SMART IMPACT - Emission du mercredi 16 octobre

  • il y a 10 heures
Mercredi 16 octobre 2024, SMART IMPACT reçoit Nicolas Perrin (Directeur régional, Enedis) , Marie Dégremont (Responsable de études, Fabrique de la Cité) , Florence Tersier (Fondatrice, Mauve) et Alexandre Bellangé (Cofondateur et PDG, Belco)

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00:00Générique
00:08Bonjour à toutes et à tous, c'est Smart Impact, l'émission de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale un axe fort de leur stratégie.
00:16Et voici le sommaire.
00:17Mon invité, c'est Alexandre Bélanger, le cofondateur de Belco, importateur de café et de cacao qui transporte ses cargaisons en bateau à voile.
00:27Première livraison en provenance de Colombie et du Brésil, prévue cet automne.
00:31Dans le débat de ce Smart Impact, la multiplication des épisodes climatiques extrêmes qui obligent les villes et les collectivités territoriales à mettre en place des plans d'adaptation et de réaction aux crises.
00:43Et puis, dans notre rubrique consacrée aux start-up écoresponsables, je vous présenterai Mauve, qui facilite le parcours d'aide et de soins pour les victimes de violences sexistes et sexuelles.
00:53Voilà pour les titres. C'est Smart Impact tout de suite.
00:58L'invité de Smart Impact, c'est Alexandre Bélanger. Bonjour.
01:06Bonjour.
01:06Bienvenue. Vous êtes le cofondateur de Belco, créé en 2007 avec votre père, Nicolas Bélanger. C'est quoi, votre métier ?
01:13Notre métier, c'est le sourcing, l'importation et la distribution de café et de cacao.
01:19D'accord.
01:20Avec une petite particularité, c'est qu'on fait du café et du cacao de spécialité. Donc, on est sur des produits qui sont traçables et durables.
01:27Oui. Et puis, on va rentrer dans le détail, dans la nouveauté qui est le transport par bateau à voile. Ça, c'est un cran supplémentaire dans l'engagement de l'entreprise.
01:36Qui sont vos clients ? On les trouve où, les produits Belco ?
01:39Alors, nos clients sont des artisans. C'est une autre particularité de l'entreprise. Depuis la création, on a décidé de bosser exclusivement avec des artisans.
01:48Donc, on travaille avec à peu près 1 500 artisans qui sont répartis dans une trentaine de pays d'Europe.
01:53Qui sont les torréfacteurs ? Et donc, des artisans torréfacteurs chocolatiers pour le cacao et torréfacteurs de café pour le café.
02:00Et on peut les retrouver localement, en fait, un petit peu. Ils sont disséminés un petit peu partout en France, dans les centres-villes ou en périphérie, maintenant.
02:07C'est un marché qui progresse. Comment il se porte, le marché peut-être du café ? Parce que moi, j'ai en tête, en vous posant la question,
02:14la concurrence entre les machines à dosettes et les machines avec des grains. Comment se porte le marché sur lequel vous travaillez ?
02:22Globalement, le marché en valeur, on va dire, il se porte bien. Et spécifiquement, le marché des produits de qualité, le marché des artisans se redéveloppe depuis une dizaine d'années.
02:32Donc oui, il y a de plus en plus de torréfacteurs. En même temps, on était passé en 30 ans d'à peu près 3 000 torréfacteurs à 200, 300 ces 15 dernières années.
02:40Et là, ça remonte. Je dirais qu'il y a un vrai attrait à la fois pour les métiers du café, mais aussi pour le produit.
02:47– Vous avez fait évoluer votre modèle depuis la date de création 2007, notamment autour de ces enjeux de durabilité. À partir de quand et pourquoi ?
03:00– Alors oui, on a fait évoluer radicalement notre modèle à partir de 2014. Et pourquoi ? C'est né d'une prise de conscience.
03:10En 2007, on crée la boîte. On travaille exclusivement avec des artisans. Et assez rapidement, je me rends compte que ça manque de transparence.
03:19On n'arrive pas à améliorer la qualité. On n'a pas de traçabilité. Et donc, je ne voyais pas du tout d'avenir pour cette filière qui regroupait les paysans d'un côté et les artisans.
03:30Donc, en fait, il y avait deux solutions. C'était soit continuer comme ça et se prendre un mur un jour, soit chercher à évoluer.
03:35Et donc, on a cherché à évoluer. On a commencé par évoluer sur l'amont de la filière. Donc, aller en direct, acheter les cafés aux producteurs
03:44pour avoir un vrai accès, une vraie traçabilité. Et assez rapidement, en fait, et très naturellement, les sujets de traçabilité et de qualité
03:52nous ont amenés sur des prises de conscience sociales, environnementales.
03:55Oui. Alors, il y a l'aspect environnemental, l'aspect social. Je commence par l'environnemental, c'est-à-dire sur comment on produit le café ou le cacao
04:03et avec quels impératifs environnementaux. C'est-à-dire que vous accompagnez les producteurs ? C'est ça, le principe ?
04:11Alors oui. On accompagne les producteurs depuis 2014. Alors aujourd'hui, on a créé des équipes sur le terrain. On a des équipes en Ethiopie, en Colombie, au Brésil,
04:20au Salvador, au Guatemala. Et ces équipes, il y a des ingénieurs agronomes, tout simplement, des ingénieurs techniques, des spécialistes de la qualité
04:26qui accompagnent les producteurs pour les faire évoluer dans leur agriculture. Et depuis l'année dernière, on a même créé une première ferme école expérimentale
04:35dans laquelle on accueille les producteurs pour leur apprendre un petit peu à faire évoluer leur agriculture vers des méthodes qui sont plus vertueuses,
04:43assez simplement vers ce qu'on appelle l'agroécologie. — Je lisais que 50% des surfaces cultivables d'Arabica sont amenées à disparaître d'ici 2050.
04:53Alors ça, c'est sans doute si on fait rien. Mais bon, on peut espérer faire baisser un peu ce chiffre. Ça veut dire qu'ils sont aussi victimes du changement climatique ?
05:03Ils le ressentent, les agriculteurs, les producteurs avec lesquels vous travaillez ? — Ah oui, oui. Moi, je l'ai ressenti en fait assez tôt, depuis 2013-2014,
05:11quand je me promenais dans les pays producteurs. En fait, je me rendais compte en discutant avec eux qu'ils arrêtaient de cultiver dans les zones les plus basses.
05:19— Parce qu'ils faisaient trop chaud ? — Parce qu'ils faisaient trop chaud, en fait. Et du coup, ça développait des maladies. Enfin voilà. La qualité baissait aussi,
05:25parce que le temps de maturation était plus faible. Donc on avait des cafés qui étaient moins aromatiques, donc moins rémunérés sur le marché.
05:32Et ils commençaient à produire sur des zones qui étaient plus en altitude, sur lesquelles ils avaient jamais réussi à produire du café.
05:38Donc ça, c'était déjà il y a une grosse dizaine d'années. Et aujourd'hui, oui, clairement, ils sont touchés. 50%, peut-être même que ça sera plus si on ne fait rien.
05:48Mais aujourd'hui, la qualité de l'agriculture dans le café, dans le cacao, c'est une catastrophe. — Et alors l'aspect sociétal ou social, c'est la rémunération.
05:54Donc là aussi, quels engagements, quelles actions vous menez ? — Au niveau de la rémunération, le truc est assez simple, en fait. C'est d'améliorer la qualité.
06:02Donc c'est sortir d'une démarche de matières premières et rentrer dans une démarche de produits agricoles, dans laquelle on peut développer une qualité
06:08qui est liée à un savoir-faire et qui peut être rémunérée durablement. — D'accord. Donc s'ils font du café de bonne qualité, il sera vendu plus cher, quoi. C'est ce que je comprends.
06:16— Exactement. Bonne qualité organoleptique, donc on est quelque chose de délicieux. Et maintenant, on essaie de rentrer dans la valorisation de la qualité aussi agricole,
06:25à savoir que si, finalement, on rentre dans une démarche qui permet de sortir d'une agriculture qui détruit et qui est extractive vers une agriculture qui permet de régénérer
06:34les systèmes, le consommateur puisse donner plus de valeur à ce produit. — Est-ce qu'il y a des difficultés de recrutement aussi ? Parce qu'on est où ?
06:42On est en Amérique du Sud, on est en Afrique, j'imagine. Est-ce que c'est un métier vieillissant, un métier de producteur ? — Il y a beaucoup de métiers, quand même, dans le café.
06:51Alors le métier de producteur, oui, c'est un métier vieillissant. Et on cherche à renouveler les générations. Mais pour ça, il faut rentrer dans une démarche de produit agricole.
07:01Comme je disais, si on n'arrive pas à rendre fier le producteur de ce qu'il fait et si on le fait pas rentrer dans une démarche de produit agricole de qualité
07:09et qu'on n'arrive pas à développer en lui cet amour, cette passion pour le produit, alors il va continuer à faire du café comme il pourrait faire du coton ou autre.
07:16Et ce sont des métiers très difficiles. Si on trouve pas de sens, si on n'est pas fier, on arrête. — Oui. Il y a une nouveauté cet automne.
07:23C'est qu'une partie de vos cargaisons sont transportées en bateau à voile. Expliquez-nous. Je vois bien pourquoi vous avez fait ce choix.
07:31On est dans une cohérence. Mais peut-être, entre l'idée et la réalisation, quels freins ou quels obstacles vous avez dû affronter ?
07:39— Il y en a eu beaucoup. Donc le pourquoi, effectivement, il est très simple. C'est la cohérence. Le sujet de l'environnement, c'est d'essayer...
07:47Ou en tout cas de la démarche environnementale, c'est aussi de construire une filière plus résiliente et qui maintient un certain niveau de désirabilité
07:55auprès du consommateur. Donc construire cette cohérence, ça permet aussi de travailler sur la désirabilité de la filière. On a lancé ce projet en 2018.
08:05Et quels freins... Oui. — Ah oui. Donc tu vois les freins, là, puisqu'on est 6 ans plus tard.
08:09— Oui, oui. On a mis 6 ans avec la société TOWT à pouvoir rendre possible ce transport de café et de cacao à la voile. Et la première des choses, déjà,
08:19ça a été de trouver des financements pour construire les premiers bateaux. Et puis pour nous, de prendre l'engagement sur des bateaux complets.
08:26Donc quand on est finalement une PME, une ETI, on va dire, c'est pas forcément simple de prendre des engagements aussi importants.
08:31Mais si on prenait pas ces engagements, les bateaux n'existaient pas. Donc... — Donc l'engagement, c'est-à-dire la totalité de la cargaison, c'est vous ?
08:37C'est ça, ce que l'on prend ? — La totalité... En fait, on loue le bateau. On passe du statut de chargeur à celui d'affraiteur. Ça veut dire qu'on...
08:43— C'est un métier supplémentaire. — Oui, oui, oui. Donc globalement, on s'est engagé sur la totalité de la capacité de chargement
08:50pour rendre possible ce transport à la voile, parce que si on s'engageait sur un sixième décal, en fait, ça posait un problème.
08:56Fallait trouver des clients. Et... — Est-ce que ça va moins vite ? — Alors ça va plus vite. Le temps de transport... Oui.
09:02— C'est concrétisme, ça. — Alors le bateau... Oui, bien sûr, le bateau va un petit peu moins vite. Il va peut-être mettre 3 jours de moins.
09:08Mais le truc, c'est qu'on réserve la totalité du bateau qui nous est dédié, qui va sur des quais de chargement qui sont dédiés au transport à la voile
09:15et qui ne sont pas congestionnés. Et donc finalement, le bateau accède facilement aux quais de chargement dans les pays producteurs,
09:21charge par et par la destination du Havre directement. — Donc le temps que vous perdez pendant le transport, vous le gagnez...
09:28— On a un temps de transport qui est divisé par 2. On n'utilise plus des ports de conteneurs avec une capacité de 22 000 ou 23 000, je dirais,
09:35boîtes, comme on dit, qui nécessitent d'aller dans plusieurs ports pour charger, dans plusieurs ports pour décharger.
09:40— Les premières livraisons, c'est pour quand ? — La première livraison, c'est pendant 10 jours. — OK. Donc fin octobre. Il arrive d'où, le café ?
09:48— Le café arrive de Colombie. — OK. Et il y en a d'autres qui sont prévues ? Ça y est, vous avez les grandes charges ?
09:51— Bien sûr. Dans un mois, on a le Brésil qui va partir. Et à partir de l'année prochaine, on va ouvrir l'Amérique centrale.
09:57Donc il y a plein d'autres bateaux qui sont prévus. Et on est très excités à l'idée d'ajouter une nouvelle pierre à la démarche environnementale
10:05de la filière café. — Merci beaucoup, Alexandre Bélanger, et donc bon vent, on peut le dire, à votre cargaison de café.
10:12Belle con. On passe à notre débat. Comment adapter nos villes et nos côtes aux épisodes climatiques extrêmes ?
10:20Retrouvez le débat de Smart Impact avec Veolia.
10:26♪♪♪
10:32Dépression kerk en France, ouragan Milton. En Floride, les épisodes climatiques extrêmes se multiplient. Comment adapter nos villes
10:39et nos côtes à cette exceptionnelle qui devient la norme ? On en parle avec Marie Dégremond. Bonjour.
10:45— Bonjour. — Vous êtes responsable des études à la Fabrique de la Cité. Nicolas Perrin, bonjour.
10:49— Bonjour. — Directeur régional Île-de-France dès l'Édice. On va présenter en quelques mots la Fabrique
10:55de la Cité. C'est un cercle de réflexion, cercle de réflexion des transitions urbaines. Ça veut dire quoi, concrètement ?
11:01— Oui. C'est un laboratoire d'idées où on réfléchit notamment aux politiques publiques sur les transitions urbaines,
11:06notamment dans les villes moyennes. Et par politique publique, c'est celle de transition énergétique, de transition des mobilités
11:11ou encore d'adaptation au réchauffement climatique. — Je disais en préambule ces chaleurs extrêmes, des longues périodes
11:17de sécheresse, des inondations qui se répètent. L'exceptionnel devient la norme. Vous le ressentez, ça ?
11:24— Alors c'est pas du ressenti. C'est des données qui sont confirmées par les climatologues et des événements qui étaient très rares,
11:30des crues centenales ou des crues trentenales, qui se produisent par exemple 2 fois par an désormais dans certains territoires.
11:36Donc ce gros changement est confirmé par toutes les données et puis aussi par des événements récents.
11:41— Et donc ça pose la question de l'adaptation de nos villes, de nos territoires. Et c'est le cœur de ce débat. Un mot dès l'Édice.
11:48Alors j'ai les chiffres sur Paris. C'est 1 200 salariés, 1 600 000 clients. Sur l'Île-de-France, c'est quoi ?
11:53— Oh, c'est à peu près fois 3,5. Donc on opère en France à l'échelle nationale 1,4 million de kilomètres de lignes,
12:06qui sont soit aériennes pour à peu près une partie d'entre elles, soit la moitié d'entre elles, et puis souterraines pour les autres.
12:12Sur Paris même, on opère 9 200 kilomètres de lignes de réseau. Et historiquement, j'ai tendance à dire, le réseau qui est partout
12:22et à proximité de chacune des habitations, il est évidemment affecté et impacté par les conditions climatiques depuis sa naissance.
12:30— Oui. Alors c'est la question que j'allais vous poser sur la sensibilité et l'adaptation à ces épisodes climatiques extrêmes.
12:38Cette adaptation, elle est permanente ou alors il y a une prise de conscience relativement récente ?
12:44— Alors elle est permanente depuis que le réseau existe. On a cherché à renforcer notamment le réseau aérien,
12:49parce qu'on a commencé à créer au XIXe siècle, sur le XIXe siècle, du réseau aérien. On a eu deux événements assez majeurs
12:55qui nous ont impactés sur le réseau de distribution. C'est 1999, la tempête du siècle, qui nous a effectivement durement impactés
13:02sur les réseaux aériens. Et puis on a un deuxième épisode sur lequel on avait peut-être plus parlé des conditions et des impacts sanitaires,
13:10mais qui est la canicule de 2003, qui a eu un impact, et notamment sur le réseau parisien et francilien, qui a eu un impact assez majeur
13:18sur notre réseau souterrain, et notamment certains dispositifs qui permettent de faire la jonction entre les morceaux de câbles,
13:24qui sont ce qu'on appelle des boîtes de jonction. Imaginez... — Comme ça a fondu ?
13:27— De gros dominos. Alors ils ont pas fondu, mais ils ont pas devenu des charleurs extrêmes. Ils avaient été conçus dans les années 50-60.
13:34Ils avaient pas forcément anticipé ce type de sollicitation extrême en termes de température. Et donc cette tempête de 1999 et cette canicule de 2003,
13:45elles ont forgé des politiques d'investissement et de résilience, de renforcement de la résilience des réseaux électriques.
13:51— Ça veut dire qu'il faut quoi ? Des plans d'adaptation ? C'est de ça dont on parle, Marie Dégremont ?
13:56— Oui, parce qu'il n'y a pas uniquement le secteur de l'électricité, mais il est interdépendant avec beaucoup d'autres secteurs,
14:02comme le secteur des transports ou des télécommunications, ou encore de l'eau. Pour faire de l'eau potable, on a besoin d'électricité.
14:07Donc c'est tout un ensemble de secteurs qui font fonctionner l'économie. Pensez aussi aux bâtiments. Si le bâtiment fonctionne,
14:13mais que les transports ne fonctionnent pas, ou inversement, ça pose problème. Donc on a besoin d'une certaine cohérence.
14:18Et c'est l'idée de ce plan d'adaptation qui avait été lancé par le précédent gouvernement. C'était d'établir des référentiels différents,
14:25des référentiels passés pour s'adapter à ce climat et de faire en sorte que ce soit mis en cohérence avec l'ensemble des secteurs concernés.
14:33— C'est quoi, quand on parle d'un plan d'adaptation ? Ça veut dire quoi ? Ça veut dire des investissements, des infrastructures à modifier ?
14:41Comment vous... On en est où, de sa mise en œuvre ? — Alors, on en est où de sa mise en œuvre ? Ça a été stoppé par la dissolution.
14:47— Bon. Ben voilà. Comme tant d'autres choses. — Ce plan a été préparé par le gouvernement précédent et par les administrations,
14:52qui ont beaucoup travaillé notamment sur une trajectoire d'adaptation en rehaussant le niveau de température moyenne et les intempéries aussi,
15:00et les risques auxquels sont exposés l'ensemble des infrastructures. Et à partir de cette trajectoire technique,
15:05on devait décliner sur des obligations de résistance pour les différents secteurs concernés.
15:10— En se disant qu'on peut être dans une trajectoire à plus 4 degrés. C'était cette hypothèse. — C'était prévoir une trajectoire à plus 4 degrés.
15:15Ensuite, on peut se dire est-ce qu'il faut qu'une trajectoire à plus 4 degrés ou une autre, par exemple. Mais déjà fixer cette trajectoire
15:21et dire que tout le monde doit essayer de réfléchir à comment s'aligner sur ça, et pas uniquement les secteurs qui ont plus l'habitude de gérer des crises,
15:28c'était l'idée. Et puis c'était l'idée de discuter du niveau de service. Est-ce qu'on considère qu'une route, elle peut être coupée 10 jours par an ou pas ?
15:35Et quels moyens on est décidé à mettre ou pas ? Jusqu'où on fait de l'adaptation ? Et tout ça, ça se discute politiquement, parce que si c'est des ressources
15:43qu'on met quelque part, peut-être qu'on les met moins à un autre endroit. — Évidemment. Justement, en parlant de ressources,
15:48sont des investissements lourds pour adapter ces infrastructures dont on parle ? — Alors pour le réseau de distribution, c'est 3 choses.
15:55Ce sont effectivement des investissements lourds. On consacre chaque année au plan national à peu près 1 milliard d'euros à renforcer la résilience
16:02du réseau de distribution. On va consacrer 185 millions d'euros sur les 5 prochaines années spécifiquement sur le réseau parisien et sur l'augmentation
16:10de la résilience du réseau parisien. Et donc ce sont des travaux soit d'enfouissement du réseau aérien, soit de renouvellement d'un certain nombre de composants
16:16du réseau souterrain. Avant de réaliser l'investissement, c'est aussi beaucoup de travail avec des organismes de recherche spécialisés
16:24pour comprendre comment va se déformer et comment va impacter le climat sur les différents risques avec lesquels le réseau peut être confronté.
16:31Ça peut être effectivement les canicules. Ça peut être également sur Paris les inondations. Et l'actualité, effectivement, le montre aujourd'hui.
16:40Ça peut être dans d'autres territoires la croissance des incendies, la croissance des épisodes de vent et de tempête par exemple.
16:46Et donc ce qui est important pour un distributeur comme Enelis, c'est de pouvoir avoir une vision assez claire de comment le climat et la déformation
16:52du climat va pouvoir impacter de façon plus importante en intensité et en fréquence les différents réseaux et les exposer.
17:00La troisième chose, quand on a étudié, quand on a investi, et on investit chaque année et c'est un travail de longue haleine,
17:07on travaille sur des perspectives 2030-2040 et qu'on n'a pas pu éventuellement assurer la résilience immédiate du réseau, c'est aller sécuriser
17:18et remettre en service les réseaux qui ont été impactés. Et c'est un des grands enseignements de la tempête de 1999.
17:24On a créé une force d'intervention rapide.
17:26On en reparlera, qui s'appelle FIRE. Quand je le lis, je le lis FIRE. Force d'intervention rapide d'électricité.
17:32Je vous reposerai une question là-dessus. Parce qu'on parle d'investissement lourd quand même.
17:38Ça coûte plus cher d'attendre et de réparer la catastrophe. Vous voyez ce que je veux dire ?
17:43Ça coûte plus cher d'attendre et de réparer.
17:45C'est-à-dire que quand il y a une catastrophe climatique, le coût de la réparation, est-ce qu'il est forcément plus important que l'investissement
17:54qui consiste à adapter les infrastructures ?
17:56C'est des bilans de rentabilité qui sont parfois complexes à mener.
18:00Ce qu'on sait et ce qu'on partage avec des gens qui travaillent sur le sujet, comme la Fabrique de la Cité,
18:05c'est que la récurrence des interventions va forcément coûter beaucoup plus cher que l'investissement.
18:11Et c'est pour ça qu'on arrive à décider aujourd'hui de programmes d'investissement qui sont très volontaristes quand même
18:15sur les distributeurs pour pouvoir renforcer la résilience des réseaux dans un contexte où,
18:20économiste décarbonant, la sensibilité aux produits d'électricité va croissante.
18:24Vous avez, Marie-Dégrenoult, travaillé au cabinet du ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchut.
18:31Est-ce que nos modèles de gouvernance sont adaptés à cette nouvelle donne climatique ?
18:38Ou alors est-ce qu'on est encore un peu à travailler en silo, en fonction des administrations, des régions, etc. ?
18:43Alors, je m'exprime en tant que Fabrique de la Cité, mais je pense qu'effectivement,
18:47beaucoup de choses sont remises en cause par ce réchauffement climatique,
18:50parce qu'il concerne tous les secteurs de la société, parce qu'il concerne notre capacité à gouverner sur le territoire.
18:55Par exemple, quand il y a des feux de forêt, des inondations, du recul du trait de côte,
18:59ça remet en cause la manière dont va assurer la prospérité, dont va assurer l'attractivité économique du territoire.
19:04Donc ça, c'est des choses très très fortes.
19:06On a su développer des infrastructures par le passé, désormais il va falloir les préserver.
19:10Et tout ça, on parlait d'investissements massifs, c'est des investissements qui s'étalent dans le temps.
19:15Et pour ça, il faut avoir de la visibilité.
19:17Donc il faut soit réutiliser des outils qui ont été utilisés pour développer le réseau d'électricité,
19:22ou le réseau ou les grands barrages hydrauliques, soit peut-être en trouver de nouveaux.
19:25Mais là, il y a aussi des nouveaux modèles économiques à trouver.
19:28Des nouveaux modèles économiques et un échelon territorial.
19:32Le bon échelon, c'est quoi ? Parce qu'effectivement, on ne va pas investir de la même façon
19:37dans une région où c'est plutôt la sécheresse qui va être la catastrophe climatique récurrente,
19:42et dans une autre qui va plutôt être confrontée à des inondations.
19:44Le bon échelon, c'est quoi ?
19:45Alors, il y a déjà l'échelon de la coordination entre tous les secteurs.
19:48Donc là, l'État a toute sa place pour donner cette visibilité.
19:50Par exemple, on parlait des projets qui peuvent être très chers.
19:54Si on les multiplie, ça peut être encore plus cher.
19:56Mais si on regarde collectivement, peut-être qu'on a quand même intérêt à les faire.
20:01Si l'intérêt collectif est très important, peut-être que la puissance publique peut dire
20:05« ce projet est coûteux, mais à l'échelle individuelle, vous allez quand même le faire ».
20:08Il y a tout un tas de choses à imaginer à l'échelle nationale.
20:12Et puis, à l'échelle territoriale, c'est l'échelle du terrain,
20:15celle où on va pouvoir voir le bassin versant est configuré de telle ou telle manière,
20:18les inondations vont ruisseller de telle ou telle vallée,
20:21et condamner différents bâtiments publics, par exemple.
20:24Ça, c'est à cette échelle-là que ça se gère.
20:26L'adaptation au réchauffement climatique, ce n'est pas la même chose en Gironde ou en Seine-et-Marne.
20:31Et ça, ça nécessite aussi d'avoir des données à l'échelle territoriale
20:34qui sont de plus en plus développées du point de vue scientifique,
20:36et aussi des discussions, des scénarisations, des exercices de prospective.
20:41Et par exemple, la région Paca est en train de le faire pour les transports,
20:44mais je sais que d'autres collectivités et d'autres échelles territoriales le font.
20:48– Et donc, cette force d'intervention rapide d'électricité, FIRE,
20:51pour reprendre votre prononciation qui est la bonne,
20:54j'imagine qu'elle a été là, ou qu'elle est, très mobilisée
20:57avec la dépression Kerk qui vient de s'abattre sur toute une partie de la France.
21:01– Alors effectivement, elle est actuellement mobilisée,
21:03puisqu'on a envoyé des renforts sur deux territoires particuliers.
21:06Le territoire de Pyrénées-Landes qui a été assez durement affecté,
21:09le territoire d'Alsace-Franche-Comté.
21:11On a mobilisé un certain nombre de salariés d'autres régions
21:14pour pouvoir venir en appui des équipes locales et les aider à réparer le réseau
21:18et remettre en service le plus rapidement possible les clients,
21:21afin d'assurer la consommation et le fonctionnement normal de nos territoires.
21:26– Est-ce que vous anticipez un dimensionnement différent
21:29de cette force d'intervention rapide ?
21:31Vous voyez ce que je veux dire, si on est confronté à des catastrophes
21:34qui se multiplient, est-ce qu'il va falloir y avoir
21:36de plus en plus de salariés dès les 10 prêts à faire ça ?
21:38– C'est une bonne question, cette fire elle évolue,
21:40vous avez entièrement raison, depuis la façon dont elle a été créée
21:43il y a une vingtaine d'années.
21:45Pas forcément tellement en nombre, mais plutôt en termes de mobilisation.
21:49On fait des choses aujourd'hui qu'on ne faisait pas il y a 20 ans
21:51et notamment on pré-mobilise les équipes
21:53et on déplace les équipes en renfort avant même la survenue de l'événement.
21:56On ne le faisait pas forcément il y a 20 ans.
21:58On commence à s'équiper en moyen de télécommunications,
22:00puisque Marie a abordé le sujet.
22:03On a une interdépendance de différents réseaux et d'infrastructures
22:06et les interdépendances entre les réseaux de télécommunications
22:09et les réseaux d'électricité sont assez fortes.
22:11Donc on s'équipe de moyens qui nous permettent d'avoir
22:13et de sécuriser nos télécommunications.
22:15Et donc c'est un objet un peu vivant, cette fire,
22:17qui est en train effectivement de s'adapter aux nouvelles conditions.
22:22L'essentiel pour nous reste quand même de pouvoir faire les travaux
22:25et les investissements qui vont permettre de limiter les impacts
22:28d'événements extrêmes.
22:30– Et limiter l'intervention de cette force d'intervention rapide.
22:34– Évidemment, bien compris.
22:35Merci beaucoup.
22:36Merci à tous les deux d'être venus partager ces enjeux dans ce Smart Impact.
22:41On passe tout de suite à notre rubrique consacrée aux start-up,
22:45start-up éco et socialement responsables.
22:49Générique
22:56Smart Ideas avec Florence Tersier, bonjour.
22:58– Bonjour.
22:59– Bienvenue, vous êtes la présidente fondatrice de Mouv.
23:03Vous faites partie des 28 projets lauréats des Cliques Jeunes.
23:06C'est le concours de la Fondation de France qui soutient les créateurs,
23:09les créatrices d'entreprises et de projets âgés de 18 à 30 ans.
23:15On va en reparler mais d'abord présentez-nous Mouv.
23:17Pourquoi vous l'avez créé ?
23:19– Oui, merci beaucoup.
23:20Donc du coup Mouv, c'est une plateforme ressource
23:22pour les victimes de violences sexistes et sexuelles.
23:24Donc c'est vraiment une plateforme où il y a absolument tout.
23:27Donc ça va des structures de prise en charge,
23:29les associations dans chaque département
23:31et aussi la mise en relation avec des professionnels
23:33donc à la fois de la santé physique, de la santé mentale et du droit.
23:37Et après il y a d'autres initiatives pour aussi lutter contre l'isolement
23:40et favoriser l'entraide.
23:42Et pourquoi je l'ai créé ?
23:43C'est parce que j'ai toujours été très animée par l'égalité homme-femme.
23:47Depuis que je suis très jeune, je lis beaucoup de livres
23:49sur les conditions de la femme etc.
23:51Et après au fur et à mesure, je me suis aussi engagée
23:53en tant que bénévole dans l'association en avant toute
23:55quand j'étais étudiante.
23:57Et au fur et à mesure, j'ai décidé de m'engager encore plus concrètement
24:00et du coup de créer ce projet.
24:02En avant toute ?
24:03Oui.
24:04Que propose cette association en quelques mots ?
24:06En quelques mots, c'est une association, c'est la première association
24:08qui a permis de mettre en ligne un chat d'écoute
24:10plutôt adressé aux jeunes
24:12en se rendant compte que du coup les jeunes avaient du mal
24:14à aller dans les associations etc.
24:16Et du coup c'est vraiment un chat accessible sur Internet
24:19pour poser des questions et si on a été victime de violences
24:21de pouvoir être redirigée vers les structures de prise en charge.
24:24Avec ce chiffre qui est vraiment frappant,
24:26une femme toutes les 2 minutes 30 est victime de viol
24:29ou de tentative de viol chaque année en France.
24:32Une femme toutes les 2 minutes 30.
24:35Concrètement, un peu dans le détail,
24:37comment vous leur venez en aide avec Mauve ?
24:39Absolument.
24:40Du coup c'est vraiment la plateforme ressources
24:42donc ça peut être à la fois du coup pour les proches
24:44aussi pour les associations mais pour les victimes
24:46elles peuvent se connecter, c'est absolument gratuit
24:48et du coup elles trouveront toutes les possibilités d'accompagnement
24:52donc vraiment toutes les associations et les structures
24:55de prise en charge dans leur département.
24:57Elles ont aussi la possibilité du coup
24:59de prendre rendez-vous en ligne avec des professionnels
25:01donc ça peut être des généralistes, des gynécologues,
25:03des psychologues, des avocats
25:05qui sont sensibilisés et vraiment formés sur le sujet
25:08et du coup je suis accompagnée par un comité d'expertes
25:10avec qui je crée vraiment tout le contenu
25:13à destination des professionnels.
25:14Et ensuite il y a aussi un espace de témoignage,
25:16des recommandations culturelles,
25:18des associations plutôt de pair et danse
25:20pour justement lutter contre l'isolement
25:22et favoriser l'entraide et la collaboration
25:24entre toutes les personnes qui ont pu être victimes
25:27de violences sexuelles.
25:29Alors il y a effectivement ces chiffres que je donnais
25:31et puis vous parlez de zone grise
25:33ou de situation un peu plus floue, c'est ça ?
25:35De quoi il s'agit ?
25:36Souvent les personnes qui sont victimes
25:38elles n'ont pas conscience qu'elles sont victimes
25:40souvent ça va être des situations un peu floues,
25:42un peu grises justement, un peu dans cette zone grise
25:45ou ça va être une situation au travail
25:47où la personne n'est pas vraiment sûre
25:49mais ce qui est sûr c'est que dans tous les cas
25:51elle s'en souvient, ça lui a fait du mal
25:53ou ça lui fait encore du mal.
25:55Souvent c'est quelque chose qu'elle va garder en tête
25:57et en fait du coup pour s'adresser à ces personnes
25:59qui souvent n'ont pas encore conscience
26:01et n'ont pas pu poser des mots,
26:03on parle un peu de situation grise
26:05en disant que MAUV est là contre ces situations
26:07et qu'elles peuvent aller voir des professionnels
26:09et les professionnels seront compétents
26:11pour les aider, les accompagner, poser des mots aussi
26:13et leur dire que justement les légitimer
26:15dans la recherche d'aide parce que c'est pas normal
26:17ce qu'elles ont vécu.
26:18MAUV c'est une association ?
26:20C'est une entreprise ?
26:22Vous êtes sur quel modèle ?
26:24C'est une entreprise de l'économie sociale et solidaire
26:26donc la plateforme elle est gratuite
26:28pour les victimes de violences sexuelles
26:30et du coup ça s'appuie sur un abonnement mensuel des professionnels
26:32qui justement en s'inscrivant sur MAUV
26:34ont accès à plusieurs services
26:36pour faciliter la prise en charge
26:38des victimes dans le cadre de leur quotidien professionnel.
26:40Donc professionnels de la santé, du droit ?
26:42Du droit exactement.
26:44Donc de la santé physique, de la santé mentale
26:46et des avocats.
26:48Vous faites partie des 28 projets lauréats
26:50qu'est-ce que ça vous apporte ?
26:52Alors vous êtes ici
26:54parce que vous faites partie des lauréats
26:56qu'est-ce que ça vous apporte ?
26:58Alors c'est aussi une dotation financière
27:00qui est très importante et qui est un premier levier
27:02pour aller chercher d'autres financements
27:04notamment auprès de la Ville de Paris et de la BPI
27:06et ensuite c'est aussi un accompagnement personnalisé
27:08je vais avoir un chargé d'accompagnement
27:10des ateliers pour m'aider
27:12sur des thématiques plus particulières
27:14avec des ateliers collectifs
27:16c'est vraiment tout un suivi pendant plusieurs mois.
27:18Quel est votre objectif ?
27:20Comment vous voyez l'avenir de Mauve ?
27:22Le but c'est vraiment
27:24l'avenir de Mauve, c'est d'être un peu la référence
27:26quand il se passe quelque chose
27:28en étant la plateforme ressource qui peut rediriger
27:30vers toutes les possibilités d'accompagnement
27:32et après l'idée
27:34c'est vraiment de travailler encore plus
27:36avec le comité d'experts pour faire en sorte
27:38d'avoir du contenu vraiment de qualité
27:40sur la plateforme et pouvoir le déployer
27:42à plus grande échelle d'abord en région
27:44Île-de-France et ensuite
27:46sur le territoire national.
27:48Merci beaucoup Florence Tersier, bravo
27:50encore une fois d'avoir été
27:52ainsi mise en avant
27:54par le concours
27:56Déclic jeune de la Fondation de France
27:58Voilà c'est la fin de ce numéro
28:00de Smart Impact, merci à toutes et à tous
28:02de votre fidélité
28:04à Be Smart For Change
28:06je vous dis à demain pour une nouvelle émission.
28:08Salut !

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