Le portrait piquant par Claude Chollet - Bruno Roger-Petit
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00:00Les journalistes se transforment parfois en conseillers du prince.
00:19C'est le cas de Bruno Roger Petit, peu connu en dehors des cercles politiques et qui passe,
00:26ou passait, pour l'hémisphère droit d'Emmanuel Macron.
00:30Amateur de football, comme son ami Pascal Praud,
00:33Bruno Roger Petit a viré progressivement vers la communication.
00:38Ce mitterrandiste a construit sa notoriété patiemment,
00:43au prix d'intrigues qui ulcèrent ses détracteurs et ravissent ses patrons.
00:48Devenu porte-parole de l'Elysée en août 2017,
00:51puis confiné à un poste de monsieur Twitter,
00:54il sera renouvelé dans son rôle de conseiller du prince,
00:58mais semble un peu sur la touche après la dissolution de l'été 2024.
01:03Né en 1962 à Paris, il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris
01:07et titulaire d'une maîtrise de droit.
01:10A France 2, où il entre en 1988, il est grand reporter au service politique
01:16et devient ensuite le présentateur du journal de la nuit.
01:20En octobre 1998, il critique ouvertement la ligne éditoriale de la chaîne
01:25et il est licencié.
01:26Il se dirige alors vers France 5, où il anime « Ça me regarde »
01:30et il est de retour sur France 2 en 2005, où il présente « Tout vu, tout lu ».
01:35A partir de septembre 2014, il sera présent dans « Touche pas à mon poste » sur D8.
01:40D'abord chroniqueur régulier sur le poste, il le quitte en mai 2011
01:45pour rejoindre le plus du Nouvel Observateur,
01:48où il publie une chronique politique avant de rejoindre « Challenge ».
01:52Sur un plan plus politique, on peut différencier deux périodes.
01:56Une période mitterrandienne jusqu'en 2016,
01:59puis une période macronienne avec quelques nuances.
02:02Dans son époque mitterrandienne, il n'a de cesse à longueur de chronique
02:06d'attaquer tout ce qui se rapporte à la droite.
02:09Pour le chroniqueur, l'UMP n'est autre qu'un FN qui ne s'assume pas.
02:13Le FN est un parti raciste et les patriotes d'odieux factieux.
02:18D'abord proche de François Hollande, il sent d'où vient le vent
02:22et il affiche son soutien à Emmanuel Macron à partir de l'automne 2016.
02:27Il fait partie de ceux qui sont conviés à la soirée de qualification
02:30au premier tour à la Rotonde.
02:32Pendant la campagne, il multiplie les éditoriaux favorables à Macron,
02:36ou défavorables à ses adversaires,
02:38pas moins de 19 entre janvier et mars 2017 pour « Challenge ».
02:44Plus tard, on apprendra qu'il était déjà en contact permanent
02:48avec le couple Macron qui l'alimente de ses conseils.
02:51Fort de ses contacts à France Télévisions,
02:53il renseigne également le candidat sur la teneur des débats organisés par la chaîne.
02:58Le 29 août 2017, il est nommé porte-parole de l'Élysée par Emmanuel Macron
03:03afin d'en renforcer le pôle communication.
03:06Pris dans la tourmente de l'affaire Benalla,
03:08il perd ce poste à la rentrée 2018.
03:11Devenu conseiller mémoire du président depuis 2018,
03:15il survit à toutes les valses de haut fonctionnaire et de communicant.
03:19Ses armes secrètes ?
03:21D'abord, la proximité avec Brigitte Macron.
03:24Ensuite, sa connaissance étendue du monde journalistique
03:28et son art de la petite phrase vacharde.
03:31Des ministres disgraciés, comme Pap Ndiaye,
03:35se disent victimes de son influence.
03:37Pour mieux le situer, une citation dans Marianne du 25 février 2024.
03:41Bruno Roger Petit, je cite, pose un double problème.
03:45Politique d'abord, car il crée des rancœurs
03:48qui par ricochet affaiblissent le président.
03:51Médiatique aussi, car même s'il n'est pas fiable,
03:55les journalistes l'utilisent trop content et soulagé
03:59d'obtenir un off sourcé Élysée.
04:02Il aime la duplicité et il adore faire chier la gauche, Télérama et l'Ibé.
04:08Fin de citation.
04:09Bon, bon, c'est déjà quelque chose.