Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier
Le 7 mai, la commission des finances et la commission des affaires sociales auditionnent Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, sur l’impact du système de retraites sur l’emploi. La Cour des comptes, après avoir remis un premier rapport au Premier ministre en février sur l’état financier du système de retraites, a rendu un second rapport en avril sur les effets du système de retraite sur la compétitivité de l’économie française et sur l’emploi. Le premier président de la Cour des comptes a évoqué “un problème massif de compétitivité” et a appelé à des réformes du financement du système de retraites considérant que le “statut quo est impossible”. Il a salué les différentes réformes du système en soulignant qu’elles s’étaient “accompagnées d’une amélioration du taux d’emploi”. Il a également abordé la question des carrières longues, de l’emploi des seniors ou encore des inégalités entre les femmes et les hommes dans le système actuel. Année de Production :

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00:00Générique
00:00:00Un 100% consacré aujourd'hui à nos finances publiques.
00:00:12Vous le savez sans doute, le marathon budgétaire a en quelque sorte débuté
00:00:17puisque François Bayrou a promis des solutions avant cet été
00:00:20pour trouver les 40 milliards d'euros qu'il manque au budget de l'année prochaine.
00:00:24Les sénateurs planchent aussi déjà sur la question.
00:00:27Ce matin, c'est Pierre Moscovici qui a auditionné.
00:00:30Le président de la Cour des Comptes devrait livrer son diagnostic de la situation
00:00:35et évoquer l'impact du système des retraites sur nos finances publiques.
00:00:39Regardez.
00:00:40La Commission des Affaires Sociales et la Commission des Finances
00:00:43reçoivent ensemble ce matin le premier président de la Cour des Comptes,
00:00:47Pierre Moscovici, pour qu'il nous présente la seconde communication de la Cour
00:00:51en réponse à la saisine du Premier ministre en date du 20 janvier dernier.
00:00:56Pour mémoire, le Premier ministre attendait de la Cour qu'elle dresse
00:01:02un constat objectif de la situation de notre système de retraite
00:01:06et de ses perspectives à court, moyen et long terme.
00:01:10Ce constat devait servir de base aux discussions entre les partenaires sociaux
00:01:14qui se réunissent, je vous le rappelle, depuis le 20 février
00:01:17et jusqu'au mois de juin à un rythme hebdomadaire
00:01:20afin de faire des propositions visant à rétablir l'équilibre financier
00:01:24de notre système de retraite à l'année 2030,
00:01:27tout en proposant des améliorations.
00:01:30La première communication remise au Premier ministre le 19 février
00:01:33était relative à la situation financière et aux perspectives du système de retraite.
00:01:38La Commission des Affaires Sociales vous a d'ailleurs entendu,
00:01:41Monsieur le Président, sur ce sujet le 5 mars dernier.
00:01:45Cette nouvelle communication complémentaire
00:01:47porte sur l'impact du système de retraite sur la compétitivité et l'emploi.
00:01:54Monsieur le Premier Président, comme de coutume,
00:01:56vous serez interrogé à l'issue de votre intervention
00:01:59par les membres de nos deux commissions.
00:02:01Et bien entendu, nous commencerons par donner la parole
00:02:04à nos rapporteurs généraux et à nos rapporteurs spéciaux.
00:02:07Voilà, mais dans l'île de médias,
00:02:09Monsieur le Premier Président, je vous propose tout de suite
00:02:11d'intervenir pour nous présenter les conclusions de votre rapport.
00:02:17Monsieur Kojik, pardon, je vous donne la parole, excusez-moi.
00:02:20Merci Monsieur le Président, Monsieur le Premier Président,
00:02:23mes chers collègues.
00:02:24Le premier rapport remis par la Cour faisait le constat
00:02:27que la montée en charge de la réforme de 2023
00:02:29devrait permettre une stabilisation du déficit du système de retraite
00:02:33autour de 6,6 milliards d'euros jusqu'en 2030,
00:02:37avant de se dégrader jusqu'à atteindre 30 milliards d'euros en 2045.
00:02:41Le second rapport que vous nous présentez aujourd'hui,
00:02:44Monsieur le Premier Président,
00:02:45analyse les effets des paramètres actuels du système de retraite
00:02:49sur la compétitivité de l'économie française,
00:02:51ainsi que sur l'emploi.
00:02:53Cette analyse doit permettre de participer à la réflexion
00:02:57sur les mesures qui seront les plus favorables
00:02:59au maintien de l'équilibre financier du système,
00:03:01tout en préservant l'emploi, l'activité économique
00:03:04et la cohésion sociale en France.
00:03:06Nous sommes donc attentifs aux problématiques
00:03:09que vous pourrez soulever, Monsieur le Premier Président,
00:03:11tant sur la question des recettes du système
00:03:13que du temps passé en emploi,
00:03:15ou encore sur l'évolution du montant des pensions de retraite.
00:03:18Avant de vous laisser la parole,
00:03:19Monsieur le Premier Président,
00:03:20je rappelle que cette audition fait l'objet d'une captation vidéo
00:03:23et diffusée en direct sur le site internet du Sénat
00:03:26et sera consultable en vidéo à la demande.
00:03:30C'est à vous, Monsieur le Président.
00:03:32Merci, Messieurs les Présidents,
00:03:35Madame la rapporteure générale,
00:03:35Monsieur le rapporteur général,
00:03:37Mesdames les sénatrices,
00:03:38Messieurs les sénateurs,
00:03:40bonjour.
00:03:41Merci de m'accueillir au sein de vos deux commissions,
00:03:44ce qui est rare pour moi,
00:03:46afin que je vous présente le rapport de la Cour des comptes
00:03:48sur les impacts du système de retraite
00:03:50sur l'emploi et la compétitivité.
00:03:52Et comme vous l'avez rappelé,
00:03:54j'ai remis ce rapport au Premier ministre
00:03:55ainsi qu'aux partenaires sociaux,
00:03:57réunis dans ce qu'on appelle le conclave,
00:03:58je ne parle pas du conclave d'aujourd'hui,
00:03:59le vrai, mais l'aéropage de partenaires sociaux,
00:04:04le 10 avril dernier.
00:04:06Et comme vous l'avez rappelé également,
00:04:08lors de sa déclaration de politique générale,
00:04:09c'était le 14 janvier dernier,
00:04:11le Premier ministre a annoncé
00:04:12qu'il souhaitait remettre en chantier
00:04:14le sujet des retraites avec les partenaires sociaux
00:04:17pour un temps bref et dans des conditions transparentes.
00:04:20Et afin que, je le cite toujours,
00:04:22cette démarche s'appuie sur des constats
00:04:24et des chiffres indiscutables,
00:04:26il a saisi la Cour des comptes
00:04:27pour réaliser une mission en deux temps.
00:04:29Le premier temps, ce fut en effet un constat objectif
00:04:33de la situation financière du système de retraite
00:04:35et de ses perspectives à court, moyen et long terme,
00:04:38en un mois et demi.
00:04:40Et puis, dans un deuxième temps,
00:04:41il nous a demandé d'examiner les impacts
00:04:43du système de retraite sur la compétitivité à l'emploi,
00:04:46rapport que je lui ai revenu le 10 avril.
00:04:48Nous avons donc conservé la formation ad hoc,
00:04:51une formation qui regroupe plusieurs chambres
00:04:53de la Cour des comptes,
00:04:54dont j'ai moi-même présidé la collégialité,
00:04:57qui avait déjà œuvré pour notre rapport
00:04:59sur les retraites le premier.
00:05:01Et je souhaiterais remercier publiquement devant vous
00:05:04les membres de l'équipe,
00:05:06les présidents de la première,
00:05:08de la cinquième et la sixième chambre,
00:05:09Karine Camby qui est là,
00:05:10Sophie Thibault et Bernard Lejeune,
00:05:12ainsi que les rapporteurs généraux,
00:05:15Jérôme Brouillet,
00:05:16qui est là également,
00:05:16les rapporteurs et la contre-rapporteure,
00:05:18Mathilde Lignon-Loulou.
00:05:21Notre rapport s'inscrit en effet
00:05:23dans un contexte de négociation
00:05:25qui a évolué depuis la première réunion
00:05:28des partenaires sociaux.
00:05:29Et j'en suis bien conscient.
00:05:29Vous savez que ce ne sont plus exactement
00:05:32les mêmes qui sont autour de la table,
00:05:34ou plutôt qu'un certain nombre
00:05:35ont été amenés soit à voir leur présence refusée,
00:05:40soit à quitter la table d'eux-mêmes.
00:05:43Et je n'ai pas du tout,
00:05:44en tant que premier président de la Cour des comptes,
00:05:45à m'exprimer sur l'évolution
00:05:47des négociations en cours.
00:05:49Sinon, pour dire une chose,
00:05:50j'espère sincèrement qu'elles aboutiront à un accord.
00:05:54Parce que s'il y a un message
00:05:56à retenir dans le premier rapport,
00:05:58c'est que le statut court en matière
00:05:59de financement du système de retraite
00:06:00est impossible,
00:06:02ou du moins qu'il est insuffisant
00:06:04pour préserver un système soutenable
00:06:06à moyen et long terme.
00:06:07Et je pense que tout le monde
00:06:08doit être conscient de cela
00:06:10sur tous les bancs,
00:06:11même s'il y a naturellement
00:06:13un désaccord qui peut exister
00:06:15démocratique sur les solutions.
00:06:17Quelle que soit l'issue
00:06:18des discussions en cours,
00:06:20je suis persuadé
00:06:21que nos deux rapports sur les retraites,
00:06:23celui qui a été publié en février
00:06:24et celui que je m'apprête à vous présenter maintenant,
00:06:26seront utiles.
00:06:28Ils seront, je l'espère,
00:06:29ils sont déjà, je le sais,
00:06:31une base dans les négociations actuelles,
00:06:32mais aussi dans des négociations futures
00:06:35entre partenaires sociaux
00:06:36et dans les discussions législatives
00:06:38qui suivront ces sujets.
00:06:39Car c'est un deuxième message.
00:06:41N'en doutons pas,
00:06:43pour rester soutenable,
00:06:44notre système de retraite
00:06:45nécessitera des adaptations
00:06:46au cours des prochaines années.
00:06:47Je ne crois pas
00:06:48à la réforme magique,
00:06:51à la réforme une fois pour toutes,
00:06:53à la réforme qui clôt le dossier.
00:06:54Je pense beaucoup plus
00:06:55que nous irons vers
00:06:56une série d'adaptations
00:06:58au fil du temps,
00:06:59qui peuvent être soit
00:07:00conçues d'emblée ensemble,
00:07:02soit pensées au fur et à mesure.
00:07:04Avant d'entrer dans le constat
00:07:06et les conclusions de la Cour,
00:07:08je reviens sur le périmètre
00:07:09de ce second rapport
00:07:10et sur la méthode.
00:07:11Notre rapport documente
00:07:12les impacts économiques
00:07:14des principaux paramètres
00:07:15du système de retraite,
00:07:16sur la compétitivité
00:07:16et de notre économie
00:07:18sur l'emploi,
00:07:19en prêtant une attention particulière
00:07:21à l'emploi des seniors.
00:07:23Nous avons choisi
00:07:24d'examiner
00:07:25les trois paramètres
00:07:26qui ont un effet direct
00:07:28sur l'équilibre
00:07:29de notre système de retraite,
00:07:30le taux de cotisation,
00:07:31l'âge effectif
00:07:32de départ à la retraite.
00:07:33Là, nous mélangeons,
00:07:34si j'ose dire,
00:07:35l'âge légal,
00:07:36mais aussi la durée
00:07:36d'assurance requise.
00:07:38Et enfin,
00:07:38l'indexation des pensions.
00:07:39Je le dis tout de suite
00:07:40parce que ça,
00:07:41c'est ce qu'on trouve
00:07:41dans le rapport.
00:07:42Le reste n'était pas
00:07:44dans la lettre de mission,
00:07:45mais il existe
00:07:45d'autres, bien sûr,
00:07:47paramètres.
00:07:49La notion de compétitivité
00:07:50elle-même
00:07:50ne va pas de soi.
00:07:52L'INSEE,
00:07:53qui est une bonne référence,
00:07:55définit la compétitivité
00:07:55d'une économie
00:07:56comme sa capacité
00:07:57à gagner ou non
00:07:58des parts de marché
00:07:59sur ses concurrents.
00:08:00La Commission européenne
00:08:01propose quant à elle
00:08:02une définition plus large
00:08:03de ce qu'elle appelle
00:08:04la compétitivité durable
00:08:05qui intègre
00:08:06les enjeux d'équité.
00:08:07Nous avons prêté
00:08:09dans ce rapport
00:08:09une attention toute particulière
00:08:10à cette notion d'équité
00:08:11parce qu'elle est au cœur
00:08:13de l'évolution
00:08:13du système de retraite
00:08:14qu'il s'agisse
00:08:15d'équité intergénérationnelle,
00:08:17donc entre les générations
00:08:18ou intragénérationnelle
00:08:20à l'intérieur
00:08:21d'une même génération.
00:08:22Pour une raison simple,
00:08:24c'est que les paramètres
00:08:25du système de retraite
00:08:25ont des effets
00:08:26très différenciés
00:08:27selon les catégories
00:08:28de population concernées.
00:08:30Troisième message,
00:08:31il faut se garder
00:08:31d'une approche
00:08:32trop mécaniste.
00:08:33Il faut parfois
00:08:33faire preuve là
00:08:34de flexibilité
00:08:35ou d'adaptation
00:08:36à des situations
00:08:36particulières.
00:08:38Compte tenu
00:08:38de ce champ
00:08:39d'investigation,
00:08:40le rapport d'aujourd'hui
00:08:41présente certaines spécités.
00:08:43D'abord,
00:08:44nous avons adopté
00:08:45une démarche comparative
00:08:45au niveau européen.
00:08:47Je sais bien,
00:08:49nous sommes français,
00:08:50nous sommes moins revendiqués,
00:08:52nous nous sentons
00:08:52toujours très particuliers,
00:08:53mais néanmoins,
00:08:54s'il y a des subsistés
00:08:55dans notre système de retraite,
00:08:57les comparaisons
00:08:58avec d'autres pays
00:08:59sont à la fois possibles
00:09:00et nécessaires.
00:09:01La Cour a choisi
00:09:02de concentrer son analyse
00:09:03sur trois principaux
00:09:05partenaires économiques
00:09:06européens
00:09:06qui ont aussi,
00:09:07il faut le dire,
00:09:08des modèles sociaux
00:09:08et de retraite
00:09:09qui, en vérité,
00:09:10sont assez proches
00:09:11du modèle français.
00:09:13Ce sont tous
00:09:13des systèmes de retraite
00:09:14par répartition.
00:09:15Pour l'essentiel,
00:09:17l'Allemagne,
00:09:18l'Italie,
00:09:18l'Espagne.
00:09:19Notons que les quatre pays
00:09:20ensemble représentent
00:09:2170% du PIB
00:09:22de la zone O.
00:09:23Deuxième spécificité,
00:09:24je le dis tout de suite,
00:09:26nous n'avons pas produit
00:09:27nous-mêmes l'ensemble
00:09:27des chiffres,
00:09:28modèles,
00:09:28projections
00:09:29qui sont au fondement
00:09:30de nos analyses.
00:09:30Nous avons traité,
00:09:32nous avons analysé,
00:09:33mais nous nous sommes appuyés
00:09:34sur les modèles économiques
00:09:36disponibles,
00:09:37sur les données
00:09:37de l'administration
00:09:38et surtout sur une abondante
00:09:40littérature économique
00:09:41qui existe,
00:09:41sur les économies françaises,
00:09:43allemandes,
00:09:44italiennes et espagnoles,
00:09:45ce qui veut dire
00:09:46que nous n'avions pas
00:09:47le temps de créer
00:09:48de nouveaux modèles
00:09:49et puis c'est extrêmement
00:09:50compliqué,
00:09:50ce n'est pas un hasard
00:09:51s'il y en a très peu,
00:09:53mais pour ceux qui pensent
00:09:53que ces modèles ont des biais,
00:09:55on les retrouve dans nos analyses
00:09:57puisqu'ils sont le fondement
00:09:58chiffré de nos travaux.
00:10:00Je remercie les économistes
00:10:01qui ont répondu
00:10:01à nos sollicitations,
00:10:02mais aussi les administrations
00:10:03qui nous ont appuyés
00:10:04dans cette mission,
00:10:06la DARES,
00:10:06la Dresse,
00:10:08la Direction Générale du Trésor,
00:10:09la Direction de la Sécurité Sociale,
00:10:11l'Adexation Générale à l'Emploi
00:10:12et la Professionnelle professionnelle.
00:10:13Alors nous avons essayé
00:10:17de répondre à plusieurs questions
00:10:18et nous faisons aussi des constats
00:10:22et délivrons des messages.
00:10:24En gros, il y a quatre messages
00:10:25que je vais maintenant vous résumer.
00:10:27Je débuterai par la compétitivité.
00:10:30Ce que nous constatons,
00:10:32c'est que le financement des retraites
00:10:33a des effets ambivalents
00:10:34sur notre niveau de compétitivité.
00:10:37Nous faisons d'abord un constat
00:10:39dans ce rapport,
00:10:40mais aussi de nombreux autres
00:10:41travaux récents de la Cour,
00:10:42qui est que la compétitivité française
00:10:44s'est structurellement dégradée
00:10:46depuis le début des années 2000.
00:10:49L'évolution de la balance
00:10:50des biens et services,
00:10:52tout comme les performances relatives
00:10:53d'un pays à l'exportation,
00:10:55permettent d'apprécier
00:10:56l'évolution de sa compétitivité.
00:10:58Or, ces deux indicateurs
00:10:59sont très dégradés
00:11:00pour l'économie française.
00:11:02Depuis 2006,
00:11:03la France a constamment enregistré
00:11:05un déficit de la balance
00:11:05des biens et services
00:11:06jusqu'à atteindre 21,5 milliards d'euros
00:11:08en 2024.
00:11:09Ça représente 0,7 points de PIB.
00:11:11Par comparaison,
00:11:13l'Allemagne,
00:11:14on s'en doutait,
00:11:15mais aussi l'Espagne et l'Italie
00:11:17ont enregistré des excédents
00:11:18importants en 2024.
00:11:21Il en est de même
00:11:21pour la zone euro dans son ensemble
00:11:23dont l'excédent s'élève
00:11:24à 4,5 points de PIB.
00:11:26Donc, plus 4,5 points
00:11:27pour la zone euro,
00:11:28moins 0,7 pour la France.
00:11:29C'est dire que nous avons
00:11:31reculé en matière de compétitivité.
00:11:33C'est une anomalie française
00:11:34qui est durable,
00:11:36qui s'explique par un déficit
00:11:38persistant et croissant
00:11:39des échanges de biens,
00:11:41notamment industriels.
00:11:43Et, disons-le,
00:11:43c'est la conséquence directe
00:11:46de la désindustrialisation longue
00:11:48à l'œuvre dans notre pays.
00:11:50En 2023,
00:11:51la part de l'emploi industriel
00:11:53a cessé de reculer.
00:11:55Disons que l'hémorragie
00:11:56a été stoppée.
00:11:57Peut-être provisoirement,
00:11:59si nous regardons
00:12:00les indicateurs
00:12:01au jour le jour.
00:12:03Mais la part de l'emploi industriel
00:12:05était stabilisée à 10%
00:12:06de l'emploi total en France.
00:12:07C'est 17% en Italie.
00:12:09On l'ignore souvent,
00:12:10mais l'Italie est un pays
00:12:11beaucoup plus industrialisé
00:12:12que la France.
00:12:13Et c'est 18% en Allemagne.
00:12:15Si on compare la part
00:12:16dans le PIB,
00:12:17c'est encore un peu plus
00:12:17en Allemagne,
00:12:18je crois, jusqu'à 22%.
00:12:20Cette décrodation,
00:12:21ça se crée aussi
00:12:22dans un contexte de décrochage
00:12:23de la compétitivité
00:12:24de l'Union européenne
00:12:25par rapport aux États-Unis
00:12:26et à la Chine.
00:12:27La croissance dans l'Union européenne
00:12:29a ralenti.
00:12:30Du fait d'une baisse
00:12:31de la productivité,
00:12:32elle a été plus lente
00:12:33que celle des États-Unis
00:12:34de façon persistante.
00:12:35En conséquence,
00:12:36l'écart de PIB
00:12:37entre les États-Unis
00:12:38et l'Union européenne
00:12:38va en s'accroissant.
00:12:40Il est passé de 15% en 2000
00:12:42à 30% du PIB en 2023,
00:12:45à prix constant.
00:12:46Et 70% de cet écart
00:12:48s'explique par une productivité
00:12:49plus faible
00:12:50dans l'Union européenne.
00:12:51et ce décrochage
00:12:52a été parfaitement
00:12:53mis en évidence
00:12:54par le rapport
00:12:54remis à la Commission européenne
00:12:56en septembre 2024
00:12:57par Mario Tragui.
00:13:00Donc,
00:13:01si je devais résumer,
00:13:02nous avons une compétitivité française
00:13:03qui se dégrade
00:13:05au sein d'une Union européenne
00:13:06qui, elle-même,
00:13:07a tendance à décrocher
00:13:08par rapport
00:13:08à ses principaux concurrents.
00:13:10Nous avons un problème
00:13:12assez massif,
00:13:13en vérité,
00:13:14de compétitivité.
00:13:15Et la Cour des comptes
00:13:16a documenté ça
00:13:17à travers divers rapports,
00:13:19dont un sur 10 ans
00:13:20d'industrie
00:13:21que nous avions fait,
00:13:22je crois,
00:13:22pour l'autre assemblée.
00:13:24Dans ce contexte,
00:13:26quels sont les liens
00:13:26entre les paramètres
00:13:27du système de retraite
00:13:28et la compétitivité ?
00:13:30Il faut distinguer
00:13:31la compétitivité dite coût
00:13:32qui mesure l'évolution
00:13:33des coûts de production,
00:13:34en particulier
00:13:35des coûts salariaux,
00:13:35et la compétitivité hors-coût
00:13:36qui est associée,
00:13:37comme son l'indique,
00:13:38à d'autres dimensions
00:13:39comme les gammes de produits,
00:13:41innovation,
00:13:42ou encore les compétences
00:13:43de la main-d'oeuvre.
00:13:44Tout d'abord,
00:13:45le financement des retraites
00:13:46via les cotisations sociales
00:13:47explique une partie
00:13:49des coûts unitaires
00:13:50et donc de la compétitivité
00:13:51des coûts
00:13:52de l'économie française.
00:13:53En France,
00:13:54vous le savez,
00:13:55le système de retraite
00:13:56est financé au deux tiers
00:13:57par des cotisations sociales
00:13:58sur la masse salariale
00:13:59qui ont donc un impact
00:14:01sur le coût du travail.
00:14:03Ces cotisations représentent
00:14:04environ 9,5 points de PIB
00:14:05en France et en Espagne,
00:14:07un niveau supérieur,
00:14:08par exemple,
00:14:08à l'Allemagne
00:14:09avec un écart
00:14:10de quelques 5 points.
00:14:11Cependant,
00:14:12je veux le dire très clairement,
00:14:13la compétitivité des coûts
00:14:14n'est pas,
00:14:15plutôt n'est plus
00:14:16le principal sujet
00:14:17en France aujourd'hui.
00:14:19Elle s'est améliorée
00:14:21de façon relative,
00:14:22d'abord avec les allégements
00:14:22généraux de charges,
00:14:24puis avec la politique
00:14:24de baisse du coût du travail
00:14:26qui a été mise en œuvre
00:14:26en France
00:14:27avec des nuances,
00:14:29mais continuellement,
00:14:30depuis 2013.
00:14:31Ces politiques ont permis
00:14:32de résorber
00:14:33et même d'inverser
00:14:34les écarts d'évolution
00:14:35des coûts salariaux
00:14:36par rapport
00:14:36à nos principaux partenaires
00:14:37européens.
00:14:38Entre 2000 et 2024,
00:14:40l'évolution des coûts salariaux
00:14:41unitaires a été plus modérée
00:14:42en France
00:14:43qu'en Allemagne
00:14:44et que dans les principales
00:14:46économies de la zone euro.
00:14:47C'est particulièrement le cas
00:14:48dans le bas
00:14:49de l'éventaire
00:14:50des rémunérations.
00:14:52Et donc,
00:14:53en gros,
00:14:53nous n'avons plus
00:14:54de problèmes massifs
00:14:55de compétitivité coût,
00:14:56même s'il y a des problèmes
00:14:57de répartition des coûts
00:14:59entre le haut et le bas
00:15:00de l'échelle des salaires.
00:15:01La faiblesse
00:15:02de la compétitivité hors coût
00:15:03est la plus préoccupante.
00:15:05Et je le redis,
00:15:06nous avons souligné ça
00:15:07dans le rapport
00:15:08sur 10 ans
00:15:08de politique industrielle
00:15:09que j'ai remis
00:15:11à la demande
00:15:12de la Commission des finances
00:15:12de l'Assemblée nationale
00:15:13en novembre dernier,
00:15:14que je vous invite
00:15:15à consulter.
00:15:16Il est, ma foi,
00:15:16assez instructif.
00:15:18Les exportations françaises
00:15:20n'ont pas connu
00:15:21de montée en gamme
00:15:21depuis 25 ans.
00:15:23Les dernières enquêtes
00:15:24de PISA témoignent
00:15:24d'un décrochage
00:15:25non seulement de nos écoles,
00:15:26mais aussi d'un décrochage
00:15:27scientifique.
00:15:28Nous ne sommes plus
00:15:29qu'à la dixième place mondiale
00:15:30en termes de publications
00:15:31scientifiques.
00:15:32Nous avons des soucis
00:15:33en matière d'innovation
00:15:34et de recherche.
00:15:36Et en France,
00:15:37la structure
00:15:38des cotisations sociales
00:15:38consacrées au financement
00:15:39des retraites
00:15:40est assez atypique,
00:15:41ce qui pourrait avoir
00:15:42un impact
00:15:43sur le quotidien hors coût
00:15:44parce que les cotisations sociales
00:15:46se caractérisent
00:15:46dans notre pays
00:15:46par de l'importance
00:15:47allègements de cotisations
00:15:48au niveau du SMIC
00:15:49et des plus bas salaires.
00:15:51Symmétriquement,
00:15:52sur le niveau de salaire
00:15:53les plus élevés,
00:15:53les cotisations sociales
00:15:54sont plus importantes
00:15:55que chez nos partenaires européens.
00:15:57Et ça permet,
00:15:59on le sait,
00:15:59de préserver l'emploi
00:16:00peu qualifié en France,
00:16:01mais ça pourrait aussi peser
00:16:02sur la compétitivité hors coût
00:16:04de la productivité française.
00:16:05Je tiens néanmoins
00:16:05à souligner
00:16:06qu'il n'existe pas
00:16:07à ma connaissance,
00:16:08à notre connaissance,
00:16:09d'études économiques
00:16:10sur le cas français
00:16:11qui permettraient
00:16:12de démontrer
00:16:13ce qui est simplement
00:16:14une hypothèse.
00:16:15Et donc,
00:16:16pour conclure
00:16:16sur la compétitivité,
00:16:17sur ce premier message,
00:16:19un rappel en forme d'évidence,
00:16:20le financement
00:16:20du système de retraite
00:16:21est un des facteurs
00:16:22qui peut avoir un impact
00:16:22sur la compétitivité,
00:16:24mais c'est loin d'être le seul.
00:16:26Les autres prélèvements,
00:16:27le coût de l'énergie,
00:16:29les taux de change
00:16:29ou pour rester en actualité,
00:16:31les droits de douane
00:16:31doivent évidemment
00:16:32être pris en compte
00:16:34lorsqu'on analyse
00:16:34notre compétitivité globale.
00:16:36J'en arrive
00:16:37au deuxième message
00:16:38de notre rapport,
00:16:39qui est que
00:16:39les réformes des retraites
00:16:41ont entraîné
00:16:42une augmentation
00:16:43du taux d'emploi
00:16:44de plus de 55 ans en France,
00:16:45même s'il demeure encore
00:16:46un peu faible
00:16:47et s'il masque
00:16:49des inégalités.
00:16:50La France,
00:16:51comme ses partenaires européens,
00:16:53pardonnez-moi ce truisme
00:16:54que vous connaissez par cœur,
00:16:55mais il faut le rappeler,
00:16:56est confrontée
00:16:57au vieillissement
00:16:57de sa population.
00:16:59Au sein de l'Union européenne,
00:17:00la population
00:17:00en âge de travailler
00:17:01a commencé à diminuer
00:17:02vers 2010,
00:17:04principalement en raison
00:17:04de la baisse
00:17:05du taux de natalité,
00:17:06non compensée,
00:17:07contrairement à ce qu'on dit
00:17:08parfois,
00:17:08par un sol migratoire positif.
00:17:10De ce fait,
00:17:11la proportion
00:17:12de la population
00:17:13âgée de plus de 65 ans
00:17:14a augmenté
00:17:15partout en Europe
00:17:16et les projections
00:17:17démographiques
00:17:19à long terme
00:17:19suggèrent,
00:17:20même indiquent,
00:17:21une poursuite
00:17:23de ce déclin.
00:17:23En conséquence,
00:17:24le ratio de dépendance,
00:17:26c'est-à-dire la part
00:17:26de la population
00:17:27de plus de 65 ans
00:17:28comparée à la population
00:17:29de 20 à 64 ans,
00:17:30en gros,
00:17:31les retraités,
00:17:31les inactifs,
00:17:33augmente pour tous
00:17:34les pays européens.
00:17:34En France,
00:17:35ce ratio
00:17:36passera de 38%
00:17:37en 2022
00:17:38à 53%
00:17:40en 2050.
00:17:42C'est aussi
00:17:43ce qui explique
00:17:43les besoins
00:17:45de financement
00:17:45en croissance.
00:17:46C'est-à-dire
00:17:46le ratio
00:17:48entre les actifs
00:17:49et les retraités
00:17:50va passer,
00:17:51à un moment donné,
00:17:52à des niveaux
00:17:53assez préoccupants.
00:17:54Dans ce contexte,
00:17:55l'amélioration
00:17:56du taux d'emploi
00:17:57de la population active
00:17:58est essentielle.
00:17:59Or,
00:17:59en France,
00:18:00le taux d'emploi
00:18:00est structurellement faible.
00:18:02En 2023,
00:18:03le taux d'emploi
00:18:04des personnes âgées
00:18:04de 15 à 64 ans
00:18:07s'établissait
00:18:07à 68,4%.
00:18:09C'est en dessous
00:18:10de la moyenne
00:18:10de la zone euro.
00:18:11Il a progressé
00:18:12depuis 1995,
00:18:13mais exactement
00:18:14au même rythme
00:18:15que chez nos voisins.
00:18:16Les écarts
00:18:16se sont conservés.
00:18:18Au niveau
00:18:18de la zone euro,
00:18:19seuls 5 pays,
00:18:20dont d'ailleurs
00:18:21l'Espagne et l'Italie,
00:18:21ont des taux d'emploi
00:18:22plus faibles
00:18:23que la France.
00:18:24Le taux d'emploi
00:18:24des jeunes
00:18:25est faible en France,
00:18:26notamment en comparaison
00:18:27avec la situation allemande.
00:18:28Ce n'était pas
00:18:29le sujet sur lequel
00:18:30nous devions travailler.
00:18:31Nous l'avons fait
00:18:31par ailleurs
00:18:32dans notre rapport
00:18:32public annuel.
00:18:34Pas de l'écart
00:18:35du taux d'emploi français
00:18:36par rapport à nos partenaires,
00:18:36c'est la faiblesse
00:18:37du taux d'emploi
00:18:37des hommes
00:18:38de 55 ans
00:18:39et plus.
00:18:41Certes,
00:18:41la part de seniors
00:18:42hommes en emploi
00:18:43a beaucoup progressé
00:18:44dans notre pays
00:18:44au cours des 30 dernières années,
00:18:45mais les autres pays européens
00:18:47ont connu
00:18:47des augmentations
00:18:48symétriques.
00:18:50Nous avons donc
00:18:50analysé deux phénomènes.
00:18:52Les effets
00:18:53d'une augmentation
00:18:53du taux d'emploi
00:18:54sur le financement
00:18:55du système de retraite,
00:18:56mais aussi en miroir
00:18:56les effets des paramètres
00:18:57du système de retraite
00:18:58sur le taux d'emploi.
00:18:59Je passerai rapidement
00:19:00sur le premier point.
00:19:02Les travaux
00:19:02de la Direction générale
00:19:03du Trésor,
00:19:03à partir du fameux
00:19:04modèle mésange,
00:19:07montrent logiquement
00:19:07qu'une augmentation
00:19:08du taux d'emploi
00:19:09améliorerait
00:19:09le financement
00:19:10du système de retraite,
00:19:11tout simplement
00:19:11parce que la base
00:19:12de cotisation
00:19:12augmenterait.
00:19:14Le Trésor
00:19:15a estimé l'impact
00:19:17sur les finances sociales
00:19:18d'un alignement
00:19:19du taux d'emploi français
00:19:21sur le taux d'emploi allemand.
00:19:22Il en résulterait
00:19:24un gain net
00:19:25à long terme
00:19:25de 7 milliards
00:19:26pour le financement
00:19:26des retraites.
00:19:27Quelques remarques
00:19:28là-dessus.
00:19:29Un,
00:19:30c'est pas mal,
00:19:30c'est une vraie somme.
00:19:32Deux,
00:19:32contrairement à ce que
00:19:33certains disent,
00:19:33ça ne suffit pas
00:19:34d'améliorer la situation
00:19:36de manière suffisante.
00:19:38Et trois,
00:19:39ce sont des travaux
00:19:39assez théoriques
00:19:40tout de même
00:19:41parce que,
00:19:41une fois qu'on dit
00:19:42voilà ce qui se passerait
00:19:43ici,
00:19:44il faut se demander
00:19:44comment on peut le faire.
00:19:46Ce qui est intéressant,
00:19:47c'est de comprendre
00:19:48comment le taux d'emploi
00:19:49pourrait être amélioré
00:19:50en France.
00:19:50À cet égard,
00:19:52les études économiques
00:19:52concluent que les réformes
00:19:53du système de retraite
00:19:54se sont accompagnées
00:19:55d'une amélioration
00:19:56du taux d'emploi.
00:19:57Je le dis
00:19:57parce qu'à chaque fois
00:19:58on fait des reproches
00:20:00idéologiques,
00:20:00on n'est pas là pour ça,
00:20:02on met les choses à plat,
00:20:03pas de recommandations,
00:20:04pas de propositions,
00:20:05c'est un fait.
00:20:07Après,
00:20:07les causalités
00:20:08et les mécanismes
00:20:09sont à analyser,
00:20:11je ne vous l'apprends pas,
00:20:12l'ensemble de pays
00:20:13européens,
00:20:14face à la dégradation
00:20:15des ratios de remplacement,
00:20:16ont réformé
00:20:17leur système de retraite
00:20:17au cours des 30 dernières années,
00:20:19notamment en augmentant
00:20:21progressivement
00:20:21l'âge du départ
00:20:22à la retraite.
00:20:23Et au même moment,
00:20:25ces pays ont connu
00:20:26une augmentation
00:20:27du taux d'emploi
00:20:27des personnes âgées
00:20:28de plus de 55 ans.
00:20:29Les études économiques
00:20:30montrent que ces deux phénomènes
00:20:32sont liés.
00:20:32Après,
00:20:33quelle est la poule,
00:20:33quel est l'œuf ?
00:20:34C'est un autre sujet.
00:20:36Les mesures
00:20:36de recul de l'âge
00:20:37de la retraite
00:20:38à 63,
00:20:3965,
00:20:4167 ans
00:20:42décidées en Espagne
00:20:43et en Italie
00:20:44ont eu pour principal effet
00:20:45une hausse
00:20:46du taux d'emploi
00:20:46des seniors.
00:20:47En France,
00:20:49c'est la même chose.
00:20:50C'est-à-dire que la réforme
00:20:50de la retraite de 2010
00:20:51qui a, je le rappelle,
00:20:52portait l'âge légal
00:20:53de la retraite
00:20:53de 60 à 62 ans,
00:20:54s'est traduite.
00:20:55Je ne dis pas encore une fois
00:20:56exactement la cause.
00:20:59C'est une augmentation
00:21:00très nette
00:21:01de l'emploi
00:21:01des personnes âgées
00:21:02de 55 à 60 ans.
00:21:04Au cours de la décennie 2010,
00:21:05vous le savez,
00:21:06l'âge de départ
00:21:07effectif à la retraite,
00:21:09c'est-à-dire l'âge
00:21:09auquel les personnes
00:21:10prennent réellement
00:21:11leur retraite,
00:21:11pas l'âge légal,
00:21:13a augmenté
00:21:13de 2,1 années.
00:21:15Et en moyenne,
00:21:16le temps passé en emploi
00:21:17s'est allongé
00:21:18d'un an et sept mois.
00:21:20C'est ce que les économistes
00:21:20appellent l'effet horizon.
00:21:22Ce n'est pas
00:21:23l'âge des individus.
00:21:24C'est la distance
00:21:25qui les sépare
00:21:26de l'âge légal
00:21:26de la retraite,
00:21:27qui influence
00:21:28leur comportement
00:21:29ainsi que celui
00:21:29des entreprises.
00:21:30Cette distance
00:21:31à l'âge légal
00:21:33qui va encourager
00:21:34les personnes
00:21:35proches de la retraite
00:21:36à se former
00:21:36ou non,
00:21:37par exemple,
00:21:38ou à rechercher
00:21:39ou non
00:21:39un emploi
00:21:40à un âge donné.
00:21:42Mais l'impact
00:21:43de ce décalage
00:21:44de l'âge légal
00:21:44sur le taux d'emploi
00:21:45dépend de la situation
00:21:46des personnes
00:21:47avant le recul
00:21:48de l'âge de départ.
00:21:49Les études économiques
00:21:50montrent que
00:21:51la réforme de 2010
00:21:51a surtout eu pour effet
00:21:52de prolonger les personnes
00:21:53dans leur situation
00:21:54sur le marché de l'emploi.
00:21:55Autrement dit,
00:21:56les personnes
00:21:56qui étaient en emploi
00:21:58à l'approche de la soixantaine
00:21:59le sont restées.
00:22:00Mais ce recul
00:22:02de l'âge légal
00:22:02a aussi des effets
00:22:03plus pervers
00:22:04en ceci
00:22:05qu'il peut se transformer
00:22:06en une augmentation
00:22:07du nombre de personnes
00:22:08ni en emploi
00:22:09ni en retraite.
00:22:11Que recouvre
00:22:11cette décision statistique ?
00:22:12Ce sont les personnes
00:22:13au chauvage,
00:22:14ce sont les personnes
00:22:15inaptes,
00:22:15ce sont les personnes
00:22:16en arrêt maladie.
00:22:17Il existe
00:22:18des disparités
00:22:18importantes
00:22:19entre catégories
00:22:20socio-professionnelles
00:22:21entre les femmes
00:22:22et les hommes,
00:22:24entre les personnes
00:22:26bien portantes
00:22:27et celles
00:22:27dont l'état de santé
00:22:28est plus préoccupant.
00:22:30Pour les ouvriers,
00:22:32le recul
00:22:32de l'âge moyen
00:22:33de départ à la retraite
00:22:33ne s'est traduit
00:22:34qu'à 66%,
00:22:35par un allongement
00:22:36de la durée en emploi,
00:22:37ce taux est de plus
00:22:37de 85%
00:22:38pour les professions
00:22:39intermédiaires
00:22:40et les cadres.
00:22:41S'agissant des disparités
00:22:42entre femmes
00:22:43et hommes,
00:22:44la réforme
00:22:44de la retraite
00:22:45de 2010
00:22:45a entraîné
00:22:45une augmentation
00:22:46de l'emploi
00:22:46après 60 ans
00:22:47pour les deux populations.
00:22:48Cependant,
00:22:49ce n'est pas une surprise.
00:22:50Cette poursuite
00:22:51de l'emploi,
00:22:52c'est davantage faite
00:22:52à temps partiel
00:22:53pour les femmes
00:22:54que pour les hommes.
00:22:55Par ailleurs,
00:22:55au-delà de 55 ans,
00:22:56les femmes sont plus souvent
00:22:57ni en emploi
00:22:58ni en retraite,
00:22:59pas par inaptitude.
00:23:01Quand on les interroge
00:23:02sur les raisons
00:23:02de cette situation,
00:23:03elles citent fréquemment
00:23:03des contraintes
00:23:05familiales ou personnelles.
00:23:06On trouve ici
00:23:07la problématique
00:23:08du rôle d'aidante,
00:23:10majoritairement
00:23:10jouée par les femmes,
00:23:12notamment à un âge pivot
00:23:13où elles doivent s'occuper
00:23:14de leurs parents
00:23:16et petits-enfants.
00:23:17Ça pourrait être les hommes.
00:23:19C'est en réalité
00:23:19les femmes.
00:23:20Ça, c'est aussi
00:23:21des statistiques.
00:23:22Je résume
00:23:23notre conclusion
00:23:24sur les liens
00:23:25entre le système
00:23:25de retraite
00:23:25et le taux d'emploi.
00:23:26L'évolution du taux d'emploi
00:23:27des seniors
00:23:28n'est pas un préalable
00:23:29aux réformes des retraites,
00:23:31mais c'est une conséquence.
00:23:32Les études économiques
00:23:33montrent que
00:23:34les réformes de recul
00:23:36de l'âge de la retraite
00:23:36ont pour effet
00:23:37d'augmenter
00:23:37le taux d'emploi des seniors.
00:23:38Toutefois,
00:23:40c'est un effet
00:23:40qui est observé
00:23:41en moyenne,
00:23:42qui cache des disparités
00:23:43importantes.
00:23:44La probabilité
00:23:45de se retrouver
00:23:45ni en emploi
00:23:46ni en retraite
00:23:46est plus forte
00:23:47pour les travailleurs
00:23:47les moins qualifiés
00:23:48pour les femmes,
00:23:50pour les personnes
00:23:50en difficulté de santé.
00:23:52C'est ce qui explique
00:23:53que dans le cas
00:23:54des négociations
00:23:54qui se poursuivent,
00:23:55on ne l'ignore pas,
00:23:56ces trois sujets
00:23:57sont des sujets principaux.
00:24:00Les femmes
00:24:00et les carrières hachées,
00:24:02les personnes
00:24:03en difficulté de santé
00:24:04et les travailleurs
00:24:06les moins qualifiés
00:24:07ou ceux qui ont
00:24:08les travaux
00:24:08les plus pénibles.
00:24:09Il faut donc
00:24:10les accompagner
00:24:10de manière spécifique
00:24:11en toute hypothèse
00:24:12pour que les augmentations
00:24:13de l'âge de départ
00:24:14se traduisent
00:24:14par un allongement
00:24:16du taux d'emploi
00:24:16mais sans discrimination
00:24:17ni distinction.
00:24:20Ça me mène
00:24:21au troisième message
00:24:22de votre rapport
00:24:22qu'il est impératif
00:24:23de prendre en compte
00:24:24et de préserver
00:24:24l'équité
00:24:25dans les réflexions
00:24:27sur l'emploi des seniors
00:24:27et sur les paramètres
00:24:28de notre système de retraite.
00:24:29J'évoquerai d'abord
00:24:31la nécessaire préservation
00:24:33de l'équité
00:24:34au sein
00:24:34d'une même génération
00:24:35c'est ce qu'on appelle
00:24:36je le rappelais
00:24:37l'équité intragénérationnelle.
00:24:39Au global
00:24:39une personne
00:24:41sur cinq
00:24:41en 2023
00:24:42de 55 à 64 ans
00:24:44n'est ni en emploi
00:24:46ni en retraite
00:24:46soit
00:24:471,5
00:24:486 millions de personnes
00:24:49sur les 8,5 millions
00:24:51que comporte
00:24:52cette classe d'âge.
00:24:52C'est beaucoup.
00:24:54La plupart subissent
00:24:55cette situation.
00:24:56Ne pensons pas
00:24:57que ce sont
00:24:58des comportements
00:24:58d'affection
00:25:00pour le loisir
00:25:00ou le charme
00:25:02de la rente
00:25:03c'est autre chose.
00:25:04C'est le cas
00:25:04d'environ 300 000 chômeurs
00:25:06qui cherchent
00:25:07activement un emploi
00:25:08mais n'en trouvent pas.
00:25:10C'est aussi le cas
00:25:10des personnes inactives
00:25:11pour une raison
00:25:12de santé
00:25:12ou de handicap.
00:25:14Face à ces disparités
00:25:15il est évident
00:25:16qu'il faut
00:25:17de nouvelles mesures.
00:25:18C'est la part
00:25:18des entreprises
00:25:19et des pouvoirs publics
00:25:20pour accompagner
00:25:20les seniors
00:25:21les plus vulnérables
00:25:22mais aussi les aidants
00:25:23qui sont les plus
00:25:24souvent des femmes.
00:25:25L'objectif est simple.
00:25:26Il faut que le recul
00:25:27de l'âge de départ
00:25:28à la retraite moyen
00:25:29favorise le maintien
00:25:30en activité
00:25:31ou le retour à l'emploi
00:25:31de manière équitable
00:25:32en tenant compte
00:25:33des difficultés concrètes
00:25:34auxquelles sont confrontés
00:25:35certains seniors.
00:25:36En France,
00:25:37les pouvoirs publics
00:25:37on le sait
00:25:38privilégient plutôt
00:25:38le levier du dialogue social
00:25:40pour faire évoluer
00:25:41la perception des seniors
00:25:42dans le monde professionnel.
00:25:43Exemple,
00:25:44le récent accord national
00:25:45interprofessionnel
00:25:45en faveur de l'emploi des seniors
00:25:46signé en novembre 2024.
00:25:49Mais il faut également
00:25:49jouer sur d'autres leviers.
00:25:51La Cour l'avait noté
00:25:52dans un rapport
00:25:53sur les carrières longues
00:25:54en 2019
00:25:54qui date un peu, certes,
00:25:56qui est que les seniors
00:25:57touchés par le chômage
00:25:58éprouvent de grandes difficultés
00:25:59à retrouver un emploi
00:26:00en raison de discrimination
00:26:01à l'embauche.
00:26:02Ça existe.
00:26:03Ces discriminations
00:26:04se retrouvent également
00:26:04dans l'accès
00:26:05à la formation.
00:26:07La Dares a montré
00:26:08que les personnes
00:26:09de plus de 50 ans
00:26:10ont moins de chances
00:26:11que les plus jeunes
00:26:12d'être retenues
00:26:12pour des formations
00:26:13alors qu'elles se présentent
00:26:14plus souvent aux convocations.
00:26:16Là aussi,
00:26:16contrairement à des légendes urbaines,
00:26:18ça doit changer.
00:26:19L'équité intragénérationnelle
00:26:20implique également
00:26:21tenir compte
00:26:22des écarts persistants
00:26:22d'espérance de vie
00:26:24entre catégories de population.
00:26:25J'y insiste
00:26:26parce que ça me paraît fondamental.
00:26:28En France,
00:26:29l'écart d'espérance de vie
00:26:30à 65 ans
00:26:31entre les cadres
00:26:33et les ouvriers
00:26:33était de 2 ans
00:26:35pour les femmes
00:26:35et de 3 ans
00:26:36pour les hommes
00:26:37en 2020.
00:26:38C'est un écart
00:26:39qui tend à se réduire,
00:26:40qui tient certes
00:26:41à le multiple facteur,
00:26:41mais qui éboutissait
00:26:42tout de même
00:26:43à ce que les anciens ouvriers
00:26:45en 2018
00:26:45passent en moyenne
00:26:462 années de moins
00:26:47à la retraite
00:26:47que les anciens cadres
00:26:48et ce,
00:26:49malgré les départs
00:26:50à la retraite
00:26:50plus précoces.
00:26:52C'est-à-dire
00:26:52qu'il y a quand même
00:26:53aussi une vraie disparité
00:26:54à traiter plus largement
00:26:55pour pratiquement
00:26:56toutes les générations.
00:26:58L'âge moyen
00:26:58de départ à la retraite
00:26:59est retraité
00:26:59dans la pension la plus faible
00:27:00et plus élevé
00:27:01que celui des retraités
00:27:02dont la pension
00:27:03est la plus élevée.
00:27:04Pas logique non plus.
00:27:06Le dispositif de retraite
00:27:07anticipé pour Carrière-Long
00:27:08n'a pas changé
00:27:09cette situation.
00:27:11Ses effets
00:27:11se sont concentrés
00:27:13sur les personnes
00:27:13qui touchent
00:27:13une pension moyenne
00:27:14du 5e au 8e décile
00:27:16de pension.
00:27:17Les retraités
00:27:17dont les pensions
00:27:18sont les plus faibles
00:27:18du 1er au 4e décile de pension
00:27:20n'ont représenté
00:27:21que 13%
00:27:22des départs
00:27:23pour Carrière-Long.
00:27:23Ça aussi,
00:27:24ça doit sans doute changer.
00:27:26L'équité intragénérationnelle
00:27:27n'est pas garantie,
00:27:28donc en l'état actuel
00:27:29du système de retraite
00:27:30et cet enjeu
00:27:30doit demeurer
00:27:31au cœur des réflexions
00:27:32sur les évolutions
00:27:32du système.
00:27:33Nous ne faisons pas
00:27:34de recommandations
00:27:34ou de propositions.
00:27:35C'est comme un message
00:27:36que nous adressons.
00:27:37Cette question de l'équité
00:27:38est fondamentale
00:27:39dans les réformes de retraite
00:27:40quelle qu'en soit
00:27:41la philosophie.
00:27:42Il en est de même
00:27:42de l'enjeu
00:27:43d'équité intergénérationnelle
00:27:45du système de retraite,
00:27:46c'est-à-dire
00:27:46la préservation de l'équité
00:27:48entre les générations
00:27:49actuellement à la retraite
00:27:50et les générations futures.
00:27:52Ça revient à poser
00:27:52la question
00:27:53de la soutenabilité
00:27:54d'un système de retraite
00:27:55et de la répartition
00:27:55des efforts
00:27:56entre articles et retraités,
00:27:58enjeu qui est de plus en plus
00:27:59prégnant dans toute l'Europe.
00:28:00Aujourd'hui,
00:28:01je le rappelle,
00:28:01c'était plutôt
00:28:02notre premier rapport,
00:28:04la France consacre
00:28:05près de 14 points
00:28:06de son PIB
00:28:07aux dépenses publiques
00:28:07de retraite.
00:28:08C'est 2,5 points de plus
00:28:10que la moyenne
00:28:10de la zone euro.
00:28:11Seule l'Italie
00:28:12a des dépenses publiques
00:28:13de retraite
00:28:13plus élevées
00:28:13que notre pays.
00:28:15Le surcroît
00:28:15de dépenses de retraite
00:28:16en France
00:28:16par rapport à la moyenne
00:28:17de la zone euro
00:28:17est de 66 milliards
00:28:19en 2022.
00:28:20L'écart est même
00:28:20de 118 milliards
00:28:21par rapport à l'Allemagne
00:28:22et qui tient pour moitié
00:28:25la différence
00:28:26de recherche nationale
00:28:27et pour moitié
00:28:27au paramètre
00:28:28de nos systèmes
00:28:29de retraite
00:28:29qui sont plus favorables.
00:28:30L'évolution
00:28:31des rapports
00:28:32entre cotisants
00:28:32et retraités
00:28:33constitue un défi majeur
00:28:35pour le financement
00:28:36de leur système
00:28:37de retraite.
00:28:39Tout ça nous oblige
00:28:40à prêter
00:28:41une attention particulière
00:28:42à l'équité intergénérationnelle,
00:28:45notamment au niveau
00:28:46du pilotage
00:28:47des adaptations
00:28:47du système.
00:28:49J'insiste là aussi,
00:28:50tous les pays européens
00:28:51ou presque
00:28:52sont confrontés
00:28:52aux mêmes problématiques
00:28:53car le vieillissement
00:28:54touche tout le monde.
00:28:55Certains ont adopté
00:28:56des réformes
00:28:57pour y faire face
00:28:57tout en garantissant
00:28:59l'équité du système.
00:29:00Par exemple,
00:29:01certains pays
00:29:02se fixent pour objectif
00:29:03une stabilité
00:29:04du temps passé
00:29:05à la retraite
00:29:05au cours de la vie
00:29:05pour veiller
00:29:06à la pérennité financière
00:29:08des systèmes de retraite
00:29:09et au partage équilibré
00:29:10des efforts
00:29:10entre générations.
00:29:12Cette réflexion
00:29:13me mène
00:29:13au quatrième
00:29:14et dernier message
00:29:15de notre rapport,
00:29:16pardon d'être un peu long,
00:29:17mais le rapport
00:29:17est substantiel,
00:29:19qui est qu'il existe
00:29:21ailleurs en Europe
00:29:22des mécanismes
00:29:23qui permettent
00:29:24une adaptation progressive
00:29:25des paramètres
00:29:26des systèmes de retraite
00:29:27aux évolutions
00:29:27démographiques et économiques.
00:29:29L'ajustement
00:29:30des paramètres
00:29:31du système de retraite
00:29:32repose,
00:29:32je l'ai dit,
00:29:32sur trois principaux leviers.
00:29:33Le niveau
00:29:34des cotisations sociales
00:29:35affectées aux retraites,
00:29:37le niveau moyen
00:29:37des pensions
00:29:38qui dépend des règles,
00:29:39notamment d'exception
00:29:40sur l'inflation,
00:29:41et l'âge effectif,
00:29:43effectif,
00:29:44moyen de départ
00:29:44à la retraite
00:29:45qui dépend à la fois
00:29:46de l'âge d'ouverture
00:29:47des droits et de la durée
00:29:48d'assurance requise.
00:29:50Pour la Cour,
00:29:52ses principaux leviers
00:29:53de réforme
00:29:53ont des effets
00:29:53différenciés
00:29:54sur la compétitivité
00:29:55et l'emploi.
00:29:55Une hausse des cotisations
00:29:58aurait un impact
00:30:00négatif
00:30:00sur l'emploi
00:30:00et la quantité
00:30:01selon les modèles économiques.
00:30:03Microéconomiquement,
00:30:03c'est peut-être
00:30:04plus discutable.
00:30:05Et de surcroît,
00:30:06son ampleur
00:30:06pourrait varier
00:30:07selon que l'augmentation
00:30:08concerne les cotisations
00:30:09employeurs,
00:30:10les cotisations salariales
00:30:11et selon que ça cible
00:30:12ou non
00:30:13les bas salaires.
00:30:15A l'inverse,
00:30:16reculer l'âge
00:30:17effectif de départ
00:30:17à la retraite,
00:30:18que ce soit par
00:30:18une augmentation
00:30:19de l'assurance
00:30:19ou par un recul
00:30:21de l'âge
00:30:21d'ouverture des droits
00:30:21aura un impact
00:30:22positif sur le taux
00:30:23d'emploi moyen
00:30:24au nom des analyses
00:30:25que nous avons faites.
00:30:26Dans cette hypothèse,
00:30:27l'augmentation
00:30:28de l'emploi des seniors
00:30:28n'affecterait pas
00:30:29négativement la compétitivité
00:30:30mais vu les disparités
00:30:32des taux d'emploi
00:30:32entre catégories de population
00:30:34que j'ai déjà évoquées,
00:30:36ça ne peut s'envisager
00:30:37qu'en mettant en oeuvre
00:30:38des mesures spécifiques
00:30:39pour garantir
00:30:40le maintien d'emploi
00:30:41des seniors
00:30:41tout en tenant en compte
00:30:44des difficultés
00:30:45concrètes de certains.
00:30:46Enfin,
00:30:47la question de l'indexation
00:30:48automatique
00:30:48des pensions
00:30:49sur l'inflation
00:30:49a suscité
00:30:50de récents débats
00:30:51que je n'ignore pas.
00:30:53Aujourd'hui,
00:30:54comme le prévoit la loi,
00:30:56les pensions sont indexées
00:30:57annuellement sur l'inflation.
00:30:59Mais,
00:31:00les dynamiques respectives
00:31:01des salaires et des prix
00:31:01au cours des dernières années
00:31:03ont conduit
00:31:03à une réflexion
00:31:04sur une moindre
00:31:05indexation des personnes
00:31:06et des pensions
00:31:07par rapport à l'inflation.
00:31:08En effet,
00:31:09en cas de choc
00:31:09économique inflationniste,
00:31:11cette règle
00:31:12d'indexation automatique
00:31:13peut conduire
00:31:13à augmenter
00:31:14les pensions de retraite
00:31:15plus rapidement
00:31:16que les salaires.
00:31:17Ce n'est pas
00:31:17une fiction.
00:31:19C'est arrivé.
00:31:20C'est arrivé
00:31:20avec la crise énergétique
00:31:22et la crise dans l'Ukraine.
00:31:23c'est en train
00:31:24d'arriver
00:31:25aux Etats-Unis
00:31:26avec les tarifs.
00:31:28Aujourd'hui,
00:31:29la Fed américaine
00:31:30ne va probablement pas
00:31:30baisser les taux d'intérêt.
00:31:31Ça ne mettra pas
00:31:32le président Trump
00:31:32de bonne humeur,
00:31:33mais c'est aussi
00:31:34le résultat
00:31:34de sa propre politique.
00:31:35Ça pourrait arriver
00:31:36si le désarmement douanier
00:31:38ne s'opérait pas.
00:31:40Et les études économiques
00:31:41montrent globalement
00:31:43qu'une indexation
00:31:44inférieure à l'inflation
00:31:45a un très faible impact
00:31:46sur l'emploi.
00:31:47Plus largement,
00:31:49car nous n'entrons pas
00:31:50dans ce débat politique,
00:31:51cette indexation
00:31:52sur l'inflation
00:31:52n'apparaît pas
00:31:53nécessairement
00:31:53la mieux adaptée
00:31:54à la recherche
00:31:54d'un équilibre durable
00:31:55et équitable
00:31:56du système de retraite.
00:31:57Une indexation
00:31:58au moins partielle
00:31:59sur les salaires
00:32:00assortie d'un facteur
00:32:01de soutenabilité
00:32:02comme chez certains
00:32:02de nos voisins
00:32:03présenterait l'avantage
00:32:04de piloter mieux
00:32:06le système
00:32:07et surtout
00:32:07elle exposerait
00:32:08les actifs et les retraités
00:32:09de manière solidaire
00:32:10aux mêmes aléas économiques.
00:32:13Nous l'avons montré
00:32:14dans notre premier rapport.
00:32:15Nous ne sommes pas
00:32:16en train de dire
00:32:16que les retraités
00:32:17en France sont riches.
00:32:18Il y a beaucoup
00:32:18de retraités pauvres
00:32:18et le niveau moitié
00:32:19des pensions
00:32:20à 1 600 euros
00:32:21et quelques
00:32:21n'est pas élevé.
00:32:22Mais leur niveau de vie
00:32:24est au moins égal
00:32:25à celui des actifs.
00:32:28Creuser cet écart
00:32:29en faveur des retraités
00:32:30poserait
00:32:32toute une série
00:32:33de questions d'équité.
00:32:34J'aimerais souligner
00:32:35que nous avons analysé
00:32:36chacun de ces leviers
00:32:36isolément
00:32:37mais qu'une réforme
00:32:38pourrait,
00:32:39voire devrait mobiliser
00:32:40et combiner plusieurs
00:32:40de ces leviers.
00:32:41C'est ce qu'ont fait
00:32:41nos principaux voisins.
00:32:43Les dispositifs
00:32:44mis en place
00:32:44en Allemagne,
00:32:45en Italie,
00:32:46en Espagne
00:32:46ont tous
00:32:46en commun.
00:32:47Une chose,
00:32:47c'est qu'ils combinent
00:32:48plusieurs leviers
00:32:49pour garantir
00:32:50à la fois
00:32:50la pérennité financière
00:32:52des systèmes de retraite
00:32:52et le partage équilibré
00:32:53des efforts
00:32:54entre générations.
00:32:55Certains mécanismes,
00:32:56par exemple,
00:32:57je trouve ça intéressant,
00:32:58prévoient d'ajuster
00:32:59l'âge de retraite
00:33:00en fonction des gains
00:33:01d'espérance de vie.
00:33:02D'autres permettent
00:33:03de revaloriser les pensions
00:33:04en tenant compte
00:33:04des conditions
00:33:05démographiques et économiques.
00:33:06De telles règles
00:33:07permettraient d'équilibrer
00:33:08mieux dans la durée
00:33:09du système de retraite,
00:33:10mais elles doivent bien sûr
00:33:11être décidées collectivement.
00:33:12Par ailleurs,
00:33:13nos principaux partenaires
00:33:14européens ont aussi
00:33:15introduit des clauses
00:33:16de revoyure
00:33:16automatiques
00:33:17dans la gestion
00:33:18de leur système
00:33:18de retraite.
00:33:19Franchement,
00:33:20ça peut être une solution
00:33:22qui permette
00:33:22de mettre fin
00:33:23aux incessantes réformes
00:33:25par à-coups,
00:33:26on peut le dire
00:33:26dans tous les sens,
00:33:27qui ne garantissent pas
00:33:28nécessairement la soutenabilité
00:33:29du système
00:33:29à moyen et long terme,
00:33:30ce qui fait qu'on y revient
00:33:31à chaque fois
00:33:32et dans des conditions
00:33:33qui ne sont pas forcément
00:33:35les plus efficaces
00:33:36in fine.
00:33:36Ces clauses de revoyure
00:33:37permettent d'ajuster
00:33:38le niveau des cotisations,
00:33:40celui des pensions,
00:33:41celui des gérardes
00:33:41en fonction de l'évolution
00:33:43de plusieurs indicateurs
00:33:44démographiques ou économiques.
00:33:45En cas d'évolution favorable
00:33:46ou défarable
00:33:47de ces indicateurs,
00:33:47les paramètres
00:33:48du système de retraite
00:33:49sont modifiés
00:33:50progressivement
00:33:51selon des règles préétablis.
00:33:54Ça existe aussi chez nous.
00:33:55Cette façon de faire,
00:33:57c'est comparable
00:33:57à ce qui a été mis en place
00:33:58par les partenaires sociaux,
00:34:01notamment dans le cadre
00:34:01du pilotage à retraite
00:34:02complémentaire de la GICARCO,
00:34:04d'où aussi un chantier
00:34:05qui est ouvert par eux
00:34:06sur une réforme éventuelle
00:34:08de la gouvernance
00:34:09de notre système de retraite
00:34:10de manière plus générale,
00:34:12de telles règles,
00:34:13si elles étaient convenues
00:34:14par les partenaires sociaux
00:34:16et si vous les votiez.
00:34:18Parce qu'in fine,
00:34:19c'est au Parlement
00:34:20que ça revient.
00:34:22Je rappelle que la démarche
00:34:23lancée par le Premier ministre
00:34:23sur laquelle je n'ai pas
00:34:24de commentaire à faire,
00:34:25c'est une marche
00:34:25en fusée à trois étages.
00:34:27Un, l'expertise,
00:34:28elle nous a été confiée,
00:34:30nous l'avons fait.
00:34:31Deux, la négociation
00:34:32est en cours.
00:34:32Et trois, bien sûr,
00:34:34c'est au Parlement
00:34:34de prendre les décisions.
00:34:36Tout ça permettrait peut-être
00:34:38des adaptations plus prévisibles,
00:34:39plus progressives
00:34:40et plus concertées
00:34:40du système de retraite.
00:34:42Voilà, mesdames les sénatrices
00:34:43et sénateurs,
00:34:45les constats et les conclusions
00:34:46dont je souhaitais vous faire part.
00:34:48Je n'ai bien entendu
00:34:49pas détaillé l'ensemble
00:34:50des analyses et constats
00:34:50tirés par la courte
00:34:51sur ce sujet complexe,
00:34:52pourtant j'étais assez long,
00:34:53mais j'en tire plusieurs impératifs.
00:34:55Le premier,
00:34:56le plus important,
00:34:58celui dont tous les autres découlent,
00:34:59c'est celui de préserver
00:35:01l'équité de notre système
00:35:03de retraite
00:35:04et pas seulement
00:35:04de la préserver,
00:35:05de l'améliorer.
00:35:07Équité intragénérationnelle,
00:35:09mais aussi équité intergénérationnelle.
00:35:11C'est au fondement
00:35:12de tout système
00:35:13par répartition.
00:35:13Le deuxième,
00:35:15c'est la nécessité
00:35:15de renforcer la compétitivité
00:35:16de notre économie
00:35:17dans un contexte
00:35:17de décrochage européen.
00:35:19Si nous décrochons
00:35:20dans une Europe
00:35:20qui décroche,
00:35:22notre avenir
00:35:22devient extrêmement compliqué
00:35:24et ça a bien sûr
00:35:25des conséquences très lourdes
00:35:27sur nos finances publiques
00:35:28qui, je ne vais pas
00:35:29le redévelopper ici,
00:35:30je suis venu devant
00:35:31la Commission des finances
00:35:31récemment,
00:35:33seront quand même
00:35:33extraordinairement dégradées
00:35:35à un niveau préoccupant,
00:35:36je le répète,
00:35:37à chaque fois.
00:35:37Enfin,
00:35:38ce n'est pas un impératif,
00:35:40mais c'est une perspective
00:35:41pour le futur.
00:35:42Nous pourrions,
00:35:43je crois,
00:35:44nous inspirer utilement
00:35:45de réformes mises en oeuvre
00:35:46par nos voisins européens
00:35:46qui, en fait,
00:35:47nous ressemblent
00:35:48en combinant plusieurs leviers
00:35:49d'autre part,
00:35:50d'une part,
00:35:51en instaurant des clauses
00:35:52de revoyer d'autre part
00:35:53qui nous feraient sortir
00:35:53d'un assistant stop-and-go
00:35:55assez fatigant
00:35:56en matière de réformes
00:35:58de retraite.
00:35:58Ce n'est pas à la Cour
00:35:59qu'il appartient
00:36:00de formuler des propositions
00:36:01détaillées.
00:36:02Ce n'était pas notre mission.
00:36:04Nous n'avons fait
00:36:04aucune proposition,
00:36:06aucune recommandation
00:36:07dans ce rapport.
00:36:08Nous avons simplement
00:36:08fourni deux documents
00:36:09qui, je crois,
00:36:10sont des documents
00:36:11de référence
00:36:11qui,
00:36:13j'en garde une certaine fierté
00:36:14pour la Cour,
00:36:14pas pour moi-même,
00:36:15ont été approuvés
00:36:16par tous les membres
00:36:18du conclave,
00:36:19quelle que soit
00:36:20leur nature,
00:36:21organisation syndicale
00:36:22ou patronale,
00:36:23et quelle que soit
00:36:24leur syndication,
00:36:25pour ce qu'ils permettent,
00:36:27c'est-à-dire
00:36:27d'éclairer le débat,
00:36:28ni plus ni moins.
00:36:31Merci,
00:36:32Monsieur le Premier Président,
00:36:34pour cette présentation.
00:36:36Nous allons maintenant
00:36:36donner la parole
00:36:37à nos différents rapporteurs
00:36:39et nous allons commencer
00:36:40par Elisabeth Douano,
00:36:42rapporteure générale
00:36:43pour les affaires sociales.
00:36:46Merci,
00:36:47Monsieur le Président,
00:36:48Monsieur le Président
00:36:49de la Commission des Finances,
00:36:50Monsieur le Premier Président
00:36:51de la Cour des Comptes,
00:36:53Monsieur le Rapporteur général,
00:36:55chers collègues.
00:36:56Je vous remercie tout d'abord
00:36:57pour cette deuxième communication
00:37:00concernant les travaux
00:37:02sur les retraites
00:37:03et à travers vous,
00:37:04je veux remercier
00:37:04l'ensemble des équipes
00:37:06qui ont travaillé
00:37:06à vos côtés
00:37:07pour remettre ces rapports
00:37:09qui sont effectivement
00:37:10des rapports de référence
00:37:11et qui sont salués,
00:37:12je pense,
00:37:13à l'unanimité.
00:37:15Je vais revenir sur deux points.
00:37:17Le premier point,
00:37:18c'est plutôt une demande
00:37:20de développement
00:37:21et la deuxième question
00:37:23sera plutôt sur une explication.
00:37:26Alors, sur la première question,
00:37:29vous avez été un petit peu
00:37:33explicatif sur cette idée
00:37:36qu'il y avait effectivement
00:37:38des améliorations apportées
00:37:40sur le travail des seniors
00:37:41parce que c'était les plus fragiles
00:37:43et également sur les aidants
00:37:45qui sont notamment
00:37:47la plupart du temps
00:37:47des femmes.
00:37:48Et donc, j'aurais aimé
00:37:49que vous donniez
00:37:50quelques éléments supplémentaires
00:37:52quant aux mesures,
00:37:54selon vous,
00:37:55que vous préconisez
00:37:57pour ces deux groupes de personnes.
00:38:02Je pense qu'à l'issue du vote
00:38:05de la dernière loi sur la retraite,
00:38:07nous avions effectivement
00:38:09les uns et les autres
00:38:10beaucoup pris la parole
00:38:14pour dire justement
00:38:15qu'elles n'allaient pas
00:38:15à ces lois,
00:38:16mais bon,
00:38:17le temps nous était
00:38:17à cette époque-là compté
00:38:19sur justement
00:38:20le travail des seniors
00:38:21et sur les situations
00:38:24des femmes.
00:38:26Donc, vous,
00:38:27qu'est-ce que vous préconisez ?
00:38:29La deuxième question,
00:38:31vous soulignez en fait
00:38:32les différences qu'il y a
00:38:33entre les simulations
00:38:34du modèle mésange,
00:38:36vous l'avez dit tout à l'heure,
00:38:37est celle du Trésor
00:38:39et celle du modèle
00:38:40en fait
00:38:41e-mode.fr
00:38:42de l'OFCE,
00:38:44en particulier
00:38:45dans le cadre
00:38:45des cotisations employeurs.
00:38:47Le modèle du Trésor
00:38:48indique un impact
00:38:49sur le PIB
00:38:50et sur l'emploi
00:38:51beaucoup plus négatif
00:38:52que celui de l'OFCE.
00:38:54Le rapport explique
00:38:55que selon le modèle
00:38:56de l'OFCE,
00:38:56la baisse de l'activité économique
00:38:58et la hausse du chômage
00:38:59annulerait à long terme
00:39:00l'impact de la hausse
00:39:01des cotisations employeurs
00:39:03sur le coût du travail.
00:39:04Alors, ma question,
00:39:06c'est considérez-vous
00:39:07l'un des modèles
00:39:07comme plus plausible
00:39:08que l'autre
00:39:09ou en tout cas
00:39:10plus intéressant
00:39:11que l'autre
00:39:11et donc du coup
00:39:13plus à exploiter
00:39:14que l'autre.
00:39:14Merci.
00:39:19Jean-François Husson
00:39:20pour la commission des finances.
00:39:23Oui, d'abord,
00:39:23merci monsieur le premier président,
00:39:26à vous et à vos équipes.
00:39:29Monsieur le président,
00:39:31madame la rapporteure générale,
00:39:33messieurs les présidents,
00:39:34pardon,
00:39:34je vais plutôt faire une question-observation
00:39:39et mettre d'une certaine manière
00:39:41un peu les pieds dans le plat
00:39:43sur le sujet des retraites
00:39:45puisque vous mettez une nouvelle fois
00:39:50le doigt sur les difficultés
00:39:55réelles, sérieuses
00:39:56et vous venez de les détailler
00:39:58de notre système de répartition
00:40:01qui, plus le temps va avancer,
00:40:04plus il va être mis en tension
00:40:06du fait d'une démographie défavorable
00:40:09de plus en plus de bénéficiaires
00:40:11de pensions
00:40:12qui en bénéficient
00:40:14pendant une durée
00:40:15beaucoup plus longue
00:40:16qu'il y a quelques années,
00:40:18surtout quelques décennies,
00:40:19et actuellement,
00:40:21par le système de répartition,
00:40:24une population active
00:40:26qui a tendance
00:40:27à se réduire
00:40:29et vous l'avez dit,
00:40:30à avoir
00:40:30une moindre productivité
00:40:34de par,
00:40:36je dirais,
00:40:37des trous dans les carrières
00:40:38en emploi
00:40:39et vous montrez
00:40:42quelles en sont
00:40:43les difficultés,
00:40:45notamment concernant
00:40:48les ressources
00:40:49qui,
00:40:50si on ne touche pas
00:40:51soit à la pension
00:40:53soit aux cotisations,
00:40:55le système aura
00:40:56du mal à tenir.
00:40:58Vous avez expliqué
00:40:59ne pas avoir travaillé
00:41:01sur des solutions
00:41:03alternatives
00:41:05ou complémentaires,
00:41:06mais puisqu'on est
00:41:08sur un débat
00:41:09qui finalement
00:41:10nous interroge
00:41:12en termes
00:41:13de prospective,
00:41:15je veux remettre
00:41:16sur la table
00:41:18et en tous les cas
00:41:18vous interroger
00:41:20sur le rôle
00:41:21des partenaires sociaux
00:41:22et notamment
00:41:24au regard
00:41:25d'une possibilité
00:41:28de profiter
00:41:30d'un début
00:41:32de deuxième socle
00:41:33autour d'une retraite
00:41:34dite par capitalisation.
00:41:36pour quelles raisons ?
00:41:39Parce que je m'étonne
00:41:40de ce qu'en France
00:41:42aujourd'hui
00:41:42le seul système
00:41:44obligatoire
00:41:46de retraite
00:41:46par répartition
00:41:47touche
00:41:49les fonctionnaires
00:41:50c'est-à-dire
00:41:51près de
00:41:51tous les fonctionnaires
00:41:54près de 7 millions
00:41:55et qu'il soit
00:41:56ce qui me paraît
00:41:58intéressant
00:41:59géré
00:42:00par les partenaires sociaux
00:42:01je veux parler
00:42:02donc de la retraite
00:42:03additionnelle
00:42:04obligatoire
00:42:05pour la fonction
00:42:07publique
00:42:07ce qui
00:42:09me semble-t-il
00:42:10s'inscrivant
00:42:11dans le temps long
00:42:12permet
00:42:13les résultats
00:42:15aujourd'hui
00:42:15le suivi
00:42:16de la retraite
00:42:17additionnelle
00:42:17de la fonction publique
00:42:18démontre
00:42:19en tous les cas
00:42:20sa pertinence
00:42:22certes
00:42:23il n'y a que
00:42:2420 ans
00:42:25de recul
00:42:26mais
00:42:27ça commence
00:42:28à parler
00:42:29et je note
00:42:30avec intérêt
00:42:31je le redis
00:42:32parce que
00:42:32vous avez
00:42:33évoqué
00:42:34le conclave
00:42:35je pense que
00:42:36c'est important
00:42:37de poser
00:42:38l'ensemble
00:42:39des sujets
00:42:40sur la table
00:42:42en ce moment
00:42:43quand bien même
00:42:44c'est plus
00:42:45dans une vision
00:42:46prospective
00:42:47donc
00:42:47monsieur le
00:42:49premier président
00:42:50comment
00:42:51peut-être
00:42:52expliquer
00:42:53d'ailleurs
00:42:53ce paradoxe
00:42:55d'une France
00:42:56qui pour l'instant
00:42:57n'a pas
00:42:57officiellement
00:42:58mis en place
00:42:58ce système
00:42:59mais qui pourtant
00:43:00dispose
00:43:01par la volonté
00:43:02des fonctionnaires
00:43:03et de leurs
00:43:03représentants
00:43:05syndicaux
00:43:05et des partenaires
00:43:06sociaux
00:43:06aujourd'hui
00:43:07a mis en oeuvre
00:43:09ce dispositif
00:43:10donc
00:43:10quelle analyse
00:43:11en tirez-vous
00:43:12merci beaucoup
00:43:15nous allons donner
00:43:15la parole
00:43:16maintenant
00:43:16à Pascal Gruny
00:43:17rapporteur
00:43:17de la Banche Vieillesse
00:43:18oui
00:43:19merci monsieur le président
00:43:21merci messieurs
00:43:22les présidents
00:43:23les rapporteurs
00:43:24généraux
00:43:24et merci monsieur
00:43:25le premier président
00:43:27de la cour
00:43:28des comptes
00:43:29on apprécie
00:43:30toujours
00:43:31vos auditions
00:43:34et sur un sujet
00:43:36qui est
00:43:38à la fois
00:43:39sensible
00:43:40mais très
00:43:40important
00:43:41et sur
00:43:42la partie
00:43:43notamment
00:43:44des seniors
00:43:46nous n'avions
00:43:46pas pu
00:43:47en fait
00:43:48intégrer
00:43:49nos amendements
00:43:50dans le texte
00:43:51sur la retraite
00:43:53de la loi
00:43:532023
00:43:54tout comme
00:43:55d'ailleurs
00:43:56sur la pénibilité
00:43:57qui est aussi
00:43:58un sujet
00:43:58donc moi
00:43:59j'ai deux questions
00:44:00donc dans votre rapport
00:44:03vous relevez
00:44:03la faiblesse
00:44:04du taux d'emploi
00:44:05des 15-64 ans
00:44:06en France
00:44:07soit 68,4%
00:44:09en 2023
00:44:10ce qui est inférieur
00:44:11à la moyenne
00:44:12de la zone euro
00:44:13qui est à 70%
00:44:14cette faiblesse
00:44:16du taux d'emploi
00:44:16français par rapport
00:44:17à ses voisins
00:44:18européens
00:44:18réside dans
00:44:19l'écart
00:44:20du taux d'emploi
00:44:21chez les seniors
00:44:21vous indiquez par ailleurs
00:44:23que l'allongement
00:44:24de la durée
00:44:24en emploi
00:44:25à la suite
00:44:26des différentes réformes
00:44:28reculant l'âge moyen
00:44:29de départ à la retraite
00:44:30des ouvriers
00:44:31est très hétérogène
00:44:32selon les catégories
00:44:34socio-professionnelles
00:44:35et le sexe
00:44:36selon l'INSEE
00:44:37cette situation
00:44:38s'expliquerait
00:44:39par le rôle pivot
00:44:40des femmes
00:44:40dans la population
00:44:41des aidants
00:44:42qui les amène
00:44:43à sortir plus rapidement
00:44:44du marché du travail
00:44:45notamment
00:44:46avant l'obtention
00:44:47du taux plein
00:44:48et c'est pour ça aussi
00:44:49que je parlais
00:44:50de la pénibilité
00:44:51comment faire en sorte
00:44:53d'encourager les femmes
00:44:54à partir à la retraite
00:44:55à la fin d'une carrière
00:44:56complète
00:44:57ou comment les accompagner
00:44:58quand on sait
00:44:59que le ratio
00:45:00de dépendance
00:45:01va continuer
00:45:01à s'accentuer
00:45:02passant de 38%
00:45:04en 2022
00:45:05à 53%
00:45:06en 2050
00:45:07sur ma deuxième question
00:45:10vous soulignez
00:45:11que l'UNEDIC
00:45:12constate un léger
00:45:13ressaut d'entrée
00:45:14au chômage
00:45:15trois ans
00:45:16avant l'âge légal
00:45:17de départ à la retraite
00:45:18qui pourrait s'expliquer
00:45:19par un comportement
00:45:20stratégique
00:45:21visant à utiliser
00:45:22la filière senior
00:45:24de l'assurance chômage
00:45:25qui prévoyait
00:45:26une durée maximale
00:45:27d'indemnisation
00:45:28de trois ans
00:45:29avant le 1er février
00:45:302023
00:45:31comme un SASS
00:45:32avant le départ
00:45:33à la retraite
00:45:34la nouvelle convention
00:45:35d'assurance chômage
00:45:36entre en vigueur
00:45:37au 1er janvier 2025
00:45:39prévoit désormais
00:45:40de décaler
00:45:41cette durée maximale
00:45:42d'indemnisation
00:45:43à partir de 55 ans
00:45:45contre 53
00:45:46auparavant
00:45:47et de la réduire
00:45:48à 22 mois
00:45:49pour les personnes âgées
00:45:50de 55 ou 56 ans
00:45:52à la fin
00:45:53de leur contrat
00:45:54de travail
00:45:55et de 27 mois
00:45:56pour les personnes âgées
00:45:56d'au moins 57 ans
00:45:58quelles mesures
00:45:59pourraient être prises
00:46:00pour rompre
00:46:01ce phénomène
00:46:01de SASS
00:46:02et je vous remercie
00:46:03beaucoup
00:46:04Merci
00:46:09C'est la parole
00:46:10à Sylvie Vermeillet
00:46:12rapporteure spéciale
00:46:13pour la comité
00:46:13Merci monsieur le président
00:46:16monsieur le premier président
00:46:18madame
00:46:19monsieur
00:46:20les rapporteurs
00:46:20généraux
00:46:22chers collègues
00:46:22je vous remercie
00:46:25monsieur le premier président
00:46:26ainsi que
00:46:27toute l'équipe
00:46:27de la cour des comptes
00:46:28pour la qualité
00:46:29de ce rapport
00:46:30je reviens
00:46:31sur quelques points
00:46:32que vous avez évoqués
00:46:34et pour lesquels
00:46:35vous avez marqué
00:46:35un accent fort
00:46:37tout d'abord
00:46:39concernant le taux
00:46:40d'emploi des seniors
00:46:41je vais produire
00:46:42moi-même
00:46:42prochainement
00:46:43un rapport
00:46:44sur ce sujet
00:46:45je reviens
00:46:46sur les personnes
00:46:48qui ne sont
00:46:48ni en emploi
00:46:49ni en retraite
00:46:50et qui sont
00:46:51en bonne santé
00:46:52selon l'INSEE
00:46:54cela concerne
00:46:55323 000 personnes
00:46:56entre 60 et 64 ans
00:46:58ce qui représente
00:47:00quand même
00:47:00un nombre
00:47:01non négligeable
00:47:02est-ce que vous auriez
00:47:04des préconisations
00:47:05sur
00:47:06une adaptation
00:47:08voire l'évolution
00:47:10vers des emplois
00:47:11spécifiques
00:47:11est-ce qu'il s'agit
00:47:13de développer
00:47:14une culture d'entreprise
00:47:15une culture de société
00:47:16à l'instar
00:47:17de ce qui se fait
00:47:18quand même
00:47:18davantage en Allemagne
00:47:19mais il s'agit
00:47:21de pouvoir répondre
00:47:22à ces 323 000 personnes
00:47:24qui sont ni en emploi
00:47:25ni en retraite
00:47:26et en bonne santé
00:47:27deuxième point
00:47:28la natalité
00:47:31le rapport
00:47:31de la Cour des comptes
00:47:32ne fait pas
00:47:33trop état
00:47:34du constat
00:47:36de notre
00:47:37natalité
00:47:38en baisse
00:47:39peut-être
00:47:39encore un tout petit peu
00:47:41plus faible
00:47:41plus forte
00:47:43que d'autres pays
00:47:43mais 1,62
00:47:45enfants par femme
00:47:46est-ce qu'il n'y aurait
00:47:48pas
00:47:48là aussi
00:47:49des préconisations
00:47:50à faire
00:47:51en matière
00:47:52de politique
00:47:53nataliste
00:47:54que ce soit
00:47:54je ne sais pas
00:47:55je laisse les affaires
00:47:56sociales
00:47:57y réfléchir
00:47:58les allocations
00:47:59familiales
00:48:00les congés
00:48:00maternités
00:48:01ou l'encadrement
00:48:02en crèche
00:48:03etc
00:48:03mais je pense
00:48:05qu'il ne s'agit pas
00:48:06d'une fatalité
00:48:07et croire
00:48:09en sa jeunesse
00:48:10c'est quand même
00:48:11un élément essentiel
00:48:12quand on fait
00:48:13de la politique
00:48:13et je pense
00:48:15que bien sûr
00:48:16les effets
00:48:16sont à long terme
00:48:17mais ça me semble
00:48:19évidemment
00:48:19puisque le rapport
00:48:21cotisant
00:48:22retraité
00:48:22est un défi
00:48:23majeur
00:48:24comme vous l'avez dit
00:48:24il faudrait
00:48:26à mon sens
00:48:27aussi relancer
00:48:28des politiques
00:48:29natalistes
00:48:29sur l'équité
00:48:31intergénérationnelle
00:48:32vous avez bien
00:48:33insisté
00:48:34j'y adjoindrai
00:48:36donc le niveau
00:48:37de vie
00:48:37des retraités
00:48:38et il me semble
00:48:39dangereux
00:48:41de compromettre
00:48:41le niveau
00:48:42de vie
00:48:42des retraités
00:48:43actuel
00:48:44tant qu'on n'a pas
00:48:45résolu
00:48:45la question
00:48:46du financement
00:48:47de la dépendance
00:48:48l'un et l'autre
00:48:50sont étroitement liés
00:48:52et vous préconisez
00:48:55à la fin du rapport
00:48:56une éventuelle
00:48:58indexation
00:48:59des pensions
00:49:00de retraite
00:49:00sur les salaires
00:49:01qui pourraient
00:49:02être modulés
00:49:03en fonction
00:49:04de l'évolution
00:49:05du rapport
00:49:05cotisant
00:49:06et retraité
00:49:07quand vous proposez
00:49:09ça
00:49:09ça va dans le sens
00:49:12d'une solidarité
00:49:13intergénérationnelle
00:49:14mais pas d'une équité
00:49:15intergénérationnelle
00:49:16puisque c'est du coup
00:49:18contradictoire
00:49:19et il me semble
00:49:22par conséquent
00:49:23que si l'on veut
00:49:24sauver un système
00:49:25par répartition
00:49:26il est essentiel
00:49:28d'y adjoindre
00:49:29un fonds de réserve
00:49:30des retraites
00:49:30qui gomme
00:49:32le nombre
00:49:33de personnes
00:49:33par génération
00:49:34je pense qu'un système
00:49:36par répartition
00:49:37est véritablement
00:49:38un système
00:49:39vertueux
00:49:40les systèmes
00:49:43par capitalisation
00:49:44qu'on a eu
00:49:44avant guerre
00:49:45ont montré
00:49:46leurs limites
00:49:47en raison
00:49:48des effets
00:49:48de l'inflation
00:49:49mais un système
00:49:50par répartition
00:49:51son écueil
00:49:52c'est justement
00:49:54de se baser
00:49:54à l'instant T
00:49:55sur le nombre
00:49:56de personnes
00:49:56qui cotisent
00:49:57et le nombre
00:49:57de pensionnés
00:49:58et lorsque ce nombre
00:50:00est déséquilibré
00:50:01dans le sens
00:50:03des cotisants
00:50:03et bien
00:50:04il génère
00:50:05des déficits
00:50:06et c'est ce que
00:50:06nous connaissons
00:50:08actuellement
00:50:08alors que si l'on
00:50:10savait provisionner
00:50:11à tout instant
00:50:12le nombre
00:50:13de cotisants
00:50:14par génération
00:50:15on éviterait
00:50:16les écueils
00:50:16des lourds déficits
00:50:17que l'on connaît
00:50:18actuellement
00:50:19et si l'on arrivait
00:50:21à résoudre
00:50:22ce problème
00:50:23à travers
00:50:24d'un fonds
00:50:25de réserve
00:50:25des retraites
00:50:26et bien
00:50:26il me semble
00:50:27que les systèmes
00:50:28par répartition
00:50:29n'auraient alors
00:50:30plus d'inconvénients
00:50:31voilà
00:50:31je vous remercie
00:50:32merci monsieur
00:50:35le premier président
00:50:35on vous laisse répondre
00:50:36déjà à cette
00:50:37grande série
00:50:38de questions
00:50:38merci beaucoup
00:50:40je vais le faire
00:50:42en rappelant
00:50:44en préalable
00:50:45ce que j'ai déjà dit
00:50:46à savoir que
00:50:46le rapport
00:50:47ne comprend pas
00:50:48c'est volontaire
00:50:49et c'est au fond
00:50:50dans l'esprit
00:50:51de préconisations
00:50:52et de recommandations
00:50:53nous ferons d'autres
00:50:55rapports sur les retraites
00:50:55mais là nous avons fait
00:50:56deux missions flash
00:50:58extrêmement courtes
00:50:59dans des temps
00:51:00vraiment records
00:51:01un mois et demi
00:51:01puis deux mois et demi
00:51:02en asupuyant
00:51:04beaucoup sur les données
00:51:05des administrations
00:51:05avec l'idée
00:51:06de faire ce que nous
00:51:08a demandé le premier ministre
00:51:08c'est à dire un état
00:51:09des lieux
00:51:09objectif et incontestable
00:51:11et de ce point de vue là
00:51:12je dois le dire
00:51:13c'est plutôt mission accomplie
00:51:14parce qu'il a en fait
00:51:15été fort peu contesté
00:51:16à part certains croisés
00:51:18qui posent une thèse
00:51:19qui est intéressante
00:51:21mais qui en réalité
00:51:23ne vole pas beaucoup
00:51:24socialement
00:51:25ni d'ailleurs financièrement
00:51:27mais au-delà de ça
00:51:29donc ce que je réponds
00:51:31est un peu plus spéculatif
00:51:32et je ne vais pas répondre
00:51:33à tout
00:51:33d'abord les questions
00:51:35de madame la rapporteure générale
00:51:36Edith Bedouano
00:51:37vous me demandez au fond
00:51:39qu'est-ce qu'on peut dire
00:51:41comme mesure
00:51:41d'accompagnement
00:51:43des seniors
00:51:43les plus fragiles
00:51:44si on regarde
00:51:47ce que font les autres
00:51:48et finalement
00:51:50je pense qu'un des intérêts
00:51:51de notre rapport
00:51:51c'est la comparaison internationale
00:51:52le mot clé
00:51:54c'est la formation
00:51:55notamment dans les TPE
00:51:57PME
00:51:58l'Allemagne
00:51:59a mis en oeuvre
00:52:00un programme
00:52:02de cette nature
00:52:03et de grande ampleur
00:52:04qui a tout de même
00:52:04produit des effets
00:52:05très importants
00:52:06pour la deuxième question
00:52:07sur les simulations
00:52:09du modèle mésange
00:52:10et celle du modèle
00:52:11imod.fr
00:52:12de l'OFCE
00:52:13c'est vrai que
00:52:14pour chaque levier économique
00:52:15les cotisations
00:52:16l'indexation
00:52:17nous avons utilisé
00:52:18les outils économiques
00:52:19existants
00:52:20qui étaient les plus adaptés
00:52:21en gros il y en a deux
00:52:22en effet
00:52:22c'est d'abord
00:52:24l'outil mésange
00:52:25de la direction du trésor
00:52:26et puis celui-ci
00:52:27utilisé par l'OFCE
00:52:28alors première chose
00:52:31ces deux modèles
00:52:33parviennent
00:52:34à des résultats
00:52:34qui vont quand même
00:52:35dans le même sens
00:52:36qui sont assez cohérentes
00:52:38avec les évolutions empiriques
00:52:39exposées
00:52:39des allégements
00:52:40sur bas salaire
00:52:40mais avec une ampleur
00:52:41qui est très différente
00:52:43selon l'un et sans l'autre
00:52:44et j'ai envie de dire
00:52:45pardonnez-moi
00:52:46vous êtes
00:52:47la représentation nationale
00:52:48vous incarnez aussi
00:52:49des formations politiques
00:52:50différentes
00:52:50un peu à votre bon cœur
00:52:52parce qu'en vérité
00:52:54la logique de construction
00:52:55des deux modèles
00:52:56est assez différente
00:52:59l'un repose plutôt
00:53:00sur les coûts
00:53:01en disant qu'il est plus
00:53:02d'orientation
00:53:03poussée par l'offre
00:53:05et l'autre
00:53:06est plus keynésien
00:53:07donc il raisonne davantage
00:53:08sur les effets économiques
00:53:09d'un investissement
00:53:10additionnel
00:53:10et dès lors
00:53:12en effet
00:53:13le modèle
00:53:14de l'OFCE
00:53:15a logiquement
00:53:16des effets
00:53:18un peu moindre
00:53:19en termes
00:53:20d'impact
00:53:21d'augmentation
00:53:22de cotisation
00:53:22sur l'emploi
00:53:23si je devais donner
00:53:28une réponse personnelle
00:53:29elle dépendrait
00:53:31peut-être davantage
00:53:32en réalité
00:53:32des modèles
00:53:33de ce que j'ai vécu
00:53:34comme élu
00:53:34dans une autre époque
00:53:36que des modèles
00:53:37mon sentiment
00:53:38c'est que
00:53:39le modèle maison
00:53:40j'ai plutôt tendance
00:53:40à un peu surestimer
00:53:41mais je dis ça
00:53:42je vois le regard
00:53:42de mes collègues
00:53:43qui est foudroyant
00:53:44sur moi
00:53:45parce que
00:53:45je sors complètement
00:53:47je pense qu'on surestime
00:53:48un peu
00:53:49l'impact
00:53:50et cet impact
00:53:51existe
00:53:51c'est pour ça
00:53:52que je me suis gardé
00:53:53de vous donner
00:53:53les chiffres
00:53:54les 57 000 emplois
00:53:55détruits
00:53:56etc
00:53:56ça reste assez macro
00:53:58il faut faire le passage
00:53:59de macro à micro
00:54:00mais en toute hypothèse
00:54:03il y a quand même
00:54:04un impact emploi
00:54:05qui n'est pas positif
00:54:06qui est négatif
00:54:07même dans le modèle
00:54:07OFCE
00:54:08qui est plus
00:54:09keynésien
00:54:10sur les questions
00:54:12de madame Gruny
00:54:13d'abord
00:54:15sur faire en sorte
00:54:17d'encourager les femmes
00:54:18à partir à la retraite
00:54:18à la fin d'une carrière
00:54:19complète
00:54:19quand on sait
00:54:21que le ratio de dépendance
00:54:22va continuer
00:54:22à s'anctuer
00:54:23il y a une grande
00:54:24diversité de situations
00:54:25je dirais que
00:54:27ça concerne aussi
00:54:28d'autres politiques publiques
00:54:29notamment
00:54:30la prise en charge
00:54:31du grand âge
00:54:32celle de la petite enfance
00:54:33pour aider les aidants
00:54:34enfin
00:54:36pour rompre
00:54:36le phénomène de SAS
00:54:37que vous évoquez
00:54:38beaucoup de salariés
00:54:40concernés
00:54:40sont en fait
00:54:41ni en emploi
00:54:43ni en retraite
00:54:43et de façon précoce
00:54:44et ça rejoint
00:54:45une question
00:54:46de madame Vermeillet
00:54:47c'est le cas
00:54:48des ouvriers
00:54:49et des employés
00:54:50principalement
00:54:51et il faut donc
00:54:53comme le prévoit
00:54:53l'accord national interprofessionnel
00:54:55de novembre dernier
00:54:56inciter les entreprises
00:54:57à anticiper
00:54:59les fins de carrière
00:54:59je crois que c'est
00:55:00très important
00:55:01on attend vos travaux
00:55:02avec impatience
00:55:03madame la sélectrice
00:55:04donc faire des entretiens
00:55:06à mi-carrière
00:55:07qui sont à 45 ans
00:55:08de la formation
00:55:10encore une fois
00:55:10c'est central
00:55:11le temps partiel
00:55:13éventuellement
00:55:15on les limite
00:55:15au maximum
00:55:16aussi des comportements
00:55:17de discrimination
00:55:18à l'égard des seniors
00:55:19qui recherchent un emploi
00:55:19et ça sont un certain nombre
00:55:20de normes
00:55:21il y a toute une série
00:55:22de pistes
00:55:23qui ne manqueront pas
00:55:24d'être développées
00:55:25par votre commission
00:55:26mais qui doivent être utilisées
00:55:28parce que là
00:55:29on a un facteur
00:55:30de distinction
00:55:30de discrimination
00:55:31qui n'est pas acceptable
00:55:32vous citiez le chiffre
00:55:33de 323 000
00:55:34moi je le rappelais
00:55:34les 300 000 chômeurs
00:55:35tous les chômeurs
00:55:37comment est-ce que certains
00:55:38après temps
00:55:38ne sont pas volontaires
00:55:39loin de là
00:55:40il y en a beaucoup
00:55:41qui sont dans une situation
00:55:43où ils font des démarches
00:55:44actives de recherche d'emploi
00:55:45on ne leur répond même pas
00:55:46on ne propose pas de formation
00:55:47on ne sait pas non plus
00:55:48quelque chose
00:55:48qui est logique
00:55:49donc là il y a une adaptation
00:55:50de politique publique
00:55:52assez globale
00:55:52à faire
00:55:53les questions
00:55:55du rapporteur général
00:55:57me rappellent
00:55:58de nombreux échanges
00:55:59il a le mérite
00:56:01de souligner
00:56:02un point
00:56:03qui pour moi
00:56:04est absolument incontournable
00:56:05c'est qu'il ne faut pas faire
00:56:07et on ne peut pas faire
00:56:09comme si
00:56:10notre système de retraite
00:56:12était en bonne santé financière
00:56:13ce n'est pas exact
00:56:14je rappelle
00:56:16les conclusions
00:56:16de notre premier rapport
00:56:17qui n'ont été discutées
00:56:17encore une fois
00:56:18par personne
00:56:18après
00:56:18les uns vont proposer
00:56:20des économies
00:56:20les autres vont proposer
00:56:21des augmentations
00:56:21de cotisations
00:56:22les troisièmes vont proposer
00:56:23des impôts
00:56:23ce n'est pas mon sujet
00:56:24mais 6 milliards
00:56:26c'est le déficit actuel
00:56:2715 milliards
00:56:29c'est le besoin
00:56:30de financement
00:56:31à l'horizon 2035
00:56:3230 milliards
00:56:33c'est le besoin
00:56:33de financement
00:56:34à l'horizon 2045
00:56:35et je ne reprends pas
00:56:37les thèses
00:56:38sur la fonction publique
00:56:39que certains ont utilisé
00:56:40auquel je ne crois pas
00:56:42auquel la cour
00:56:42ne croit pas
00:56:43plutôt
00:56:43mais voilà
00:56:45ça c'est
00:56:46un ordre de grandeur
00:56:47il est incontournable
00:56:48et vous avez raison
00:56:50de le rappeler
00:56:50dans votre rôle
00:56:51de rapporteur général
00:56:51de la commission des finances
00:56:52sur la capitalisation
00:56:54c'est un débat
00:56:56que les partenaires sociaux
00:56:58peuvent traiter
00:56:59doivent traiter
00:57:01selon le point
00:57:02du pléorose place
00:57:03dans leurs négociations
00:57:06notre rapport
00:57:07rappelle bien
00:57:08qu'il existe en France
00:57:09des dispositifs
00:57:09de retraite collective
00:57:10ou individuelle
00:57:10fonctionnant par capitalisation
00:57:12de nombreux autres pays
00:57:13notamment l'Allemagne
00:57:14ont introduit
00:57:15des mécanismes comparables
00:57:16en complémentant
00:57:18leur système
00:57:18fonctionnant par répartition
00:57:19mais je pense que
00:57:22la question
00:57:22de la mise en place
00:57:23d'un état de capitalisation
00:57:24n'a pas de lien direct
00:57:25avec la nécessité
00:57:26d'équilibrer
00:57:27les comptes
00:57:27de retraite
00:57:27par répartition
00:57:28c'est pas ce que vous dites
00:57:30mais je le rappelle
00:57:30Mario Draghi
00:57:33concluait
00:57:34qu'une généralisation
00:57:34de la capitalisation
00:57:35pouvait avoir
00:57:36des effets bénéfiques
00:57:37sur l'économie européenne
00:57:37notamment le financement
00:57:38des entreprises
00:57:38mais l'actualité récente
00:57:41nous montre
00:57:42les risques
00:57:43de tels dispositifs
00:57:44qu'ils doivent donc
00:57:46en toute aide-cause
00:57:46être conçus
00:57:48en limitant ces risques
00:57:49diversification des actifs
00:57:51notamment
00:57:51dans lesquels
00:57:52ils sont investis
00:57:53en toute hypothèse
00:57:55et ça je crois
00:57:56que c'est une conclusion
00:57:57lourde et fondamentale
00:57:58la capitalisation
00:58:00peut être adoptée
00:58:02dans le cadre
00:58:03de ces négociations
00:58:03mais
00:58:05que personne ne pense
00:58:06qu'elle est
00:58:07la solution magique
00:58:08c'est pas ce que vous dites
00:58:09non plus
00:58:10mais je le dis
00:58:10ça peut être un complément
00:58:12c'est pas autre chose
00:58:13ce que nos deux rapports
00:58:14montrent
00:58:15c'est que
00:58:16la retraite de répartition
00:58:18par répartition
00:58:19est viable
00:58:20en tout cas
00:58:21elle est sauvable
00:58:21et que ça doit rester
00:58:23le fondement
00:58:24du système français
00:58:25d'ailleurs
00:58:26c'est aussi pour ça
00:58:27que nous avons fait
00:58:28les comparaisons
00:58:29avec l'Allemagne
00:58:29l'Italie
00:58:30l'Espagne
00:58:30dans ces trois pays
00:58:31ce sont encore
00:58:32des systèmes de retraite
00:58:33par répartition
00:58:34qui sont le fondement
00:58:34après l'équilibre
00:58:35est à trouver
00:58:36donc
00:58:37voilà
00:58:38je pense qu'il ne faut
00:58:39pas l'exclure
00:58:40il faut
00:58:41si on le retient
00:58:42le mitiger
00:58:43du point de vue des risques
00:58:44et enfin
00:58:45toujours considérer
00:58:46que ça n'est qu'un ajout
00:58:47ou un complément
00:58:48à dimensionner
00:58:49mais pas davantage
00:58:50et ça rejoint aussi
00:58:51une des questions
00:58:51de Mme Vermeillet
00:58:52donc j'ai répondu
00:58:52à deux de ces questions
00:58:53la troisième
00:58:53sur la natalité
00:58:55non
00:58:56c'était pas
00:58:57dans le champ
00:58:57de notre rapport
00:58:58il y a un problème
00:59:00très important
00:59:01que nous n'avons pas
00:59:02traité là
00:59:02parce que c'était pas
00:59:03notre mission
00:59:04c'est la question
00:59:04du taux d'emploi
00:59:05des jeunes
00:59:06nous l'avons traité
00:59:07dans notre rapport
00:59:07public annuel
00:59:08que j'ai présenté
00:59:08devant notre hémicycle
00:59:10il y a quelques semaines
00:59:11d'ailleurs les choses
00:59:13étaient finalement
00:59:14relativement satisfaisantes
00:59:15mais il y a aussi
00:59:16quand même
00:59:1712% de jeunes
00:59:18qui ne sont ni en emploi
00:59:19ni en formation
00:59:21et donc ça c'est un sujet
00:59:22tout à fait
00:59:23ni en éducation
00:59:24pour ce qui le concerne
00:59:25donc l'insertion
00:59:27des jeunes
00:59:27est plutôt réussie
00:59:2888%
00:59:28mais c'est quand même
00:59:30un sujet qui existe
00:59:31avec des phénomènes
00:59:32de pauvreté
00:59:32et les questions
00:59:34de natalité
00:59:35sont très importantes
00:59:37savoir comment les traiter
00:59:39là encore
00:59:39nous attendons
00:59:40avec impatience
00:59:41merci beaucoup
00:59:44monsieur le président
00:59:45alors nous allons
00:59:46ouvrir maintenant
00:59:46le débat avec
00:59:47les sénateurs
00:59:49des commissions
00:59:50et on va commencer
00:59:51par Raymond de Ponce et Mange
00:59:52merci monsieur le président
00:59:56et merci pour
00:59:57ce rapport
00:59:59très complet
01:00:01je trouve
01:00:02alors effectivement
01:00:03nous partageons
01:00:04le constat
01:00:05à l'épreuve
01:00:07d'une lecture
01:00:08plus attentive
01:00:09nous partageons
01:00:11le constat
01:00:12et comme vous dites
01:00:13nous n'aurons pas
01:00:13les mêmes solutions
01:00:14parce que
01:00:16parce que nous n'avons pas
01:00:17la même
01:00:19appréciation
01:00:20des causes
01:00:21enfin je veux dire
01:00:22souvent on dit
01:00:22les gens ne proposent pas
01:00:24nous avons des dissensus
01:00:26sur les solutions
01:00:27parce que
01:00:28monsieur le président
01:00:29nous avons
01:00:29des dissensus
01:00:30aussi
01:00:31sur les causes
01:00:32qui ont conduit
01:00:33à ce constat
01:00:34mais c'est un autre sujet
01:00:36vous ne préconisez pas
01:00:37des solutions
01:00:38je ne vais pas vous reprocher
01:00:39de ne pas voir
01:00:40toutes les causes
01:00:40de ce constat
01:00:42donc ce que nous partageons
01:00:44aussi au-delà du constat
01:00:45c'est votre préoccupation
01:00:47sur le maintien
01:00:47de l'équité
01:00:48et justement
01:00:50il est bon
01:00:51de voir
01:00:52le système
01:00:53la performance
01:00:54du système français
01:00:55par exemple
01:00:57sa bonne performance
01:00:58quant à la lutte
01:01:00contre la pauvreté
01:01:01des personnes
01:01:01retraitées
01:01:03ça c'est
01:01:04une donnée
01:01:06et un constat
01:01:07d'aujourd'hui
01:01:08qu'il faut préserver
01:01:09effectivement
01:01:09quand on propose
01:01:11des solutions
01:01:14comme vous dites
01:01:14notamment
01:01:15l'indexation
01:01:17qui si
01:01:18ça devait
01:01:19être sous-indexé
01:01:21pourrait
01:01:21refaire
01:01:22augmenter
01:01:24la part
01:01:25des retraités
01:01:26pauvres
01:01:27qui sont
01:01:27qui ont
01:01:28toujours
01:01:29enfin
01:01:29qui ont diminué
01:01:30tendanciellement
01:01:31mais qui tendent
01:01:32maintenant
01:01:32de nouveau
01:01:33à reprogresser
01:01:35alors moi
01:01:36je voulais
01:01:36venir aussi
01:01:37sur votre constat
01:01:38effectivement
01:01:38que l'allongement
01:01:41de l'âge
01:01:41de la retraite
01:01:42et aussi
01:01:42de la durée
01:01:43nécessaire
01:01:44pour une retraite
01:01:45entière
01:01:46l'amélioration
01:01:49du taux d'activité
01:01:49c'est fait
01:01:50par les personnes
01:01:51qui étaient
01:01:51à l'emploi
01:01:52déjà en emploi
01:01:53au moment
01:01:54où on a prolongé
01:01:55et ça
01:01:56effectivement
01:01:57il y a eu
01:01:58très peu
01:01:59de choses
01:02:00très peu
01:02:00de progressions
01:02:01sur ceux
01:02:01qui étaient
01:02:02les fameux
01:02:02ninis
01:02:03ou même
01:02:04y compris
01:02:04avec l'effet
01:02:05d'horizon
01:02:05sur ceux
01:02:06qui étaient
01:02:06dans les classes
01:02:07d'âge
01:02:08précédentes
01:02:09alors vous avez
01:02:10parlé d'espérance
01:02:10de vie
01:02:11mais pas
01:02:12d'espérance
01:02:13de vie
01:02:13en bonne santé
01:02:14et pourtant
01:02:15c'est celle-là
01:02:16qui va déterminer
01:02:17effectivement
01:02:18selon les catégories
01:02:20socio-professionnelles
01:02:21selon les conditions
01:02:22et aussi
01:02:23hommes-femmes
01:02:23la durée
01:02:25de vie
01:02:26à la retraite
01:02:26donc quand on dit
01:02:27que les pays
01:02:28européens
01:02:29veulent maintenir
01:02:30la durée
01:02:32du temps
01:02:33à la retraite
01:02:34en tout état
01:02:36de cause
01:02:36y compris
01:02:38les retraites
01:02:39les réformes
01:02:41d'avant
01:02:41ont fait
01:02:42que
01:02:42les catégories
01:02:46les déciles
01:02:46les premiers déciles
01:02:47de niveau de vie
01:02:48ont vu
01:02:49leur durée
01:02:49de vie
01:02:50à la retraite
01:02:51diminuer
01:02:51et voir
01:02:52pour certains
01:02:52mourir
01:02:53tout simplement
01:02:53avant la retraite
01:02:55et ça
01:02:55ça a bien été
01:02:56aussi
01:02:56alors
01:02:57retraite
01:02:59et espérance
01:03:00de vie
01:03:00espérance
01:03:00de vie
01:03:01en bonne santé
01:03:02la réforme
01:03:03de 2010
01:03:04de fait
01:03:06tous les gains
01:03:07d'espérance
01:03:08de vie
01:03:08ont été
01:03:09boulottés
01:03:09par travail
01:03:10et je rappelle
01:03:11que quand on parlait
01:03:12de retraite
01:03:12et espérance
01:03:13de vie
01:03:13on parlait
01:03:14de tiers
01:03:15affectés
01:03:15au travail
01:03:16un tiers
01:03:16affecté
01:03:18à la durée
01:03:19de la retraite
01:03:20et ce n'est plus
01:03:21le cas
01:03:21maintenant
01:03:21l'allongement
01:03:22de fait
01:03:23les durées
01:03:24tendent
01:03:24plutôt
01:03:25à baisser
01:03:26et une question
01:03:28que je voulais
01:03:29voir
01:03:30est-ce que vous avez
01:03:31justement
01:03:32dans le fait
01:03:32que ce sont
01:03:34juste ceux
01:03:35qui travaillent
01:03:35qui ont
01:03:37continué
01:03:38à travailler
01:03:38et améliorer
01:03:39le taux d'activité
01:03:40par les réformes
01:03:42est-ce que vous avez
01:03:42pris en compte
01:03:45les conditions
01:03:45de travail
01:03:46puisque Dominique
01:03:47Méda
01:03:47dernièrement
01:03:48dit
01:03:48il n'y aura plus
01:03:49d'augmentation
01:03:49du taux d'emploi
01:03:51des personnes
01:03:52seniors
01:03:52sans un retour
01:03:54massif
01:03:55sur les conditions
01:03:56de travail
01:03:56et là
01:03:56vous avez travaillé
01:03:57avec la Dares
01:03:58et le constat
01:03:59de la Dares
01:04:00est accablant
01:04:01sur l'évolution
01:04:02depuis 20 ans
01:04:02des conditions
01:04:03de travail
01:04:03et ceci est peut-être
01:04:05une cause
01:04:05vous avez parlé
01:04:06de la formation
01:04:07mais la formation
01:04:08ne suffira pas
01:04:09il faudra peut-être
01:04:09revoir
01:04:11les conditions
01:04:12de travail
01:04:12est-ce que vous avez
01:04:13un petit peu
01:04:14regardé cette piste
01:04:16et je termine
01:04:17sur le système
01:04:18par capitalisation
01:04:19le système
01:04:19par capitalisation
01:04:21il ne résout
01:04:22en rien
01:04:22le rapport
01:04:23démographique
01:04:24c'est absolument
01:04:26neutre
01:04:26sur ça
01:04:28et s'il est
01:04:29effectivement
01:04:30depuis 30 ans
01:04:31introduit
01:04:33et compris
01:04:33de façon obligatoire
01:04:34mais il est
01:04:35en montée en charge
01:04:36c'est-à-dire
01:04:37qu'ils ont
01:04:37trois fois plus
01:04:38de cotisations
01:04:39parce qu'ils sont
01:04:41montés
01:04:41en phase
01:04:43de prestation
01:04:45et donc
01:04:45ils ont des réserves
01:04:46mais nous avions aussi
01:04:47un fonds
01:04:48de réserve
01:04:49des retraites
01:04:50qui a été dit
01:04:50l'APD
01:04:51et qui nous aurait
01:04:52permis effectivement
01:04:53de faire face
01:04:54au choc démographique
01:04:55donc c'est un petit peu
01:04:56tous ces aspects
01:05:00que je voulais voir
01:05:00et surtout
01:05:01qu'est-ce qu'on propose
01:05:03en termes aussi
01:05:04d'analyse
01:05:05des conditions
01:05:06de travail
01:05:07merci bien
01:05:08merci
01:05:11je propose
01:05:12à Pascal Savoldelli
01:05:13de poursuivre
01:05:15le micro
01:05:21pourtant j'ai une voix
01:05:23alors là
01:05:24ça va amplifier
01:05:25le propos
01:05:26merci monsieur
01:05:28le premier vice-président
01:05:29votre expertise
01:05:30et celle de votre équipe
01:05:31sont toujours précieuses
01:05:32pour avoir un exercice
01:05:34critique
01:05:34de l'action publique
01:05:35je vous avoue
01:05:39que je me suis interrogé
01:05:40en vous écoutant
01:05:41mais comme
01:05:41j'étais aussi à l'audition
01:05:42que vous avez fait
01:05:43à la commission des finances
01:05:44je me suis dit
01:05:44il doit y avoir
01:05:45il y a des traits d'union
01:05:45il y a une cohérence intellectuelle
01:05:47et de pensée politique
01:05:49parce que là
01:05:52vous parlez d'équité
01:05:53et vous le savez très bien
01:05:54peut-être même mieux que moi
01:05:55moi je préfère l'égalité
01:05:59et vous savez très bien
01:06:01que ça fait débat
01:06:02et ça fait débat
01:06:03y compris sur la question
01:06:05sur les questions sociales
01:06:07c'est que moi je pense
01:06:09c'est que moi je pense
01:06:09qu'il faut qu'on soit attaché
01:06:10à ce qui est
01:06:11nos valeurs républicaines
01:06:12ce qui a marqué
01:06:13égalité
01:06:14liberté
01:06:15fraternité
01:06:15et j'ai pas envie
01:06:16qu'on organise
01:06:18telle ou telle réflexion
01:06:19ou telle méthodologie
01:06:20autour d'équité
01:06:21liberté
01:06:22et fraternité
01:06:22parce que c'est notre modèle français
01:06:25notre modèle républicain
01:06:27c'est-à-dire
01:06:28d'être égaux en droit
01:06:29et en obligation
01:06:30et l'équité
01:06:32ça me pose question
01:06:33c'est savoir
01:06:34qui fixe
01:06:36le caractère juste
01:06:37ou injuste
01:06:37d'une inégalité
01:06:38vous en avez traité
01:06:40d'ailleurs dans vos travaux
01:06:41c'est venu là
01:06:41dans la discussion
01:06:42ça peut être partagé
01:06:43par d'autres
01:06:43on a des réflexions
01:06:45des regards différents
01:06:46sur ce qu'on peut considérer
01:06:47comme une inégalité
01:06:48ou pas
01:06:48mais qui décide
01:06:50donc voilà
01:06:51je vous fais cette petite remarque
01:06:53parce que
01:06:54je n'avais pas le temps
01:06:55de réagir l'autre fois
01:06:56mais bon
01:06:57il n'y a pas de recommandation
01:07:00il y a une objectivité
01:07:03mais il n'y a pas
01:07:04une neutralité
01:07:05monsieur le premier
01:07:05président de la cour
01:07:06la semaine dernière
01:07:09vous avez parlé
01:07:09de révolution
01:07:10de la dépense publique
01:07:11bon
01:07:13moi je vous dis
01:07:14peut-être une révolution
01:07:15de la recette publique
01:07:15vous voyez
01:07:16parce que
01:07:18vous avez quand même
01:07:19dans vos travaux
01:07:20si j'ai bien compris
01:07:21et dans des délais
01:07:22très courts
01:07:22et l'expertise
01:07:23est de qualité
01:07:24vous examinez
01:07:26la sous-indexation
01:07:27des pensions
01:07:27sur l'inflation
01:07:28c'est pas neutre
01:07:29mais il faut faire
01:07:30cet examen
01:07:31vous examinez
01:07:32la question
01:07:33du taux de cotisation
01:07:34et bien d'autres aspects
01:07:36et pour finir
01:07:37mon propos
01:07:37moi je vous pose
01:07:38cette question
01:07:39si on reste
01:07:41sur le système
01:07:42de retraite
01:07:43par répartition
01:07:43il faut qu'on discute
01:07:45qu'on débatte
01:07:48de manière très apaisée
01:07:50mais surtout argumentée
01:07:52sur quelle est
01:07:53la répartition
01:07:54quel est l'effort
01:07:56de répartition
01:07:56et moi je vous interroge
01:07:58parce que je suis
01:07:59vos travaux
01:07:59comme tous mes collègues
01:08:00ici sur d'autres champs
01:08:02de l'expertise
01:08:03de la cour des comptes
01:08:04moi je vous demande
01:08:04est-ce qu'il faut
01:08:07prendre en compte
01:08:07le régime fiscal
01:08:09des travailleurs
01:08:10des plus modestes
01:08:13à ceux qui ont
01:08:14les plus hauts salaires
01:08:15comme travailleurs
01:08:15avec le régime fiscal
01:08:17qui est favorable
01:08:18au revenu du capital
01:08:19pourquoi
01:08:19parce que
01:08:21quelle est la ligne
01:08:23de partage
01:08:24d'harmonie
01:08:24entre les efforts
01:08:26demandés
01:08:26à ceux qui travaillent
01:08:29des plus bas salaires
01:08:30aux plus hauts salaires
01:08:31et quelle est la part
01:08:33de la contribution
01:08:34des revenus
01:08:35du capital
01:08:37voilà ça
01:08:38ça je trouve
01:08:39que ça serait
01:08:39vous voyez
01:08:40ça nous permet peut-être
01:08:41d'avoir
01:08:41et je finis un trait d'union
01:08:42entre nous
01:08:42c'est à dire que vous
01:08:43vous dites
01:08:43révolution de la dépense publique
01:08:45moi je dis aussi
01:08:45révolution de la recette publique
01:08:47merci
01:08:48très bien
01:08:49on donne maintenant
01:08:50la parole à Monique Lubin
01:08:51merci monsieur le président
01:08:56monsieur le premier président
01:08:59de la cour des comptes
01:09:00je me permettrai
01:09:01en préambule
01:09:02de rappeler un propos
01:09:04que vous avez tenu
01:09:05lorsque vous êtes venu
01:09:07présenter la première partie
01:09:08du rapport
01:09:09devant la commission
01:09:11des affaires sociales
01:09:12où vous avez dit
01:09:14clairement
01:09:14que le système
01:09:15de retraite
01:09:16par répartition
01:09:17avait des bases
01:09:18solides
01:09:19et qu'il n'était pas
01:09:20en danger
01:09:21j'aime à le répéter
01:09:23parce que je trouve
01:09:25que
01:09:25on aurait tendance
01:09:28du moins
01:09:29certains d'entre nous
01:09:31en fonction
01:09:32de l'orientation
01:09:33qu'ils veulent donner
01:09:34à ce dossier retraite
01:09:36à dramatiser
01:09:38toujours un petit peu
01:09:38les choses
01:09:39je pense que notre rôle
01:09:40de politique aussi
01:09:41c'est
01:09:42de ne pas
01:09:44effrayer la population
01:09:45et notamment les jeunes
01:09:46qui ont trop tendance
01:09:47à dire aujourd'hui
01:09:48que de toute façon
01:09:49ils n'auront pas de retraite
01:09:50et que donc
01:09:50ils ne se battront pas
01:09:52pour garder un système
01:09:53de retraite
01:09:54par répartition
01:09:55je ne souhaite pas
01:09:55du tout
01:09:56accompagner
01:09:57cette tendance
01:09:57cela dit
01:09:58vous parlez
01:10:01des déficits prévus
01:10:05et effectivement
01:10:07le rapport
01:10:08que vous avez fait
01:10:09est étayé
01:10:10sur le sujet
01:10:11et je fais toujours
01:10:13aussi
01:10:13le comparatif
01:10:15avec les travaux
01:10:16du corps
01:10:16qui sont aussi
01:10:19précieux
01:10:20sur ce sujet là
01:10:20sur
01:10:23les déficits
01:10:24à prévoir
01:10:25dans les 5 années
01:10:2610 années à venir
01:10:27très bien
01:10:28lorsqu'on parle
01:10:29de 2045
01:10:30méfions-nous
01:10:31n'affolons personne
01:10:33de 2035
01:10:352045
01:10:36n'affolons personne
01:10:37ce qui se passe
01:10:38depuis ces 3-4
01:10:40dernières années
01:10:41doit nous inciter
01:10:43à la prudence
01:10:44nous sommes
01:10:46voilà
01:10:47nous ne savons pas
01:10:48ce qui peut se produire
01:10:48au plan économique
01:10:49nous avons eu
01:10:51un sujet
01:10:53avec la
01:10:54la crise
01:10:55Covid
01:10:57nous avions
01:10:58des prévisions
01:10:59extrêmement inquiétantes
01:11:00qui ne se sont pas
01:11:02révélées justes
01:11:03et c'est peut-être
01:11:04maintenant
01:11:04que nous avons
01:11:05d'ailleurs
01:11:05quelques répercussions
01:11:07donc je veux dire
01:11:07voilà
01:11:08restons
01:11:09prenons les chiffres
01:11:11tels qu'ils sont
01:11:11ils sont sérieux
01:11:12ils sont étayés
01:11:14n'affolons personne
01:11:15par la suite
01:11:17c'est ce que
01:11:18c'est ce que je voudrais dire
01:11:19je voudrais dire aussi
01:11:20que
01:11:20on parle
01:11:21beaucoup d'emploi
01:11:23des seniors
01:11:24et
01:11:25je
01:11:26je
01:11:26je
01:11:27je
01:11:27je lirai avec
01:11:28beaucoup d'attention
01:11:30le rapport
01:11:31que nous
01:11:31fera notre collègue
01:11:33Sylvie Vermillet
01:11:34nous avons
01:11:35nous avons
01:11:36produit un rapport
01:11:37il y a quelques années
01:11:38avec
01:11:38René Paul Savary
01:11:40et nous avions
01:11:41déjà
01:11:42préconisé
01:11:43un certain
01:11:43nombre
01:11:44de solutions
01:11:45les années
01:11:46ont passé
01:11:47et je vois
01:11:48que de toute façon
01:11:49les entreprises
01:11:50ne se saisissent
01:11:52absolument pas
01:11:52des solutions
01:11:53pourtant nous les
01:11:54nous les entendons
01:11:55j'imagine que
01:11:56Sylvie Vermillet
01:11:57les entendra aussi
01:11:58et il y a toujours
01:11:59beaucoup de bonne volonté
01:12:01je vais vous dire
01:12:02ce que je pense
01:12:02sur l'emploi
01:12:03des seniors
01:12:03je crains
01:12:04que nous ne soyons
01:12:05dans une espèce
01:12:07de culture
01:12:08du non-emploi
01:12:10des seniors
01:12:10en France
01:12:11au niveau
01:12:12des entreprises
01:12:13qui ne recrutent
01:12:15pas des seniors
01:12:16qui ont tendance
01:12:18toujours
01:12:19à licencier
01:12:21les plus âgés
01:12:23lorsqu'il y a
01:12:23des difficultés
01:12:24c'est une espèce
01:12:26de culture
01:12:26et moi je le regrette
01:12:27terriblement
01:12:28et je crains
01:12:30je crains
01:12:31que nous n'en restions
01:12:32longtemps
01:12:33à l'incantation
01:12:34sur ce qui est
01:12:34l'emploi des seniors
01:12:36j'espère que non
01:12:36j'espère que nous
01:12:37trouverons
01:12:38des mesures
01:12:40qui inciteront
01:12:41sans parler
01:12:42de coercition
01:12:43mais je vous avoue
01:12:44que je suis un petit peu
01:12:45inquiète
01:12:45partant de là
01:12:47la seule question
01:12:50que nous devons
01:12:50la question
01:12:51que nous devons
01:12:52nous poser
01:12:53n'est-elle pas
01:12:54simplement
01:12:54celle de savoir
01:12:55si nous voulons
01:12:56conserver
01:12:57un modèle
01:12:58de retraite
01:12:59par répartition
01:12:59je crois que
01:13:00tout le monde
01:13:00est d'accord
01:13:01la capitalisation
01:13:02je pense qu'un certain
01:13:03nombre d'entre nous
01:13:03ont compris
01:13:04quelles en étaient
01:13:04les limites
01:13:05un système
01:13:06de retraite
01:13:08par répartition
01:13:09qui permette
01:13:10aux gens
01:13:10notamment
01:13:11à ceux qui ont
01:13:11les métiers
01:13:12les plus difficiles
01:13:13de partir
01:13:15à la retraite
01:13:15relativement
01:13:16tôt
01:13:17de ne pas travailler
01:13:18jusqu'au moment
01:13:19où de toute façon
01:13:20après
01:13:20ils ne pourront
01:13:22plus profiter
01:13:22de rien
01:13:23en gardant
01:13:25un niveau
01:13:25de revenu
01:13:26comparé
01:13:27à celui
01:13:27des salariés
01:13:29qui restera
01:13:30tout à fait
01:13:31décent
01:13:32et donc
01:13:33partant
01:13:33de là
01:13:34et je terminerai
01:13:35par là
01:13:35je rejoindrai
01:13:36mon collègue
01:13:37Salvoldéli
01:13:39Patrick
01:13:39la question
01:13:42à se poser
01:13:43est très certainement
01:13:44celle des recettes
01:13:45très bien
01:13:48d'accord
01:13:50écoutez
01:13:51monsieur
01:13:51le premier président
01:13:52on vous laisse répondre
01:13:53à ces trois
01:13:54de série
01:13:54de questions
01:13:55j'ai commencé
01:13:59par répondre
01:13:59à Pascal Salvoldéli
01:14:00parce que
01:14:01il m'a beaucoup
01:14:02rajeuni
01:14:02en période
01:14:04
01:14:04non seulement
01:14:06je ne faisais pas
01:14:06je ne l'ai pas pris
01:14:08dans le corps des comptes
01:14:09mais
01:14:09je ne faisais même pas
01:14:10de politique
01:14:11j'étais un jeune étudiant
01:14:12parce que vous avez
01:14:14soulevé des débats
01:14:14qui sont quasi philosophiques
01:14:15sur égalité
01:14:17et équité
01:14:17c'est vrai que
01:14:18ce sont des notions
01:14:19qui ne sont pas
01:14:19synonymes
01:14:21sur l'égalité
01:14:22elle-même
01:14:22on peut l'interpréter
01:14:23aussi
01:14:24c'est l'égalité
01:14:24des chances
01:14:25l'égalité des conditions
01:14:26l'égalité des opportunités
01:14:27elle peut être formelle
01:14:29elle peut être réelle
01:14:30mais au final
01:14:32de quoi s'agit-il quand même
01:14:34quand nous parlons d'équité
01:14:35il s'agit
01:14:36je disais qu'il fallait
01:14:38vous pouvez raisonner
01:14:39de plusieurs façons
01:14:39sur l'égalité
01:14:40et que c'est différent
01:14:42la notion d'équité
01:14:42mais au total
01:14:44quand nous parlons d'équité
01:14:45dans ce rapport
01:14:45et j'y tiens
01:14:46c'est pour ça que je commence par là
01:14:47pour répondre aux questions suivantes
01:14:48nous parlons bien
01:14:50de limiter
01:14:51de réduire
01:14:53des inégalités
01:14:54des situations d'inégalité
01:14:55nous voyons que
01:14:57quand on examine
01:14:58le système des retraites
01:14:59si on analyse
01:15:00des choses de façon
01:15:00trop globale
01:15:01on passe à côté
01:15:02d'un certain nombre
01:15:03de situations
01:15:04qui doivent être traitées
01:15:05et ce sont celles
01:15:06qui en vérité
01:15:07sont discutées
01:15:08par les partenaires sociaux
01:15:08en ce moment
01:15:09c'est la question d'inégalité
01:15:11entre les femmes
01:15:12et les hommes
01:15:13liées notamment
01:15:14aux carrières hachées
01:15:16liées aussi
01:15:17à ce rôle d'aidante
01:15:18que la société
01:15:19leur attribue encore
01:15:20une sorte d'assignation
01:15:21liées
01:15:23à des paramètres
01:15:25qui sont aussi
01:15:26des paramètres sanitaires
01:15:27ou d'espérance de vie
01:15:29il y a
01:15:30les inégalités
01:15:30que subissent
01:15:31ceux qui sont
01:15:32dans des situations
01:15:32pénibles
01:15:34qui ont des travaux
01:15:36plus
01:15:37difficiles
01:15:38que d'autres
01:15:39il y a
01:15:40la situation
01:15:40de ceux
01:15:41qui sont en même santé
01:15:41et puis il y a aussi
01:15:42ces
01:15:42ni en emploi
01:15:44ni
01:15:44en formation
01:15:46qui d'ailleurs
01:15:47appartiennent parfois
01:15:48aux autres ensembles
01:15:49à commencer par les chômeurs
01:15:50mais pas seulement eux
01:15:51et donc c'est bien
01:15:52de réduire
01:15:53les inégalités
01:15:54qu'il s'agit
01:15:55c'est en ce sens là
01:15:57que nous entendons
01:15:57l'équité
01:15:58ensuite
01:16:00vous m'appelez
01:16:01à réfléchir
01:16:01sur la fiscalité
01:16:02alors
01:16:03c'est pas par idéologie
01:16:04c'est parce que
01:16:05c'est pas le rôle
01:16:06de la Cour des comptes
01:16:06de le faire
01:16:07nous travaillons
01:16:09quasi essentiellement
01:16:10sur la dépense publique
01:16:11il y a certes
01:16:11le conseil
01:16:11des prêlements obligatoires
01:16:12à nos côtés
01:16:13nous ne sommes pas
01:16:14l'institution
01:16:17qui réfléchit
01:16:18sur la fiscalité
01:16:19de surcroît
01:16:19c'était pas du tout
01:16:20la commande
01:16:20qui nous a été faite
01:16:21mais
01:16:22je voudrais quand même
01:16:23poursuivre
01:16:23par deux réflexions
01:16:25la première
01:16:26c'est sur la révolution
01:16:26de la dépense
01:16:27la révolution
01:16:29ne devrait pas vous fâcher
01:16:29mais
01:16:31il y a bien
01:16:32une révolution
01:16:32à faire de la dépense
01:16:33au sens où
01:16:33il faut sortir
01:16:35d'une réflexion
01:16:36un peu mécaniste
01:16:37qui considérait
01:16:38que toute dépense publique
01:16:39est à proscrire
01:16:40ou bien qu'il faut agir
01:16:41uniquement sur la quantité
01:16:42de dépenses publiques
01:16:43ce que j'appelle
01:16:43révolution de la dépense
01:16:44c'est de travailler
01:16:45sur la qualité
01:16:45de la dépense publique
01:16:46nous avons 57%
01:16:48de dépenses publiques
01:16:48dans notre PIB
01:16:49c'est beaucoup
01:16:50je peux comprendre
01:16:52pourquoi les français
01:16:53ont cette préférence
01:16:54pour la dépense
01:16:54parce que nous sommes
01:16:55attachés à un modèle social
01:16:56néanmoins
01:16:58deux remarques
01:16:58la première
01:16:59c'est que nous sommes
01:16:598 points de PIB
01:17:00au-dessus de la moyenne
01:17:01de la zone euro
01:17:01c'est énorme
01:17:02et la deuxième
01:17:03c'est que
01:17:04il y a une question
01:17:05d'efficacité
01:17:05de la dépense publique
01:17:07ça c'est très important
01:17:09pensez que
01:17:11entre la crise
01:17:12Covid
01:17:122019 et maintenant
01:17:13nous avons augmenté
01:17:14la dépense publique
01:17:15de 3% de PIB
01:17:16est-ce que vous êtes
01:17:17vraiment persuadé
01:17:17est-ce que les français
01:17:19le savent
01:17:19que ces 3% de PIB
01:17:21correspondent à un surcroît
01:17:23d'efficacité
01:17:24du service public
01:17:25dans notamment
01:17:27les deux grandes questions
01:17:28que nous connaissons
01:17:29à savoir
01:17:30l'éducation
01:17:31et l'hôpital
01:17:32la réponse est non
01:17:33nous avons produit
01:17:35il y a quelques jours
01:17:36un rapport
01:17:37sur une revue
01:17:39de dépenses
01:17:40sur les dépenses
01:17:40d'assurance maladie
01:17:41que vous avez regardé
01:17:42de près
01:17:43et ce rapport
01:17:45montre comment
01:17:45on peut faire
01:17:45une vingtaine
01:17:46de milliards d'euros
01:17:46d'économies
01:17:47pour l'essentiel
01:17:49sans toucher
01:17:49aux assujettis
01:17:50en revoyant
01:17:52des questions
01:17:53de gouvernance
01:17:54en traitant
01:17:55des questions
01:17:56de prévention
01:17:57qui sont fondamentales
01:17:58en revoyant
01:17:59des questions
01:17:59de transport
01:18:00en luttant mieux
01:18:01contre la fraude
01:18:02de l'assurance maladie
01:18:02j'ai été surpris
01:18:03que certains
01:18:04m'aient critiqué
01:18:04sous prétexte
01:18:06que lutter
01:18:06contre la fraude
01:18:06sociale
01:18:07serait de droite
01:18:08bah non
01:18:09un fraudeur
01:18:10en général
01:18:11c'est pas pensé
01:18:12que ça va toucher
01:18:13les personnes
01:18:13les plus modestes
01:18:14c'est pas exact
01:18:14c'est quelqu'un
01:18:15qui triche
01:18:15avec le système
01:18:16en l'occurrence
01:18:17ça concerne
01:18:17par exemple
01:18:18souvent
01:18:18des multiprescriptions
01:18:19et donc
01:18:19si vous voulez
01:18:20on peut faire
01:18:21des économies
01:18:21dans ce pays
01:18:21sans affaiblir
01:18:23le service public
01:18:24j'en suis convaincu
01:18:25c'est ça
01:18:25que j'appelle
01:18:26la révolution
01:18:27ma deuxième remarque
01:18:28c'est sur
01:18:29ce que vous avez dit
01:18:30sur la répartition
01:18:30puisque vous m'avez
01:18:32taquiné
01:18:32sur la sémantique
01:18:33je vais le faire
01:18:34à mon tour
01:18:34je pense que vous avez
01:18:36peut-être confondu
01:18:37répartition et redistribution
01:18:38parce que
01:18:38la répartition
01:18:39en l'occurrence
01:18:40si la répartition
01:18:41c'est le fait
01:18:42que notre système
01:18:43il est financé
01:18:44par des cotisations
01:18:45sociales
01:18:46assises sur la masse
01:18:47salariale
01:18:48ça c'est le système
01:18:49de répartition
01:18:49la redistribution
01:18:50supposerait
01:18:52qu'on y introduise
01:18:53et ça c'est l'objectif
01:18:54de la fiscalité
01:18:55entre autres
01:18:55des éléments
01:18:56de réduction
01:18:57d'inégalité
01:18:57ex-santé
01:18:58c'est pas exactement
01:19:00le sujet
01:19:00et ça me permet
01:19:02d'enchaîner
01:19:02sur la question
01:19:03de madame Lubin
01:19:04ou les remarques
01:19:05de madame Lubin
01:19:06plutôt
01:19:06pour lui dire
01:19:06que j'assume
01:19:07complètement
01:19:08ce que j'avise
01:19:08dans le premier rapport
01:19:09je ne vois pas
01:19:09de contradiction
01:19:10il y a une cohérence
01:19:11je pense en effet
01:19:12que notre système
01:19:12de répartition
01:19:13repose sur des bases
01:19:14solides
01:19:15je pense qu'il doit
01:19:16rester le fondement
01:19:17de notre système
01:19:18de retraite
01:19:19je veux quand même
01:19:21souligner que même
01:19:21si les bases
01:19:22sont solides
01:19:22et si on peut croire
01:19:23dans l'avenir
01:19:24nous avons aussi
01:19:25des problèmes
01:19:25de soutenabilité
01:19:27à venir
01:19:27en tout cas
01:19:27des problèmes
01:19:28de financement
01:19:28qui ne peuvent pas
01:19:29être ignorés
01:19:30et je peux vous dire
01:19:31sans dévoiler
01:19:32les contenus
01:19:33des conclusions
01:19:33du conclave
01:19:34que quand j'ai présenté
01:19:35le premier rapport
01:19:37il a été approuvé
01:19:38de la CGT
01:19:40jusqu'au MEDEF
01:19:40sur le constat
01:19:41après effectivement
01:19:42on peut préférer
01:19:43la fiscalité
01:19:44ou on peut préférer
01:19:45les économies
01:19:47nous avons joué
01:19:47nous-mêmes
01:19:48sur un certain nombre
01:19:48de paramètres
01:19:49nous ne les suggérons pas
01:19:50nous analysons
01:19:51leurs effets
01:19:51et c'est notre rôle
01:19:53que d'éclairer le débat
01:19:54donc redistribution
01:19:55répartition
01:19:56sont de notions
01:19:57différentes
01:19:57en tout cas
01:19:59je veux marquer
01:19:59notre attachement
01:20:01au système
01:20:01de retraite
01:20:02par répartition
01:20:02et même si
01:20:03on peut développer
01:20:04la capitalisation
01:20:05ça ne peut être
01:20:05qu'un étage complémentaire
01:20:07dans des conditions
01:20:07dans des conditions
01:20:07de sûreté
01:20:08ou de précautions
01:20:09qui doivent être
01:20:10également prises
01:20:11et enfin
01:20:12ça me permet
01:20:13de terminer
01:20:14par exemple
01:20:14Madame
01:20:15Poncez-Monge
01:20:16par vos questions
01:20:17puisque c'est des questions
01:20:18qui portaient sur l'équité
01:20:19il fallait être capable
01:20:21de la définir d'abord
01:20:24bon d'abord
01:20:26sur la capitalisation
01:20:27vous dites
01:20:29qu'elle n'améliore pas
01:20:30le rapport démographique
01:20:31je ne dis pas le contraire
01:20:32c'est même ce que j'ai prétendu
01:20:33moi-même
01:20:34c'est peut-être un complément
01:20:35mais effectivement
01:20:37elle ne traite pas
01:20:37les problèmes de vie
01:20:38penser que la capitalisation
01:20:40est une solution
01:20:41au financement
01:20:43du système de retraite
01:20:43non
01:20:44par définition
01:20:44c'est un plus
01:20:45mais ce n'est pas du même ordre
01:20:47pour ce qui est de
01:20:48l'espérance de vie
01:20:49en bonne santé
01:20:50là-dessus
01:20:51je pense quand même
01:20:51qu'il faut
01:20:52pardon mais
01:20:53tendre le coup
01:20:55une légende urbaine
01:20:56selon lesquelles
01:20:57les français
01:20:58ne vivraient pas
01:20:58en bonne santé
01:20:59après la retraite
01:21:00ce n'est pas exact
01:21:01l'espérance de vie
01:21:02en bonne santé
01:21:03et heureusement
01:21:04elle a beaucoup grandi
01:21:06beaucoup
01:21:07et elle est estimée
01:21:09après 65 ans
01:21:10à 12 ans
01:21:11pour les femmes
01:21:11et 10,8 années
01:21:13pour les hommes
01:21:14si je ne me trompe pas
01:21:16je me tourne vers mes équipes
01:21:17qui semblent approuver
01:21:18les chiffres que je donne
01:21:19alors là aussi
01:21:20il y a des disparités
01:21:20et ces disparités
01:21:22recoupent
01:21:22ce que j'ai dit
01:21:23sur les différents publics
01:21:24qui peuvent être concernés
01:21:25mais j'ai cité
01:21:26et le rapport
01:21:27y insiste beaucoup
01:21:28sur la différence de vie
01:21:30d'espérance de vie
01:21:30entre des ouvriers
01:21:32et les cadres
01:21:33ou professions intermédiaires
01:21:34qui est de l'ordre
01:21:35de 2 ans
01:21:36pour les femmes
01:21:37et 3 ans
01:21:38pour les hommes
01:21:40et de surcroît
01:21:42alors qu'ils partent
01:21:44en retraite
01:21:44plus tôt
01:21:45donc si vous voulez
01:21:46c'est là
01:21:47une question
01:21:49qui doit absolument
01:21:49être traitée
01:21:50enfin
01:21:51vous parlez
01:21:52des conditions de travail
01:21:53nous ne le faisons pas
01:21:54traité en tant que tel
01:21:56dans notre rapport
01:21:57mais ça recoupe
01:21:59encore une fois
01:21:59cette notion d'équité
01:22:01telle que nous l'avons
01:22:02définie et traitée
01:22:03et je ne sais pas
01:22:06ce qui va sortir
01:22:06des discussions
01:22:08des partenaires sociaux
01:22:09mon rôle
01:22:10notre rôle
01:22:11c'est d'arrêter
01:22:11le jour où nous avons
01:22:12remis notre rapport
01:22:13j'avais mené
01:22:15non pas une concertation
01:22:16mais une consultation
01:22:16des partenaires sociaux
01:22:17d'ailleurs tous
01:22:18et pour le premier rapport
01:22:20et pour le second
01:22:21j'ai rencontré
01:22:21tous les responsables
01:22:23syndicaux
01:22:23et patronaux
01:22:24j'ai constaté
01:22:26qu'il y avait quand même
01:22:26un état d'esprit
01:22:27qui était un état d'esprit
01:22:28de discussion
01:22:29je voudrais dire
01:22:29que j'espère
01:22:30qu'on ne va pas
01:22:31faire dire quelque chose
01:22:31parce qu'il faut
01:22:32à un moment donné
01:22:32que les partenaires sociaux
01:22:34sont capables
01:22:35de modifier
01:22:35la gouvernance du système
01:22:36d'arriver vers
01:22:38des clauses de renvoyure
01:22:39et c'est
01:22:41les trois questions
01:22:42que j'ai soulevées
01:22:42en tout cas
01:22:43elles ne sont pas discutées
01:22:44ce sont les chantiers
01:22:44dont discutent
01:22:45les partenaires sociaux
01:22:46les femmes
01:22:47ceux qui ont
01:22:49des conditions de travail
01:22:51plus pénibles
01:22:52et ceux qui sont
01:22:54en situation
01:22:55de santé
01:22:55plus difficile
01:22:56là de ce point de vue là
01:22:57on ne s'en sortira pas
01:22:58si on ne traite pas
01:22:58ces trois questions
01:22:59c'est pas exactement
01:23:01ce que dit le mythe
01:23:01mais ça touche quand même
01:23:03conditions de travail
01:23:04et même conditions de vie
01:23:06Comment trouver 40 milliards d'euros
01:23:09pour le budget
01:23:10de l'année prochaine
01:23:12c'était l'objet
01:23:12de ces auditions
01:23:14de Pierre Moscovici
01:23:15François Bayrou
01:23:15a promis
01:23:16de livrer
01:23:17les grandes lignes
01:23:18du futur budget
01:23:19de l'État
01:23:19d'ici au 14 juillet
01:23:21c'est un sujet
01:23:22sur lequel on reviendra
01:23:22bien évidemment
01:23:23sur Public Sénat
01:23:25Voilà c'est la fin
01:23:26de cette émission
01:23:26merci de l'avoir suivie
01:23:27restez avec nous
01:23:28la formation continue
01:23:28sur notre antenne

Recommandations