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Un pas vers la censure ? François Bayrou a proposé aux nombreux responsables politiques reçus à Matignon de participer à un gouvernement de coalition. À tous excepté LFI, Eric Ciotti et le Rassemblement National. Regardez le sentiment de Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, député du Nord.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 20 décembre 2024.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:03L'invité de RTL Matin est Thomas, vous recevez aujourd'hui le vice-président du Rassemblement National, député du Nord, Sébastien Chenu.
00:09Bonsoir et bienvenue sur RTL, Sébastien Chenu.
00:13On a entendu Emmanuel Macron qui est à Mayotte et qui a été assez chahuté ces dernières heures. Écoutez ça.
00:18N'opposez pas les gens. Si vous opposez les gens, on est foutu.
00:22Parce que vous êtes content d'être en France.
00:25Parce que si ce n'était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde.
00:30Il n'y a pas un endroit de l'océan Indien où l'on aide autant les gens. C'est la réalité.
00:35Et donc, on ne peut pas vouloir être un département français et dire que ça ne marche pas dès que la France est en solidarité.
00:41Si ce n'était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde, a dit Emmanuel Macron.
00:45Un des Mahorais est visiblement fatigué, exaspéré. Qu'est-ce que ça vous inspire comme réaction ?
00:51Je ne suis pas sûr que le Président de la République trouve exactement les mots qui réconfortent nos compatriotes Mahorais
00:57qui, à travers ce genre d'expression, ont toujours le sentiment d'être traités à part.
01:02Moi, je crois qu'aujourd'hui, évidemment, Mayotte doit être le centre de nos préoccupations.
01:09On doit tourner nos pensées vers Mayotte. Mais surtout, on doit agir.
01:13Je vous donne un exemple. Quand dans le PLF, le projet de loi de finances 2024,
01:17nous nous avions proposé qu'il y ait 50 millions d'euros pour les réseaux d'eau potable en Outre-mer,
01:22tous les partis politiques, les macronistes en tête, ont voté contre.
01:26Donc, aujourd'hui, déplorer les effets d'une politique qui n'est pas menée depuis des années,
01:32structurer le réseau d'eau potable à Mayotte et en Outre-mer, d'ailleurs, est une nécessité.
01:38C'est un peu simple, ensuite, de dire aux gens, vous râlez beaucoup, etc.
01:43Les maorais ont raison de râler. Personne n'accepterait...
01:46Mais ça ne peut pas résumer sa visite à cet épisode.
01:48Bien sûr, mais parce que vous me montrez cet extrait-là.
01:51Mais les maorais ne sont pas traités comme nos autres compatriotes.
01:57À propos de la situation à Mayotte, est-ce que vous êtes à l'aise avec les propos de Bruno Retailleau
02:01qui a mis le sujet de l'immigration sur la table, sitôt arrivé à Mayotte, le week-end dernier ?
02:05Est-ce que c'était le bon moment ?
02:07Oui, c'est le bon moment, parce que, si vous voulez, quand j'entends le président de la République dire
02:10qu'on va faire une loi spéciale, ou une loi d'urgence, plutôt, pourquoi pas ?
02:16Mais tant qu'on ne traite pas le problème de la submersion migratoire de Mayotte par les Comores,
02:21alors, vous reviendrez au point de départ assez rapidement.
02:24C'est un problème central, ce n'est pas infamant que de le dire.
02:28Les maorais le disent eux-mêmes.
02:30Notre député, Anchi Abamana, député du Rassemblement national de Mayotte,
02:34le dénonce depuis des années.
02:36Oui, il y a ce problème de submersion migratoire auquel il faut mettre un terme.
02:40Revenons en métropole, Sébastien Chenu, il y aura donc, François Bayrou l'a dit, un gouvernement avant Noël.
02:46Si on ne réussit pas, c'est la dernière station avant la falaise, a dit le Premier ministre hier soir sur France 2.
02:51C'est une bonne nouvelle ? Vous soutenez le fait qu'il y ait enfin un gouvernement avant Noël ?
02:55Bien sûr qu'il faut un gouvernement dans notre pays, mais c'est un peu la phrase du dîner de cons.
03:00Ce qui m'interroge, ce n'est pas la stratégie, mais c'est le stratège.
03:05C'est-à-dire que lorsque j'écoute François Bayrou, je ne sais pas où il veut nous emmener.
03:08C'est le con du dîner de François Bayrou si on vous suit ?
03:10J'ai plutôt l'impression que c'est nous qui passons pour les cons de la politique qui est en train d'être menée, si vous voulez.
03:15Quelle est la stratégie, la feuille de route de François Bayrou ? Personne n'y comprend rien.
03:19Pour l'instant, il consulte tout le monde pour essayer de l'établir, que chacun s'y retrouve.
03:23Pour l'instant, c'est un peu, quand je l'entends, ça me rappelle évidemment le régime des partis de la quatrième.
03:28C'est-à-dire qu'on consulte les chefs de partis politiques, on leur demande d'entrer dans un gouvernement,
03:32on se dit d'ailleurs de leurs options politiques, des communistes, républicains,
03:35on se dit tout ce petit monde-là peut bien travailler ensemble, quelles que soient leurs idées.
03:39Mais que le régime des partis, c'est quoi ? C'est de l'épicerie.
03:42Sauf qu'à la fin, François Bayrou, en faisant monter dans le même gouvernement
03:46tous ceux qui ont abîmé la France, tous les liquidateurs de la France, il a fermé l'épicerie.
03:50Donc moi, je trouve ça très inquiétant. Je crois que François Bayrou ne sait pas où il va.
03:54Je crois qu'il n'a pas de méthode, pas de stratégie, pas d'idée.
03:57Pour l'instant, on lui demande de faire un gouvernement et un budget.
03:59Il faudrait peut-être un peu aussi se dépêcher de ce côté-là.
04:01Ça dépend aussi de vous tous. À l'issue de la réunion d'hier,
04:03à Matignon, Laurent Wauquiez a demandé aux autres partis
04:06de ne pas renverser le gouvernement pendant six mois.
04:08Est-ce que vous, ORN, vous vous y engagez ou pas ?
04:10Mais ça veut dire quoi ça ? Qu'est-ce que c'est que ces histoires ?
04:12Il ne faut plus faire de 49.3, il ne faut pas renverser le gouvernement.
04:14Mais ce sont les prérogatives du Parlement.
04:17C'est le Parlement qui contrôle l'action du gouvernement.
04:19C'est ça dans notre démocratie.
04:21Donc on ne va pas se lier les mains en s'empêchant d'utiliser des outils
04:24que la Constitution nous donne.
04:26On ne les invente pas, ils ne tombent pas de la planète Mars.
04:28Je trouve que c'est aberrant de dire aux parlementaires
04:32vous n'allez pas bouger, vous n'allez pas toucher,
04:34vous n'allez plus voter.
04:36On ne convoquons plus le Parlement comme ça, ça ira plus vite.
04:38Si vous le jugez nécessaire, François Bayrou connaîtra le même sort que Michel Barnier ?
04:42Si François Bayrou mène la même politique
04:44qui n'est pas une politique de rupture avec le macronisme,
04:46un budget qui ressemble à celui de Michel Barnier,
04:48il en tirera les mêmes conséquences
04:50et nous en tirons nous aussi les mêmes conséquences.
04:52C'est évident.
04:54J'ose espérer que François Bayrou ne va pas commettre ces erreurs-là.
04:57Sinon, à quoi bon s'embarquer dans cette aventure
05:00si c'est pour dupliquer ce qu'a fait Michel Barnier,
05:03que ce soit sur la forme ou sur le fond ?
05:05Il a parlé d'un sujet sur lequel le RN est particulièrement sensible,
05:07c'est la réforme des retraites.
05:09Il ne veut pas la supprimer, l'abroger,
05:12mais il veut la reprendre sans la suspendre.
05:14C'est ça sa formule ?
05:16On ne comprend rien. La reprendre sans la suspendre.
05:18Nous, c'est simple, on a proposé de l'abroger.
05:21Ni la gauche, ni les macronistes.
05:23Les macronistes, on peut comprendre pourquoi,
05:25la gauche n'a pas voulu voter l'abrogation de la réforme des retraites.
05:27Ils n'ont pas été capables d'ailleurs de faire passer
05:30leur propre texte d'abrogation quelques semaines avance.
05:33La première chose, c'est le budget.
05:35Prenons les choses dans l'ordre.
05:37La première chose, c'est le budget. Construire un budget pour notre pays.
05:39Peut-être même construire avant, avec une loi d'urgence,
05:41un certain nombre de dispositions
05:43qui permettent de remettre sur la table rapidement
05:45quelques dispositions du PLF.
05:47Mais la réforme des retraites, c'est une ligne rouge comme on dit ou pas ?
05:49Si il n'y a pas abrogation, vous faites sauter le gouvernement ou pas ?
05:51Les lignes rouges, elles sont dans le budget.
05:53Et c'est les mêmes ? Elles n'ont pas bougé ?
05:55Elles n'ont pas bougé, c'est toujours les mêmes. Pourquoi elles bougeraient ?
05:57Les français ont les mêmes problèmes de pouvoir d'achat,
05:59donc nous avons les mêmes lignes rouges.
06:01Et puis après, il y a les grands sujets
06:03que François Bayrou devra nous détailler
06:05dans son discours de politique générale.
06:07Dans cela, une attente évidemment
06:09sur la réforme des retraites.
06:11Je ne comprends pas ce que François Bayrou veut faire avec ce texte.
06:13Si, il dit, parlez-vous, parlons-nous,
06:15jusqu'en septembre.
06:17J'ai compris qu'il nous prend pour des pigeons.
06:19Il est en train d'amener ça comme une carotte
06:21pour dire, écoutez, si vous êtes gentil,
06:23si vous nous faites passer le budget,
06:25je veux bien réouvrir le dossier des retraites pour faire quoi ?
06:27On ne sait pas. Pas pour abroger,
06:29c'est sûr. Qu'est-ce que c'est que ce bricolage ?
06:31En fait, il nous dit, laissez-moi passer
06:33le budget, puis après, on verra ensemble.
06:35On parlera des sujets que vous aimez bien,
06:37comme la réforme des retraites. Ce n'est pas sérieux.
06:39D'abord, construire un budget qui protège les français.
06:41Ensuite, s'attaquer aux grands chantiers.
06:43La loi immigration, la réforme des retraites,
06:45ça, c'est les grands chantiers du pays,
06:47après le budget.
06:49Bruno Retailleau reste au gouvernement.
06:51Celui dont Laure Lavalette du RN avait dit qu'il faisait
06:53un très bon porte-parole du RN,
06:55ça, ça vous va ?
06:57Oui, mais pour faire quoi ? C'est toujours pareil.
06:59Bruno Retailleau au gouvernement, c'est pour faire une loi immigration,
07:01c'est pour s'attaquer aux EQTF, c'est pour s'attaquer
07:03à la réforme de l'aide médicale d'État.
07:05C'est ce qu'il veut faire.
07:07Oui, mais pour l'instant,
07:09Bruno Retailleau n'avait pas eu gain de cause
07:11dans les arbitrages. Bruno Retailleau,
07:13c'est pour s'attaquer aux accords qui régissent
07:15nos rapports avec l'Algérie depuis 1968.
07:17Si Bruno Retailleau ne s'attaque pas à ça,
07:19ben non, on n'avance pas beaucoup.
07:21Surtout depuis le 1er juin,
07:23on n'a pas voté une loi dans ce pays.
07:25Depuis les élections européennes, c'est pas la censure,
07:27pas un texte n'a été voté dans ce pays.
07:29Or, l'aide médicale d'État,
07:31j'en parle à l'instant,
07:33la nécessaire réforme des accords
07:35qui nous lient à l'Algérie, j'en parle à l'instant,
07:37tout ça, c'est du boulot immédiat,
07:39nécessaire, sur lequel
07:41on attend le gouvernement.
07:43Est-ce qu'il y a des noms éliminatoires pour vous, des personnalités
07:45que vous ne voulez pas voir au gouvernement ?
07:47Vous dites, si c'est ça, on censure.
07:49Quelqu'un qui vient du Nouveau Front Populaire n'a rien à faire
07:51dans un gouvernement
07:53dont les Français...
07:55Ça sera censure automatique ?
07:57Pas de politique de gauche.
07:59C'est improbable, ils n'ont pas l'intention d'envoyer.
08:01Xavier Bertrand, par exemple ?
08:03Xavier Bertrand, on a dit que comme Premier ministre,
08:05c'était absolument inacceptable.
08:07Maintenant, si Xavier Bertrand, demain, est secrétaire d'État au tourisme,
08:09qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
08:11C'est pour nous un très mauvais signal qui nous est envoyé.
08:13C'est une façon de nous mépriser.
08:15Ce que vous dites est un peu méprisant pour lui, là.
08:17Oui, mais parce que Xavier Bertrand passe son temps à nous mépriser.
08:19Les discours de Xavier Bertrand,
08:21moi je suis élu du Conseil Régional des Hauts-de-France
08:23face aux élus du Rassemblement National,
08:25sont épouvantables depuis des années.
08:27Le mépris qu'il a
08:29pour les électeurs du Rassemblement National,
08:31ce qu'ils pensent des électeurs, est inacceptable.
08:33Par rapport à la gravité de la situation, il y a un petit côté nia-nia-nia,
08:35il n'est pas gentil avec nous, on ne veut pas.
08:37C'est pour ça que je vous ai dit, c'est une ligne rouge.
08:39S'il est tête à Matignon, si demain il est dans un gouvernement,
08:43c'est ce qu'il nous est fait.
08:45Ça ne déclenchera pas la censure automatique ?
08:47Si on devait censurer, ce serait sur le fond du budget.
08:49Vous avez fait vos cadeaux de Noël ou pas ?
08:51À moitié.
08:53Marine Le Pen suggère d'offrir le livre de Jordan Bardella,
08:55Est-ce que vous l'avez lu ?
08:57Oui, je l'ai lu, je l'ai acheté.
08:59Le Canard Enchaîné de mercredi a révélé que depuis le 29 novembre,
09:01pour tout don au RN supérieur à 50 euros,
09:03le parti offrait un exemplaire de ce que je cherche,
09:05le livre de Bardella.
09:07Or, un don donne droit à une réduction fiscale de 66%,
09:09mais en échange, on n'a pas le droit de faire un cadeau de cette valeur.
09:11Ce qui revient à financer une partie des recettes du livre
09:13par de l'argent public.
09:15Ça vous pose problème ou pas ?
09:17Je n'avais pas réfléchi à ça,
09:19ce n'est pas du tout mes sujets.
09:21Je ne sais pas si c'est tout à fait exact
09:23ce que dit le Canard Enchaîné.
09:25Ça a l'air que c'était vérifié par l'agence France Presse.
09:27S'il y a quelque chose qu'il faut corriger,
09:29on le corrigera,
09:31mais il n'y avait pas de mauvaises intentions derrière.
09:33Ce n'est pas l'argent public qui finance
09:35les royalties de Jordan Bardella.
09:37On n'a pas beaucoup d'argent public en ce qui nous concerne.
09:39Oh quand même !

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