Avec Chloé Morin et Eric Revel
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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04On en parle !
00:05Eh oui, le matin on en parle sur Sud Radio avec vous, Benjamin Gleize, on parle de ses ministres.
00:10Parce qu'il y a toujours des ministres en place, ils sont des missionnaires.
00:13Tant qu'il n'y a pas de nouveau gouvernement, ils sont là.
00:16Certains aimeraient bien rester en place.
00:19Et Michel Barnier n'a pas dit non. Écoutez, c'était vendredi sur TF1.
00:23Il y aura des gens de ma famille politique, il y aura naturellement des hommes et des femmes de bonne volonté
00:27qui appartiennent à la majorité sortante.
00:29Des ministres sortants, vous l'envisagez ?
00:32Peut-être, mais je ne vais pas aujourd'hui faire le casting.
00:35Vous ne vous l'interdisez pas ?
00:37Je ne m'interdis pas de réunir autour de la même table des hommes et des femmes qui ont des compétences.
00:43Peut-être Michel Barnier qui laisse la porte ouverte à ces ministres.
00:49Quelques infos dans quelques instants avec Chloé Morin et Éric Revel.
00:53Je vous propose d'abord d'écouter certains de ces ministres démissionnaires
00:56qui ne cachent pas leur volonté, leur souhait de rester au gouvernement.
01:00Dans l'ordre, Rachida Dati, Guillaume Casbarayan ou Nicole Benoubet.
01:03Je considère que si on peut être utile à la France, je ne vais quand même pas dire non.
01:07Mais c'est la décision du Président de la République.
01:08C'est un soutien positif vis-à-vis du nouveau Premier ministre
01:12avec un souhait de participation et de soutien au travail qui sera amené dans les semaines et dans les mois qui viennent.
01:17Je vous dis les choses comme je les pense.
01:20Je crois que l'éducation nationale a besoin de stabilité, a besoin de temps long.
01:24Autre ministre démissionnaire qui se verrait bien prolonger, Catherine Votran à la santé au travail,
01:28Sébastien Lecornu à la défense, voire un certain Gérald Darmanin.
01:31Selon certains médias, le ministre de l'Intérieur se verrait bien au quai d'Orsay.
01:34Alors certains souhaitent prolonger, d'autres s'en agacent.
01:38À l'image de la ministre déléguée à l'agriculteur Agnès Pannier-Runacher.
01:41C'était sur Sud Radio. À votre micro Jean-Jacques.
01:43Les Français nous disent, à nous, vous avez perdu.
01:46Nous voulons un changement de politique. Changement de politique, changement de casting.
01:50Il faut une nouvelle équipe, ça aussi c'est naturel.
01:53Voilà, elle était très claire. C'était la semaine dernière.
01:56C'est l'aile gauche de la majorité.
01:58C'est l'aile gauche de la majorité qui va être la plus difficile à ménager à mon avis.
02:02Parce qu'on pense aux ministres de gauche.
02:05Mais il faut penser à ceux qui sont de sensibilité de gauche à l'intérieur du bloc ensemble.
02:10Et ceux-là, ils peuvent ne pas être très contents de la politique qui va se dessiner.
02:15Mais je remarque Gabriel Attal.
02:18Gabriel Attal qui commence à mettre Barnier sous surveillance.
02:23Il y a tout intérêt.
02:25Quand il appelle à voter pour LFI contre l'ERN au second tour des législatives,
02:32il fait un pas vers la gauche et il dit quelque part sa stratégie
02:37qui est d'incarner le centre-gauche quelque part.
02:40Y compris pour une présidentielle prochaine.
02:42Et donc, dans cette ligne-là, il est obligé d'être cohérent.
02:45Et il ne peut pas accepter, à mon sens, que le premier ministre qu'il soutient
02:50soit sous surveillance, je cite Jordan Bardella, du RN.
02:54C'est pas possible.
02:55C'est pas possible.
02:56Gérald Darmanin, ça va être difficile.
02:58Oui, ça va être difficile.
02:59Mais juste un mot sur ce que vous disiez, Jean-Jacques.
03:00Moi, je trouve ça quand même déplorable, si vous voulez,
03:02qu'au moment où on a la situation budgétaire que vous commentiez tout à l'heure,
03:05au moment où on est dans une fracture politique totale,
03:08que les Gabriel Attal et consorts ne pensent qu'à leur avenir en 2027, si vous voulez.
03:13Mais tous ne pensent qu'à leur avenir.
03:14Mais là, il y a des urgences.
03:15Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Gabriel Attal, Edouard Félix.
03:17Là, il y a des urgences.
03:18Vous voulez que je vous dise ?
03:19Là, il y a des urgences.
03:20Maintenant, sur Darmanin, vous avez raison.
03:21C'est que, comme par hasard, Mediapart ressort une affaire,
03:24à l'époque où Darmanin était ministre du budget,
03:26sur son soutien fiscal au PSG,
03:29dont le directeur de cabinet actuel de Barnier
03:34ferait également partie.
03:37Donc, comme par hasard, tout ça ressort en ce moment.
03:39Alors, c'est vrai qu'apparemment, Darmanin partirait de l'intérieur,
03:42il l'a dit longtemps, pour aller au Quai d'Orsay.
03:44Le problème, c'est que cette affaire-là risque quand même de l'éclabousser pas mal.
03:48Alors, qui va rester ? Rachida Dati ?
03:49Oui, probablement.
03:50Sans doute Rachida Dati.
03:51Mais moi, déjà, ce qui m'étonne,
03:53c'est que les uns et les autres se comportent
03:55comme s'ils étaient propriétaires de leurs charges.
03:57Oui, ça, c'est vrai.
03:58Et ça, je trouve assez gênant,
04:01surtout pour un parti qui n'a quand même pas gagné les élections.
04:04Après, on peut discuter qui a perdu et qui a gagné.
04:06Vous donnez raison à Agnès Pannier-Unaché, là.
04:08Totalement.
04:09Je pense que ça renvoie à une image qui est
04:11finalement, la soupe est bonne,
04:13quand on a une voiture avec gyrophare, c'est chouette,
04:16et donc, on va continuer.
04:17Donc, je trouve quand même que c'est assez désastreux
04:19de faire acte de candidature comme ça, ouvertement.
04:21Qu'on aille voir Michel Barnier en privé,
04:24en disant, moi, j'aimerais bien, je veux bien.
04:26Mais tout le monde a le droit d'avoir des ambitions.
04:28Là, ça a l'air quand même assez ridicule.
04:31Et donc, je pense que s'il y a trop de ministres sortants
04:35qui restent, ça enverra un très mauvais message aux Français.
04:38Vraiment, ça sera, vous avez voté pour rien du tout.
04:41Vous êtes d'accord ?
04:42Absolument.
04:43Déjà, la gauche conteste, évidemment,
04:45la nomination, la vue de Barnier,
04:47même si la gauche ne peut s'en prendre qu'elle-même.
04:49Souvent, on dit, on a la droite la plus bête du monde,
04:52mais là, pardonnez-moi, la gauche a montré
04:54qu'elle n'était pas loin non plus d'être la plus bête du monde,
04:56en mettant les obstacles qu'ils ont mis
04:58dans les pattes de Bernard Cazeneuve.
05:00Mais, c'est vrai qu'alors là, pour le coup,
05:02si on se retrouve avec deux tiers du gouvernement
05:04de nouveau renommés,
05:06enfin, non, mais là, ce serait un pur scandale politique.
05:10Voilà, qu'on soit de droite ou de gauche,
05:12ce serait un pur scandale politique.
05:13Les Français, ils ont voté pour autre chose.
05:15Ils ont voté pour autre chose, Jean-Jacques.
05:17Bien, merci à tous les deux.
05:18Il est pratiquement 8h30, vous êtes sur Sud Radio.