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Mercredi 13 novembre 2024, SMART IMPACT reçoit Maxime Wyka (Responsable du projet, Capgemini Invent) , Aurore Jeunot (Fondatrice, Maison Valois Varden) , Marie Hébras (PDG, Fletchr) et Stéphanie Lumbers (Directrice du Développement Durable, Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA))

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00:00Générique
00:08Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact avec une émission aujourd'hui très largement consacrée aux règles de reporting extra-financier.
00:18Mon invité, c'est Marie-Ebra, directrice générale de Fletcher. Justement, on va parler de ces enjeux de bilan, bilan en matière de RSE, notamment pour les petites et moyennes entreprises.
00:28Notre débat, il portera plus spécifiquement sur le secteur de la cosmétique, fer de lance de l'économie française, comment implique-t-il ces nouvelles directives européennes,
00:37CSRD, et puis dans notre rubrique start-up. Alors là, on va changer de thème, on va vous présenter les bijoux du souvenir qui sont fabriqués en France par la maison Valois-Varden.
00:46Voilà pour les titres. C'est parti, c'est Smart Impact.
00:49Générique
00:55L'invité de Smart Impact, c'est Marie-Ebra, bonjour.
00:59Bonjour.
01:00Bienvenue, vous êtes la directrice générale de Fletcher. Vous pouvez nous présenter Fletcher pour commencer ?
01:05Oui, absolument. Fletcher, c'est une solution technologique innovante dédiée aux entreprises qui souhaitent améliorer le pilotage de leur performance RSE
01:14et également gagner du temps dans leurs opérations de reporting ESG. Ce sont des entreprises qui sont extrêmement challengées de par leur partie prenante,
01:23de par l'ensemble de leur écosystème, que ce soit leurs clients, leurs consommateurs, leurs partenaires, également leurs partenaires financiers
01:30qui les challengent de plus en plus, notamment par exemple des partenaires bancaires qui aujourd'hui, pour les suivre, les challengent à la fois sur leur performance financière
01:40mais également sur leur performance extra-financière. Donc c'est pour ces raisons qu'elles ont besoin d'avoir des documents conformes, alignés,
01:46qui répondent à ces exigences et Fletcher est là pour les accompagner à produire ces éléments.
01:51Vos clients sont majoritairement des PME, voire des ETI, des entreprises d'état intermédiaire ?
01:56Oui, absolument. Ce sont essentiellement des PME, PMI, ETI. La clientèle de Fletcher est assez plurielle et segmentée. On a d'abord effectivement des PME, PMI, ETI
02:08qui ont des enjeux de digitalisation, qui souhaitent digitaliser leur process de démarche RSE et de reporting et qui souhaitent progresser évidemment sur ces enjeux-là.
02:20On a également ces mêmes entreprises qui elles vont être soumises à obligation de reporting de type CSRD. On va être amené à en reparler et là en l'occurrence,
02:27Fletcher va les accompagner sur ces enjeux de mise en conformité et d'alignement à cette nouvelle directive.
02:34La solution que vous proposez, concrètement, ça fonctionne comment ?
02:39Fletcher, c'est une solution en mode SaaS, sur le principe d'une licence, c'est-à-dire en mode SaaS un logiciel qui n'a pas besoin d'installation ou de paramétrage particulier.
02:50Typiquement, en se logant, en accédant à Fletcher, les utilisateurs vont avoir accès à un workflow complet, c'est-à-dire un ensemble de modules qui va leur permettre de réaliser
03:02toutes les opérations en lien avec le développement de leur démarche RSE et également toutes les opérations en lien avec le reporting léger,
03:09c'est-à-dire qu'ils vont avoir accès à des modules dédiés à une étape de diagnostic et également une feuille de route, donc là on sera dans l'ultra opérationnel,
03:17et également tout un module dédié, bien sûr, à la collecte de données, à la fois qualitatives et quantitatives.
03:25Et évidemment, on a également développé un module dédié à ce qu'on appelle l'analyse de double matérialité, qui est un exercice un petit peu complexe.
03:32La double matérialité, c'est quoi ? C'est le bilan comptable d'un côté, le bilan extra financier de l'autre ? C'est un peu plus complexe que ça ?
03:38C'est un tout petit peu plus complexe que ça, mais dans l'idée, c'est ça. Le principe de la double matérialité, c'est la porte d'entrée pour les travaux préparatoires
03:47en lien avec la mise en conformité CSRD. En fait, c'est surtout l'idée qui est très européenne, à contrario d'une idée un petit peu plus anglo-saxonne,
03:54que les entreprises aujourd'hui doivent prendre en compte non seulement les impacts de leur environnement au sens large, les impacts financiers,
04:03qui peuvent impacter leurs activités, leur économie, mais également la réciproque, c'est-à-dire les impacts à la fois positifs et négatifs
04:12qu'elles vont pouvoir avoir sur l'environnement, sur leurs parties prenantes, sur l'économie. Et en fait, l'objectif de cette analyse de double matérialité,
04:22c'est d'identifier les enjeux dits matériels significatifs, importants, sur lesquels elles vont devoir fournir à la fois des politiques,
04:30mettre en place des actions et fournir des objectifs, des indicateurs de performance sur les sujets sociaux, environnementaux et de gouvernance.
04:39– Cette directive européenne, cette directive CSRD qui s'applique année après année, depuis des très grandes entreprises jusqu'aux PME côtés,
04:49en fait, ça concerne toutes les PME, parce que par effet domino, ça concerne tout le monde, c'est ça ?
04:55– Absolument, la CSRD, c'est une directive européenne qui a été transposée en droit français en décembre dernier,
05:01qui est applicable depuis le 1er janvier 2024. Alors effectivement, d'un point de vue réglementaire, elle va concerner plusieurs entreprises,
05:08donc d'abord les gros groupes qui étaient soumis à ce qu'on appelle la DPEF, dans l'ancienne législation,
05:14et qui vont basculer vers ce qu'on appelle aujourd'hui la CSRD, qui est ni plus ni moins une révolution dans le domaine de l'extra-financier,
05:23c'est-à-dire qu'aujourd'hui, de plus en plus d'entreprises, donc bien sûr des PME, PMI vont devoir reporter sur ces éléments-là.
05:29– C'est-à-dire que même si elles ne sont pas légalement obligées de le faire aujourd'hui, ça sera le cas à partir de 2026,
05:36en fait, à partir du moment où elles travaillent avec une très grande entreprise qui le fait, par ricochet, elles sont concernées, c'est ça ?
05:42– Exactement, il y a d'une part l'obligation réglementaire, donc pour les entreprises qui dépassent certains seuils,
05:48dont une première grosse cohorte l'année prochaine, c'est-à-dire qu'elles vont devoir travailler sur leurs opérations de reporting en 2025
05:54pour publier un premier rapport de durabilité en 2026, et ainsi de suite, selon un rétro-planning, et ensuite les PME côté.
06:02Ces entreprises-là, donc, publient ces rapports par obligation réglementaire, mais effectivement par ruissellement,
06:08et de fait, de parce que les PME, PMI, qui ne sont pas directement et réglementairement soumis à ces SRD,
06:16vont devoir de fait publier des informations que leurs donneurs d'ordre, que ces grandes PME, attendent de leur part.
06:22Et voilà, et pour ce faire, Fletcher peut les accompagner pour les guider dans leur mise en conformité et la publication et le suivi de ces indicateurs.
06:30– Vous parliez des données, elles sont, en fait, je me mets à la place d'un chef d'entreprise, d'une chef d'entreprise, d'une PME,
06:38qui se dit, bon ok, donc je me retrouve avec un bilan extra-financier à faire, les données, elles existent, elles sont faciles à trouver,
06:46elles sont éparpillées, vous voyez ce que je veux dire ?
06:48– Justement, c'est toute la difficulté, moi pour avoir accompagné pendant 7 ans de nombreuses PME, PMI,
06:54dans des secteurs d'activité extrêmement variés, avec des enjeux différents, avec des obligations de reporting différentes,
07:00et des façons de faire extrêmement différentes, le constat, c'est que toutes ces données qu'elles doivent produire,
07:05à la fois qualitatives et quantitatives, sont éparpillées, pas seulement dans l'entreprise, mais également chez tous les partenaires,
07:13chez les clients, chez les fournisseurs, chez des cabinets conseils, chez les comptables,
07:16et justement, Fletcher a développé, à ce titre, une technologie dédiée qui permet d'aller recueillir ces données par un système de lien unique
07:25qu'on appelle un système de token, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, un responsable RSE ou un DAF, par exemple,
07:31a besoin de recueillir, de consolider un ensemble de données qui peuvent être dans ses filiales,
07:36chez ses experts comptables, chez ses partenaires, il va pouvoir aller requêter ces données, les recueillir, les consolider,
07:42le cas est chiant, parce qu'il y a un enjeu important aussi de consolidation et de remontée de données,
07:47et les tracer, c'est-à-dire que les personnes vont non seulement pouvoir fournir la donnée en elle-même,
07:53mais également tous les documents nécessaires qui vont permettre de fiabiliser les données sur lesquelles on va travailler,
08:00mais également de pouvoir les tracer, et dans un souci de conformité et d'auditabilité des rapports de durabilité que les entreprises vont pouvoir produire,
08:08donc Fletcher a pensé à tous ces enjeux-là.
08:10Cette directive européenne, ce reporting extra-financier, je crois qu'il fait 800 pages, il est trop complexe,
08:18ou alors, finalement, il ne faut pas s'affoler quand on se retrouve face à cette montagne-là ?
08:22Alors, c'est un peu le message qu'on a envie de passer aux entreprises aujourd'hui.
08:25Effectivement, quand on le prend à proulx-pourpoint, on se retrouve face à un document de 800 pages qui comporte de nombreuses données,
08:33des données quantitatives, des données qualitatives, sur des enjeux, sur les politiques mises en place, sur les actions, sur les objectifs.
08:41Ça peut faire peur.
08:43Ceci étant, il faut aujourd'hui que les entreprises appréhendent vraiment cette directive CSRD qui peut faire peur,
08:50de par le volume de données à traiter, vraiment comme une opportunité de faire évoluer leur modèle économique pour aller vers davantage de durabilité.
09:01Ce qu'on a envie de leur dire, c'est de ne pas restreindre la CSRD, peut-être la mal nommer, on ne sait pas,
09:07à un exercice uniquement de reporting, mais vraiment comme une occasion de repenser leur stratégie
09:13et de se saisir de cette occasion pour faire évoluer et réfléchir sur l'évolution de leur modèle d'acteur.
09:18Il faut-il qu'elles le fassent ? Si elles ne le font pas, qu'est-ce qu'elles vont perdre comme opportunité ? Parce que c'est ça aussi l'argument.
09:24Alors absolument, il y a des enjeux, on l'a compris, de mise en conformité réglementaire, on ne va pas y revenir,
09:28mais au-delà de ça, il y a des enjeux de compétitivité, il y a des enjeux d'innovation,
09:33et on aura les entreprises, j'en doute pas, que toutes sauront se saisir de cette occasion pour aller vers une transformation de leur modèle d'affaires.
09:42Quand on est chef d'entreprise, qu'on est confronté éventuellement à des difficultés conjoncturelles, structurelles,
09:49alors là il y a une réglementation qui fait qu'on y est un peu obligé, mais on se dit,
09:53attendez, vous êtes bien gentil, mais mon modèle économique, ce n'est pas le moment,
09:56je ne peux pas réfléchir à ce que va devenir mon modèle économique, il faut d'abord que je gère l'urgence.
10:02Alors on est dans le triptyque du développement durable, c'est-à-dire que c'est très compliqué de décorréler à la fois la soutenabilité des modèles
10:08et le développement économique, tout est lié, donc on ne peut pas opposer d'un côté la compétitivité économique et de l'autre la soutenabilité des modèles.
10:15Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui un chef d'entreprise, on connaît les arguments, la mise en conformité c'est coûteux, c'est chronophage,
10:22on n'a pas les expertises, ça va affecter notre compétitivité.
10:25Non, vraiment au-delà de cet exercice de conformité, et en ayant les outils adaptés, les accompagnements adaptés,
10:32on permet à ces entreprises en fait, et c'est l'idée dans laquelle on a travaillé sur le développement et aujourd'hui dans lequel se positionne Fletcher,
10:40pour permettre à ces entreprises facilement d'évoluer et de répondre à ces enjeux à la fois de mise en conformité mais également de compétitivité.
10:50Merci beaucoup Marie Hébra et à bientôt sur BeSmart for Change.
10:54On continue de parler de reporting extra-financier avec un zoom sur le secteur de la cosmétique.
11:01Retrouvez le débat de Smart Impact avec Veolia.
11:13C'est le débat de ce Smart Impact, je vous présente mes invités, Stéphanie Lumbers, bonjour.
11:17Bienvenue, vous êtes directrice du développement durable à la Fédération des entreprises de la beauté.
11:21Maxime Vica, bonjour.
11:23Bienvenue à vous aussi, directeur au sein des équipes CAP Gemini Invent et en charge de ce projet,
11:28on va l'analyse de la double matérialité sectorielle dans le secteur de la cosmétique.
11:33Je vous ai dit ça, vous avez tous envie de fuir, mais vous allez voir, c'est hyper important.
11:36On continue évidemment de parler de reporting extra-financier de cette directive européenne CSRD, spécifiquement dans le secteur de la cosmétique.
11:44Fédération des entreprises de la beauté, vous représentez tout le secteur, combien d'entreprises ?
11:49On représente environ 350 entreprises, des très grands groupes multinationaux,
11:54mais aussi un grand nombre d'entreprises PME, ETI, voire TPE, qui représentent en fait tout l'écosystème de la cosmétique en France.
12:01Alors quand je regarde le secteur de la cosmétique, j'ai trouvé ces chiffres, 7500 entreprises, 54 000 emplois et un chiffre d'affaires global de plus de 30 milliards d'euros.
12:10Et si on se place au niveau mondial, c'est quoi le bilan carbone du secteur ?
12:16Est-ce que ça a été évalué, parce qu'on est au cœur des enjeux du reporting extra-financier de la double matérialité ?
12:24Un aspect important, les émissions de carbone, c'est loin d'être le seul, le principe c'est d'ouvrir au-delà de la comptabilité carbone.
12:30Alors on a fait une étude pour identifier les émissions des principaux postes, et donc on a fait, c'est disponible sur le site de l'AFBA d'ailleurs, cette cartographie.
12:41On n'a pas réussi, à cause de la complexité de l'univers cosmétique, de vraiment identifier les émissions totales,
12:50parce qu'il faudrait avoir plus d'informations sur les consommations dans différents pays.
12:55Donc on n'a pas ce chiffre, mais en revanche, on connaît bien nos postes, et donc c'est ce qui permet ensuite d'établir des plans de décarbonation.
13:02Ça c'est intéressant, les postes les plus importants, et donc les leviers les plus efficaces, quels sont-ils ?
13:06Alors, il y a un premier aspect qui n'est pas facile à appréhender, c'est celui lié à la consommation des produits eux-mêmes,
13:11l'eau chaude de la salle de bain, qui est vraiment un des premiers postes d'émission, pas évident pour les entreprises d'agir là-dessus.
13:19Ensuite, il y a beaucoup de choses sur les achats, et c'est vraiment là qu'on va pouvoir agir.
13:23Achat de matières premières, achat de matériaux d'emballage, le transport, ça va être ça les principaux enjeux.
13:32On va donc rentrer dans le détail de ce reporting extra-financier, cette directive européenne CSRD,
13:39qui a commencé à s'appliquer dans les plus grandes entreprises au 1er janvier de cette année.
13:43Comment vous vous intervenez ? Quelle mission vous menez auprès du secteur des cosmétiques aujourd'hui ?
13:49Alors, globalement, on accompagne tous les secteurs d'activité, toutes les entreprises, que ce soit leur industrie,
13:54pour mener à bien leur mise en conformité à cette nouvelle directive CSRD qui est extrêmement ambitieuse, de bout en bout,
13:59c'est-à-dire depuis les étapes préliminaires, comme on a pu le faire ici.
14:02Là, c'était l'analyse de la double matérialité, qui est une des étapes clés, qui démarre, qui initie presque le chemin vers cette mise en conformité CSRD.
14:09Et après, pour des acteurs de la cosmétique ou d'autres, on va jusqu'à la rédaction de ce fameux rapport, jusqu'à son industrialisation, sa digitalisation.
14:17Aujourd'hui, on commence à poser déjà les briques digitales, technologiques, pour accélérer cette mise en conformité,
14:22qui sera un processus lourd, car annualisé, et donc autant l'automatiser autant que possible aujourd'hui.
14:27Quels sont les défis que vous avez à relever, quand on se dit « Ok, je suis une entreprise du secteur des cosmétiques,
14:33il faut que je me mette en conformité à la nouvelle directive européenne ».
14:38Il y a plusieurs enjeux auxquels les entreprises sont confrontées, dans la cosmétique en particulier aussi.
14:43Il y a tout d'abord la richesse, la diversité extrême du nombre d'indicateurs qu'il y a à collecter, à capter,
14:49et ce, sur toute sa chaîne de valeur, pas uniquement aux bornes de son entreprise, sur des problématiques environnementales, sociales, de gouvernance.
14:54Donc le champ, je dirais, thématique, fonctionnel, est extrêmement vaste.
14:58Ça, c'est la première complexité.
15:00Aujourd'hui, ces données-là sont captées souvent par des processus très manuels, parfois artisanaux, qu'on se le dise.
15:06Donc il faut poser déjà un plan qui soit très structuré pour capter ces données.
15:12Et le deuxième obstacle qu'on observe, c'est l'alignement organisationnel,
15:16puisqu'en fait, on se rend compte que là où le sujet de la durabilité était beaucoup traité par les équipes RSE, historiquement,
15:22aujourd'hui, il devient de plus en plus un sujet financier, de compliance, réglementaire, juridique même,
15:27et donc il y a de plus en plus d'acteurs au sein des organisations qui sont en charge, qui ont la responsabilité.
15:33Donc il s'agit de les aligner. C'est aussi notre rôle d'accompagner les entreprises.
15:37Et donc cette analyse qui est effectuée, c'est quoi pour les entreprises que vous représentez ?
15:43C'est un peu comme une boussole, comment vous l'imaginez ?
15:46C'est un petit peu ça. En fait, on a souhaité, en tant que fédération, apporter des outils pour accompagner nos entreprises
15:52à relever ce défi qui est quand même immense. C'est une directive qui est extrêmement ambitieuse.
15:57Donc on a réfléchi à comment est-ce qu'on peut les aider.
16:00Et dans la mesure où l'analyse de matérialité, c'est vraiment la pierre angulaire, le socle de ce reporting,
16:06il nous a semblé que ce serait déjà quelque chose à proposer que de faire cette analyse collective.
16:10Il y a à la fois, pour les entreprises qui ont participé, ça a eu des vertus, ne serait-ce que pédagogiques,
16:17passer de quelque chose qui est quand même assez compliqué, peut-être abstrait,
16:21à concrètement à quoi ressemble cette analyse de matérialité. Donc ça, c'était une première chose.
16:25Et ensuite, les résultats permettent de confronter les points de vue,
16:29même pour ceux qui avaient déjà beaucoup avancé dans le processus,
16:32le fait de pouvoir échanger sur tel ou tel aspect était quand même très riche.
16:37Et enfin, en tant que fédération, ce qui est intéressant, c'est aussi de partir de ce résultat
16:41pour identifier quels sont les enjeux les plus importants pour notre secteur,
16:45et ensuite dérouler des plans d'action collectif.
16:47Est-ce qu'il y a des contraintes spécifiques au secteur des cosmétiques, face à ce défi de la directive européenne ?
16:56Des contraintes, peut-être pas, mais Maxime l'évoquait,
16:59on a un secteur qui est quand même très exposé à tous ces enjeux RSE,
17:02parce qu'on dépend de commodités agricoles, on va travailler sur...
17:08on dépend beaucoup de l'eau, les émissions de carbone, évidemment, comme tout le monde.
17:11Donc finalement, l'analyse a montré que quasiment tous les enjeux sont dits matériels,
17:17matériel étant ici, dans le cadre de la CSRD, synonyme de important.
17:21Et donc, sur beaucoup, beaucoup de choses, les entreprises vont ensuite devoir décliner
17:25des plans d'action et des indicateurs pour à la fois réduire leurs impacts
17:29et pour se préparer à, comment dire,
17:34prendre en compte les risques aussi que tous ces enjeux font peser sur leurs activités.
17:39Oui, effectivement, parce que c'est aussi une façon d'anticiper
17:42les conséquences du réchauffement climatique sur sa propre activité.
17:47C'est aussi à ça que sert la conformité et la mise en conformité à cette directive.
17:51On l'a déjà dit dans l'émission, mais moi j'adore faire de la pédagogie,
17:56on va rappeler ce qu'est cette logique de double matérialité, Maxime Bicard.
17:59Alors, on peut en parler, en effet.
18:01Donc, c'est une des premières étapes absolument critiques et fondamentales
18:04pour la mise en conformité à la CSRD qui, en fait, si je le dis en termes très simples,
18:09va servir à identifier quel est le périmètre de reporting
18:13sur lequel l'entreprise va devoir se positionner et donc générer des indicateurs
18:16qui soient qualitatifs ou quantitatifs.
18:18Et donc, on va lister toutes les problématiques environnementales, sociales et de gouvernance
18:24auxquelles l'entreprise peut être exposée et ensuite qualifier quelle est la sévérité
18:29ou la probabilité que ce risque, cette opportunité peut représenter pour cette entreprise donnée.
18:33Et donc, finalement, c'est grâce à cette approche-là qu'on sait dire ensuite
18:37quels sont les indicateurs spécifiques à cette entreprise
18:40qu'elle va devoir publier et reporter demain.
18:42Pourquoi on parle de double matérialité ?
18:44Alors, double matérialité, j'y viens en effet.
18:46On parle de matérialité d'impact d'un côté et de matérialité financière de l'autre.
18:50La matérialité d'impact, c'est quel est l'impact que l'entreprise va avoir sur son écosystème,
18:54à la fois environnemental, social et de gouvernance.
18:56Et, à l'inverse, la matérialité financière, c'est quels sont les impacts
18:59que l'environnement dans son ensemble va avoir sur l'entreprise
19:02et surtout le traduire en chiffres et en impacts financiers.
19:05Et c'est là aussi la complexité de la CSRD
19:07et ce qui va intéresser les investisseurs et la société civile.
19:10Et ce qui permet aussi de se comparer.
19:12C'est pas seulement un outil de comparaison,
19:14mais c'est aussi un outil de comparaison, c'est-à-dire inverse.
19:17Et ça, c'est intéressant.
19:18Oui, absolument.
19:19C'est vraiment important de pouvoir partager
19:22un espèce de corps d'indicateurs et de plans d'action.
19:27C'est une des forces de la CSRD.
19:29C'est vraiment de normer d'une certaine façon
19:31pour que les reportings soient, comme vous le disiez,
19:34comparables entre eux, comparables dans le temps aussi,
19:36suivis dans la durée.
19:38Ça aussi, c'est important.
19:39Pas changer d'indicateur d'une année à l'autre.
19:40Et c'est vraiment extrêmement structurant
19:42dans les politiques RSE,
19:44mais aussi, plus généralement, dans les politiques d'entreprise.
19:46Parce qu'une des grandes forces de la CSRD,
19:50c'est quand même que la RSE
19:52devient un élément, vraiment, de la gestion des entreprises.
19:56Alors que les choses étaient un peu en parallèle précédemment.
19:58Est-ce que c'est un peu comme un nouveau langage à apprendre, pour vous ?
20:01Oui, c'est une bonne analogie.
20:02Et comme toute nouvelle langue,
20:04quand on ouvre le cahier de texte le premier jour d'école,
20:07c'est pas du tout évident.
20:08Il y a tout un jargon extrêmement spécifique.
20:10Et justement, les travaux qu'on a pu mener ensemble,
20:14pour les entreprises de la cosmétique,
20:16c'était aussi de décrypter tout ce jargon
20:20et de décrypter tous les enjeux
20:22et en quoi ils sont pertinents pour le secteur de la cosmétique.
20:25Et alors, si on est très concret,
20:27comment les entreprises du secteur,
20:29peut-être pas les plus grosses,
20:30mais des petites entreprises du secteur de la cosmétique,
20:32peuvent utiliser votre étude, votre analyse ?
20:35Alors, ça va leur permettre déjà d'éviter le syndrome de la page blanche,
20:38parce qu'en effet, on en revient à l'analogie du scolaire.
20:43C'est, pour elles, une première étude
20:46qui leur permet d'identifier qu'elles sont à l'échelle de leur industrie,
20:48de la filière, finalement, les principaux risques,
20:50les principales opportunités,
20:51sur lesquelles elles peuvent s'appuyer, elles,
20:52pour aller les adapter et se poser la question
20:55de est-ce que leur organisation est exposée aux mêmes risques
20:57ou peut bénéficier des mêmes opportunités ?
20:59Et donc, calquer et surtout ensuite adapter
21:02le fruit de ces travaux-là.
21:04Et j'insiste aussi, il n'y a pas que pour les petites entreprises
21:06que ce travail-là est intéressant.
21:07Pour les grosses entreprises aussi,
21:08celles qui ont déjà pu initier ce travail,
21:10ça les conforte quelque part, ça les rassure.
21:12Elles sont mieux outillées, quand même,
21:14pour s'attaquer à cette éveresse de la CSRD.
21:18Elles le sont, mais elles sont toujours tout aussi intéressées
21:21par savoir comment leurs collègues, leurs pères,
21:23ont pu évaluer certains risques ou certaines opportunités
21:27et aussi, parfois, éviter des erreurs de jugement.
21:29Et donc, ça rassure, encore une fois,
21:30même quand on est un mastodonte de la cosmétique.
21:32Comment l'industrie de la cosmétique se transforme ?
21:36Alors, il y a beaucoup d'enjeux, on l'a compris dans la CSRD.
21:38Il y a des enjeux de gouvernance, il y a des enjeux environnementaux.
21:41Je vais rester sur le secteur, l'impact environnemental.
21:47Comment le secteur se transforme ?
21:48Alors, le secteur a déjà pris à bras-le-corps
21:50tous ces sujets-là.
21:51On a énormément de projets.
21:53Chaque entreprise, évidemment, mène ses plans d'action,
21:56cherche à se transformer, réduire l'impact au niveau des ressources,
21:59la consommation d'eau dans les produits,
22:02l'eau dans les opérations industrielles, les déchets.
22:05Donc, tout cela est largement mis en œuvre dans les entreprises,
22:10quelle que soit leur taille, d'ailleurs.
22:12Ce n'est pas qu'une question de taille d'entreprise.
22:16Et ce qui est intéressant, c'est aussi la volonté collective
22:19de travailler ensemble parce que les défis environnementaux
22:22et l'urgence environnementale est telle
22:24que si chacun suit son petit bonhomme de chemin dans son coin,
22:27ça risque de ne pas être assez rapide et pas assez efficace.
22:29Et donc, on a beaucoup de projets collectifs autour de l'emballage,
22:32autour du réemploi de l'emballage, autour du sujet des matières premières.
22:37C'est les entreprises concurrentes, par ailleurs,
22:41qui travaillent ensemble sur ces objectifs.
22:42Ça ne cesse de me surprendre, mais positivement,
22:46notamment à travers la FEBEA.
22:48On essaie de canaliser ces énergies
22:50et de mettre en œuvre ces projets mutualisés.
22:53Merci beaucoup. Merci à tous les deux et à bientôt.
22:57Il est disponible, Lou, sur le site de FEBEA, c'est ça ?
23:01On a peut-être un patron ou une patronne de petite entreprise qui se dit
23:04« Tiens, tiens, mais je ne l'ai pas encore lue, cette analyse. »
23:06C'est le moment de la lire.
23:07Merci beaucoup. À bientôt sur BeSmart for Change.
23:10On passe tout de suite à notre rubrique « Start-up »,
23:13les start-up éco-responsables à l'honneur.
23:22Smart Ideas, notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables
23:26avec Aurore Jeuneau. Bonjour.
23:28Bonjour Thomas-Hugues.
23:28Bienvenue. Vous êtes la fondatrice de la Maison Valois-Varden,
23:32toute jeune entreprise qui a été lancée à la fin de l'année dernière,
23:35mais qui est en activité depuis quelques mois seulement.
23:37Pourquoi vous l'avez créée ? C'est quoi ?
23:39Alors, Maison Valois-Varden, c'est une maison de hautes bijoux très émotionnelle
23:43qui est dédiée à encapsuler vos plus belles émotions,
23:46vos plus beaux souvenirs à l'intérieur de bijoux.
23:48À l'origine, en fait, moi, j'ai perdu ma grand-mère.
23:51Et donc, la seule chose que j'ai voulu garder d'elle,
23:53c'est un tout petit médaillon que j'ai retrouvé dans son bric-à-brac.
23:56Je n'ai rien voulu d'autre.
23:57Et c'est de là qu'est venue l'idée, en fait,
23:59de pouvoir relancer la dynamique du bijou souvenir, du bijou mémoriel,
24:02qui avait été très en vogue au 19e siècle et qui a complètement disparu.
24:06Alors qu'on a tous chez nous une petite mèche de cheveux d'un nouveau-né.
24:09Oui, c'est vrai.
24:10Voilà, un petit peu de sable de la plage où vous êtes mariés.
24:13Et pour pouvoir le garder au plus proche de soi,
24:15eh bien, l'objectif, c'est de vous créer le plus beau des écrins pour l'avoir.
24:18Et c'est ainsi que j'ai réinterprété celui de ma grand-mère.
24:20Qu'est-ce qu'il y avait dans le médaillon de votre grand-mère ?
24:22C'était un petit médaillon flacon qui était dédié à mettre du parfum.
24:25Quelque chose qui avait été fait sur mesure dans les années folles en argent.
24:28Ça n'a aucune valeur.
24:29Et moi, je l'ai trouvé formidable et fantastique.
24:31Et je me suis dit qu'on pouvait s'en servir pour faire autre chose
24:34et apporter cette dynamique du parfum, certes très français,
24:37mais aussi redynamiser la dynamique du bijou de souvenir, du bijou d'émotion, plus globalement.
24:42Bijou du souvenir, bijou d'émotion.
24:44Où et comment sont-ils fabriqués, vos bijoux ?
24:46Alors, nous, on a une vraie logique de durabilité sur deux volets.
24:49La première, c'est qu'on fabrique tout en France.
24:52Donc déjà, on a une vraie dynamique locale par rapport à ça.
24:55Et on travaille avec des artisans d'art aussi pour essayer de sortir de la bijouterie classique.
24:59Et surtout, toute notre production est labellisée.
25:02On a des labels comme COC et RJC qui sont éthiques.
25:06Donc, ils veulent dire que la chaîne d'approvisionnement est durable,
25:09fait avec des matériaux et des métaux recyclés,
25:12et dans un vrai respect des conditions humaines et des conditions de travail des gens.
25:16Oui, d'accord.
25:17Et alors, l'artisanat d'art, c'est quoi ?
25:21C'est une tradition française ?
25:22Donc, c'est facile de trouver des artisans d'art qui savent faire des beaux bijoux ?
25:25Ou alors, ce n'est pas si simple que ça ?
25:26Ah, ce n'est pas si simple que ça, surtout qu'en fait, les artisans d'art d'exception,
25:30malheureusement, disparaissent un peu parce que les savoir-faire ne se transmettent pas forcément.
25:35Pour faire un bijou comme celui-ci, vous avez 4 à 5 corps de métier qui interviennent dessus.
25:39Et l'objectif, nous, c'est de dédier toute notre direction artistique aussi
25:43à pouvoir aller sur le souvenir plus global
25:45et donc d'inclure des artisans qui ne travaillent pas normalement dans ce domaine de la bijouterie
25:49pour travailler sur le souvenir et aussi sur une dynamique mémorielle
25:52en lien notamment avec les urnes funéraires.
25:54On a vraiment envie de travailler sur la dynamique de la mémoire de façon générale.
25:57Le marché du funéraire, on va y revenir si vous voulez bien,
26:00mais vous dites 4 ou 5 corps de métier différents, lesquels ?
26:04Ah, alors, quand vous fabriquez un bijou comme celui-ci, tout en France, comme je l'ai déjà dit,
26:08vous avez le fondeur qui travaille, donc qui travaille la matière,
26:12vous avez le polisseur, vous avez le graveur et vous avez le maître bijoutier.
26:15Et ces différents acteurs, ils vont intervenir à différentes phases du bijou
26:18et parfois, ils reviennent deux fois dessus.
26:20C'est pour ça que sur des métiers comme ceux-ci, parfois, il faut savoir transmettre
26:24et la chance aujourd'hui qu'on a quand même, c'est que les métiers manuels reviennent en avant
26:28et que du coup, tout ce qui est dynamique de certissage, de haute bijouterie
26:32est vraiment une valeur surfrançaise et un vrai savoir-faire d'exception là-dessus
26:35et c'est là-dessus qu'on capitalise.
26:36Et donc, ce marché du funéraire, c'était votre idée de départ ?
26:40Vous vous êtes dit, là, il y a un espace aussi, pourquoi vous y êtes venue ?
26:44Parce que, étant donné que le projet d'origine était tourné autour de la mémoire de quelqu'un que j'avais aimé,
26:49bien sûr, on peut enfermer à l'intérieur tous les grands moments de vie.
26:53L'objectif, c'est d'avoir un souvenir heureux des personnes, même qui ne sont plus là.
26:57Celles qui sont toujours là, bien sûr, mais on n'est pas sur le souvenir
26:59ou qui est terminé vraiment sur un gardien de l'émotion.
27:03Et donc, le domaine du funéraire permet aujourd'hui aussi de pouvoir aller chercher
27:07une dynamique d'exception là où il n'y en avait pas forcément encore aujourd'hui.
27:10Les métiers d'art ont été un peu oubliés dans la dynamique bijoutière sur ce domaine-là.
27:15C'est-à-dire que quand on veut partir ou qu'un des fins parte avec un bijou,
27:21c'était des bijoux qui étaient un peu manufacturés, c'est ça ?
27:24Dans lesquels les artisans d'art intervenaient peu ?
27:27Aujourd'hui, on va dire que la dynamique des grands métiers d'art qu'on peut voir dans la mode,
27:32qu'on peut voir dans l'art, ils n'étaient pas forcément présents sur la dynamique notamment de l'urne funéraire.
27:37Il y a beaucoup de travail qui a été fait sur tout ce qui est cercueil.
27:41Et du coup, l'objectif, c'est d'aller chercher des métiers d'art d'exception
27:44pour créer des objets un petit peu extraordinaires.
27:47Moi, je travaille avec un artisan qui fait de la porcelaine de Limoges
27:50et qui maîtrise des techniques comme la lithophanie,
27:52qui ne se font quasiment plus sur des biscuits en porcelaine
27:55et qui maîtrise également la troisième cuisson à l'or.
27:58Donc, nos urnes funéraires, elles sont constituées de porcelaine de Limoges,
28:02une dynamique contemporaine avec des savoir-faire extraordinaires et de l'or recyclé.
28:07Et l'objectif, c'est d'aller chercher des métiers comme plumacière,
28:10comme des tourneurs sur bois, comme des doreurs botanistes.
28:13Et ça existe, croyez-moi, il y en a très peu en France,
28:15mais qui dorent sur des fleurs ou sur des feuilles mortes, des plantes mortes
28:19et qui, du coup, vont amener leur savoir-faire pour créer des pièces absolument extraordinaires
28:23et leur donner des débouchés qu'ils n'avaient absolument pas avant.
28:25Merci beaucoup, Aurore Genot et bon vent à la maison Valois-Vardenne.
28:29Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:32Je voudrais remercier Alexis Mathieu, Marie Billa, la programmation et la production,
28:36Théo Boccard, le réalisateur, Thibaut Gouré, la fonds, l'ingénieur du son. Salut !