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Nouveau gouvernement, rentrée parlementaire du RN : Jordan Bardella, président du Rassemblement National et député européen, est l'invité de Thomas Sotto.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 16 septembre 2024.

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00:007h42 sur RTL, bienvenue à vous si vous nous rejoignez, c'est l'heure de l'invité d'RTL Matin et Thomas vous recevez ce matin le Président du Rassemblement National, Jordan Barbella.
00:11Bonjour et bienvenue sur RTL Jordan Barbella.
00:13Bonjour Monsieur Soto, merci de votre invitation.
00:14On attend cette semaine en principe le premier gouvernement Barnier, serez-vous au RN les pompiers pyromanes de ce gouvernement ?
00:21Non, nous ne serons pas les pompiers pyromanes, nous serons en tout cas extrêmement attentifs et extrêmement vigilants aux orientations politiques qui seront ceux de Monsieur Barnier.
00:31Le RN a le premier groupe à l'Assemblée Nationale et moi je ne conçois pas que 11 millions de Français qui se sont exprimés sur des sujets extrêmement clairs,
00:41une revendication pour l'ordre à l'égard de l'insécurité, du contrôle de l'immigration, qui ont exprimé une urgence à l'égard du pouvoir d'achat, soit mis de côté comme ils l'ont été depuis maintenant plusieurs années par le sectarisme de la Macronie.
00:55Donc je l'ai dit, Monsieur Barnier est un premier ministre sous la surveillance démocratique du Parlement et je crois que le contexte démocratique extrêmement instable impose de sa part une discussion avec l'ensemble des formations politiques.
01:08Vous dites qu'on ne veut pas de gouvernement qui recycle la Macronie, ça veut dire quoi ? Qu'il y a des ministres issus du précédent gouvernement, là pour le coup vous serez dans l'opposition frontale ?
01:16Moi je suis extrêmement clair, si Michel Barnier est le continuateur d'une politique qui a été conduite par Emmanuel Macron depuis 8 ans et qui a été défaite très sévèrement dans les urnes aux élections européennes et aux élections législatives,
01:29s'il est le continuateur zélé de cette politique, alors ce gouvernement tombera. En revanche, si Monsieur Barnier se fait l'écho des aspirations qui ont été exprimées par des millions de Français aux élections européennes, alors nous voterons des textes au cas par cas.
01:46Maintenant si le gouvernement consiste à recycler Monsieur Darmanin, Monsieur Dupont-Moretti et tous les pompes de la Macronie en allant jusqu'à Monsieur Bertrand, oui c'est le macronisme qui change de vitrine.
01:58Donc si ces trois noms figurent dans le gouvernement, pour être clair, là vous appuierez sur le bouton censure ?
02:02Je dis que la censure ne sera pas uniquement celle du Premier Ministre, elle sera celle du gouvernement. Moi j'ai indiqué que je ne souhaitais pas le désordre institutionnel, il fallait un Premier Ministre au pays.
02:13Et la condition que nous avions mise sur la table avec Marine Le Pen sur le bureau du Président de la République, c'était la considération à l'égard du premier parti de France et notamment à l'égard des électeurs du Rassemblement.
02:22Vous êtes un peu ambigu, parce que vous dites on ne censurera pas a priori, mais dans le même temps Marine Le Pen a dit hier qu'elle espérait que ce serait la mandature la plus courte possible.
02:28Je ne suis pas ambigu, mais on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens. Je jugerais sur piège, je ne crois pas que ce gouvernement puisse tenir très longtemps, parce que voyez bien l'anomalie démocratique dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
02:40Le Rassemblement National a fait 11 millions de voix, il a fait plus de 36%. Aucun mouvement politique dans aucune démocratie occidentale n'a atteint des scores aussi élevés et des scores aussi importants.
02:52Le Rassemblement National n'a pas eu suffisamment de députés pour constituer une majorité, pour me permettre de former un gouvernement en raison des accords contre nature entre la Macronie et l'extrême gauche, qui sont à mon sens extrêmement dangereuses pour la démocratie.
03:05Mais de l'autre côté, les républicains qui ont fait 5% aux européennes, 4% à la présidentielle et 6% aux législatives, se retrouvent en capacité de former un gouvernement. Ils ont gagné au loto en quelque sorte, mais voyez bien que rien ne va.
03:19Et quoi qu'on en dise, le Rassemblement National et le Nouveau Front Populaire ont représenté dans ces élections législatives deux chemins totalement différents pour le pays.
03:30Moi je pense que le chemin qui a été proposé par la gauche et l'extrême gauche est un chemin dangereux pour notre économie, pour nos entreprises, pour l'ordre public.
03:38Il ne faut pas non plus qu'il y ait deux ministres de gauche dans ce gouvernement ?
03:41Ça veut dire quoi aujourd'hui des ministres de gauche ?
03:44Les socialistes par exemple.
03:45Bah écoutez, on verra. Est-ce que les socialistes vont diriger avec les LR ? Normalement c'est le parti unique.
03:50C'est-à-dire que le Rassemblement National n'est plus seulement le premier parti de France, mais ça devient une force d'opposition à un parti uni qui est allé dans ces élections législatives du parti communiste à Édouard Philippe,
04:00qui lui-même avait indiqué que dans sa circonscription, il voterait communiste.
04:03Donc il n'y a plus grand chose qui va. Ce qui est sûr, c'est que le Rassemblement National incarne aujourd'hui une alternance.
04:09Nous nous remettons au travail, nous remontons à cheval avec une ambition qui n'a pas changé, celui de conquérir et d'exercer des responsabilités.
04:16Et en attendant, vous voulez peser le 31 octobre, vous proposerez lors de votre niche parlementaire l'abrogation de la réforme des retraites, on en a beaucoup parlé.
04:21On entend dire aussi que vous pourriez proposer le retour des peines planchers. Est-ce que c'est vrai ?
04:25Oui, c'est vrai. C'est une mesure que j'ai défendue dans le cadre de la campagne législative, que nous défendons depuis plusieurs années.
04:32Je crois que l'été s'est illustré par des faits divers dramatiques.
04:36Je vous rappelle le décès, l'assassinat de ce gendarme Eric Comines dans les Alpes-Maritimes,
04:41qui a été fauché, laissé pour mort par un récidivite étranger qui n'avait rien à faire sur notre sol.
04:47Par conséquent, nous allons évidemment, pour permettre aux Français de retrouver de la sérénité, de la sécurité dans le pays,
04:53défendre un sursaut en matière sécuritaire, un sursaut en matière pénale.
04:57Ça passe par le contrôle de l'immigration, le contrôle de nos frontières, mais ça passe aussi par un durcissement des peines,
05:03notamment par le rétablissement des peines planchers.
05:06Touchez à un représentant de nos forces de l'ordre, vous dormez en prison.
05:11On va parler un peu de vous. Nous devons être irréprochables, avez-vous dit ce week-end,
05:14lors des journées parlementaires du Rassemblement National, avec un objectif zéro erreur de casting,
05:18pour éviter les couacs de certaines candidatures aux dernières législatives.
05:21Alors on ne va pas refaire le match des législatives, mais prenons un cas concret actuel.
05:24Un nouveau député, Christine Angrand, a été mise en cause pour avoir utilisé ses frais de mandat des fins personnelles.
05:29On vient de découvrir en plus qu'elle roulait depuis 2009 sans permis valable.
05:32Dans votre ambition d'exemplarité, Jordan Bardella, peut-elle encore porter les couleurs de votre parti ?
05:37Madame Angrand sera convoquée devant la commission des conflits du Rassemblement National.
05:42Évidemment, je n'avais pas connaissance de ces faits. Je crois que ce type de comportement n'est pas le fait de l'étiquette politique ou des convictions.
05:52Ça peut toucher beaucoup d'organisations.
05:54Mais ma question c'est, est-ce que cette femme, avec ses comportements, a sa place dans votre groupe ?
05:57Elle défendra ses arguments. Je ne juge pas avant d'avoir réuni les instances disciplinaires du mouvement.
06:03Ce qui est clair, c'est que ce comportement est évidemment condamnable,
06:07et que la commission des conflits entendra très rapidement la députée Angrand.
06:11Votre agenda est aussi judiciaire, puisqu'à partir du 30 septembre, à la fin du mois,
06:14Marine Le Pen et 26 autres prévenus seront jugés pour des soupçons de détournement de fonds européens.
06:19On précise qu'il n'y a pas d'enrichissement personnel dans ce dossier.
06:22Pour autant, Marine Le Pen, qui était présidente du parti de 2011 à 2021,
06:25pouvait-elle ne pas savoir que le parti se servait de l'argent du Parlement européen
06:30pour rémunérer ses salariés qui faisaient de la politique en France ?
06:33Non mais nous n'allons pas faire l'audience et le procès sur RTL ce matin.
06:37Vous avez eu raison de rappeler que l'audience débutera à la fin du mois de septembre.
06:44Nous allons démontrer que nous sommes irréprochables dans ce sujet.
06:46En réalité, pour que les auditeurs qui nous écoutent ce matin comprennent bien,
06:50parce que c'est vrai qu'on parle depuis très longtemps de ce sujet à l'égard du rassemblement,
06:53mais aussi à l'égard de toutes les formations politiques,
06:56les trois blocs politiques sont concernés,
06:58il y a une différence d'appréciation sur la nature et sur le rôle des assistants parlementaires.
07:02Le Parlement européen considère que les assistants parlementaires doivent travailler
07:06pour l'administration européenne et non pas faire de la politique.
07:09Donc il y a une différence d'appréciation de nature sur le rôle des assistants parlementaires
07:14Pour que tout le monde comprenne, entre les partis politiques français,
07:17vous avez raison de rappeler que l'ensemble des blocs sont concernés,
07:21la gauche est concernée, l'ex-majorité d'Emmanuel Macron est concernée,
07:24nous sommes également concernés, et donc nous allons démontrer notre bonne foi
07:31et nous exposerons nos arguments, non pas sur RTL mais devant la justice,
07:35à l'occasion de ce procès qui va s'ouvrir.
07:37En tout cas, ça ne va pas nous empêcher de faire de la politique,
07:41Peut-être Marine Le Pen parce qu'elle risque 5 ans d'inéligibilité,
07:43est-ce que ça vous inquiète ?
07:45Marine Le Pen démontrera qu'elle n'a rien à se reprocher dans cette affaire,
07:48elle aborde cette échéance avec beaucoup de sérénité,
07:52et je n'entends pas, moi, laisser ce calendrier judiciaire nous empêcher de faire de la politique,
07:57parce que pendant que les Français écoutent les manœuvres politiciennes et les manœuvres d'appareil,
08:02ils ont des urgences très concrètes sur les prix des carburants, sur les factures d'électricité,
08:05et sur le niveau record d'insécurité qui n'a jamais été aussi élevé qu'en cette rentrée.
08:09Une dernière question sur le sujet, puisqu'un journaliste de Libération a publié un livre il y a quelques jours dans lequel il vous met en cause,
08:14vous avez été assistant parlementaire d'un eurodéputé Front National à l'époque en 2015,
08:18il vous accuse d'avoir rédigé des faux documents, a posteriori, antidatés,
08:22censés témoigner de tâches qu'en fait vous n'auriez pas effectuées pour tenter d'empêcher ces poursuites,
08:27qu'est-ce que vous répondez à ces accusations ?
08:29Étrangement, elles arrivent à 15 jours d'un procès où je ne suis pas concerné, je tiens à le redire,
08:34la justice a étudié les contrats des différents assistants parlementaires du mouvement,
08:40j'ai été assistant parlementaire 4 mois, il y a 10 ans, quand j'avais 19 ans,
08:46donc je veux bien qu'on reparle de faits qui ont 10 ans, mais je n'ai strictement rien à me reprocher.
08:51Votre confort commet une erreur en indiquant que j'aurais donné des faux documents,
08:56je n'ai jamais fourni le moindre document à aucune autorité judiciaire ou administrative,
09:01et je ne suis absolument pas concerné par cette procédure,
09:04donc si vous voulez faire un peu de mousse à 15 jours de l'ouverture du procès,
09:09ça fait peut-être vendre le livre de votre confrère de libération, mais ça n'est pas très crédible.
09:15Vous avez porté plein de contre-déclarations.
09:17Oui, j'ai poursuivi libération en diffamation.
09:19Merci beaucoup Jordan Bardel d'être venu ce matin.

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