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Michel Barnier était l'invité du 20 heures de TF1, Marine Le Pen agite la censure... Le gouvernement peut-il tenir ? Regardez l'interview de Jean Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l'Assemblée, député Rassemblement national de la Somme.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 27 novembre 2024.

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Transcription
00:007h42, l'invité de RTL Matin et Thomas, vous recevez l'un de ceux qui a sans doute entre ses mains le sort de ce gouvernement,
00:12le député RN, Jean-Philippe Tanguy.
00:14Bonjour et bienvenue sur RTL, Jean-Philippe Tanguy.
00:16C'est un premier ministre ou un futur ancien premier ministre que vous avez vu hier soir en regardant Michel Barnier au 20h de TF1 ?
00:22Mais écoutez, c'est à lui de décider le sort qu'il veut donner à son gouvernement, mais la question de M. Barnier lui-même n'est pas en cause.
00:29Ni sa personne, ni son absence de vignoble.
00:31C'est le gouvernement, vous l'avez bien compris.
00:33Non, mais c'est la ligne politique qu'il a décidé.
00:35M. Barnier avait pris trois engagements auprès des Français.
00:39Tenir compte des élections, donc avoir une certaine rupture, évidemment, avec le macronisme.
00:43Redresser les finances publiques et redresser les finances publiques dans la justice fiscale.
00:47Il a assumé une continuité avec le macronisme sans tenir compte des élections.
00:51Le déficit qui devait être 5% serait aujourd'hui à 5,4%, un dérapage de 12 milliards.
00:58Il y a des impôts partout.
00:59Je vous interromps, j'ai l'impression de rediffuser l'interview de la dernière fois que vous êtes venu.
01:02Il a quand même dit des choses hier.
01:03Il n'y a rien.
01:04Sur les prix de l'électricité, on va voir si on peut faire plus.
01:06Sur la proportionnelle, qui est une de vos revendications, il va y avoir un travail avec un rapport qui sera rendu au printemps.
01:11C'est deux messages pour vous.
01:12Ce n'est pas de nature à vous détendre ?
01:13Pas du tout, si vous voulez.
01:15C'est M. Barnier qui n'a pas avancé visiblement dans ses réflexions et ses engagements envers le principal parti d'opposition
01:21qu'est le Rassemblement National et ses alliés avec Éric Ciotti.
01:25Il a eu tout le temps de réfléchir aux problèmes de l'électricité.
01:28Il n'a pas avancé.
01:29Et au Sénat, en plus, maintenant, il y a une taxe sur le gaz.
01:31Ce qu'il dit hier n'est pas une main tendue pour vous ?
01:33Ça ne change rien ?
01:34Nous n'avons pas compris cela comme une main tendue.
01:36On a vu surtout une extrême déconnexion entre Michel Barnier et la gravité de la situation,
01:41à savoir un gouvernement de Michel Barnier qui n'a aucune base parlementaire.
01:45Ses propres alliés passent leur temps à supprimer les propres amendements du budget de Michel Barnier,
01:49à s'entretuer au lieu de dans une forme de gravité et de solidarité.
01:53On a eu un mois de négociations budgétaires sans négociations budgétaires
01:57où ils ont voulu faire adopter à mâche forcée un budget
02:01sans prendre en compte les remarques du Rassemblement National.
02:04Ils ont reçu Marine Le Pen et votre serviteur lundi longuement avec un échange intéressant.
02:09Mais au terme de cet échange, Marine Le Pen l'a constaté avec regret.
02:14Monsieur Barnier a campé sur l'ensemble de ses positions.
02:18Si on essaye d'avancer un peu, le budget passera par le 49-3 probablement assurément,
02:22comme l'a dit Michel Barnier hier soir.
02:23Il y aura donc une motion de censure.
02:25Vous allez la voter.
02:26Si on suit votre raisonnement, aujourd'hui, ce matin, à la date, vous la voterez cette motion de censure.
02:30Marine Le Pen a été très claire à la sortie de Matignon.
02:32Si les textes ne bougent pas, oui, le gouvernement se met en situation de censure.
02:36Mais je tiens vraiment à insister sur le fait que c'est l'absence de volonté de ce gouvernement
02:40de négocier avec les vraies oppositions, pas ses oppositions.
02:43C'est son absence de volonté ou c'est le fait chez vous de ne pas vouloir l'entendre ?
02:47Quel compromis a-t-il proposé par exemple ? Rien !
02:49Encore une fois, il a parlé des prix de l'électricité.
02:51Il a parlé de l'électricité, il a parlé de l'électricité.
02:53Il a dit que le budget était incomplet et qu'il pourrait y avoir des modifications.
02:56La seule chose qu'il veut, c'est qu'à chaque fois qu'on raye une économie, on la compense par ailleurs.
03:00Mais on a proposé des économies.
03:01D'ailleurs, il ne l'a pas contesté.
03:02Il remarque que la nouveauté qui vient du gouvernement, c'est qu'il ne conteste pas le contre-budget
03:07que nous avons présenté avec Marine Le Pen, avec l'aspect sérieux et concret des propositions.
03:12Mais ils n'en ont voté aucune.
03:14Moi, j'ai présenté 3 milliards d'amendements d'économies sur les opérateurs
03:17et les transferts de fiscalité vers ces opérateurs.
03:19Le gouvernement n'en a soutenu aucun.
03:21Et les députés qui sont censés soutenir M. Barnier n'en ont voté aucun.
03:25Ils ont même voté contre toutes les économies qu'on a proposées.
03:27Il y aura peut-être aussi une motion de censure dès la semaine prochaine autour du budget de la sécurité sociale.
03:31Celle-là aussi, est-ce que vous vous posez la question de la votée ?
03:34Il y a beaucoup de lignes rouges, en effet, dans ce projet.
03:38Vous avez la non-indexation des retraités, avec des pertes de pouvoir d'achat sur toutes les classes moyennes
03:44et tous les retraités des classes moyennes.
03:47Il y a des taxes comportementales partout.
03:49Taxe sur le sucre, taxe sur on ne sait quoi.
03:52Donc vous êtes aussi sévère avec le budget qu'avec celui de la sécu, on est d'accord.
03:56Le but de l'é, c'est deux textes.
03:57Il y a la sécurité sociale, 800 milliards, et puis vous avez les dépenses de l'État moins importantes.
04:01Mais les efforts, par exemple, des efforts qui n'étaient pas prévus.
04:04Michel Barnier n'avait absolument pas pris l'engagement devant les Français
04:07de baisser le remboursement des médicaments.
04:10C'est une disposition très importante quand même, 5% de baisse, qui est apparue du jour au lendemain.
04:14Donc je vous repose ma question.
04:16Aucun débat avec l'Assemblée nationale.
04:18Je vous repose ma question, est-ce que le RN pourrait voter une motion de censure
04:21dès la semaine prochaine sur le budget de la sécu ?
04:23Ah oui, mais c'est totalement possible que les lignes rouges soient franchies à ce moment-là.
04:27Mais nous l'avons dit à Michel Barnier, on n'a absolument pas trahi sa confiance.
04:31Imaginez, il tombe demain Michel Barnier, il se passe quoi après ?
04:35C'est le président de la République, Lapsus, qui décidera du sort qu'il veut donner à ce gouvernement.
04:42Mais c'est le chaos. Est-ce que le chaos peut être un projet politique ?
04:44Arrêtez avec ça, ce n'est pas le chaos.
04:46En France, il y a une continuité de l'État, très ancienne, qui parfois nous coûte très cher,
04:50une haute fonction publique, on a des collectivités territoriales,
04:54il y aura un gouvernement provisoire, vous avez deux assemblées parfaitement stables,
04:57tout va très bien.
04:58Tout va très bien, ce n'est pas ce que vous dites à longueur d'interview depuis des mois,
05:01et ce n'est pas ce que ressentent les Français, pardon.
05:03Vous avez entendu François Lenglet sur la situation financière ?
05:06Oui, mais effectivement le chaos c'est maintenant.
05:08Et ça a commencé avec les déclarations complètement dingues de M. Le Maire pendant la dissolution,
05:12qui au lieu d'assurer son rôle de stabilité, justement, et de lutte contre le chaos,
05:15a menti sur la situation politique de la France, menti sur les comptes,
05:19et le spread, donc l'écart de taux entre l'Allemagne et la France,
05:22a commencé à exploser à ce moment-là, de manière totalement irresponsable.
05:26Je constate que M. Barnier n'a pas réussi à rassurer les marchés.
05:29On nous avait dit que le Rassemble national inquiétait,
05:31visiblement c'est M. Macron et ses aficionados qui inquiètent les marchés.
05:37Est-ce que vous voterez demain l'abrogation de la réforme des retraites proposée par LFI ?
05:40On aimerait la voter, on l'a votée en commission,
05:43mais les macronistes ont décidé de saboter le texte,
05:46contrairement à tous les usages républicains.
05:48Donc on est quand même dans une dérive illibérale.
05:51Les niches parlementaires, les oppositions ont une journée par an.
05:54La coutume républicaine, qui jusqu'à présent avait toujours été respectée,
05:57est de ne pas pourrir les textes,
06:00et de laisser les députés dialoguer parce qu'on a seulement une petite journée.
06:03Donc le fait de déposer autant d'amendements,
06:05c'est-à-dire de faire aux insoumis...
06:07C'est de l'obstruction ?
06:08Oui, c'est bien sûr que c'est de l'obstruction de déposer autant d'amendements
06:11sur un texte par exemple pour le Rassemble national,
06:13il y avait seulement quelques dizaines d'amendements.
06:15Et c'est les insoumis qui ont laissé les macronistes saboter le texte du RN.
06:19On a du mal quand même à poursuivre.
06:20Pour faire passer ce texte. Et bien c'est les français qui vont payer.
06:22Donc la facture de ce cynisme hallucinant des insoumis et des macronistes,
06:27c'est qu'on ne pourra pas sans doute malheureusement abroger la réforme des retraites,
06:30alors qu'il y a une majorité de français pour abroger,
06:32et il y a une majorité de députés pour abroger.
06:34Et dans tout ce bordel, il n'y a que le RN qui soit droit dans ses bottes,
06:39qui ait dit on abrogera la réforme des retraites.
06:41Voter avec LFI qui veut abroger le délit d'apologie du terrorisme du code pénal,
06:45ça ne vous pose pas de problème ?
06:46Non mais vous avez raison, je pense qu'ils ont fait exprès.
06:48Je pense que les insoumis ont déclenché cette dinguerie,
06:51ont fait cette proposition complètement anti-républicaine et anti-humaniste
06:55pour provoquer une polémique telle
06:57que ça empêche le RN de voter l'abrogation des retraites.
07:00C'est du gros rouge qui tâche, du gros soviétisme qui tâche.
07:03On ne tombe pas dans le panneau.
07:04Nous, on n'est pas là pour faire plaisir aux insoumis
07:06ou valider leur dinguerie.
07:08On est là pour défendre l'intérêt des français.
07:10Je vous sens très remonté ce matin.
07:12Oui, je suis très remonté parce que la situation du Parlement est assez grave,
07:15qu'il y a beaucoup de combines politiciennes qui n'ont pas grand intérêt.
07:18Vous êtes en plein dedans, non ?
07:19On a l'impression que vous rejoignez les rangs de la bordélisation de l'Assemblée,
07:22comme disait Gérald Darmanin.
07:24On ne peut pas céder au chantage, ce n'est pas bordélisé.
07:26Nous avons les mêmes lignes rouges depuis le début.
07:28Vous pouvez reprendre les vidéos de Marine Le Pen,
07:30la déclaration politique générale de Michel Barnier.
07:34Marine Le Pen a dit la même chose il y a deux mois.
07:36Lors de la discussion du budget, Marine Le Pen a repris la parole
07:38pour dire encore la même chose.
07:40Vous pouvez reprendre.
07:41Vous l'avez dit d'ailleurs que j'ai dit la même chose
07:42que la dernière fois que je suis venu sur RDL.
07:44Je suis parfaitement constant.
07:45On dit tout le temps la même chose
07:46et nous avons fait face à un mur d'indifférence
07:48et à un mur de cynisme.
07:50Le sabotage aussi, il faut bien le dire,
07:52du processus budgétaire
07:54que j'ai dénoncé constamment au Parlement,
07:56avec des députés qui n'étaient pas là.
07:58Monsieur Wauquiez qui passe son temps à dénoncer la fainéantise des Français,
08:00soi-disant fainéantise des Français,
08:02il n'était là que 6% du temps.
08:03Donc moi je propose que tous ces députés macronistes
08:05qui passent leur temps à expliquer qu'il faut plus travailler,
08:07soient payés à hauteur de leur travail au Parlement,
08:09c'est-à-dire pour 4% de la salaire.
08:11Ce sera une économie symbolique,
08:12mais après tout, c'est leur sat de prix.
08:14Qui succédera à Michel Barnier quand vous l'aurez fait tomber ?
08:17Mais la décision appartient à Emmanuel Macron.
08:21C'est lui qui a dit sous.
08:23Et je vous rappelle que si on écoute la Constitution de la Vème République
08:25et surtout l'esprit du Général De Gaulle,
08:27M. Macron aurait dû démissionner après sa défaite aux élections.
08:29La question de sa démission va se poser inéluctablement ?
08:32Elle s'est toujours posée.
08:33D'ailleurs, même le Tout-Paris en parle ouvertement
08:35dans des quotidiens qui ne sont pas favorables
08:37au Rassemblement National
08:39comme l'Opinion,
08:41où ils en font état régulièrement.
08:42Je vous rappelle que son ancien Premier ministre,
08:44Jean-Philippe, a lancé sa campagne présidentielle
08:46dans la différence générale, certes,
08:48mais en pariant sur la démission
08:50d'Emmanuel Macron.
08:52On l'a connu mieux comme soutien.
08:54Merci à vous.

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