Avec Etienne Valtel, Dirigeant d'Altens, premier fournisseur français d'une gamme de carburants alternatifs & Jean-Yves Kerbrat, Directeur général chez MAN Truck & Bus France
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00:00Picotis solaire, expert en solutions photovoltaïques pour un avenir durable et Akena, la reine des vérandas et des pergolas, vous présente Sud Radio, la planète demain, Christophe Debien.
00:12Bienvenue dans la planète demain sur Sud Radio, l'émission qui aborde l'écologie de façon positive et optimiste.
00:19Dans la seconde partie de notre émission, nous aurons le plaisir d'accueillir Étienne Valtel, directeur général de la société Altenz,
00:27premier fournisseur français d'une gamme de carburants alternatifs pour le secteur du transport.
00:33Mais pour l'heure, nous allons parler décarbonation du transport routier. Justement, on parlait d'alternatifs, de carburants alternatifs.
00:42Ça rentre un peu dans ce cadre-là. Et pour cela, nous accueillons Jean-Yves Carbrat, directeur général de l'entreprise MAN Truck & Bus,
00:50qui est l'un des principaux constructeurs européens de véhicules industriels. Bonjour, Jean-Yves Carbrat.
00:55— Bonjour. — Peut-on dire que la décarbonation du transport routier de marchandises est au cœur de vos préoccupations chez MAN ?
01:02— Oui, absolument. Et je pense qu'elle n'est pas seulement au cœur des préoccupations de MAN. Elle est au cœur des préoccupations du transport en général.
01:11Le transport représente presque 30% des émissions polluantes, des émissions de CO2, pardon, dans France.
01:21Donc c'est évidemment des sujets qui sont majeurs et sur lesquels on agit concrètement.
01:26— Alors on voit de plus en plus de véhicules électriques, notamment des voitures électriques.
01:30Mais où est-ce qu'on en est sur les plus gros véhicules comme les camions ou les bus ? Et pourquoi un tel décalage aujourd'hui ?
01:37— Alors on est en plein dedans. Aujourd'hui, tous les constructeurs – et MAN, bien sûr, n'y fait pas exception – lancent des gammes de véhicules 100% électriques.
01:49Par rapport à la voiture particulière, c'est sûrement quelque chose qui est arrivé un petit peu plus tard, parce que les enjeux étaient un peu plus compliqués.
01:54On parle évidemment d'énergie embarquée bien plus importante que sur une voiture particulière, des problématiques de recharge également qui sont plus complexes,
02:04puisque – je le répète – le véhicule embarque plus d'énergie. Mais on est arrivé aujourd'hui à une situation où, oui,
02:13les véhicules électriques à batterie ont leur place dans l'écosystème.
02:18— Alors est-ce qu'il y a des différences entre le transport de marchandises et de voyageurs dans l'adoption de l'électrique chez MAN ?
02:26— Ce qu'on peut dire, c'est que le transport de personnes, et notamment le transport urbain, les bus pour les cités, sont déjà très en avance,
02:36puisque c'est un marché dans lequel bientôt la moitié des bus urbains distribués seront des bus électriques.
02:45Et en toutes les têtes causes, quasiment plus aucun bus urbain aujourd'hui ne fonctionne à l'énergie diesel.
02:51Donc il y a une avance qui existe déjà dans le transport urbain et qui est assez compréhensible,
02:56puisque le type d'usage, ce sont des véhicules qui roulent en ville. Et par conséquent, il est assez facile de recharger
03:05et d'avoir l'autonomie nécessaire pour les exploiter normalement.
03:08— Alors comme on parle de véhicules électriques, justement, est-ce qu'il existe une technologie unique pour tous les acteurs ?
03:14— Alors il y a une technologie principale qui est basée sur des batteries NMC. C'est un peu technique, mais c'est...
03:22— Alors NMC, c'est quoi, alors ? NMC, NMC.
03:24— Nickel, manganèse et cobalt. C'est la chimie de la batterie qui fait qu'elle va pouvoir développer le maximum d'énergie par rapport à son poids.
03:37Donc ce type de technologies, aujourd'hui, sont bien maîtrisées. Elles permettent d'offrir des autonomies assez intéressantes,
03:45notamment en les comparant au poids qu'elles nécessitent d'embarquer dans le véhicule.
03:51— Les véhicules électriques aujourd'hui... Enfin les véhicules électriques lourds permettent de répondre à tous les usages, j'imagine ?
03:58— Alors pas tous. Évidemment, quand on est sur du transport international, très grande distance, très grande charge,
04:05ça n'est pas forcément aujourd'hui la solution ultime. En revanche, je dirais que dès aujourd'hui, près de 50% des cas d'usage
04:14peuvent être transformés en véhicules électriques, puisque l'autonomie nécessaire ou les charges transportées nécessaires
04:20répondent aux cahiers des charges d'un véhicule électrique.
04:24— Et si on parle des conducteurs, des chauffeurs, qu'est-ce que ça a changé dans leur quotidien, en fait, ou même les passagers, d'ailleurs ?
04:31— Alors on va rester davantage sur le transport de marchandises, donc les camions. Finalement, il y a deux grands changements.
04:39Le premier, c'est le comportement de conduite qui conduit les conducteurs de véhicules électriques à rouler de façon plus vertueuse
04:47et de facto de réduire également les consommations d'énergie, évidemment, mais l'usure des pneumatiques, la sinistralité du véhicule,
04:57puisque finalement on le conduit de façon plus sobre. Et puis un deuxième critère que j'aime beaucoup, c'est finalement l'image
05:06que ses propres conducteurs peuvent avoir auprès de leurs proches, de leur famille, de leurs amis.
05:11Ils passent d'une position parfois de pollueurs au contraire à une position de conducteurs vertueux.
05:20— Est-ce qu'il y a un impact sur le coût du transport de marchandises lorsqu'on a un camion électrique, un camion qui fonctionne à l'électricité
05:31plutôt qu'au diesel ? Cet impact est-il important ?
05:35— Alors c'est un paradoxe, mais on pense que le coût complet d'un véhicule électrique par rapport à un véhicule thermique
05:44dès l'année prochaine va se retrouver quasiment à iso-coût par rapport à un véhicule diesel.
05:51Alors même que le véhicule coûte plus cher, bien sûr. On parle souvent de 2 fois, 2 fois et demi plus cher par rapport à un véhicule thermique.
05:59Mais grâce aux économies aussi réalisées, puisque l'énergie coûte 2 fois ou 2 fois moins cher.
06:05Et donc finalement, l'un dans l'autre, le coût de revient du véhicule est à peu près semblable.
06:10— Alors selon vous, est-ce que le véhicule électrique, donc poids lourd électrique, signe la mort du poids lourd thermique ?
06:18— Non. Alors j'ai parlé de mix énergétique. On pense effectivement que d'ici 2030, dans 5 ans, près de 1 camion sur 2 vendu pourrait être un camion électrique.
06:30Donc c'est un chiffre important. Pour autant, il restera des cas d'usage – j'en ai parlé tout à l'heure –
06:37pour lesquels la solution de véhicules à batterie sera pas optimale. La très longue distance, j'en ai parlé.
06:43Et ce type de véhicules, probablement, pourront être davantage des véhicules hydrogènes, mais dans un avenir évidemment plus lointain.
06:52— Ça veut dire que finalement, il y a un certain nombre de solutions de transport qui sont innovantes et durables.
07:00Quelles sont-elles chez MAN, ces solutions d'avenir ?
07:05— En fait, notre vision, elle est assez simple. Et elle est également dictée par l'évolution du règlement européen en matière
07:13de réduction d'empreintes carbone, de réduction de CO2. Finalement, un certain nombre de solutions de transition existent
07:22qui consistent à utiliser ce qu'on appelle des biocarburants. Donc ce sont des carburants qui réduisent de 65% à 90% les émissions de CO2
07:32du puits à la roue, ou devrais-je dire du champ à la roue, puisque par définition, les biocarburants sont très souvent issus du monde végétal.
07:41Ce sont des solutions qui ont du sens mais qui ne sont pas suffisantes pour que les véhicules réellement n'émettent plus de CO2.
07:50Et ces solutions pour les véhicules qui n'émettent plus de CO2, c'est les solutions de type électrique ou hydrogène.
07:55Donc notre vision, c'est un mix entre des solutions de transition type biocarburant et puis des solutions à terme, zéro émission, électrique.
08:05Et puis après, demain, hydrogène.
08:07— Alors chez MAN, vous avez conservé une gamme de véhicules dits « motorisation conventionnelle », donc thermique.
08:15Pour ces camions, qu'en est-il de la réduction de consommation de carburant et des émissions de CO2 en comparaison à vos véhicules électriques
08:23ou futurs à hydrogène ?
08:25— Oui. Alors on travaille depuis des années à la réduction des émissions polluantes des véhicules.
08:33Ça s'est traduit par des normes appelées euro 1, 2, 3, 4, 5. Aujourd'hui, on est dans les normes euro 6.
08:42Et pour vous donner un ordre d'idée, depuis 4 ans, nos véhicules thermiques ont à peu près réduit de 20% leur consommation de carburant.
08:51Et donc d'autant en termes d'émissions de CO2. Donc il y a des vrais progrès, y compris dans le monde du thermique, qui sont faits.
08:57— D'accord. Alors sur quelle technologie de motorisation pariez-vous finalement chez MAN ?
09:03— On parie naturellement, comme je le disais, sur les solutions zéro émission, puisque c'est l'enjeu de l'avenir en Europe.
09:15Et on est persuadés que compte tenu du coût d'exploitation, les véhicules électriques prendront une part importante du mix énergétique d'ici 2025 et puis progressivement d'ici 2030.
09:26— Alors dans le cadre de votre développement commercial, y a-t-il une demande qui est croissante de vos clients pour des camions électriques ou à hydrogène ?
09:35— Oui. Et ce qu'il faut dire aussi, c'est que cette demande, elle est également supportée par l'État français, en tout cas par des politiques vertueuses en matière d'accompagnement de la transition énergétique.
09:49À titre d'exemple, l'ADEME, qui est bien connu, faisant tout ce qu'ils peuvent pour favoriser le verdissement des véhicules, a mis un programme en place
10:03qui s'appelle E-Trans et qui donnait la possibilité à des transporteurs de bénéficier de subventions de façon à accélérer leur transition vers des véhicules zéro émission.
10:14Donc la demande existe. Les pouvoirs publics accompagnent. Les chargeurs aussi, puisqu'eux aussi sont très concernés par leur empreinte carbone et leur politique RSE.
10:25Donc y a une espèce d'union sacrée qui se fait pour pousser progressivement vers le zéro émission.
10:31— Et si on parle d'autonomie de vos modèles de camions électriques, en combien de temps se recharge-t-il ?
10:37— Alors ça dépend de la puissance du chargeur. Mais il existe aujourd'hui ce qu'on appelle des méga-chargers qui peuvent permettre de recharger l'essentiel de la batterie,
10:49souvent entre 10 et 80 %, en moins d'une heure, voire même un peu plus rapide sur des très gros chargeurs.
10:56Donc c'est quelque chose qui est tout à fait faisable pendant l'exploitation d'un véhicule.
11:02— Donc l'avenir du transport routier. Merci beaucoup. Merci infiniment, Jean-Yves Carbrade, directeur général de la société MAN Truck & Bus.
11:11Nous nous retrouvons dans quelques instants avec Thibault, notre french-trotter, pour un reportage en immersion. À tout de suite sur Sud Radio.
11:18— Merci.
11:19— Picotis solaire, expert en solutions photovoltaïques pour un avenir durable. Et Akena, la reine des verandas et des pergolas, vous présente...
11:26— Sud Radio. La planète demain. Christophe Debien.
11:31— Nous voici de retour dans La planète demain sur Sud Radio en compagnie de Thibault, notre french-trotter, qui nous emmène aujourd'hui en Bretagne.
11:39Encore une fois, d'ailleurs, en Bretagne. Bonjour, Thibault. Avec ces 5 400 km de littoral que vous êtes en train de parcourir,
11:49les côtes d'Armor ont un potentiel pour l'éolien en mer.
11:54— Place à l'inauguration. 3, 2, 1...
11:58— Oui, Christophe, je suis au parc des expositions de Saint-Brieuc, où j'assiste à l'inauguration de cette ferme éolienne offshore.
12:05Parmi les officiels, j'aperçois Jean-Yves Le Drian, ancien ministre des Affaires étrangères, ancien ministre de la Défense.
12:11Et quand il était président du Conseil régional, il a participé à la mise en place de ce qu'on appelle le pacte électrique breton.
12:17Monsieur le ministre, est-ce que je peux vous demander une réaction à chaud ?
12:19Est-ce que la Bretagne montre la voie en matière de transition énergétique ?
12:24— La Bretagne avait un handicap considérable qui était sa péninsularité électrique. Elle dépendait d'acheminements et d'approvisionnements extérieurs.
12:37Elle n'avait une autonomie que de 7%. C'était une impasse. Et donc il a fallu relever ce défi.
12:43Mais elle a aussi une chance exceptionnelle. C'est d'être un gisement d'énergies marines renouvelables avec non seulement les espaces maritimes
12:51mais aussi la qualité des entreprises qui se sont investies dans ces nouvelles technologies, que ce soit l'éolien offshore normal, l'éolien offshore flottant ou l'hydrolien.
13:01Et donc c'est une capacité de rebond considérable. Et le parc qui vient d'être lancé, inauguré là maintenant, est le témoin de cette capacité à relever le défi.
13:12La Bretagne peut être un gisement considérable pour l'avenir en la matière.
13:16— Et l'énergie verte ?
13:17— Ça s'appelle l'énergie verte bleue.
13:18— Merci, M. le ministre. Alors je suis avec Emmanuel Rollin, président directeur général d'Hibert de Rollin France.
13:23Alors quel est votre sentiment aujourd'hui ? Quel est votre état d'esprit en ce jour important ?
13:26— Je crois que le principal sentiment, c'est la fierté. Très très fier du travail réalisé. Très fier du succès du projet.
13:34Succès au niveau énergétique, puisque la production d'électricité décarbonée pour la Bretagne est au rendez-vous.
13:42Succès industriel, création d'usines, création d'emplois. Plus de 1 700 emplois en France mobilisés au cours de la vie du projet.
13:49Succès environnemental, puisque les impacts sur l'environnement ont été vraiment limités au maximum.
13:56Mais la meilleure preuve, et c'est le quatrième succès, c'est la reprise de la pêche. C'était un engagement très très fort.
14:02Maintenant, on peut pêcher au sein du parc. Et la pêche est bonne.
14:05— Les réticences locales ont disparu totalement ou en partie ?
14:08— Il est toujours très difficile que tout le monde soit d'accord. Mais je vois quand même les...
14:14Vous savez, il y a plus de 10 000 visiteurs qui sont allés avec des bateaux voir de près le parc éolien.
14:20Et je crois que c'est le meilleur indicateur, avec la reprise aussi de la pêche au sein du parc.
14:24C'est le meilleur indicateur pour dire que finalement, maintenant, on est dans un climat beaucoup plus, voire très apaisé.
14:30— On parle d'énergie renouvelable. J'ai entendu le président d'Hyberdrola parler d'autres sources d'énergie, comme par exemple l'hydrogène.
14:36Est-ce que ce sont des pistes que vous étudiez, vous, en France ?
14:39— Oui, oui. Ce sont des pistes que nous étudions, effectivement. La transition énergétique, elle va être multiforme.
14:46Donc il y a... L'important, c'est de sortir du fossile. Donc c'est les énergies décarbonées, les énergies renouvelables, le nucléaire,
14:54le stockage aussi. C'est très important. Et puis des nouvelles formes d'énergie qui participent en fait à substituer le fossile
15:03par d'autres types d'énergie. Et entre autres, l'hydrogène vert, c'est-à-dire l'hydrogène produit grâce à des énergies renouvelables,
15:09est une des pistes qui est tout à fait intéressante.
15:12— Merci, Thibault. Et à dimanche prochain pour de nouvelles aventures. Nous sommes de retour dans les studios de Sud Radio.
15:18Nous allons maintenant recevoir, avoir le plaisir de recevoir Étienne Valtel. Étienne Valtel est directeur général de la société Altenz.
15:27Bonjour, Étienne. — Bonjour.
15:29— Altenz, c'est le premier fournisseur français d'une gamme de carburants alternatifs pour le secteur du transport.
15:34On en parlait justement tout à l'heure sur tout le territoire, c'est-à-dire sur l'ensemble du territoire français.
15:39Mais quel est votre engagement aujourd'hui ?
15:42— Alors déjà, notre objectif chez Altenz, c'est d'aider tous les utilisateurs d'énergies fossiles à trouver une solution bas carbone.
15:50Pour bien comprendre en fait la problématique des émissions des carburants fossiles, c'est l'additionnalité,
15:56c'est-à-dire de rajouter du CO2 qui n'était pas présent dans l'atmosphère, d'en rajouter du supplémentaire par la combustion d'une énergie
16:04qui avait du carbone finalement piégée depuis des millions d'années dans le sous-sol.
16:09Donc l'objectif, il est double. Il est d'un côté d'utiliser des énergies complètement décarbonées, par exemple des énergies électriques
16:18issues du renouvelable comme le photovoltaïque et l'éolien dont on vient de parler.
16:23Deuxième possibilité, c'est d'utiliser des carburants liquides qui vont être utilisés dans des moteurs assez classiques,
16:31donc qui vont avoir une combustion. Par contre, d'utiliser des carburants qui vont utiliser du CO2
16:36qui va être recyclé en cycle court, c'est-à-dire de raccourcir ce cycle du carbone.
16:40Et typiquement, ce sont les biocarburants qui vont permettre d'un côté, par exemple via la croissance d'une plante,
16:46de capter du CO2 atmosphérique qui, lui, va être relibéré lors de la combustion.
16:51Mais finalement, ça va être assez neutre en termes d'émissions de CO2 supplémentaires.
16:56Il y aura juste les émissions de production de ces biocarburants qui vont impacter le bilan global.
17:04Alors, vous avez entendu notre premier invité. J'ai vu que vous l'écoutiez avec beaucoup d'attention.
17:09Jean-Yves Carbrade, directeur général de l'entreprise MAN Truck & Bus. Peut-être voulez-vous rebondir sur un de ses propos ?
17:16Je crois que le principal sujet aujourd'hui, c'est la mixité des énergies parce qu'on était finalement tous habitués
17:25à avoir un seul vecteur énergétique qui était un combustible, que ce soit essence ou gazole.
17:31Et il va falloir s'habituer dorénavant à utiliser plusieurs sources d'énergie.
17:37Ça, c'est quelque chose qui est un petit peu complexe à mettre en place parce qu'il va falloir adresser à certaines typologies
17:44en fonction de l'activité du transporteur, par exemple, de l'industriel, en fonction de ses capacités d'investissement,
17:51de sa stratégie de décarbonation et de sa capacité à passer le surcoût de cette transition énergétique au niveau d'un client final.
18:04Vous êtes distributeur d'énergie bas carbone, mais de quoi parle-t-on précisément ?
18:09Typiquement, on peut commencer par les biocarburants qui sont immédiatement utilisables parce que déjà compatibles avec les moteurs existants.
18:19Il y en a deux pour le secteur du transport lourd, le B100 d'un côté qui est issu de la filière agricole française,
18:29notamment via l'utilisation de graines de colza qui vont être triturées.
18:36C'est le fait d'écraser cette graine pour un extraire de l'huile.
18:40Et cette huile va être transformée en biocarburant via une réaction chimique qui s'appelle l'estérification.
18:47Il faut bien comprendre qu'on ne fait pas pousser du colza pour produire un biocarburant.
18:52Ce colza va être aussi utilisé pour fournir de la nourriture pour la filière alimentation animale via le tourteau qui est le coproduit de cette huile.
19:03Il y a un deuxième biocarburant qui a une forte dynamique en France depuis quelques années qui s'appelle le HVO.
19:12Alors HVO, parce qu'on a des auditeurs et des auditrices qui ne connaissent pas forcément tous ces termes.
19:18Qu'est-ce que cela signifie précisément HVO ?
19:20En fait le HVO c'est un procédé de fabrication de biocarburant via un procédé qui enlève l'oxygène d'une biomasse,
19:28injecte de l'hydrogène pour recréer des chaînes hydrocarbures conventionnelles très proches du diesel classique.
19:36D'ailleurs on a du mal à faire la différence entre le HVO et le gazole si on les analyse.
19:42Ce qui fait justement une compatibilité très forte avec les moteurs actuels.
19:46Alors qu'est-ce qu'il manque selon vous pour arriver à distribuer plus de HVO à la pompe ?
19:51C'est pour ça qu'on parle de mix énergétique.
19:53Il faut bien comprendre que l'intégralité des gisements de matières premières, puisque le HVO est souvent fait à partir de déchets,
20:01on parle des graisses de stations d'épuration, des graisses de la filière écarrissage, d'huile issue des industries agroalimentaires.
20:09Ces déchets ont une volumétrie finie, donc on peut essayer d'aller chercher de nouveaux gisements,
20:16mais globalement on ne va pas produire des déchets pour faire des biocarburants,
20:20donc on ne va pouvoir que collecter les déchets existants.
20:23Donc bien sûr ça ne suffira pas à remplacer tous les usages des carburants liquides existants.
20:30C'est pour ça qu'il est important d'aller chercher tous les gisements.
20:34On peut parler des gaz verts aussi, mais l'électrification aura un rôle clé dans cette transition énergétique.
20:40Vous parliez de transition énergétique, on peut également parler des objectifs à 2030.
20:46Quels sont-ils pour obtenir, pour la société Altenz, le zéro émissions nettes ?
20:53Il faut déjà imaginer que nous on est assez actifs dans la partie biocarburants.
20:58On a une feuille de route qui est claire, puisqu'il y a une directive européenne qui nous dit qu'à 2030,
21:04il faudra 29% d'énergie renouvelable dans les transports.
21:08L'énergie renouvelable c'est bien sûr les biocarburants,
21:11mais c'est aussi la partie renouvelable de l'électricité qui sera distribuée dans les bornes de charge.
21:17Donc 29% ça fait beaucoup, donc il y a quand même un gros challenge pour les années à venir.
21:25Vous apportez donc un grand nombre de solutions dans votre domaine, bien entendu.
21:30Peut-on dire qu'elles sont renouvelables et circulaires ? Et si oui, pourquoi ?
21:37Alors renouvelables, parce que justement c'est l'inverse des productions fossiles.
21:42Donc là on vient vraiment, un petit peu comme j'ai expliqué tout à l'heure,
21:45essayer de raccourcir le cycle du carbone.
21:48L'utilisation des biocarburants est pour ça vraiment exemplaire,
21:51puisqu'on vient capter le CO2 d'un côté et il va être rejeté de l'autre au moment de la combustion.
21:58Et puis l'usage de plus en plus d'énergie complètement décarbonée aussi, via l'électrification.
22:05Je rappelle aussi que l'impact de l'électrification n'est pas que sur l'énergie en tant que telle,
22:09mais aussi sur le rendement de la motorisation.
22:12Un moteur électrique a un rendement quasiment deux fois supérieur à celui d'un moteur thermique.
22:17C'est-à-dire que pour la même énergie restituée, on va diviser par deux l'énergie utilisée.
22:22Donc ça c'est un vrai vecteur non seulement d'énergie décarbonée,
22:25mais en plus de sobriété énergétique.
22:27Ce qui est aussi un point important.
22:29Donc des énergies, les énergies dont vous parlez,
22:32qui vont impacter le cours de la vie de nos auditeurs et de nos auditrices.
22:35Merci beaucoup cher Etienne Valtel, directeur général de la société Altenz.
22:40On se retrouve dès la semaine prochaine sur Sud Radio, dans La Planète Demain,
22:43avec de nouveaux invités.
22:45A la semaine prochaine, 12h30, et n'oubliez pas, soyons positifs !