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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce lundi, il revient sur le souhait du Premier ministre polonais, Donald Tusk, de suspendre partiellement le droit d'asile en Pologne.
Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international
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NewsTranscription
00:00D'Europe 1, bonjour Vincent Hervouët.
00:01Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:03Vincent, ce week-end, coup de théâtre de la Pologne, le pays veut suspendre le droit d'asile.
00:08Ah oui, c'est la surprise du week-end.
00:10Et le mieux, c'est que le Premier ministre somme l'Union Européenne d'accepter sa décision.
00:16Et en disant ça, il l'a déjà assommée.
00:18Car ce Polonais, ce n'est pas l'un de ces souverainistes ombrageux que Bruxelles a toujours tenu en suspicion
00:25et dont la défaite électorale l'an dernier a été applaudie.
00:28La commission a ouvert le champagne, elle a ouvert les vannes, elle a livré illico,
00:32elle a levé illico les lourdes sanctions qui avaient été infligées à Varsovie pour atteinte à l'état de droit.
00:38Non, ce n'est pas la droite qui pue des pieds, qui clame aujourd'hui, qui clame et qui réclame
00:44qu'il faut lutter sans merci contre l'immigration illégale,
00:47qu'on ne doit respecter aucune idée européenne qui empêche les Polonais d'être libres
00:52et de vivre en sécurité dans leur pays,
00:54et qu'il faut rétablir le contrôle sur l'immigration.
00:56Ce n'est pas Kaczynski, c'est son tombeur, c'est Donald Tusk.
01:00Qui n'est autre que l'ancien président du Conseil européen.
01:04Il a fait deux mandats, mais à la fin, il a avoué qu'il en avait marre d'être le chef de la bureaucratie européenne.
01:09Il a aussitôt rechuté comme président du PPE, la coalition de centre droit qui domine le Parlement européen.
01:16Et là encore, peu de pouvoir, peu d'initiative, un ennui courtelinesque,
01:22et dès qu'il a pu, il est rentré à la maison pour retrouver son bureau de premier ministre.
01:26Tusk, c'est notre Donald à nous, un modèle de politicien européen,
01:32et c'est tout le contraire du Donald américain.
01:35L'européen est fils de Charpentier, pas d'un milliardaire,
01:39il n'est pas universellement détesté, il est au contraire écrasé d'honneur,
01:43grand croix et grand cordon de toutes sortes d'or exotique au Pérou, au Japon, en Estonie, en Géorgie, etc.
01:50Il n'a plus beaucoup de cheveux, mais ils sont bien peignés.
01:53D'ailleurs, il est bien élevé, ses tweets sont bien écrits et bien pensants,
01:58il est libéral, du genre à reporter la retraite à 67 ans,
02:03et il est atlantiste, c'est le meilleur ami de l'Amérique, évidemment, de son industrie d'armement notamment.
02:09Alors, avec Donald Trump, il partage quand même deux choses.
02:13D'abord, il aime la castagne, en arrivant au pouvoir en décembre dernier,
02:17tout ce que n'a pas hésité à virer la moitié des journalistes de l'audiovisuel public,
02:22jugés trop proches du Parti conservateur.
02:24Et l'autre point en commun, ils n'ont pas peur du peuple.
02:28Donald Tusk ne méprise pas les angoisses sécuritaires,
02:32le besoin de fierté, de racines, de reconnaissance des Polonais.
02:36Et d'ailleurs, Donald Tusk, sur l'immigration, il s'était déjà distingué en s'opposant à Angela Merkel.
02:41Oui, contrairement aux socialistes scandinaves ou allemands qui font les poches de la droite sur l'immigration,
02:46lui, bataille depuis longtemps contre les abus du droit d'asile.
02:50Quand Angela Merkel a ouvert les bras à un million de migrants,
02:53il a répliqué qu'il était temps de dire que cette vague était trop forte
02:57et qu'elle devait être stoppée à la source.
02:59Il dénonce l'hypocrisie de certains pays du G20 dans la lutte contre le trafic des migrants.
03:05On dirait du Mélanie ou du Orban dans le texte.
03:08Et pour cause, la Pologne y est elle aussi en première ligne.
03:12Elle accueille un million d'Ukrainiens.
03:14Ses voisins russes et belarusses poussent à la frontière
03:18des Africains et des Arabes demandant d'asile pour la déstabiliser.
03:222500 le mois dernier, 27 000 depuis le début de l'année.
03:26La Pologne n'hésite pas d'ailleurs à les refouler durement comme des fantasains de la guerre hybride.
03:32Donald Tusk est en complète contradiction
03:35avec le plaidoyer angélique d'Emmanuel Macron sur l'immigration.
03:39Cette force, cette richesse, dit cette pays,
03:42appelle déjà la Commission européenne à changer les règles
03:45et à accélérer le retour des clandestins.
03:47Signature européen, Vincent Herouët.
03:49Merci beaucoup Vincent.