ÉMISSIONS SPÉCIALES - Emission du 12 octobre 2024
Samedi 12 octobre 2024, ÉMISSIONS SPÉCIALES reçoit Pascal Houillon (CEO, Cegid) , Cécile de Saint-Michel (Présidente, Conseil national de l'Ordre des experts-comptables) , François Millo (Directeur, BU Experts-Comptables Cegid) , Louis Cléon (Experts-Comptables, Cabinet Louis Cléon) et Christian Taltas (Directeur Produits Small Busines, Cegid)
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00:00Salut à tous et bienvenue pour cette émission spéciale alors vous allez nous excuser peut-être
00:21malgré les efforts qu'on va faire, le brouhaha dans lequel va être enregistré cette émission
00:26mais en même temps c'est le dynamisme d'une profession, celle des experts comptables qui
00:31est réunie là en congrès à Marseille et c'est vrai qu'on est quand même, et Pascal
00:36Houillon est avec moi, cette émission évidemment est réalisée en partenariat avec Cégid et c'est
00:41vrai qu'on est impressionné par le dynamisme de l'ensemble de ceux qui sentent, et on va en
00:48parler durant toute cette demi-heure, que la profession est à la croisée des chemins comme
00:52beaucoup d'autres d'ailleurs, en termes de digitalisation, d'intelligence artificielle, bref
00:57c'est la technologie qui devient aujourd'hui incontournable et c'est bien de ça dont on va
01:02parler. Alors évidemment en partenariat avec Cégid, pourquoi Pascal ? Parce que si on met
01:05experts comptables et technologie, derrière c'est Cégid, c'est obligatoirement Cégid, ça ne peut être
01:12que Cégid. D'abord comment se porte Cégid ? Donc on va très très bien, on continue à se développer
01:20essentiellement en Europe continentale, Cégid cette année ça va être à peu près un milliard
01:25d'euros de chiffre d'affaires, donc on continue notre croissance, essentiellement dans le SAS,
01:29puisque 80% de notre chiffre d'affaires est dans le SAS, et il y a 18 mois on a lancé un nouveau plan
01:34stratégique, l'IA génératif n'est pas passé inaperçu, OpenAI a défrayé la clonique il y a
01:42deux ans, au départ ça se trompait beaucoup, puis petit à petit on a vu que ça commençait
01:47à devenir un vrai outil professionnel, on a changé complètement notre plan stratégique, et on a
01:51intégré l'IA génératif à l'intérieur de toutes nos solutions, autour d'un concept qui s'appelle
01:57Cégid Pulse, et on les démontre en ce moment au congrès des experts comptables, et ça rencontre
02:01un vrai succès, parce qu'on a l'habitude de dire en fait on prend de la technologie, on la rend utile
02:06pour nos clients. On va reparler donc de vos solutions d'IA génératif, et notamment de tout
02:11le sujet de l'accompagnement qui est important, mais Pascal tu baignes dans la technologie depuis
02:1440 ans, tu as été en Californie, c'est une rupture comparable à, j'en sais rien moi, l'invention
02:21de l'électricité ? Ou de l'écriture ? C'est à ce niveau là définitivement, en fait on a même
02:28changé complètement le plan stratégique de la société, pour mettre l'IA génératif au coeur
02:33de notre stratégie, et on a pris notre stratégie, on a regardé les balbutiements il y a deux ans
02:39de l'IA génératif, et on s'est dit ça va tout changer, ça va changer de la façon dont Cégid
02:43fonctionne en interne, comme n'importe quelle entreprise, ça va changer dans la façon dont on
02:47va délivrer du service à nos clients, et puis ça a changé dans la façon dont on va intégrer toutes
02:53ces intelligences à l'intérieur de nos produits, pour pouvoir faire en sorte que nos clients
02:58utilisent ces solutions. Et donc même si c'est un terme que j'aime pas bien, de faire en sorte que
03:04l'ensemble des utilisateurs de nos produits soient des agents augmentés, c'est à dire qu'ils deviennent
03:09plus intelligents par des propositions que nos logiciels vont faire. On va en parler avec la
03:13Présidente de l'Ordre qui va nous rejoindre, le sujet c'est quand même une profession qui
03:19se digitalise, comment est-ce qu'on va dire ça pour rester sympathique, qui aurait pu se digitaliser
03:25plus vite, mais qui s'utilise, mais là ils n'ont plus le choix. C'est ça que sous la
03:30mandature de la Présidente Cécile, je pense qu'il y a eu beaucoup d'efforts qui ont été faits,
03:35et nous on les accompagne typiquement, une autre diversification de notre plan stratégique, c'est
03:40l'investissement qu'on a décidé de faire il y a trois ans sur les petites entreprises, parce que
03:44Cécile n'était pas présente sur les petites entreprises, très présent chez les experts
03:47comptables en France, en Espagne, au Portugal, on est leader sur ces trois marchés, qui servent
03:51eux-mêmes des petites entreprises, mais nous directement on n'y était pas. Donc on a décidé
03:54de se lancer sur ce marché, qui est sous-équipé en France, il y a sous-équipement logiciel,
04:00peu digitalisé, il y a la facture électronique qui arrive, alors effectivement elle est déjà au
04:05Portugal et en Italie, mais elle arrive en Espagne, en France, en Allemagne et dans de
04:09d'autres pays, toute l'Europe devra passer, et donc on pense qu'il y a des vraies opportunités pour nous,
04:13et on s'est diversifié, on a acheté il y a deux ans le leader en Espagne au Portugal qui est
04:18Primavera, on a acheté il y a deux mois EBP, qui est le leader en France, globalement on est passé
04:26de pratiquement zéro petite entreprise cliente, à 800 000 petites entreprises clientes, et pour nous
04:32c'est un effet énorme, c'est globalement on sert des experts comptables, on sert des petits clients,
04:37et on va pouvoir rapprocher ces deux mondes, qui ont déjà été rapprochés au travers de l'expert
04:41comptable, mais accélérer ce rapprochement et faire des gains d'efficacité.
04:44EBP, quelques mots sur EBP, puisque c'est la dernière acquisition en date ?
04:49C'est la dernière acquisition en date, c'est quelque chose, ça fait 30 ans que j'essaie de faire cette acquisition,
04:54sous différentes casquettes, c'est une très belle société, il faut avoir de la persévérance pour faire des acquisitions,
05:02c'est souvent de très longs termes, et donc c'est une très belle société, leader sur son marché de la petite entreprise,
05:10très bonne réputation, et on pense qu'ensemble on va construire quelque chose qui va être formidable en France.
05:15Ça permet de dire un mot quand même Pascal, sur la stratégie de Cégy d'Ancorin, c'est, alors j'ai plus le chiffre,
05:20toi tu le connais par cœur, 35 acquisitions sur les 5 dernières années à peu près ?
05:25Oui, alors on fait beaucoup de croissance organique, on sort beaucoup de nouveaux produits, mais l'édition
05:31c'est un marché, c'est un métier extrêmement capitalistique, et donc on a oublié, tout le monde fait des acquisitions,
05:36ça permet de compléter tes offres, ça permet d'aller à l'étranger, on ne serait jamais allé en Espagne ou au Portugal
05:42en exportant nos produits, c'est très compliqué, il faut aller acheter des leaders sur le marché,
05:46et puis acheter de la technologie, il n'y a pas bien longtemps on a racheté une société justement qui avait fait des produits
05:51d'intelligence artificielle, de GNI, qui permettait de proposer une expérience candidat, quand les entreprises veulent gruter,
05:58on est très très fort dans les solutions pour le recrutement, d'offrir une expérience candidat qui est vraiment extraordinaire.
06:05Mais ce que je voulais dire c'est que sur ces 35 acquisitions, il n'y en a jamais qui sont hostiles ?
06:11Ah non, ce n'est pas possible, c'est impossible, c'est un métier d'homme et de femme, il faut être avec les clients,
06:17il y a des partenaires, que ce soit des experts comptables ou des revendeurs, c'est obligatoirement pour proposer un projet industriel,
06:24il y a obligatoirement un projet humain et un projet industriel, et puis dans le cas de BP, c'était une succession de quelqu'un qui a monté sa société il y a 40 ans,
06:31que je connais bien, je connais une partie de ses cadres, et donc ça s'est fait en très bonne intelligence,
06:38et honnêtement j'ai une responsabilité de faire en sorte que BP continue à se développer comme ça s'est développé sous le leadership de René Santis qui a créé cette société.
06:49Alors avant de recevoir Cécile de Saint-Michel, pour toi la prochaine étape très importante pour les experts comptables ?
06:56L'IA génératif, c'est certain, mais vraiment ça va beaucoup changer leur métier, certains le comprennent très très bien, d'autres ça va être un peu plus lent,
07:05mais ça va beaucoup beaucoup changer leur métier, le profil des gens dans les cabinets, la relation qu'ils vont avoir avec leurs clients, les missions qu'ils vont faire avec les clients, tout va changer.
07:14Bon, on en parle tout de suite avec la présidente du Conseil de l'Ordre des Experts Comptables.
07:19On repart avec la présidente du Conseil de l'Ordre des Experts Comptables, Cécile de Saint-Michel, bonjour Cécile, merci de nous rejoindre, on a discuté intelligence artificielle avec Pascal,
07:35on va en reparler ensemble, mais d'abord une question assez large, là dans ce congrès, quelle est pour toi la thématique clé, en tout cas ton message clé à l'ensemble de la profession ?
07:45Le message il est dans le titre du congrès, dans le thème, c'est embarquement immédiat, il faut qu'on s'empare des nouvelles missions, notre métier est en train d'évoluer de façon importante avec tous les nouveaux outils que nous proposent les partenaires,
07:58et donc il faut qu'on s'en saisisse et qu'on avance et qu'on évolue, qu'on repense la stratégie de nos cabinets, c'est très important parce qu'il y a un avenir extraordinaire qui s'offre à nous avec tout ce qui se passe, avec l'intelligence artificielle, le numérique et plein de nouvelles missions.
08:14Alors attends, il y a deux choses, il y a les missions et la techno, alors les missions, c'est quoi les nouvelles missions, c'est quoi la transformation, on parlera de la techno après, mais la transformation de l'activité aujourd'hui ?
08:26La transformation de l'activité, elle est liée avec la technologie parce que c'est cette technologie qui nous amène à nous transformer, alors il y a les nouvelles missions, c'est certain, sur des nouveaux thèmes comme la durabilité, un thème qu'on ne connaissait pas, un nouveau territoire,
08:39et il y a aussi la mission traditionnelle, c'est d'abord ça qu'il faut qu'on transforme, parce qu'il faut qu'on repense notre mission traditionnelle dans les cabinets parce que justement ces nouveaux outils nous font repenser cette mission traditionnelle parce qu'on ne peut plus l'exercer comme avant.
08:53Vers quoi, vers plus d'individualisation ?
08:55Plus d'individualisation, plus d'accompagnement de nos clients, il faut qu'on automatise au maximum des tâches qui n'ont pas de valeur ajoutée, ni pour nous, ni pour nos clients,
09:03et à partir de là, on dégage du temps, et on y va, et on propose de nouvelles missions, une mission traditionnelle repensée par de l'accompagnement plus spécifique pour nos clients, parce que c'est ça qu'ils veulent, c'est ça dont ils ont besoin.
09:14Tu l'as dit d'un mot, juste un mot là-dessus, mais là, ce qu'on va appeler la comptabilité extra-financière est quelque chose qui vous intéresse aussi ?
09:21C'est quelque chose qui nous intéresse énormément.
09:23Énormément.
09:24C'est un nouveau champ des possibles pour les cabinets d'expertise comptable, et alors c'est vrai, on peut se dire...
09:29Et c'est maintenant qu'il faut y aller, sinon d'autres vont le faire à votre place.
09:31Exactement, on n'a pas de prérogative d'exercice sur la durabilité.
09:34N'importe quel conseiller qui fait une formation, n'importe quel consultant peut aller sur ce terrain-là.
09:38On est d'accord.
09:39Il faut qu'on s'en saisisse.
09:40Nos clients, on a un capital confiant chez nos clients qui est énorme.
09:45Si on y va dès maintenant, ils n'iront pas chercher ailleurs.
09:48Par contre, si des consultants extérieurs rentrent chez nos clients sur ce thème-là, on aura du mal après à s'imposer comme les spécialistes de la durabilité.
09:58Il faut impérativement qu'on se forme et qu'on devienne compétent sur ce terrain-là de la durabilité.
10:03C'est indispensable.
10:05Il y a du boulot, hein ?
10:07Pascal, comment est-ce que tu prends ?
10:09Ce qui m'intéresse aussi, c'est...
10:11On a parlé d'intelligence artificielle, tu parles de digitalisation.
10:14Il faut accompagner après le changement.
10:16Embarquement immédiat, c'est un magnifique slogan.
10:18Mais c'est des hommes et des femmes, tu le sais beaucoup mieux que moi,
10:22mais c'est des hommes et des femmes qui sont pour beaucoup dans un confort quand même assez raisonnable et respectable.
10:28Et se dire qu'il faut en changer, et il faut en changer de manière radicale, ce n'est pas le plus simple.
10:34Oui, c'est assez facile d'un point de vue technique.
10:37C'est assez difficile en change management, si on va dire ça comme ça.
10:40Exactement.
10:41Et on essaie d'accompagner la profession.
10:42On a été les premiers à aller dans le SAS.
10:44On a été les premiers à intégrer de l'intelligence artificielle dans les produits pour augmenter la productivité et sécuriser les données.
10:50Ce n'est pas facile parce que nous, on essaie toujours de regarder avec un ou deux ans d'avance.
10:55Et des fois, on est obligé d'emmener même ceux qui ne veulent pas venir avec nous.
10:59Et donc, ça peut être de temps en temps perçu par les cabinets qui sont en avant-garde.
11:05Ils nous demandent de faire ça parce que pour ceux qui ne le demandaient pas forcément, des fois, ils le subissent aussi.
11:11C'est toujours un exercice relativement difficile.
11:13Il y a un deuxième aspect et qui est encore plus important.
11:16C'est l'IA génératif qui va arriver.
11:19Et là, l'IA génératif, elle touche tout le monde.
11:21Elle touche en fait l'école blanc.
11:24Et l'école blanc, c'est nous.
11:24C'est notre métier d'éditeur, mais c'est aussi la profession d'expertise comptable.
11:28Et ça, ça va avoir un impact énorme.
11:30Et donc, on peut soit le subir, soit au contraire repenser la proposition de valeur qu'on a vis-à-vis de nos clients,
11:36nous vis-à-vis des cabinets experts comptables et les cabinets experts comptables par rapport à leurs clients.
11:41Comment on peut enlever ces tâches verbatives, répétitives à faible valeur ajoutée et comment ces technologies peuvent aider à gérer de la valeur.
11:49Ce n'est pas l'outil qui va gérer de la valeur.
11:51On va donner des informations et des directions pour que le collaborateur puisse créer plus de valeur.
11:56Donc ça, c'est très, très important.
11:58Il y a d'autres aspects.
11:59Attends, je voudrais faire réagir Cécile là-dessus, justement, Cécile.
12:02Il parle beaucoup, Pascal.
12:03Mais non, mais c'est tout ça.
12:05Il est passionné, il est passionné.
12:06Mais cette conduite du changement, moi personnellement, elle me passionne.
12:11Et il ne faut pas partir de l'idée que ça va se faire tout seul.
12:14C'est la meilleure façon de se planter, ça.
12:16On est bien d'accord, parce que le changement, c'est ce que déteste, je pense, le plus l'humain.
12:20Ou de dire vous avez un flingue sur la tempe de toute façon, si vous ne le faites pas, vous êtes mort.
12:23Non, ça ne marche pas.
12:24Non, ça ne marchera pas.
12:25Ça ne marchera pas parce que pour une bonne conduite du changement, il faut déjà que celui qui veut changer soit vraiment convaincu qu'il doit changer.
12:33Exactement.
12:34Les cabinets d'expertise comptables, c'est un ensemble d'humains.
12:37Alors, on a des outils technologiques, mais c'est surtout et avant tout un ensemble d'humains.
12:41Il y a des experts comptables et des collaborateurs.
12:44C'est pour ça que le congrès, on l'a ouvert aux collaborateurs, parce qu'on a bien compris que si les cabinets devaient changer et s'ils voulaient changer,
12:52il fallait bien sûr convaincre les experts comptables de ce changement.
12:56Mais il faut aussi qu'on convainque nos collaborateurs, parce que si nos collaborateurs ne sont pas convaincus, il n'y aura pas de changement.
13:05C'est pour ça qu'on a appelé ce congrès embarquement immédiat.
13:08Ça veut dire qu'il faut qu'on embarque nos équipes avec nous pour aller au bout de ces changements.
13:13Très bien, Cécile, je te bouscule.
13:14Il nous reste peu de temps.
13:15C'est quoi ce badge que vous avez tous les deux, la source ?
13:18La source, la source.
13:20La source, c'est le Data Lake de la profession.
13:22Tout simplement, ça fait presque deux ans qu'on travaille sur ce Data Lake de la profession.
13:26On a travaillé main dans la main avec la DG FIV, avec la CNIL et on a l'autorisation de Bercy, la profession, de lancer ce Data Lake.
13:34Alors, comme je l'ai dit en plein air d'ouverture, on a un petit contre temps avec le Parlement parce que tout le monde est bien conscient que
13:41la situation politique a fait qu'on a pris un peu de retard puisqu'il n'y avait pas de Parlement pendant longtemps,
13:48enfin longtemps, quelques temps, mais on aura toutes les autorisations.
13:52Mais le Data Lake est fonctionnel et donc, c'est le Data Lake de la profession que l'on conçoit avec nos partenaires éditeurs
13:59parce qu'on est tous dans le même écosystème et on a besoin de travailler tous ensemble.
14:04Donc voilà, c'est le Data Lake de la profession.
14:06D'un mot, Pascal, mais vraiment d'un mot.
14:08On supporte complètement cette initiative.
14:11On l'a annoncé il y a un an ensemble.
14:13Ce ne sont pas des choses qui sont faciles à mettre en œuvre parce qu'on parle de données et de données.
14:17Il y a quand même d'énormes gouvernances autour.
14:20Et tu sais, j'ai passé beaucoup de temps aux Etats-Unis et le partage a créé de la valeur.
14:24Donc très vite, quand c'est arrivé et elle a instauré un climat de confiance avec un certain nombre de partenaires de la profession,
14:31dont Cégide, et donc immédiatement, on a dit on va jouer le jeu et on a été le premier à dire on va partager nos données avec l'Ordre.
14:39Il faut trouver comment ça se fait et la gouvernance.
14:41Mais stratégiquement, on est là pour partager ces données, les données que Cégide a avec l'Ordre pour le bénéfice de la profession.
14:49Merci, Cécile. Merci, Pascal.
14:51Donc première partie de cette émission, mais on continue.
14:55Vous restez avec nous en direct du Congrès des experts comptables à Marseille.
15:01On est de retour au Congrès des experts comptables à Marseille en partenariat avec Cégide.
15:11On vit en direct avec vous l'exigence de digitalisation de cette profession, exigence renforcée par l'intelligence artificielle.
15:21C'est François Milot qui va maintenant nous accompagner.
15:23Salut, François, directeur de la BU Experts comptables chez Cégide.
15:29Mais d'abord, je crois qu'on m'a dit que c'est ton 25e congrès.
15:33Exact, ce qui ne nous rajeunit pas.
15:36Est-ce qu'il a un parfum spécial ? Est-ce que tu sens quelque chose de particulier ?
15:40Alors oui, je trouve que déjà, on bat un record de participants.
15:44Je crois qu'on est à peu près à 7500 participants.
15:47Ce qui pose la question, en fait, pourquoi les experts comptables sont de plus en plus nombreux à aller au congrès ?
15:53Je pense, en fait, parce qu'ils sont préoccupés par la révolution un petit peu copernicienne qui va arriver.
16:01Qui arrive, qui est là, la révolution de l'espace-temps.
16:04Et pour ça, ils ont besoin de s'appuyer sur des partenaires, donc des éditeurs,
16:07qui veulent voir ce qu'on a leur proposé pour les aider à passer le cap de cette révolution dont on peut parler et qui nous attend.
16:16Alors, on en parle depuis un quart d'heure.
16:18On en a parlé avec Pascal, on en a parlé avec la présidente du Conseil de l'Ordre.
16:22Moi, ce qui m'intéresse, et d'ailleurs, dans les conversations que j'ai pu avoir, j'en ai eu les échos, c'est la conduite du changement.
16:28OK, on a vu dans le premier quart d'heure la puissance de l'IA et la façon dont Ségide a réussi à intégrer, en fait, cette intelligence artificielle.
16:35Maintenant, il faut conduire le changement pour cet embarquement immédiat, puisque c'est le slogan de ce congrès.
16:42Comment est-ce que Ségide prend sa part ?
16:44Alors, je pense que d'abord, pour pouvoir bien accompagner le changement, il faut comprendre, en fait, quel va être ce changement.
16:50Et c'est pour ça que j'utilise beaucoup, pour expliquer ce qui va se passer aux experts comptables, la notion de révolution de l'espace-temps.
16:57Révolution du temps, parce qu'avec la facturation électronique, on va avoir des données en temps réel et qui vont être exhaustives et surtout structurées.
17:09Donc, du coup, la machine va pouvoir traiter en temps réel et de manière plus fiable que l'être humain la donnée comptable, première chose.
17:18Et puis, révolution de l'espace, parce qu'au fond, les experts comptables, alors qu'ils ont aujourd'hui la facture que pour comptabilisation,
17:28demain, ils auront la facture dès leur création et ils vont pouvoir gérer tout l'espace, tous les cycles de vie de la facturation électronique.
17:36À partir du moment où ils ont compris ça, ils vont comprendre qu'il y a beaucoup de choses à faire,
17:40beaucoup de chiffres d'affaires à aller chercher et beaucoup d'accompagnement à donner en termes de gestion auprès du chef d'entreprise.
17:50Tu sais, je le vois dans les discussions que je peux avoir avec les comptables, pour le coup, ceux-là, des grandes entreprises.
17:55Et le sujet, c'est enfin la facture électronique va revenir à ceux à qui, d'une certaine manière, elle appartient, c'est-à-dire la comptabilité, c'est-à-dire la direction financière.
18:06Ce n'est pas un truc du vendeur, ce n'est pas un truc du client. Non, c'est une créance et elle doit être d'abord traitée par la comptabilité.
18:13Et ça, j'imagine, c'est très, très important pour les experts comptables.
18:16C'est très important pour les experts comptables et surtout, ça va leur permettre, à partir du moment où tu as accès à tous ces cycles de vie,
18:23ça va leur permettre de prendre une posture de ce qu'on appelle dans les directions financières de business partner.
18:28Exactement.
18:28C'est-à-dire qu'ils vont pouvoir accompagner le chef d'entreprise dans sa gestion puisqu'ils auront la donnée en temps réel.
18:32Ils pourront venir, comme un contrôleur de gestion, en fait, dans une grande entreprise.
18:36Ils vont pouvoir venir dire au chef d'entreprise, là, regarde tel indicateur, c'est en train de fléchir.
18:42Là, au niveau de la trésor, regarde le prévisionnel, ça n'a pas passé.
18:45Donc, il faut que tu mettes en place des actions de recouvrement ou aller chercher des lignes de crédit auprès de la banque, etc.
18:50C'est tout ça, en fait, que les experts comptables vont pouvoir adresser auprès des entreprises comme dans une direction financière.
18:58Ce qu'ils ont plus de mal à faire puisqu'aujourd'hui, ils n'ont pas l'info ou ils ont l'info trop tard.
19:02Alors, François, la question, est-ce qu'ils en ont envie ?
19:05Bien sûr qu'ils vont en avoir envie.
19:07En fait, il faut leur donner envie.
19:09C'est un métier passionnant, finalement, qu'ils vont découvrir, un nouveau métier presque.
19:13C'est un métier génial.
19:13Certains le font, mais pas tous.
19:15Je voulais juste te dire un truc par rapport à ça, c'est que les experts comptables, la profession a traversé des mutations extraordinaires depuis 40 ans.
19:24L'informatisation, les télédéclarations, l'océanisation, etc.
19:29A chaque fois, ils ont su tout capter, s'adapter en permanence à ça.
19:36C'est quasiment darwinien et avec une vitesse incroyable.
19:38Donc, bien sûr, en fait, cette nouvelle révolution de l'espace-temps, ils vont s'en emparer et à mon avis, ça va faire des étincelles.
19:45Donc, j'ai une confiance particulière par rapport à ça.
19:47Par contre, il faut avoir avec eux des vrais partenaires.
19:51C'est ce qu'il s'agit depuis 40 ans, justement, des vrais partenaires.
19:54Donc, c'est ce que nous, on leur propose une expérience du change management des précédentes révolutions pour ne pas recommencer les mêmes erreurs.
20:00Absolument. Et ça, là dessus, ils peuvent capitaliser sur ces gîtes puisque, en fait, on a 40 ans d'expérience et on sait les accompagner dans ce genre de choses.
20:07Donc, voilà, ayez confiance.
20:09Vous allez faire quelque chose de magnifique de la facturation électronique.
20:13Et si ce n'est pas vous qui le prenez, c'est d'autres qui le prendront.
20:15Certains éditeurs ou les banques, ils en ont envie.
20:19Et puis, de toute façon, les nouvelles générations, j'imagine, ont envie aussi de ce contact direct, de ce, comme tu dis, business partner,
20:26de ne pas être à cruncher de la data sur des tableaux Excel, mais bien de participer directement à la vie de leur client et à la gestion.
20:32Et au pilotage. Il n'y a rien de plus galvanisant que ça.
20:37Ils sont déjà extrêmement utiles aux entreprises, mais là, demain, ils seront indispensables, voire ils seront consultés tous les matins par le chef d'entreprise.
20:44Merci, François. Et nous, on va vers la dernière partie de cette émission.
20:55Donc là, la dernière partie de cette émission spéciale en partenariat avec Cégid au congrès des experts comptables à Marseille.
21:02Louis Cléon. Bonjour, Louis.
21:03Bonjour.
21:04Donc, expert comptable, le cabinet.
21:05Cléomatin Brachaud à Dijon.
21:07À Dijon, voilà. Et accompagné de Christian Taltaz. Bonjour, Christian.
21:10Bonjour.
21:11Donc, directeur produit Small Business de Cégid. Christian, là, ça fait 25 minutes qu'on parle finalement quasi exclusivement de l'intelligence artificielle,
21:21de la façon dont elle va transformer la profession, de la conduite du changement.
21:25Est-ce que c'est quelque chose que tu portes aussi jusque dans les petites entreprises et dans les comptes du small business ?
21:30Tout à fait. En fait, l'intelligence artificielle, elle est au cœur de la relation entre l'expert comptable et l'entreprise.
21:37Elle va permettre de détecter les intentions des clients comme on ne l'a jamais fait avec un langage naturel qui, lui, va lui permettre d'exprimer ses intentions.
21:47La machine va les comprendre. L'expert comptable va les appréhender et il va pouvoir intervenir en amont alors qu'avant, il était très réactif par rapport à sa comptabilisation qu'il opérait.
21:58Louis, comment est-ce que ça ? Alors d'abord, quand on dit small business, de quoi on parle ?
22:01C'est-à-dire une idée de chiffre d'affaires de ton cabinet, par exemple, pour qu'on sache un petit peu ?
22:05De mon cabinet ? Nous, on est à 7 millions et quelques chiffres d'affaires. Quand on parle de small business, généralement, on fait référence plutôt au TPE et aux petites PME.
22:13Oui, c'est ça. À 7 millions, on est déjà dans des belles PME.
22:16Tout à fait. Mais c'est vrai que l'intelligence artificielle, je rejoins tout à fait Christian. L'intelligence artificielle concerne tout le monde parce qu'elle permet, comme tu l'as dit,
22:24de rejoindre les intentions dans des termes que tout le monde comprend et les actions et les données.
22:30Et ce rassemblement de trois points essentiels qui fait le métier des experts comptables auprès de ses clients, c'est essentiel et c'est ce que va apporter l'intelligence artificielle.
22:39Moi, je parle là à des gens qui sont convaincus, évidemment. Qu'est-ce qu'on dit à ceux qui ne le sont pas ?
22:44En fait, aujourd'hui, tous les éléments de digitalisation du monde, on les vit sur nos smartphones, etc., contribuent à changer la façon dont on travaille, clairement.
22:53Et même les générations qu'on voit arriver, elles ont une autre appréhension du monde du travail. Et on ne peut pas aller contre ça.
23:00Et je pense que d'ailleurs, ça va aider l'homme à faire des choses plus intéressantes, plus motivantes.
23:06Donc, c'est un élément qui est déterminant dans le changement de nos vies et de nos travaux.
23:12Et c'est également un moyen d'être peut-être plus créatif, plus imaginatif et en même temps de mieux interagir et de mieux mettre en valeur les expériences de chacun.
23:22Oui, tu penses que c'est une transformation profonde de ton métier qui arrive là, qui est devant toi ?
23:26C'est une transformation profonde du monde et donc de mon métier.
23:29Oui, d'accord. Bonne réponse, tu as raison.
23:31Tout va changer parce que tout sera plus simple. On va moins penser à la technologie, on va moins penser à la donnée et on aura plus de résultats.
23:39Donc, comme l'a dit Christian à l'instant, on ne va faire que des choses plus intéressantes.
23:43Et pour répondre à ta question précédente, comment on leur explique aux gens qui ne sont pas convaincus ? On ne leur explique pas, on leur montre.
23:50Moi, quand je regarde ce que j'ai fait en cabinet, j'ai fait des choses très simples, pour lesquelles je n'ai pas eu besoin de coder, je n'ai pas eu besoin de développer,
23:58mais qui ont changé radicalement la simplicité de la manière avec laquelle on travaille.
24:02Tu as raison.
24:04Notion d'attractivité importante ?
24:06Notion d'attractivité essentielle ?
24:08Pour les cabinets, c'est-à-dire que vous allez recruter des jeunes gens qui vont être exigés de pouvoir travailler sur ces outils ?
24:14Et bien là, encore une fois, je vais rejoindre ce que disait Christian. Les jeunes gens, la technologie ne les intéresse plus vraiment. Ils s'en servent comme si c'était un acquis.
24:23Attends, et ceux qui rentrent dans ton cabinet assez jeunes, ils ont une carrière à construire. Cette carrière, elle passe, à mon avis quand même, comme toujours depuis 40 ans, par la maîtrise d'un certain nombre d'outils.
24:32Si le cabinet ne les a pas, ils iront voir ailleurs, là où les outils sont installés. Oui ou non ?
24:36Non, je ne pense pas. Je pense qu'au contraire, ce qu'ils veulent, c'est de ne pas avoir à maîtriser l'outil, c'est que l'outil soit aussi facile à utiliser que l'a été leur premier smartphone.
24:45Ils l'ont eu entre les mains, ils n'ont pas eu besoin de mode d'emploi et ça a fonctionné.
24:49La maîtrise de l'outil, il ne faut pas qu'on leur demande parce qu'il faut qu'elle soit acquise facilement et il ne faut pas qu'ils l'attendent de nous parce que ça veut dire qu'a priori, les outils sont trop complexes.
24:57Et là, on pourra se tourner vers nos éditeurs pour dire que vous ne faites pas quelque chose d'assez ergonomique, d'assez facile, d'assez sympa.
25:02Christian, ils te challengent en disant ça. C'est intéressant.
25:05En fait, c'est tout l'enjeu. Aujourd'hui, les gens, ils n'ont pas envie de se valoriser par leur connaissance d'un outil. Ils ont envie de se valoriser par la valeur que ça apporte dans une chaîne de valeur à leurs clients eux-mêmes, pour eux.
25:17Donc, c'est fini le gars qui mettait sur son CV « spécialiste Excel », etc.
25:21Tout à fait.
25:22Fini, c'est mort.
25:23Oui. Lui, il est capable de mener de la valeur, il est capable de comprendre des choses, il est capable de processer des informations rapidement et est capable d'en sortir un élément concret pour son client.
25:33Et ça, ça le valorise. Et quand vous parliez de carrière, je ne pense pas qu'ils construisent une carrière. En fait, ils vivent un chemin.
25:42Et dans ce chemin, chaque entreprise et chaque expérience leur ramène des éléments. Et donc, ils accumulent des badges.
25:47Ça, c'est assez clair. Mais ce n'est pas la maîtrise des outils, c'est la maîtrise de l'information et la maîtrise de l'intelligence et de la capacité de synthèse que ramènent ces outils-là qui sont extraordinaires.
25:57Ce n'est pas des outils déterministes, c'est des outils probabilistes.
26:00Oui, ça change tout.
26:01Voilà.
26:02C'est une phrase compliquée, mais à laquelle tout le monde doit réfléchir parce que ça change tout.
26:05Voilà. Et à partir de là, qu'est-ce que je peux en faire ? Est-ce que je l'adopte ? Est-ce qu'elle m'aide à réfléchir ? Est-ce qu'elle m'aide à être créatif ? Et c'est ça, les enjeux.
26:13La conduite du changement dans ton cabinet, Louis, pour terminer, comment est-ce que tu...
26:17Tout le monde n'avance pas au même rythme quand même. Ou alors, on est chez Alice au Pays des Merveilles.
26:22Donc, comment on organise tout ça ? L'accompagnement de Cégit, j'imagine, qui est important.
26:27L'accompagnement de Cégit qui est essentiel et qui nous envoie très régulièrement, même hebdomadairement, des formateurs qui maîtrisent parfaitement l'outil.
26:35Mais la conduite du changement aujourd'hui, elle se passe, et ça rejoint ce qu'on disait juste avant, elle se passe par la curiosité.
26:40On montre à l'utilisateur, il a envie d'essayer, il y arrivera. Il n'a pas envie, il va abandonner.
26:45Et c'est beaucoup mieux parce que c'est comme ça qu'on fonctionne depuis qu'on est enfant. A priori, si on a envie de jouer avec, c'est gagner.
26:52Essayer avec des questions simples, des questions de vie quotidienne, des choses comme ça, vous allez voir, rien que ça, c'est vertigineux.
26:58Bien sûr, bien sûr. Mais l'esprit critique demeure.
27:01Oui, absolument.
27:02Et ça, c'est clé. Et la conduite du changement, elle est là.
27:04Merci Louis, merci Christian. Merci à vous de nous avoir suivis. J'espère que cette émission vous a intéressé.
27:10Enregistrez donc en direct depuis le salon des experts comptables à Marseille en partenariat avec Cégit.
27:21Sous-titrage Société Radio-Canada