ne peut rien faire.
00:53:28Il ne peut pas monter les impôts.
00:53:31Il ne peut pas les baisser.
00:53:32Il ne peut rien faire.
00:53:33Alors, on fait quoi ?
00:53:34Alors, effectivement, il ne lui reste que la porte, qu'il ne prendra pas.
00:53:38Il ne la prendra pas, ne serait-ce que par orgueil personnel.
00:53:41On ne renonce pas à cette mission.
00:53:45Donc, il va s'accrocher.
00:53:47Mais il va s'accrocher.
00:53:48Mais il y a de la tartufferie qu'il y a dans cette expérience qu'on vit ici.
00:53:51Parce qu'ils pensent exactement la même chose que Macron.
00:53:53Et même les mêmes politiques depuis Maastricht.
00:53:56Ils ont la responsabilité de la désindustrialisation du pays.
00:53:59Tous.
00:54:00Donc, ils font croire à des musiques différentes.
00:54:02Mais ils pensent tous la même chose.
00:54:03Et c'est leur échec collectif.
00:54:05Là, vous êtes Michel Onfray, vous.
00:54:07Pourquoi ?
00:54:08Parce qu'il dit exactement ce que vous venez de dire.
00:54:10On est plusieurs à le penser, non ?
00:54:11Au moins deux à avoir raison.
00:54:12Voilà.
00:54:13Il reprend les informations.
00:54:15Non, mais c'est tout en réalité.
00:54:16Vous êtes Michel Onfray.
00:54:18Oui, mais j'apprécie beaucoup Michel, par ailleurs.
00:54:21Oui.
00:54:22Mais il y a eu surtout 2005.
00:54:25Oui.
00:54:26Et après, Lisbonne.
00:54:27C'est hollandais.
00:54:28Sarkozy, Lisbonne.
00:54:29Vous n'aimez pas quand je vous dis ça.
00:54:30Mais d'abord, j'aime tout ce que vous dites.
00:54:32Il n'y a pas de souci.
00:54:33Chloé Morin.
00:54:34Qu'est-ce qu'on fait, en fait ?
00:54:35Moi, je suis assidérée.
00:54:36Quand, hier, Michel Barnier dit
00:54:39« La situation des finances publiques est catastrophique. »
00:54:42Ce qu'il dit, c'est dire une insulte directe à Emmanuel Macron.
00:54:45Nous sommes d'accord.
00:54:46À Gabriel Attal.
00:54:47Nous sommes d'accord.
00:54:48Et à tous ceux qui ont quand même conduit ce pays depuis 7 ans.
00:54:51Et à François Hollande.
00:54:52Et à lui-même, puisqu'il était ministre.
00:54:54A chacun et les autres.
00:54:55Et notamment, Gérald Darmanin, hier matin, vient de lui dire
00:54:58« Il ne faut surtout pas augmenter les impôts. »
00:55:00Moi, j'attendais à ce qu'il dise.
00:55:01Bon, on n'augmente pas les impôts.
00:55:02Mais alors, je vais vous dire où est-ce qu'on va couper.
00:55:04Parce que sinon, il se retrouve avec une équation impossible
00:55:07qui est juste l'héritage des gens avec qui il est censé gouverner
00:55:10et qu'il n'arrête pas de lui jeter des cailloux dans son jardin.
00:55:13Franchement, je ne sais pas comment il s'en sort.
00:55:15Alors, Michel Onfray.
00:55:16Vous, vous intervenez souvent sur des sujets sociétaux.
00:55:20Est-ce que vous estimez que vous avez une compétence économique ?
00:55:24Et est-ce que vous imaginez des solutions pour la France ?
00:55:29Parce que le nerf de la guerre, vous en conviendrez,
00:55:32c'est sans doute l'économie.
00:55:34Oui, mais je pense que l'économie, il ne faut pas laisser ça aux économistes.
00:55:36Il n'y a pas de raison de croire qu'il faut avoir fait des études d'économie
00:55:39pour avoir des idées sur l'économie.
00:55:41Ce que vous dites est fort juste.
00:55:42C'est-à-dire qu'il y a un moment donné,
00:55:43où si on n'augmente pas les impôts, il faut tailler dans les budgets.
00:55:46Et il faut clairement le dire.
00:55:47Et je souscris à ce que dit Olivier.
00:55:49Quel est le budget ?
00:55:50Le budget de la France.
00:55:51Vous taillez dans quoi ?
00:55:53Par exemple, toutes les aides qui sont accordées
00:55:56à des gens qui arrivent directement de l'étranger
00:55:58en disant on n'a pas cotisé, on arrive et on a des droits.
00:56:00Je sais que ce n'est pas politiquement correct,
00:56:02mais ceci dit, il y a un moment donné
00:56:03où quand on a l'argent qu'on a et pas plus,
00:56:05on ne peut pas partager plus qu'on a.
00:56:07Ce n'est sans doute pas l'essentiel.
00:56:09L'essentiel c'est quoi ? C'est les retraites ?
00:56:10C'est beaucoup d'argent.
00:56:11Sûrement pas les retraites.
00:56:12Il ne faut pas toucher les retraites.
00:56:13D'accord, mais c'est quand même le premier budget, sans doute,
00:56:15de dépenses publiques, les retraites ?
00:56:17Non, c'est le remboursement de la dette, je crois,
00:56:20le budget le plus important.
00:56:21Non ? Ce n'est pas le cas ?
00:56:23Donc les retraites, vous ne touchez pas,
00:56:25et la protection sociale, vous y touchez ?
00:56:26Non, sûrement pas.
00:56:27Vous ne touchez à rien.
00:56:28Mais si, mais il y a un moment donné, je vous dis,
00:56:30il y a une configuration qui est nationale.
00:56:32Vous avez des gens qui ont payé, qui ont travaillé,
00:56:34qui ont cotisé pendant toute leur vie,
00:56:35et puis ils arrivent à un moment donné,
00:56:36ils disent et ma retraite est où ?
00:56:38On leur dit vous n'en avez pas.
00:56:39Vous avez des paysans à qui on dit
00:56:40vous n'aurez pas de retraite.
00:56:41Vous avez des petits commerçants
00:56:42à qui on dit vous n'aurez pas de retraite.
00:56:43Mais par exemple, si tu dépenses le train de vie de l'État.
00:56:47Oui, aussi, bien sûr.
00:56:48Alors, moi je suis le premier à dire
00:56:50il faut supprimer le Conseil économique et social d'État,
00:56:53mais tout ça, c'est peanuts la réalité.
00:56:55Ce n'est pas grand-chose.
00:56:56Les vrais budgets importants, c'est la retraite
00:56:58et la protection sociale.
00:57:00C'est ça.
00:57:01Le fonctionnement de certains ministères.
00:57:02Il y a des ministères, quand Emmanuel Macron est arrivé,
00:57:05il a lancé une mission où il a confié
00:57:07à un certain nombre de gens, du public et du privé,
00:57:09pour dire on va essayer de regarder
00:57:11comment on réforme l'État.
00:57:12Ils ont fait des tas de recommandations.
00:57:13Ça n'a jamais rien donné.
00:57:14Ça n'a jamais été suivi d'effet.
00:57:16Ces sommes-là, visiblement, ne sont pas l'essentiel.
00:57:20Vous pouvez quand même faire beaucoup d'économies
00:57:22sur certaines choses.
00:57:23Vous savez, l'économie,
00:57:24quand Aristote écrit un petit livre là-dessus,
00:57:26il nous explique que c'est le fonctionnement de la maison
00:57:28à l'origine, l'économie.
00:57:29Oui, mais votre budget, vous savez bien
00:57:31comment il fonctionne.
00:57:32N'allez pas dépenser plus que vous n'avez.
00:57:33Si vous avez à un moment donné des problèmes d'argent,
00:57:35il va falloir que vous puissiez dire,
00:57:36on touche sur le budget des vacances,
00:57:38le budget de la réfection de la maison,
00:57:40ou j'en sais rien.
00:57:41Et bien là, c'est exactement la même chose.
00:57:43Il faut une volonté.
00:57:44Il n'y a pas de volonté politique.
00:57:45Et en plus de ça, il y a une impuissance.
00:57:46C'est ce que soulignait Olivier.
00:57:47C'est-à-dire qu'il y a une impuissance depuis 1992.
00:57:49Traité de Maastricht.
00:57:50Alors, on va en parler, mais vous voyez...
00:57:512005, avec cette idée que les Français disent quelque chose
00:57:54et que la classe politique leur dit
00:57:55on va faire le contraire.
00:57:562008.
00:57:57Et puis vous continuez comme ça.
00:57:58À chaque fois que Macron a perdu les élections,
00:58:00il a dit, sauf les deux élections présidentielles,
00:58:01et on sait dans quelle configuration,
00:58:03à chaque fois qu'il les a perdues, il a dit je les ai gagnées.
00:58:05Et à chaque fois qu'il dit qu'il les a gagnées
00:58:07alors qu'il les a perdues,
00:58:08il a dit d'ailleurs je vous ai tellement bien entendu
00:58:10que je vais vous donner très exactement le contraire
00:58:11de ce que vous souhaitez.
00:58:12Là, par exemple, après les élections législatives,
00:58:15vous pensez qu'il aurait dû choisir
00:58:17quelqu'un du Nouveau Front Populaire ?
00:58:19Je pense que quand on est dans cet état-là,
00:58:21d'abord, on démissionne.
00:58:22Parce qu'on voit bien que c'est soit le problème.
00:58:23Il y a un problème personnel avec lui.
00:58:25Donc, quand j'ai vu sur les plateaux ici,
00:58:27où on disait la destitution, c'est pas bien,
00:58:28parce que c'est pas institutionnel.
00:58:29Bien sûr que si.
00:58:30S'il y a une majorité de gens
00:58:31qui n'en veulent plus,
00:58:32justement parce qu'ils ont compris
00:58:33qu'il était là par défaut,
00:58:34et qu'il jouait du défaut.
00:58:35Il a été élu.
00:58:36Oui, bien sûr.
00:58:37Il a été élu en 2022.
00:58:38Il a été élu comment ?
00:58:39C'est ça la question.
00:58:40Mais peu importe, il a été élu en 2022.
00:58:41Mais c'est pas peu importe.
00:58:42C'est même dangereux.
00:58:43C'est comme la législative la dernière fois.
00:58:44C'est-à-dire que les gens sont élus.
00:58:45Demandez aux 40% des gens
00:58:46qui ne sont pas allés voter.
00:58:47Eux, ils ont compris.
00:58:48Mais ils ne sont pas allés.
00:58:49Qu'ils y aillent.
00:58:51Moi, je ne partage pas.
00:58:52On ne peut pas.
00:58:53Autrement, on n'en sort jamais.
00:58:54Certains qui n'y vont pas disent
00:58:55de toute façon, si on y va,
00:58:56ça ne sert à rien.
00:58:57Et ils ont bien raison.
00:58:58La preuve.
00:58:59Je réponds à votre question.
00:59:00Je pense que quand on est
00:59:01chef de l'État
00:59:02et qu'on a le sens de l'État,
00:59:03de l'intérêt général
00:59:04et du bien public,
00:59:05on se dit,
00:59:06il y a trois blocs.
00:59:07D'accord.
00:59:08Eh bien, ces trois blocs
00:59:09seront représentés.
00:59:10Y compris la France insoumise.
00:59:11Tout le monde.
00:59:12Tout le monde.
00:59:13Tout le monde.
00:59:14Tout le monde.
00:59:15Tout le monde.
00:59:16Tout le monde.
00:59:17Tout le monde.
00:59:18Tout le monde.
00:59:19La France insoumise.
00:59:20Tout le monde.
00:59:21Et puis le Rassemblement national.
00:59:22Tout le monde.
00:59:23Et puis le tiers bloc.
00:59:24Mais vous représentez comment ?
00:59:25Dans un gouvernement d'union nationale ?
00:59:26Oui.
00:59:27On se débrouille pour faire ça.
00:59:28Pour obtenir ça.
00:59:29C'est impossible.
00:59:30Vous allez mettre Mélenchon
00:59:31et Marine Le Pen
00:59:32dans le même gouvernement ?
00:59:33Eh bien, il y a des gens
00:59:34qui sont prêts à partir.
00:59:35Ils ne font pas la loi,
00:59:36ces gens-là.
00:59:37Vous n'êtes pas tenu
00:59:38d'aller chercher des professionnels
00:59:39de la politique.
00:59:40Vous pouvez aller chercher
00:59:41des gens compétents
00:59:42qui sont talentueux.
00:59:43C'est ma gauche à moi.
00:59:44C'est-à-dire d'aller chercher
00:59:46pour solliciter l'autogestion.
00:59:47Le principe de l'autogestion.
00:59:48Duralex, par exemple,
00:59:49vient de reprendre son usine.
00:59:50Ils font des choses formidables.
00:59:51Ils font des choses formidables.
00:59:52Parce que quand vous dites à des gens
00:59:53qu'on a besoin de gens compétents,
00:59:54puis accessoirement,
00:59:55ils sont au Rassemblement national.
00:59:56Accessoirement,
00:59:57ils sont à la France insoumise.
00:59:58Ils ne sont pas un féodé
00:59:59en disant
01:00:00allô Jean-Luc,
01:00:01qu'est-ce que je dois dire ?
01:00:02Qu'est-ce que je dois faire ?
01:00:03Vous êtes simplement des gens
01:00:04qui sont doués sur le terrain
01:00:05de l'économie,
01:00:06d'autres de l'éducation nationale,
01:00:07d'autres de la recherche,
01:00:08etc.
01:00:09C'est-à-dire qu'il faut
01:00:10une volonté politique.
01:00:11Là, c'est du bricolage
01:00:12de petits partis
01:00:13en disant
01:00:14si tu y vas,
01:00:15je n'y vais pas.
01:00:16Si tu n'y vas pas,
01:00:17je vais.
01:00:18J'entends ce que vous dites
01:00:19et en théorie,
01:00:20je trouve ça vraiment très séduisant.
01:00:21En pratique,
01:00:22c'est ce qu'on appelle
01:00:23faire de la politique.
01:00:24Qui a fait ça ?
01:00:25Dans quel pays ?
01:00:26Dans un pays qui s'appelle la France
01:00:27avec un général de Gaulle
01:00:28qui, après la libération,
01:00:30réussit à mettre
01:00:31dans un même gouvernement
01:00:32des communistes.
01:00:33Mais attendez.
01:00:34Mais c'est une période particulière.
01:00:35C'est la guerre.
01:00:36C'est une période particulière aussi,
01:00:37je vous assure.
01:00:38De Gaulle dit
01:00:39je prends tout le monde
01:00:40sauf les collaborationnistes.
01:00:41Il ne veut pas des collaborateurs,
01:00:42des gens qui ont dit
01:00:43on donne la France à l'Allemagne.
01:00:44Mais il veut bien des vichistes.
01:00:45Il veut bien des pétinistes.
01:00:46La preuve,
01:00:47il prend Mitterrand.
01:00:48Donc il y a Mitterrand,
01:00:49il y a des communistes
01:00:50qui, eux,
01:00:51ont donné dans le pacte germano-soviétique
01:00:52et pendant deux ans
01:00:53ont collaboré.
01:00:54Il a réussi à faire
01:00:55un gouvernement...
01:00:56C'est bien.
01:00:57Permettons de rappeler
01:00:58ces évidences.
01:00:59Oui.
01:01:00Même si elles sont un peu plus compliquées
01:01:01parce que la direction collaborait
01:01:02mais les militants
01:01:03n'étaient pas forcément...
01:01:04Non.
01:01:05Des militants.
01:01:06Des militants.
01:01:07J'ai fait cours sur Paul Nizan,
01:01:08j'ai fait cours sur Paul Hitzer
01:01:09qui étaient des communistes
01:01:10qui résistaient
01:01:11au pacte germano-soviétique.
01:01:12J'en ai connu, moi,
01:01:13dans ma jeunesse,
01:01:14des gens qui ont résisté
01:01:15au pacte germano-soviétique.
01:01:16Des communistes
01:01:17mais pas les communistes
01:01:18qui seraient des militants
01:01:19du genre, bon, il y a eu...
01:01:20Mais comprenez qu'en 1945...
01:01:21Effectivement.
01:01:22Non, je dis juste...
01:01:23Comprenez que la guerre
01:01:24est une période si particulière
01:01:25qu'elle permet
01:01:26à un moment
01:01:27de réaliser ce que vous dites,
01:01:28d'une sorte d'entente cordiale
01:01:29et que...
01:01:30Vous n'avez pas l'impression
01:01:31qu'on est en guerre, là ?
01:01:32Non.
01:01:33Parce que c'est quand même
01:01:34pas la même chose.
01:01:35Des Français...
01:01:36Tire sur des Français,
01:01:37ça s'appelle la guerre civile.
01:01:38Si vous dites
01:01:39non, c'est pas ça,
01:01:40c'est pas exactement ça...
01:01:41C'est pas la guerre de 14,
01:01:42c'est pas la guerre de 40,
01:01:43je ne peux pas vous dire autre chose.
01:01:44Il faut changer vos concepts
01:01:45et ne pas croire
01:01:46que le modèle de la guerre
01:01:47c'est 14-18.
01:01:48Ça a changé,
01:01:49ça a bougé depuis un siècle.
01:01:50On ne fait plus la guerre
01:01:51exactement de la même manière.
01:01:52Les Français n'ont pas l'impression
01:01:53d'être dans un pays en guerre.
01:01:54Tiens, vous rigolez.
01:01:56Il y a des zones
01:01:57dans lesquelles les Français,
01:01:58les Françaises surtout,
01:01:59ne s'aventurent pas
01:02:00au-delà d'une certaine heure.
01:02:01Oui, allez en Israël,
01:02:02vous verrez ce que c'est la guerre.
01:02:04Oui, j'entends bien,
01:02:05mais dans ces cas-là...
01:02:06La guerre...
01:02:07Dans ces cas-là,
01:02:08c'est formidable la France
01:02:09si vous voulez comparer
01:02:10à Gaza, etc.
01:02:11Bon, d'accord.
01:02:12On va parler de la guerre
01:02:13dans une seconde.
01:02:14Simplement,
01:02:15sur 1000 euros dépensés,
01:02:16parce que le nerf de la guerre,
01:02:17je dis c'est l'argent,
01:02:18sur 1000 euros dépensés
01:02:19par les administrations publiques
01:02:20en 2022,
01:02:21les dépenses de protection sociale,
01:02:22c'est 563 euros.
01:02:23Donc, si vous ne voulez pas
01:02:24tailler déjà là-dedans,
01:02:25ça va être compliqué.
01:02:26Donc, 247 euros pour la vieillesse,
01:02:29donc 247 euros pour la vieillesse
01:02:31et la retraite,
01:02:32donc vous m'avez dit
01:02:33qu'on n'y touche pas,
01:02:34on est d'accord.
01:02:35209 euros pour la santé,
01:02:37209 euros pour la santé,
01:02:3937 euros pour les familles,
01:02:4029 euros pour les allocations
01:02:41de chômage
01:02:42et les dépenses d'enseignement
01:02:43etc.
01:02:44Mais il y a fiscalité
01:02:45plus cotisation là-dedans.
01:02:46Bon, c'est pour ça qu'après...
01:02:47Mais bien sûr,
01:02:48quand vous dites
01:02:49qu'on ne touche pas,
01:02:50par exemple,
01:02:51les retraites,
01:02:52je pense qu'il ne faut pas y toucher.
01:02:53Mais il y a quand même
01:02:54une fraude sociale
01:02:55qui est considérable.
01:02:56Cette fraude sociale,
01:02:57on peut y toucher.
01:02:58Sans doute.
01:02:59C'est pas sans doute,
01:03:00c'est sûrement.
01:03:01Non, mais c'est toujours...
01:03:02Il n'y a pas un endroit
01:03:03dont vous pourriez dire
01:03:04on a cherché ici,
01:03:05on a trouvé la totalité
01:03:06de la somme.
01:03:07Et ce sont des petites économies
01:03:08qui finissent par en finir.
01:03:09On va parler de votre livre.
01:03:10Un mot Mazan,
01:03:11ça m'intéresse.
01:03:12Est-ce que vous voulez écouter
01:03:13ce que dit Karim Rissouli ?
01:03:14N'est-ce plus Mazan ?
01:03:15Oui.
01:03:16Effectivement pas Mazan.
01:03:17Pélico.
01:03:19Le procès Pélico.
01:03:20Je voulais vous faire écouter
01:03:21ce que dit Karim Rissouli.
01:03:22Et vous allez me décoder cette parole.
01:03:24Pourquoi Karim Rissouli ?
01:03:25Ça fait deux ou trois jours
01:03:26que je le passe.
01:03:27Parce qu'il est représentatif
01:03:28d'un certain courant,
01:03:29à la fois féministe
01:03:30et puis également
01:03:31de certains hommes.
01:03:32C'est-à-dire,
01:03:33si vous-même,
01:03:34vous vous sentez,
01:03:35comment dire,
01:03:36visé d'une certaine manière
01:03:37par ce procès.
01:03:38Écoutons Karim Rissouli.
01:03:39Michel Onfray répond.
01:03:42Une de nos invitées
01:03:43qui s'appelle Camille Froid-Vometry
01:03:44qui est philosophe,
01:03:45une grande philosophe
01:03:46qui réfléchit au féminisme,
01:03:47qui nous racontait
01:03:48qu'elle avait discuté
01:03:49avec son mari,
01:03:50qui pour le coup lui aussi
01:03:51est un homme
01:03:52qui réfléchit beaucoup
01:03:53à toutes ces questions-là.
01:03:54Et il se fait un peu chauffer
01:03:55dans la journée
01:03:56parce qu'elle lui disait
01:03:57non mais il y a une différence
01:03:58entre Dominique Pélico,
01:03:59le mari qui a drogué sa femme,
01:04:00etc.
01:04:01et les dizaines d'hommes
01:04:02qui l'ont violée.
01:04:03Parce qu'il disait
01:04:04en fait on ne peut pas
01:04:05les mettre sur le même plan,
01:04:06ce n'est pas la même chose.
01:04:07Et elle lui disait
01:04:08ben si.
01:04:09Et elle lui disait
01:04:10mais pourquoi tu fais ça ?
01:04:11Pourquoi est-ce que tu le défends ?
01:04:12Et lui,
01:04:13il a fini par lui dire
01:04:14ben écoute,
01:04:15en fait,
01:04:16je crois que j'ai honte.
01:04:17J'ai honte en tant qu'homme.
01:04:18Et ça m'a pas mal percuté
01:04:19pendant le plateau.
01:04:20Je crois que c'est
01:04:21une réflexion super intéressante
01:04:22pour nous tous.
01:04:23Parce que c'est peut-être
01:04:24le premier grand procès
01:04:25de la masculinité
01:04:26où on prend collectivement
01:04:27conscience
01:04:28que notre façon
01:04:29d'être des hommes
01:04:30dans ce pays
01:04:31depuis ces décennies
01:04:32voire ces siècles
01:04:33a des conséquences.
01:04:34Comment vous analysez
01:04:35par exemple
01:04:36cette intervention ?
01:04:37C'est une bêtise
01:04:38wokiste,
01:04:39majeure.
01:04:40C'est-à-dire que
01:04:41c'est une bêtise
01:04:42qui a des conséquences
01:04:44C'est-à-dire qu'il y a
01:04:45un moment donné
01:04:46où on ne peut pas
01:04:47être responsable
01:04:48de ce dont on n'est pas coupable.
01:04:49Moi, j'ai connu en pension
01:04:50des punitions collectives.
01:04:51Un bruit dans le dortoir,
01:04:52120 personnes
01:04:53et 120 personnes en pyjama,
01:04:54dehors quasiment à poil,
01:04:55sous la neige.
01:04:56Et des punitions
01:04:57jusqu'à 3h du matin, etc.
01:04:58Je ne veux punir
01:04:59que les gens
01:05:00qui sont punissables.
01:05:01Moi, je suis coupable
01:05:02de ce que j'aurais fait.
01:05:03Je n'ai vu les personnes.
01:05:04Donc je ne suis pas coupable
01:05:05des viols
01:05:06de l'humanité entière.
01:05:07Mais c'est effectivement
01:05:08notre époque
01:05:09qui consiste à dire
01:05:10les Blancs sont responsables
01:05:11et coupables
01:05:12dans la totalité
01:05:13de ce qu'ils ont fait
01:05:14depuis 1492.
01:05:15Avant, c'est pas très compliqué.
01:05:16Enfin, c'est trop compliqué,
01:05:17on ne veut pas savoir.
01:05:18Mais depuis Christophe Colomb
01:05:19et puis l'invasion de l'Amérique,
01:05:20il y a une férocité blanche,
01:05:21aient-ils dit.
01:05:22Donc moi, je dis
01:05:23mais en 1492,
01:05:24je n'étais pas né.
01:05:25Je vous informe
01:05:26que je n'étais pas né.
01:05:27Donc je ne sais pas comment
01:05:28je pourrais être responsable
01:05:29de l'arrivée des caravels
01:05:30de Christophe Colomb
01:05:31aux Etats-Unis.
01:05:32Alors moi, ce que j'entends
01:05:33dans ce que dit
01:05:34simplement Rissouli,
01:05:35c'est qu'il dit voilà,
01:05:36les hommes dominent
01:05:42Ils ont une puissance économique.
01:05:45Ils ont une puissance,
01:05:46parfois, de décision
01:05:48sur toutes les organisations
01:05:50de la société.
01:05:51Ça en fait des violeurs.
01:05:52Exactement.
01:05:53C'est ce qu'il dit.
01:05:54Exactement.
01:05:55Et tout cela fait
01:05:56et tout cela fait
01:05:57qu'ils s'autorisent
01:05:58parfois tout
01:05:59et que ces gens
01:06:00sont le fruit
01:06:01d'une culture patriarcale.
01:06:04On appelle ça comme on veut
01:06:05ou de domination masculine,
01:06:07etc.
01:06:08Et ça peut nous interroger
01:06:10là-dessus.
01:06:11Voilà ce que j'entends
01:06:12dans ce qu'il dit.
01:06:13Est-ce que vous êtes d'accord
01:06:14ou pas avec ça ?
01:06:15Non, pas du tout.
01:06:16Réfléchissons sur le patriarcat.
01:06:17Bien sûr qu'il existe.
01:06:18Mais est-ce que le patriarcat
01:06:19est associable au viol ?
01:06:20Non, ce n'est pas le patriarcat
01:06:21qui fait ça.
01:06:22C'est la bête en nous.
01:06:23C'est l'animal en nous.
01:06:24Parce qu'elle dit que
01:06:25le cœur de l'homme est creux
01:06:26et plein d'ordures.
01:06:2717e siècle dans les pensées.
01:06:28Les chrétiens, eux,
01:06:29parlent du péché originel.
01:06:30Ils nous disent
01:06:31qu'il y a un mal en l'homme
01:06:32et ce mal, il est empêché
01:06:33avec l'éducation.
01:06:34L'éducation, c'est-à-dire
01:06:35la morale,
01:06:36la morale républicaine
01:06:37mais la morale religieuse,
01:06:38les prêtres, le catéchisme,
01:06:39etc.
01:06:40Tout ça s'est effondré.
01:06:41Ajoutez à ça
01:06:42une espèce de permissivité sexuelle
01:06:43qui a fait de ça
01:06:44une espèce de dieu,
01:06:45de héros
01:06:46dans la gauche culturelle française.
01:06:47Vous pensez, par exemple,
01:06:48que ça n'existait pas
01:06:49il y a 100 ans ?
01:06:50Ou que, simplement,
01:06:51aujourd'hui, on sait
01:06:52que ça existait ?
01:06:53Si, bien sûr.
01:06:54Oui, on est d'accord.
01:06:55Moi, je pense que c'était pire
01:06:56dans les campagnes,
01:06:57ce qui se passait dans les familles.
01:06:59C'était pire, Michel.
01:07:00Oui, oui.
01:07:01Simplement, aujourd'hui,
01:07:02justement, je pense que
01:07:03tout se sait,
01:07:04la parole s'est libérée
01:07:05et c'est sans doute
01:07:06plus facile.
01:07:07Oui.
01:07:08Est-ce que c'est mieux
01:07:09d'être une femme en 2024
01:07:10qu'en 1924 ?
01:07:12On a plus de droits, quand même.
01:07:13Il faut laisser les femmes répondre.
01:07:14Non.
01:07:15Ah, non.
01:07:16Là, vous votez en touche.
01:07:17Moi, je réponds oui, bien sûr.
01:07:18On est d'accord.
01:07:19Bien sûr.
01:07:20Les hommes ne progressent pas
01:07:21mais la société progresse.
01:07:22Si, les hommes progressent aussi.
01:07:23Vous trouvez que les hommes
01:07:24progressent ?
01:07:25Même Mitour.
01:07:26Mitour a rendu des choses
01:07:27plus simples.
01:07:28Il y a des gens qui ne font plus
01:07:29ce qu'ils faisaient précédemment.
01:07:30Toutes les mains aux fesses,
01:07:31toutes les espèces de viols,
01:07:32de baisers volés
01:07:33ou ce genre de choses.
01:07:34Et bien, ça,
01:07:35ce n'est pas une culture masculine.
01:07:36C'est un problème.
01:07:37Ce n'est pas l'héritage
01:07:38d'une culture et d'une domination
01:07:39masculine, selon vous ?
01:07:40Olivier va être d'accord.
01:07:41Moi, je pense en termes
01:07:42de lutte des classes
01:07:43beaucoup plus qu'en termes de sexe.
01:07:44Et il y a effectivement
01:07:45des positions dominantes
01:07:46qui font que quand vous êtes
01:07:47contre-maître dans une usine,
01:07:48vous n'êtes pas grand-chose.
01:07:49Pardon ?
01:07:50Moi, j'ai bossé
01:07:51dans une fromagerie
01:07:58Mais ce n'est pas
01:07:59le méchant patron
01:08:00qui avait le droit de l'huissage
01:08:01et puis les gentils ouvriers
01:08:02sur lesquels…
01:08:03Et quel regard vous portez
01:08:04sur le procès Pellicot
01:08:05et ses 50 hommes ?
01:08:06Est-ce que vous dites
01:08:07que ce sont des monstres
01:08:08ou est-ce que vous dites
01:08:09que c'est la banalité du mal ?
01:08:10M-A-L-E ?
01:08:11La banalité du mal,
01:08:12c'est déjà la logique
01:08:13déconstructionniste,
01:08:14walkiste, etc.
01:08:15Je ne suis pas d'accord
01:08:16avec cette idée-là.
01:08:17Je pense qu'il y a
01:08:18une réflexion à mener
01:08:19qu'a déjà menée
01:08:20M. Pellicot.
01:08:21C'est quand même sidérant.
01:08:23Comment devient-on ce salaud,
01:08:24cette ordure ?
01:08:25Comment devient-on un monstre ?
01:08:26Moi, j'assume le mot monstre.
01:08:27Vous savez, il y a quelqu'un
01:08:28qui a fait beaucoup de mal
01:08:29en philosophie
01:08:30qui s'appelait Canguilhem
01:08:31qui, en 1943,
01:08:32a fait une thèse de philo
01:08:33qui s'appelait
01:08:34le normal et le pathologique.
01:08:35Il était médecin,
01:08:36il était agrégé de philosophie
01:08:37et puis en plus de ça,
01:08:38inspecteur de philo,
01:08:39très important
01:08:40pour les nominations.
01:08:41C'est pourquoi
01:08:42il a eu tant de disciples
01:08:43qui ont fait carrière
01:08:44par la suite.
01:08:45Mais je veux dire
01:08:46que ce n'est pas
01:08:47la banalité du mal.
01:08:48C'est la logique
01:08:50qui ont fait carrière
01:08:51par la suite.
01:08:52Mais je veux dire que
01:08:53ce monsieur nous dit
01:08:54qu'il n'y a pas de normal
01:08:55et il n'y a pas de pathologique
01:08:56non plus.
01:08:57C'est faux de dire ça.
01:08:58Moi, je ne vais pas
01:08:59chez mon neurologue
01:09:00si je n'ai pas de problème
01:09:01de neurologie.
01:09:02Je ne vais pas dire
01:09:03le matin, tiens,
01:09:04je vais aller chez un neurologue.
01:09:05J'y vais parce que
01:09:06je sens quelque chose.
01:09:07Donc, je sens une maladie.
01:09:08Être malade,
01:09:09ce n'est pas la même chose
01:09:10qu'être en bonne santé.
01:09:11Un cancer,
01:09:12j'ai perdu ma compagne
01:09:13il y a longtemps d'un cancer.
01:09:14Je vous assure que
01:09:15la maladie, ça existe.
01:09:16La pathologie, ça existe.
01:09:18Ce type est pathologique.
01:09:19D'autant qu'on commence
01:09:20à découvrir des choses,
01:09:21semble-t-il.
01:09:22Il aurait déjà violé ailleurs
01:09:23deux fois, deux personnes.
01:09:24Après, photographier
01:09:25sous les jupes des filles,
01:09:26il faut être cinglé.
01:09:27Vous croyez à Dr Jekyll
01:09:28et Mr Hyde ?
01:09:29Oui, bien sûr.
01:09:30Vous croyez à ça ?
01:09:31Bien sûr.
01:09:32Vous croyez donc
01:09:33qu'on peut être
01:09:34absolument différent ?
01:09:35Vous le dites vous-même,
01:09:36Pascal, quand vous dites
01:09:37que sur les plateaux,
01:09:38des gens disent des choses
01:09:39et dans le couloir,
01:09:40ils disent exactement le contraire.
01:09:41C'est exactement la même chose.
01:09:42Ça s'appelle la schizophrénie.
01:09:43La coupure en deux.
01:09:44Vous êtes quelqu'un
01:09:46Dans le privé,
01:09:47vous dites des choses.
01:09:48En public, vous dites autre chose.
01:09:49Je pense que ce n'est pas
01:09:50la même chose
01:09:51que Dr Jekyll et Mr Hyde.
01:09:52Ça voudrait dire que cette femme
01:09:53a été avec un homme
01:09:55qui avait un comportement
01:09:57tout le jour,
01:09:58de délicatesse,
01:09:59pourquoi pas,
01:10:00de bienveillance,
01:10:01de gentillesse, etc.
01:10:02et qu'il se transformait.
01:10:03Non, il ne se transforme pas.
01:10:04L'autre partie de lui-même
01:10:05qui est monstrueuse
01:10:06se manifeste
01:10:07dans un moment
01:10:08où il est capable
01:10:09de cacher tout ça.
01:10:10Il y a plein de gens
01:10:11qui ont des doubles vies
01:10:12ou des triples vies.
01:10:13En matière créative,
01:10:14en matière criminelle,
01:10:15c'est pratique.
01:10:16Bien sûr.
01:10:17Mais moi, j'ai fait des conférences.
01:10:18En fait, ce que je veux dire,
01:10:19c'est est-ce que la victime
01:10:20et le bourreau,
01:10:21parfois,
01:10:22ne marchent pas ensemble ?
01:10:23C'est d'ailleurs
01:10:24très compliqué
01:10:25de dire ça sans doute.
01:10:26Mais que cette femme
01:10:27est sous emprise
01:10:28et qu'elle ne voit pas
01:10:29ce que peut-être
01:10:30d'autres auraient pu voir
01:10:31si elles avaient
01:10:32une autre éducation.
01:10:33Non,
01:10:34une sédation totale.
01:10:35Non,
01:10:36je ne parle pas
01:10:37de l'acte sexuel.
01:10:38Je parle de l'acte sexuel
01:10:39et de l'éducation.
01:10:40Je ne parle pas
01:10:41de l'acte sexuel.
01:10:42Non,
01:10:43je ne parle pas
01:10:44de l'acte sexuel.
01:10:45Je ne parle pas
01:10:46dans la période,
01:10:47évidemment, sexuelle.
01:10:48Je parle simplement
01:10:49au quotidien.
01:10:50Elle est sous emprise
01:10:51et elle…
01:10:52C'est ce qui fait le monde.
01:10:53Tout le monde
01:10:54est sous l'emprise
01:10:55de quelqu'un,
01:10:56plus ou moins.
01:10:57À des degrés, oui.
01:10:58Mais oui.
01:10:59Mais là,
01:11:00je ne pense pas
01:11:01qu'elle soit sous emprise
01:11:02parce que l'emprise,
01:11:03c'est ce qu'on pourrait appeler
01:11:04les violences conjugales
01:11:05où on se dit
01:11:06Madame reste
01:11:07alors que Monsieur
01:11:08lui tape dessus
01:11:09et personne ne comprend
01:11:10et là,
01:11:11les 10 années
01:11:12dont on parle,
01:11:13c'était quelqu'un
01:11:14de formidable
01:11:15et la nuit,
01:11:16elle dort.
01:11:17Donc,
01:11:18comment aurait-elle
01:11:19tellement aimé ?
01:11:20C'est la question
01:11:21que je vous pose.
01:11:22Votre bouquin
01:11:23Force au peuple
01:11:24pour une gauche
01:11:25sans barbelé
01:11:26ni mirador.
01:11:27Notre époque déborde
01:11:28de fascistes
01:11:29sans fascisme,
01:11:30d'extrême droite
01:11:31sans putsch.
01:11:32Dans le même esprit,
01:11:33les écologistes
01:11:34parviennent à nommer
01:11:35steak vegan
01:11:36une mixture sans viande,
01:11:37lait de soja
01:11:38un liquide sans vache,
01:11:39fromage de soja
01:11:40sans viande
01:11:41et donc
01:11:42sans foi.
01:11:43Ni loi.
01:11:44Oui,
01:11:45c'est un peu notre époque.
01:11:46Il y a une espèce
01:11:47d'inflation verbale
01:11:48entre le signifiant
01:11:49et le signifiant.
01:11:50Enfin,
01:11:51le mot et la chose
01:11:52que dit ce mot.
01:11:53Et il y a un moment donné
01:11:54où on joue avec les mots,
01:11:55même en politique.
01:11:56Et c'est pourquoi
01:11:57il faut être attentif
01:11:58aux choses et aux faits.
01:11:59Vous dites souvent.
01:12:00Mais de qui ?
01:12:01Dans l'espace médiatique
01:12:02ou dans le public ?
01:12:03Parce que moi,
01:12:04j'ai l'impression
01:12:05que tout ça,
01:12:06c'est l'espace médiatique.
01:12:07Partout.
01:12:08Mais dès que tu sors
01:12:09et que tu me questionnes
01:12:10justement les écologistes
01:12:11et que vous leur posez des questions,
01:12:12ils ne vont pas être d'accord
01:12:13avec moi.
01:12:14Ils vont m'expliquer pourquoi
01:12:15je suis un méchant personnage
01:12:16qui veut absolument
01:12:17le réchauffement de la planète
01:12:18etc.
01:12:19Il y a l'idéologie
01:12:20qui fait qu'on ne pense pas
01:12:21ce genre de choses.
01:12:22Et moi,
01:12:23je pose des questions
01:12:24à ces gens à qui je dis
01:12:25mais pourquoi appelez-vous ça
01:12:26un steak,
01:12:27du lait etc.
01:12:28Ça devrait être banni
01:12:29ces mots-là
01:12:30de votre vocabulaire.
01:12:31Et pourtant,
01:12:32on revient.
01:12:33Et je dis,
01:12:34il y a toujours derrière tout ça
01:12:35une entreprise capitaliste
01:12:36qui est la possibilité
01:12:37ou la volonté
01:12:38de cloner aujourd'hui.
01:12:39C'est ce que veut Bruxelles
01:12:40sans le dire très précisément.
01:12:41Tous les gens
01:12:42qui travaillent
01:12:43sur le clonage de la viande
01:12:44pour faire de telle sorte
01:12:45que vous puissiez dire
01:12:46vous aimez la viande
01:12:47mais vous n'aimez pas
01:12:48la souffrance animale.
01:12:49On vous a fabriqué un steak
01:12:50mais on a juste cloné
01:12:51une cellule de cet animal
01:12:52et vous mangez
01:12:53une cellule clonée
01:12:54c'est-à-dire une tumeur cancéreuse.
01:12:55Donc vous n'avez pas fait souffrir
01:12:56un animal.
01:12:57Formidable.
01:12:58Et puis on vous dit
01:12:59il y a je ne sais combien
01:13:00de litres d'eau
01:13:01pour fabriquer un steak.
01:13:02On dit vous avez économisé
01:13:03l'eau de la planète.
01:13:04On vous parle même
01:13:05des gaz d'échappement
01:13:06des animaux en leur disant
01:13:07que ça trouve la couche d'ozone.
01:13:08Formidable, vous avez contribué
01:13:09à tout ça.
01:13:10Mais en même temps
01:13:11vous avez travaillé
01:13:12à faire de telle sorte
01:13:13que les paysans disparaissent
01:13:14et que vous fassiez
01:13:15une industrialisation
01:13:16de la nourriture
01:13:17avec des usines
01:13:18extrêmement pelantes.
01:13:19Le clonage ça suppose
01:13:20du matériel
01:13:21qui dégage du CO2
01:13:22bien plus
01:13:23que les gens
01:13:24avec leur propre voiture
01:13:25quand ils s'en vont travailler.
01:13:26C'est-à-dire le capitalisme
01:13:27avance son ordre
01:13:28et sa loi
01:13:29en nous faisant croire
01:13:30qu'effectivement
01:13:31les bons sentiments
01:13:32sont nécessaires.
01:13:33C'est-à-dire que
01:13:34les paysans
01:13:35ne sont pas
01:13:36dans la même situation
01:13:37que les animaux.
01:13:38Et puis en même temps
01:13:39on mange des tumeurs cancéreuses,
01:13:40on a détruit la paysannerie
01:13:41et on a la possibilité
01:13:42un jour
01:13:43quand on a le monopole
01:13:44de dire
01:13:45ça coûte tant.
01:13:46Avez-vous les moyens
01:13:47de payer ?
01:13:48Payez.
01:13:49On va faire du business
01:13:50avec ça.
01:13:51Philippe Belger,
01:13:52par rapport au titre
01:13:53de votre livre
01:13:54je me souviens
01:13:55d'une très belle définition
01:13:56du peuple
01:13:57que vous aviez donné
01:13:58il y a quelques années.
01:13:59Le peuple
01:14:00c'est celui qu'on soumet.
01:14:01Est-ce que vous diriez
01:14:02qu'il y a un moment
01:14:03où elle demeurerait
01:14:04parfaitement fidèle
01:14:05à ce que vous avez dit
01:14:06à l'époque ?
01:14:07Oui, c'était le cours
01:14:08d'un débat avec Yann Moix
01:14:09qui était un peu chaud
01:14:10le débat.
01:14:11C'est Laurent Ruquier
01:14:12il nous dit
01:14:13le peuple ça n'existe pas
01:14:14votre façon de parler du peuple
01:14:15c'est une espèce d'idée
01:14:16et d'ailleurs c'est quoi ?
01:14:17Moi je ne sais pas.
01:14:18Moi je sais,
01:14:19c'est celui sur lequel
01:14:20s'exerce le pouvoir.
01:14:21C'est celui
01:14:22qui n'a pas de pouvoir.
01:14:23Il a le pouvoir de voter.
01:14:24Pardon ?
01:14:25Il a le pouvoir de voter.
01:14:26Non, pas quand on vous dit
01:14:27c'est comme le steak vegan
01:14:28si vous voulez
01:14:30Non, ça ce que vous dites
01:14:31n'est pas vrai.
01:14:32Si le Rassemblement National
01:14:33avait eu la majorité
01:14:34à l'élection législative
01:14:35en juin dernier
01:14:36il gouvernerait.
01:14:37Je vous le redis
01:14:38il y a trois tiers
01:14:39voire quatre quarts
01:14:40si vous voulez
01:14:41si on prend le quart
01:14:42avec les gens
01:14:43qui ne vont pas voter
01:14:44qu'il faut entendre
01:14:45aussi ce silence
01:14:46il faut l'entendre.
01:14:47Il y a trois tiers
01:14:48même Macron l'a dit
01:14:49et là on nous dit
01:14:50vous allez fabriquer
01:14:51une politique
01:14:52avec un tiers.
01:14:53Je ne trouve pas normal.
01:14:54Vous savez que ça
01:14:55ça a fait des ravages.
01:14:56Oui, alors on est d'accord.
01:14:57La rupture du contrat social
01:14:59sur le peuple.
01:15:00La même définition.
01:15:01Pour moi c'est exactement
01:15:02la même chose.
01:15:03J'ai fait un livre
01:15:04qui s'appelait
01:15:05La grandeur du petit peuple
01:15:06pour défendre les gilets jaunes
01:15:07parce qu'il y a
01:15:08un petit peuple aussi
01:15:09qui n'est pas le grand peuple
01:15:10de Michelet
01:15:11qui n'est pas le peuple
01:15:12de Marx
01:15:13auquel Marx d'ailleurs
01:15:14retranche ce qu'il appelle
01:15:15le lumpenprolétariat
01:15:16c'est-à-dire le sous-prolétariat.
01:15:17On a aujourd'hui
01:15:18un nouveau peuple.
01:15:19C'est pour ça que j'en veux
01:15:20à la gauche
01:15:21de ne pas avoir travaillé
01:15:22sur les concepts.
01:15:23Le jour où Mitterrand
01:15:24arrive au pouvoir en 1981
01:15:25on va rentrer sur le détail
01:15:26parce qu'en 1983
01:15:27c'est une faillite
01:15:28et il emprunte
01:15:29l'idéologie de Giscard.
01:15:30Il se convertit au giscardisme
01:15:31en 1983.
01:15:32La gauche aurait dû dire
01:15:33à ce moment-là
01:15:34bon on va travailler.
01:15:35Il y a un socialisme français
01:15:36au 19ème siècle
01:15:37qui n'est pas marxiste
01:15:38ou donc le mien.
01:15:39Et on travaille
01:15:40sur le concept
01:15:41d'un peuple qui s'est modifié
01:15:42aujourd'hui.
01:15:43Emmanuel Macron
01:15:44c'est une obsession
01:15:45pour vous.
01:15:46Il est quand même obsédant.
01:15:47Charles Pasqua avait théorisé
01:15:48les promesses n'engagent
01:15:49que ceux qui les reçoivent.
01:15:50Emmanuel Macron
01:15:51a porté ce vice
01:15:52précisément
01:15:53sur des promesses
01:15:54à un point
01:15:55d'incandescence.
01:15:56Cet homme narcissique
01:15:57et vaniteux
01:15:58infatué et suffisant
01:15:59aura parlé
01:16:00pendant 10 années
01:16:01en disant tout
01:16:02et le contraire de tout
01:16:03sauf sur l'Europe
01:16:04puisqu'il est au pouvoir
01:16:05pour effacer la France
01:16:06en la diluant
01:16:07dans une Europe fédérale.
01:16:08Dites-moi que j'ai tort.
01:16:09Prouvez-le moi.
01:16:10Après il y a
01:16:11des éléments
01:16:12de personnalité
01:16:13que vous mettez en place
01:16:14qu'on pourrait souvent reprocher
01:16:15à beaucoup d'hommes politiques.
01:16:16C'est souvent des choses
01:16:17qui ont été dites.
01:16:18Sauf qu'il est à la tête
01:16:19du pouvoir
01:16:20dans la 5ème république
01:16:21et il est à la tête
01:16:22du pouvoir
01:16:23dans la 5ème république
01:16:24où le pouvoir est majeur
01:16:25quand le président
01:16:26en dispose.
01:16:27Mais en revanche
01:16:28qu'il ait dit tout
01:16:29et son contraire
01:16:30pose effectivement problème.
01:16:31Mais Chirac avait dit
01:16:32tout aussi
01:16:33et son contraire.
01:16:34Oui mais je n'ai pas été...
01:16:35Vous savez moi
01:16:36j'en suis temps
01:16:37avec Procrat
01:16:38président de la république
01:16:39depuis plusieurs ans.
01:16:40Moi je me fais souvent
01:16:41l'avocat du diable
01:16:42dans les entretiens
01:16:43que je mène.
01:16:44De Gaulle
01:16:45quand il arrive en disant
01:16:46je vous ai compris
01:16:47il fait tout
01:16:48et son contraire.
01:16:49C'est faux, c'est faux.
01:16:50Pourquoi c'est pas faux ?
01:16:51Moi j'ai écrit un livre
01:16:52sur le discours
01:16:53ce qu'il faut faire.
01:16:54Et à un moment donné oui.
01:16:55Ils ne l'ont pas compris
01:16:56comme ça les pieds noirs.
01:16:57Certains pieds noirs.
01:16:58Je peux vous dire
01:16:59ils ne l'ont pas compris.
01:17:00Non mais parfois
01:17:01et souvent même.
01:17:02Il dit il y a un problème
01:17:03je vous ai compris.
01:17:04Il dit il y a un problème
01:17:05je vais essayer de le résoudre
01:17:06je vous ai compris.
01:17:07C'est ça en substance.
01:17:08Je ne fais pas trop de détails.
01:17:09Mais il dit ça.
01:17:10Et puis après il dit
01:17:11vous avez vu
01:17:12il a très clairement dit
01:17:13qu'il voulait l'Algérie française.
01:17:14Il n'a pas voulu l'Algérie française
01:17:15dans cette formule.
01:17:16Il dit il y a un problème
01:17:17je l'ai entendu
01:17:19Il a négocié.
01:17:20C'est un pragmatisme.
01:17:21Est-ce que vous êtes capable
01:17:22de projeter
01:17:23d'imaginer ce qui va se passer ?
01:17:24Là actuellement.
01:17:25Pas à deux jours près
01:17:26mais par exemple
01:17:27si vous projetez à cinq ans.
01:17:28Qu'est-ce que vous vous dites ?
01:17:29Je pense que l'année qui vient
01:17:30puisque le président de la République
01:17:31ne peut pas dissoudre avant un an
01:17:32donc il nous reste dix mois
01:17:33ça va être infernal.
01:17:34L'État
01:17:35vous en faites l'écho tous les jours
01:17:36vous avez bien raison
01:17:37mais vous voyez
01:17:38les refus de s'arrêter
01:17:39les violences
01:17:40les coups de couteau
01:17:41toutes ces choses-là
01:17:42les gens savent bien
01:17:43qu'il y a finalement
01:17:44l'Etat qui est en train
01:17:45que l'Etat ne répondra pas
01:17:46que vous pouvez
01:17:47éventuellement essayer
01:17:48de massacrer des gendarmes
01:17:49ou des policiers
01:17:50et on vous dira
01:17:51vous aurez du sursis
01:17:52donc si effectivement
01:17:53l'État s'effondre à ce point
01:17:54s'il disparaît totalement
01:17:55cette année va être terrible
01:17:56et moi je pense que
01:17:57quand on a tort
01:17:58de dire de Marine Le Pen
01:17:59qu'elle est d'extrême droite
01:18:00parce qu'il y a une extrême droite
01:18:01qui est vraiment d'extrême droite
01:18:02c'est-à-dire des gens
01:18:03qui ne croient qu'à la violence
01:18:04armés
01:18:05à la brutalité
01:18:06qui sont contre les élections
01:18:07etc.
01:18:08ceux-là existent
01:18:09un peu néo-nazis
01:18:10un peu d'extrême droite
01:18:12vaguement fasciste
01:18:13si ceux-là se décident un jour
01:18:14à utiliser des armes
01:18:15dans des endroits
01:18:16que je ne citerai pas
01:18:17parce qu'on dirait après
01:18:18que c'est moi
01:18:19qui serai à l'origine
01:18:20de ce genre d'attentats
01:18:21mais la France tombe
01:18:22elle est dans un subtil équilibre
01:18:23il ne faut pas grand-chose
01:18:24on a un Président de la République
01:18:25qui ne va pas aux manifestations
01:18:26contre l'antisémitisme
01:18:27parce qu'il a peur des banlieues
01:18:28et il sait très bien aujourd'hui
01:18:29qu'il y a un certain nombre de choses
01:18:30y compris sur la question d'Israël
01:18:31par exemple
01:18:32l'Israël et la Palestine
01:18:33il a peur
01:18:34de ce que pense
01:18:35le président de la République
01:18:36parce qu'il a peur
01:18:37parce qu'il sait que
01:18:38si les banlieues
01:18:39les banlieues flattées
01:18:40par Jean-Luc Mélenchon
01:18:41qui nous a dit récemment
01:18:42que c'est de ce côté-là
01:18:43qu'il fallait aller voir
01:18:44le peuple s'était terminé
01:18:45il y a un moment donné
01:18:46où effectivement
01:18:47quand cette violence-là
01:18:48aura lieu dans les rues
01:18:49que fera l'État
01:18:50qui est déjà failli ?
01:18:51Que fera la police ?
01:18:52Que fera l'armée ?
01:18:53Que fera le chef de l'État
01:18:54lui-même ?
01:18:55On n'est pas à l'abri
01:18:56d'un scénario
01:18:57je ne vais pas donner de noms
01:18:58mais enfin de dictateurs
01:18:59qui ont pris des hélicoptères
01:19:00ou des avions
01:19:01et qui ont fait
01:19:02des bataillons
01:19:03et qui ont fait
01:19:05qui ont pris des hélicoptères
01:19:06ou des avions
01:19:07et qui ont quitté le pays
01:19:08parce qu'il y a eu
01:19:09un moment de grande violence
01:19:10souvenez-vous qu'à un moment donné
01:19:11avec les gilets jaunes
01:19:12un hélicoptère
01:19:13attendait le président
01:19:14de la République
01:19:15ça chauffait
01:19:16donc ça pourrait recommencer
01:19:17et je pense qu'il joue
01:19:18avec le feu
01:19:19le président de la République
01:19:20je ne vais pas aller
01:19:21dans la psychopathologie
01:19:22je dis simplement
01:19:23qu'il a entre les mains
01:19:24le destin de la France
01:19:25du pays, de la nation
01:19:26des Français
01:19:27et qu'il provoque
01:19:28toujours les gens
01:19:29il insulte toujours les gens
01:19:30il méprise toujours les gens
01:19:31le bloc du nouveau front populaire
01:19:32existe, il faut qu'il soit représenté
01:19:33d'une certaine manière
01:19:34le bloc de gens
01:19:35qui ne vont pas voter
01:19:36doivent aussi être représentés
01:19:37avec des gens
01:19:38qui d'une certaine manière
01:19:39prennent position en leur faveur
01:19:40et puis le bloc
01:19:41le bloc macronien aussi
01:19:42à l'évidence
01:19:43il faut qu'il existe également
01:19:44mais la démocratie
01:19:45c'est ça
01:19:46c'est de prendre en considération
01:19:47toutes les voix
01:19:48à charge
01:19:49après ça s'appelle
01:19:50faire de la politique
01:19:51à charge de trouver
01:19:52les bonnes personnes
01:19:53pour que tout le monde y soit
01:19:54il ne vous a jamais appelé ?
01:19:55jamais de la vie
01:19:56il ne le fera pas
01:19:57il reçoit parfois
01:19:58des intellectuels
01:19:59il a le désir
01:20:00il a même fait
01:20:01une grande
01:20:02un grand rout
01:20:03avec tous les intellectuels
01:20:04auquel j'ai eu la joie
01:20:05de ne pas être invité
01:20:06heureusement
01:20:07je ne vais pas mériter
01:20:08l'invitation
01:20:09vous n'êtes pas tendre avec lui
01:20:10vous avez fait un papier
01:20:11un livre qui s'appelait
01:20:12Foutriquet
01:20:13oui
01:20:14donc qui forcément
01:20:15qui était un réquisitoire
01:20:16c'est factuel hélas
01:20:17qui annonçait des choses
01:20:18oui
01:20:19mais vous savez
01:20:20pour une raison très précise
01:20:21je vais aller vite
01:20:22mais Foutriquet
01:20:23c'est un mot
01:20:24que Hébert invente
01:20:25pendant la révolution française
01:20:26le patron du père Duchesne
01:20:27que Jules Vallès reprend
01:20:28par la suite
01:20:29dans sa trilogie
01:20:30L'insurgé
01:20:31et il qualifie Thiers
01:20:32qui a fait tirer
01:20:33comme vous le savez
01:20:34sur les communards
01:20:35et il y a un moment donné
01:20:36le président de la république
01:20:37lui-même
01:20:38Emmanuel Macron
01:20:39pour célébrer la commune
01:20:40a fait savoir
01:20:41que la république
01:20:42s'était retranchée
01:20:43à Versailles
01:20:44c'est-à-dire
01:20:45qu'il a choisi
01:20:46le camp des Versaillais
01:20:47il l'a dit clairement
01:20:48Emmanuel Macron
01:20:49pour qui connait l'histoire
01:20:50il a choisi
01:20:51le camp des Versaillais
01:20:52c'est-à-dire
01:20:53il a dit des communards
01:20:54qui méritaient d'être fusillés
01:20:55et j'ai simplement
01:20:56repris un mot
01:20:57d'ailleurs
01:20:58on m'a dit
01:20:59que j'avais volé ce mot-là
01:21:00pendant tout le temps
01:21:01qui a été mon prof à la fac
01:21:02j'ai pas volé un mot
01:21:03qui appartient au XVIIIe siècle
01:21:04au XIXe siècle
01:21:05au XXe siècle
01:21:06et qu'on peut utiliser au XXIe
01:21:07je pense simplement
01:21:08que quand on a précisément
01:21:09choisi son camp
01:21:10qu'on a dit que Thiers
01:21:11Versailles
01:21:12et les Versaillais
01:21:13c'était ça la république
01:21:14et que les autres en face
01:21:15c'était des insurgés insupportables
01:21:16parce que la commune
01:21:17était détestable
01:21:18je dis qu'il mérite
01:21:19le mot foutriqué
01:21:20Soumaya à la midi
01:21:21nous rappelle les titres
01:21:22il est 10h32
01:21:23et puis on terminera
01:21:24avec le livre
01:21:25de Michel Onfray
01:21:26Force au peuple
01:21:27puissance et décadence
01:21:29et j'égrènerai
01:21:30les chapitres
01:21:31évidemment
01:21:32qui sont envisagés
01:21:33dans ce livre
01:21:35Soumaya
01:21:39Un couvre-feu partiel
01:21:40décrété en Martinique
01:21:41l'arrêté sera effectif
01:21:42au moins jusqu'au 23 septembre
01:21:45et concerne certains quartiers
01:21:46des communes de Fort-de-France
01:21:47et du Lamantin
01:21:49Depuis plusieurs nuits
01:21:50des violences urbaines
01:21:51secoulent l'île
01:21:52dans un contexte
01:21:53de mobilisation
01:21:54contre la vie chère
01:21:55On en sait un peu plus
01:21:56sur le profil du suspect
01:21:57qui a percuté
01:21:58à un policier
01:21:59lors d'un refus d'obtempérer
01:22:00hier au chenet
01:22:01dans les Yvelines
01:22:02Le chauffard âgé
01:22:03de 23 ans
01:22:04est bien connu
01:22:05par les services de police
01:22:06pour défaut de permis
01:22:07de conduire
01:22:08détention de stupéfiants
01:22:09violents surconjoints
01:22:10ou encore
01:22:11vol aggravé
01:22:13Et puis une habitante
01:22:14de Vaud-en-Velin
01:22:15qui vit aujourd'hui
01:22:16en Algérie
01:22:17a été condamnée
01:22:18à rembourser
01:22:19près de 88 000 euros
01:22:20à la métropole de Lyon
01:22:21en cause d'une aide
01:22:22destinée à son père
01:22:23qu'elle a continué
01:22:24à percevoir
01:22:25après son décès
01:22:26en 2011
01:22:27Merci Somaïa
01:22:28Force au peuple
01:22:29L'arme astréchien
01:22:30de détruire le peuple
01:22:31Les promesses
01:22:32n'engagent que
01:22:33ceux qui les reçoivent
01:22:34Pour une gauche sans barbe
01:22:35Léni Merador
01:22:36Vous revenez sur
01:22:37le mot fasciste
01:22:38qui est utilisé
01:22:39Les islamo-gauchistes
01:22:40qui voient des fascistes
01:22:41partout
01:22:42Vous parlez également
01:22:43du journal Le Monde
01:22:44de Sandrine Rousseau
01:22:45qui cherche à déconstruire
01:22:46l'homme judéo-chrétien
01:22:47La tyrannie des minorités
01:22:48bien sûr
01:22:49Vous évoquez également
01:22:50les territoires
01:22:51de l'Espagne
01:22:52qui ont été détruits
01:22:53par les fascistes
01:22:54Vous évoquez également
01:22:55les territoires
01:22:56perdus de la République
01:22:57Tant que De Gaulle
01:22:58a gouverné la France
01:22:59le pays ne fut pas
01:23:00vassalisé aux Etats-Unis
01:23:01l'Europe est impérialiste
01:23:02etc.
01:23:03L'homme nouveau européen
01:23:04Mais je disais tout à l'heure
01:23:05et vous avez dit
01:23:06et ça m'a étonné d'ailleurs
01:23:07j'ai dit
01:23:08l'homme ne progresse pas
01:23:09et vous qui êtes philosophe
01:23:10L'homme
01:23:11L'homme
01:23:12c'est-à-dire que l'homme
01:23:13les sociétés progressent
01:23:14la civilisation
01:23:15mais l'homme au fond
01:23:16et on le voit bien
01:23:17est-ce qu'il progresse l'homme
01:23:18et vous avez dit oui
01:23:19et j'ai été étonné
01:23:20de cette réponse
01:23:21Oui parce que moi
01:23:22j'ai des petits-enfants
01:23:23je vois bien
01:23:24comment ça fonctionne
01:23:25un petit garçon
01:23:26une petite fille
01:23:27il y a une espèce
01:23:28de violence
01:23:29privée et personnelle
01:23:30on veut tout
01:23:31tout de suite
01:23:32en permanence
01:23:33et heureusement
01:23:34que les parents sont là
01:23:35pour dire ah non
01:23:36ça c'est possible
01:23:37ça ça n'est pas possible
01:23:38ça c'est négociable
01:23:39ça ça n'est pas négociable
01:23:40et qu'il y a des entreprises
01:23:41d'éducation
01:23:42nous sommes des petits animaux
01:23:43à la naissance
01:23:44et certains le demeurent
01:23:45sont restés des grands animaux
01:23:46et il y a toujours en nous
01:23:47un cerveau reptilien
01:23:48et ce cerveau reptilien
01:23:49d'abord il faut qu'on sache
01:23:50qu'il existe
01:23:51c'est mon oncle d'Amérique
01:23:52qui est formidable
01:23:53moi j'ai vu ça une quarantaine de fois
01:23:54je le faisais voir
01:23:55mon oncle d'Amérique
01:23:56et avec un araignée
01:23:57qui est derrière la caméra
01:23:58il y avait Roger Pierre
01:23:59Roger Pierre bien sûr
01:24:00et Nicole
01:24:01je crois qu'il y a Nicole Garcia
01:24:02Nicole Garcia
01:24:03oui oui
01:24:04et qui nous explique
01:24:05que nous sommes des rares
01:24:06c'était la théorie
01:24:07d'Henri Laborie
01:24:08et bien sûr
01:24:09et Henri Laborie
01:24:10quand on pose la question
01:24:11de la violence aujourd'hui
01:24:12Laborie réfléchit
01:24:13à ces questions de la violence
01:24:14et il dit mais ils répondent
01:24:15toujours à des stress
01:24:16quand vous voyez
01:24:17les images dans les banlieues
01:24:18comment ça fonctionne
01:24:19cette espèce de stress
01:24:20on accumule les gens
01:24:21on accumule les souffrances
01:24:22et les misères sociales
01:24:23les pathologies sociales
01:24:24des gens qui sont sans boulot
01:24:25sans travail
01:24:26sans avenir
01:24:27d'une certaine manière
01:24:28sans passé
01:24:29et on voit bien
01:24:30que ça va générer
01:24:31de la violence ici
01:24:32ou de la somatisation ailleurs
01:24:33c'était les thèses
01:24:34de Laborie
01:24:35Éloge de la fuite
01:24:36moi j'avais lu ça
01:24:37à 18-19 ans
01:24:38effectivement
01:24:39Éloge de la fuite
01:24:40d'Henri Laborie
01:24:41qui passait régulièrement
01:24:42chez Bernard Pivot
01:24:43et ce livre effectivement
01:24:44m'avait marqué
01:24:45et je pense que
01:24:46mon oncle d'Amérique
01:24:47et Providence
01:24:48c'est entre 78 et 82
01:24:50merci
01:24:51merci beaucoup
01:24:52à vous
01:24:53Michel Onfray
01:24:54on peut vous écouter
01:24:55tous les samedis
01:24:56avec Laurence Ferrari
01:24:57chaque samedi
01:24:59en fin d'après-midi
01:25:01à 13h
01:25:02la première diffusion
01:25:03première diffusion à 13h
01:25:04Thibault était à la réalisation
01:25:06Dominique Rémond
01:25:07était à la vision
01:25:08Jean-François Couvlard
01:25:09était au son
01:25:10avec Yohann
01:25:11Marine Lanson
01:25:12Pauline Trevzor
01:25:13et Jean Delacoste
01:25:14qui est un petit nouveau
01:25:15avec nous
01:25:16qui était aujourd'hui
01:25:17à apprendre
01:25:18ce métier
01:25:19toutes ses émissions
01:25:20sont retrouvées
01:25:21sur cnews.fr
01:25:22Jean-Marc Morandini
01:25:23dans une seconde
01:25:24à ce soir

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