• il y a 3 semaines
Avec Belkhir Belhaddad, Député Renaissance de la Moselle et président sortant du groupe d’amitié France-Algérie

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel .
▪️ Instagram : / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ .
▪️ Twitter : / https://twitter.com/SudRadio .
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##C_EST_DANS_L_ACTU_5-2024-11-02##

Category

🗞
News
Transcription
00:00C'était hier un communiqué de presse de l'Elysée qui annonçait que le président appelait à regarder en face l'histoire de la guerre d'Algérie et de la colonisation en sa vérité.
00:14Je cite le communiqué dans le but, je cite toujours, d'aboutir à la constitution d'une mémoire apaisée et partagée.
00:20Très concrètement, Emmanuel Macron a reconnu que c'était l'armée française, des hommes sous les ordres du général Ossarès, qui avait assassiné l'arbitre Ben Midi, l'un des leaders du Front de Libération Nationale.
00:31C'était en 1957, en pleine guerre d'Algérie. On en parle avec notre invité Belkir Beladade. Bonjour.
00:38Bonjour.
00:39Et bienvenue sur Sud Radio.
00:40Député Renaissance de La Moselle, vous êtes le président sortant du groupe d'amitié France-Algérie à l'Assemblée nationale.
00:49Reconnaître que l'armée française a assassiné un dirigeant du FLN, l'arbitre Ben Midi, en 1957, c'était un geste qui était attendu du côté de l'Algérie ou pas ?
01:00Je pense que c'était un geste attendu, même si cette reconnaissance est perdue, destinée à apaiser la colère des Azuriens après le déplacement du président de la République au Maroc,
01:15et suite à la reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
01:27Elle fait suite d'ailleurs, moi j'avais suivi tous ses travaux avec le président de la République, de sa volonté, vous le disiez à l'instant, d'apaiser et de travailler sur cette vérité historique.
01:42Il l'avait fait notamment pour Maurice Audin et Ali Boumengel. Et puis j'avais participé également au voyage présidentiel en Algérie.
01:52La décision avait été prise à ce moment-là de créer une commission mixte d'historiens pour justement relever cet épineux défi du dialogue mémoriel auquel les Algériens sont tant attachés.
02:06Je pense qu'il y a un certain nombre de gestes qui ont été faits. Dans la continuité de ce travail mémoriel, moi j'ai toujours pensé que c'était plutôt à ce comité d'historiens de continuer à travailler,
02:24puis ensuite de faire des propositions à notre diplomatie et aux deux diplomaties pour avancer. Moi je souhaiterais qu'on aille, et c'est tout le travail que nous faisons au sein du groupe d'amitié,
02:36de regarder plutôt l'avenir plutôt qu'à avoir l'œil dans le rétroviseur.
02:43– C'est-à-dire ? Ça voudrait dire qu'il faudrait arrêter de revenir sur ce qui s'est passé dans le passé ?
02:47– Non, du tout, c'est-à-dire laisser les historiens faire ce travail difficile, épineux, parce que contrairement au Maroc et à l'Algérie, les relations sont beaucoup plus difficiles
02:59et elles ne sont pas encore apaisées parce que cette histoire a été douloureuse. Cette guerre d'Algérie a été violente et un certain nombre des protagonistes de cette guerre
03:12sont vivants, sont même à l'Assemblée nationale, vous voyez, et donc on a aussi ces difficultés.
03:23– Quels protagonistes de la guerre d'Algérie sont-ils ?
03:25– Ils sont au sein de l'Assemblée nationale, donc il ne faut pas les écarter, il faut au contraire la regarder en face.
03:32Mais laissons les historiens faire ce travail épineux, et puis ensuite aux politiques de prendre un certain nombre de décisions, de mesures, de reconnaissances,
03:40comme ça a été fait à l'instant par le Président de la République.
03:43– Vous avez parlé de protagonistes de la guerre d'Algérie qui étaient encore à l'Assemblée nationale, lesquels ?
03:47– Je parle par exemple au rassemblement national du député Gonzales, qui lors de son propos introductif à l'Assemblée nationale,
03:59puisque c'était le doyen de l'Assemblée qui a évoqué notamment l'EOS et qui a considéré en aparté
04:08que finalement ça n'a jamais existé, c'est pas possible de tenir ce genre de propos.
04:14D'où ce travail des historiens pour éviter que ce genre de propos soit tenu et que l'histoire soit instrumentalisée.
04:25– Alors revenons quand même sur ce qui s'est passé, parce que vous l'avez dit en propos liminaire, Belkir Belhadad,
04:30un geste mémoriel d'Emmanuel Macron en direction de l'Algérie pour tenter de calmer, si je comprends bien l'Algérie,
04:37qui est furieuse que le président de la République soit allé à Rabat reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
04:44Ça fait quand même un coup de billard à trois bandes.
04:46C'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron fait un geste mémoriel, j'entends qu'il reconnaît quelque chose,
04:51vous l'avez dit vous-même en direction de l'Algérie, malgré tout les relations n'ont jamais été aussi glaciales.
04:56On a l'impression que reconnaître des choses n'avance jamais.
05:00– On est vraiment sur une lune de crête, en fait, donc c'est très difficile,
05:06et moi je considère que cette question du Sahara occidental,
05:11c'est vrai que c'est une lune rouge pour les deux pays, pas uniquement pour le Maroc.
05:17Moi je suis assez surpris de la décision du président de la République le 7 et 30 juillet dernier
05:23d'avoir reconnu finalement le plan marocain.
05:28– Sauf que c'est tranché pour le coup du côté de la France, c'est tranché définitivement.
05:34– Moi j'en avais discuté avec lui, j'en avais discuté avec le ministre des Affaires étrangères.
05:38Quand on traite ces questions-là, je pense qu'on doit le faire avec l'affect nécessaire pour ces deux pays.
05:54C'est-à-dire qu'il ne faut pas forcément utiliser les outils traditionnels de la diplomatie,
05:59c'est beaucoup de psychologie, c'est beaucoup d'affect,
06:02et qu'il faut prendre en considération ces éléments-là.
06:07– Une question malgré tout que j'ai envie de vous poser.
06:09– Ce n'est pas l'un ou l'autre, il faut essayer d'avancer avec les deux pays.
06:13– Sauf que précisément, ce n'est pas l'impression que ça nous donne justement,
06:16et c'est pour ça que j'aimerais vous la poser, que vous nous y répondiez Belkir Belhadad.
06:19Pourquoi on a l'impression que quand la France s'entend bien avec l'Algérie,
06:22Emmanuel Macron avait tenté de s'en rapprocher,
06:24les relations n'ont jamais été pires à ce moment-là avec le Maroc.
06:27À l'inverse, quand il est retourné au Maroc, les relations sont devenues glaciales avec l'Algérie.
06:31Pourquoi la France est obligée de se fâcher avec l'un quand elle se réconcilie avec l'autre,
06:35alors même que ces deux pays passent leur temps à se présenter comme des pays frères ?
06:39– Écoutez, depuis un certain nombre d'années, la France est prisonnière
06:45de cette relation franco-algérienne extrêmement difficile depuis très longtemps.
06:50Depuis notamment la fermeture des frontières au moment de la période
06:53de la guerre civile algérienne en 1994.
06:56Et c'est vrai que cette histoire très douloureuse, très compliquée,
07:03c'est aussi une histoire de leadership sur le continent africain.
07:08– De concurrence entre le Maroc et l'Algérie.
07:11– Et que c'est vrai, il y a une volonté aussi d'avoir un certain leadership
07:16sur le plan africain, sur le plan du Proche-Orient,
07:20ce qu'essaie de faire aujourd'hui le Maroc pour prendre le pas.
07:26Il y a une vraie rivalité entre ces deux pays.
07:29Et la France se trouve prisonnière finalement aussi à la fois de cette histoire
07:35et de cette relation franco-algérienne maintenant depuis plusieurs dizaines d'années.
07:40Et elle n'arrive pas forcément à s'en sortir.
07:43– Un passé qui ne passe pas en tout cas.
07:45– La diplomatie parlementaire, parce qu'on ne parle pas souvent
07:47de la diplomatie par le temps, ça vous m'avez présenté aussi
07:50comme étant le président sortant de ce groupe d'amitié français algérien.
07:55– La diplomatie parlementaire a aussi son rôle à jouer dans cette histoire
08:01entre les deux peuples, entre les trois peuples même,
08:05parce que je fais partie du groupe d'amitié France-Maroc également.
08:09– On sera amené à en reparler avec vous.
08:11Merci Bekir Beladane, député Renaissance de La Moselle.
08:14Je précise que dans quelques minutes, vous partez pour une espèce de périple
08:18assez spectaculaire pour un député puisque vous allez faire le trajet
08:21Metz-Paris à pied et à vélo pour soutenir les diabétiques
08:26pour lesquels vous souhaitez qu'ils aient un accompagnement sportif, c'est ça ?
08:31– Oui tout à fait, il y a maintenant plusieurs années, en 2020,
08:35je vais faire adopter à l'unanimité plusieurs amendements
08:39qui permettaient justement une prise en charge des personnes malades
08:44du diabète type 2, donc c'est assez grave,
08:48par le développement et l'accompagnement d'activités physiques adaptées.
08:52Et les décrets ne sont toujours pas parus.
08:55– Et c'est la raison pour laquelle vous interpellez le gouvernement
08:59en faisant ce périple, on en reparlera avec vous.
09:02Merci beaucoup Bekir Beladane, député Renaissance de La Moselle.

Recommandations