Le sénateur LR Olivier Paccaud propose de redessiner la carte de l’éducation prioritaire, afin de mieux prendre en compte les évolutions socio-économiques qui ont eu lieu depuis 2015 notamment. Le gouvernement assure de son côté que ce travail est en cours au sein du ministère de l’Education nationale.
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00:00L'école est la mère des batailles, avait dit un ancien Premier ministre.
00:04Or, cette école où se façonne la France de demain, elle se porte mal.
00:10Raréfaction des enseignants par manque d'attractivité, baisse de niveau, violence, harcèlement, que de mots.
00:16Hier, à la demande de la Commission des finances du Sénat, la Cour des comptes a rendu un rapport que je vous invite à méditer,
00:24dont le titre est évocateur, l'éducation prioritaire, une politique publique à repenser.
00:29L'éducation prioritaire, c'est 21% des élèves français, 25% des enseignants, 2,6 milliards d'euros de budget spécifique,
00:38avec de gros efforts récents, le dédoublement des classes, ou encore la hausse notable des primes pour les personnels concernés,
00:44mais des résultats très mitigés.
00:46Ainsi, malheureusement, le déterminisme social reste beaucoup plus fort en France que chez nos voisins en matière de réussite scolaire.
00:54Et 70% des enfants issus de milieux défavorisés sont hors éducation prioritaire.
01:03Alors, plus que l'égalité des trois, la République, c'est l'égalité des chances.
01:10Et l'éducation prioritaire est censée la renforcer en vain.
01:13Alors, Madame le ministre, absente, n'est-il pas tant aujourd'hui, alors que depuis dix ans, vos prédécesseurs doivent revisiter,
01:23réformer la carte de l'éducation prioritaire, n'est-il pas tant de s'y attarder, de remettre le système à plat,
01:30de revoir concrètement les critères de classement qui excluent aujourd'hui la ruralité,
01:36d'introduire de la progressivité dans l'allocation des aides ?
01:40Et enfin, last but not least, de passer, c'est le plus important, d'une logique d'école, d'établissement prioritaire
01:50et non plus de réseau d'éducation prioritaire.
01:54Pour vous répondre, la parole est au ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, M. Mignola.
01:59M. le Président, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, M. le Sénateur Paco,
02:05je vous prie d'excuser l'absence exceptionnellement des ministres d'État
02:07qui auraient voulu vous remercier de mettre votre puissance rhétorique,
02:14s'appuyant régulièrement, y compris sur la langue de Shakespeare,
02:18sur le plus beau combat, le plus grand qui vaille dans la République,
02:24pour reprendre une phrase que répète régulièrement le Premier ministre,
02:27« La naissance ne peut pas être un verdict ».
02:30Et qu'on soit né en zone actuellement classée d'éducation prioritaire
02:35parce qu'on est en zone urbaine dense, mais aussi en zone urale,
02:39le rôle de l'éducation prioritaire et des 2,6 milliards d'euros
02:43qui sont consacrés à cette priorité de politique publique
02:46doit en effet être revisité, à la fois sur la base de ce que la Cour des comptes a constaté,
02:52mais du travail qui est actuellement réalisé, je peux vous le confirmer,
02:55au sein du ministère de l'Éducation nationale.
02:57En effet, on peut relever que le dédoublement des classes de grandes sections de CP et CE1
03:02ait été réalisé et ait commencé, à certains endroits, à produire des effets positifs.
03:08Pour autant, les politiques d'évaluation doivent être approfondies
03:12et la révision de la carte d'éducation prioritaire, en effet, mise à l'ordre du jour
03:17puisqu'elle date de 2014 et c'est bien le travail qui est actuellement réalisé par le ministère
03:22qui sera partagé, je peux en prendre l'engagement ici au nom de la ministre d'État
03:26et sous l'autorité du Premier ministre, avec les parlementaires et avec les élus locaux.
03:31Vous avez quelques secondes, M. Paco.
03:33Je me félicite de cette nouvelle parce que la procrastination n'est jamais la solution
03:39et on avait par ici Henri Cueil qui siégeait, vous connaissez sa phrase,
03:42il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout
03:47puisse ne pas être la devise du ministère de l'Éducation nationale.
03:50Merci.