«C’est le monde à l’envers» : Valérie Bonneton et Nicolas Vanier sont les invités de Culture médias

  • il y a 4 minutes
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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Thomas Isle reçoit chaque jour un invité.
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Transcription
00:00Media sur Europe jusqu'à 11h avec Thomas Hill et vos invités. Thomas, ce matin vous recevez la comédienne Valérie Bonneton
00:06et le réalisateur Nicolas Vannier pour le film C'est le monde à l'envers qui sort ce mercredi.
00:12Hello la team ! On n'a pas le temps de boire un café aujourd'hui. Qu'est-ce que ça dit Tokyo ?
00:15Deux millions de bénéfices sur la journée.
00:17C'est qui le patron ?
00:20Toute la France touchée par la sèche.
00:22Y'a plus rien, y'a plus de téléphone, plus d'internet, plus rien !
00:26Allez tu traînes là, avance !
00:28Regarde la gueule ! Ah bah là on avance bien !
00:30Désolé de débarquer comme ça à l'improviste mais je suis le nouveau propriétaire.
00:35De quoi ?
00:36De votre exploitation.
00:37Allez j'ai du boulot moi.
00:39Va falloir bosser avec les autres.
00:41Est-ce que tu veux rester ici ?
00:42Travailler dans les champs, c'est mon rêve.
00:44Ouais bah attends de sentir la bouse, tu vas voir.
00:46Salut ma Juju !
00:47Il a encore l'électricité ?
00:48Grâce au soleil et au vent.
00:50Glandeur avec ses moulins à vent.
00:52Bienvenue au rêve général.
00:54On a de l'eau, un petit peu d'électricité, on peut survivre.
00:57Moi je veux vivre !
00:58Je veux des planches chaudes dans la douche, je veux la clim, je veux mes montres à mouvements tourbillons, tu comprends ça ?
01:02J'en peux plus de toi.
01:04Mais ouvre les yeux sur ce qui se passe !
01:07Culture non-stop, voilà où on en est quoi.
01:09Des paysans qui peuvent ne nourrir personne.
01:13Ce soir c'est soupe de blettes.
01:15C'est dégueu les blettes.
01:16Pardon.
01:19C'est le monde à l'envers, c'est l'histoire de Stanislas qui est joué par Mickaël Youn,
01:23trader parisien qui ne vit que pour les cours de la bourse,
01:25jusqu'à ce qu'un jour le système économique s'effondre,
01:28ce qui veut dire plus de supermarchés, plus de banques, plus d'internet, plus d'eau, plus d'électricité.
01:33Alors avec sa famille, ils vont se réfugier dans une exploitation agricole
01:37qu'il vient d'acheter pensant faire un petit placement intéressant.
01:41Sauf que là, il se retrouve face à votre famille, Valérie Bonneton,
01:45et avec votre mari, joué par Eric El Mousnino,
01:48et vous n'êtes pas super accueillant.
01:50Non, on n'est pas super accueillant.
01:53Ce qu'on se coltine comme vie en tant que paysans, agriculteurs, c'est costaud.
02:00Donc évidemment, on n'accepte pas du tout qu'ils débarquent là,
02:04et puis ça n'a pas de sens.
02:06Ces gens qui ont acheté cette ferme et qui ne sont jamais venus.
02:09Là, d'un seul coup, quand tout s'écroule...
02:11Les parisiens débarquent.
02:13Les valeurs sont secouées un petit peu.
02:15Et puis vous vous êtes un peu barricadé, vous vous êtes fait voler déjà quelques vaches,
02:18donc vous êtes méfiant.
02:20Exactement. On va devoir vivre ensemble.
02:22Mais enfin, rien n'est impossible dans ce nouveau monde.
02:25Et alors, c'est en fait l'adaptation en film de votre livre, Nicolas Vanier.
02:29Vous croyez vraiment à ce scénario de l'effondrement ?
02:32Scénario qui est envisagé par des collapsologues,
02:36c'est comme ça qu'on dit, comme Pablo Servigne, par exemple.
02:38Vous y croyez, vous ?
02:40En tout cas, il y a une certitude,
02:42et je pense qu'il n'y a pas une personne censée sur cette planète
02:44qui peut dire qu'on peut continuer à vivre, par exemple,
02:47dans un monde où on consomme en huit mois ce que la Terre produit en douze.
02:50C'est mécaniquement impossible.
02:53Donc, si j'ai raconté cette histoire,
02:55c'est bien évidemment parce que je ne le souhaite pas
02:57et parce que je veux qu'on l'évite.
02:59C'est pour ça que je me suis servi
03:01de toutes ces situations un peu cocasses
03:03que l'aventure permet,
03:05d'où le choix des comédiens,
03:07pour en faire une comédie
03:09avec surtout une seconde partie
03:11pleine, je l'espère,
03:13d'espoir, pour parler de ses valeurs,
03:15de gratitude, de partage.
03:17Mais vous pensez que dans un premier temps,
03:19si ça devait arriver,
03:21il y aurait comme ça ce repli sur soi-même,
03:23chacun cachant ses provisions,
03:25tentant même de les voler aux autres,
03:27avant peut-être que de nouvelles solidarités se créent ?
03:29L'histoire le prouve.
03:31A chaque fois que ça s'est produit,
03:33et ça s'est produit assez souvent,
03:35quand on voit un petit manque d'essence,
03:37un petit manque de riz,
03:39un petit manque de quoi que ce soit,
03:41c'est la guerre.
03:43Ensuite, on se rend compte
03:45que c'est impossible de ne pas vivre ensemble.
03:47D'ailleurs, tous les peuples
03:49avec lesquels j'ai vécu dans ces contrées-là,
03:51il y a une solidarité
03:53qui est immense.
03:55C'est quelque chose qui s'est perdu
03:57depuis rien de temps.
03:5940 ans, 50 ans, c'est quoi à l'échelle de l'humanité ?
04:01Rien.
04:03En tout cas, je dirais que si
04:05on est tous touchés par cette situation
04:07qui est catastrophique,
04:09si ce film permet de prendre conscience chacun,
04:11différemment, de ne pas dépendre
04:13de cette loi du besoin de consommer tout le temps,
04:15de ne pas être des moutons.
04:19J'ai le sentiment qu'on nous prend notre vie,
04:21qu'on nous la vole.
04:23On ne parle pas de connexion, d'hyper-consommation, etc.
04:27En regardant ce film, et en le vivant nous,
04:29d'ailleurs, sur le tournage, on vivait différemment,
04:31c'est-à-dire qu'il y avait des économies,
04:33pas un tournage comme les autres, etc.
04:35C'était un tournage écolo.
04:37On a vu qu'on n'était pas du tout malheureux,
04:39comme pendant le Covid,
04:41où on a tous fait des efforts.
04:43Voilà, c'est possible.
04:45Moi, ce que j'ai trouvé intéressant,
04:47Nicolas Vannier, c'est que vous abordez
04:49une thématique qui est quand même très sombre.
04:51On ne peut pas faire beaucoup plus sombre que l'effondrement
04:53de l'humanité, mais en faisant un film
04:55qui penche vers la comédie.
04:57Votre idée, c'était d'aller chercher le grand public
04:59plus que des gens qui sont déjà
05:01convaincus par le besoin de changer les choses ?
05:03Oui, puis on ne construit
05:05rien sur du négatif.
05:07La situation est grave, je suis bien placé pour le savoir.
05:09C'est d'ailleurs pour ça que je suis devenu en quelque sorte
05:11un défenseur de l'environnement, c'est parce que
05:13j'ai constaté dans ces pays que j'aime
05:15une dégradation qui est
05:17exponentielle. Mais ce qui est important, c'est que
05:19les solutions, elles existent.
05:21J'en ai un petit peu marre,
05:23effectivement, de ces discours qui nous promettent
05:25un monde demain horrible,
05:27où il va falloir se restreindre.
05:29Je pense bien au contraire
05:31que ce qu'il faut mettre en avant, c'est ce qu'on a fait
05:33aussi dans le film, c'est
05:35que si on utilise, encore une fois,
05:37les solutions qui sont à notre disposition, c'est ce qu'on a
05:39fait pour le tournage, et ça a été
05:41facile, on va vivre,
05:43j'en suis certain, moi, demain, mieux.
05:45Plutôt que
05:47ce que nous disent certains, qu'on va vivre moins bien.
05:49Moi, je pense que demain, on va vivre mieux.
05:51Si, encore une fois, on réagit.
05:53Et c'est pour ça aussi que vous avez réuni un casting d'acteurs
05:55très populaires, Michael Youn, Barbara Schultz,
05:57Eric Elmosnino, François Berléant
05:59aussi, qui est superbe en
06:01grand-père. Yannick Noah !
06:03Yannick Noah, j'allais y venir, effectivement.
06:05Comment ça s'est passé, le tournage, Valérie Bonneton ?
06:07Est-ce que ça vous a donné, vous aussi, envie
06:09de quitter Paris ?
06:11Moi, je suis très attachée, je vous le disais, à la nature
06:13depuis toujours, parce que j'ai été élevée comme ça,
06:15j'étais tout le temps dehors, j'étais pas mal dans les
06:17arbres, on n'avait aucun produit industriel
06:19chez nous, donc j'ai cet
06:21attachement, j'ai une maison en Normandie,
06:23et c'est vraiment, pour moi, un refuge.
06:25Donc forcément,
06:27j'ai été touchée par le film
06:29et par le personnage de Nicolas, parce que
06:31quand on le rencontre, c'est quand même un personnage
06:33impressionnant.
06:35Donc, la question était...
06:37Comment s'est passé le tournage ?
06:39Très très bien,
06:41c'est-à-dire, très bien,
06:43comme je vous le disais tout à l'heure,
06:45les efforts qu'on fait, en fait, pour moi, c'est pas des
06:47efforts, c'est-à-dire que, quand on dit,
06:49par exemple, la sobriété, plus de restrictions,
06:51c'est pas
06:53un effort, c'est ne pas céder
06:55à cette société, à cette loi du marché,
06:57parce que j'ai l'impression qu'on est vraiment des moutons,
06:59je vous dis qu'on nous prend
07:01notre vie, et j'ai envie de dire, mais il faut être
07:03irrésistant de cette vie-là,
07:05parce qu'on peut vivre
07:07tellement heureux différemment, en fait, on n'a pas besoin
07:09de tout ça, on n'a pas besoin de racheter une nouvelle voiture,
07:11pas besoin de racheter
07:1350 paires de chaussures, franchement, c'est la vérité.
07:15Alors, il faut un petit peu de maturité
07:17pour le comprendre vraiment, mais c'est ça.
07:19Mais on a quand même besoin d'aller au cinéma, quand même,
07:21un peu. Ben ouais, la culture, ça nous rend
07:23heureux. Quand on a une vie, en tout cas,
07:25vous parliez de sport tout à l'heure, mais quand on est
07:27rempli par le sport, quand on est rempli par une vie artistique,
07:29on n'a pas besoin de tout ça.
07:31Donc, il faut donner un sens à notre vie.
07:33C'est Le Monde à l'envers, ça sort mercredi
07:35au cinéma, et c'est l'adaptation
07:37de ce livre aux éditions
07:39Ixo et Signé Nicolas Vannier.
07:41On va continuer à en parler tout au long de cette émission.

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