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L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.

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Transcription
00:00Panique à bord au vu des chiffres catastrophiques, des déficits et surtout de la dette qui a explosé.
00:05Une commission d'enquête a décidé d'ouvrir les livres de compte sur cette année.
00:10Que s'est-il passé ? Est-ce qu'on nous cache des choses, Éric de Ritmaten ?
00:13Écoutez, oui, vraiment, c'est un dérapage qui a été camouflé.
00:17N'oublions pas qu'au début de l'année, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie à l'époque,
00:22se vantait que la France fasse une croissance meilleure que l'Allemagne.
00:26On était même allé jusqu'à dire que l'Allemagne était l'homme malade de l'Europe,
00:30sans annoncer finalement que la France allait droit dans le mur,
00:34avec un dérapage budgétaire aujourd'hui considéré comme catastrophique.
00:37Qu'est-ce qui s'est passé en 12 mois ? Est-ce que ce n'était pas la catastrophe il y a un an et là, ça l'est ?
00:42Alors, c'est sûrement un gros mensonge d'État, puisque Bercy, pourtant ils ont des experts argentiers,
00:47ils se sont vraiment trompés, ils ont caché la vérité.
00:50Il faut rappeler que le 9 septembre dernier, vous avez Bruno Le Maire qui a dû se justifier
00:53devant la Commission des finances de l'Assemblée nationale.
00:55Et au final, le ministre de l'économie de l'époque a nié la situation,
00:59ce qui fait dire au rapporteur général du Sénat que nous étions face à un très grand mensonge de l'État.
01:04Pourquoi ces dérapages ?
01:06Alors tout simplement, trop de dépenses, Romain, trop de dépenses, pas assez de recettes fiscales.
01:10D'abord, la TVA, c'est le premier point, elle n'est pas assez rentrée parce que la consommation n'a pas été dynamique.
01:14Deuxièmement, les rentrées d'impôts sur les sociétés, elles ont été très décevantes.
01:18Le commerce extérieur a continué de déraper dans le rouge et c'est normal puisqu'on produit de moins en moins.
01:23On dit toujours qu'on ne travaille pas suffisamment et puis surtout, on achète trop à l'étranger.
01:27Quand vous avez ces trois paramètres en tête, quand même, ce n'est pas compliqué de se dire qu'on va droit dans le mur.
01:31En fait, théoriquement, si on est expert à Bercy, on doit le voir.
01:34D'autant que la Sécurité sociale va accuser un déficit de 17 milliards, ça s'est ajouté au reste.
01:39Et puis, surtout les collectivités locales, dont les départements, pareil, des milliards de déficit.
01:44Et l'État, rappelez-vous, en prend 20 % à sa charge.
01:48Donc, c'est vraiment tout cela mis bout à bout qui explique le dérapage.
01:51Pourquoi ce déni ?
01:52Parce que, je vais vous dire, la France, elle est sous procédure de dérapage excessif
01:56et que si elle avait trop forcé le trait, ça aurait été vraiment très malvenu.
01:59D'autant qu'il y a une amende qui est prévue par Bruxelles quand on dérape.
02:02Deuxièmement, la France doit emprunter 300 milliards d'euros.
02:06Alors, est-ce que c'est le moment d'en rajouter ? Je ne pense pas.
02:09Ensuite, il y avait Fitch, l'agence américaine, qui devait noter la France.
02:12Ça a été fait vendredi dernier.
02:14Bon, elle n'a pas bougé.
02:15On est toujours à peu près à 17 sur 20, c'est AA, avec perspective négative.
02:19Mais au final, on avait un déficit de 4,4 % du PIB.
02:24Ça va être 6,1.
02:26Donc là, oui, c'est une situation calamiteuse reconnue par tout le monde.
02:29Et je termine par un point.
02:30Le sénateur Husson, en charge d'une mission sur les comptes publics, est furieux.
02:35Il a admis avoir reçu, début septembre, une note alarmiste du Trésor public.
02:40Et la note datait du mois de juillet.
02:42Vous vous rendez compte ?
02:43Bruno Le Maire a vraiment été montré du doigt.
02:45Et il a été accusé, je cite, de « rétention d'informations ».