BUDGET - Jean-Philippe Tanguy est l'invité de Thomas Sotto

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Le RN présente son contre-budget et met le gouvernement en garde contre tout blocage idéologique. Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement National de la Somme, membre du Bureau national du RN et de la Commission des finances de l'Assemblée Nationale est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 17 octobre 2024.

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Transcription
00:00Il est 7h42, l'invité d'RTL Matin et Thomas, vous recevez aujourd'hui le Monsieur Économie
00:09du Rassemblement National, Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme et président délégué
00:13du groupe RN.
00:14Et ce n'est pas un métier facile, parce qu'il lève les yeux au ciel quand vous dites
00:16le Monsieur Économie.
00:17Bonjour et bienvenue sur RTL Jean-Philippe Tanguy.
00:19Bonjour Monsieur Soto, merci pour votre invitation.
00:21Quelle est votre définition du mot trahison ?
00:24Écoutez, ça me paraît un peu spontané.
00:27Trahison, c'est quelqu'un qui ronde confiance, une loyauté, une relation de travail, d'amitié,
00:32d'amour.
00:33Je vous pose la question, parce qu'hier vous avez parlé d'un budget de trahison morale.
00:36Oui, effectivement, j'avais raison, c'est cohérent avec ma définition, puisque M.
00:41Barnier a pris des engagements, quand il a été nommé par M.
00:44Macron, des engagements, baisser vraiment les dépenses, les dépenses augmentent toujours
00:47plus vite que l'inflation dans le budget qu'il propose, il n'y a pas de trajectoire
00:51de désendettement, et deuxième engagement, ne pas augmenter les impôts des classes moyennes
00:57et populaires, et ils vont augmenter, 3 milliards par exemple, sur les taxes sur l'électricité,
01:01avec déjà 3 milliards qui étaient déjà prévus, donc quand même 6 milliards, rien
01:04que pour l'électricité, mais aussi, par exemple, cibler les cotisations pour les
01:10personnes au SMIC, alors certes, ça ne les concerne pas directement, mais ça pourrait
01:13dégrader leurs conditions d'emploi et re-augmenter le chômage des catégories populaires.
01:17Donc pour vous, la messe est dite, ça sera non au budget, c'est clair et net ?
01:20Oui, mais de toute façon, nous sommes l'opposition à M. Barnier, alors la question maintenant
01:24qui se pose, ce n'est pas, est-ce qu'on allait voter pour ou contre ce budget, on
01:27votait contre, c'était, est-ce qu'on va censurer ? Donc la réponse, elle est dans
01:34le jardin de M. Barnier, c'est à lui de nous dire si, oui ou non, il négocie un certain
01:38nombre d'axes fondamentaux, notamment le fait que les classes moyennes et populaires
01:42ne soient pas frappées par des impôts, si on arrive à trouver ensemble des vraies économies,
01:46comme on a proposé pour 25 milliards hier, dans notre contre-budget, un moyen de baisser
01:50drastiquement les mauvaises dépenses, bref, nous on est ouverts à la négociation par
01:55intérêt.
01:56Vous êtes ouverts, mais vous n'excluez pas la censure dès le budget ?
01:57Ah ben oui, absolument, puisque nous sommes, une fois de plus, le principal parti d'opposition.
02:02On n'a pas à se soumettre à M. Barnier, par contre pour l'intérêt national, vu
02:06la crise budgétaire, on peut négocier, on peut faire des efforts, on a présenté un
02:10plan concret très détaillé, sur lequel d'ailleurs, pour le moment, je n'ai pas
02:13vu spécialement de critiques ou de remarques des macronistes ou des amis de M. Wauquiez.
02:18Maintenant, la balle est dans leur camp, est-ce que oui ou non ils sont capables de prendre
02:22en compte nos critiques et nos propositions positives ? Je suis assez pessimiste, parce
02:26qu'hier en commission finance, je dois dire que je n'ai senti des parlementaires
02:30wauquiezistes ou anciens plus ou moins macronistes, aucune volonté de dialogue et aucune volonté
02:35de vraiment changer les choses.
02:36On est vraiment toujours dans l'addiction à la dépense publique et dans le com' avant,
02:41on a l'impression vraiment que les députés ne se sont pas réveillés.
02:43Moi j'ai l'impression qu'il est sur le chemin de la motion de censure quand même.
02:45Là, à vous entendre ce matin, à 7h45 sur RTL, on se dit, waouh, on ne voit pas comment
02:50ils vont se mettre d'accord.
02:51Moi je ne veux pas mentir à ceux qui nous écoutent, aujourd'hui, il n'y a pas de
02:54volonté de prendre en compte nos propositions, c'est systématiquement le mur, c'est l'administration
02:59de Bercy qui nous a sorti ce musée des horreurs, de toutes les réformes et réformettes qu'il
03:03y avait dans les tiroirs, sans cohérence, sans vision commune.
03:06Si on ne baisse pas les dépenses d'un côté mais qu'on augmente les impôts qui vont
03:10casser la croissance, on aura la double peine et donc une dégradation encore pire des finances
03:14publiques.
03:15Donc on va se retrouver avec combien ? 7% de déficit l'année prochaine ?
03:18Alors j'ai regardé vos propositions pour le budget, votre contre-budget dans lequel
03:21vous proposez 15 milliards d'économies nouvelles, vous baissez les impôts, vous annulez le
03:24report de la revalorisation des pensions de retraite, vous supprimez la hausse de la taxe
03:28sur l'électricité, vous sanctuarisez les lois de programmation sur le régalien, vous
03:31rétablissez les crédits pour la justice, pour la sécurité, idem pour la recherche
03:36et pour financer tout ça, vous jouez au loto ?
03:38Non pas du tout, on propose plus de 20 milliards d'efforts fiscaux concentrés, comme l'avait
03:43prouvé M.
03:44Barnier, sur la spéculation, la finance, les rentes, les fraudes.
03:48C'est quoi les rentes ? Vous en prenez au rente de situation ?
03:50Oui, par exemple vous savez que depuis 10 ans, un certain nombre d'entreprises privées
03:53utilisent 20% de la production nucléaire d'EDF pour revendre cette électricité sans
03:59rien produire.
04:00Donc moi je propose une redevance pour que ces entreprises qui ont fait beaucoup d'argent
04:03sur un bien public payent enfin leur juste part, ça rapporte 500 millions d'euros.
04:07La plus grosse de nos mesures, c'est la taxe sur les rachats d'actions.
04:11Un rachat d'action c'est quoi ? Ce n'est pas le petit porteur qui achète une action.
04:14Le rachat d'action, c'est quand une multinationale a tellement de profit qu'elle se permet de
04:19racheter ses propres actions sur le marché et les annuler pour spéculer sur la valeur
04:23de ses actions et augmenter le temps par action.
04:24Ça le gouvernement veut le taxer à 8% ?
04:25Non non, ce n'est pas 8%.
04:27En fait, ils ont fait une manœuvre pour faire croire qu'ils taxent à 8%.
04:30En fait, ils utilisent via l'Europe la valeur nominale, ce qui fait qu'en taxant à 8%
04:3330 milliards, ça ne rapporte que 100 millions.
04:36Mais vous, vous taxez à combien ça ?
04:37Nous, on calcule à 33% sur la valeur de rachat et donc ça rapporte 9 milliards.
04:42C'est une taxe très dure.
04:43Pourquoi ? Parce qu'on veut aussi faire quitus sur les surprofits.
04:46Ça fait 4 ans qu'un certain nombre de multinationales profitent de l'hyperinflation et du malheur
04:51du peuple ukrainien pour faire des profits abusifs.
04:54Malheureusement, le gouvernement n'est pas allé chercher ces surprofits.
04:57Il y a la règle constitutionnelle de non rétroactivité de la fiscalité, mais la
05:01mesure qu'on propose permet de récupérer une partie.
05:03Je vous rappelle que la Cour des comptes avait établi que les énergéticiens s'étaient
05:07mis 30 milliards d'euros, 30 milliards d'euros dans la poche des contribuables.
05:10Jean-Philippe Tanguy, je voudrais qu'on se parle un peu de Doliprane.
05:12Vous savez que les usines qui fabriquent Doliprane sont en grève à partir d'aujourd'hui en France.
05:17Tout le monde les soutient, tout le monde est d'accord pour dire qu'il faudrait que le site
05:19reste français, etc.
05:20Mais comment faire pour passer des mots aux actes ?
05:23Quelle est la solution ? Est-ce qu'elle existe ?
05:25Oui, vous avez deux solutions.
05:27Il y a ce qu'on appelle le décret Lemaire, Montebourg, Florenge, il a changé autant
05:32de plus de noms qu'il n'a été utilisé malheureusement pour protéger les intérêts
05:35nationaux.
05:36Bloquer cette vente à un fonds américain, il y a des repreneurs français, c'est une
05:39entreprise rentable, ce n'est pas une entreprise malade qui aurait besoin d'un sauveur, c'est
05:44rentable.
05:45Il faut mettre de l'argent public ou pas ?
05:46Il n'y a pas spécialement de raison.
05:47Je pense qu'on peut trouver des repreneurs français qui seraient capables de s'occuper
05:51de cette activité.
05:52Par ailleurs, il y a une deuxième solution, c'est de prendre non pas de nationaliser
05:55Sanofi comme le veut la gauche, ça coûte entre 120 et 140 milliards d'euros, mais
05:59prendre ce qu'on appelle une golden share, c'est une action préférentielle, l'État
06:03peut le faire.
06:04Pour un montant modique, on pourrait avoir un pouvoir de décision important dans cette
06:08entreprise, mais moi pour le moment, je pense qu'on peut tout simplement bloquer la vente
06:10et trouver des repreneurs français.
06:12Sanofi n'est pas dans l'urgence de vendre cette activité rentable.
06:17Et Amandine Bégaud en parlera et posera la question à Audrey Duval, à la présidente
06:20de Sanofi, qui sera son invitée tout à l'heure à 8h15.
06:23Est-ce que vous avez trouvé ?
06:24Oui, je sais ce que vous allez me dire, vous allez me parler du livre de Jordan Bardot.
06:27Et bien voilà, est-ce que vous trouverez ce qu'il cherche, qu'il va publier son premier
06:29livre qui s'appelle « Ce que je cherche » ?
06:31Oui, c'est une citation qui, si je comprends bien, s'inscrit dans le pas de grands personnages
06:37français qui ont inspiré sans doute l'histoire de Jordan, comme la mienne et comme celle
06:41des militants patriotes.
06:43Écoutez, moi je suis impatient de lire ce livre, il y a une belle couverture médiatique,
06:47c'est un livre qui a attendu pour que les Français...
06:49Vous ne l'avez pas envoyé encore ?
06:50Non, c'est un secret très bien gardé, moi j'ai appris la date de sortie de ce livre
06:55et son titre, comme tout le monde, par une dépêche AFP, donc c'est un secret qui était
06:58bien gardé.
06:59Et ça le mérite, moi je crois que beaucoup de Françaises et de Français veulent mieux
07:03connaître Jordan Bardella et j'espère que ce livre leur permettra de connaître son
07:07parcours.
07:08Et si Marine Le Pen était empêchée par son procès qui se tient actuellement pour la
07:12présidentielle, il serait le candidat naturel du RN de Jordan Bardella ?
07:14Sans doute, c'est le président de notre parti, mais je ne veux pas mettre dans cette configuration
07:18puisque Marine Le Pen est parfaitement innocente des faits qui lui sont reprochés.
07:22Je suis vraiment très choqué de cette machination qui consiste à salir des personnes impliquées
07:27dans la vie politique.
07:28Qui s'allie qui là ?
07:29Je pense aussi à M. Béroux, M. Martin Schultz et les technocrates de l'Union Européenne
07:33qui ont décidé de frapper les trois grands partis qui contestaient la bureaucratie européenne,
07:38à savoir M. Béroux, qui était pour l'Europe mais contre la bureaucratie européenne, Mme
07:42Le Pen et demain ce sera M. Mélenchon.
07:44Vous ne faites pas confiance dans la justice française ?
07:45Oui, j'espère qu'elle sera innocentée, mais je n'ai aucune confiance par contre dans
07:48les bidouillages de l'Europe.
07:51L'OLAF qui est jugé parti, M. Schultz qui a attaqué Mme Le Pen pendant qu'il y avait
07:56des valises de billets pour les socialistes européens, ça j'attends le procès.
07:59C'est le tribunal qui juge, ce n'est pas l'Europe.
08:01Merci beaucoup Jean-Philippe Tanguy.
08:02Pas grand délit sur les valises de billets.
08:03Bon, vous restez avec nous Jean-Philippe Tanguy.

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