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Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.

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00:00Europe 1, la France bouge, la pépite. C'est vous la pépite ce soir Jean-Michel Blanquer, la pépite de la France bouge
00:08avec Terra Academia, l'école de la transition écologique, ça existe depuis ?
00:14Depuis un an à peu près. Depuis un an, elle a été lancée, elle a été créée par Veolia
00:19financée par une filiale de Dassault, c'est ça ? Non, non, c'est une association de
00:24différentes entreprises, Veolia a joué un rôle de premier plan. D'accord. Et puis vous avez
00:29plusieurs entreprises qui font la partie de ce qu'on appelle la coalition.
00:33Il y a en effet Dassault Systèmes
00:35qui est en pointe sur les nouvelles technologies, vous avez aussi le Roi Merlin, le groupe ADO, vous avez aussi
00:42Mampower qui vient d'adhérer, vous avez les parties régionales d'EDF et puis surtout des PME autour
00:49de là où nous nous trouvons.
00:51Et puis dans l'avenir encore d'autres entreprises
00:54dont sans doute certaines présentent dans Climate House d'ailleurs, puisque le but est de
01:00répondre aux besoins
01:02de formations qui existent, que ce soit formulés par les entreprises ou d'autres, pour les métiers de la transformation écologique.
01:09Des métiers pour les dirigeants, des formations continues et initiales. Je vais vous laisser pitcher Jean-Michel Blanquer, je vous retrouve, on a plein de
01:15questions pour vous. Est-ce que vous êtes prêts ? Oui. Allez, top chrono, c'est à vous, on vous écoute.
01:20Le but de Terra Academia, c'est d'être à la fois un accélérateur et une école de la transformation écologique, donc ça en fait une école un peu
01:25particulière, dont le mot clé est peut-être celui de territoire, puisque nous avons commencé par un campus à Arras,
01:31nous allons continuer à Deauville,
01:33à Paris, nous avons inauguré notre campus tout récemment, et puis nous allons continuer avec le but de créer un campus par région.
01:40A chaque fois, le but n'est pas d'arriver avec des formations toutes faites, mais de faire un diagnostic local avec les partenaires locaux,
01:46collectivités locales, entreprises,
01:49institutions académiques,
01:50associations, et de créer donc des coalitions d'acteurs localement pour répondre aux besoins et compétences.
01:54Par exemple, lorsqu'on est à Arras, on peut se dire il y a dix mille passoires thermiques autour d'Arras.
02:00Aujourd'hui, il y a combien de couvreurs pour faire face à ces passoires thermiques ?
02:03Mettons 200, il en faudrait 500. Donc qu'est-ce qu'on fait pour former 300 couvreurs dans les trois ans
02:09avec des entreprises comme par exemple le Roi Merlin que j'ai cité, ou d'autres, de façon à être très pragmatique,
02:14et par rapport à tous ces métiers, qui sont souvent des métiers en tension, et bien être capable de les pourvoir
02:21au bénéfice du territoire, et de l'économie, et de l'écologie.
02:25Merci pour votre pitch Jean-Michel Blanquer, président de Terra Academia. Donc là, on est dans les territoires.
02:32C'est aussi votre marque de fabrique, j'ai envie de dire. C'est-à-dire que vous partez d'un audit,
02:37vous allez voir ce qui manque dans tel ou tel territoire, en fonction de tel ou tel métier, et là,
02:42Terra Academia intervient, en gros. Oui, on peut le dire comme ça.
02:47L'objectif, vous savez, moi, une des choses qui m'habitent le plus, et qui va de pair avec le grand enjeu écologique, c'est
02:53la métropolisation du monde, le fait que, de manière un peu absurde, nous concentrions
02:58toute la richesse, toute l'énergie, sur quelques points du territoire. C'est vrai en France comme ailleurs.
03:02Donc en France, il y a huit points du territoire qui concentrent la très grande majorité de la richesse nationale.
03:08Et, en fait, c'est absurde. C'est-à-dire que c'est ainsi qu'on dévitalise le territoire, qui, par ailleurs,
03:14subit de plus en plus de dommages écologiques de tous ordres. Comment est-ce qu'on revitalise le territoire ? Par l'humain, tout simplement. Et donc, par la compétence.
03:22Ce qui nous caractérise d'abord, c'est finalement la compétence, le savoir-être et le savoir-faire.
03:27Et donc, ça, ce sujet-là, pour moi, il est crucial, tous domaines confondus.
03:31Et c'est pourquoi c'est important, à mes yeux, d'installer des institutions de connaissances et de formations
03:37dans les villes moyennes, dans les villes intermédiaires, au bénéfice aussi des aires rurales alentours, de façon à
03:44donner une grande valeur ajoutée
03:46au territoire.
03:47Il est totalement démontré que ce qui donne le plus de valeur ajoutée à un territoire, surtout si ce n'est pas une grande métropole,
03:53c'est le fait d'y installer une institution de savoir, parce que ça a des effets en chaîne
03:58économiques, sociaux, écologiques. Et donc, c'est ce que nous faisons avec Terra Academia, en reliant les enjeux les plus
04:05avant-gardistes, sur le plan scientifique et technologique, aux enjeux les plus pragmatiques sur le terrain.
04:10Donc, concrètement, ça veut dire qu'on a un conseil scientifique de Terra Academia, avec des
04:16membres du CNRS, des professeurs au Collège de France, etc., qui correspondent à toutes les disciplines
04:22nécessaires pour la transformation écologique, la biologie, l'éthique...
04:25Donc, ça, ce sera le corps professoral qui va accueillir aussi ?
04:27Ça, c'est la matrice du corps professoral.
04:29C'est le conseil scientifique.
04:31C'est le conseil scientifique qui existe,
04:32que nous réunissons régulièrement, et qui, lui-même, va être la matrice d'un
04:36institut des hautes études de la transformation écologique,
04:39pour former les décideurs aux
04:41bonnes stratégies de transformation écologique.
04:43Donc, c'est pas seulement pour des novices, j'ai envie de dire, c'est aussi pour des dirigeants d'entreprises,
04:48comme pour The Climate House, ils sont en train de les accompagner dans leur transformation ?
04:52Oui, nous assumons complètement des spectres larges.
04:54C'est pour les jeunes et les moins jeunes, c'est de la formation initiale et de la formation continue,
04:59c'est des formations courtes, des formations longues, des formations diplômantes, d'autres qui ne le sont pas.
05:03L'essentiel est que ça contribue à la transformation écologique, et que,
05:07comme on le disait tout à l'heure, ça rassemble des profils différents.
05:10L'objectif, effectivement, c'est d'être une maison
05:12qui rassemble des gens qui peuvent être d'horizons très divers,
05:15à un moment différent de leur vie, à un moment différent de leurs compétences,
05:19et on veut créer un effet anciens élèves, aussi, de ceux qui seront passés par là,
05:23parce que, si vous avez fait, par exemple, votre CAP dans le cadre de l'alliance d'un CFA et de Terra Academia à Arras,
05:29eh bien,
05:30quelques années plus tard, vous voudrez passer à un niveau autre,
05:34et puis, votre vie pourra se traduire par des passages à Terra Academia.
05:39Qui finance Terra Academia ?
05:41C'est un modèle économique où vous avez à la fois les entreprises, les collectivités locales,
05:46et, dans certains cas, les apprenants eux-mêmes, ça dépend, certaines formations sont gratuites, d'autres sont payantes.
05:51A chaque fois, il s'agit de... Nous sommes une association, donc le but n'est pas de gagner de l'argent,
05:55mais d'être à l'équilibre économique grâce à l'articulation des différents acteurs.
06:00C'est bien que vous rencontriez ce soir...
06:02C'est un écosystème qui est en train de naître, Lucie Bach ?
06:06Effectivement, c'est ce que je me disais, je pense que dans l'ancien monde,
06:09en utilisant des termes qui sont les mêmes, de maison, de transition écologique,
06:13on pourrait avoir l'impression qu'on est concurrent,
06:15et, en fait, mais pas une seule seconde, en fait, plus on est nombreux sur ce sujet,
06:20plus on est à faire naître de plus en plus ces thématiques,
06:24plus on sera puissant, en fait, et, effectivement, je pense qu'on a déjà identifié
06:27énormément de choses sur lesquelles on peut se renvoyer la balle,
06:29sur lesquelles on peut accompagner les mêmes acteurs, aussi,
06:32et c'est ça que je trouve qui est assez génial dans le monde qu'on est en train de construire,
06:36c'est qu'on passe de concurrent à allié,
06:39on passe de faire les choses les uns contre les autres à le faire les uns avec les autres,
06:42et donc, en fait, on a des intérêts soudainement qui deviennent alignés.
06:46Et ça, c'est hyper beau, et j'encourage tout le monde à voir les choses davantage comme ça.
06:50Mais c'est ça, c'est-à-dire les uns avec les autres, et non plus les uns contre les autres.
06:53Lucie Bach, vous êtes en train de diriger un nouveau modèle d'entreprise, un nouveau modèle économique ?
06:59Oui, je pense qu'on en a absolument besoin si on veut réussir la transition dont on parle tous,
07:07et c'est ce qu'on disait tout à l'heure, je pense qu'on a tous cette prise de conscience de « il faut y aller »,
07:11mais par contre, il faut réapprendre, en fait, parce qu'on s'est embarqués dans des trucs
07:16où, effectivement, quand quelqu'un fait la même chose que nous, c'est notre concurrent.
07:18Bah non, en fait, c'est notre allié, puisqu'il est en train de faire la même chose que nous.
07:22Et je pense qu'il y a toutes ces choses où, en fait, il faut qu'on déconstruise énormément de choses
07:26dans lesquelles on s'est inscrits, habitués, pour reconstruire de nouveaux paradigmes, de nouvelles façons de faire.
07:32Et typiquement, on s'est beaucoup inscrits comme ayant les centres de décision dans les villes.
07:37Je pense qu'effectivement, plus on remettra de choses dans les territoires, plus meilleur on sera.
07:43On s'est inscrits en ayant des dirigeants qui ont tous la même tête, qui viennent tous des mêmes endroits,
07:49qui ont tous les mêmes discours.
07:50Bah non, en fait, aujourd'hui, il faut faire de la place et de la diversité.
07:53Nous, on a vraiment tenu, à la Clément House, à avoir 40 entrepreneurs femmes et 40 entrepreneurs hommes.
07:58De la même manière, on a tenu à accueillir des profils différents aussi.
08:01C'est quoi accueillir des profils différents ?
08:03Des gens qui n'ont pas tous les mêmes parcours, qui n'ont pas tous fait les mêmes écoles,
08:08qui ne viennent pas tous des mêmes endroits régionaux aussi.
08:14Et effectivement, on a des gens qui viennent de partout, dans les 80 entrepreneurs.
08:18Et donc, je ne dis pas que c'est plus facile, je pense même que c'est plus compliqué.
08:22Il va falloir faire beaucoup de mises au point de « on n'est pas d'accord, mais on va quand même se parler ».
08:25Exactement. Et en fait, on n'est pas d'accord, on n'a pas les mêmes sensibilités.
08:28Et donc, ça veut dire qu'il y a plein de fois où on va s'entrechoquer, en fait.
08:31Mais c'est ça, en fait, être humain et vivre en société.
08:34Oui, vous avez raison, Lucie. Qui va arbitrer ? Qui va faire en sorte que ça se passe bien ?
08:37Moi, je pense toujours à ça.
08:39C'est là où on s'est réunis autour de ces valeurs communes qui sont « on va s'écouter les uns les autres,
08:45et on va accepter d'arrêter de se juger, et au contraire, on va s'inspirer les uns les autres ».
08:49Et en fait, moi aujourd'hui, j'apprends beaucoup plus de quelqu'un qui ne pense pas pareil que moi
08:54que de quelqu'un qui pense la même chose, en fait.
08:56Et donc, j'ai envie de m'entourer de gens qui pensent différemment.
08:59Mais c'est sûr que ce n'est pas facile.
09:03Et nous, on l'a dit aussi, avec beaucoup de vulnérabilité et d'humilité, il va y avoir des loupés, en fait.
09:07Il y a des fois où on ne va pas s'entendre, il y a des fois où on va oublier la sensibilité de quelqu'un.
09:12Et là, on compte les uns sur les autres pour accepter que ce n'est pas parce que je suis une méchante personne
09:17ou que j'ai mal ou que je n'en ai rien à faire des autres, c'est juste parce que je ne suis qu'une humaine.
09:22Et donc, les humains sont faits pour vivre en société parce qu'on a besoin les uns des autres, justement.
09:28Et je pense que c'est le message qu'on essaie de passer.
09:30C'est quasiment philosophique, la Climate House, moi je trouve, ce soir.
09:32Pas que, mais aussi.
09:34Aussi philosophique.
09:35Il faut construire un nouveau modèle, il faut construire une nouvelle façon de vivre ensemble, c'est sûr.
09:38Jean-Michel Blanquer, pourquoi vous vous êtes investi dans la Terra Academia ?
09:42En bonne partie pour les raisons que je disais tout à l'heure.
09:45C'est-à-dire que pour moi, un grand enjeu d'aujourd'hui qui a ensuite un impact sur plein de choses,
09:50c'est le rééquilibrage du territoire.
09:53Mais c'est totalement en phase avec ce que vous faisiez même avant d'être ministre de l'éducation nationale.
09:57Il y a une cohérence.
09:58Oui, les idées que j'ai en la matière sont des idées que j'avais avant d'être ministre.
10:02Par exemple, quand je dirigeais l'ESSEC et où ce point-là me paraissait important.
10:07Quand le projet Général Terra Academia sera à maturité dans quelques années,
10:11l'objectif sera d'avoir un campus par région, et donc ça fera une sorte de réseau de campus.
10:15On retrouvera aussi une échelle qui me paraît assez bonne, qui est celle de la France,
10:19où chaque campus aura sa spécialité, où les étudiants ou les adultes
10:24circuleront d'un campus à l'autre en fonction des thématiques.
10:27Plutôt que d'aller forcément à l'autre bout du monde,
10:29il y aura une sorte de Tour de France des Compagnons de l'écologie, si on veut.
10:36Et on aura aussi, un peu dans la lignée de ce que vient de dire Lucie,
10:40d'être très pragmatiques en fonction des réalités qu'on rencontre.
10:44Autrement dit, il n'y a pas une personne géniale qui va avoir toutes les solutions
10:47pour la transformation écologique, mais véritablement une méthodologie
10:50qui permet collectivement de trouver des solutions localement.
10:52Donc que cette transformation écologique ne soit pas vécue comme une contrainte pénible,
10:56mais comme une opportunité.
10:58Une opportunité pour tous, c'est un réenchantement du territoire.
11:01Je le lis de deux façons, d'un point de vue social déjà.
11:04Par exemple, une des choses que nous faisons concrètement,
11:06ce que je vous dis existe déjà, on le fait à Arras, mais on le fera ailleurs.
11:09Pendant trois jours, on accueille 15 jeunes très éloignés de l'emploi, sans diplôme.
11:15On leur montre les enjeux de la transformation écologique de façon très interactive.
11:19Donc déjà, ils apprennent quelque chose de manière un peu complexe,
11:23de manière un peu approfondie, pas juste des slogans,
11:25parce que tout ça est compliqué pendant trois jours.
11:29Mais à l'occasion des trois jours, on leur parle aussi d'une dizaine de métiers.
11:32Par exemple, poser des panneaux solaires,
11:35pour leur montrer électricien, électro-mécanicien, etc.
11:40Tous les métiers qui sont des opportunités pour eux dans le futur,
11:43et qui désormais, grâce à ces trois jours, font beaucoup plus sens,
11:46puisqu'ils voient le lien entre le métier et l'enjeu général.
11:50Et ça devient beaucoup plus concret.
11:51Et donc, si vous voulez, ça devient très concret,
11:53et donc il y a une question sociale.
11:57Dans l'actualité, il y a le sommet de la COP biodiversité à Cali, en Colombie.
12:02C'est très important, ce qui se joue là.
12:04Moi, je parle beaucoup de biodiversité, et pas seulement du climat.
12:07Les deux sujets sont d'ailleurs reliés.
12:09Sur la biodiversité, on peut, les uns, les autres, chacun, chacune d'entre nous,
12:13avoir un impact sur notre environnement immédiat.
12:16Et moi, mon rêve, c'est que chacun des campus
12:18contribue au renouveau de la biodiversité, là où il est.
12:22Et donc, on parle de génie écologique.
12:24Par exemple, dans notre campus de Deauville,
12:26parce que c'est formé à toute une série de techniques
12:29qui permettent dans des domaines comme, par exemple, jardinier,
12:32les métiers de la forêt, la manière de concevoir l'agriculture, etc.,
12:36qui permettent de contribuer au renouveau de la biodiversité.
12:39Moi, je ne suis pas quelqu'un de fataliste.
12:41Je pense que quand on veut, on peut.
12:42Quand on se retrouche les manches, on peut.
12:44Et que, par exemple, la baisse de biodiversité de notre planète
12:48et de nos territoires est quelque chose de très grave,
12:51mais pas d'irréversible.
12:53Il faut à tout prix changer ça.
12:55Et on peut le faire au travers de nos métiers aussi,
12:57de ce qu'on fait au quotidien.
12:58Au travers des métiers, comme dans Terra Academia.
13:00Vous restez autour de la table de La France Bouge,
13:02à suivre avec vous, Jean-Noël Gayne et Créa Watt,
13:06où vous étiez installeur de panneaux photovoltaïques
13:09pendant près de 20 ans.
13:11Et vous avez trouvé une solution de panneau solaire léger
13:14pour moins de peine, moins de...
13:19Pour la pénibilité.
13:20Pour répondre à un marché qui n'était pas du tout exploité.
13:24Ça s'appelle Créa Watt, Jean-Noël Gayne.
13:26On a hâte de vous entendre.
13:27Mais d'abord, on va écouter Cyndi Lauper.
13:29« Girls just want to have fun » sur...

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