Regardez Lenglet-Co avec François Lenglet du 29 octobre 2024.
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00:00Le constructeur automobile Volkswagen prévoit donc des dizaines de milliers de suppressions d'emplois en Allemagne,
00:10mais aussi des fermetures d'usines. Bref, c'est un plan spectaculaire qui a été évoqué hier.
00:16Oui, pour la première fois dans ses 87 ans d'histoire, le groupe va fermer des usines en Allemagne.
00:22Il envisage de fermer trois sites de production avec suppression de dizaines de milliers d'emplois,
00:27remise en cause de l'emploi à vie, c'était une garantie qui avait été accordée aux salariés il y a 30 ans,
00:33et baisse des salaires de 10%. C'est vraiment un choc en Allemagne. Vous savez, Volkswagen, c'est le cœur de l'Allemagne industrielle.
00:41Ça suscite un concert de protestations, chez les syndicats d'abord, qui cogèrent l'entreprise, et même chez les politiques,
00:48puisque la région Basse-Axe est actionnaire du constructeur à 20%.
00:52Volkswagen Allemagne, c'est la tour Eiffel. Qu'est-ce qui explique ces mesures drastiques ?
00:56Comment Volkswagen en est arrivé là ?
00:58Il y a un chiffre, Thomas, qu'il faut retenir, tout simple. L'année dernière, le géant allemand a produit un peu plus de 9 millions de véhicules,
01:05avec 700 000 personnes dans le monde. L'année dernière toujours, Toyota, le japonais, 9 millions de véhicules aussi, 375 000 personnes dans le monde.
01:13Presque deux fois moins que Volkswagen. Donc voilà le gros problème, c'est le problème de cette firme presque séculaire.
01:22Ses coûts de production sont trop élevés, elle n'est plus compétitive.
01:25Sauf que l'Allemagne a toujours été plus chère, ses voitures aussi ont toujours été plus chères, et elles se sont toujours bien vendues quand même.
01:31C'était la qualité, on investissait, on y allait, on était fiers.
01:34C'est vrai, ce n'est plus le cas. Parce que le constructeur a dû investir des dizaines de milliards dans des nouveaux modèles électriques qui ne se vendent pas ou qui se vendent mal.
01:43Parce que l'Eldorado chinois a perdu de son éclat pendant longtemps, le groupe qui a fait la moitié de ses profits, avec Audi et Porsche en particulier.
01:51Les ventes de Porsche depuis le début de 2024 ont juté de 30% en Chine.
01:55Et puis bien sûr parce que la concurrence chinoise justement lui taille des coupières.
01:58Ça veut dire que Volkswagen n'a pas su réagir ?
02:01Oui, c'est le dernier problème, le groupe est devenu un dinosaure, impossible à réformer.
02:06Alors à cause du consensus social, toute décision est très longue à prendre, le poids des syndicats, des politiques, en fait la bureaucratie a tout paralysé.
02:14Renault par exemple, notre Renault, a dû renoncer à développer un projet commun avec Volkswagen parce que c'était trop lent.
02:20C'est d'ailleurs le problème de toute l'Allemagne industrielle, Volkswagen c'est un concentré des difficultés du pays.
02:26Ça veut dire que c'est toute l'industrie allemande qui va mal ?
02:29Oui, pour l'auto la cata va bien au-delà de Volkswagen, Mercedes même difficulté, BMW c'est un peu mieux.
02:35L'autre secteur historique c'est la chimie, cata également prise en étau entre un prix de l'énergie qui a fortement augmenté et puis des réglementations environnementales de plus en plus serrées.
02:44Du coup ça délocalise massivement en Chine et aux Etats-Unis.
02:48C'est toute l'Allemagne qui connaît cette crise de compétitivité, pour la première fois on parle aussi en Allemagne de désindustrialisation.
02:56Merci beaucoup François Langlais, on vous retrouvera tout à l'heure.