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Retrouvez "En toute subjectivité" sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/dominique-reynie-en-toute-subjectivite

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00:007h21, Dominique Regnier, en toute subjectivité, vous nous parlez de consentement à l'impôt.
00:10En effet Nicolas, apparu il y a 50 ans, le déficit de nos finances publiques n'a fait
00:15que se dégrader depuis et les gouvernants successifs ont choisi de ne pas réduire les
00:20dépenses de l'État, préférant la hausse des impôts et l'emprunt.
00:24Résultat, nous battons les records d'endettement public, de prélèvement obligatoire et nous
00:28voilà confrontés à un déficit devenu gigantesque, 174 milliards d'euros.
00:33Le nouveau gouvernement avait la possibilité de couper dans les dépenses de l'État,
00:37mais il a plutôt choisi d'augmenter les impôts, une fois encore.
00:40La population française étant la plus imposée d'Europe, on sait que la hausse de la pression
00:44fiscale va décourager l'investissement, l'emploi, l'innovation, la croissance et
00:49qu'elle ne rapportera pas assez pour faire face au déficit.
00:52Les Français risquent de mal vivre cette nouvelle hausse des impôts.
00:55Mais Dominique, le gouvernement avait-il un autre choix ?
00:58Il a fait le choix de survivre, en effet, la situation créée par la dissolution privée
01:03de l'Assemblée Nationale de majorité.
01:04S'il avait décidé de réduire les dépenses de l'État, le gouvernement s'exposait
01:10à l'opposition active de nombreux députés, capables de former une coalition hostile,
01:16hétéroclite mais majoritaire pour le censurer.
01:18En choisissant d'augmenter les impôts, il facilite un accord tacite avec ces mêmes
01:23députés qui préféreront s'abstenir plutôt que de voter contre, soulagés de
01:28n'avoir pas à décider eux-mêmes de couper dans les dépenses et pour certains, pas mécontents
01:33de voir un gouvernement qui n'est pas de leur, supporter l'impopularité de ces
01:36mesures fiscales et peut-être courir le risque du refus de l'impôt.
01:40Et les Français pourraient-ils refuser de payer l'impôt ?
01:43C'est tout de même une tendance que nous montre la décennie que nous venons de vivre,
01:47au cours de laquelle une protestation antifiscale s'est installée.
01:50En 2013, les bonnets rouges contre la taxe au poids lourd, puis en 2013-2014, les multiples
01:56manifestations qui avaient pour nom les moutons, les pigeons, les tendus, les pendus et ce
02:00puissant mouvement préinsurrectionnel, les gilets jaunes, apparaît en 2018 en réaction
02:05à la fameuse taxe carbone.
02:07N'oublions pas que tous ces mouvements sont nés spontanément, sans organisation, en
02:11dehors des partis, en dehors des syndicats et qu'ils ont tous eu le soutien de l'opinion
02:15publique, favorisant l'envolée du vote protestataire de droite, puisqu'il s'agit
02:21de dénoncer la pression fiscale.
02:22Pour conjurer ce risque, il appartient aux députés de comprendre l'urgence de présenter
02:27un plan raisonné de réduction des dépenses de l'État et de rendre aux Français une
02:31partie de leur pouvoir d'achat, en ramenant le niveau de nos prélèvements obligatoires
02:35de 46% en 2023 à la moyenne européenne, qui est de 41%.

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